Commenti disabilitati su Julien Benda, La trahison des clercs, le retour des bas clergés et le tout-surveillance, 29 septembre 2021

Dans son livre La Trahison des clercs (1), Julien Benda  a formulé un étrange argument durant les années 1924-1927, ne le modifiant que marginalement en 1946 lorsqu’il reconnut aux communistes que l’égalité humaine est aussi une valeur fondamentale. En fin de compte, Benda résuma le socle des droits fondamentaux de l’Homme dans deux principes inter-reliés, le caractère sacré de la personne humaine et celui de son libre arbitre. Nous sommes d’accord. Nous pouvons également convenir que lorsque les droits fondamentaux font défaut, nous entrons dans un état de guerre de tous contre tous. Cependant, son argument initial est très pernicieux. Selon une présentation courante de cette argumentation, l’auteur entendrait réhabiliter le rôle de l’intellectuel dans la société alors qu’il oppose au contraire clairement les clercs aux laïcs dans un sens purement médiéviste. Benda donne pour droits humains pérennes, mais en réalité d’origine divine pour lui, ce que Giambattista Vico démontra être l’axe historique invariant le long duquel l’Histoire du devenir humain se développe en exprimant ses formes institutionnelles spécifiques. Pour Vico, le créateur du “diritto delle genti”, c’est-à-dire du droit naturel moderne, œuvre de l’Humanité elle-même, l’émancipation est propre à l’Espèce humaine mais se matérialise de manière différenciée selon les Ages historiques durant sa longue progression. Les Ages de l’Humanité avaient étaient conceptualisés par de Joachim de Flore.

En réalité, avec Benda, on ne sait pas d’où viennent ces valeurs “éternelles” et quelle légitimité possible devraient avoir ses clercs, à part celle de prétendre être de nouveaux grands prêtres, disons judéo-chrétiens auto-élus. Ainsi, Benda dénonce tout ce qui s’écarte de ces valeurs abstraites et éternelles; il le fait au nom de sa condamnation sans appel du réalisme et de l’esprit pratique. Contrairement à Vico, Kant ou Marx, il ne voit pas le lien organique essentiel entre l’esprit critique et l’esprit pratique. Mais que représenterait des droits abstraits et formels sans les conditions matérielles et institutionnelles de leur exercice ?

Lorsque le juif-français Benda dénonce âprement le nationalisme, ce qui le dérange le plus, c’est le nationalisme de droite des divers Nietzsche, Mauras, M. Barrès, etc., etc., sans épargner le sionisme, qu’il condamne pour les mêmes raisons. En fait, la dénonciation de Benda vise l’État-nation et l’émergence du peuple souverain comme Sujet actif de l’Histoire capable de balayer son illusoire Moyen Âge de droit divin et ses clercs érigés en gardiens des valeurs “spirituelles” éternelles. Mais il passe sous silence le fait qu’ils se sont appuyés sur le pouvoir temporel, le pouvoir de l’Épée, essayant même parfois d’usurper ces deux pouvoirs. Cela montre son incompréhension de l’Histoire et de la conquête civilisationnelle de la laïcité, qui va de pair avec la marche vers l’affirmation de la souveraineté du peuple. Pour ceux qui connaissent le Triptyque de l’Émancipation énoncé par Marx dans La question juive incluse dans la Sainte Famille, à l’émancipation religieuse – la laïcité – et à l’émancipation politique – la démo-cratie – il importe d’ajouter l’émancipation proprement humaine, à savoir la concrétisation de l’égalité comme condition indispensable à l’exercice et à la jouissance de la Liberté. Selon Lénine la Liberté est l’Esthétique de l’Égalité.

