Commenti disabilitati su CASSE SOCIALE ACCÉLÉRÉE EN FRANCE PAR LA RÉFORME DES RÉGIMES DE RETRAITE ET DE L’ASSURANCE-CHÔMAGE. 20 juillet 2019.

Georges Brassens, Pour me rendre à mon bureau, https://www.youtube.com/watch?v=qQiFWDvHjcs

Jean Ferrat, Etat d’âme, https://www.youtube.com/watch?v=R8WDzGfj9is

Dédiée aux Gilets jaunes : Jean Ferrat, Boldochévique, https://www.youtube.com/watch?v=oc7Rq1Vk_vE 

Dédiée aux homards et au champagne: Patachou, Aux frais de la princesse, https://www.youtube.com/watch?v=6gRP12BHw8E

Re : « Retraites : les préconisations contestées de Delevoye », Par latribune.fr 18/07/2019, https://www.latribune.fr/economie/france/retraites-les-preconisations-du-haut-commissaire-delevoye-823960.html

Voir aussi : l’excellent résumé du Rapport en 12 points dans le dossier de presse disponible à l’adresse suivante : https://www.reforme-retraite.gouv.fr/la-reforme/article/preconisations-pour-un-systeme-universel-de-retraite 

Commentaire rapide :

Démanteler des droits sociaux acquis n’est pas une tache aisée car les citoyennes et citoyens sont portés à défendre leurs conquêtes sociales. Les dirigeants s’y prennent donc indirectement en faisant du boniment et en donnant le temps au temps. Aussi ce genre de réforme doit être lue comme un processus enclenché pour tirer parti des évolutions sous-jacentes connues ou prévisibles dans le système socio-économique actuel, soit la généralisation de la précarité, l’évolution démographique et, accessoirement, les différences de traitement entre genres et la prise en charge des conjoints survivants par les pensions de réversion. L’objectif final est la privatisation accrue des régimes de retraite au détriment d’un régime public de base destiné à rétrécir comme peau de chagrin. Une telle régression n’est pas tolérable dans une république digne du nom.

Pour comprendre le désastre impliqué à moyen terme par cette réforme réactionnaire il suffit de regarder l’évolution de la situation en Italie depuis la réforme Dini.

La réforme de la retraite par points de M. Delevoye (1) n’est que la mise en place du cadre national et « universel » nécessaire pour imposer une retraite contributive à l’italienne. Une fois les 42 systèmes harmonisés il suffira de moduler le rapport de remplacement ( pour un euro versé combien de cents reçus … ? ) alors que l’âge de la retraite à temps plein sera revu à la hausse en prétextant le « maintien du taux d’équilibre » du régime.

Ceci rendra peu à peu le régime public quasi insignifiant. Ainsi, en Italie, le recul de l’âge de la retraite suit désormais automatiquement les gains en espérance de vie, abstraction faite du nombre d’années vécues en santé après 60 ans, une donnée qui se dégrade rapidement du fait du néolibéralisme monétariste dominant. En 2015, 42,5 % des retraités recevaient moins de 1000 euros par mois et 12,1 % moins de 500 euros. En 2018, c’était 70 % dont 86 % pour les femmes qui recevaient moins de 1000 euros. La généralisation de la précarité mène à des pension de misère à un âge de plus en plus indécent. Ainsi selon le syndicat CGIL ceux qui ont commencé à travailler en 1996 ne pourront pas partir à la retraite avant 73 ans. (2)

Bien entendu le Jobs Act fut adopté entre temps et l’âge de la retraite recul automatiquement avec l’espérance de vie. Il va de soit que dans ce contexte délétère les mesures de légitimation visant la prise en compte du travail pénible et la législation d’un salaire minimum horaire sans temps de travail plein ou du moins géré selon une norme hebdomadaire minimum ne change rien puisque le régime public est voué à se dégrader soit par le recul de l’âge de la retraite soit par le niveau de la retraite découlant de la précarité accrue.

La France suit cette même tendance avec la Loi travail bien que le principe du maintien du taux d’équilibre revienne à entériner le recul récurrent de l’âge de la retraite mais de manière moins brutale et moins automatique. Quoiqu’il en soit le minimum vieillesse en France est prévu à 900 euros pour janvier 2020 . Je rappelle que le Jobs Act et la Loi travail émane des travaux de Jean Tirole un pitre qui pour trois idées a provoqué trois grandes catastrophes, soit la dérégulation bancaire-financière, le contrat de travail unique et la compétition imparfaite dans l’optique des présumés besoins des consommateurs, c’est-à-dire en tenant exclusivement compte des besoins d’harmonisation fiscale et d’accumulation du profit des transnationales apatrides, dont les GAFAM. En s’inspirant du pitre criminel Daniel Kahneman ,Tirole peaufine maintenant une nouvelle de ses grandes idées en ressassant les inepties de l’économie comportementale selon la plus primitive des théories behavioristes. Formaliser le subjectif voilà l’horizon intellectuel de ces narrateurs de profession là.

