Commenti disabilitati su Commentaire rapide = Budgets impossibles et politiques d’austérité européennes aggravées au nom d’une confuse « compétitivité », 15 sept. 2023.

Voir « Budget 2024 : la Banque de France prône « plus d’engagement et de crédibilité »

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a mis l’accent sur la nécessité pour la France de respecter ses engagements budgétaires, à travers la loi pluriannuelle de programmation des finances publiques et le projet de loi de finances 2024. Jeudi, la Banque centrale européenne a relevé encore une fois son taux d’intérêt de référence, à son plus haut historique, un mouvement visant à lutter contre l’inflation, mais qui alourdit le coût de la dette pour la France.

latribune.fr ,  15 Sept 2023, 10:08 , https://www.latribune.fr/economie/france/budget-2024-la-banque-de-france-prone-plus-d-engagement-et-de-credibilite-976283.html

Commentaire rapide :

Pour l’instant, vu les problèmes socio-économiques qui s’amoncèlent, le gouvernement ne prévoit que «16 milliards d’euros » de coupures, dont :

« La charge de –la dette -estimée à 38,6 milliards pour 2023, devrait atteindre 48,1 milliards l’an prochain – soit l’équivalent du budget prévu pour la défense – et jusqu’à 74,4 milliards en 2027.»

« (Le gouvernement ) ambitionne de réduire l’endettement du pays de 111,8% du PIB en 2022 à 108,1% en 2027. Le déficit public devrait passer de 4,8% du PIB en 2022 à 4,4% en 2024 puis 2,7% à la fin du quinquennat, sous l’objectif européen des 3%.

« Cette accélération du désendettement est fondamentale au moment où tous nos partenaires européens sont engagés dans cette voie », a souligné Bruno Le Maire, alors que l’inflation devrait reculer à 2,6% l’an prochain contre 4,9% en 2023, selon l’exécutif.»

«Le gouvernement compte réaliser 16 milliards d’euros d’économies l’an prochain, dont l’essentiel (10 milliards) proviendra de la suppression progressive du bouclier tarifaire pour l’électricité, qui a permis de contenir les factures.

S’y ajouteront les réductions des aides aux entreprises (4,5 milliards) et à la politique de l’emploi (1 milliard) ainsi que 700 millions issus de la réforme de l’assurance-chômage. D’autres économies déjà évoquées, comme la suppression du dispositif Pinel d’aide à la construction neuve (2 milliards), le resserrement du prêt à taux zéro (PTS, 900 millions) ou la réforme des retraites, produiront leurs pleins effets ultérieurement.«

«La CVAE, un impôt de production pesant sur les entreprises, sera supprimée à hauteur de 1 milliard l’an prochain. Les ménages verront le barème d’imposition sur le revenu rehaussé de 4,8%, mais ils devront attendre 2025 pour voir se concrétiser la promesse d’une réduction d’impôts de 2 milliards.»

Conclusion anticipée : L’austérité continue de plus belle en manipulant les effets soutenus de « l’inflation » contre les services sociaux, le logement social et les infrastructures publiques. Remarquons que la méthode des budgets pluriannuels, mise en place dans le cadre du Semestre européen, est immuable ; pour justifier la poursuite et l’intensification des mesures d’austérité on prétend que la première année exige des sacrifices importants pour revenir à l’« équilibre », la seconde année ouvrant alors sur un rétablissement budgétaire de sorte que la troisième année tout baignera dans l’huile. Tous les ans c’est immuablement la même chanson. Ceci continue malgré le fait que le Traité de Maastricht et le Fiscal Compact soient de facto devenus nuls et non avenus du fait de la gestion totalitaire de la crise sanitaire. Le Fiscal compact a été suspendu jusqu’au 1er janvier 2024, après quoi il est supposé s’appliquer de nouveau, ce qui est parfaitement irréaliste du fait de l’endettement accru, particulièrement celui dû à la gestion du Covid-19 et à la hausse des taux d’intérêt. Or, aucun accord nouveau n’est intervenu. Ceci aurait dû militer pour le retour à une gestion rationnelle et contre-cyclique de la politique budgétaire qui favoriserait l’économie réelle et l’emploi.

On le voit, les jeunes de la NUPES ont parfaitement raison, l’union programmatique et électorale de la gauche authentique et de toutes les forces progressistes est plus nécessaire et urgente que jamais, la prochaine alternance présidentielle et législative ne pouvant en aucun cas être gâchée par des calculs égoïstes empêchant la création d’un momentum politique et électoral. D’autant plus qu’un programme commun de rupture a déjà été signé et qu’une victoire de la gauche ouvrirait la voie à une Assemblée constituante, qui permettra alors à toutes et tous de faire valoir leurs vues sans nuire au rétablissement de la République sociale avancée. Les jeunes ont lancé un appel à leurs congénères communistes à les rejoindre. (Voir : « Conférence de presse des Jeunes de la NUPES », https://www.youtube.com/watch?v=oLNe9x5DH7A) L’union de la gauches et de toutes les forces progressistes est urgente puisque la présidence et le gouvernement ont d’ores et déjà annoncé vouloir passer en force avec d’autres 49.3, ce qui se soldera très certainement par des motions de censure … La gauche doit donc être prête. Une fois la phase de la Constituante achevée, il sera grand temps pour réaffirmer les différences des uns et des autres. Clairement la bisbille permanente parmi la NUPES ne peut plus continuer bien longtemps car cela va produire la réaction inverse dans l’opinion publique qui conclue déjà que la « gauche » est incapable de se réunir. Pourtant, même dans le cadre d’élections à la proportionnelle, comme cela sera le cas aux européennes, l’union produirait de meilleurs résultats en pourcentage obtenus et ceci sur l’ensemble du territoire. Bien que l’union soit préférable, à défaut de resserrer les rangs pour les échéances électorales intermédiaires, il faudrait au moins réaffirmer solennellement, dans le cadre d’une session spéciale extraordinaire de la NUPES, l’union pour les prochaines présidentielles et législatives sur la base du programme commun déjà signé, en désignant M Mélenchon, sans qui la NUPES n’existerait pas, comme l’unique candidat premier ministre ou président, le cas échéant, au cas où le gouvernement tomberait avant les prochaines deux années. On assurerait ainsi la rupture et le rétablissement des paramètres républicains et sociaux, tout en lançant l’Assemblée constituante. Cette transition accomplie, les partis et mouvements décideront comment procéder pour les échéances électorales suivantes.

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Revenons à la politique budgétaire. 10 milliards d’euros proviendront donc du bouclier tarifaire, ce qui n’est pas vraiment dans les cartes puisque l’OPEP+ a prorogé sa baisse de production alors que les champs pétrolifères américains existants et nouveaux sont moins productifs et que les âneries Giec entraînent des investissements plus coûteux et en baisse. De fait, les Français ont eu droit à une augmentation de 10 % en août dernier, le gouvernement prévoyant une augmentation supplémentaire de 10 % « seulement » jusqu’en 2024. Ajoutons que la réserve stratégique US est quasi vide – il en resterait près de 16 %. Or, les âneries du Giec et autres climatologues idéologiques ont empêché la construction des pipelines provenant du Nord du 49ème parallèle. En outre, la Chine – Huawei – a déjà développé son micro-chip à 5 nanomètres pour son Huawei Mate 60+ pro – ce qui lui ouvre tout l’espace global pour la 5G, notamment au sein des Brics+, alors que la classe ouvrière occidentale ne peut plus être précarisée puisque la déflation salariale est arrivée à ses limites avec l’inflation. (Voir la grève dans le secteur automobile américain, l’UAW veut plus de 40 % d’augmentation salariale avec l’échelle mobile – Clause Cola –  mais aussi une stabilisation « classique » des fonds de pension et la fin des Tiers – i.e., du travail précaire – vu le massacre prévisible du fait de la généralisation des VE et de l’introduction des robots et de l’IA  – les VE ont 20 pièces mouvantes au lieu de 2000 pour le thermique. Le secteur automobile ne sera pas seul touché puisqu’il reste un des principaux secteurs intermédiaires entraînants. Dans tous les cas de figures sans RTT pas d’avenir possible sauf la société de la nouvelle domesticité et du nouvel esclavage. Voir : « How Many Moving Parts Do Electric Cars Use? ICE/EV Compared », Erwin Meyer, July 8, 2023, https://www.evspeedy.com/ev-moving-parts/. Tout ceci alors qu’il semblerait que seulement 1.1% du CO2 soit d’origine fossile. Voir : http://rivincitasociale.altervista.org/1-1-de-carbone-anthropique-13c-le-giec-doit-fermer-boutique-ou-rendre-compte-9-aout-2023/ ).

Dans ce cadre fortement détérioré par les politiques néolibérales marginalistes, l’UE redouble la mise. Elle se prépare à envahir définitivement toutes les compétences exclusives nationales, partant tous les leviers budgétaires des Etats membres via la démagogie tirolienne sur la « compétitivité » confuse à dessein avec la productivité micro-économique, la macro-économie d’existant plus. Cette confusion va représenter le clou final dans le cercueil du néolibéralisme européen et occidental à moins que la gauche sache s’en saisir. Cette invasion initiée avec le programme SURE et le Recovery Fund en instrumentalisant la crise sanitaire, sera rendue permanente. La marche forcée vers le fédéralisme a-national va donc s’accélérer et ceci malgré l’incroyable gâchis des plans de relance fiscale selon le FMI lui-même. (1)  

En effet, le marginalisme n’a jamais su intégrer la micro-économie et la macro-économie. Au mieux, après le dérisoire « marché des marchés » de Walras (2) nous avons eu Keynes dont le Multiplicateur est une pâle version des Equations de la Reproduction Simple et Élargie de Marx. Avec Tirole, le domestique nobélisé des firmes transnationales,  donc du capital apatride, nous avons la microéconomie sans aucune considération macroéconomique assumée comme telle. Ceci est logique de son point de vue puisque la macro-économie renvoie aux outils économiques régaliens et publics. Sauf que logiquement parlant, cette mutilation théorique-pratique n’est pas logiquement possible. Mais Tirole c’est aussi le mathématicien aux mesures quantitatives comportementales élastiques, celui qui, à date, présenta 4 grandes idées pour 4 grandes catastrophes, à savoir la dérèglementation bancaire menant à la crise des subprimes, le contrat unique menant au Jobs Act italien et à la Loi travail, la concurrence imparfaite sans Baby-Bells mais uniquement régulée par les transnationales elles-mêmes selon l’hégémonie de la « gouvernance globale privée », et la réforme des retraites avec le rapport Tirole-Blanchard de 2021 qui informa la politique du Prés. Macron. Il semble qu’il s’intéresse également à la transition verte, c-à-d., aux Green Bonds nécessaires à l’accumulation continue de la finance spéculative globale sous contrôle impérial…   

Ainsi on va avoir un Recovery Fund élargi qui, en réalité, n’est qu’une dette supplémentaire contractée par la Commission européenne. Cette dette devra être repayée entre 2027 et 2058 soit par l’élargissement du champs fiscal européen pour renforcer le budget de l’UE, soit par l’augmentation des contributions des Etats membres ou les deux. On sait que l’augmentation des taux d’intérêt fait léviter ce financement contracté sur les marchés financiers spéculatifs globaux. On passerait des 14.9 milliards d’euros prévus à 34 milliards pour la période 2021-2026 sinon plus si les intérêts continuent à grimper. (3) Et ceci dans le cadre théorique dominé par la « gouvernance globale privée » des transnationales et de leurs Grands prêtres à la Tirole.

Cependant, la vraie compétitivité macro-économique dépend de la vitalité des services sociaux publics et des infrastructures publiques qui entrent dans les coûts de production des entreprises formant ainsi le socle sur lequel se développe la productivité microéconomique. Or, l’Etat, qui se pense comme un Etat minimum du point de vue social et des dépenses publiques, n’a de cesse de détruire les trois composants du « revenu global net » des ménages qui financent le salaire individuel, donc une grande partie de la demande interne, le salaire différé donc la Sécurité Sociale et les impôts et les taxes, donc les infrastructures publiques. Pour compenser les entreprises pour la hausse résultante de leur coûts de production, on supprime les services sociaux publics  – l’exonération de cotisations patronales vaut déjà près de 100 milliards d’euros en France, à quoi s’ajoutent selon les calculs de la CGT plus 100 milliards d’aides diverses. Autrement dit la fausse « compétitivité » des entreprises, en fait leur productivité micro-économique, s’établit sur la base de la déflation salariale et de la destruction de l’Etat, qui ne se spécialise plus que dans les Appareils d’Etat servant à la répression, au rang desquels la Justice de classe, l’Armée – budget de 2 % minimum de PIB désormais – et la police, le tout mis au services des transnationales apatrides.

Noter que dans Tous ensemble j’avais proposé des ratios Cooke nationaux pour la BCE, ce qui aurait permis de protéger les Etats membres contre le centralisme imposé silencieusement par les priorités économiques et les taux d’intérêt uniques calculés en fonction du poids du Centre sans égard pour la correction des disparités régionales. La fatalité statistique joue ici à plein alors que les Etats, désormais épigones de la dérèglementation et de la privatisation à tout-va, ne savent plus rien des mesures qui sont nécessaires pour faire face au creusement des inégalités régionales et à la pauvreté croissante. Peu de temps après la publication de mon livre, la référence aux ratios Cooke fut remplacée par celle aux ratios McDonough, selon la typique méthode d’occultation de caste et de classe. On a préféré Mundell et son Triangle.

Or, le Triangle de Mundell dit qu’aucune monnaie unique ne peut être viable sans trois pôles garantis simultanément, soit le pôle économique – marché unique, harmonisation etc. -, le pole monétaire – l’euro géré par la BCE – et le pôle politique – le budget, la fiscalité et les autres leviers économiques. Le pôle politique n’existait pas lors de la création de l’euro et de la BCE ; la tentative d’imposer une « constitution » européenne fut mise en échec en 2005, le TFUE n’étant qu’un traitée ordinaire. Mais comme le triangle défectueux devait fatalement mener à la crise, la fuite en avant fédéraliste était inscrite dans la logique mise en place. Du moins côté européen, les USA n’ayant pas vu d’un bon œil la création d’une prometteuse monnaie de réserve alternative au dollar US. (4) Ils comptaient sur l’échec rapide de l’euro.

