Commenti disabilitati su NOTES DE LECTURE D’UN RAPPORT SUR LA PRODUCTIVITÉ ET LA COMPÉTITIVITÉ ENTENDUES DE MANIÈRE MARGINALISTE. 28-29 juillet 2019

Table des matières :

Références et citation

Introduction : a ) contexte idéologique ; b ) productivité microéconomique ; c ) compétitivité macroéconomique.

Notes

Notes de lecture du Rapport.

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Références et citation :

Pour le Rapport Productivité et compétitivité, où en est la France dans la zone euro Premier rapport du Conseil national de la productivité, Juillet 2019. https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/cnp-premier-rapport-10-juillet2019.pdf (La pagination indiquée ci-dessous est celle du programme pdf )

Pour les anticorps scientifiques-marxistes :

A ) Pour une très brève synthèse : « La pseudo-science économique bourgeoise : Voilà pourquoi nous devrions changer rapidement de paradigme » dans http://rivincitasociale.altervista.org/la-pseudo-science-economique-de-la-bourgeoisie-voila-pourquoi-nous-devrions-changer-rapidement-de-paradigme-economique/ ;

B ) Pour les analyses de fond : Tous ensemble (1998) ; Keynésianisme, Stabilité Economique et Croissance (2005) ; Précis d’économie politique marxiste (2013)

On lira également l’excellent article suivant : « Pourquoi la productivité se dégrade en France », Par Grégoire Normand  |  26/07/2019, 6:30  |  1083  mots https://www.latribune.fr/economie/france/pourquoi-la-productivite-se-degrade-en-france-824114.html

Citation : « Entre 1985 et 2000, le rythme moyen de la productivité tricolore était de 1,2% contre 0,4% sur la période 2012-2017. (Crédits : Reuters/Peter Nicholls) Dans la version définitive de son rapport publié récemment, le conseil national de la productivité pointe le retard des entreprises françaises dans l’adoption et la diffusion des technologies, le manque d’innovation, le problème des compétences et certaines pratiques managériales.

Déficit de formation, sous-investissement dans l’éducation et l’enseignement supérieur, manque d’innovation, limites du management… l’économie française conserve un niveau relativement élevé de productivité, mais elle a clairement marqué le pas depuis le milieu des années 90. Tel est le constat dressé dans le dernier rapport livré par le conseil national de la productivité intitulé “Productivité et compétitivité : où en est la France dans la zone euro ?”. Après avoir livré une version non-définitive au début du printemps, cet organisme, présidé par l’économiste Philippe Martin pour deux années, a rendu une copie plus complète et passée presque inaperçue il y a quelques jours.» 

Introduction : 

a ) Contexte idéologique.

Le marginalisme et toutes les théories économiques ou sociologiques bourgeoises ne font généralement pas la différence entre concurrence, compétitivité et productivité. Elles en sont ontologiquement et méthodologiquement incapables. Scientifiquement parlant la productivité est microéconomique alors que la compétitivité qui est macroéconomique concerne la Formation sociale (FS) et la qualité de son insertion dans l’Economie Mondiale.

Leur calcul de la productivité renvoie à l’empirisme trompeur des économies d’échelle ou, au mieux, à la composition technique du capital proposée par Pareto. Dans aucun cas, les théories bourgeoises ne sont capables de donner simultanément et de manière cohérente les prix – ou mieux, les valeurs d’échange – et les quantités. En outre, aucune ne sait distinguer l’intérêt et le profit ou encore l’intérêt classique et l’intérêt spéculatif aujourd’hui dominant. Les équations et le PIB marginalistes s’en trouvent faussés.

De fait l’hégémonie du capital bancaire-financier spéculatif, par conséquent son autonomisation sectorielle, porte à établir l’intérêt spéculatif comme un profit sectoriel légitime, ce que la loi entérine depuis l’abrogation du Glass Steagall Act en 1999, abrogation immédiatement imitée dans l’UE. Depuis ce secteur financier spéculatif pèse de quelque 9 % du PIB marginaliste aux USA et à peu de choses près dans tous les pays occidentaux. En termes strictement théoriques le marginalisme est ontologiquement incapable de faire la différence entre économie réelle et économie spéculative. Pire encore, la spéculation en situation de concurrence est considérée comme un mécanisme propre à favoriser l’établissement accéléré du juste prix de marché, donc à son effacement. Pour les marginalistes l’économie réelle n’est que le PIB à prix constants par rapport au PIB nominal. La différence entre économie spéculative et économie réelle n’est même pas concevable pour eux.

L’économie réelle renvoie aux Equations de la Reproduction Simple ou Elargie – RS-RE –  soit à l’équilibre stationnaire ou dynamique en termes mainstream et non pas à un illusoire PIB marginaliste, évalué fallacieusement en prix constants, et phagocyté par l’intérêt spéculatif. Comment, en effet, concurrencer des entreprises financières lorsque la production réelle nécessite de gros investissements en capital fixe de surcroît à long terme ? Le ROE et l’EBITDA sont donc dévastateurs pour l’industrie d’autant plus que les taux d’intérêt centraux sont les mêmes pour tous les emprunteurs. Emprunter pour acheter à crédit des actions ou des entreprises pour ensuite les vendre en petits morceaux après les avoir restructurées aux forceps, surtout leur masse salariale, est une pratique spéculative connue. Au demeurant, elle épuise ses ressources à mesure qu’elle se généralise ne laissant plus d’autre avenue que la stérilité circulaire des buybacks (qui s’élèvent aujourd’hui à quelque 60 milliards mensuels tant aux USA que dans l’UE.)

Ajoutez à cela l’incapacité des théories bourgeoises à comprendre la différence entre monnaie et crédit, pour ne pas parler de celle, essentielle, entre crédit public et crédit privé, ce dernier étant aujourd’hui spéculatif. De ce fait, elles discourront de l’inflation, bien entendu  au singulier, sans avoir la plus minime idée de ce que cela puisse bien être. Vous vous souvenez sans doute de l’admission de cette ignorance par une Janet Yellen, directrice générale de la FED prise de cours par la question d’un journaliste (http://rivincitasociale.altervista.org/the-fed-finally-admits-it-does-not-know-what-inflation-is-sept-21-2017/ ) On sait que la stabilité des prix est un des trois grands mandats de la FED, les deux autres étant de favoriser l’emploi et l’activité économique et de masser-piloter les investisseurs …

La BRI confirma cette ignorance peu de temps après. Bernanke avait consacré sa thèse de PhD à l’inflation – au singulier. Il se livra donc à ses QE dans l’espoir, disons fishérien et friedmanien, de provoquer de l’hyper-inflation afin de transférer le poids de la dette publique américaine à ses créanciers notamment chinois et japonais : il aboutit au contraire à un sérieux « credit crunch ».

Aujourd’hui la même inspiration vénale se manifeste par la voix de Blanchard et de Summers (2019) (1). Ils prétendent convaincre le monde – apparemment ils ont déjà convaincu les rédacteurs du Rapport – d’adopter une autre de ces brillantes idées. A savoir maintenir des taux d’intérêts centraux plus bas que le taux de croissance du PIB marginaliste pour éliminer peu à peu la dette, sans conséquence budgétaire !!! Ils ne tiennent même pas compte du changement dans la comptabilité nationale effectué en 2013 aux USA et en 2014 dans l’UE. Ceci ajouta quelque 3 % à 3,5% de croissance factice au PIB par l’évaluation de la drogue, de la prostitution, de l’évasion fiscale, d’une partie des dépenses pour les armements et d’une partie relevant de la propriété intellectuelle. L’argument de Blanchard-Summers est appuyé par une série statistique longue qui semble lier la croissance avec des taux d’intérêt bas. Il s’agit d’une lamentable et typique erreur car on fait l’impasse sur une différence essentielle, à savoir les taux d’intérêt émanant du crédit public avec ceux correspondant à l’hégémonie de la douzaine de banques privées dite primaires sur la banque centrale. Dans le premier car, le profit n’entre pas en ligne de compte sauf pour payer les frais d’administration et pour constituer les réserves à utiliser en cas de dépenses imprévues. Dans le second cas, la maximisation du profit – i.e., de l’intérêt spéculatif posant comme profit – est la règle du jeu.

Ceci est grave non seulement pour leur rapport dette publique/PIB mais surtout pour la tenue du sentier de consolidation fiscale monétariste en vigueur : en effet, une telle croissance du PIB ne se traduit pas par de meilleures recettes fiscales, en général surtout liées à l’économie non spéculative, loin de là. De sorte que la privatisation et la compression des dépenses publiques devront alimenter le solde primaire toujours nécessaire au financement de la dette dans les paramètres inchangés de l’économie spéculative et de sa fiscalité régressive. Certains ont appelé aux vérifications empiriques mais ne le font pas eux-mêmes. Noter cependant le cas de la France qui jouit depuis la crise de taux d’intérêt plus bas que sa croissance mais dont la dette publique grimpe et le budget se détériore, souvent par choix gouvernemental via la gabegie des tax expenditures.

Cette gabegie est organique à la public policy néolibérale monétariste ; comme une fois accordées ces dépenses fiscales disparaissent gracieusement des radars, il suffit d’effacer préventivement les potentiels surplus ou améliorations budgétaires afin de faire apparaître en permanence les finances publiques sur le fil du rasoir, justifiant ainsi la poursuite de l’austérité. En remontant historiquement, ces dépenses fiscales accordées systématiquement se chiffrent à quelque 300 milliards d’euros annuels et plus, dont 90 milliards d’exonération pour le capital, y compris les 20 milliards du CICE aujourd’hui pérennisé, sans la moindre contre-partie pour les travailleurs sinon la précarité générale. Par exemple, on élimine l’impôt sur la fortune en récupérant les 3 ou 4 milliards impliqués sur le dos des citoyens par la hausse des prix du carburant ; de la même façon, on propose de resserrer les règles de l’assurance-chômage – en préparation de son transfert aux agences d’intérim privées  – tout en rayant 600 000 chômeurs pour une économie escomptée de 3 à 4 milliards d’euros et, dans le même temps, on octroie un nouveau cadeau de 8 milliards d’euros aux plus riches via la baisse de la taxe d’habitation. Suivra bientôt la réforme des régimes publics de retraite. ( v. http://rivincitasociale.altervista.org/casse-sociale-acceleree-en-france-par-la-reforme-des-regimes-de-retraite-et-de-lassurance-chomage-20-juillet-2019/ )

Bien entendu le remède Blanchard-Summers est proposé dans le cadre des paramètres dictés par  l’hégémonie de la finance spéculative actuelle. Les choses seraient bien différentes en considérant le crédit public et ses taux d’intérêt, par définition très bas. Ceci vaut pour la lecture des séries statistiques historiques. De fait avant la privatisation de la Banque de France par Pompidou-Rothschild-Giscard en 1973, la France finança sa reconstruction et sa modernisation avec une dette infime correspondant à l’anticipation de la production par le crédit public. La même constatation vaut pour les autres pays dont l’Italie avant la privatisation de 1981-83.

Le charabia économique de Blanchard-Summers revient uniquement à donner un peu de corde aux pays les plus mal pris comme l’Italie afin de leur donner le temps de tout privatiser, entreprises publiques, banques, domaine d’Etat et patrimoine muséologique et archéologique, tout en respectant un sentier de consolidation fiscal meurtrier. Le tout sans la moindre rationalité économique, ce qui ne fait qu’aggraver la dette publique tout en réduisant les pays à la servitude volontaire permanente comme ce fut le cas pour la Grèce.

Au fond, ces inepties patentées sont dues en grande partie à leur incapacité d’appréhender le fonctionnement  des Multiplicateurs, générique et sectoriels, selon les paramètres spécifiques prévalant dans la FS. Ce qui renvoie à l’incompréhension ontologique bourgeoise de la différence entre productivité et compétitivité. Dans leurs modèles et leurs équations il est indifférent que le stimulus aille aux  secteurs publics ou aux secteurs privés. En outre, ils n’ont aucun moyen de distinguer les différentes époques de redistribution du capitalisme (Etat libéral classique, Etat providence ou social et Etat néolibéral monétariste.) Pour ces gens-là, comme pour les anciens ethnologues liés aux services d’information des armées, tout et partout est capitaliste simplement parce qu’ils confondent les échanges – et ses formes historiques – avec le marché capitaliste. (http://rivincitasociale.altervista.org/private-or-public-central-banks-to-defeat-speculative-and-economic-attacks-september-21-2018/ .)

Je suis le seul, sur la base des travaux scientifiques de Karl Marx, à pouvoir distinguer scientifiquement entre les différents concepts mentionnés ci-dessus et en particulier en ce qui concerne la distinction primordiale entre productivité et compétitivité qui exige de pouvoir donner simultanément les quantités et les prix, ou valeurs d’échange.

Tout système économique repose sur la production et l’échange de la valeur d’échange. Tous les vrais économistes d’Aristote à Adam Smith et Ricardo à Marx, le savent et ne le nient pas. Bien entendu, certaines valeurs d’usage ne sont pas marchandisées et n’entrent donc pas dans le calcul, bien que toute valeur d’échange reposât sur un vecteur valeur d’usage – que ce dernier soit matériel au sens premier ou au sens de processus formalisés et opératoires comme les équations, les logiciels etc. En outre, tout système économique peut se résumer par deux éléments, le capital et le travail, tant dans la fonction de production microéconomique que dans les Equations de la Reproduction Simple ou Elargie – RS-RE. Les Hommes devant se renouveler dans le cadre offert par la Nature et par l’Histoire.