Son ignorance fallacieuse de l’axe humain invariant de Vico l’empêche de comprendre que cette même marche émancipatrice passe aussi par le “concert des Nations” formalisé par le Traité de Westphalie en 1648. Et, à partir de là, par la transition de l’équilibre interétatique approché par le Système de la Balance du Pouvoir vers un système de Société des Nations Unies, fondé sur le concept de “sécurité collective“, lui-même ancré dans l’état de droit et la reconnaissance des droits individuels et sociaux fondamentaux des citoyens. Dans sa rigidité dogmatique, Benda critique Anatole France en ces termes : ” Voici un exemple : ‘La paix universelle sera un jour réalisée, non pas parce que les hommes deviendront meilleurs (on ne peut l’espérer), mais parce qu’un nouvel ordre de choses, une nouvelle science, de nouvelles nécessités économiques leur imposeront l’état de paix, alors qu’auparavant les conditions mêmes de leur existence les plaçaient et les maintenaient dans un état de guerre’. (Anatole France, Sur la pierre blanche.) On notera le refus, évoqué plus haut, de croire à une possible amélioration de l’âme humaine.” L’amélioration en question dépendrait des récits des clercs ! !! Régression illusoire.

Il n’est pas surprenant que la régression philo-sioniste nietzschéenne contemporaine s’attaque autant à la sacralisation de la personne humaine et du génome humain – trans-humanisme plutôt qu’hyper-humanisme pour reprendre les termes du prof. Joël de Rosnay – qu’au monde multipolaire fondé sur la non-ingérence dans les affaires intérieures des États souverains, la sécurité collective, l’état de droit et la Déclaration universelle des droits fondamentaux individuels, sociaux auxquels  viennent s’ajouter aujourd’hui les droits civiques et culturels. Il n’y a pas de liberté, pas de responsabilité et, partant, pas de civilisation sans le respect intégral et concret de la conscience, du libre arbitre.

Cette régression échouera comme toutes les tentatives initiées par les exclusivistes eux-mêmes, mais à quel prix ? C’est pourquoi nous devons réagir avec détermination sans attendre. En premier lieu, en défendant le caractère sacré de la personne humaine, du génome humain, et de sa liberté de conscience et de choix, ainsi que l’ordre international qui découle de ces principes. La marche générale vers l’émancipation est inéluctable. Elle doit être une marche internationale, démo-cratique et pacifique. Ainsi que l’énonce l’Article 11 de la Constitution italienne, née de ce même esprit de Résistance, la guerre est répudiée en dehors de la guerre défensive – dissuasion – et de la défense du territoire national.

Après le 9/11, l’Empire néo-nietzschéen, croisé et pro-sioniste, a choisi de mener une guerre contre les peuples, présentée comme un “choc des civilisations”. Ceci a pris la forme d’une guerre préventive extérieure, par définition illégale, et intérieure, à savoir la guerre contre le “terrorisme” pas mieux défini mais avec le Patriot Act et la Homeland Security au plan domestique. Ceci fut accompagné par le contrôle des flux de communication autorisés, avec un retour à la Déférence envers l'”Autorité” – auto-désignée, c’est-à-dire la nouvelle Inquisition – ou bien avec le recours au Marteau nietzschéen lorsque la servilité impartie par la “servitude volontaire” échoue. (*) Par exemple, le traitement barbare de Snowden, de Mme Chelsea Manning et de J. Assange. Aujourd’hui, avec les Gafam nous avons droit à l’invasion constante de notre vie privée et de notre intimité  à des fins commerciales et politiques, à l’anathème besogneux des « décodeurs » de régime, et à la censure tout court sur des moyens de communication de masse privés à qui nos Etats « souverains » délèguent, sans le moindre mandat populaire, leurs prérogatives régaliennes en la matière, tout en leur assurant la jouissance de « marchés captifs ». Ceci dans un contexte européen qui impose la soi-disant « concurrence libre et non faussée.» Si aujourd’hui le pouvoir philo-sioniste nietzschéen panique c’est que sa légitimité et celle de ses institutions – académies, centres de recherches et médias mainstream – ne sont plus remis en doute par les dissidents mais bien par une majorité de la population dégoutée par ses narrations sans état d’âme.      