La dérive fédéraliste inscrite dans le Triangle de Mundell pris d’abord la forme du Fiscal compact – réduction-étranglement budgétaire et économique de 1/20 par an de la dette au-dessus de 60 % du PIB, une discipline budgétaire bien plus autoritaire que le 3 % du Traité de Maastricht. Notons, qu’aujourd’hui ni les critères du Fiscal compact ni ceux du Traité de Maastricht ne peuvent plus être respectés dans les paramètres actuels – équilibre budgétaire annuel et destruction de la macro-économie d’Etat. Qu’à cela ne tienne, malgré l’absence d’accord sur la modification du Fiscal Compact, ce dernier recommencera à s’appliquer dès le 1er janvier 2024 (5). De fait, tous les Etats membres font mine de vouloir le respecter puisqu’ils comptent sur cette charade pseudo-légale pour justifier sinon le respect chiffré du Compact, chose impossible aujourd’hui, en toute cas pour légitimer les plans d’austérité continus nécessaires pour en respecter l’esprit et le « sentier de consolidation budgétaire », à savoir les coupures linéaires dans les dépenses sociales et régaliennes de l’Etat.  

Répétons que dans les faits tant le traité de Maastricht que le Fiscal compact sont désormais nuls et non avenus, étant violés par tous les Etats membres, y compris par l’Allemagne, même en ne tenant pas compte pour cette dernière des critères comptables imaginatifs utilisés pour sortir une partie de la dette récente des statistiques de la dette selon Maastricht, ce que même la Cour des comptes allemande fit dernièrement remarquer. Il faut donc reprendre le contrôle économique national, donc le contrôle les leviers macro-économiques, en particulier ceux qui concernent les services sociaux et les infrastructures. Ceci concerne, en particulier, le « salaire différé » et la zone impôts et taxes sur la fiche de paie plus la TVA pesant sur les consommateurs, en sachant que la déflation salariale étant arrivée à son terme, seul le retour de la compétitivité macro-économique sera susceptible de rétablir la productivité micro-économique des entreprises.

En ce qui concerne l’énergie, l’UE applique ces temps-ci un prix administratif qui n’est pas dirigé contre usure – comme au temps de Th. D’Aquin – mais, au contraire, en sa faveur s’agissant du capital financier spéculatif hégémonique. C’est le marché unique de l’électricité et de l’énergie – les ruineuses sanctions contre la Russie d’une part et l’impossible plafond au prix d’importation.

Certains en France on fait remarquer à juste titre les performances économiques de l’Espagne. Ce pays assura sa croissance grâce à une vertueuse RTT tendancielle et incrémentale et à la suspension du pays du marché unique européen pour l’électricité, en sachant que le pays était moins dépendant de la Russie du point de vue énergétique. Ceci explique qu’il eût moins à souffrir des sanctions impériales doublées par la nécessité d’importer du gaz liquéfié américain plus polluant et près de 4 fois plus cher. L’« inflation » fut donc contenue du moins jusqu’ici en Espagne. Or, le marché unique n’est pas un traité, les pays peuvent donc émuler l’Espagne et le Portugal. S’ils ne le font pas c’est tout simplement par choix politique; en effet, l’« inflation » est maintenue artificiellement car elle permet d’obtenir silencieusement la déflation salariale tout en permettant aux gouvernements de faire du boniment avec les boucliers fiscaux et les aides aux ménages.

J’ai depuis des années fait remarquer que les importants prélèvements fiscaux sur les produits pétroliers en Europe résultèrent de manœuvres défensives visant à contrer la politique du recyclage des pétrodollars mise en place par Kissinger au lendemain de la guerre d’octobre 1973 au Moyen-Orient. Cette guerre mena l’OPEP à sanctionner l’appui unilatéral à Israël, ce qui mena à la multiplication du prix du pétrole par 4 et plus. De cette manière, Kissinger mettait en place un nouveau système monétaire mondial qui confortait le rôle de principale devise de réserve mondiale du dollar US après la suspension de sa convertibilité en Or, le 15 août 1971 – la surtaxe de Connolly–Nixon et la fin de la convertibilité. Ceci signala la fin du Régime de Breton Wood, fin qui sera actée légalement au Sommet de la Jamaïque en 1976. L’Europe jouissait alors qu’une plus grande productivité micro-économique – moteurs à 4 cylindres mais surtout services sociaux et infrastructures publics, donc mutualisés et coûtant par conséquent près de deux fois moins cher, la macro-économie d’Etat protégeant et augmentant ainsi la compétitivité macro-économique de la Formation sociale – incarnée par le taux de change et les balances externes – et la productivité micro-économique des entreprises. Par exemple les retraites et les soins de santé privés coûtent deux fois plus cher que les régimes publics pesant ainsi sur les coûts de production. Cette protection macro-économique dura, du moins tant que l’Uruguay Round ne fit ses dégâts en complétant le démantèlement des tarifs du GATT, tendance aggravée ensuite par la généralisation des traités de libre-échange, étendus aux services, et la volonté de détruire la macro-économie régalienne et publique au nom de l’Etat minimum reaganien.

Or, en ce qui concerne l’énergie ceci n’est plus le cas, les paramètres de base ont changé. Les prélèvements sur les produits pétroliers alimentent désormais un budget d’Etat qui sert surtout à alimenter les exonérations et les aides aux entreprises, dans le cadre de l’Etat minimum néolibéral, de sa public policy et de ses gigantesques dépenses fiscales. C’est devenu un racket permanent en faveur du capital et des ménages les plus riches. Il faut réorganiser tout cela.

Il faudrait donc, au minimum, sortir du marché unique de l’électricité et supprimer de manière permanente la moitié des prélèvements sur les produits pétroliers pour les entreprises et les ménages en récupérant la même somme sur les aides et les tax expenditures qui ne servent plus à rien, le contexte ayant changé par rapport au moment où elle furent accordées. Ainsi la France récupérait structurellement près de 20 % de productivité micro-économique ce qui permettrait de rétablir les balances extérieures mais aussi les trois composantes du « revenu global net » des ménages, soit le salaire individuel, le salaire différé finançant les services sociaux et les taxes et impôts nécessaires pour financer les infrastructures publiques et les domaines régaliens. En outre, il faudrait accélérer sur le nucléaire en revenant aux projets Phénix et Astrid tout en mettant en place une coopération renforcée avec la Russie et la Chine sur les centrales à sels fondus. (voir :  « Americans CAN’T Believe What China Built Now! », https://www.youtube.com/watch?v=5nyqNaRRvGM&t=452s )

Certains au sein de la NUPES sont irrationnellement contraires au nucléaire. C’est légitime. La NUPES doit bien entendu s’en tenir à son programme, dont la Règle Verte, pour assurer l’alternance gouvernementale et je ne doute pas que, quelque soit la transition mise en place après l’accession au pouvoir, la NUPES veillera à ne pas nuire aux intérêts supérieurs du pays, donc des travailleuses et des travailleurs ainsi que des citoyen.ne.s en général. Nous avons ici un exemple parfait de la manière de procéder démocratiquement : le programme signé s’applique ; une fois la gauche élue, elle aura le loisir d’organiser sereinement de vrais débats nationaux approfondis sur les sujets qui fâchent comme le rôle du nucléaire dans la transition environnementale. Elle le fera alors de manière scientifique, en s’assurant que toutes et tous aient droit au chapitre et que toute l’information soit divulguée sans censure – genre, celle du Giec – de sorte que les citoyen.ne.s puissent finalement décider par eux-mêmes en toute conscience de cause. Comme on le voit, pour l’instant, ce sont les jeunes de la NUPES qui ont raison, il faut resserrer les liens sur la base du programme déjà signé. Ensuite les processus de décision démocratiques, y compris pour la planification nationale et la transition environnementale, seront rétablis en priorité. 

L’essentiel aujourd’hui c’est de ne pas décevoir le dur désir d’union à gauche et d’alimenter le momentum pour l’alternance qui rendra tout le reste possible dans le respect de chacun. Il en va de l’avenir de la France, mais également de l’Europe et du nouvel ordre mondial multilatéral à consolider.  

Paul De Marco

NB : L’agression américaine contre la Fédération de Russie ne date pas d’hier. Elle débuta avec l’offensive impérialiste en Europe immédiatement après la chute du Bloc de l’Est et le démembrement interne de l’URSS causé par la surreprésentation et la fausse représentation dans le Parti et l’Appareil d’Etat depuis Liberman-Khrouchtchev (v. :  « Le socialisme marginaliste ou comment s’enchaîner soi-même dans la caverne capitaliste »  dans https://www.la-commune-paraclet.com/EPIFrame1Source1.htm#epi  ) La guerre d’agression contre la Yougoslavie, qui représentait encore un pôle socialiste autonome européen pouvant se défendre, fut vite suivie par la progression de l’Otan vers l’Est malgré les promesses faites à Gorbatchev. La déstabilisation de l’ordre onusien reposant sur la sécurité collective à l’heure de la dissuasion nucléaire était évidente. Cela alla de pair avec une immixtion économique et politique sans précédent – régime change. L’Axe Washington-Tel Aviv revenait en force au dangereux remplacement de la politique de « containment » par une politique de « rolling back » avec, en prime, l’opposition de la « Jeune Europe » à la « Vielle Europe » et à ses velléités résiduelles d’autonomie. S’ajouta rapidement la déclaration de la « Doctrine de la guerre préventive » – illégale – dans le cadre des « chocs de civilisation » théorisés par Samuel Huntington, le même qui, du haut de la Commission Trilatérale, avait théorisé la politique des Strategic Hamlet au Guatemala et au Vietnam et, avec Alan Dershowitz, la légalisation de la torture sous contrôle médical – à l’israélienne, donc – ce qui nous donna entre autres, Guantanamo, Abu Ghraib et les tortures dans les aéroports, dont les aéroports italiens.

Le tout culmina par la « révolution orange » en Ukraine et l’agression armée contre les Ukrainiens de langue russe, et les syndicalistes – meurtre de plus de 40 syndicalistes par les fascistes d’Azov à Odessa – depuis 2014 alors que les Traités de Minsk n’étaient pas respectés – y compris par l’Allemagne et la France, pays signataires; ceci dans le but de gagner du temps pour permettre le réarmement de Kiev, selon les révélations de l’ex-Chancelière Mme Merkel.

La Doctrine de la Guerre préventive ne prévoit pas uniquement la destruction de 66 pays musulmans pour les assujettir au Grand Israël dans un grand Moyen-Orient, mais également la destruction préventive de tous les rivaux militaires et économiques de l’Empire. On met ainsi en place le « retour » global à la société de la nouvelle domesticité et du nouvel esclavage tant au niveau interne – Patriot Act et analogues occidentaux – et Guerre préventive plus régime change au niveau international. L’Europe, et au sein de l’Europe, l’Allemagne premier pays exportateur au monde, est donc un rival à soumettre. Ce que explique la tentative, sanguinaire mais déjà faillie, de démembrer la Fédération de Russie à l’instar de ce qui fut accompli dans le cas de l’URSS, tout en ajoutant la construction d’un nouveau Co-Com atlantique et otanesque sous contrôle de l’Empire par le biais des sanctions contre la Russie, l’Iran, la Chine et les autres, par l’extraterritorialité et par la recentralisation de tout le complexe militaro-industriel et technique vers les USA grâce aux fonds publics américains investis dans l’IRA – Inflation Reduction Act – et dans le Science and Chips Act. Typiquement, ce dernier prévoit la destruction de l’industrie des micro-processeurs taïwanais en 5 ans en la relocalisant aux USA. Voir, en utilisant un traducteur online comme www.deepl.com si nécessaire  :  « Dall’Ucraina al precipizio, cantando », 29 gennaio 2023, in http://rivincitasociale.altervista.org/dallucraina-al-precipizio-cantando-29-gennaio-2023/ 

Pendant ce temps le Nouveau Monde Multilatéral s’organise hors de ce pathogène putatif empire : « Un monde multilatéral ouvert sans suzeraineté monétaire, sans ingérence et sans extraterritorialité ; pour des lignes de crédit bilatérales et le crédit public » 7 avril 2022, dans http://rivincitasociale.altervista.org/un-monde-multilateral-ouvert-sans-suzerainete-monetaire-sans-ingerence-et-sans-extraterritorialite-pour-des-lignes-de-credit-bilaterales-et-le-credit-public-7-avril-2022 / 

Notes :

1 ) Sans compter les autres aides, le stimulus fiscal pour l’année 2020, représenta en moyenne 16 % du PIB des pays avancés pour seulement 0.06 de Multiplicateur fiscal !!! Selon le FMI lui-même, on arrosa copieusement les entreprises, mais 66 % du stimulus alla à celles qui n’en avaient pas besoin. Les autres, si elles ont survécu, sont désormais aux prises avec les garanties d’Etat à rembourser. Les banqueroutes s’accélèrent. Oxfam établit rapidement que jamais autant de dividendes n’avaient été versés aux actionnaires avant la crise sanitaire et ces stimuli fiscaux, en France notamment. Voir :  http://rivincitasociale.altervista.org/le-multiplicateur-economique-marginaliste-logique-et-histoire-4-mai-16-juin-2023/ 

En ce qui concerne la dérive fédéraliste et la nécessité, entre autre, d’adopter une clause de retrait européenne – « opting out » – et de démocratiser les instances centrales européennes tout en revenant à la planification stratégique flanquée par le crédit public et les « coopérations renforcées » publiques entre Etats, voir :  « Europe des nations, Europe sociale et Constitution », 14 janvier 2004 dans https://www.la-commune-paraclet.com/EPIFrame1Source1.htm#epi

Pour admirer l’UE emmenée en bateau sur le Britannia, après l’Italie le 2 juin 1992, voir:  « Ue, von der Leyen: “Ho chiesto a Draghi rapporto su competitività” », 13 settembre 2023 | 11.18 , Redazione Adnkronos https://www.adnkronos.com/cronaca/migranti-in-2796-allhotspot-di-lampedusa_3QapzWaqFMFTcGwS6fVqzb Noter que l’incomparable Mario Draghi tout au long de sa carrière détruisit l’Italie, conjointement avec tant d’autres apatrides comme lui. L’Italie lui doit, en particulier, l’explosion de sa dette publique et celle de Target 2, c-à-d., la dette interne à la zone euro, qui dépasse désormais les 600 milliards d’euros. Ce ne sont pas des « jeux d’écriture » mais bien une dette. Von Der Leyen, ne pouvait pas mieux choisir. C’est d’ailleurs dans la ligné spéculative pro-fédéraliste du Rapport des 5 présidents du 1er juillet 2015, voir : https://europaforum.public.lu/fr/actualites/2015/06/comm-rapport-5-presidents/index.html#:~:text=Les%20cinq%20pr%C3%A9sidents%20-%20le%20pr%C3%A9sident%20de%20la,et%20la%20parachever%20en%202025%20au%20plus%20tard .