Cette logique aura pour conséquence de favoriser les régimes complémentaires privés, mis à disposition du capital spéculatif et joués en bourse. Notons que le système par répartition solidaire fut justement introduit suite à la faillite des régimes privés dans les années 20-30. Aux Etats-Unis, après la crise des subprimes de 2007-2008, bien des régimes 401K se mutèrent en 201K et moins : or, malgré ce que peuvent en dire les traders, il est difficile de se remplumer lorsque l’on a subit de telles pertes à un âge modérément avancé dans un contexte favorisant le travail précaire. De plus, cette réforme porte à vider la concertation sociale de son sens bien qu’elle soit inscrite dans la Constitution notamment par le rôle de concertation dévolu au Conseil économique et social. Mais comme on sait les constitutions démocratiques nées de la Résistance déplaisent à la banque J.P. Morgan ou à des Denis Kessler.

Le système actuel exige 150 heures pour pouvoir valider un trimestre. La réforme par points convertit 10 euros en 1 point ; c’est l’aboutissement de la logique du cumul des points de retraite qui circule depuis quelques années. Ceci est loin d’être aussi avantageux qu’on le dit car un tel cumul n’a guère de sens si la précarisation est accélérée et généralisée. Les Américains dénoncent à juste titre les statistiques du chômage officielles qui comptent les emplois plutôt que les employés cachant par le fait même que nombre d’entre-eux sont contraints à occuper 2 ou 3 emplois pour simplement survivre. (3 ) C’est pourquoi ils dénoncent ce qu’ils appellent les gig ou plus explicitement encore les shitty jobs.

Notons en l’occurrence qu’il est ridicule de prétendre que la vie moderne ne permet plus à une personne de faire carrière la vie durant dans une même entreprise. Ceci n’a strictement rien à voir. Une éducation moderne adaptée à une économie moderne privilégierait la polyvalence avec une bonne culture générale et des raccordements possibles en tout temps au système d’éducation en lieu et place de la sélection de classe aujourd’hui mise en place par Parcours sup dans le but de sélectionner à l’entrée afin de déqualifier plus facilement les emplois et les salaires. (4) En fait, les travailleurs sont parfaitement prêts à suivre les cours de formation qui s’imposent de temps à autre et à être aussi flexibles qu’on le voudra en autant que soit respecté leur droit au plein emploi à temps plein avec bien entendu le droit au temps partiel choisi. Autrement, il ne s’agit que de démagogie manipulatrice qui doit être fermement dénoncée. Dans Tous ensemble j’ai montré comment on pouvait gérer les bassins d’emplois moyennant la constitution de Fonds Ouvriers et de Fonds de productivité dans le cadre de la RTT. (5) Cette dernière devrait préférablement reposer sur une nouvelle définition de l’anti-dumping axée sur la défense du « revenu global net » des ménages au lieu du seul salaire individuel capitaliste sans aucune référence aux critères environnementaux. J’ajoute qu’un responsable de la gestion des ressources humaines qui ne serait pas capable de gérer son entreprise avec une norme CDI complétée par les heures supplémentaires légalement admissibles et par le recours à un pourcentage minime de temps partiel n’est tout simplement pas digne de son salaire. Sans compter qu’un système d’assurance-chômage digne du nom concède une flexibilité supplémentaire pour atténuer les cycles économiques. Il est de mode ces temps-ci de confondre gestion rationnelle et « traitement social » néolibéral monétariste de la main-d’œuvre …

Nous avons dit plus haut que le concept de taux de maintien de l’équilibre fixé de manière récurrente selon les besoins n’est que la version soft du recul automatique de l’âge de la retraite selon la progression de l’espérance de vie – abstraction faite du nombre d’années vécues en bonne santé, nombre qui se dégrade très rapidement après 60 ans du fait de la détérioration sans précédent des conditions de travail. En Italie comme en France la détérioration des revenus fait que quelque 11 millions de citoyennes et de citoyens renoncent à certains soins de santé … Cette dérive est renforcée par le bonus malus. Il portera fatalement au déclassement d’une grande partie des travailleurs en fin de carrière au-delà de 55 à 57 ans, âge auquel il devient de plus en plus difficile de retrouver du travail à temps plein aux mêmes conditions qu’avant. Ainsi, la liberté de partir à 62 ans devient un leurre assujetti au taux de maintien de l’équilibre. De fait, il est déjà prévu que la génération de 1963 ne pourra partir à taux plein qu’à 64 ans alors que le taux de maintien de l’équilibre sera révisé dès 2024 !!! 