Avec l’expansion d’Internet et de l’inter-connectivité terrestre et satellitaire, avec les divers backdoors et autres cookies, le continuum de surveillance a déployé d’autres outils. Par exemple, des enquêtes pseudo-sociologiques ciblées, menées avec la collecte et le traitement, souvent dépourvus de la moindre autorisation, des données personnelles de navigation, de localisation ainsi que des données de transaction, etc. Cela a également pris la forme d’une sociologie secrète menée, elle-aussi, au moyen d’un ciblage. Ce qui donne souvent lieu à un trageting mettant en scène des Ph. Zimbardo sans aucun contrôle juridique, sans exclure l’acharnement contre des personnes jugées ou rendues vulnérables, souvent par des idiots pervers pathologiques mais institutionnellement protégés et sûres de leur impunité, avec l’espoir de les pousser au « passage à l’acte ». On crie ensuite au “terrorisme”.

Dans ce contexte délétère, le nudging a pris une toute autre dimension. Il a fait sienne l’énorme puissance des algorithmes pour anticiper les actions des cibles, et donc pour influencer le comportement humain et la prise de décision individuelle dans une optique de contrôle et de markéting. Après avoir effectué une réservation, vous recevez pendant des jours des annonces et des publicités ciblées : ce n’est-là que la partie émergée de l’iceberg, qui est connue de tout.e.s. Mais il ne s’agit pas uniquement de markéting, cela donne souvent lieu à des formes plus sinistres et antidémocratiques, par exemple les messages anxiogènes envoyés aux électeurs indécis pendant les élections, ou ceux envoyés aux clients potentiels entrant dans une grande zone commerciale, etc.

Nous pouvons toutefois distinguer l’interaction homme-machine, ou cyborg, à savoir l’aspect mécanique. Ce développement permet au moins de choisir les fonctions utilisées, mais aussi de les activer ou moins. Le potentiel est énorme. Nous nous souvenons tous avec admiration de Stephen Hawking interagissant mentalement avec son PC. Cela peut prendre la forme de la réalité augmentée avec assistance au décideur – par exemple, les casques des pilotes de chasse. Pensons aussi à toutes les tâches de simulation et de création en amont et en aval du processus de production lui-même. Cette utilisation va se développer énormément avec la 5G et la 6G et avec la blockchain pour toutes les étapes de production, d’échange et de consommation. Nous avons déjà des voitures, des maisons et des villes intelligentes… quoique pas toujours faites, ni conçues à échelle humaine.

Il y a ensuite les applications de l’Intelligence Artificielle et la volonté d’émuler le cerveau humain et ses fonctions cognitives. Avec les problèmes connus, non seulement de l’interprétation – les « mots-valises » de Lewis Carroll ou la complexité des idiomes de Wittgenstein – mais aussi ceux des corrélations substituées à la causalité. Mais, même ici, il y a une interaction entre le système et la personne, cette dernière restant autonome dans ses décisions, surtout lorsqu’elle est consciente des changements possibles dans son environnement.

Cependant, la recherche militaire et trans-humaniste va dans de toutes autres directions. D’une part, le désir contre-nature de modifier le génome humain afin de créer des surhommes tant sur le plan physique que psychologique, en ignorant, de manière primitive mais typique, – comme le grotesque J. Watson, pace Rosalind Franklin – la différence entre cerveau et pensée ou esprit. L’intelligence n’est pas une question de génétique. D’autre part, des tentatives sont faites pour interférer directement dans le fonctionnement du cerveau humain afin de réaliser du nudging in situ à l’insu des sujets ou contre leur volonté. Par exemple, on tente de développer des nanotechnologies implantées directement dans le cerveau et capables de participer à sa communication interne – le processus de la pensée – par le biais des « neural laces » interagissant directement avec les neurones et les synapses. De cette manière, les sujets seraient totalement contrôlables, mais pourraient également bénéficier – dans le meilleur des cas – d’une compréhension accrue de la réalité de manière interne. Cependant, la différence précise entre la conscience et la pensée humaines, à savoir dans quelle mesure le libre arbitre des individus peut conserver son autonomie, n’est pas encore connue.

On dit que la science est neutre en sachant néanmoins que la science sans conscience n’est que ruine de l’âme.