2 ) Pour un résumé voir : « La pseudo-science économique de la bourgeoisie : voilà pourquoi nous devrions changer rapidement de paradigme économique » dans http://rivincitasociale.altervista.org/la-pseudo-science-economique-de-la-bourgeoisie-voila-pourquoi-nous-devrions-changer-rapidement-de-paradigme-economique/ 

3 ) « Meanwhile, rates are significantly higher today. », This means that the €14.9 billion will be used up by the summer of 2023, more than four years ahead of the original plan.

“Simulations show that loan servicing costs will reach €34 billion for the period 2021-2026,” revealed the Commissioner for Economy Paolo Gentiloni at a recent meeting of the European Parliament budget committee.» dans « Nine EU Countries Have Still Not Received Any Money From The COVID-19 Recovery Fund », by Tyler Durden,  Thursday, Jul 27, 2023 – 06:30 AM,  Via Remix News, https://www.zerohedge.com/political/nine-eu-countries-have-still-not-received-any-money-covid-19-recovery-fund

Pour la France la situation est paradoxale, plus encore que pour les Fonds structurels pour lesquels les contributions, dans le cadre normal et bien venu de la péréquation européenne, sont plus élevées que les fonds reçus. Pour le Next Generation EU et les programmes annexes comme le Re-Power EU, la France contribue prêt du double de ce quelle reçoit, soit jusqu’en 2027 80 milliards contre 40 milliards. Il est vrai qu’au titre de ces programmes, la France reçoit des aides et non des prêts ; reste que la contribution est à sa charge via le budget européen et éventuellement la contribution supplémentaire permettant le remboursement, surtout si les taux d’intérêts continuent d’augmenter.

Paradoxalement lorsque le Recovery Fund fut lancé le taux d’emprunt international de la France était meilleur que celui de l’UE, ce qui n’était pas le cas, disons, pour l’Italie ! Ajoutons, pour faire bonne mesure, que ces programmes envahissent des compétences exclusives nationales tout en imposant des conditionnalités très fortes, de fait quelques 528 conditionnalités visant la construction de facto d’un espace économique fédéralisé. Et ceci va plus loin que la simple attribution des fonds, à savoir 37 % pour la transition verte – spéculative – et 20 % pour le digital. Or, la dérive fédéraliste ira dans le sens du SURE et du Next Generation EU. Avec la tentative subordonnée d’imiter l’IRA et le Science and Chips Act américains, tentative aggravée par la généralisation aux approvisionnements en matières premières du marché unique pour l’électricité et de l’inapplicable « price cap ». Voir «Paris doit consacrer au moins 37 % de ses dépenses à des politiques allant dans le sens de l’objectif de neutralité climatique de l’UE à l’horizon 2050 et 20 % devront être alloués à la digitalisation de l’économie.» https://www.7experts.com/fr/insights/tout-ce-que-vous-devez-savoir-sur-les-fonds-europeens-next-generation#:~:text=Paris%20doit%20consacrer%20au%20moins%2037%20%25%20de,devront%20%C3%AAtre%20allou%C3%A9s%20%C3%A0%20la%20digitalisation%20de%20l%27%C3%A9conomie .

4 ) Lorsque l’euro fut créé, la BCE était dirigée par M. Duisenberg qui fut exemplaire. Il ne condamna pas le programme de la « gauche plurielle » que l’euro protégeait alors contre toute attaque spéculative spécifiquement lancée contre elle. Le gouverneur aurait sans doute été prêt à utiliser les « circuits brakers » mentionnés dans Tous ensemble. En réalité, les USA avaient alors peu d’outils pour s’attaquer à l’euro. D’ailleurs, la tendance mondiale était à la stabilisation du taux de change des principales monnaies entre-elles. Le dirigeant de la gauche allemande, M Lafontaine, avait d’ailleurs proposé un plan méritoire de stabilisation allant en ce sens. Les USA préférèrent défendre leurs privilèges mais durent néanmoins se mettre d’accord sur la négociation des taux de change de base, tant à Doha qu’à Dubaï comme ceci est mentionné dans mon Livre III Keynésianisme, Marxisme, Stabilité Economique et Croissance – 2005. Avant la généralisation des CDS sur la dette publique, ce qui est une monumentale absurdité puisque le cours légal de la monnaie est garanti par les Etats émetteurs et non pas par les banques privées apatrides, la spéculation globale avait peu de moyens pour faire pression contre les pays membres de l’Eurozone. Tout changea avec cette généralisation. A la suite de la crise des subprimes, certains dirigeants, dont Mme la Chancelière Angela Merkel, comprirent le problème et proposèrent l’interdiction des ventes à nue. La France et l’Italie s’y opposèrent … 

5 ) Sur cette problématique, voir : a ) http://rivincitasociale.altervista.org/rapport-arthuis-2021-vous-avez-aime-thatcher-reagan-vous-aimerez-arthuis-version-italo-ludwig-mises-5-mars-2021/

 et b ) « CREDITO, DEBITO PUBBLICO E TAGLI: Sentiero di consolidamento fiscale e tagli agli enti locali » 10 novembre 2018, in

http://cotroneinforma.org/credito-debito-pubblico-e-tagli ainsi que :

http://rivincitasociale.altervista.org/non-e-piu-il-debito-pubblico-il-problema-ma-la-public-policy-la-sua-fiscalita-regressiva-e-le-sue-tax-expenditures-6-febbraio-2021/ 

Commenti disabilitati su Joachim of Fiore’s Concordia or the announcement of the emancipatory revolution through liberty, equality, love, tolerance and peace, August 14, 2023.

1 ) Introduction
2 ) The conceptual beating heart of Concordia.
3 ) Summary of the 4 Books of Concordia.
3a ) The analytical and theoretical levels of Concordia.
3b ) Father, Son and Holy Spirit, servitude, discipline and freedom.
3c ) The Concordia plan: Books I, II, III and IV.
4 ) Conclusion
5 ) Notes
6 ) Illustrations: the Tree of the 3 Ages (p 101), The 3 Circles with the 3 inner circles (p 131), The Marble Causeway (p 157), The ruins of Jure Vetere in March 2014

“New wine is not made to be received in old wineskins, and those who see the old do not willingly look at the new.” (p. 85)
” … It is therefore necessary that in the time of the lilies, which come after the roses, frost and rain disappear…” (p 101) (in Sulla Vita e la Regoola di san Benedetto).


1 ) Introduction

In April 2022, the Centro Internazionale di Studi Gioachimiti published the first 4 books of the Concordia by Joachim, “the Calabrian abbot endowed with a prophetic spirit” according to Dante. This work, hitherto difficult to access in vernacular languages, can be seen as the Manifesto of the Order of Fiore heralding the coming of the 3rd Age of human emancipation and, as such, it has had and will continue to have great resonance throughout the world, despite all the attempts at obfuscation by all the prevailing regressive and exclusivist circles that were unleashed shortly before Joachim’s death in March 1202. It is regrettable that the publication of the Fifth Book was postponed. In fact, this fifth Book contains the spiritual, theoretical and practical conclusions of the previous Books, drawn by Joachim himself. Let’s hope that it will be published as soon as possible, with an Index, and that the publication of Joachim’s Complete Works will be accompanied by a separate volume containing the Nominative and Thematic Index and an up-to-date bibliography. Whatever the case, we can already summarize the veritable spiritual, conceptual and historical revolution contained in the first four books. Quite simply, it heralds the human emancipatory revolution conceived as the obligatory result of human and historical development, which will lead to the development of republican and secular Humanism throughout Europe and the West, then to the French Revolution and the social future heralded by the Paris Commune of 1871. (1)

Let’s start with the spiritual-conceptual revolution. The fact that Joachim was familiar with Plato’s Apology of Socrates, the Banquet and the Republic is attested to on several occasions in his work, notably when he explains why Christ drank the chalice to the dregs, or when he criticizes the high clergy, particularly worldly monks, who from a nature of gold, seeking light, become corrupt to the point of transforming into lead. Joachim’s Pythagorean project is twofold (2). It involves establishing Trinitarian becoming as a veritable syllogism of human historical emancipation, making the “Trinitarian mystery” the monad of this development, while reformulating the Pythagorean-Christian narrative of his time, already fallen into the wrong hands, to herald the Age of Liberty, Equality, Fraternity, Tolerance and Peace, but a real peace going beyond the pax romana. (“Thus, throughout the period of Frankish kings and emperors, who treated Peter’s successors with a certain benevolence compared to other times, the Church succeeded in realizing this long-desired Roman peace…”, p 267). This is the purpose of the Concordia.

In so doing, Joachim sets out to rehabilitate and reformulate the original spirit of the Pythagorean-Christian narrative, bringing it back into step with the times and with its original purpose – Human Emancipation. He did so with the support of the Norman Monarchy, then the Swabian-Norman Empire, as well as three successive popes just before Innocent III, who invented the first de facto inquisition against him and the Order of Fiore.

It’s a risky undertaking, since it presupposes a new way of reading biblical texts, one that goes against the grain of a worldly and increasingly delegitimized ecclesiastical hierarchy. Right from the Prologue, Joachim repeatedly emphasizes that he is addressing the “chosen ones” – in fact, the vanguard of Pythagorean initiates who have been particularly present in the monastic order since its Roman patrician beginnings. This “Latin” monastic order was always attached to the rebirth of the Roman-Christian empire attributed to Constantine. This was the case for St. Benedict, even more so than for Cassiodorus or St. Augustine and St. Gregory. But for Joachim, who did not approve of the Crusades, the true temple is the human conscience, the true empire that of brotherhood and peace. He writes: “In order that there should be no risk of error in what I have just said, in order that there should not remain in the Church of Christ an empty space at the disposal of diverse and foreign doctrines, in order to warn those who wander in darkness and are unaware of Satan’s wiles, in order to avoid, as far as God allows, the inventions of false prophets who, if it were possible, would lead astray even the elect, we have seen fit to compose this work from both ancient and new history. And after carefully examining the wheels of Ezekiel, we have convincingly shown how great is the concordance between the one and the other…” (p 33)

The reference to Ezekiel is not insignificant, nor is the place of honor given in the Calabrian abbot’s work to the Apostle John the Evangelist. We’ll show below that Ezekiel’s wheels refer to the four stars and constellations of the Tetramorph, the celestial “fixed” point, which enabled the development of ancient astronomy and thus the control of time through the calendar and associated rituals. These included, through the will of Pope Gregory the Great, the setting of Christmas at the winter solstice and Passover at the spring equinox, in place of the Jewish Passover, which followed the lunar calendar. (See: “Short notes on Joachim of Fiore, Pythagorean presented at the conference organized by the Gunesh cultural association”, August 27, 2016, in http://rivincitasociale.altervista.org/short-notes-joachim-of-fiore-pythagorean-presented-at-the-conference-organized-by-the-gunesh-cultural-association-august-27-2016 )

With Innocent III’s offensive against Joachim’s work, the Church cut itself off from its Pythagorean scientific origins and initiated its path on the stations of the cross, iron and fire towards the hell of a-scientific narrative dogma and an exclusivist, inegalitarian regression. Its persecutions grew, for example against the Social Franciscans and other Joachimites, against Galileo, Campanella (3) and Giordano Bruno, not to mention all the reformers condemned by the Inquisition or by the Princes, including Fra Dolcino and Thomas Müntzer. This tragic regression culminate in the final failure of Vatican II, whose attempt at aggiornamento was interrupted by Paul VI, his successors and their exclusivist coteries.

As early as the Middle Ages, the resignation in 1294 less than 6 months after his election, of the Benedictine hermit Celestine V, whom some had hailed as “the angelic pope”, marked the first turning point in this drift that gradually distanced the best minds from the Church (v. https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9lestin_V ) In his Divina commedia, Dante places him in Hell, condemning his “Great refusal”. Joachim’s work helps us to understand the profound reasons for the failure of an institution that had betrayed its original vocation, that of supporting the dialectic of general emancipation that Joachim had described in his New Social (Monastic) Order. (On this subject, see my commentary on Table XII, in the article of August 27, 2016 referred to above). Political parties practicing internal democracy – democratic centralism – to defend equality, liberty and fraternity, by definition tolerant and anti-exclusivist, as well as the development of collective security, naturally took over the role of mass educational avant-garde.

And this is why Joachim sets out to draw up a reasoned history of the “First Testament” that can be meaningfully mapped onto that of the “Second Testament”. This is necessary to better grasp the profound significance of the Third Age, which Joachim is aware of announcing. The choice of the terms “First” and “Second” Testament is loaded with meaning. For this reason, Joachim warns that it is pointless to take the counting of generations in the First and Second Testaments too seriously, firstly because the existing chronicles enabling such calculations are incomplete and, secondly and above all, because the meaning of this approximate chronology is and remains above all conceptual.

Ever since the Pythagorean-Christic “true lie” (4) has been overturned by the Church into a venal, worldly lie, a veritable “ignoble lie” that also takes the form of the quaternarism of Peter Lombard and other theologians and scholastics, Joachim will not stop at testamentary narratives. Since the Order of Monks is supposed to herald the Age of the Holy Spirit, or human consciousness generalized to all, Joachim will also set about establishing his emancipatory concordances with the 7 Seals of the Apocalypse, which, of course, take precedence over the Augustinian formulation of the City of God. Joachim, a Calabrian Pythagorean, knows that the Celestial City is nothing other than the Tetramorph that brings order to the astronomical future so important to the evolution of civilizations, especially when these are based primarily on agriculture and livestock farming.

2 ) The conceptual beating heart of Concordia.