Le bonus malus avec la précarité généralisée n’est qu’une carotte pour légitimer cette dérive du recul inexorablement prévu de l’âge de la retraite.

Dans sa magnanimité la retraite par points traite « également » les diverses professions et bien entendu le cadre avec de hauts salaires et en situation de plein emploi systémique et le précaire – ou encore le fonctionnaire de plus en plus soumis à la précarité dans l’éducation, les hôpitaux, la fonction publique etc. Ceci alors que même l’assistance sociale publique est soumise à conditions de ressources. Elle aussi est substituée de manière croissante par le caritatif privé, de surcroît souvent confessionnel et financé sur fonds publics via les crédits d’impôt sur les donations.

De même, l’assurance –chômage est désormais gérée comme un système de workfare reaganien. De fait, la réforme annoncée prévoit rayer près de 600 000 chômeurs tout en durcissant les conditions pour près d’un million d’entre eux. Les économies de quelque 3 a 4 milliards d’euros ainsi acquises permettront de financer plus facilement le nouveau cadeau de 8 milliards d’euros faits aux plus riches par le biais de la taxe d’habitation. (6) Ce durcissement des conditions de l’assurance-chômage doit donc être lu dans la logique du traitement de la précarité par la réforme de la retraite à points.

L’égalité formelle pavoisée par la réforme proposée n’est que le moyen trouvé pour faire passer la pilule. Elle renvoie au subterfuge utilisé par la bourgeoisie naissante dès le départ pour masquer les inégalités de conditions liées au régime de propriété privée. C’est le même principe qui prévaut avec l’égalité de traitement fiscal inhérent à la fiscalité régressive qui s’impose aujourd’hui avec la logique de la Flat tax et avec la TVA  : même tarif pour tous, riches ou pas riches !!!

Or, la Constitution n’entérine pas cette égalité fictive ou simplement formelle, elle entérine au contraire des droits sociaux fondamentaux qui définissent en grande partie la citoyenneté et qui renvoient à la Déclaration Universelle des Droits Individuels et Sociaux Fondamentaux de 1948. Ceci implique un traitement légal inégal ou plutôt distinct, selon les conditions de départ des personnes et des groupes, en vue d’établir l’égalité effective entre citoyennes et citoyens. Ceci, tout en respectant le principe de mutualisation et de solidarité nationale, pour la simple et bonne raison que cela coûte moins cher. Nonobstant ce que prétend le Rapport Delevoye, la dérive inéluctable vers les régimes de retraite privés supprime tendanciellement la solidarité nationale et le principe de mutualisation.

Bien entendu, les femmes qui ont des salaries moindres seront massacrées par cette réforme par points.

Incidemment, le régime de retraite public mutualisé et solidaire contribue à la compétitivité macro-économique de la Formation sociale qui, à son tour, renforce la productivité micro-économique des entreprises. Il en va ainsi de tous les services publics.

Voici quelques années, GM dut être sauvée in extremis par le gouvernement fédéral américain du fait de son incapacité à payer ses retraites privées maison causée par l’attrition de sa force de travail active par l’introduction massive des robots. Introduction qui ira croissant partout en Occident, y compris en France. Le renflouement gouvernemental du régime de retraite public américain aurait coûté bien moins cher que ce sauvetage de GM et du secteur automobile. De même, aujourd’hui tant aux Etats-Unis que dans l’UE les buybacks se chiffrent autour de 60 milliards et plus par mois ! Ils devraient être interdits purement et simplement car ils engraissent les gros actionnaires tout en aggravant la spéculation et les inégalités sociales et fiscales. Quoiqu’il en soit, les gouvernements pourraient provisoirement imposer l’obligation de destiner 10 % de ces buybacks à un Fonds social qui aurait comme mandat de renflouer les systèmes de retraite publics, puis l’assurance-chômage et le secteur public de la santé, puis d’assurer la réhabilitation des infrastructures publiques et ainsi de suite. En très peu d’années, vu les énormes sommes en jeu, les problèmes de financement seraient résolus. Bien entendu, plus sérieusement encore, il suffit de mentionner la RTT de la « gauche plurielle » qui coûta uniquement 23 milliards d’euros annuels mais permit d’effacer à toute fin pratique le Trou de la Sécu tout en augmentant les bénéfices. Au contraire, aujourd’hui, on élimine le déficit de la Sécu avec des coupures sombres (7) de quelque 15,45 milliards d’euros de 2017 à 2019. Notons que la RTT avait également réhabilité l’assiette fiscale de l’Etat ce qui se traduisit par la baisse de la dette publique à 59 % du PIB, soit sous le seuil de 60 % établi par le Traité de Maastricht et par une capacité d’intervention régalienne accrue.