S’agissant de la valeur d’usage, je citais souvent le cas des dessous du travail domestique que Louise Van Delac estimait fin années 70 valoir entre 1/3 à ¼ du PIB, car il permet d’illustrer très rapidement l’idée tout en faisant ressortir l’inanité du PIB marginaliste. Plus grave encore, ce dernier ne compte pas les services sociaux publics au prétexte qu’étant des services ils n’ont pas de prix de marché. Ce qui, nous le verrons, est fatalement démoniaque lorsque l’on veut analyser la compétitivité macroéconomique et son impact sur la productivité microéconomique. En effet, les services privatisés sont comptés ayant un prix ! Pour votre compétitivité et votre productivité préférez-vous un système de retraite – ou de santé – public coûtant 12 % du PIB ou bien un système privé gaspillant le double ? GM, mené au bord de la faillite par son incapacité à financer son régime pension maison du fait de l’attrition de sa force de travail et renflouée à grand prix par les Etats, pourrait répondre …

b ) La productivité microéconomique.

La fonction de production s’écrit : c + v + pv = p, le produit « p » pouvant être un moyen de production – Mp – ou un moyen de consommation – Cn. Elle englobe déjà potentiellement tout le système économique puisque « c » est le capital et « v » la force de travail et « pv » la plus-value, soit la forme assumée par le profit. Le profit correspond à la plus-value dans sa forme valeur d’échange et au surtravail dans sa forme valeur d’usage. L’intérêt est déduit du profit, le contraire étant faux, ce qui est également le cas pour l’intérêt spéculatif.

La productivité relève de la fonction de production, de l’entreprise ou de la branche d’industrie ; elle est micro-économique. La compétitivité renvoie à la fonction de production sociale, à savoir au système économique de base résumé par les Equations RS-RE dans lesquelles le Secteur I est le secteur des MP et le Secteur II celui des Cn. On voit immédiatement que l’on peut subsummer tous les sous-secteurs que l’on voudra sous ses deux secteurs primordiaux, tout en appréhendant statistiquement les filières économiques, c’est-à-dire les recompositions intersectorielles, ce qui doit se faire sur la base des statistiques scientifiques marxistes – à développer d’urgence – en tenant compte des fonctions de production microéconomiques et des Equations RS-RE dans lesquelles elles s’inscrivent et sans lesquelles les équilibres, stationnaire ou dynamique, ne sont pas scientifiquement compréhensibles.

Pour des ratios de composition organique du capital v/C où C = v +c et des ratios de plus-value pv/v identiques dans les deux Secteurs, le système économique se présenterait comme suit :

SI  =  c1 + v1 + pv1 = M1 (Mp)

SII=  c2 + v2 + pv2 = M2 (Cn)

La fonction de production sociale –servant, par exemple, à évaluer l’Armée de réserve et ses conséquences sur les masses salariales réelle et sociale – voir ci-dessous – serait la suivante :

(c1+c2) + (v1+v2) + (pv1 + pv2) = (MI + M2)

Les Equations de la Reproduction Simple (RS) sont les suivantes :

c2   = v1 + pv1

MI  = c1 + c2)

MII =  (v1 = pv1) + (v2 +pv2)

La Reproduction Elargie implique le réinvestissement d’une partie de « pv » dans la reproduction ainsi que la mise à profit du crédit qui permet des anticipations, lesquelles doivent respecter la symétrie proportionnelle des secteurs pour conserver l’harmonie reproductive du système sans créer de crises. La fonction des crises cycliques du mode de production capitaliste consiste à purger le système de ses excès. (Voir mon Précis d’économie politique marxiste.)

La productivité se calcule au niveau microéconomique par le nombre de produits d’un type déterminé ou doté d’une grande élasticité qui est fabriqué pendant le même temps de travail socialement nécessaire – donc, pour simplifier, selon les normes du travail prescrites par le Code du travail ainsi que celles émanant des négociations dans la branche et le secteur concernés, ce qui implique simplement le respect des normes de concurrence loyale et de sécurité. Calculer la productivité en divisant les heures travaillées par le nombre de travailleurs indifféremment du fait qu’ils appartiennent à une industrie ou à une autre ou bien qu’ils soient à temps plein ou non, est une pure ineptie : elle revient à additionner des pommes et des oranges. De fait, à défaut de vérifier les données approchées par les accords de branches, il suffit de s’informer auprès d’un ouvrier ou d’un contre-maître œuvrant dans la production pour apprendre que ce qui les intéressent ce sont les performances des concurrents directs. Au demeurant, Marx a montré dans le chapitre « La dernière heure de Senior » du Capital Livre I que le contenu en temps de travail socialement nécessaire de chaque produit issu d’un même procès de production immédiat est le même, ce qui infirme par avance tout le charabia bourgeois et notamment marginaliste, outre celui de Senior. Si un gestionnaire d’entreprise, à qui ce rapport adresse en partie ses remarques, s’avisait à suivre ce calcul de la productivité, son entreprise sera ruinée en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire !

L’augmentation du nombre de produits d’un même type ou d’une très grade élasticité pour le même temps de travail socialement nécessaire ne change rien au taux de profit. Ce dernier est une donnée paramétrique du système défini par les Equations RS-RE. De fait la concurrence, entendue comme mobilité du capital, suffit à entériner ce taux. Le taux de profit systémique change uniquement si changent les conditions paramétriques, ce que Marx appelait les conditions morales c’est-à-dire civilisationnelles du système, par exemple par un changement catastrophique de régime etc. Les changements de productivité ne modifient pas cette donnée sans laquelle aucune série historique ne pourrait être établie. Par contre, à taux de profit égal et pour le même temps de travail socialement nécessaire, mais avec une composition organique du capital v/C approfondie par la productivité, le prix ou valeur d’échange d’un produit est inversement proportionnel au taux de croissance de la productivité. C’est justement pour cette raison que le capitaliste le plus productif peut conquérir des parts de marché supplémentaires. La bataille concurrentielle entre capitalistes se fait sur les volumes de profits non sur le taux. Cette caractéristique de la productivité explique les deux grandes lois de motion du capital, à savoir la concentration et la centralisation du capital, ce qui se vérifie facilement par le passage historique des petites entreprises familiales aux nationales puis aux multinationales – selon la description utile de Stephen Hymer. Encore que pour être bien saisi ce processus exige que l’on tienne compte de la forme dominante du capital, soit historiquement le passage du capital marchand au capital industriel puis au capital financier, puis à l’internationalisation du capital productif – MNC – et aujourd’hui au capital bancaire-financier spéculatif.

De plus, en augmentant, la productivité libère fatalement de la main-d’œuvre, autrement le jeu n’en vaudrait pas la chandelle. Bien entendu, à v/C inchangée, l’illusion d’une productivité supérieure peut être atteinte en intensifiant l’usage de la force de travail, en allongeant la durée de travail ou son intensité par les cadences accélérées ou, pire encore aujourd’hui, par le micro-taylorisme, par exemple le désastreux contrôle online dans les call-centres ou les bracelets d’Amazon. Processus de contrôle inhumains qui augmentent le stress, les maladies induites par des ergonomies peu conformes à la santé des travailleurs et même le nombre des suicides provoqués. Mais ceci ne peut qu’être conjoncturel et transitoire. Car au final, la dégradation de la force de travail induit la baisse de sa productivité au-delà d’un certain temps, évalué à 8 heures à son époque par le grand marxiste et médecin Paul Lafargue. Ce dernier fournit les données cliniques qui permirent à Jules Guesde et à d’autres de présenter à l’Assemblée nationale la loi des 48 puis des 40 heures semaine. Si la loi et la lutte de classe le permettent, ce résultat peut également être atteint par la déflation salariale. Mais ceci se fera alors au prix d’une fatale et rapide perte d’innovation face aux concurrents. Ce processus mènera à terme à la perte de parts de marché et, par la désincitation à la R&D et à l’innovation, à la disparition pure et simple. Ce choix est pire que la dévaluation monétaire. En fait, la productivité est définie comme l’intensification structurelle du processus de production par l’approfondissement de la composition organique du capital v/C.

Le tout est de savoir ce que le système économique fera de la force de travail libérée. L’Armée de réserve permet de créer une concurrence à la baisse sur le marché du travail mais au-delà d’un certain niveau son effet dépressif sur la consommation confrontera le capitalisme à sa principale contradiction soit la surproduction et la sous-consommation au sein d’une Formation Sociale (FS) donnée. Le problème de la sous-consommation ne peut pas être automatiquement résolut par l’accroissement de l’exportation. En reprenant la logique marxiste de la planification, Alfred Sauvy parlait à juste titre de « déversement » de la main-d’œuvre libérée dans d’autres secteurs. Effectivement, ceci fonctionna très bien tant que la planification de l’Etat social – donc non néolibéral et non monétariste – prévalait. En témoigne l’époque que Jean Fourastié baptisa les Trente glorieuses. Elles furent marquées par le développement de secteurs intermédiaires entrainants – automobile, transport, électroménager, avionique etc.- très intensifs en travail. Ce n’est plus le cas depuis la fin des années 60 et 70, années au cours desquelles les économies occidentales devinrent « matures » selon l’expression de F. Perroux. Dans ce contexte, hormis les gains à l’exportation et les rares introductions de produits nouveaux, les marchés internes ne permettent plus que le renouvèlement des parcs existants. S’y ajouta la remise en cause des protections tarifaires avec le démantèlement du Gatt. Une décennie plus tard, le libre-échange global était entériné au sein de l’OMC, processus qui alla de pair avec la généralisation des premières vagues d’automatisation – machines à contrôle numérique et ainsi de suite. Ce processus est aujourd’hui accéléré par l’extension du libre-échange et par l’introduction croissante de la robotisation et l’IA. La RTT récurrente reste donc incontournable car elle constitue la vraie variable d’ajustement séculaire, ce que l’Histoire a permis de vérifier maintes fois – passage des 16 et 12 heures de travail pour toute la famille, femmes, enfants et vieillards compris, aux 10 heures puis 8 heures et 7 heures journalières etc., avec une semaine de 6 puis de 5 jours, avec les jours fériés et les congés payés, avec l’abaissement de l’âge de la retraite et les congés maladie, les congés parentaux etc.

La libération de la force de travail en créant l’Armée de réserve permet de distinguer entre la masse salariale réelle – en situation de plein-emploi – et la masse salariale sociale, soit la masse salariale réelle plus la monnaie émise par la banque centrale pour financer l’assurance-chômage. C’est la clef de la théorie scientifique quantitative de la monnaie. Le différentiel entre les deux masses donne l’inflation structurelle. Il existe d’autres types d’inflation dont l’inflation importée.

Ces deux premiers agrégats monétaires ne doivent pas être confondus avec le crédit. Ils correspondent en gros à M1 et à une petite partie de M2 correspondant à l’épargne des ménages. En se reportant aux Equations de la RS-RE on se rend compte que les masses salariales réelle et sociale sont suffisantes et nécessaires pour permettre tous les échanges impliqués par la Reproduction car tout exchange est bilatéral. On sait qu’aujourd’hui la FED et la BCE se donnent un seuil d’inflation CPI arbitraire à 2 % mais la FED ne calcule plus M3 de sorte que « l’inflation » des produits financiers et les grotesques P/E ratios boursiers, c’est-à-dire l’explosion de la spéculation causée par sa politique de liquidité à gogo, sont tout bonnement exclus du radar analytique et théorique…  Or, la fonction du crédit est différente de celle de la monnaie. Il suffit pour s’en rendre compte de jeter un coup d’œil sur les circuits du capital en les insérant dans les Equations de la Reproduction RS-RE. L’originalité de Keynes fut justement de subtiliser ces circuits à Marx – via Sraffa et Gramsci – et de corriger leur efficacité par l’intervention de l’Etat se donnant comme objectif l’optimisation du système socio-économique en influant sur certaines variables, en particulier l’insistance sur le plein emploi à plein temps. Ce n’est pas un hasard si tout en appelant de ses vœux l’euthanasie des rentiers et en reprenant à son compte la charte des droits sociaux de Lord Beveridge, Keynes donna à son magnum opus le titre parlant de Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936) (2) Encore qu’il ne sortait pas des taux d’intérêt directeurs égaux pour tous du fait qu’il ne savait pas faire la différence entre monnaie et crédit. Beveridge avait également souligné après la Révolution bolchévique, ceci expliquant cela, l’aspect de stabilisateurs contre-cycliques des programmes sociaux.

La différence du crédit avec la monnaie est visible dès la formation du système bancaire fractionnaire. Mais elle est occultée par le fonctionnement de la Banque centrale capitaliste. Dans un système entièrement public la banque centrale émettrait et gèrerait les deux masses salariales et superviserait les banques publiques chargées de fournir le crédit aux entreprises en modulant leurs ratios prudentiels. Au mieux, les taux directeurs uniformes tels que pratiqués par les banques centrales capitalistes ne devraient s’appliquer qu’aux banques de dépôts gérant l’épargne des ménages. En effet, les taux directeurs relèvent d’une égalité d’accès au crédit purement formelle qui ne distingue pas selon la taille des acteurs. Lorsque cette uniformité s’applique au crédit elle conduit fatalement aux crises cycliques.