Let’s take a closer look at this conceptual revolution. I have already shown how Joachim, an outstanding logician, turns the Roman Christian Trinity into a “syllogism of historical becoming” (5). The first four Books of the Concordia allow us to demonstrate in greater detail this revolutionary concept, in every sense of the word. It is a syllogism of human emancipation in History, not a simple catechism of “salvation” through obedience to the Church and its hierarchy. In fact, we are confronted here with the first rigorous formulation of the Overall Dialectic (6) uniting the foundations offered by Nature to open up to historical development and the active role of collective and individual Subjects in this overall becoming.

In his major works, la Concordia, Comment on Apocalypse and Ten-string Psaltery, worked on though not completed in parallel, Joachim takes great care to defend the concept of the Roman Christian Trinity against the erroneous versions of Sibelius, Arian and the Greeks – Filioque – and against Peter Lombard’s quaternary version. (7) According to Joachim: “Sabelius wanted to expose this problematic, but his boat ran aground on the reefs. And Arian, trying to avoid this danger, ends up in deep mud. In fact, Sabelius says that God is one person, but that by his will he is now the Father, now the Son, now the Holy Spirit. Arian, disapproving of this, says that they are three persons, but distinct – and it is blasphemy to claim this – in their essence and majesty.” (Psaltery, p. 11) As for the Greeks, the Father alone begets both the Son and the Holy Spirit, thus doing away with the Trinitarian syllogistic becoming. Peter Lombard subjected the Trinity to the intermediation of a 4th pole, the ecclesial hierarchy, with the Pope at its head, without whom no salvation – in the hereafter! – was possible. Outside the Church, there only universal damnation, which is very convenient for controlling gullible flocks…

His logical-Pythagorean motivation is identical to that of his insistence on preventing the falsification of numbers in ancient texts, whose meaning, which can sometimes prove mysterious given our current understanding of the texts, can be clarified later. For example, when he judges that the number of years 70 or 72 – Babylonian captivity, disciples Christ sends out to preach throughout the world, etc. – is less important than their deeper conceptual, practical and astronomical significance, despite the numerical fluctuation. In the Concordia, he takes great care to distinguish between his Trinitarian conception and that of the Greeks – Filioque. In the latter case, the Holy Spirit – or full achieved human consciousness – always proceeds, like the Son, from the Father. For Joachim, the Father is uncreated, the Son proceeds from the Father and the Holy Spirit proceeds from both the Father and the Son.

It’s easy to understand the logical and scientific reasons for this fastidious defense. The Age of the Father is not only that of hierarchical authority in a subordinate and obedient society of “spouses” – connugi – it is also that of Nature, of the flesh and of the animal stage of evolution, in some ways frightening because unknown. The Age of the Son is that of the power of example, leading to a society of the faithful guided by institutions that regulate arbitrary authority. The Age of the Holy Spirit is that of the society of Equals, free and fraternal among themselves, that of universal Peace, which the Pax romana has not been able to re-establish, and can no longer do so, because of its sinking into the temporal pretensions of the Church. (p 267) Henry Mottu was not wrong when he said that the Calabrian abbot had theorized “the secularization of the Holy Spirit”, but Joachim’s message goes far beyond this, establishing the future of the individual and social emancipation of Humanity and announcing a New World Order, and not only of the monastic Order charged with announcing it. (8)

Armed with this conceptual baggage, Joachim set about reinterpreting the canonical biblical texts and the monastic text of St. Augustine, which would ultimately be replaced by his own interpretation of the Apocalypse of the Apostle John the Evangelist, who would thus become the tutelary figure of the Order of Fiore founded by Joachim to herald the transition to the Third Age. In other words, while recreating the Pythagorean-Christian narrative better suited to the revolutionary transition he was announcing, he set himself the task of operationalizing his theory. He had already paid tribute to the Roman patrician and Pythagorean monastic reformer, St. Benedict, while adopting his motto “Ora et labora”; he now invents what is indeed a praxis – if you will, in the Gramscian sense of the term.

In so doing, he became the first modern inventor of what Giordano Bruno, who emulated Joachim’s concordances in astronomy, e.g. in his On composition (9), called the “monad“, a key concept later taken up by Spinoza, albeit with difficulty, to show the transition from natura naturans to the attributes of human understanding. This revolutionary dialectical concept was taken up again by Leibnitz, but typically by falsifying it – see La Monadologie, a text diplomatically written in French – then, likewise, by Hegel, but it was finally totally elucidated by the double dialectic of Nature and History enunciated by Marx-Engels (and which I have rid of several drosses added by others with my Overall Dialectic, including the Hegelian absurdity of the “unity of opposites”, which confuses distinct categories with opposites and thus destroys any scientific conception of dialectical becoming ; this theory set out in my Methodological Introduction cited in Note 6 below. )

The Joachimite subtends all the comments and analyses of the Joachim trinity, as well as its illustrations by the Schemas of concordances and the 7 Seals, but it is also enlightened by an ingenious Figure proposed by Joachim itself with a title that leaves no doubt on its nature of conceptual-theoretical foundation, to wit ” the Marble Causeway – or floor “. (p 157).

In this way, the Joachimite Trinitarian monad develops concretely in History. It constitutes what Vico would later call the Invariant Axis around which human historical becoming oscillates. This Trinitarian tension of becoming then makes it possible to define the principal characteristic of the various human Epochs, which will of course vary according to the increasingly accomplished progression of Nature towards socialization, or of the Father towards the increasingly accomplished Consciousness or Holy Spirit. And this is why Joachim can also illustrate this historical becoming with diagrams of Trees representing concordances, or with an ascending spiral, an image that will be taken up by Vico with his “ricorsi” and later by Nietzsche and all reactionaries with their “ascending returns”, albeit typically in reverse – see the Figure “Mistero della chiesa“, https://it.wikipedia.org/wiki/Liber_Figurarum .

The same goes for the history of human conflicts, between types of individuals, between peoples – the Hebrews, then the Christians, the peoples of Antiquity – or which agitate the Cities, i.e. societies with their social conflicts. The Seals, or conflicts, are then colored by an in-depth analysis of cognitive development, i.e. the 7 Intelligences, all of which have equal dignity among themselves and are equally necessary for a harmonious society, but whose dominance(s) will be marked by the Epoch in which they are expressed. Joachim thus developed a veritable cognitive science; for the sake of concordance, he will sometimes link the 7 intelligences to the 7 days of creation, or to Augustine. But staying away from astrology, he avoided planetary correspondences, let’s say alchemical ones.

On the other hand, his concern for concordance led him to further specify his scientific theory; Indeed, in his Pythagorean perspective, and well before Bernardino Telesio, who restored the primacy of sensations, he posited the complementarity of the 5 senses and the 7 intelligences, according to the principle that the Father precedes the Spirit, that animality precedes spirituality, that nature precedes consciousness, Joachim’s narrative is based on references to the 5, then 7, Hebrew tribes, to which, at the beginning of the Second Age, would correspond the first 5 churches – still linked to the Father and the Law – and to which would be added the 7 new churches of the East, born of a renewed Pythagorean-Christian universalist desire. Joachim is careful to emphasize that this historical development is universal, encompassing all other peoples, including the ancient ones. (See above) In the introduction, Potestà remarks that for Joachim Orpheus and Ulysses are types of Christ.

To specify the historical concordances, Joachim refines his diagram with a first representation of three circles, each symbolizing an Age, aligned here horizontally, side by side, without entanglement, each containing three small inner circles. Of course, this diagram is intended to illustrate the Trinity, but in its historical declination specific to each Age. There is no identical repetition, but rather a historical progression following the same Trinitarian – or dialectical – development. Thus, in the First Age, Ozia was already announcing Jesus, just as in the Second Age, St. Benedict, reformer of the monastic order, would herald the Third Age. Let’s quote Joachim to better grasp the agility of his dialectic in handling the manifestation of Trinitarian personalities or Figures in History: “Since it seems that in the third partition – in reference to the monadic scheme of the “Marble Causeway”, p 157, ndr – , which we have dealt with so far, he who signifies the Holy Spirit is prior to King David, who signifies Christ, it was necessary that in the fourth, Elijah, who signifies Christ, should be prior to Elisha, who is of the type of the Holy Spirit. And indeed, the history of the Book of Kings teaches that Elisha was an assistant to Elijah, as was Joshua to Moses.” (p 183)

Conceptual and theoretical rigor – and not god knows what difficulties and contradictions Potestà imagined – required Joachim to further specify how this Trinitarian spiral and its invariant monad are integrated into the general scheme of the Trinity embodied in the Three Ages: namely, that the Father – or Nature – is uncreated, that the Son – or organized society – is begotten by the Father, and that the Holy Spirit – or Consciousness – is begotten by both the Father and the Son, i.e., that the monad is permanently expressed on the existing natural and social basis according to context. Drawing on the Evangelist’s text, Joachim then introduces his scheme of Alpha and Omega. The Alpha is a triangle, the top angle of which is later sectioned off in the Psaltery to better express graphically that this angle representing the Father – or Nature – is uncreated, while it creates the other two angles, the Son and the Holy Spirit and their respective Ages.

In the Alpha scheme – contrary to what Potestà and many other academics say – Joachim is concerned, without the slightest contradiction, with the first phase of historical development, which he summarizes as the concordance of the generations of the First and Second Testaments. Joachim could not at this stage have wanted to integrate the Third Age into this scheme, since he was a vocal critic of Sibelius’, Arian’s and the Greeks’ conception of the Trinity – Filioque. The Alpha schema illustrates the uncreated Father begetting the Son. But we must also rigorously account for the Trinitarian becoming embodying the Holy Spirit and the Third Age, which is begotten by both Father and Son. Joachim then draws up the relationships between the first two – the 1st and 2nd Ages – and the second – the 3rd Age designated by the Omega – which brings the process to a close, expressing the fullness of Trinitarian historical expression with the Age of the general Emancipation of Humanity. Hence his basic choice: “I am the Alpha and the Omega”.

Later, following the same method of scientific reinterpretation, Joachim would propose a Figure in Three Intersecting Circles to represent this same conception of the monad incarnating historically, but according to the initial concept of an uncreated Father-Nature engendering the other two circles and their emanations or internal conflicts. The whole thing seems to foreshadow Venn diagrams (see Figure “Cerchi trinitari”), https://it.wikipedia.org/wiki/Liber_Figurarum ) This new presentation, which does not appear in the first four Books of the Concordia, has a precise aim, namely to rid the Trinitarian and scientific biblical conception of the many obscurantist ineptitudes of the Hebrew Tetragrammaton according to the presumed name of Yaweh. Joachim, sensitive to the damage created by such obscurantism, based on some sort of gematria that has nothing to do with the biblical texts themselves, co-opted the discussion in a scientific sense, that of the Trinitarian historical future set out in the Concordia and in all his work.

The persecution of the Order of Fiore initiated by Innocent III after Joachim’s death in March 1202 gave rise to a veritable obscurantist outpouring of various gematria, culminating in the Corpus Hermeticum, a forgery denounced from the outset by the Huguenot Isaac Causabon. In 1461, it was translated by Ficino, whom Lorenzo de’ Medici asked to interrupt his translation of Plato for this purpose, and was subsequently widely propagated, for example by the specialist in gematria, Pico Della Mirandola, who died young but was brought up from infancy in the Hebrew language. What better way to block the road to Science than with the delusion of gematria? According to Frances A. Yates (1964), who mistakenly refers to G. Bruno as a “magician”, the Trismegist narrative was an attempt to defuse the religious war by referring the parties to a common ancestor and corpus. But you can’t fight an exclusivist narrative with another narrative – only science can do that. Joachim, for his part, was not fooled, any more than Rabbi Scholem in the twentieth century, whose oral tradition was respectful of the scientific and historical method; on the subject of gematria, he simply asked: according to which, given that there are several proposed.

I have finally demystified this Pons asinorum. The Old Testament is an often incomplete and extra-dogmatic copy of earlier texts, Sumerian and others, such as the Epic of Gilgamesh, King Sargon – from which the mythical figure of Moses is partly derived etc. For its part, the Hammurabi Code was copied and betrayed by the Leviticus, since the former was careful to note that the brutal “eye for an eye” rule applied for the sake of justice, unless the parties managed to reach a less expeditious settlement among themselves, thus paving the way for social mediation, and so on. But Sumerian also used letters for numbers. Originally, we understand the efficiency of this system, and its role in conscious or unconscious etymological development. But transposing this to the Hebrew language or to other languages used in the writing of the Bible – including Greek, by integrating certain Pythagorean data by borrowing from Plato’s Academy – is tantamount to what Baruch Spinoza rightly called “the delirium of the rabbis”. As we’ve already said, Joachim, a scientific and rigorous mind if ever there was one, born in Calabria no less, was no fool. What’s more, the Church did not look kindly on astrology, at least not officially.

The development of the necessarily ever-present Trinitarian monad as an invariant axis or marble causeway, into 3 great Ages and 7 Seals or Epochs marked by conflict, is generally misunderstood, particularly by religiously-approved analysts and, worse still, by many academics. This is exacerbated by Joachim’s unprecedented use of charts and tables as both memory aids and didactic figures. This is also true of the Figures used as “types”, which have nothing to do with what a Max Weber would make of his “ideal types” (not to mention obscurantist Jungian “archetypes”), for they are, in fact, figures, individual or collective (peoples, groups, including monastic orders) who express through their personality the intellectual and material determinants provided by their particular Epochs and not merely a static social stratigraphy. They are themselves in the process of becoming, through their internal tension, which is what makes them so interesting. In the same way that Gramsci conceived of Individuals as “historical blocks”, Subjects in the grip of History, Roland Barthes spoke of “mille-feuilles”.

We’ll give just one example of this accredited and/or academic flaw here, that of the introduction written by Gian Luca Podestà to the Concordia published in 2022 by the International Center for Joachimite Studies in San Giovanni in Fiore. But this also applies to all the footnotes included, which are supposed to shed light on the text, both in this edition and in the others. Podestà, far from being an exception, doesn’t understand – or doesn’t want to understand – much of Joachim’s conceptual and theoretical contributions. He remains trapped in a simplistic interpretation of the Abbot’s calculations, whereas Joachim himself specifies that the numerical correspondence underlined by these concordance calculations is of little importance to his conceptual-theoretical meaning.