En résumé :

1 ) Le départ à 64 ans de la génération 1963, permettra de renflouer cyniquement les caisses. En effet, les travailleurs les plus âgés reçoivent de plus en plus des salaires diminués en fin de carrière du fait de la précarité croissante et de la difficulté de retrouver un véritable emploi après 55 ou 57 ans. Ceci se vérifie surtout pour les moins diplômés. Mais avec la Loi travail et Parcours sup tout est déjà mis en place pour dégrader très rapidement la situation pour les jeunes qui sont déjà voués par la sélection scolaire et universitaire de classe et donc à la précarité à vie.

2 ) La retraite n’est pas une contribution du patronat – qui de toute manière est transférée sur les prix de vente et donc payée par les travailleurs consommateurs – mais bien un salaire différé. Il doit donc couvrir les besoins réels des retraités. Surtout la pension de retraite doit être contrôlée socialement en tant que telle par la mécanisme de la concertation sociale, y compris par l’institution de Fonds ouvriers. Avec la réforme proposée, la retraite publique s’amoindrira au profit des complémentaires privées mises à la disposition du capital spéculatif avec tous les risques que cela comporte.

Insister sur le concept de « salaire différé » revient à comprendre plusieurs distinctions socioéconomiques fondamentales :

a ) la différence entre revenu disponible – qui ne tient pas compte de l’accès aujourd’hui dégradé aux services sociaux et aux infrastructures publics – et « revenu global net » des ménages ;

b ) la différence entre l’obsession pour le seul coût du travail, qui porte, par le biais du libre-échange global, à une déflation salariale si malthusienne qu’elle met désormais en danger le taux de fécondité synthétique de nos sociétés, et le coût de production qui lui renvoie à l’actuelle définition de l’anti-dumping entérinée par l’OMC. Cette définition exclut d’office toute mention aux droits minimum du travail et aux critères environnementaux entraînant une compétition mondiale vers le bas, sans limite au seuil physiologique comme le prétendait R. Solow, puisque ce seuil est lui-même élastique ainsi que le démontre la longévité moyenne de 40 à 42 ans du demi-milliard de camardes Dalits en Inde (8) ;

c ) la différence essentielle entre productivité micro-économique et compétitivité macro-économique, la seconde étant nécessaire pour soutenir structurellement la première. La preuve en est vite faite puisqu’il suffit de jeter un coup d’œil à la France d’après-guerre jusqu’au démantèlement du GATT et à la privatisation du crédit par la privatisation de la Banque de France – loi Pompidou-Giscard-Rothschild de 1973. La Présidence Macron s’inscrit de toute évidence dans cette optique rothschildienne mais avec un choix répressif qui semble s’inspirer bien plus de Sharon et des siens que du préfet Grimaud ou même de Papon. Avant cette date fatidique, la Commission du Plan garantissait le quasi plein emploi à plein temps grâce à la gestion de la cohérence de la Formation sociale jusqu’au niveau des filières et grâce au contrôle du crédit public soustrayant ainsi la dette publique des griffes du capital financier spéculatif . Avant 1973 – 1981-1983 en Italie – c’est-à-dire avant la privatisation de la Banque centrale, la dette publique était contenue en permanence sous les 30 % du PIB ce qui permit au pays de financer la reconstruction d’après-guerre, la Caravelle, le TGV, le nucléaire, le Plan calcul et ainsi de suite sans oublier la Sécurité sociale, l’éducation publique et les ponts-et-haussés …