En effet, si la monnaie doit assurer les échanges nécessaires à la Reproduction, le crédit est une anticipation de la production qui doit trouver son répondant dans la production elle-même – soit dans les stocks, soit par le biais de l’utilisation de la surcapacité de production installée, soit par l’importation. Les crises capitalistes récurrentes sont dues au fait que les taux d’intérêts étant identiques pour tous, la symétrie proportionnelle entre les secteurs donnée par les Equations RS-RE n’est pas respectée. De sorte que l’expansion en certains secteurs produira la contraction en d’autres secteurs. Ce qui par le biais des crises –Trade cycles – purgera le système pour un temps, ouvrant un autre cycle. En fait, dans le cadre de taux d’intérêts identiques pour tous les acteurs tels que pratiqués par la Banque centrale capitaliste, le ratio prudentiel et la crise récurrente sont les seuls moyens de discipliner le système. Aujourd’hui il n’y a plus de facto de ratio du fait des sauvetages et des QE et autres liquidités. De sorte que la purge salutaire de la spéculation par la crise cyclique n’opère pas, empirant ainsi le délabrement spéculatif de l’économie réelle. Outre la distinction entre intérêt classique et intérêt spéculatif posant comme profit, j’ai donc proposé le concept de « crédit sans collatéral » pour définir le stade de l’hégémonie du capital financier spéculatif, v. les articles Credit without collateral et The Treasury and the FED dans la section Economie Politique Internationale dans Livres-Books de mon vieux site jurassique www.la-commune-paraclet.com – Ce qui pose entre autres des problèmes pour appréhender la concurrence, la productivité et la compétitivité.

Notons une remarque judicieuse de Pisani-Ferry – sa seule bonne idée à ma connaissance – selon laquelle la purge du système par les crises cycliques ne se traduit jamais par une récupération complète de ce qui fut effacé. Ceci est compréhensible pour les marxistes car entrent en ligne de compte les deux grandes lois de motion du capital soit en termes marginalistes les fusions ou l’extériorisation des entreprises. Mais le nœud du problème reste le déversement de la main d’œuvre libérée qui se fait très mal aujourd’hui puisque les nouveaux secteurs et les secteurs intermédiaires sont de plus en plus intensifs en capital. A quoi il faut ajouter la montée en puissance de la Chine et des économies émergentes.

c ) La compétitivité macroéconomique

La compétitivité est macroéconomique, elle renvoie à la Formation sociale (FS) donc à ses Equations RS-RE,  au sein de laquelle la valeur d’échange se forme. Il convient de ne pas confondre le concept scientifique que j’ai proposé dans mon Keynésianisme, Marxisme, Stabilité Economique et Croissance (2005, même site, section Livres-Books) à savoir « l’échelle de la valeur ajoutée » qui renvoie à la qualité de l’insertion de la FS dans l’Economie mondiale et le pseudo-concept de « chaîne de la valeur ajoutée » qui, au mieux, ne renvoie qu’à l’organigramme des MNC et des transnationales, sombrant ainsi dans les inepties de la microéconomie sans macro-économie digne d’un Tirole !(3)

Les Equations de la RS-RE permettent de saisir statistiquement le degré et la qualité de l’insertion de la FS dans l’Economie Mondiale. En tenant compte des deux masses salariales elles permettent également de comprendre la formation du taux de change correspondant à la réalité du système  – et à ses transactions dans un régime mondial dominé par une devise ou par quelques devises.

En fait, adopter une devise étrangère pour une partie de ses échanges internationaux est un archaïsme qui produit une orientation pro-impériale des échanges, sans compter les risques de l’extraterritorialité. Il suffit au contraire que les pays s’accordent mutuellement des lignes de crédit dans leur propre devise, selon les besoins de l’import-export déterminés par la planification, pour permettre le commerce bilatéral sans avoir à accumuler des devises étrangères dominantes au préalable. Ce système peut être multilateralisé et flexibilisé par la référence à un panier de devises en attendant que les DTS d’un FMI réformé et démocratisé puissent jouer ce rôle. Pour les pays importateurs de pétrole ces swaps de lignes de crédit pourraient se faire simplement en payant le pétrole en monnaie nationale contre des achats plus ou moins équivalents chez eux par les pays producteurs, ce qui revient à des accords de troc médiés par les monnaies donc plus aisés à gérer du point de vue comptable, sans rigidité superflue.

La compétitivité macro-économie renvoie au concept essentiel de la plus-value sociale, à savoir la pv telle qu’elle apparaît dans la fonction de production sociale. Bien entendu, sa part relativement à la masse salariale dépendra de l’époque de redistribution choisie par le système, ainsi que démontré, entre autre, dans mon Précis d’économie politique marxiste.

Le capitalisme libéral classique ne considérait que le salaire individuel capitaliste – forçant toute la famille des travailleurs au travail, situation décrite par Emile Zola dans Germinal et par Villermé et Engels pour ce qui est des conséquences sur les familles ouvrières nouvellement urbanisées. Le système de taxation régressif correspondait à l’aspect démocratique censitaire des régimes libéraux classiques. Néanmoins, dans la logique éthico-économique physiocratique de Adam Smith, le poids du financement des programmes et des infrastructures servant l’intérêt général – par ex, les chemins-de-fer – devait porter proportionnellement sur ses utilisateurs.

L’Etat social ou Welfare State ou Etat keynésien comprit que le travailleur en tant que membre d’une espèce à reproduction sexuée devait non seulement reproduire sa force de travail individuelle mais également se reproduire lui-même comme force de travail humaine dans un ménage, nécessairement de taille différente. En outre, le revenu devait également être suffisant pour assurer la survie des travailleurs et de leurs ménages durant les périodes de maladie, de chômage et d’inactivité due à l’âge avancé, périodes d’inactivité subies « through no fault of their own ». L’époque redistributive fut donc adaptée. Se développât ainsi le salaire différé pour financer la sécurité sociale. Enfin le régime des impôts favorisant une taxation républicaine progressive – en particulier les impôts sur le revenu au sortir de la Seconde Guerre Mondiale – devait permettre de financer les infrastructures publiques nécessaires à la modernisation du pays.

On notera que l’Etat social européen ou anglo-saxon avait compris le rôle de stabilisateurs économiques contre-cycliques des programmes sociaux et des grands travaux publics infrastructurels, ainsi que l’avantage actuariel comptable issu de leur mutualisation solidaire publique.

Notons également un enseignement paradoxal qui suivit la généralisation des traités de libre-échange avec la dérisoire définition de l’anti-dumping entérinée par l’OMC (Voir mon Appel dans http://rivincitasociale.altervista.org ) On ressortit et modernisa alors d’urgence la théorie d’Alfred Marshall sur les facteurs de localisation des entreprises. Ceci donna la théorie des technopoles et des cités métropolitaines pompeusement données comme villes-monde. En fait, les technopoles métropolitains ne valent que s’ils sont maillés de manière cohérente dans la FS, là où se forme la valeur d’échange. Procéder à des fusions municipales pour atteindre le million d’habitants qui vous met sous le radar des agences de rating n’est pas forcément une bonne chose – les nouveaux emprunts locaux risqués sont parfois débilitants alors que les économies d’échelle dans l’offre des services publics sont plus aisément atteintes par des ententes fonctionnelles inter-municipales plus respectueuses de la démocratie locale.

Des villes comme Burlington se placèrent très rapidement en tête de liste. Elles prennent la planification locale très au sérieux et savent jouer de leurs avantages naturels. Burlington est située dans le Vermont un des Etats américains les plus avancés pour les programmes et les infrastructures publics. Elle est située près du Lac Champlain et des Adirondacks un des lieux les plus attrayants des Etats-Unis, qui n’en manquent pas. De plus, elle est bien située par rapport à la Route 66 et à Boston. Elle concentre les principaux facteurs de localisation : concentration de services productifs et financiers hauts de gammes, universités et centres de recherche proches, connections avec les autres centres de production et de consommation, soins de santé hauts de gamme, centres culturels et sportifs de haute qualité – le lac Placid n’est pas très loin – ainsi qu’un environnement naturel et historique enviable. Bref, lorsque la planification stratégique est négligée par une microéconomie sans macro-économie au niveau national, la seule chose qui puisse faire la différence est la planification locale et son maillage avec le reste du territoire national et avec les lignes de communication et d’échange internationales.

Le néolibéralisme du pitre juif-autrichien fascisant von Mises fut encore aggravé par le monétarisme de ses disciples, surtout dans la Chicago University mais aujourd’hui partout ailleurs. Ils incluent un pathétique Tirole – trois idées pour trois grandes catastrophes (4) – et bien d’autres dans des institutions privées vivant de fonds publics. Tous ces gens prétendent s’en prendre au socialisme, alors qu’en fait ils ciblent tous les systèmes de planification capitalistes ou autres, en premier lieu la planification de guerre allemande de 1914-1918. C’est elle qui causa la peur initiale de von Mises vu sa redoutable efficacité dans l’allocation des ressources. Cette peur fut redoublée par la victorieuse Révolution d’octobre 1918. Ainsi se vérifiait l’évidente supériorité de la planification dans tous les cas de figure – y compris la planification keynésienne ou indicative et incitative dite à la française. L’utilisation des ressources disponibles ou fabriquées y était beaucoup plus rationnelle et éliminait une grande partie des énormes gaspillages systémiques dus à l’opération aveugle de la « main invisible ». La mobilisation de guerre n’aurait pas pu tolérer un tel gaspillage sans mettre la sécurité nationale en danger.

En fait, ces critiques exclusivistes inégalitaires et fascisants, émules de von Mises, s’en prennent tout simplement à toute forme de redistribution de la plus-value sociale. Il s’agit d’un antihumanisme exclusiviste affiché : il faut lire le chapitre eugénique du livre Socialism de von Mises où ce branque juif-fasciste n’hésite pas à affirmer que ce sont les hôpitaux publics qui créent la maladie car autrement elle n’est qu’affaire de volonté – et je suppose d’accès aux soins privés. (5) Cette théorie néolibérale et monétariste cherche uniquement à liquéfier le travail sous une forme monétaire comptable hors de sa qualité humaine, y compris sa reproduction au sein d’un ménage. (Dans mon Livre III j’ai démontré comment ce processus de falsification et de déshumanisation du facteur de production travail débute avec la reprise biaisée de la currency paper de Ricardo par Jean-Baptiste Say. Pour effacer la genèse du profit dans l’exploitation du facteur de production force de travail humaine, il suffisait de formaliser la fonction de production sous forme monétaire sans référence à ses supports humains ou machines etc. Cette falsification initiale reste au cœur du marginalisme et de toutes les théories économiques bourgeoises. Le « revenu global net » des ménages – salaire individuel, salaire différé et taxation du revenu pour financer les infrastructures publiques – doit laisser la place au seul salaire capitaliste individuel mis en concurrence globalement. C’est ce que font les traités de libre-échange et c’est ce qu’entérine la définition de l’anti-dumping actuelle à l’OMC. Elle exclut d’office toute référence aux droits des travailleurs et aux critères environnementaux les plus minimes.

Ceci produit une régression civilisationnelle et enclenche un processus philosémite nietzschéen de retour forcé des sociétés vers un nouvel esclavage et une nouvelle domesticité. Si l’on considère le taux d’occupation de la force de travail apte au travail – en Calabre il est déjà autour de 40 % seulement !!! – on s’y avance à grand pas et avec toute la régression culturelle et répressive – Marteau nietzschéen – que l’on sait. La dissidence passe pour du « terrorisme » et le pouvoir, même dans la République française, n’hésite plus à palestiniser à la Sharon, y compris en faisant tirer la police sur les manifestants en visant la tête ou dans le but de blesser …

Le Rapport aurait mieux fait de me lire sérieusement à défaut de me citer comme exigerait la déontologie académique. Il propose au contraire une distinction ridicule entre productivité et compétitivité, toutes deux macroéconomiques. Autant dire que non seulement ce Rapport ne sert à rien mais, s’il était pris au sérieux, il mènera le pouvoir à se fourvoyer de manière encore plus grave que l’OFCE conseillant à l’ineffable président Hollande de sacrifier l’industrie en faveur des services, sans se soucier du fait qu’il n’existe pas de services sans industries – et sans un bon contrôle de la plus-value sociale – et que ces services deviendront très rapidement vulnérables s’ils servent uniquement des industries étrangères. L’OFCE conseillait également un sentier de consolidation fiscale reposant sur un solde primaire croissant obtenu par l’accélération des privatisations et des coupures dans les dépenses publiques, en particulier les services sociaux ;  bref, l’Italie actuellement en quasi faillite comme horizon !

Ceci est très grave pour la simple raison, ainsi que l’indique le Rapport lui-même, que le Conseil national de productivité fut créé en réponse au rapport des 5 présidents de l’UE de 2015. Ce rapport autoritaire et hyper-centralisateur connut son premier point d’arrêt grâce à la judicieuse décision allemande de ne pas subordonner son crédit le moins spéculatif et le plus lié à son industrie – les banques des Länders, en particulier – à l’Union bancaire européenne, réservant la supervision de cette dernière à la centaine de banques européennes dites systémiques.

Discourir de la productivité et de la compétitivité sans rien en savoir est grave en soit. Si, de plus, ceci se place dans le cadre de la logique déjà obsolète du Rapport idéologique des 5 présidents, alors bonjours les dégâts …

J’invite toutes les citoyennes, les citoyens et les économistes à faire leur devoir en matière de compréhension scientifique de ces deux concepts clés. La sortie de la crise l’exige.

Paul De Marco, marxiste et ex-professeur de Relations internationales- Economie Politique Internationale.