In his academic simplesse Podestà, professor of the history of Christianity at Milan’s Sacred Heart Catholic University, points out the abbot’s supposed incoherence with regard to the concordance of the Ages, particularly when considering the 3rd Age of the Spirit. Thus, Joachim would not be able to propose a Tree Figure incorporating the concordance of previous Ages with the Third Age (see Alpha and Omega above). The same difficulty would concern the concordance for the 7 Seals. In his view, Book IV magnifies this incoherence, focusing instead on defining the last two Seals, or conflicts of the Second Age, which are presumably dealing with the coming of the “Antichrist” which, in the traditional Catholic version, preludes the period of rest at the time of the 7th Seal and opens onto the 3rd Age; in so doing Joachim would be avoiding the task of predicting and specifying their concordances.

This is a complete misunderstanding of Joachim. In fact, Joachim proceeds as a good, rigorous scientist, just as Marx would later do when he laid the foundations for the transition to socialism and communism, without, of course specifying the concrete forms this would take. Since these transitions call into question the determinations of History in the light of the free decisions of Men, both Objects and Subjects of History, Joachim clearly leaves this question open. For him, the important thing is to demonstrate the necessary and ineluctable transition through Trinitarian becoming towards the 3rd Age of Equality, Liberty, brotherly love, tolerance and universal peace. The rest will be up to Men themselves, and what they make of the Trinitarian – let’s call it “dialectical” – tension they feel within themselves and in the conditions prevailing in their particular Epochs. Hence Joachim’s focuses on the 6th and 7th Seal – the conflicts seen as the prelude to the final transition that will complete the Trinitarian becoming. For him, what matters is the concrete and imminent transition rather than the point-by-point prediction of the future.

However, he doesn’t rule anything out, since the opening of the 3rd Age won’t immediately bring about its completed expression. Moreover, to drive the point home, in Book IV, Joachim deals very precisely with the need to create a New Monastic Order more in tune with the monastic mission linked to the Holy Spirit, as well as the question of Church-Empire relations. Here, Podestà brazenly betrays the text of the translation, which he comments on three major and emblematic occasions. Firstly, as we have just said, Potestà is mistaken about the concordances between the Second and Third Ages and the 6th and 7th Epochs of the Second Age in which Joachim lives; he makes Joachim into a millenarian who would announce the end of the world rather than the end of the present times and the transition to the Age of the Holy Spirit. Joachim would therefore be concerned about the arrival of the Antichrist.

He states: “The abbot’s announcement is intended to be operative: it is a matter of discerning and proclaiming the stages and direction of history, so that, knowing the logic of stroboscopic dynamism, Christians will be prepared to resist the ultimate tribulations and above all the very imminent attack of the son of perdition (the Antichrist par excellence) destined to immediately precede the terrestrial Sabbatical era”. (p 8) But the Concordia begins literally with this sentence: “Since the terrible signs and events described by the Gospel herald the coming ruin of this world’s history, which is precipitating and about to end, I do not think it vain, in view of the outcome of this work, to make explicit what divine providential design has consigned to me, albeit unworthy, concerning the end of times, to warn the faithful and awaken hearts sunk in the torpor of sleepers with a sound that is unusual to say the least . “ (p 26) (emphasis mine)

This malicious interpretation has its origins in the attempts at “Joachimite” recuperation made by the sections, particularly the Franciscans, most attached to the papacy. In the wake of Innocent III, they continued the theoretical-ideological purge carried out against Joachim and the Order of Fiore. The end of the world and the fear it would arouse would drive the flock into the arms of the Church, thus assuming its role as intermediary, reaffirmed in his Sentences by Peter Lombard, Innocent III’s master of quaternary theology. Joachim says quite the opposite from the very start of the Concordia, while taking care to appeal to the “chosen ones”, in my opinion the “Pythagorean initiates”, at the head of whom should be the pope-monk who is still supposed to know that the emancipating Spirit of the original Pythagorean-Christian narrative had to be re-established, reformulated and up-dated to achieve its goal, while increasingly premonitory conflicts were undermining the theological and social foundations of the Church. To give just one example, in 1189, shortly after the completion of Book IV, the people and plebs of Assisi stormed the city’s formidable fortress, the Rocca Maggiore, sowing fear in the dominant strata. This fear, quickly manipulated by the papacy and Cardinal Segni, gave rise to the Franciscan movement.

This is why Joachim, who does not deny St. Gregory or his Latin Passover, gives pride of place above all to the Apostle Paul, the most universalist and Roman, and to the Apostle John, the most knowledgeable in astronomy. Here, then, is what Joachim writes on the subject as early as the Prologue to the Concordia: “Holding therefore solely to what is written in the divine books, and retaining from them as authoritative only what is clear to us, we refute as peregrine and foreign the superfluous assertions about the birth and works of the Antichrist and about the end of the world which, taken as we have already said, from apocryphal pamphlets, are embraced by most naïve people.” ( p 34) At best, Potestà will be put in the category of the ingenuous. The fact remains that, far more than the Antichrist, Joachim is concerned by the announcement and imminent arrival of the Paraclete, the worldly Holy Spirit, and this in particular in the opening of the 7 Seals, as evidenced throughout his work and graphically in “The Marble Causeway” (p. 157).

The second concerns Joachim’s unprecedented accusations against the worldly Church, denounced in no uncertain terms as a “New Babylon”, an expression that would later flourish with all the social Joachimites and Protestant schools. The Lutherans, for example, attacked Indulgences head-on, as they symbolized the great venality and depravity of the “worldly” Church based in Rome, and the resulting subjugation of the Germanic people. In Book IV, Joachim denounces in all tones, and often in capital letters, the excesses of the Church and worldly monks and their temporal pretensions. In this instance, he writes: “(Peace) was again violated in the time of Pope Lucio and especially Pope Urban, when in the latter’s time the Church was oppressed beyond measure, beyond its strength. However, if on this occasion the Church lost some of her own freedom from the sons of the new Babylon, she can see it for herself, since she knows perfectly well what evils she suffers from.” (p 281) And Joachim clarifies what he means by “the sons of Babylon” from the point of view of the Concordia and its critics of the temporal Church: “Next, the Chaldeans and the sons of Babylon mean those who are not only carnal, but in truth those who deeply enjoy shedding human blood without feeling the slightest mercy, resembling in this the beasts and peoples who ignore God, so that their offenses go beyond any wild condition of peoples” (p 272)

Despite Joachim’s own text, Potestà, in his footnote 253, comments on the “syntagm” “sons of the new Babylon” (idem), asserting that the accusation of New Babylon concerns both “bad Christians” and “German rulers”, i.e. the Empire – which, incidentally, in the person of the Norman rulers and then of Frederick II, strongly supported Joachim and his reform. Frederick II, known as Stupor Mundi, was eager to follow in the footsteps of his predecessors, the Normans of Calabria and Sicily, the Altavilla – or Hauteville -, who were keen to unify their cosmopolitan, multi-religious kingdom without too much control from the Papacy! These rulers built numerous “palatial” churches, including the magnificent cultural syncretism of Palermo and Altamura in Puglia. In fact, the Normans literally forced the Pope to recognize their kingship.

This opposition between Church and Empire eventually led to the separation of the two domains, religious and public, via the opposition between Guelphs and Ghibellines, then between Whites and Blacks etc., struggles in which Dante took part and which Machiavelli brilliantly describes in his Florentine History, which impressed Marx. Going symbolically to the heart of the matter, Joachim noted: “Slavery is proper to black – not according to color, but according to pathology – charity, to white” (Sulla Vita e sulla Regola di san Benedetto, p 67). St. Francis’ reform of monastic co-optation under the aegis of the house of the Counts of Segni – which included pope Innocent III, Joachim’s sworn enemy and Cardinal Segni of Assisi, who instrumentalized Francis and his spiritual movement – was initiated during the plebeian unrest that led to the capture and partial demolition of the Rocca Maggiore, the formidable fortress atop the city.

The fear of the clergy and merchant bourgeoisie was great, and they consequently invented the manipulated legend of the Poverello supporting at arm’s length a Church ready to fall to the ground, an image that Giotto sacralized in a famous fresco. Francis was never appointed head of the order he founded, as the papacy and Segni were suspicious of his “authenticity” in defending the poor. The Order of Fiore soon realized this, and gained a great deal of support in this new order that had been invented against it, and which eventually led to a split between the Friars Minor and the Conventuals. The situation subsequently degenerated with the creation of other minor orders, such as the Capuchins, which were completely transformed into proverbial “low clergy”.

We have already mentioned that Innocent III, a disciple of Peter Lombard, was the sworn enemy of Joachim and his Order. He launched a veritable ideological and theoretical cleansing campaign against Joachim, culminating in the condemnation at the Fourth Lateran Council in 1215 of an alleged early opuscule by the Abbot on the Trinity, which would have included the critics against Peter Lombard’s quaternary Trinity. Peter Lombard’s venal theses on quaternity, which assumed that there could be no salvation without the intermediary of the Church, triumphed. In fact, if we consider the reasons behind the condemnation of this presumed youthful opuscule, we realize that the whole is to be found in a very elaborate way in the Ten-string Psaltery and indeed in all Joachim’s major works. In reality, Joachim had written with the permission and support of the three popes preceding Pope Segni. Innocent III could therefore not openly condemn him. But pressure had been exerted on the Order of Fiore even before Joachim’s death. In his Testament, Joachim took care to protect his Order by declaring his submission to the Church and by submitting his work to its scrutiny. Similarly, the attempt to suppress the Order by reintegrating it into the Cistercian Order, which Joachim had left, was not immediately successful, as the rule prohibited the merger of a more rigorous order into a less rigorous one.

Despite all kinds of vicissitudes and more or less open persecution, the Order of Fiore maintained a certain autonomy for decades. In 1214, the original abbey at Jure Vetere, which heralded the arrival of the 3rd Age, was destroyed by a fire, which I consider suspicious, and this in the context of the manipulation of certain monks who protested against the too rigorous cold “in frigid Sila” in order to force the move down to the plain. Joachim’s faithful successor, Matteo, first rebuilt Jure Vetere, then was forced to partially retreat and rebuild the abbey at San Giovanni in Fiore, a locality close by that belonged to the Fiore estate but symbolically dedicated to St. John the Baptist, i.e. to the one who heralded the 2nd Age of Christ! Quite a symbolic retreat. This didn’t stop Abbot Matteo from opening other abbeys and barns, and spreading his founder’s work far and wide. Matteo enjoyed the enthusiastic support of Emperor Frederick the Second, who confirmed the Order of Fiore in all its possessions.

Persecution intensified again at the Anagni meeting in 1254-55. The context had become more tense. Joachim’s work had filtered down to the Franciscans and many others, including in France, where Gerard de Brogo San-Donnino’s Introduction to the Eternal Gospel – in fact, to Concordia – was burned on the Parvis de Notre Dame, in Paris. What was to become the Inquisition had its roots here. The fact remains that Joachim’s work circulated widely, as European history and peasant and religious revolts demonstrate, from movements claiming to be Christian Rosicrucians, to Jean Hus and Böhme and so many others, including Müntzer commented on by Marx-Engels in The Peasants’ War of 1525, right up to the French Revolution and beyond, including the Chinese Taiping, see: http://rivincitasociale.altervista.org/short-notes-joachim-of-fiore-pythagorean-presented-at-the-conference-organized-by-the-gunesh-cultural-association-august-27-2016 

Podestà’s third falsehood, despite the text of the translation whose introduction he signs, relates more specifically to Empire-Church relations, or temporal and spiritual power. He brazenly betrays Joachim’s text in relation to a supposed concordance of views – dare I use the expression … – between the Calabrian Abbot and Innocent III, Joachim’s bitter enemy, disciple of Peter Lombard and now pope, concerning the King-Judge or Temporal-Spiritual concordance. Innocent III never relied on Joachim to defend this nonsense, since Joachim said the exact opposite and Innocent III was his worst enemy. It was a vulgar papal manipulation, a typical inversion of meaning.

The error is serious, for Joachim had already proposed a double lineage in the Old Testament, that of the Kings and that of the Judges, reflecting the Trinitarian tension, with the Judges becoming the order of monks abstracted from temporal power. The Abbot of Fiore was elected by his monks. And that’s why Joachim makes Jesus a figure who increasingly gives way to the Apostle of the Gentiles – “delle genti” – and his universal message, both the King descended from David according to the genealogy invented in the New Testament to embed the Pythagorean-Christic narrative in Hebrew culture, and the Judge descended from Moses. In this way, Joachim prefigures, in the Age of the Son, St. Benedict’s new announcement of the monastic role, paving the way for the 3rd Age of emancipation with the Order of Fiore. Note that this internal chronology and genealogy, which anchors Christ in the Old Testament and its promises, is central to Joachim’s conception of concordances, which simply continue the Pythagorean work of origin, updating it according to the future of human emancipation.

In Book IV of the Concordia, Joachim harshly attacks the Cistercians, including Geoffroi d’Auxerre, whose main claim to fame was that he had been one of Bernard de Clairvaux’s scribes. In the eyes of the Calabrian abbot, they were confusing the role of spiritual heralds of monastic orders with that of regimenters of Christendom and, in so doing, had succumbed to worldliness, transforming property for collective use into property for private use, while aiming for political and worldly grandeur.

From his principled critique of the Cistercians in Book IV – preceded by Joachim’s “Interpretazione dei canestri di fichi” against G. d’Auxerre – Joachim draws the conclusion that the drift away from the monastic mission of heralding the libertarian egalitarian 3rd Age is so far advanced that no internal reform of the Cistercian Order to which he belonged no longer seems possible. As a result, Book IV, completed in 1187, is also the announcement of Joachim’s break-up and of the creation of the Order of Fiore en Sila, with the powerful support of the Altavillas and all the Normans, then of the Swabian-Norman Imperial House, reconfirmed by Frederick II. This heralded the march towards a secular state, with an increasingly marked and ecumenical separation of the temporal from the spiritual.

As usual, Joachim gets to the heart of the matter. He shows how, according to tradition – fantastical as everyone knows today – Emperor Constantine offered temporal power to Pope Sylvester, who, aware of the monastic mission – dare we say “Pythagorean-Christian” in Joachimite terms – of the Church and the Papacy, refused. Etymologically, ecclesia = community.