C’est pourquoi la porte ouverte de manière aussi totalitaire avec les pseudo-vaccins, faits à la va-vite, doit être refermée immédiatement conformément à nos constitutions, au droit international mais aussi, vu l’échec retentissant de la campagne vaccinale, conformément à l’Article 10 du Code de Nuremberg. Selon cet article, les chercheurs sont tenus de mettre fin immédiatement aux expériences ratées. Nous parlons ici des expériences individuelles, légitimes, menées selon la méthodologie habituelle, soit durant 7 à 10 ans minimum pour un vrai vaccin, de sorte que cette admonestation vaut a fortiori pour les expériences hâtives menées sans recul sur une monstrueuse échelle expérimentale de masse …

Nous devons revenir à des règles méthodologiques, déontologiques et éthiques plus rigoureuses dans les laboratoires. Nous devons renégocier et renforcer le traité sur les armes biologiques. Il est urgent d’empêcher toute expérience qui conduirait à une modification irréversible du génome humain. Certaines expériences peuvent être tolérées en laboratoire, moyennant la plus grande prudence, mais uniquement à des fins de recherche et dans le respect de l’Ethique, sans jamais franchir certaines lignes rouges, comme cela commence à être malheureusement le cas aujourd’hui avec certains OGM et les chimères humanisées. Je revoie ici au chapitre intitulé “Devenir historique de l’espèce humaine et principe de précaution” de mon essai “Mariage, unions civiles et institutionnalisation des mœurs” dans la partie rose de mon vieux site  http://la-commune-paraclet.com/moeursFrame1Source1.htm#moeurs.

Aujourd’hui, il est de plus en plus évident, même pour les plus septiques, que la stratégie sanitaire n’a rien à voir avec la santé. Il s’agit d’une guerre dite de “basse intensité” contre le peuple. Il s’agit d’une poursuite féroce et sans scrupules de la stratégie de croisade impériale de domination par de supposés ” maîtres du monde ” prétendument (auto)-élus que j’ai dénoncée dès le début, par exemple dans mon Livre 2 : Pour Marx, contre le nihilisme (2002). Ce livre est librement accessible dans la section Libres-Books de mon vieux site jurassique www.la-commune-paraclet.com ; on consultera également la section Racisme-Fascisme-Exclusivisme du même site.

A l’appui du concept de la crise sanitaire comme méthode visant à imposer des réformes socio-économiques et culturelles autrement rejetées par les peuples souverains, nous avons déjà cité les déclarations de J. Attali – 2009 et 2011 – celles de Bill Gates – par exemple Event 201 – et celles de Klaus Schwab – Great Reset dans le cadre élitiste du Forum de Davos. ( Les liens sont disponibles par exemple dans la Note 11 dans http://rivincitasociale.altervista.org/synthesis-on-the-genocidal-sars-cov-2-illegal-experimentation-based-on-the-illegal-negation-of-early-symptoms-care-with-efficient-generic-drugs-july-25-2021/ ) Il serait d’ailleurs utile de répertorier les brevets déposés les plus dangereux du point de vue du continuum de surveillance, y compris ceux relatifs à la sindémie du Sars-CoV-2.  

Voici deux extraits, le premier tiré de mon Livre 2, le second de mon Livre 3 dans la même section du même site :

A ) Livre 2 : « Le tout surveillance ». 