Notes :

1 ) Summers est un économiste réputé. Il fut le premier à remarquer la différence du coût de compensation des victimes de Three Miles Island et de Bhopal et à proposer en conséquence la délocalisation des entreprises les plus polluantes ; le reste de sa production est à l’avenant, dont cette dernière trouvaille. Blanchard vient de l’OIT et du FMI. L’OIT est une institution de légitimation de classe créée en catastrophe en réponse à la Révolution bolchévique, que tous décrivent comme monarchique. On se souvient que dans le cas grec Mme Lagarde dut reconnaître que les prévisions du FMI s’étaient avérées fausses. Voir  http://www.cadtm.org/Grece-les-erreurs-du-FMI

2 ) Dans la lignée des falsifications forgées pour établir la narration marginaliste exposées dans mon Introduction méthodologique – section Livres-Books de mon site www.la-commune-paraclet.com , voici ce qu’écrit M. Roberts au sujet de Keynes :

« Keynes’ ‘socialism’ was openly designed as an alternative to the dangerous and erroneous ideas of what he thought was Marxism.  State socialism, he said, “is, in fact, little better than a dusty survival of a plan to meet the problems of fifty years ago, based on a misunderstanding of what someone said a hundred years ago.”  Keynes told George Bernard Shaw that the whole point of The General Theory was to knock away the ‘Ricardian’ foundations of Marxism and by that he meant the labour theory of value and its implication that capitalism was a system of the exploitation of labour for profit. He had little respect for Karl Marx, calling him “a poor thinker,” and Das Kapital “an obsolete economic textbook which I know to be not only scientifically erroneous but without interest or application for the modern world.”

John Kenneth Galbraith, the great heterodox economist of the Roosevelt and post-war years, and whose politics were well to the left of Keynes, reckoned, “The broad thrust of his efforts, like that of Roosevelt, was conservative; it was to ensure that the system would survive”. » dans  Keynes: socialist, liberal or conservative?, June 5, 2019  https://thenextrecession.wordpress.com

Comme on sait, la publication des textes montrant l’influence de Marx sur la formation de la pensée de Keynes dut attendre les deux derniers volumes de l’œuvre de l’économiste de Cambridge. Les marxistes n’étaient pas dupes, en particulier le grand marxiste américain Paul Sweezy. Le rôle de Gramsci sur Sraffa est plus profond qu’on ne le dit et j’ai proposé la thèse selon laquelle la tentative de retour de Sraffa à la théorie ricardienne était due à un commentaire de Gramsci portant sur l’importance de la demande globale que Marx souligne de manière critique dans ses Manuscrits parisiens de 1844. En tentant de formaliser ce concept capital, Sraffa demeura prisonnier de la transformation simultanée de Bortkiewics-Tougan-Baranovsky. Il en était parfaitement conscient puisqu’il décrivit son travail comme au stade de prolégomènes. Sraffa ne dit jamais que son « panier de marchandises produisant des marchandises » n’était au fond que la reformulation du concept de « travail socialement nécessaire » de Marx. Cependant, Sraffa ne parla jamais d’exploitation – sauf indirectement lorsqu’il exprima des doutes sur la transformation de la GB en porte-avions avancé des USA, en quoi l’Histoire lui donna malheureusement tort. Aujourd’hui la GB a des concurrents établis comme l’Italie et potentiels comme la France des surreprésentés actuels … Cette lacune fit qu’il en demeura au stade de la résolution simultanée, ce qui l’empêcha de poser les problèmes de la rente absolue et différentielle, cette dernière étant la productivité. Tant que la loi marxiste de la productivité n’est pas démontrée – ce que je fus le seul à faire  – la loi de la valeur ne peut pas être intégrée de manière cohérente dans les Equations de la RS-RE ( voir le texte critique  de Emanuel Arghiri « La question de l’échange inégal » L’Homme et la société, No 18, 1970. Ses critiques ne signifient plus rien après mes contributions scientifiques.

3 ) Le Rapport Ramses de 2007 reprit mon concept d’« échelle de la valeur ajoutée » sous la forme stérile de « chaîne de la valeur ajoutée », modification débilitante qui est maintenant reprise par toute une classe de perroquets académiques et médiatiques incapables de faire la différence. C’est de l’insertion dans l’Economie Mondiale comme pays du Centre, de la Périphérie ou de la Semi-périphérie, pour reprendre la terminologie de Galtung, qu’il s’agit. Cependant bien qu’il ne me cita pas le Rapport Ramses avait bien en tête les échelles puisqu’il se livra à des comparaisons du poids relatif des secteurs et de leur cohérence nationale. La micro-économie sans macro-économie est une absurdité logique connue en général comme problème de cohérence ex ante/ex post. De fait, cette incohérence puérile est au cœur de la falsification marginaliste ainsi que je l’ai exposée dans mon Introduction méthodologique – section Livres-Books de www.la-commune-paraclet.com . En effet, le prix de marché s’obtient par le croissement de la courbe d’offre et de la courbe de la demande. Or, pour tracer la première il faut donner les barèmes de la seconde en prix … et inversement pour la seconde. Voilà ! Ceci vous montre ce que valent tous ces pseudo-prix Nobel dans la « dismal science » économique bourgeoise.

4 ) La démonstration est vite faite : a ) la dérèglementation bancaire-financière prônée en 1993 avec un collègue de Harvard, mena à l’abrogation du Glass Steagall Act en 1999 aux USA puis ailleurs en Occident et donc à la crise des subprime ; b ) le contrat unique mena aux désastreux Jobs Act italien et à la Loi travail française dont le point de départ est la constatation de l’identité d’un CDI sans protection par le code de travail et d’un CDD !, c ) la concurrence imparfaite vue dans la perspective des Gafam, autrement dit la monopolisation ou l’oligopolisation importent peu, y compris pour l’harmonisation fiscale. Il suffit de veiller un peu à la perception et à la satisfaction des consommateurs. Par exemple, via le recueil, la vente et le traitement systématique des données informatiques sans aucun pouvoir de refus de la part des utilisateurs lesquels, étant captifs, n’auraient pas accès aux services en cas de refus. Aujourd’hui, il semble que Tirole se soit mis à l’école d’un déplorable D. Kahneman, gare à sa quatrième idée. Imaginez ce mathématicien formalisant le comportement (sic) tel que compris par des behavioristes qui ne comprennent que les neurones de l’estomac et du gros intestin et qui n’ont jamais compris ce qui fait la différence entre l’Homme et l’animal, ce qui en dit long sur leur propre éthique et leur forma mentis personnelles. (Pour une critique intelligente et plaisante de ce behaviorisme je renvoie au film d’Alain Renais « Mon oncle d’Amérique ».)

5 ) Voir von Mises Socialism https://mises.org/library/socialism-economic-and-sociological-analysis .  Le fasciste juif autrichien von Mises affirme que le système de santé public crée la maladie qui autrement serait psychologique, une simple question de volonté. (p. 475-476, etc.) En fait, avec une espérance de vie d’environ 40 ans, le demi-milliard de camarades Dalits en Inde n’a pas le luxe de pouvoir tomber malade … ( Voir « Allez Allez Allez » dans https://www.youtube.com/watch?v=hQhS7D5n2Us ) Aujourd’hui, en Occident, les disciples rabbiniques-nietzschéens de von Mises font de leur mieux pour abolir la maladie en abolissant le système de santé public !!! D’ailleurs 11 millions de citoyennes et de citoyens italiens renoncent déjà aux soins de santé et autant de français … Pour von Mises, tout type d’interventionnisme d’État était considéré comme une forme de socialisme, y compris la planification de guerre pratiquée par l’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale, en plus du keynésianisme et des théories de la régulation de l’économie.

Commençons notre lecture commentée : 

P 21  « À la suite du rapport des cinq présidents de juin 20151 et conformément à la recommandation du Conseil ECOFIN du 20 septembre 20162, les États membres de la zone euro se sont engagés à mettre en place un Conseil national de productivité (CNP). L’objectif de la création de ces conseils indépendants est d’améliorer la coordination des politiques économiques au sein de la zone euro. Pour cela, les conseils nationaux sont chargés d’analyser les évolutions et les déterminants de la productivité et de la compétitivité au sein de leur pays en tenant compte des interactions avec les autres États membres. » 

D’entrée de jeu nous savons donc dans quel cadre institutionnel et idéologique ce situe cette etude.     

P 13 « La productivité mesure l’efficacité productive d’un pays et on peut la cerner en utilisant soit la productivité du travail mesurée par la valeur ajoutée par travailleur (ou par heures travaillées), soit la productivité globale des facteurs (PGF) qui mesure l’efficacité combinée du travail et du capital. Celle-ci correspond donc à l’augmentation de la quantité de facteurs de production utilisée. La France est un pays avec un niveau élevé de productivité semblable à celui de l’Allemagne. En revanche, les deux mesures de productivité ont ralenti en France et dans l’OCDE depuis la fin des années 1990. Certains voient dans ce ralentissement les signes d’une faiblesse persistante de la demande ou d’un excès d’épargne au niveau mondial, d’autres y voient un ralentissement simple du progrès technologique que certains considèrent cependant comme temporaire. Le point commun à ces positions divergentes est que le ralentissement de la productivité en France s’explique principalement par des facteurs communs à l’ensemble des pays développés. »

p 31 «Il existe deux grandes mesures de la productivité. D’une part, la productivité du travail exprime le degré d’efficacité avec lequel le travail se combine aux autres facteurs de production, le volume de ces autres facteurs disponibles par travailleur et la rapidité de l’évolution technique, corporelle et incorporelle. Elle correspond, au niveau macroéconomique, (CMQS) au rapport du PIB sur la quantité de travail mobilisée, définie soit en heures travaillées, soit en nombre d’emplois ou en emplois en équivalent temps plein. D’autre part, la productivité globale des facteurs (PGF) ou productivité multifactorielle mesure l’efficacité combinée du travail et du capital. Elle traduit l’influence du progrès technique, de l’organisation du travail, de l’amélioration des savoir-faire et du stock des connaissances. La croissance de la PGF reflète l’augmentation de la production qui n’est pas expliquée par l’augmentation des quantités de travail et de capital physique utilisées. De fait, elle est plus difficile à mesurer et peut diverger en fonction des méthodes utilisées. »

L’ineptie commence par les définitions.

Ex. emblématique: l’industrie automobile se lança dans les années 80 -90 dans des fusions et des partnerships à échelle globale. Pourquoi ? La conception d’un véhicule concerne toutes les étapes du dessin, aux simulations, à la spécification des matériaux donc des processus d’usinage – eux- mêmes voués de plus en plus à la robotique durant l’assemblage – et aux tests sur les prototypes. La conception se faisant sur des plateformes, on pouvait logiquement utiliser les mêmes plateformes – quelques bons dessinateurs industriels flanqués par des études de marché sur les divers segments et on obtenait un avantage. Qui se traduisait par le nombre de voitures de tels segments produit en 1 heure.

La difficulté qui confrontent ces théoriciens pour ce qui est de la productivité induite par les TIC tient à la fabrication théorique marginaliste car on substitua, par exemple, à grand prix des machines à écrire électroniques Olivetti par des PC, ce qui revenait le plus souvent à des pertes d’argent. Avec plus de papier !!! On en récupéra un peu lorsque l’on introduisit des logiciels qui réorganisèrent le travail. Mais en créant du chômage. Les stats bourgeoises sont alors aveugles surtout en ce qui concerne les TIC dans la bureautique. La productivité dans les services se calcule aussi par la qualité mesurable des services produits durant le temps de travail socialement nécessaire. Outre le coût d’opération de la machine administrative – ou de la bureaucratie tant publique que privée – importe la rapidité de l’offre du service en question – liste d’attente, précision, qualité des Standard Operating Procedures etc –

La même chose vaut maintenant dans de nombreux domaines dont la pharmacie ou l’avionique avec les simulations des tests effectués avant de passer aux tests ordinaires par le biais de protocoles, ou avec l’utilisation des modulations en souffleries etc. En ce qui concerne la formation de la main-d’œuvre voir Tous ensemble sur la gestion des basins de main-d’œuvre ainsi que le chapitre « Pour le socialisme cubain » dans Pour Marx, contre le nihilisme sur la planification du suremploi, permettant grâce à une bonne éducation généraliste, de former les gens spécifiquement dans le lieu de travail tout en disposant du meilleur moyen de déverser rapidement des gens bien formés dans de nouvelles taches sans créer de problèmes aux services ou industries dont on les prélève – ce qui revient à faire de la formation permanente tout en assurant le plein-emploi et donc le soutien contre-cyclique de l’économie.

Productivité : elle est toujours microéconomique. Elle concerne la fonction de production spécifique à l’entreprise ou au mieux à la branche d’industrie, vu les normes de compétition.

A ) Valeur ajoutée par travailleurs ? NON. Ce sont les quantités produites par temps de travail socialement nécessaire qui comptent. Si maintenant on veut comparer en termes valeur d’échange, il faut déjà parvenir des prix aux valeurs d’échange, ce qui, pour ces gens-là, n’est pas possible car ils ne différencient pas entre monnaie et crédit et ils ont une théorie tautologique de la « monnaie ». Problème que les prix constants marginalistes ne résolvent pas – invention de Fisher.

B) La productivité globale des facteurs ? Mais : Si on veut néanmoins utiliser la valeur ajoutée en pondérant pour la spéculation et pour la différence crédit/monnaie, il faut toujours avoir le rapport sur les quantités.

A la limite on peut utiliser la composition organique v/C par rapport à la valeur ajoutée pour avoir une approximation de l’efficacité, mais ce n’est pas à strictement parlé une mesure de la productivité. Seule la productivité permet de comprendre le chômage et les inflations.

P 14-15 dans industrie des services la productivité serait moindre en France surtout en ce qui concerne les entreprises protégées de la concurrence (globale).