The return to the mission of monastic orders implies the reform not only of the Papacy and the Church, but also of society as a whole, a reform that the Calabrian abbot announces as inevitable and imminent. He sets the parameters with clarity: apart from late Christian falsifications, he returns to the universal, anti-exclusivist message of the Apostle Paul and stresses the importance of Luke’s Act of the Apostles, which affirms equality in deed among the first Christian communities, erasing within them the social differences between masters and slaves to pool wealth so as to enable “each to receive according to his need.” But Joachim was well aware of the difference between social organization and the organization of a small community. As the man who wrote a laudatory analysis of the Rule of St. Benedict, he knows the importance of work and the organization of production and distribution. It was Joachim of Fiore who laid down the transitional principle of “from each according to his ability, to each according to his work”, and then generalized the rule of the revised Acts of the Apostles for the fully emancipated social order: “from each according to his ability, to each according to his needs”, see below.

In the New Monastic and Social Order illustrated in Table XII (see http://rivincitasociale.altervista.org/short-notes-joachim-of-fiore-pythagorean-presented-at-the-conference-organized-by-the-gunesh-cultural-association-august-27-2016 ) – Joachim sets up the material and intellectual conditions – ethico-political we would say today – for the realization of this New Order. The abbey domain of Fiore belonged to the Norman royal and then imperial domain, and was therefore inalienable. Possession was vested in perpetuity in the Abbey of Fiore. All monks and other people living in the vast territory of the abbey on the Sila Altopiano were entitled to the fruits of their labor, after paying the abbey’s operating fees. In so doing, the Calabrian abbot had invented a revolutionary concept: joint inalienable ownership – empire/abbey – going hand in hand with joint possession in terms of land development and individual ownership of the wealth produced. In terms of management and use, the sacred/public opposition was erased for the first time.

Thus, all private property in the Abbey’s territory at least since – and even before – 1500 with its ecclesiastical-feudal transformation into a University or City ceded to sponsors, is abusive. Here’s an example of these abuses, and of the Order of Fiore’s efforts to combat if not curb them: “In December 1722, the Abbey’s bailiff, the notary Santo De Marco, went to Cosenza to testify against the claims of secular ecclesiastics and the archiepiscopal curia of Cosenza itself, who had brought their flocks into the Abbey’s territories without paying anything in bond and ignoring warnings, given the violation of the Abbey’s rights. The Bailiff proceeded to seize the animals, but the Royal Audience, at the request of Cosenza’s ecclesiastical authorities, ordered him to release the seized animals. In his statement, De Marco accuses the Audience officials of ignorance, as they failed to realize that the violators of the abbey’s rights were undermining “imperial jurisprudence”, referring the Fiore foundation back to the initiative of the State, which the royal officials were obliged to protect against the dithering and interference of ecclesiastical power.” The Bailiff was referring to the granting of the Fiore Order’s rights over the Domaine of Fiore, which was reconfirmed by Emperor Frederick II. (Note the still sadly present permanence in our country, and in Calabria , of these systemic abuses of authority supported by this type of illegality, all tainted with arrogant “ignorance” as my namesake used to say, but capillary and invasive of the institutions, police leaders and judges included, to the benefit of the abuses of the notables, their camarilla and other mafias. It’s a veritable hold-up of democracy – socially diffuse and normalized  P2, to boot – aimed to enforce a police-mafia control of the territory).

These violations were always recognized as such, at least legally, until the final expropriation carried out by Christian Democracy and its allies in the post WWII era – when Paolo Cinanni discovered too late the Joachimite background to the inhabitants’ staunch defense of collective ownership/possession of the Abbey lands. Among the first commanditarians  – appointed directly by the Vatican – was Cardinal Giulio Antonio Santori, the Inquisitor who contributed to the condemnations of G. Bruno and T. Campanella. As we can see, the desire for control and occultation initiated by Innocent III intensified as the Catholic Church accelerated towards the Council of Trent.

In fact, we find this theoretical-practical innovation of Joachim’s in all the conflicts that followed his death in 1202. And, in a particular way, in the communist conception of Gerrard Winstanley, the Diggers and the Levellers before their military defeat at Burford in 1649. This is very different from the English “Commons”, the manorial lands over which residents had restricted access leading to constant conflicts with lords and other possessors, as the English “communist” precursor so aptly demonstrates. (10) Or the accompanying nonsense of the monetarist neoliberalism invented in the West after Reagan’s defeat of Unesco – and its late 70’s attempt to establish a new world order for communications and telecommunications – namely “common goods” in place of public goods supplied by public enterprises. This neo-liberal alternative has the « advantage » of not undermining the perpetuation of private property, including of natural monopolies which should logically be returned to the public sector, nor the accumulation of capital, nor its interpretation of global warming in place of environmental protection and of the implementation of Ecomarxism.

Likewise, William Blake will attempt in his own way to reformulate a vast proto-Biblical narrative to update Winstanley’s project in the wake of Thomas Paine and the French Revolution and of A New System; or an analysis of ancient mythology – 1774 – by Jacob Bryant in line with Charles-Franҫois Dupuis’ Abrégé de l’origine de tous les cultes 1742-1809. (https://fr.wikisource.org/wiki/Abr%C3%A9g%C3%A9_de_l%E2%80%99origine_de_tous_les_cultes ). In this, in addition to a graphic and artistic power on a par with a Michelangelo, he demonstrates a refined understanding of the use of myths such as emerges, among others, from a careful reading of Joachim and Vico.

Joachim’s reputation and works were known from the outset to England’s Norman rulers and their Cistercians monks. Indeed, Richard the Lionheart, passing through Messina in September 1190, before embarking for the Holy Land, was keen to question Joachim about the future of his crusade – Philip Augustus accompanied him but, hearing more clearly Joachim’s assessment that it would fail, decided to return to France as soon as possible. We know what Joachim thought of temporal power, for whom the true Temple was the human conscience; this conviction was reinforced by Saladin’s capture of Jerusalem in 1187. ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_C%C5%93ur_de_Lion )

What’s more, the Cistercian abbot Adam de Perseigne and the English chronicler and Cistercian abbot Ralph de Coggeshall had met him in Rome in 1195. In his Chronicon, completed in 1208, Ralph summarized what he had learned from Joachim himself. (See Pasquale Lopetrone, “Gioacchino raccontato da Radulphi de Coggeshall” Corriere della Sila, 5 giugno 2023, p 10) We also know that G. Bruno made a notable visit to London, which prompted him to write his Cena delle ceneri. In addition to his biting irony at the “pedanterie e asinate ” of the literati of the time, in this dialogue he demonstrates a thorough knowledge of his subject, including that of the Pythagorean astronomer Filolao, a contemporary and friend of the Master of Crotone, and one who already knew that neither the Earth or the Sun were the center of our galaxy. In addition, Blake, who worked closely with publishers, often claimed to have a facility for foreign languages, and was obviously well-informed.

It should be stressed that Joachim was the object of the first inquisition and the first modern ideological-theoretical cleansing before the Inquisition, which arose – for the same reasons – in the wake of the Council of Trent. With his Trinitarian theory, he had roundly condemned the quaternary doctrine of Peter Lombard, who was attempting to salvage the Church’s role as intermediary in the salvation of Christians in the afterlife. Joachim saw the salvation of all humanity, not just Christians, as the manifestation of Consciousness in History.

It so happened that, after the three popes who had supported Joachim’s theoretical efforts, Innocent III, Peter Lombard’s disciple, became pope. This ushered in an era of repression aimed at erasing Joachim’s work, culminating in the Dominican and Jesuitical Inquisitions. This process was accompanied by the usual manipulations: right from the start, several falsifiers claimed that Joachim had announced the creation of the Dominican order – pace G. Bruno! – and of the Jesuits – pace, Bruno, Campanella and Galileo etc. – an announcement that would be pictorially illustrated by the two monks in black habits painted in St. Mark’s in Venice!!!!

We’ve already seen, ironically thanks to Potestà, how Innocent III tried to manipulate the dual Kings-Judges lineage to the benefit of his temporal power by instrumentalizing Joachim’s Concordia. The result was tragic: Jure Vetere was burnt down; the Abbey of Jure Vetere, announcing the 3rd Age – under the aegis of St. John the Evangelist – was regressed to San Giovanni in Fiore under the aegis of St. John the Baptist, thus even before the announcement of the 2nd Age (!); and a whimsical little work, no doubt invented for the needs of the cause, was condemned. In fact, as said above, it was most likely the Ten-string Psaltery, an important work that Innocent III and the Curia could not openly condemn.

Indeed, we have seen that the Trinitarian dialectic lies at the heart of Joachim’s work and reform. However, as it happens, his works had been approved and supported by three successive popes and prudently placed under the protection of the Church by Joachim himself in his Testament; they could not therefore be attacked head-on without undermining papal legitimacy. Unfortunately for these reactionary forgers, Matteo, the abbot who succeeded Joachim, remained faithful to the message and circulated it widely. What’s more, apart from Frederick II, he had powerful supporters in the Church, including Luca Campano, bishop of Cosenza, who had been Joachim’s scribe when the abbot initiated the writing of his major works. Above all, the monastic rule forbade monks to regress and join a less rigorous monastic order. Pope Innocent III’s attempt to reintegrate the Order of Fiore into the Cistercian order from which it had fled was not entirely successful. As a result, popes from Innocent III onwards began to violate the territorial and legal prerogatives of the property-possession of the Fiore Estate. The usurpations began. They accelerated when, after the commissioning of Ludovico de Santangelo from Valencia – 1500 – followed by Rota and many others, an ecclesiastical feudal order was imposed, transforming the abbey estate into a “Università” or City. In this complete demolition of Joachim’s work and emancipatory message, it should come as no surprise that one of the first sponsors was none other than Cardinal Julio Antonio Santori, the same Cardinal who, from the height of the Inquisition, had G. Bruno and T. Campanella condemned.

Of course, the modern epilogue, although not the end of this “story”, is found in the fierce struggles for agrarian reform and the defense of the “usi civici”, which in Sila were true “communist goods” in the etymological sense of the term, in particular on the Sila Altopiano in the area of Fiore. This has been the case since the beginning of these usurpations. The struggle resumed with a vengeance when the Neapolitan Revolution of 1799, featuring the young and brilliant French Republican General Championnet and the great brotherhood of Neapolitan reformers, heirs of Vico and many others, who put the Republic back in the spotlight lending priority to the agrarian reform. This reform was taken up by Joseph Bonaparte and by Joachim Murat on the basis of the pioneering work of Zurlo, in particular with regard to the domain of Fiore.

In modern times, we end up with the betrayal of the Christian Democrats and their allies who endorsed, like the Fascists before them, the expropriations of abbey lands, which however were inalienable in Sila. The agrarian reform only concerned the worst abandoned lands, and even then, when the Opera Sila distributed the plots under popular pressure, it designed them so small that they could not be anything other than a additional resource for a workforce destined to become proletarian labour force destined to serve the industrial developments in the North of the country. At the same time, as is made clear by the analyses of the great Calabrian communist theoretician Paolo Cinanni (11), during its 1949 Venice Conference, the Christian Democracy Party theorized the complete submission to the Marshall Plan and the mass emigration of Italian labor abroad; this came in the wake of the exclusion of the Communists from the government in 1947, including Minister Fausto Gullo who had been responsible for the Agrarian reform. “Learn a foreign language” dared to advise the President of the Republic while legitimizing this bleeding of the vital forces of the Nation. Italy thus very quickly lost more than 2 million of its fellow citizens.

This recipe for socio-economic development continues even more vigorously today since, following the 2007-2008 crisis, Italy lost more than 5 million citizens who emigrated outside the country, taking with them their work force and the value of their educational training and professional knowhow as demonstrated by Cinanni. With his proverbial honesty, Cinanni also shows the analytical errors made by the PCI in relation to the failed agrarian reform in the Mezzogiorno. He adds, lucidly, that in the 60s and 70s, the internal immigration of southern labour forces also led to the decline in the vitality of the local sections of the Communist Party and the allied forces. Calabria, more than any other regions of the country, is today paying the price, having become a land of unprecedented mass unemployment – 39-40% occupancy rate at best – a land of corruption, mafia, and betrayal of constitutional rights and duties in the first place by the regional but above all national guaranteeing bodies. (12)

We can see that Joachim’s message is more relevant than ever before. Let us add that the theory of salvation or human emancipation through historical Trinitarian becoming excludes all guilt-inducing prose focused on sins, so dear to all the high priests and their lower clergy and others servi in camera. If he condemns adultery, Joachim only condemns luxurious immodesty and makes it a reason for divorce; but this condemnation applies to everyone. Divorce is therefore seen as a measure to ensure transparency and peace. Joachim is in favor of the commensurability of the penalty with the fault. In this sense, it will inspire Dante’s Inferno. He writes: “Yet the similarity between the sin and the manifestation of the punishment testifies that they were punished with a penalty which, though very severe, was nevertheless just. Indeed, if they had gone too far because of a natural desire for women, or if they had committed the sin of adultery under the influence of passion, the chastisement of fire might have sufficed, so that, in accordance with their fault, they experienced a rather simple torture.” (p 47) On the other hand, the monk Joachim, who values the celibacy of monks, considers “crimes against nature” an abomination, adding the pestilence of sulfur to the fire. Ultimately, it’s all about being faithful to one’s oaths. The rest, logically speaking, is a matter of the historical future of individual and collective emancipation.