Il importe de bien comprendre le rôle de la confiance qu’un individu est en droit d’avoir dans ses relations sociales. Ce qui est perçu comme un abus devrait pouvoir être rectifié à l’amiable ou par des mesures judiciaires adaptées à la gravité des cas sans quoi un sentiment d’insécurité chronique risque de s’installer qui sera difficile à dissiper par la suite. Cette problématique ouvre sur le paradoxe central de la modernité contemporaine : le tout-surveillance et son impact sur le nécessaire travail de la conscience individuelle. Les “démons” qui agitent le sujet jaloux et se jouent de sa non-ubiquité sont substitués par le tout surveillance. (lorsque le travail de répression s’en mêle et que ce tout-surveillance mène à des manipulations ciblées, la situation dérape rapidement vers la paranoïa; ce sont là des pratiques que tout Etat civilisé devrait abolir, car il n’est pas exclu qu’une accumulation de tels cas ne finisse à la longue par se retourner comme un boomerang contre une telle société qui serait coupable de telles pratiques propres à détruire sa fibre morale. Le pire dans ce genre de situation n’est-il pas aussi de se savoir surveillé et jugé par des gens qui en général sont loin d’être des aigles ou des parangons de vertu, dont la connaissance se limite souvent à celle de la manipulation de leurs instruments, dont la culture générale bâclée est celle des clichés et des “vidéo-clips” chers à l’être-pitre unidimensionnel dont la forma mentis est celle du petit voyeur voyou malveillant sachant bénéficier de l’impunité? Des mesures de contrôle démocratique très strictes sont à l’évidence nécessaires en ce domaine. S’ajoute à cela une technique hautement anglo-saxonne : elle consiste à appliquer toutes les techniques de l’espionnage industriel aux dissidents politiques. Des systèmes tel le système “carnivore” sont capables de transmettre chaque touche d’un clavier d’ordinateur à des destinataires non autorisés. Les “backdoors” de Microsoft permettent des intrusions encore plus graves. Evidemment ceci revient à un vol pur et simple du travail intellectuel des gens mais ce genre d’action parfaitement illégale n’empêche pas qu’on se gargarise de droit à la propriété intellectuelle! (Le Canada et le Québec (sans René Lévesque), royaumes hyper-policiers de l’ignorance collective et de l’acculturation, font mieux : ils volent les idées avant qu’elles ne soient publiées et les trahissent ou les banalisent en les vulgarisant à leur manière. Heureusement, il est des idées de gauche qui ne sont pas à la portée de ce genre d’énergumènes et de sujets!). Ce tout-surveillance a potentiellement les mêmes effets dévastateurs que les paraphrénies et ils peuvent évoluer comme elles. Pour réaliser l’ampleur du problème, il convient de comprendre que tout être humain ne préserve son humanité et sa responsabilité en tant qu’être humain qu’au prix de son libre arbitre s’exerçant sur un univers compréhensible. Ceci reste vrai pour l’irrationnel et l’inexpliqué, seulement la méthode qui mène finalement à la compréhension ou à une interprétation jugée satisfaisante, se substitue aux certitudes, au connu, au familier et recrée l’équilibre cognitif nécessaire. Dans certains cas cet équilibre peut reposer sur l’oubli. Or, l’être humain est ainsi fait qu’il ne peut s’assumer véritablement en tant qu’être social sans faire continuellement ses comptes avec sa conscience à lui pour trouver la meilleure adéquation entre son éthique, sa morale et les structures dans lesquelles son devenir historique se trouve inscrit. En ce sens, l’ubiquité sans possibilité d’intervention égalitaire en solidarité avec les autres serait la pire des tortures. La télévision le sait bien qui malgré sa distanciation technique ne traite de sujets douloureux que lorsque la politique des dominants y trouve son compte ou, plus rarement, lorsque l’opinion publique reste suffisamment en alerte sur des dossiers spécifiques. Aussi, il faut bien croire que l’intermédiation de la conscience entre les facultés de l’esprit et la réalité concrète extérieure constitue le berceau de l’éthique en même temps qu’une des conditions de notre existence en tant qu’êtres. Les nouvelles techniques aussi développées soient-elles ( v. Howard Rheingold, Virtual reality, published by Simon & Schuster, 1991 ou encore Paul Virilio etc ) ne changent rien à cette donnée primordiale encore qu’elles risquent d’en  brouiller les processus de fonctionnement. Ou peut- être même de les dégrader sans un accès universel et des moyens de contrôle démocratiques adéquats. L’intimité et la sacralité de la vie privée sont le vrai temple du libre arbitre. Elles permettent de dissiper les contradictions accumulées durant la journée lorsque le savoir-vivre et la politesse ne suffisent pas à les désamorcer et à retrouver l’équilibre, la forme et l’entrain dont dépend toute sociabilité. Le tout-surveillance ne peut qu’asservir ou même annihiler cette nécessaire conscience individuelle. Les conséquences risquent d’être dévastatrices si, comme cela commence à être le cas aujourd’hui, ce tout-surveillance accompagne une évolution inégalitaire et partant nettement répressive de la société. Le rétablissement de rituels religieux visant à aider les gens à patauger dans une béate servilité ne suffiront pas à la tâche. Pire, ce qui a été dit plus haut, démontre que ces rituels ne feront qu’amplifier le problème et rendre parfois insoluble la résolution individuelle des psychoses ainsi nourries et déclenchées. Si l’on ajoute à cela, le fait que le tout-surveillance ajoutera naturellement aux tendances actuelles de manipulations plus où moins contrôlées, notamment sur les personnes susceptibles de résister à ces dérives, alors il est dérisoirement facile de prédire non pas le retour de la barbarie mais bien l’émergence d’une société de la terreur permanente. Sade ancien adepte de la Société des Amis du Crime n’hésita pas à inciter la Section des Piques à une utilisation massive de la terreur pour empêcher qu’on le soupçonne et pour finalement mieux servir ses intérêts de classe. »