Un tissu d’ineptie. Car les services, qui sont en réalité les plus performants tant pour la productivité – services vs universalité et facilité d’accès par employé – que pour la compétitivité, ne sont pas marchandisés étant publics. Or, n’ayant pas de prix ils ne sont pas statistiquement comptés ni comparables aux services privés. C’est l’ineptie principale . Ainsi, on privatise santé ou régimes de pension et le PIB marginaliste spéculatif croît, par contre le Pays ainsi que la santé et la pension des citoyens vont à vau l’eau. En plus, tant qu’ils ne sont pas privatisés les services publics comptent dans la dette selon Maastricht laquelle informe l’inepte sentier de consolidation fiscale ! La privatisation actuelle de la santé publique force quelque 11 millions de citoyens à renoncer aux soins tant en France qu’en Italie !!! Néanmoins la dette publique continue de grimper. A qui sont donc réservés le travail communautaire et la précarité à vie pour dommage social causé mais dans le cadre de l’actuelle de la Loi travail ?

P 15 « Enfin, le choix des multinationales françaises de localiser leurs sites de production à l’étranger pourrait nuire aux gains de productivité mesurés sur le territoire national. Ces questions feront l’objet de travaux à venir du Conseil national de productivité. »

Espérons que l’argent public ne sera pas gâché pour de telles analyses véreuses ! Sans nouvelle définition de l’anti-dumping – en plus de l’effet délétère du CETA et tous les autres accords identiques dont on ne parle pas – l’internationalisation du capital productif est inévitable. Mais usuellement ce sont les secteurs plus intensifs en travail qui sont externalisés. En les rapatriant dans le même paradigme cette phrase devient une ineptie de plus …

Mais il est vrai qu’avec du libre-échange mur-à-mur et une internationalisation du capital productif sans complexe, on pourrait obtenir le Saint Graal : déménager les secteurs les plus productifs dans les pays à la main-d’œuvre moins chère et la mieux formée : par exemple, une entreprise qui irait produire en Corée du Nord avec ses meilleures machines aurait illico une productivité imbattable !!! Du coup, les capitalistes se transformeraient en ardents supporteurs du communisme, dans 1 ou quelques pays, tout en favorisant la fin des sanctions et le nucléaire civil pour disposer de toute l’énergie nécessaire sur place !!! Comme l’éducation socialiste est plus accessible et meilleure …

P 16 «La compétitivité est évaluée ici principalement à l’aune de la balance courante, c’est-à-dire la somme des flux d’échanges de biens et services et des transferts de revenus entre le pays et le reste du monde. Cette définition n’est pas forcément consensuelle mais elle permet d’estimer la compétitivité d’un pays, et pas seulement celle de ses entreprises. »

Autre absurdité nuisible. La compétitivité de la FS se mesure sur la fonction de production sociale donc sur les performances de la RS-RE. Les performances de la balance courante en dépendent mais seulement en partie car elles sont médiatisées par le taux de change et par la gestion de la monnaie et du crédit. La monnaie dépend de la productivité et de la gestion de l’Armée de réserve (AR). Le crédit est soit géré par le privé – aujourd’hui – avec tous les problèmes connus, soit par le pouvoir public – la France jusqu’en 1973 avec des balances externes sous contrôle jusqu’aux attaques américaines sur le franc à partir de 1968 – et avant avec le Dillon – Kennedy Round détruisant le Gatt.

Si dans le cadre de la RS-RE, v/C est identique et que prévale le plein-emploi, alors la Masse salariale réelle (v1 + v2) égalera la masse salariale sociale – tenant compte du soutien accordé à AR par l’émission du sucroît de monnaie formant l’agrégat masse salariale sociale. Ceci renvoie à la part du salaire différé dans le « revenu global net » des ménages, à ne pas confondre avec le salaire disponible marginaliste qui justement fait l’impasse sur la forme revenu indirecte représentée par l’accès universel aux services sociaux et aux infrastructures publics financées collectivement.)

SI   80 + 20 + 20 = 120 Euros et 120 Mp

SII 40 + 10 + 10 = 60 euros et 60 Cn

     120 + 30 + 30 = 180 euros (fonction de production sociale).

Avec AR on obtient l’inflation structurelle qui permet de comprendre la logique du taux de change. (Mais il y a d’autres types d’inflation ex. importée.)

P 19 «Contrairement au cas français, le solde du compte courant dans la zone euro à 3,5 % du PIB en 2017 est considéré par le FMI au-dessus de son niveau « normal », estimé à 1,5 %. Cet excédent courant masque des déséquilibres plus importants, en particulier l’excédent de l’Allemagne de 7,3 % du PIB, qui posent problème dans une union monétaire. L’ajustement des déséquilibres en zone euro ne pouvant plus se faire par les taux de change nominaux, il doit passer par une baisse des prix et des salaires des pays en déficit ou proches de l’équilibre ou par une hausse des prix et des salaires des pays en fort excédent.»

A partir de ces définitions fausses les inepties pleuvent.

De fait, même si on ne pouvait agir sur le taux de change et sur la définition de l’anti-dumping du WTO il n’est pas nécessaire de faire de la déflation salariale et d’accumuler les traités de libre-échange destructeurs. Ici – le pire des cas – on peut encore s’en sortir par le crédit public et par une TVA sociale étudiée pour anticiper la nouvelle anti-dumping. Le crédit public est nécessaire en particulier pour le financement de la dette publique et parapublique. Du coup, on regagnerait une marge budgétaire sans précédent et on pourrait recapitaliser-nationaliser les banques privées en faillite pour un euro symbolique plutôt que de les sauver par récurrence – y compris par le provisionning à 100 % déductible. La TVA sociale peut simplement remplacer l’anti-dumping sans succomber aux inepties de la taxe carbone qui détruit la productivité en faisant monter le coût de l’énergie sans aucune contribution en terme du principe de précaution. (Le CO2 est bénéfique à la végétation et aux cultures.) La TVA s’appliquant à tous également selon des barèmes protégeant le panier de consommation moyen pensé pour relocaliser ces productions, est parfaitement légale. Mais il faut à terme ma nouvelle définition de l’anti-dumping.

Vouloir exporter plus sans recréer la demande interne est parfaitement idiot car on demande à tous les pays de faire du Chicago Boys en même temps … pour repayer une dette externe qui, pour sa part, ne dépend pas des performances de l’économie réelle – ni spéculative, en fait – mais simplement de l’allure des banques privées toujours à bord de la catastrophe et provoquant un Roe qui cannibalise le profit réel. H. Ford avait raison, c’est bien-là le pire des dangers.(voir https://en.wikisource.org/wiki/The_International_Jew )

P 19 « Les études existantes montrent qu’un écart de taux d’inflation de 2 points entre l’Allemagne et le reste de la zone euro maintenu pendant dix ans serait encore nécessaire pour permettre un rééquilibrage des comptes courants »

A supposer que ces ineptes bâtés sachent définir « inflation » au singulier ou au pluriel !!!

Si la France – outre la BCE et la FED – voulait accroître l’inflation CPI, il lui suffirait de hausser les salaires nominaux. Ce sera radical. Mais les résultats escomptés ne suivront pas.

P 21 Après avoir souligné l’origine des Conseils nationaux de productivité avec le rapport – hyper-centralisateur aujourd’hui enterré – des 5 présidents, on ajoute en citant un écrivaillon nobélisé du New York Times : « Comme l’énonce l’économiste Paul Krugman, « la productivité n’est pas tout, mais dans le long terme elle est presque tout. La capacité d’un pays à améliorer son niveau de vie dépend presque entièrement de sa capacité à faire progresser sa production par travailleur »3. » .

Question simple qui va au cœur du sujet : le rapport concerne-t-il la population active ou aussi les travailleurs au chômage et en sous-occupation ?

Comme en plus c’est par la valeur ajoutée PIB qu’il s’agit!!! On le voit ces inepties coûtent cher en salaires, en surreprésentations et en conséquences socio-économiques et culturelles destructives

P24 « . Par ailleurs, si les coûts réels du travail croissaient de manière durablement plus faible que la productivité, le gain de compétitivité, au détriment des autres pays, impliquerait une réduction de la part du travail dans le produit intérieur brut (PIB).»

Le PIB ne dit rien de la productivité qui est micro. La réduction de la part du travail ne veut rien dire, c’est un « syllogisme jaune » dit Marx, car par définition la productivité libère de la force de travail mais intensifie le travail structurellement là où elle se vérifie.

P 39 VOICI UNE PERLE TYPIQUE. Il est difficile de comprendre comment des adultes puissent écrire des phrases pareilles – pathologie marginaliste avancée de caractère cartésien dans ce cas. Surtout si on tient compte des VRAIS CHIFFRES DU CHÔMAGE (voir la « Note ** » de mon Livre III) :« Les personnes au chômage ou inactives étant susceptibles d’être en moyenne moins productives que les personnes en emploi, leur exclusion de fait pourrait expliquer une part des écarts de productivité entre les pays.» (…)En approchant la productivité des personnes au chômage ou inactives à l’aide de leur niveau de diplôme, on peut en effet estimer que si le taux de chômage de la France baissait de 5 points6, la productivité diminuerait de 0,5 %, et que si le taux d’emploi de la France augmentait de 10 points7, la productivité diminuerait de 2 % environ. »!!!

Ҫa coule de source …. Vive l’esclavage, alors ?

P 40 « La « tertiarisation » de l’économie pèse sur l’évolution des gains de productivité car ils sont moins dynamiques dans les services que dans l’industrie (Graphique 5). Dans le cas de la France, la part de l’industrie est passée de 30 % en 1980 à environ 15 % de l’emploi du secteur marchand1. A contrario, le recul du secteur agricole de 12 % en 1980 à 4,5 % de l’emploi du secteur marchand a contribué positivement aux gains de productivité. Depuis le début des années 2000, ces effets de structure ne jouent cependant quasiment plus puisque les transferts d’emploi entre grands secteurs ont considérablement ralenti. Ainsi depuis le début 2000, c’est le ralentissement de la productivité au sein des secteurs les plus importants de l’économie française qui est le facteur principal de la baisse des gains de productivité (voir Graphique 6 et Graphique 7). La politique de réduction des cotisations sociales employeurs sur les bas salaires en France, qui a contribué à l’intensification de la croissance en emploi, a pu mécaniquement freiner les gains de productivité du travail. En faisant baisser le coût du travail par rapport au coût du capital, un effet de substitution s’exerce qui accroît la quantité de travail par unité produite. Par ailleurs, ces baisses de cotisations sociales employeurs concentrées sur les bas salaires ont contribué à augmenter l’emploi dans les secteurs à faible productivité. »

On note ici la proportion entre industrie et services mais aussi le fait de retomber sur la quantité produite ce qui ne correspond plus du tout à la définition de départ. La pathologie « académique » a aussi cet effet-là.

En considérant les secteurs dont l’industrie sans qu’ils s’en rendent compte, les statistiques – marginalistes exprimées en prix – y compris pour estimer les volumes …. – les sortent de leur définition globalisante macroéconomique initiale. Mais cela ne les fait même pas tiquer … On en est arrivé là avec ces « académiques ». Hi-han !

Les analyses des TIC confondent hardwares et softwares. Or les softwares qui permettent la réorganisation du travail, y compris la micro-taylorisation de ces taches et les nouvelles SOP, ont permis le développement de l’outsourcing interne mais surtout externe.…

CE QUI RISQUE D’ETRE EMPIRÉ par la confusion entre la blockchain – certification et traçabilité des étapes au fur et à mesure– et l’Internet Objets avec le 5 G, donc la puissance de transfert et de traitement des données.

P 46 « Les études économiques confirment cette relation en U entre productivité et innovation d’une part et degré de concurrence d’autre part1. Les débats récents sur la politique de la concurrence conduisent donc à se demander si, en particulier dans le cas de l’Europe, la concurrence est allée trop loin nous mettant du « mauvais côté de la courbe ». Une note récente du Conseil d’analyse économique (CAE)2 en partie fondée sur les travaux de German Gutierrez et Thomas Philippon3 suggère que non. Aux États-Unis, ces travaux montrent que lorsque la concentration augmente du fait de fusion, la concurrence diminue et l’investissement aussi en particulier par les entreprises leaders dans les actifs intangibles. »

Il faut admirer cette attaque à la concurrence en parlant de productivité. En fait, j’ai montré que même dans un système planifié selon mes Equations RS-RE, donc tenant compte de la productivité, de la compétitivité, de la monnaie et du crédit, l’aspect technique de la productivité doit être maintenu pour mener à l’émancipation général en diminuant le Domaine de la Nécessité et en élargissant le Domaine de la Liberté. J’ai repris le beau concept de Ho Chi Minh pour cela, à savoir l’émulation des meilleurs méthodes. Pour ce faire il faut ajouter les concours visant la conception et l’expérimentation de nouveaux produits dans les écoles, puis les tester localement – pour vérifier la réception des consommateurs – et enfin généraliser ceux qui sont retenus. En donnant la priorité initiale à la production de masse au départ – accès rapide de tous – puis au passage à la production artisanale ou aux short runs personnalisés pour des produits de très grande qualité et cycles de vie longs – la vraie richesse cumulable des Nations.

CE QUI EST EN CAUSE ici c’est l’incapacité des marginalistes de composer la productivité technique de Pareto avec l’expression valeur d’échange. Je suis le seul qui soit capable de le faire – voir Tous ensemble et mon Précis.