In the same way Joachim, a monk by choice, will specify in his work the conditions for becoming one, but he will not impose any obligation to anyone, he simply demands that those who can no longer respect their vows, including that of chastity, abandon the monk’s garments. In the Concordia he also condemns these worldly monks, including the Cistercians, who only have the garments to claim being monks. Boccaccio will remember this. And likewise, drawing inspiration from Pythagoras and the Academy of Plato, he will appeal to women, who would like to emancipate themselves and contribute to the general emancipation, to join his Order in order to avoid the “slavery of marriage”. . Joachim writes on this subject: “We see a wife and we say: she is a slave; and we can say it without being wrong of their sons: those of the slave are born from the flesh, those of the free woman from the virtue of the promise (…) In fact, is a slave anyone who does not have control of his own body. (Book V, cap 1, quoted in Gioacchino da Fiore, “il calavrese abate Gioacchino di spirito profetico dotato, La Provincia di Cosenza, 1997, p 158)

It will remain for History to reconcile in the Third Age, through emancipation and free love, the monastic vocation and the reproduction of the Species. Although Joachim will often use the metaphor of Sara and Elisabeth or the sterile woman and her slave on this subject, childbirth does not exclude anything from the point of view of spiritual development. Catholicism today is much more dogmatic and regressive than it was in the Middle Ages. On the other hand, his attack against the excesses of the Church and the worldly monastic orders, against the New Babylon, is severe and precise. It will leave traces. Dante, who knew at least the Concordia and the Liber figurarum, was inspired by it when he virulently denounced usury, and in particularly as it was practiced by the Church (see: “La “tendenza comunista” nella Divina Commedia”, di Daniele Burgio – Massimo Leoni – Roberto Sidoli * in https://www.marx21.it/cultura/la-tendenza-comunista-nella-divina-commedia/ ) The social Joachimites will take up Joachim’s accusations, as will all the reformers coming after them, including Luther and Münzter. The latter claimed to be specifically inspired by the Calabrian abbot and quickly became a figurehead of the people, one who will be cruelly sacrificed by the Princes allied with Luther, during the Peasants’ war in Germany, 1525, a significant event which will earn us an important analysis by Marx-Engels as well as striking drawings by Albert Dürer. (See: https://www.marxists.org/english/marx/works/1850/00/fe1850.htm )

We easily see the modernity of Joachim’s message, the Trinitarian becoming of human emancipation will in effect eliminate the sins and the sense of guilt of the historical subjects instead of being fostered to ensure their domination. Francesco Maria Piave, Verdi’s librettist for Rigoletto, will remember Joachim who often repeats in the Concordia: “there is no love without freedom.” Marx will take up this perspective by theorizing free love, a concept often misunderstood in the current society of mediocrity and consumerist servitude aggravated by its bourgeois psychology-psychoanalysis. (I tried to take up the theory by emphasizing spaces of freedom in my essay “Marriage, civil unions and institutionalization of morals” by relying on my criticism of Freudian charlatanism and that of bourgeois psychology in all its forms. In the first case, see the Pink Part of my old experimental site www.la-commune-paraclet.com  and for my definitive critique of Freudianism and other associated bourgeois charlatanism my Pour Marx, contre le nihilisme, in particular the Second Part. This Second part is also translated in English in the same link, in the section Livres-books, Idem.)

3) Summary of the 4 Books of Concordia.

3a ) The analytical and theoretical levels of Concordia.

Let us now move on to the succinct and more bookish summary of the  four Books of the Concordia, 2022. We will, however, highlight the orderly development of conceptual and theoretical reflection staged by Joachim in his systematic organization of the concordances in the biblical narrative. We will see that the presentation is impeccable, without contradictions contrary to what Potestà claims. This is because the diagrams presented by Joachim do not claim to refer to a simplistic point-by-point concordance but to different analytical and theoretical levels of dialectical development. Moreover, in the Prologue Joachim took care to warn against an overly academic and simplistic understanding: “The fullness of the concordances, which are discussed in this work, are contained in spaces of time and indications of well-defined events, included in the same numerical report, provided you understand it spiritually; because this number, which enjoys such consideration in the divine books, is the key and the door of this book, and it is on it that the entire argumentation of our in-depth treatment also depends. Indeed, the number, due to the depth of the mystery, requires that we take into account many elements to approach it; and once you have approached it, you discover many mysteries that had remained hidden” (p 35)

Likewise: “It should also be known that concord must not be sought in its entirety, but only according to what is the clearest and most obvious; and not according to the course of stories but according to something particular. (…) Concord should only be assigned to things that are properly relevant. For as the person of the Son is like the person of the Father, and yet one thing is the Father’s, another thing is the Son’s, so the New Testament is like the Old Testament and yet the propriety of the Old Testament is different, just like the New. (…) We must not demand the resemblance of harmony where it is not, but where it is. » (pp 226-227). Joachim will specify his theoretical method by showing how the unveiling of the Seals only occurs at the moment when this is historically possible through the confluence of historical types and the intelligences linked to them.

Marx will not say anything else by showing the unveiling of the Law of value made historically possible by the capitalist Mode of production which finally dissociates human labor, “coldly” “liberated” by capitalist exploitation, from variables linked to social status; in this way he demonstrates that slavery had prevented Aristotle from seeing that the measurement of the exchange value of a bed and a tripod by a common meter, therefore that of two different but commensurable commodities with each other since they are exchanged, was none other than the value of labor power, the universal equivalent. Money is only a general equivalent while each commodity constitutes a particular equivalent, both of which must be defined according to the universal equivalent.

All “concretes in thought”, or universal concepts, once revealed through History, follow the same double historical and logical evolution which the Scientific Method ends up – thanks to Kant – systematizing in the dialectic of investigation and of exposition which goes much further than the simple passage from the particular to the general which characterizes both Aristotle and bourgeois sociology. Of course, the fact of revealing the “concrete in thought” does not necessarily mean that all the theory relating to it is also revealed: this was dramatically demonstrated by the nonsense poured out on Marx’s theory of the value of labor power before my contributions and despite the efforts of the great Marxist epistemologist and methodologist Louis Althusser. I note that the concealment of my contributions is the cause of the continuous flow of the same nonsense, especially among Academic Marxologists, including recently Maximilien Rubel for the edition of Marx in La Pléiade and Micheal Heinrich who temporarily collaborated on the edition of MEGA. This is a blatant violation of scientific methodology and ethics. (I refer here to my Methodological Introduction and my Synopsis of Marxist Political Economy freely accessible in the Livres-Books section of www.la-commune-paraclet.com .) This is how Joachim expresses the theory in the Psaltery, although he equally emphasizes that becoming always follows the same laws, including for other peoples and pre-Christian peoples: “In the first place, the same degrees – of intellect – must be indicated according to history and according to the concord of the three States in the three States themselves, although we can only indicate them in the first and the second according to the concordance, but in no way yet in the third , since we have not yet reached the day and hour when the Jewish people will be converted to God” (p 134)

On several occasions in his work, and in particular in the Psaltery, Joachim explains that numbers must be understood in a spiritual way, that is to say as heuristic instruments in modern parlance, something also necessary because of the fluctuation of the texts according to the copyists. However, Joachim insists on the fact that in interpreting these data according to the knowledge of the moment, we must never “correct” the texts because, as the Psaltery concretely demonstrates, they refer to the “perfect” figures of Pythagoras. The key example to illustrate this method is that of 70 and 72, the years of captivity in Babylon or the number of disciples that Christ sent to preach throughout the world. Once the “mystery” has been solved, everyone understands that 70 refers to 72, i.e. the degrees of the exterior angles of the pentagram, whereas: 72 x 5 = 360 degrees, i.e. the circle used to describe the starry vault and to calculate the astronomical cycles including the Great Year of Plato, namely the Precession of the Equinoxes, since 1 degree of arc in 72 years multiplied by 360 equals 25,920 years. (13)

In the Prologue Joachim bluntly announces his social-monastic reforming intention which he has been mulling over for years, from his first essay dating from 1176 entitled Genealogia degli antichi santi padri to the simultaneous beginnings of the writing of his three major works which he will continue to elaborate until the end of his life. The chronicle tells that after leaving the Arab-Norman Court of Roger II in Palermo, the most opulent and sophisticated in Europe at that time, he went to “Syria”. On his return from what appears to have been a study trip, he first thought of becoming a preacher in Calabria. Noticed by the bishop, whom his knowledge had surprised, he undertook to become a monk at the abbey of Corazzo then in decline. He then spent a year and a half in the Cistercian abbey of Casamari. According to the Psalterium decem cordarum – 1184-1201 – during this stay, in an emblematic way at Pentecost, when he strongly doubted the usefulness of his monastic choice, he had a “revelation” on the meaning of the Trinitarian mystery and above all on the right way to convey it to the people. All his work will bear the trace of it, as much the Expositio in Apocalypsim – 1183-1200ca – as the Concordia Novi ac Veteris Testamenti – 1183-1196 – as well as the Psalterium. When he finished writing Book IV of the Concordia at Petralata, he was ready to retire to the Sila Altopiano, to Jure Vetere, literally “The Ancient Law”, therefore Pythagorean, to found there his new monastic order of Fiore whose mission was to announce the near transition to the 3rd Age of human emancipation.

In the Prologue Joachim consciously poses as the one to whom, like Elisha or Christ, falls the duty to announce an epochal transition: the transition to the Third Age of human emancipation, thanks to the examination of concordances between the “First” and the “Second” Testament – Potestà rightly notes that he sometimes uses these terms rather than “Old” and “New” p 12 – in the light of the Trinitarian dialectic. He relies on his dynamic interpretation of the “wheels”, or better, according to Joachim, of the “Chariot” of Ezekiel rather than on the symbolic and static concordances with simple value as examples, a method that was current until him.

This is not trivial and send us back to my astronomical-Pythagorean interpretation. The wheels or the chariot of Ezekiel refer to the celestial vault organized around the four main constellations of the Tretramorph which maintains a stable relationship between them so that they allow it to be organized taking into account the other stars and the planets, the latter seeming erratic to the observer. In the Figure “The chariot or wheels of Ezekiel” graphically presented in the Liber figurarum (See Il Cocchio divino di Ezechiele: la ruota bella ruota in https://it.wikipedia.org/wiki/Liber_Figurarum  ), it is clear that there is nothing anthropomorphic in Joachim, and it is not a question of a wheel within a wheel but rather of the 4 wheels of the Chariot which, by remaining in close relationship with each other, create a sort of ” fixed” point which allows us to organize celestial space and understand the movement of the starry sky. The chariot is sometimes described in the Bible as the throne of gods supported by the 4 most important angels in the hierarchy, the Ophanim, or as the celestial City, or Jerusalem.

The Figure of Joachim leaves no doubt, especially if we take into account my previous clarifications, including the comment on the Pythagorean numbers in my August 2016 essay which are at the heart of the Psaltery; but since it is obvious that Joachim knew the Hebrew language, one must also take into account the correct translation of the Hebrew words which are unfortunately anthropomorphized or otherwise mistranslated – in effect, the wheels move together, in tandem, in the sky, they are not not fitted into a larger wheel. See Ezekiel’s Wheels Explained – Morning Cup of Context. https://www.youtube.com/watch?v=1EPeMotXpXk. As for the correspondence between the two Testaments responding to each other, Joachim finds it in “the mutual contemplation of the two cherubim” described by Ezekiel. The History of Trinitarian development is concretely inscribed in the unfolding of astronomical time. Joachim writes: “Having carefully examined the wheels of Ezekiel, we have convincingly shown the great concordance which exists between them, and we have endeavored to establish what the contemplation of the two cherubim meant in the mutual concordance of the two testaments: for our faith, if defended by worthy witnesses to the truth, cannot be weakened by any error.” (p33)

If he refuted on several occasions to be a “prophet, claiming only to be endowed with “spiritual intelligence”, he claims here a similarity with Jeremiah, Ezekiel and Isaiah for his “call to arms”: Since the signs and the terrible events described in the Gospel announce the imminent ruin of the history of this world, which precipitates being about to end, I do not consider at all that it is useless, as regards the result of the work, to manifest what the divine providential plan delivered to me, to me unworthy, concerning the end of times (…) It is therefore up to us to predict the wars; it is up to you to rush promptly to arms. It is up to us to climb to the lookout post on the mountain and give the signal in sight of the enemies; it is up to you, having heard the signal, to flee to safer places. (pp 29 and 31.) We know that Joachim will substitute whenever he can the Universalist Apostle of Tarsus for Jesus, but how can we not recognize the voice of the Son who announced himself an Epochal transition “Do not believe that I have come to bring peace on Earth; I have not come to bring peace, but a sword.” (Matthew, 10:34) As Mao Zedong wrote about the transition to general emancipation, equality, freedom, love, tolerance and universal peace, “the revolution is not a gala dinner.”

By calling for mobilization to announce and prepare the passage to a better temporal and spiritual world, Joachim indicates the method and the end. The method is that of historical analysis, here of the harmony between the Old and New Testaments, but without ignoring the “extra-biblical” stories – Orpheus and Ulysses as types of Christ – or “semi-biblical” (p 11 ) according to the development of the Trinitarian mystery in order to open the way to the Third Age of human emancipation, “…until, as the Apostle says, “we have all arrived at the perfect man, at the measure of the fullness of the Age of Christ”’’.  (p. 34). By re-elaborating on the Act of the Apostles, Joachim determines that this plenitude must be concretely made possible by the rule: “From each according to his abilities, to each according to his work” to then arrive at the rule established in the Act of the Apostles : “From each according to his abilities, to each according to his needs”. Marx will also pose as a theoretical and practical goal “the recovery of Man by himself” through an egalitarian change in the material conditions of existence, which include social institutions as well as the conceptual and spiritual levels, that is to say the psychological level in the modern sense, in order to allow the human being to put an end to his alienation, religious  – i.e. secularism –, political – i.e. democracy – and human – i.e. equality/communist freedom. (See the “Triptych of Emancipation” in the Holy Family including the Jewish Question, https://www.marxists.org/francais/marx/works/1844/09/kmfe18440900.htm )

Joachim often repeats this fundamental dialectical principle, for example again in Book IV: “Nevertheless for men what is spiritual does not come first, but what is animal, and only then what is spiritual.’’ (p 302) The fact remains that by retiring to Sila to found his new monastic order, Joachim had from the start and until the end of his life the eager and powerful support of the Norman Court and then of the Swabian-Norman Imperial Court. The Domain of Fiore, a royal and then an imperial property, which was ceded to the new order of the same name by the successors of Roger II, was very extensive and very rich. This endowment which was reconfirmed by several others and by Germanic Emperor Frederick II necessarily had a political purpose. In 1130, Roger II had forced the pope or anti-pope Anacletus II to recognize him as King of Calabria, Sicily and Puglia, while the other pope Innocent II “was supported by Bernard of Clairvaux and all the European states” ( v. https://en.wikipedia.org/wiki/Roger_II_(king_of_Sicily) )

Indeed, the Cistercians were very close to the Normans of England and the French monarchy. The new southern kingdom was very beautifully cosmopolitan, comprising diverse peoples and beliefs, heirs of the Enotres and the Bruzis, ancient Greeks and Romans, Arberèches of Albanian origin and Greek-Catholic rite, as well as more recent Greeks who had fled the iconoclastic persecutions of certain Byzantine emperors from the 7th to the 9th Century starting with Leo III in 730. Their exodus was such that the numerous Basilian monastic communities were designated as the New Thebaid, in reference to the original Egyptian monasticism. And, of course, to this mosaic of people must be added the Arabs, particularly in Sicily, where they transmitted to the new Norman leaders their high culture, nourished by the translation of ancient texts, which will provoke the First Renaissance. The work of Joachim is undoubtedly the advanced expression of this cultural-scientific regeneration in the West.