B ) Livre 3 : Note 13 sur « le for intérieur »

« C’est exactement ce qui différencie Socrate des anciens Prêtres Juifs, de même que des anciens et actuels rabbins. Et, par extension, de toute la pensée religieuse. Quoiqu’il y ait eu une tradition « socratique » (pour ainsi dire) dans le Vieux Testament qui apporta sa pierre à la construction de la « philosophie de l’histoire » et plus tard à l’ « histoire de la philosophie ».  La soumission aveugle à des phénomènes incompris peut être donnée pour suprême religion par certains, mais ce n’est que pur suicide fanatique pour d’autres. Cette antinomie irréconciliable est la clé de l’éthique et de la psychoanalyse (marxiste). L’éthique a trait aux finalités de l’espèce humaine en tant qu’espèce consciente et responsable sur la Terre et dans l’Univers. En ce sens, elle peut être à l’image d’éventuels « êtres supérieurs », des êtres eux aussi doués de conscience. Mais seulement par une pétition de principe hasardée portant sur la perfection découlant de la « preuve » de Saint Anselme, ce qui renvoie à l’éthique plutôt qu’à la divinité. C’est pourquoi, il est préférable de commencer par l’éthique se dégageant des conditions humaines d’existence. C’est-là une position reposant alors sur des bases scientifiques toujours valables pour notre espèce, et donc pour nos relations avec les autres espèces, de quelque niveau qu’elles soient. Aussi, ce « nivelage » ontologique, sans compromis ni compromission, devrait être encore plus exigeant pour ceux qui proclament, qu’en tant qu’Etres humains, nous sommes faits à leurs images. Quoiqu’il en soit, cette conception socratique et marxiste de l’Éthique s’applique nécessairement et ne peut que s’appliquer à des consciences, qu’elles soient Humaines ou Non-Humaines. La nature de ces Êtres Ontologiques demeure nécessairement en tant qu’hypothèses scientifiques jusqu’à ce qu’ils soient appréhendés en termes scientifiques et en termes empiriques-techniques, encore que non baconiens, et qu’ils soient ainsi différenciés de ce qui n’est que pure illusion. Comme on peut s’y attendre, la conscience Humaine n’a jamais eu besoin d’un temple de pierre ni du fouet du prêtre pour atteindre toutes ses potentialités. Au contraire. Elle incarne le temple en elle-même. Au moins potentiellement, particulièrement si la pédagogie démocratique moderne se débarrasse finalement de la condescendance suprématiste liée aux métaphores métalliques platoniciennes (non-socratiques.) Et si elle évacue enfin la vieille didactique « figurée » tant aimée par les pontifes, les prêtres et tous les auto-élus portés par notre pauvre Terre, qui sont pourtant foncièrement ignares sur l’essentiel. La langue française dispose d’une belle expression en ce domaine: « le for intérieur », littéralement « le tribunal de la conscience », le forum populaire démocratique intérieur. »

Conclusion.

Les servi in camera ainsi que les bas clergés appelés de ses vœux par Julien Benda sont dangereusement de retour avec leur Empire croisé, philo-sioniste nietzschéen et désormais ouvertement trans-humaniste.