Mais l’antitrust type Monti a détruit la cohérence de la FS, de ses secteurs et de ses branches. Ne pas confondre donc la mobilité du capital et cet antitrust délétère que les USA eux-mêmes n’ont jamais pratiqué. En revisitant le Sherman Act, Franklin D. Roosevelt et ses New Dealers, acceptèrent la réalité des Big corporations – Means et Berle -, l’antitrust ne servant qu’à faire pression sur ces big corporations pour leur faire accepter le contrepoids des syndicats et de leurs conventions collectives ainsi que les nouvelles normes de travail. (Sur les contrepoids voir la Note 15 sur John Galbraith dans mon Keynésianisme, Marxisme, Economique Stabilité et Croissance. 2005) .

P 49 «  Le développement d’innovations de rupture est rarement le fait des acteurs en présence sur un marché, parce que l’incitation à défendre leur modèle d’affaires, source actuelle de leurs revenus, vient faire obstacle au développement d’un nouveau modèle qui justement remettrait en cause ces revenus.»

Il est vrai que les grandes entreprises défendent leur position même en rachetant les concurrents qui émergent et en archivant leurs brevets ou en les cooptant pour leurs propres activités. Ex Facebook, Google etc. Ceci ne signifie pas qu’en dépensant des milliards de capitaux risqués, en partie déductibles et en épuisant les finances publiques pour des startups, on tiendrait la solution. A part le fait que 9/10 ne survivent pas ou bien lorsqu’elles marchent sont rachetées – surtout par le capital étranger. En fait dans le cadre de la RTT du temps de la gauche plurielle, un emploi à temps plein – donc avec cotisations et taxes – coûtait près de 80 000 euros à créer … La comparaison est vite faite. (sur la RTT voir la « Note 1 » de l’article « Norme CDI ou précarité » dans la section Commentaires d’actualité de https://www.la-commune-paraclet.com/ . Voir aussi  Las 35 horas: de vuelta al futuro, 10/05/2019 | Michel Husson https://vientosur.info/spip.php?article14799

Il y a aussi toute la PROBLEMATIQUE DE L’INTRODUCTION OPTIMALE DES INNOVATIONS POUR CONSERVER LA COHERENCE DE LA FS ET OPTIMISER SON INSERTION. Souvent on se tire une balle dans les pieds. Sans compter les dommages causés par la privatisation ex Minitel en faveur de Microsoft sans même imposer des logiciels à code ouvert aptes à favoriser l’emploi ainsi que les normes et l’industrie nationales.

Avec un monde privatisé et sans fisc pour les gros – ex Gafam – la R&D publique bénéfice aux acteurs privés qui favoriseront leurs propres innovations de rupture sans se soucier minimement de la cohérence de la FS. Ce qui se traduira par le chômage, par la destruction de la compétitivité – définie scientifiquement – et par l’appauvrissement du degré d’insertion. C’est le monde de Pangloss-Tirole de l’économie micro globale sans macroéconomie !!! Pangloss finit justement pendu … Certains ne parlent plus de PIB – l’Etat national, berceau de la démocratie représentative, étant passé de mode – mais de RN – revenu national – ce qui renvoie à un néomercantilisme avec des armées et des suites de prolétaires-esclaves privées …On y est presque, y compris pour les mercenaires. A quand la guerre intestine des nouvelles Compagnies du Moyen-âge et à quand le retour de du Guesclin ?

P 50 « Les entreprises les plus performantes pourraient être celles qui bénéficient non pas seulement (ou non pas forcément) des meilleures technologies mais aussi (ou plutôt) celles qui arrivent à tirer le meilleur parti de l’organisation de leur production à l’échelle internationale pour s’approvisionner en consommations intermédiaires à meilleur prix et à localiser les sites de production dans les pays à bas coûts2. Cette thèse est confortée par le fait que les entreprises à la frontière technologique sont le plus souvent des multinationales3.»

Voici par contre ce qui est écrit page 15

P 15 « Enfin, le choix des multinationales françaises de localiser leurs sites de production à l’étranger pourrait nuire aux gains de productivité mesurés sur le territoire national. Ces questions feront l’objet de travaux à venir du Conseil national de productivité. »

Si retrouve qui peut !!!

P 51 «Le système d’éducation français est toujours dichotomique : tenu par ses bons élèves dont la proportion est stable et supérieure à la moyenne des pays de l’OCDE, il se dégrade par le bas, avec une proportion d’élèves en difficulté toujours au-dessus de la moyenne OCDE. Les élèves issus des milieux les plus défavorisés en France (quartile inférieur de l’indice du milieu socioéconomique) ont quatre fois plus de risque que les autres d’être parmi les élèves en difficulté (contre trois fois en moyenne OCDE)1. Ces résultats montrent que le système scolaire français nourrit plus qu’ailleurs les inégalités et induit par là un fort déterminisme social. Même si des politiques publiques ont permis de réduire le nombre de décrocheurs, chaque année, 100 000 jeunes quittent le système scolaire sans diplôme en France»

D’où Parcoursup – et le CICE pérennisé ? (voir http://rivincitasociale.altervista.org/parcoursup-ou-comment-precariser-les-diplomes-encore-en-situation-de-plein-emploi-8-13-dec-2018/ )

P 63 « Une utilisation performante des TIC nécessite une qualification moyenne supérieure à celle d’autres technologies, mais aussi des réorganisations qui peuvent être contraintes par de trop fortes régulations sur le marché du travail. Dans un environnement à renouvèlement technologique rapide, les entreprises à la frontière technologique sont susceptibles d’être remplacées fréquemment, il en est de même pour les emplois. Un niveau élevé de protection de l’emploi pourrait alors être pénalisant pour les entreprises de ces secteurs, ce qui pourrait décourager l’investissement dans ces derniers. Ainsi, les pays pour lesquels la protection est la plus forte pourraient alors se spécialiser dans des secteurs à rythme de changement technologique moindre, avec un effet négatif sur la productivité. Samaniego (2006)2 met ainsi en évidence une relation négative forte entre différents indices d’utilisation des TIC et l’indice de protection de l’emploi.»

Evidemment avec les mesures globales peu importe si 2/3 des nouvelles entreprises meurent avant 3 années d’existence – et 9/10 pour les startups. Les stats n’en tiennent pas compte et cela devient la faute des travailleurs !!! (Nous qui croyions que le but de l’économie c’était de faire vivre les Hommes et la Société en améliorant séculairement leur bienêtre … et bien non ! Au contraire, c’est de faire du chiffre bidon, cachant une redistribution toujours plus inégalitaire … Voilà.)

La productivité réelle est micro donc averse aux turnovers trop rapides.

De plus, en terme d’emplois, il suffit de comparer le nombre et le type d’emploi temps plein par la RTT avec 39 heures semaine effectives et à l’époque le turnover US avec du précaire et 33,5 heures semaine effectives pour 60 heures légales !!! (voir là-dessus la Note ** de mon Livre III.) L’emploi RTT coûta 80 000 euros à créer mais rapportait cotisations et taxes en recyclant productivement les aides sociales autrement mal-utilisées – même Rocard avait compris ! – alors que l’emploi précaire plus les startups coûtent les yeux de la tête pour rien ou plutôt pour mieux saborder le salaire différé et l’assiette fiscale – donc la compétitivité soutien de la productivité.

P 64 « Ils estiment que dans un scénario extrême où la France adopterait le niveau de régulation des pays les plus performants de l’OCDE, la PGF pourrait être relevée d’un ordre de grandeur de 5 %, soit le deuxième niveau le plus élevé des pays de l’OCDE après l’Italie.»

On se plaint de l’adaptation scolaire au travail et du management et des règles et normes de travail ET on veut plus de dérèglementation comme si la concurrence sans respect des normes de travail et des qualifications professionnelles pouvait arranger les choses !!! Alors que la vraie productivité implique une composition organique du capital optimum – qui suppose une force de travail qualifiée donc des normes, y compris professionnelles. En fait, des manœuvres pour plombiers et des bouchers pour chirurgiens – encore que dans ce dernier cas …

L’Italie comme horizon, c’est à peine croyable !

P 67  En premier lieu, l’accroissement des dépenses privées de R & D sur les dernières années est lié à la réforme du crédit d’impôt recherche (CIR) en 2008, qui a vraisemblablement permis de limiter la baisse des dépenses de R & D pendant la crise. Les études les plus récentes suggèrent que le CIR a efficacement soutenu les dépenses de R & D des entreprises. Un euro additionnel d’aide publique allouée via le CIR entraîne approximativement un euro de dépenses supplémentaires de R & D des entreprises bénéficiaires1. La démonstration du lien entre un surcroît de R & D et des gains de productivité supplémentaires est cependant encore fragile dans le cas de la réforme du CIR de 2008. La R & D s’inscrit dans une temporalité longue et variable en fonction des secteurs, il n’est pas à exclure que le recul temporel soit encore insuffisant pour que la transmission de la R & D vers la productivité soit pleinement visible.

Le CIR provoque beaucoup de révision-reformulation de vieux projets afin de se qualifier pour recevoir les crédits. C’est beaucoup d’argent par les fenêtres sans vérification – sous prétexte de la difficulté qu’il y a à vérifier. Et on sacrifie également la recherche pure. La R&D privée ne peut que favoriser le gâchis startup ou pire encore le rachat des brevets par les grosses entreprises pour les archiver… Ex. les techniques mathématiques nécessaires à des programmes tels Autocad – splines etc. – qui furent développées par le pôle de Grenoble. Mais qui ne furent pas protégées. Idem le Web et le Cern etc. De même. les Tic américains seraient inconcevables sans la Darpa. Or, les dépenses militaires US ne sont pas comptabilisées comme subventions directes, c’est le vrai problème dont on ne parle jamais. Ce qui est vraiment débile. L’UE a commencé à comprendre en proposant les coopérations militaro-économiques duales mais c’est une goute d’eau par rapport au « procurment » américain – Il manque semble-t-il $ 21 trillions à l’appel, phénomène surtout dû au Pentagone « For instance, for the first time in the nation’s history, it is expected that the federal deficit will surpass $1 trillion this year, not to mention the national debt which is approaching $23 trillion. There’s also $21 trillion in government spending that cannot be accounted for or explained.  » in  The Tyranny Of The Police-State Disguised As Law-And-Order, by Tyler Durden , Fri, 07/26/2019 – 00:15 , Authored by John Whitehead via The Rutherford Institute, https://www.zerohedge.com/news/2019-07-25/tyranny-police-state-disguised-law-and-order

De plus l’UE fait jouer à fond l’anti-trust en détruisant les fusions nécessaires aux simples économies d’échelle – la composition technique selon Pareto …- sans taxer les grosses entreprises américaines comme les Gafam !!! On est totalement à côté de la traque. C’est le cukoosland français … zèle de con-vertis en prime.

Au moins les coopérations renforcées avaient fait leurs preuves, de préférences entre entreprises publiques sur la base de mandats fonctionnels précis afin d’accélérer et d’atteindre des économies d’échelles sans perte de souveraineté

Notons le rôle joué par le Sherman Act. Il n’empêcha pas l’émergence des big corporations analysée dès les années 20 par Means. Puis il fut revisité par FDR dans le sens du New Deal avec Berle reprenant la thèse des big corporations nécessaires mais nécessitant des contrepoids par les conventions collectives et les syndicats – Lewis fit sa campagne par innuendo : « The President wants you to organise » clamait-il pour renforcer la CIO contre la vieille AFL gompériste. Ainsi, FDR mit un sympathique mais inutile personnage à la tête du nouvel anti-trust. FDR était un patricien de la vieille Ivy League, le nouvel anti-trust lui permettait de menacer au nom de la concurrence les grandes entreprises qui auraient voulu échapper aux nouvelles règles – du code du travail, de la syndicalisation et des normes de travail etc.

La UE fit le contraire et détruisit les bases européennes même si, à part l’Italie où sévissent des élites serviles – choisies par profiling – science exacte dans la Péninsule – comme Monti, la destruction des entreprises publiques par l’anti-trust se fit en faveur de la montée de champions nationaux … vite vendus à la « gouvernance globale privée » donc ne fonctionnant plus comme champions nationaux. Le tout coexistant avec des GAFAM ne payant pas d’impôts ou presque pas et cannibalisant la R&D publique par partenariat et surtout par achat des brevets avec des surprofits non taxés !!!

P 73 « Pour apprécier la compétitivité d’une économie, la balance courante constitue le premier indicateur car elle mesure le solde des flux d’échanges de biens et services et les transferts de revenus entre le pays et le reste du monde. La balance courante mesure l’évolution de la position extérieure nette (PEN) du pays, qui est le stock net d’actifs du pays vis-à-vis du reste du monde. Une balance courante positive signifie que le pays détient de plus en plus d’actifs nets. À l’inverse, un déficit courant persistant conduit à une position extérieure nette négative et donc à un paiement, à terme, de charges d’intérêt au reste du monde »

Il ne s’agit pas seulement de PEN.

Comme nous avons dit la compétitivité macro renvoie aux conditions macro-économiques qui encadrent la productivité micro. Dit autrement la valeur d’échange, y compris dans des sociétés extrêmement ouvertes comme l’Allemagne, se détermine selon les conditions paramétriques de la FS.

P 74 « Le solde courant était positif dans le début des années 2000 mais la balance courante s’est dégradée régulièrement pour devenir déficitaire à partir de 2007 et  atteindre -1 % du PIB en 2012 (voir Graphique 21). Il s’est légèrement réduit depuis pour atteindre -0,6 % en 2017 et -0,3 % en 2018. Sur l’ensemble de la période, y compris pendant la dernière phase de stabilisation, la position extérieure nette de la France s’est dégradée en points de PIB. Elle est de -20 % en 2017 et -11 % en 2018  (la variation en 2018 étant principalement liée à la revalorisation des actifs financiers du deuxième semestre de l’année). »

Il manque ici Target 2. En Italie, Istat affiche une amélioration de la PEN mais uniquement en abstraction de l’endettement Target 2 qui équivaut à presque 500 milliards, qui ne sont pas un jeu d’écriture interne à l’eurozone …

Pour la France il faut estimer le poids du capital étranger dans CAC 40 et dans l’économie par la privatisation – ex Alsthom etc. … Et pour le capital financier et bancaire, par exemple installé aux USA? Et la fiscalité des filiales des MNC ?