3 ) Réduire la retraite publique au profit des régimes privés permet de réduire le niveau de vie de nombre de salariés les moins payés et à la carrière la moins stable tout en faisant grimper le PIB et en faisant diminuer la dette au sens de Maastricht. Nous sommes là en pleine métamagie néolibérale monétariste. Le premier point renvoie à L’antiéconomique de Guillaume qui rappelait l’inanité des statistiques marginalistes du PIB en soulignant que de gros embouteillages en ville faisant grimper la consommation d’essence faisaient également croître le PIB. J’ai démontré la fausseté du modèle marginaliste et de ses statistiques et j’ai également demandé l’élaboration de vraies statistiques scientifiques sur la base de la mise à jour marxiste-scientifique énoncée dans mon Précis d’économie politique marxiste. (9)

Le même raisonnement s’applique à la santé, à l’éducation ainsi qu’à la gestion actuelle de l’UNEDIC comme le montre pertinemment Hadrien Clouet dans le bel article cité à la note 6 ci-dessous. Noter que cette transmutation de la dette publique en dette financière hors-Maastricht est encouragée par le programme d’austérité imposé par les réformes voulues par l’UE. On sait déjà que toute marge budgétaire ainsi acquise donnera préventivement lieu à de nouvelles dépenses fiscales favorisant les riches.

Cette logique socio-économique régressive mène à la destruction néolibérale monétariste de l’aspect humain de l’économie. Le facteur de production force de travail humaine n’est pas un facteur de production comme un autre. Il ne peut être liquéfié sous forme monétaire et joué en bourse au niveau mondial 24h sur 24. Outre qu’il est le seul à créer la valeur d’échange économique, il relève d’une espèce à reproduction sexuée, de sorte qu’il doit donc reproduire sa force de travail individuelle au quotidien mais également en tant d’espèce au sein d’un ménage, d’où l’importance capitale du salaire différé. Le second point – à relier lui-aussi au traitement marginaliste du pouvoir d’achat qui exclut les services publics au prétexte que ce sont des services dépourvus de prix de marché – est également très grave, car la public policy néolibérale monétariste privilégiant les dépenses fiscales – tax expenditures – fait que toute marge budgétaire potentielle est préventivement effacée par de nouvelles dépenses fiscales avant même qu’elle puisse se matérialiser afin de prévenir toute revendication sociale. De la même façon, la réforme de l’assurance-chômage rayera des listes plusieurs centaines de milliers de chômeurs tout en diminuant les droits de plus 1 million d’entre eux. Ce qui permet simultanément de faire un nouveau cadeau de 8 milliards aux plus riches par le biais de la taxe d’habitation …

Paul De Marco.

NOTES :

1 ) Le Rapport est accessible ici : https://www.reforme-retraite.gouv.fr/la-reforme/article/preconisations-pour-un-systeme-universel-de-retraite

2 ) voir https://www.economia.we-news.com/guida-alleconomia/lavoro/3158-inps-quant-e-la-pensione-media-in-italia-quanti-euro-prende-un-pensionato-ogni-mese, et https://www.tpi.it/2018/03/29/quanto-guadagnano-italiani-pensione/ . Pour la retraite après 73 ans voir http://fontecredibile.it/2019/07/19/pensioni-lallarme-della-cgil-per-40enni-precari-assegno-dopo-i-73-anni/

3 ) It’s Been a Great Recession for a Few; Let’s Do it All Again!  Jul 14, 2019 7:00 AM by Knave Dave , Sat, 07/13/2019 – 14:08 https://www.zerohedge.com/news/2019-07-13/its-been-great-recession-few-lets-do-it-all-again . Pour les vrais chiffres du chômage voir la Note ** de mon Keynésianisme, Marxisme, Stabilité Economique et Croissance, dans la section Livres-Books de mon vieux site jurassique www.la-commune-paraclet.com

4 ) Sur Parcours sup voir http://rivincitasociale.altervista.org/parcoursup-ou-comment-precariser-les-diplomes-encore-en-situation-de-plein-emploi-8-13-dec-2018/

5 ) Les livres Tous ensemble et le Précis d’économie politique marxiste sont librement accessible dans la section Livres-Books de mon vieux site jurassique www.la-commune-paraclet.com

6 ) Pour l’assurance-chômage et la taxe habitation voici un excellent article qui signale le lien avec la dette publique « Assurance-chômage, les discrètes manœuvres financières derrière la réforme » Par Hadrien Clouet  |  25/06/2019, 13:26  |  1971  mots https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/assurance-chomage-les-discretes-manoeuvres-financieres-derriere-la-reforme-821397.html .

Voir aussi « La suppression de la taxe d’habitation rapportera près de 8 milliards aux plus riches »Initialement exclus, les 20 % de ménages les plus aisés capteront à eux seuls 44,6 % des 17,6 milliards amputés du budget de l’Etat.