Mon Livre 2 – 2002 – avait annoncé cette évolution en spécifiant ses origines anciennes et modernes ainsi que le fonctionnement idéologique et militaire de cette stratégie de guerre préventive livrée aux prolétariats et aux peuples.

Mon Livre 3 – 2005 – avait annoncé la volonté des dirigeants de mettre en place un totalitarisme néo-mercantile soumis à la « gouvernance globale privée » et à la finance spéculative apatride. Un de ses objectifs est le dépérissement de l’Etat-nation, berceau de la souveraineté populaire qui fait désormais obstacle à la souveraineté censitaire des grands actionnaires globaux. La guerre préventive impériale prenant le relais de l’expansion impérialiste croisée soft va de pair avec le capital transnational autant que l’expansion des bases américaines autour du globe allait de pair avec l’internationalisation du capital productif incarné par les sociétés multinationales. Cependant, le capital spéculatif est court-termiste ; il phagocyte l’économie réelle avec son « crédit sans collatéral » alors même que la stratégie de l’« interdépendance asymétrique » en faveur des USA et de l’Occident  a fait long feu ainsi que le démontre le surplus commercial de la Chine et le nombre de brevets importants que celle-ci dépose chaque année dans les domaines. Or, la tentative d’un retour au protectionnisme reposant sur un nouveau Cocom inscrit dans le cadre d’une Nouvelle Guerre Froide est une tentative avortée avant que d’être. La globalisation de l’appareil militaro-industriel impérial au profit des USA-Israël se heurte à des contradictions aigües à tous les niveaux, surtout lorsque la doctrine de la guerre préventive conçoit les partenaires comme des rivaux à redimensionner préventivement. Il en va de même pour le protectionnisme niais, reposant pour sa part sur les âneries du Giec et de ses disciples, qui est proposé en lieu et place d’une nouvelle définition de l’anti-dumping reposant sur les trois composants du « revenu global net » des ménages. (2)  Au mieux, les USA et l’Occident ruineront durablement leurs coûts de production via le renchérissement des matières premières fossiles et celui des certificats de CO2, lequel est pourtant bénéfique, non seulement pour la végétation et les cultures, mais également – ce que j’ai appris récemment – pour la conservation de certains aliments …

Cette faillite générale de nos servi in camera et autres bas clergés est patente. D’où la fuite en avant par le biais du totalitarisme sanitaire. Les voilà en train de vouloir imposer en dépit de nos Constitutions, de la loi international, de l’Article 7 du Conseil de l’Europe et du Code de Nuremberg, une obligation vaccinale de facto pour des « vaccins » qui n’en sont pas. Et surtout pour des thérapies géniques à ARN messager non testées et périlleuses – protéine Spike et transcriptase inverse. Ceci sans même mentionner les effets collatéraux à court terme qui sont 10 à 15 fois plus élevés que pour les vrais vaccins. Le tout va de pair avec la discrimination et l’Apartheid imposés par le biais d’un passe sanitaire qui a pour seul but d’imposer la soumission la plus totale de la population et des récalcitrants à la vaccination en opérant un odieux chantage à l’emploi, à la mobilité et à la sociabilité. Il s’agit tout bonnement de changer les comportements des citoyennes et citoyens à réduire en sujets taillables et corvéables à merci. Pour comble ces horreurs a-sociales et anti-civilisationnelles vont de pair avec le financement public de ces pseudo-vaccins qui profitent aux actionnaires privés des maisons pharmaceutiques et avec la dépénalisation préventive des conséquences néfastes attendues à court, moyen et long termes.