P 76 « Comme l’a souligné le Cepii1, le poids des entreprises multinationales est une spécificité de la France dans la zone euro. Cette spécificité française s’accentue, puisque le nombre d’employés et le chiffre d’affaires à l’étranger des multinationales françaises ont augmenté de près de 60 % entre 2007 et 2014, un rythme deux fois supérieur à celui des multinationales allemandes ou italiennes. (…) Outre le déficit d’emplois sur le site France, le manque de dynamisme à l’exportation pourrait peser sur la croissance de la productivité : un pays dont la majeure partie des revenus provient de la détention de sites de production à l’étranger et de droits de propriété intellectuelle à défaut d’exportations de biens et services pourrait s’exposer, à terme, à la perte de maîtrise technologique des étapes essentielles de production.»

p 77 « Par ailleurs, les revenus des investissements à l’étranger ne sont pas partagés de la même manière que les revenus du travail, ce qui peut engendrer un creusement des inégalités. » 

Normalement la stratégie des MNC – avant l’hégémonie du capital spéculatif et de sa public policy particulièrement sa fiscalité régressive – visait à éluder les tarifs en produisant à l’extérieur et en rapatriant les profits tout en payant des taxes sur ces profits. Déjà dans les Années 1970, au temps des discussions sur le Nouvel Ordre Economique International. Vernon de la Business School of Administration of Harvard notait que de bons comptables constituaient les meilleurs atouts des MNC. Or, l’harmonisation fiscale dans le cadre de la gouvernance globale privée détruit ce circuit par lequel la balance commerciale en déficit potentiel était compensée par les excédents dans la balance des paiements. C’est je crois l’un des problèmes majeurs de la France, mais également de tous les autres pays, tous poussés vers cette gouvernance globale privée.  

L’harmonisation fiscale destructive de la fiscalité concernent les Gafam mais aussi tout le CAC 40 et les investissements étrangers en France. La « global private governance » implique un Etat en dépérissement sauf pour la guerre et l’ordre public en dérive totalitaire contre les classes dites « dangereuses». Ainsi les taxes minimes sur les GAFA ont pour seul but de grappiller quelques milliards pour boucler le budget sans pénalité relevant du Fiscal Compact – par ailleurs caduc car non transcrit en droit fin décembre 2018. Ceci permet de continuer la politique de tax expenditures qui consiste à éliminer préventivement tous les surplus budgétaires possibles afin de conserver le budget dans un état précaire et justifier ainsi la continuation de la politique d’austérité. Ainsi Macron avec le CICE sans contrepartie pour le travail sauf la Loi travail et Parcoursup, la CSG et maintenant la taxe habitation – 8 milliards de cadeau supplémentaires aux riches – en grappillant 3 à 4 milliards sur le dos des chômeurs …

Selon le Graphique 22 p 77, les revenus primaires ne compensent pas la perte à l’exportation et les revenus secondaires. 

P 78 Graphique 23 – Échanges de biens et services de la France, en pourcentage du PIB 

La balance des services est stable à 1 % du PIB mais il faut préciser la relation avec exportation-importation de biens. Car si la désindustrialisation s’accroît alors même les services en pâtiront, y compris les services financiers et d’ assurance délocalisés. Or, la privatisation des entreprises publiques spécialisées dans les produits complexes – donc avec services – fragilise ce qui faisait la force de la France par comparaison aux machines outils pour l’Allemagne et l’Italie. La guerre n’aide pas non plus ; le retour de la pathologie colonialiste détruit les pays acheteurs potentiels de TGV, de centrales, d’usines clés en main etc.

Or, même le rapport exclut la compétitivité-prix comme facteur déterminant.

P 97 « Pour évaluer les coûts de production plus en détail, on peut décomposer les coûts en quatre grands agrégats. La production nécessite de payer des consommations intermédiaires, de rémunérer les salariés et le capital, et de payer les impôts sur la production nets des subventions reçues. Par exemple, en 2017, la production des sociétés non financières s’élevait à 2 819 milliards d’euros (voir Tableau 2). Les consommations intermédiaires représentaient 58 % du niveau de la production. La valeur ajoutée restante était alors répartie entre la rémunération des salariés (28 % de la valeur de la production ou 66 % de la valeur ajoutée), les impôts nets des subventions à la production (1 % de la production, 3 % de la valeur ajoutée), et l’excédent brut d’exploitation (respectivement 13 % et 32 %) qui sert à rémunérer les actionnaires, payer les intérêts d’emprunt et investir.»

3% de la valeur ajoutée en impôts et 32 % en profit aux actionnaires – y compris étrangers et paradis fiscaux !!! NOUS Y SOMMES !!!

P 91 EVOLUTION SALAIRES ET PRODUCTIVITÉ

Peu utile ici car la définition de la productivité ne vaut rien – elle est macro !!! Mais la part des salaires diminue – elle est à 66 % de la valeur ajoutée ; dans l’ensemble les salaires sont rabotés, les impôts aussi et les profits qui disparaissent dans le spéculatif –et les paradis fiscaux – s’accroissent !!! En plus l’inflation est sous-estimée et le pouvoir d’achat sous-estime le logement – et l’accès aux services publics qui ne sont pas comptabilisés car ils sont supposés ne pas avoir de prix de marché! (voir http://rivincitasociale.altervista.org/pouvoir-dachat-niveau-de-vie-temps-de-travail-socialement-necessaire-et-revenu-global-net-des-menages-2-31-dec-2018 /)

P 93 « En 2019, le coût du travail horaire en France devrait diminuer relativement au coût allemand : en premier lieu, l’effort de réduction du coût du travail se poursuivra en France, avec notamment une baisse supplémentaire de 4 points environ au niveau du Smic de cotisations sociales employeur à compter du mois d’octobre 2019. En outre, au 1er janvier 2019, le salaire minimum allemand a été réévalué de 2 %. Il sera réévalué à nouveau de 2 % au 1er janvier 2020. »

Poursuite de la désastreuse déflation salariale qui tue les cotisations sociales et les impôts sur le revenu détruisant ainsi la vraie compétitivité (la santé publique coutait 9 % du PIB dans les années 70 et était universellement accessible, réduisant le coût du travail structurellement. Aujourd’hui la part ticket sanitaire a augmenté et 11 millions de citoyens n’ont pas accès aux soins !!! Aux USA en 1970 le système privé coûtait 15 % du PIB, aujourd’hui près de 18%.

Idem en ce qui concerne les pensions publiques aujourd’hui en passe d’être privatisées à l’instar des complémentaires par le vouloir de l’UE – alors que les affaires sociales sont une compétence nationale exclusive. Malgré le fait que GM fut récemment ruinée par son régime de pension in-house qui ne survécut pas à l’attrition de sa force de travail active vs passive du fait de l’automatisation et de l’introduction des robots etc. Ce sauvetage coûta fort cher aux Etats alors que ces sommes d’argent public auraient amplement suffi pour renflouer les caisses de la Social Security …  

ON EST ICI VRAIMENT DANS L’AVEUGLEMENT PATHOLOGIQUE MARGINALISTE. De plus les pensions privées sont placées en Bourse avec les dangers supplémentaires liés à l’harmonisation fiscale et aux paradis fiscaux.

IDEM LE CONCEPT DE COÛTS SALARIAUX UNITAIRES NE VEUT PAS DIRE GRAND-CHOSE SI l’ON PROCÈDE PAR LES HEURES TOTALES PAR NOMBRE DE TRAVAILLEURS … La productivité concerne la microéconomie et les quantités produites pour temps donné.

C’est d’ailleurs une moyenne néfaste qui mène à la déflation salariale et à la précarité générale – Jobs Act, Loi travail – en détruisant la demande interne sans pouvoir répondre aux besoins de redressement sectoriels. Ceci produit les mêmes effets qu’une délétère dévaluation monétaire qui mène à se battre pour la compétitivité en baisant le coût du travail sans remédier au coût de production, le tout dans le cadre de l’actuelle définition de l’anti-dumping qui impose la compétition globale sur le plus bas coût salarial, de surcroît sans référence aux critères environnementaux !!! C’est perdu d’avance …

P 97 Le concept de secteurs abrités et de secteurs exposés dans ce contexte de fiscalité régressive, de paradis fiscaux et de destruction de la compétitivité structurelle par la destruction des services sociaux et des infrastructures publics, apparaît alors dans toute son ineptie. Il en ressortirait logiquement la nécessité de plus d’ouverture !!! Et de libre-échange et d’harmonisation fiscale et de privatisation !!!  

Le sauvetage des banques nécessité par la crise des subprime coûta 17 % du PIB de la Zone euro mais selon Trichet près du double en comptant les conséquences. Imaginez le coût du sauvetage des pensions privées, non plus pour une seule industrie comme ce fut le cas pour GM et l’industrie automobile US, mais pour l’ensemble de la FS!!! (Voir http://rivincitasociale.altervista.org/casse-sociale-acceleree-en-france-par-la-reforme-des-regimes-de-retraite-et-de-lassurance-chomage-20-juillet-2019/ ) 

Et l’ineptie s’étend aux coûts des consommations intermédiaires importées – on préfère l’ouverture à la concurrence – avec délocalisation — VOIR GRAPHIQUE 39 P 106

Ici on confond comme d’habitude la chaîne de la valeur – qui renvoie à l’organigramme des MNC – à l’échelle de la valeur – mon concept énoncé dans mon Livre-Book III de 2005. L’échelle de la valeur renvoie très précisément à la cohérence de la FS et à la qualité de son insertion dans l’Economie Mondiale.

P 98 On s’en prend aux « effets de composition « des salaires à savoir les diplômés en France sont en plein-emploi avec des salaires plus élevés. Et «Une deuxième piste possible à la résilience des salaires sur la période de grande récession tient à la présence de rigidités nominales à la baisse

Donc Parcoursup (http://rivincitasociale.altervista.org/parcoursup-ou-comment-precariser-les-diplomes-encore-en-situation-de-plein-emploi-8-13-dec-2018/ ) et la Loi travail avec le licenciement à gogo !!! plus l’apprentissage et bientôt – vu la faillite du RSA – le RUA, c’est-à-dire le workfare reaganien avec ses contrôles tatillons et stigmatisant …. Pérenniser le CICE qui augmente les marges des entreprises sans contrepartie pour les travailleurs sauf la destruction de leurs régimes sociaux publics – salaire différé. Cette pérennisation à l’heure des buybacks – plus de 60 milliards par mois dit-on – ne semble gêner personne surtout pas les auteurs de ce Rapport  !!! (http://rivincitasociale.altervista.org/casse-sociale-acceleree-en-france-par-la-reforme-des-regimes-de-retraite-et-de-lassurance-chomage-20-juillet-2019/) La productivité par les buybacks … c’est fameux …

P 101 « Par ailleurs, le Smic étant indexé depuis sa création sur la moitié du pouvoir d’achat du salaire horaire de base des ouvriers et employés (SHBOE), ce dernier a donc par transitivité un impact potentiel sur les minima conventionnels, les grilles salariales d’entreprise et finalement les salaires effectifs dont ceux des ouvriers et employés, engendrant un risque de circularité entre le Smic et le SHBOE, comme pointé par Cette et al. (2011)1. Ces résultats peuvent cependant être relativisés par le fait que depuis le dernier coup de pouce en juillet 2012, le Smic a évolué sensiblement moins vite que le SHBOE. Plus largement, le Smic a progressé moins vite que le salaire moyen depuis 2012, creusant progressivement l’écart jusqu’à aujourd’hui (voir Graphique infra). Sur la même période, la France est d’ailleurs l’un des rares pays de la zone euro où le rapport entre Smic et salaire médian a baissé d’après les données de l’OCDE (avec la Belgique, le Luxembourg, la Hongrie et la Slovénie). »

La sempiternelle musique – Aighon, Tirole et al. – sur les salaires et le Smic. En réalité, on vise notamment le « salaire différé », donc ceci est contraire à la vraie compétitivité.

P 102 « Le coût total du capital peut être défini comme le coût moyen pondéré (i) des capitaux propres et (ii) de la dette1. Les entreprises françaises font face à des coûts des capitaux propres similaires à ceux des autres entreprises européennes et leurs coûts d’emprunt sont parmi les plus faibles en Europe. » (…) Le coût des fonds propres (COE, pour « cost of equity ») est défini comme le rendement attendu par un investisseur pour acquérir ou conserver les actions d’une entreprise compte tenu de leur risque.»

COE = Cost of equity renvoie à la bourse, et aux levers de fonds.

Mais la discussion sur le coût du capital ne tient justement pas compte de l’intérêt spéculatif passant pour profit et phagocytant l’économie réelle.

Le retour au crédit public pour le financement de la dette et du secteur public et para-public changerait bien des choses.