Par Adrien Sénécat et Maxime Ferrer Publié aujourd’hui à 17h15, mis à jour à 18h57 https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/06/20/la-suppression-de-la-taxe-d-habitation-une-mesure-qui-profitera-finalement-aux-plus-riches_5479189_4355770.html

Voir aussi :« La VRAIE stratégie de Macron sur l’indemnisation chômage des cadres » Par latribune.fr  |  01/07/2019, 9:14  |  810  mots https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/la-vraie-strategie-de-macron-sur-l-indemnisation-chomage-des-cadres-822061.html .

Voir aussi,  « D’après cette note d’une vingtaine de pages, plus d’un million de personnes pourraient être touchées, alors que le ministère du travail avait évoqué un ordre de grandeur de 600 000 à 700 000. La plus grande prudence s’impose au sujet de ces données.» (…) «La réforme a d’ailleurs comme autre ambition de réaliser des économies à hauteur de 3,4 milliards d’euros, entre novembre 2019 et fin 2021.» in La réforme de l’assurance-chômage pourrait avoir un impact plus massif qu’annoncé,Une note de l’Unédic indique que plus d’un million de demandeurs d’emploi pourraient voir leurs droits à indemnisation réduits, soit un effectif plus important que celui évoqué par le gouvernement.

Par Bertrand Bissuel Publié hier à 17h57, mis à jour à 06h24 Muriel Pénicaud et Edouard Philippe annoncent une transformation du système d’indemnisation des demandeurs d’emploi, à Matignon le 18 juin. LUCAS BARIOULET / AFP https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/07/04/la-reforme-de-l-assurance-chomage-pourrait-avoir-un-impact-plus-massif-qu-annonce_5485424_823448.html

7 ) « Le Jobs Act coûta 18 milliards en 2015. Le cadeau électoraliste de 80 euros sur la fiche de paie des travailleurs dépendants dont les contrats avaient été bloqués durant les 7 années antérieures, coûte 10 milliards par an. Faites le calcul. L’argument vaut pour le CICE français. Pour 23 milliards annuels la RTT 35 heures créa directement plus de 350 000 emplois à plein-temps, de sorte que les cotisations permirent d’éliminer le Trou de la Sécu et que, l’assiette fiscale étant consolidée, la dette nationale baissa à 59 % du PIB, soit 1 % de moins que le Critère de Maastricht. En ce qui concerne, la Sécurité sociale, il restait un déficit de quelque 4 milliards lors de la défaite électorale de la gauche plurielle, somme qui aurait disparue en quelques mois. « Ceci fut accompli en universalisant et en élargissant les services d’accès universel. Aujourd’hui la Sécu affiche un excédent qui provient d’une série de coupures brutales dans l’Assurance maladie : elles furent de 3,4 milliards en 2016, 4,05 en 2017, 4,2 en 2018 et 3,8 de prévu pour 2019 – pour un total de 11,65 milliards jusqu’en 2018 et de 15,45 milliards en 2019 !!! » (18) De fait, avec la RTT émergea spontanément en France une nouvelle société du loisir. La RTT prouva également l’importance du « revenu global net » des ménages puisque à salaire initialement égal pour 35-heures/semaine les programmes de la Sécu étant rétablis et étendus, le niveau de vie réel augmenta. On est ici très loin des effets inhumains et à mon sens anticonstitutionnels produits par le partage forcé de la misère entre les couches populaires, souvent déclassées au profit de quelque 10 % plus riches …» in http://rivincitasociale.altervista.org/parcoursup-ou-comment-precariser-les-diplomes-encore-en-situation-de-plein-emploi-8-13-dec-2018/

8 ) Pour l’anti-dumping voir l’Appel dans http://rivincitasociale.altervista.org/avant-propos-2/

9 ) Voir mon Précis d’économie politique marxiste dans la section Livres-Books de mon vieux site jurassique www.la-commune-paraclet.com . Pour une brève synthèse de la critique à la pseudo-science économique bourgeoise voir http://rivincitasociale.altervista.org/la-pseudo-science-economique-de-la-bourgeoisie-voila-pourquoi-nous-devrions-changer-rapidement-de-paradigme-economique/ . Pour ce qui est de la différence essentielle entre pouvoir d’achat et niveau de vie voir http://rivincitasociale.altervista.org/pouvoir-dachat-niveau-de-vie-temps-de-travail-socialement-necessaire-et-revenu-global-net-des-menages-2-31-dec-2018/ .

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