Dans un tel contexte, le traçage sanitaire par le QR du passe viole la vie privée et toutes les libertés fondamentales, tout en assurant des marchés captifs à Big Pharma non seulement pour ses inutiles et nocifs pseudo-vaccins mais également pour les tout aussi inutiles et nocifs rappels ou boosters. Pour comble, ces derniers devront être effectués à échéances rapprochées avec la même préparation qui démontra une bien pauvre efficacité avec les vaccins initiaux, et pour tout dire une efficacité nulle contre les variants et les sous-variants du Sars-CoV-2. Pour étendre ces marchés captifs, il faut, bien entendu, prétendre qu’aucune alternative n’existe en dehors de ces pseudo-vaccins expérimentaux faits à la va-vite – car autrement leur utilisation serait illégale. Il faut donc interdire tous les génériques peu onéreux qui fonctionnent bien, tels le protocole du prof. Raoult, l’ ivermectine etc. afin de pouvoir imposer ces pseudo-vaccins à tous sans exceptions, y compris les femmes enceintes et les enfants …  Il se trouve cependant que les peuples souverains, vaccinés ou pas, se rendent de plus en plus compte de la fausse représentation politique et de la surreprésentation de quelques minorités dans toutes les instances décisionnelles. La lourde responsabilité qui leur incombe n’échappe plus à personne.    

En définitive, Julien Benda est en passe d’avoir momentanément raison aujourd’hui. Mais sans doute poursuivrait-il alors sa réflexion accomplie durant les années de la Seconde Guerre Mondiale, ce qui le porterait à condamner sans appel les dérives de l’exclusivisme – y compris celles des nationalismes de droite – plutôt que celles présumées des peuples allant dans le sens de l’Histoire vecteur de leur propre émancipation individuelle et collective et de leur tentative d’instaurer un véritable système international fondé sur des droits fondamentaux concrétisés à tous les paliers, vie privée, gouvernements locaux et nationaux ou multinationaux et pour finir ordre international. C’est dans ce contexte qu’il faudrait lui faire relire sa phrase à la fois prémonitoire et coupable : «Si, en effet, on se demande où va une humanité dont chaque groupe s’enfonce plus âprement que jamais dans la conscience de son intérêt particulier en tant que particulier et se fait dire par ses moralistes qu’il est sublime dans la mesure où il ne connaît pas d’autre loi que cet intérêt, un enfant trouverait la réponse : elle va à la guerre la plus totale et la plus parfaite que le monde aura vue, soit qu’elle ait lieu entre nations, soit entre classes.» (p 243)

Dans sa cécité Benda ajoute :  « On peut dire que la défaite du clerc commence exactement au moment qu’il se dit pratique. Dès que le clerc prétend ne pas méconnaître les intérêts de la nation ou des classes établies, il est nécessairement battu, par la bonne raison qu’il est impossible de prêcher le spirituel et l’universel sans miner des édifices dont les fondements sont la possession d’un temporel et la volonté d’être distinct.» (p 250)

Mais les droits humains fondamentaux ne relèvent-ils pas de l’universel ? Pour Benda et pour tant d’autres aujourd’hui, ils devraient relever plutôt du bon plaisir du Grand Inquisiteur, si bien décrit par Dostoïevski, à qui les bons et gentils sujets confieraient la charge de la conduite de leurs vies, voire de leurs âmes. Ces prétentions finissent toujours de la même manière …

Qui sème du vent narratif, récolte infailliblement la tempête.

Paul De Marco

1 ) Le livre disponible sur http://classiques.uqac.ca/classiques/benda_julien/benda_julien.html  

2 ) Les trois composants du « revenu global net » des ménages sont : le salaire individuel net, le salaire différé – cotisations sociales – et ce qui revient aux ménages des taxes et impôts sous forme d’accès universel garanti aux infrastructures et aux services publics, ce que le concept marginaliste de « revenu disponible » ne permet pas d’appréhender. Une nouvelle définition de l’anti-dumping fondée sur le « revenu global net » des ménages remplacerait la définition actuelle qui impose une course globale au moins disant social et environnemental puisqu’elle interdit toute référence aux droits du travail et aux critères environnementaux même minimes. En faire une règle d’interprétation des traités existants permettrait de transformer les traités de libre-échange en traités d’échange équitable sans devoir les renégocier. Les négociations au sein de l’OMC impliquent l’unanimité des tous les Etats membres … Une véritable globalisation vertueuse se mettrait alors en place, compatible avec la planification stratégique nationale. Elle protègerait les droits sociaux et l’écologie tout en favorisant la mobilité qualitative du capital et de la main-d’œuvre, donc sans nuire au développement de l’Etat social avancé reposant notamment sur la RTT.   

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