P 109 « Parmi les impôts pesant sur les entreprises, les impôts de production occupent une place particulière en France Ce terme un peu générique regroupe des taxes qui pèsent sur le cycle de production en amont du résultat. On y trouve par exemple des taxes sur les terrains et le bâti commercial et industriel (la CFE), une taxe sur la valeur ajoutée (la CVAE), une taxe sur le chiffre d’affaires la C3S)2, ainsi qu’une myriade de taxes secondaires. Leur poids est particulièrement élevé en comparaison de nos partenaires. Ces impôts représentent en France 2 % du PIB et 3,6 % de la valeur ajoutée des entreprises selon une note du CAE3»

Car il faut toujours imiter le modèle le plus débile. Donc déflation salariale, baisse des impôts sur le capital et les riches et paradis fiscaux en prime. Tant pis si cela produit une fiscalité générale évanescente avec une dette publique qui grimpe car livrée au capital spéculatif … La faiblesse des taux d’intérêt directeurs à peu d’impact sur l’évolution de la dette publique malgré des spreads bas pour certains pays. La raison en est que ces taux servent les banques privées alors que la BCE ne peut pas agir sur le marché primaire abandonné à une douzaine de banques spéculatives systémiques dites primaires. De la même manière les chiffres parlent d’eux-mêmes : « Inflation à 0,9 % après 2600 milliards de QE : la déconfiture de Draghi en un chiffre » (voir « Inflazione a 0,9 dopo 2600 miliardi di QE: il fallimento di Draghi in una cifra » di Pasquale Cicalese http://contropiano.org/news/news-economia/2019/08/01/inflazione-a-09-dopo-2600-miliardi-di-qe-il-fallimento-di-draghi-in-una-cifra-0117759

Surtout la transmission à l’économie réelle ne se fait pas. Sans vraie reprise de l’emploi à temps plein, les cotisations sociales et les recettes fiscales restent en berne.

P 114 « Graphique 43 – Les différents soldes du compte courant, en points de PIB »

Graphique intéressant surtout pour ce qu’il ne dit pas. Ex. l’Italie dégage un solde courant positif – mais en abstraction de près de 500 milliards de Target 2 et en comptant les 10 et quelques milliards d’évasion fiscale rapatriée tous les ans par coup d’éponge, mais sans compter au passif les centaines qui sortent!!! De même, pour les marchandises les importations ont chutées plus que les exportations tant pour la consommation productive que pour les ménages alors que le PIB n’a jamais récupéré les pertes dues à la crise – nous sommes encore à – 10 ou – 12 % du PIB en Italie, chiffre officiellement évalué à moins 7 % en taisant l’ajout artificiel strictement comptable de 3,5 % au PIB en 2014 !!!

En France les salaires ont tenu un peu, et donc la croissance, du fait de services sociaux plus résilients – salaire différé – , de moins de précarité et du rôle de seuil joué par le SMIC – mais ceci est en passe de disparaitre à la vitesse grand V. 

P 115  « Graphique 44 – Capacité de financement nationale par secteur institutionnel, en points de PIB »

C’est à mourir de rire – mais cela donne l’évolution de la financiarisation –y compris dans la forme « income stream » fishérien rapporté au revenu disponible des ménages, concept marginaliste qui, contrairement au concept de « revenu global net » des ménages, exclut l’essentiel en ce qui concerne l’épargne : a ) l’épargne institutionnalisée par les programmes sociaux mutualisés et publics et b ) la différence pour ce qui est des investissements entre l’épargne et le crédit. La première concerne les achats de biens durables des ménages qui mobilisent plus d’argent que ceux ayant trait au panier de consommation quotidien ; elle contribue à l’équilibre stationnaire. Les anticipations permettant l’équilibre dynamique concernent le crédit. (Il est bon de souligner qu’en moyenne les 2/3 des investissements dans l’économie réelle vont en masse salariale, ce qui plaide en faveur du crédit public dans le respect de la symétrie proportionnelle sectorielle, surtout pour les investissements dans les infrastructures et les services publics. Des banques publiques reliées à leur secteur spécifique et coordonnées par la Banque centrale publique peuvent simplement modifier les ratios selon les besoins sectoriels. Bien entendu ce type d’investissements publics doit se faire par tranches et exige des audits réguliers pour éviter le dérapage des coûts et la corruption.)

La graphe italien est intéressant. La déflation salariale réduit l’épargne des ménages dans un pays où ils épargnaient beaucoup jusqu’à tout récemment. Ceci en faveur de la supposée épargne des institutions financières par ailleurs prises à la gorge par la crise économique et par les critères de Bâle 3 et en plein « credit crunch » malgré un spread artificiellement bas. Ajoutons le sauvetage détourné par l’Etat – Atlante etc.– et le provisionning à 100 % déductible par les banques !!!

Comparer à la France où, les services sociaux n’étant pas aussi dégradés, l’épargne des ménages – par crainte de la crise gérée par les gouvernements régressifs au pouvoir – augmente plus par précaution.

Reste à voir Allemagne car l’épargne des ménages est dans doute due à l’effet des taux bas qui mettent par ailleurs à mal les rendements des fonds de pension.

P 118 Sur Target 2 ici déséquilibres intra zone euro. Et «Les déséquilibres courants doivent donc être davantage surveillés dans une union monétaire car ils peuvent mettre en danger la soutenabilité de la zone elle-même. C’est l’objet de la Procédure pour déséquilibres macroéconomiques mise en place après la crise sur laquelle nous revenons en conclusion. »

Le cas italien montre de nouveau le danger de faire abstraction de Target 2 . En effet, le sentier de consolidation fiscale n’est rien d’autre que la mise en œuvre des recettes des Chicago Boys qui consistent à tout sacrifier pour payer la dette aux banques privées. Ce choix purement idéologique induit la destruction des services sociaux et des infrastructures – i.e. coupures dans les dépenses publiques, le Saint Graal des néolibéraux monétaristes – pour ponctionner un solde budgétaire primaire qui déprime fatalement l’économie et démantèle les bases structurelles de la compétitivité réelle. Tout autant que l’assiette fiscale.

P 120  «La pérennité de la zone euro nécessite de réfléchir, au niveau de l’union monétaire, aux institutions à mettre en place et aux politiques à mettre en œuvre dans le cas d’une situation semblable à celle de 2007-2012. Cela passe notamment par une réflexion concernant l’amélioration de la Procédure pour déséquilibre macroéconomique, en particulier sur l’asymétrie de traitement entre les déficits et les excédents courants4 (voir infra). »

Les déficits comme les surplus sont traités en tendance –ex la France fut sous surveillance jusqu’à peu et y retournera vu la dégradation actuelle du budget.

Idem pour Allemagne pays dans lequel le surplus au-delà du 6 % toléré ne saurait être permanent surtout du fait du ralentissement actuel et de la guerre des tarifs de D. Trump – sans compter l’ineptie française actuelle en ce qui concerne la politique européenne pour la Route de la Soie et la 5G de Huawei etc. Inutile donc de perdre son temps avec des inepties genre eurobonds ou assurance-chômage européenne coûtant 11% du PIB à Berlin, ce n’est tout simplement pas dans les cartes !!!

P 121 «Le rééquilibrage des balances courantes nécessite un ajustement des prix relatifs, en l’occurrence les taux de change réels. C’est un mécanisme qui requiert soit la flexibilité des taux de change nominaux, soit la flexibilité des prix relatifs.»

On fait ainsi l’impasse sur l’essentiel pour des raisons purement idéologiques, soit le crédit public et la renationalisation des entreprises stratégiques avec retour à la planification à la française. La fixation du taux de change est un pouvoir conjoint mais on a préféré la déflation salariale avec la fiscalité régressive imposée par le Fiscal compact, choix délétère purement idéologique. On a aussi préféré pérenniser les mesures dites non-conventionnelles – en fait hors mandat – de la BCE plutôt que de comprendre ce que j’avais énoncé dans mon Tous ensemble – 1998 – à savoir que le modèle Mundell est débile – et qu’il est conçu pour affaiblir une zone monétaire concurrente qui fait déjà 20 % des réserves mondiales diminuant ainsi le rôle du dollar. Il conviendrait de revenir à mes ratios Cooke pour les banques centrales membres. Ils auraient donné toute la flexibilité nécessaire à la Zone euro et nous auraient épargné tant le Fiscal compact strictement dû à l’hypercentralisation que tout le reste . De mon Tous ensemble on a retenu mes circuits breakers – que la Suède avait utilisés avec succès. Ils mirent pour un temps l’euro hors de portée des attaques US jusqu’au jour où ils découvrir le potentiel destructeur des CDS sur la dette publique – ce qui est une pure absurdité car le cours légal de la monnaie ne dépend pas des agences de rating, de surcroît étrangères, mais de l’Etat. Lorsque j’ai demandé la suppression des CDS sur la dette publique, la Chancelière Merkel parla d’interdire les ventes à nu mais Holland et l’Italie s’y opposèrent étant des valets de l’empire philosémite nietzschéen. Et en paient aujourd’hui le prix !

QUESTION : peut-on s’en sortir en finassant dans les paramètres néolibéraux monétaristes actuels ? NON. Voir le délabrement socioéconomique et fiscal italien et celui du concepteur de ces paramètres, les USA, eux-mêmes victimes, comme prévu, de leur inepte « interdépendance asymétrique » aggravée par leur « papier Kerouac » – du fameux rouleau servant à Kerouac à la dactylographie de son On the road – imprimé en dollars spéculatifs. Là où le maître a déjà failli, les servi in camera ne sauraient réussir …

P 128 «Plus généralement, le contexte de taux d’intérêt bas limite le potentiel effet d’éviction d’une relance budgétaire sur la demande privée2. Enfin, les coûts d’emprunt sont aujourd’hui faibles. Comme l’a récemment suggéré Blanchard (2019)3, les coûts d’emprunt bas aujourd’hui peuvent contribuer à ce que l’émission de dette publique n’ait pas de coût budgétaire (s’ils restent bas par rapport à la croissance nominale de l’économie), et n’ait pas non plus un impact substantiellement négatif sur le bien-être. Aujourd’hui, l’ensemble des six pays examinés plus haut (à l’exception notable de l’Italie) ont des taux d’intérêt longs plus bas que la croissance nominale. De ce fait, les pays ayant une balance courante non dégradée pourraient bénéficier de cet environnement international en augmentant les investissements publics pour moderniser les infrastructures et renforcer la croissance potentielle. »

IL FALLAIT BIEN UNE ABSURDITE FINALE, LA VOICI. ELLE EST TIRÉE des dernières élucubrations de Olivier Blanchard. Avec des taux d’intérêt réels plus bas que le taux de croissance réels, on repaierait la dette sans conséquences budgétaires ! Pour faire bref, il suffit de souligner que les changements comptables de 2014 ajoutent 3% à 3,% % au PIB marginaliste en évaluant la drogue, la prostitution, l’évasion, certains armements et certains droits intellectuels, ce dont le bon Blanchard n’a cure. Historiquement forte croissance et bas taux correspondent à la prévalence du credit public géré par des banques centrales publiques; ce qui ne correspond pas du tout à la situation actuelle dominée par le credit speculatif privé. Mais il faut donner le temps aux pays les plus mal pris comme l’Italie de tout privatiser en se saignant à blanc comme la Grèce.

Ce genre de stratégie adoptée par les grands prêtres du capitalisme spéculatif ne surprend pas. On se souvient que Bernanke – thèse de PhD portant sur l’inflation, au singulier !!! – voulait effacer la dette sur le dos des créanciers notamment chinois et japonais par l’hyperinflation devant résulter selon lui de ses QE, mais il aboutit au « credit crunch ». Dans mon Pour Marx, contre le nihilisme j’ai proposé le concept de « pitre », certains, avant moi, parlaient de « agis » (voir aussi http://rivincitasociale.altervista.org/the-fed-finally-admits-it-does-not-know-what-inflation-is-sept-21-2017/ voir aussi THE FED DILEMMA in https://www.la-commune-paraclet.com/EPI%20TWOFrame1Source1.htm  Voir aussi :   , http://rivincitasociale.altervista.org/new-normal-either-big-depression-or-prolonged-recession-or-new-of-prosperity-thanks-to-new-anti-dumping-and-reduction-of-the-work-week-october-12-2018/ , voir aussi le Précis d’économie politique marxiste.)

Avec Blanchard c’est pire et l’on reste bien calé dans les paramètres actuels de la public policy néolibérale monétariste dont les tax expenditures qui éliminent préventivement toute marge budgétaire potentielle pour légitimer la privatisation mur-à-mur – voir la Grèce et l’Italie actuelle où des délinquants proposent une Flat tax – sans effet pour ceux qui gagneraient moins de 26 000 euros par an alors que le salaire moyen en 2018 est 22 699 euros – en abstraction de la précarité et des divergences Nord-Sud, voir https://www.istat.it/storage/rapporto-annuale/2019/capitolo1.pdf p 25) Or, pour confectionner le budget de larmes et de sang de 2020 il manque au moins 65 milliards d’euros de couvertures financières sans compter les coupures et les privatisations (spending review) !!! On privatise déjà jusqu’au Domaine national et au patrimoine artistique et archéologique …

Ajoutons que le capital spéculatif ne vit plus qu’en phagocytant le capital productif, processus presque accompli. Or. comme la Chine, le Japon et la Russie etc. achètent moins de T Bonds, il reste l’absurdité des buybacks pour soutenir les cours boursiers et créer l’apparence d’une croissance modeste qui reste néanmoins en deca du seuil minimum pour la création de postes de travail suffisants. Ceci malgré le désastre démographique qui réduit le nombre de nouveaux entrants dans le marché du travail. Aussi le reset de Powell est inversé et on rebaisse les taux mais en aggravant la spéculation et en affaiblissant réellement le rôle mondial du dollar que la prochaine crise affaiblira définitivement. La productivité par les buybacks dans des économies matures sans RTT et ne disposant pas de la plupart des brevets modernes 5G, ce n’est guère reluisant.

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