Joachim’s Pythagorean-Christ work also had the stated aim of unifying the Kingdom in its ecumenical-scientific spirituality and of modernizing it politically against the archaisms of usual ecclesial narrative, including the contradiction between the temporal and the spiritual that characterized the papacy, archaisms which no longer corresponded to the demands of the times.

3b ) Father, Son and Holy Spirit, bondage, discipline and freedom.

Joachim writes: “The Father indeed imposes the labor of the law, because it is fear; the Son imposes the fatigue of discipline, because he is wisdom; the Holy Spirit shows freedom, because it is love. For where fear reigns, bondage reigns; where magisterium and discipline reign, love and freedom reign. Nevertheless, since there is only one will and the work is three, freedom has been given to men by the Father, as father, and by the Son because he is brother, vice-versa. versa the servitude of good action was imposed by the Holy Spirit, because He too is fear and wisdom” (p 127) He adds “Where the Holy Spirit is, there reigns freedom” (Idem)

Joachim posits the Trinitarian dialectic as the invariant axis around which historical development will be organized. The un-begotten Father begets the Son while the Father and the Son beget the Holy Spirit, or conscience. The Age of the Father refers to Authority and obedience, to the society of spouses but equally, what I am the first to note, to the “flesh”, or, in reality, to Nature. (p. 270 et seq.). We can therefore affirm without fear of committing an anachronism that the modern dialectical conception begins here, combining the Dialectics of Nature – the Father –, the Dialectics of Society or History – the Son – both conjugated according to the Epochs – Ages and Seals or conflicts – by the Consciousness of the Subjects – Holy Spirit. To my great wonder Joachim had anticipated my Methodological Introduction!

Joachim confronts the double question of pre-biblical peoples and the double biblical lineage, that of the Kings representing the Father, the flesh and therefore Nature, and that of the Judges representing the Holy Spirit, the conscience that monastic orders are supposed to carry. On page 176 he writes “But the woman’s uterus is fertile because of the abundance of eggs.” Because Joachim is a fine scholar, he is aware that medicine, like architecture, served as a refuge for the Pythagoreans in their retreat into the underground since the violent destruction of their School in Crotone around 450 BC. J.C. Note that Jure Vetere also innovated in the field of architecture by reinterpreting the Golden Ratio in the light of new Arab-Norman mathematical knowledge in Palermo which made it possible to build higher and brighter spaces. The levels of Nature, History and Thought were always understood as distinct but complementary levels, which is also evidenced by the – Pythagorean – Academy of Plato who, like his master Socrates, was initiated in Calabria and Sicily … At Joachim’s time, the Salernitan School of Medicine was the most advanced and famous in the Western world and also used figures and diagrams according to the method implemented by Joachim. (see https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_de_m%C3%A9decine_de_Salerne)

The discussion will focus, in Book IV, on the criticism of the worldly drift of the Church and monastic orders, including the Cistercians, who regressed towards a venal materiality through their temporal pretension. According to the Trinitarian syllogistic dialectic, Christ becomes the point of conjunction of the two lineages, king and judge, but only to preside over his historical overcoming since the Holy Spirit, the Consciousness, is for All. This is why we can affirm that not only does Joachim stage a true dialectic, but that he does so at the highest level, distinguishing between the natural level, the historical-social level and the conceptual-theoretical level.

Incidentally, to understand the methodological greatness of Joachim, it is not useless to compare the very widespread diagram of the 4 elements – fire, air, water, earth – which Isidore of Seville will take up in his own way, much influenced by astrology, with the figure of the 4 large stars and their constellations which form the Tetramorph – and give us the zodiacal symbols specific to the 4 Gospels. We can better understand the fierce opposition of the Fathers of the Church against the inclusion of other “gospels”. We also know that the 7 planets will be associated with these alchemical – pre-chemical – characters and that Joachim will allegorically link them to the 7 intelligences, but according to a more scientific way of thinking which inaugurates a true cognitive science. The Schema of Isidore of Seville is very present in the Salerno medical school and can be admired in the magnificent Giardino della Minerva in Salerno.

For his part, Joachim perfectly differentiates between the natural domain – rerum natura from the Pythagoreans to Lucretius to Isidore and Salerno – and the historical and social domain since their ontologies and methodologies are necessarily different. We know that Giambattista Vico will demonstrate this fundamental difference in his Scienza Nuova which establishes History and social sciences as scientific subjects in their own right. And, in fact, Vico’s phobia against rational scientists who denigrate History, very precisely reflects Joachim’s harsh criticisms against the logic of the scholastic schools, which follow a literal logic far removed from the ontological bases of reflection, therefore from the Pythagorean dialectic, even if he nevertheless grants an ethical motivation to Abelard. Scholastics remain entangled in Aristotelian categories and static oppositions without being able to differentiate between distincts and opposites, one of the bases of logical reflection. He thus sharply criticizes Descartes for his denigrating claim according to which historians can only know as much about History as his own servant… With his human tolerance and his typical understanding of the tensions arising in the thinking of honest but uninformed people, Joachim also criticized Valdo de Lyon for his attachment to the letter of the Old Testament which he had translated at his own expense in order to be able to read it personally and which led this rich merchant to criticize the Catholic Church.

Here is the Diagram of Isidore of Seville, author of a De Natura rerum, on the 4 elements (see: https://www.christies.com/en/lot/lot-5662535):

At this link you will find the Diagram of Joachim on the Tetramorph taken in the version of the wheels of the chariot of Ezekiel: See Il Cocchio divino di Ezechiele: la ruota bella ruota in https://it.wikipedia.org/wiki/Liber_Figurarum

The dialectical transition between Nature, Society and the increasingly perfect affirmation of Consciousness is therefore the key to the Joachimite Trinitarian monad. Joachim repeats this with insistence, relying on the universalist Apostle Paul and on the Act of the Apostles in particular, by opposing earthly and spiritual realities, the Letter and the Spirit, the Flesh and the Spirit, the Old Testament or the Age of the Father being associated with the state of Nature. At the beginning of Book I of the Concordia, he affirms in reference to the events – or tribulations – described by the Old Testament: “… I saw fit to bring them together in this first book, not according to the spirit, but according to the letter, and to allude to them rather than writing them in detail; and therefore, according to this principle, let not what is spiritual come first, but what is material, and then what is spiritual, so that the pious childhood will first be taught according to the letter, and then follow the mystical intelligence specific to the elders. » (p 38) or even at the very beginning of Book II quoting the Apostle Paul: « The first man drawn from the earth, says the Apostle, is terrestrial, the second, drawn from heaven, is celestial. The earthly man is the earthly men, and the heavenly man is the heavenly men” (i.e. the First and Second Testaments and the three Ages). He continues: “When we were children, we spoke like children, we understood like children, we reasoned like children, but when we became adults, we gave up what is childish”. (p 59) We see better why he will attach such importance to the 7 intelligences and to their historical development which allows the opening of the Seals. G. Vico will do the same but he will develop this intellectual maturation both on the general historical level, the Scienza Nuova, as well as on the personal level, the two being strictly linked, as his Autobiography demonstrates.

He adds: “The natural man, as Paul always says, does not understand the things of the Spirit of God. For him, these are nonsense that he cannot understand, since they must be evaluated spiritually (…) “At this stage, a Jew could perhaps say to me: “I am not the earthly man who, like we know, sinned in paradise, but I obey Moses, whom I know as a just and holy man, a very just man and a friend of God. But what can I say, if by their hardness of heart, since they were still earthly, he still allowed them for a certain time many things which are not proper to the saints, he allowed them things not heavenly but earthly, temporary and not eternal?” (pp 60-61)

Or even in Book III, to make yourself understood by going back to pre-testamentary ancient history, thus by posing a universal human perspective and underlining the similarity between the -calendar- passage from the Moon to the Sun, which is part of the Latin universalist lineage of Paul in Saint-Gregory – in particular the problematic of Easter and that of Saturday or even the 7th era of “rest” or the fullness of the “Perfect Man”, socially and individually fulfilled: “Mark the word and take note of the mystery!” All eloquence belongs to the Word, all spiritual understanding to the Spirit. So one comes first, the other after. First there was the lawgiver Moses, educated in the knowledge of the Egyptians, then came Joshua (…) Paul came first, very happy in his preaching in Asia, then John came (…) you why? Because the Word came first, the Spirit followed him.” (p180). Existence precedes consciousness.

The Age of the Son refers to the clerics. The social hierarchy is reorganized on the principle of fraternal Christian example rather than obedience to the Father, still close to the state of nature and brute force. In the Second Age, tensions will arise when the religious hierarchy deviates from its magisterium. The social hierarchy is then organized in the Third Age around freedom, human equality and love, or fraternity, by practicing tolerance with a view to universal peace.

3c) The plan of Concord: Books I, II, III and IV.

The Prologue announces the end of present times and the transition to a new age of emancipation. After passing through the Age of the Father, then of the Son corresponding to the two Testaments, here comes the Age of the Holy Spirit or of individual and collective consciousness. Joachim humbly claims his role in this announcement, though he will often claim to have nothing of a prophet but merely to be endowed with the “spiritual intelligence” destined to become widespread. It anchors the historical and social future of Humanity which it intends to demonstrate, in the astronomical tradition of the biblical texts, particularly the First and Second Testaments brought into concordance through the wheels of Ezekiel and the two cherubim which respond to each other, as well as in reference to the Apocalypse of Saint John which allows us to specify “conflicts” and “tribulations” or, in modern parlance, class struggle. The Trinitarian dialectic will thus develop during the 3 Ages.

Book I: Joachim establishes the basic chronology of the Old Testament, the Age of the Father, according to its Trinitarian progression which will inevitably lead to its transcending in the Age of the Son. In other words, it consolidates its initial testamentary narration by specifying the temporality and the driving force of internal developments. The Trinitarian future, understood as a syllogism of human emancipation in History, will manifest itself through the progression of consciousness or human intelligence; in the light of social conflicts, this will lead to the successive opening of the 7 Seals and the overcoming in a new Age of Humanity.

This choice leads Joachim to concentrate on the concordances in the Christian biblical world but it is clear that the historical future is the same for everyone. Potestà rightly writes in his Introduction “In this perspective, characters like Orpheus and Ulysses are considered types of Christ” (p 11). Joachim explains: “And if the intention was to catalog the events of the nations, it is absolutely necessary to immediately abandon the work undertaken. Nor do I believe myself fit for such an enterprise, for which the learned priest Orosius has collected an entire book, so that it may not remain hidden from posterity. Our task is rather to review quickly, in this first book, the events of the Old Testament and to lay the foundations of this work, so that the informed reader can learn what concordance to look for in the New, when he remembers reading similar things in the Old Testament. For, as the Apostle says, all these things happened as an example, and they were written for our instruction, for us who are at the end of the ages.” (p 48) Biblical narratives, understood as Socratic “true or noble lies”, must now give way to the logic of Trinitarian becoming.

Book II explains how to understand “concordance”. The numbers and series of generations must be respected but without obscuring the Trinitarian process by giving too much importance to a few possible deviations. After all, says the author, the chronicles are not complete and copyists can make mistakes. On this basis, Joachim sets about drawing up the series of generations for the two Testaments. If in the first Age the figure of the Father dictates the dominant logic, it nevertheless does not exclude the manifestation of the Trinitarian becoming towards emancipation which will lead to overcoming in the Age of the Son. Joachim therefore draws up his concordant series by placing them in a vast, inevitable historical process because, he says, “And these things will happen; whether the world likes it or not, they will happen!” (p. 40)

The Trinitarian becoming is nothing other than the syllogism of emancipation. The major premise calls for – engenders – the minor premise and both lead to an inescapable conclusion. This is why Joachim distinguishes so rigorously his Trinitarian conception, according to which the Father is not begotten but begets the Son, the two in turn begetting the Holy Spirit, from those of Sibelius, Arian or even the conception Greek, namely that of the Filioque. “Sabelius wanted to expose this problem but his boat ran aground on the reefs. And Arian, while trying to avoid this danger, ends up in deep mud. In fact Sabelius says that God is one person, but by his will he is now the Father, now the Son, now the Holy Spirit. Arian, disapproving of this, says that they are three persons, but distinct – and it is blasphemy to pretend so – in their essence and their majesty.” (Psaltery, p 11) As for the Greeks, the Father alone engenders both the Son and the Holy Spirit, thus suppressing the Trinitarian syllogistic becoming.

To clearly fix these historical phases and their internal dynamism, Joachim gives as a temporal unit a generation of 30 years and shows how intelligence according to the flesh – or animality and nature – differs from intelligence according to the spirit. (It will be necessary to verify to what extent the choice of a generation of 30 years corresponds to the approximate cycle of Saturn.) This leads him to give two series in the Old Testament, that of Kings corresponding to the Father and that of Judges corresponding to the Son. The Second Age inaugurated by the Son unites in Christ the King – the genealogy goes back to David according to the Pythagorean cultural anchoring maneuver used in the Gospels – and the Judge, but this union is intended to go beyond it since the Holy Spirit, anchored in the nature and society from which it proceeds, will establish the dominance of spiritual intelligence.

To better establish this general Trinitarian development Joachim offers successive illustrations making it possible to clarify the general theory. The first concerns the Alpha and Omega diagrams, the second concerns the Historical Tree, the third introduces the Three circles of the 3 Ages aligned horizontally each containing within it three smaller circles to indicate the Trinitarian unity which moves the whole. Thanks to these elucidations Joachim can then return to the Omega Diagram without, of course, claiming to complete it, since it refers to the 3rd Age still to come.

In the Concordia there does not yet appear the Joachimite attempt to logically reformulate the Hebrew Tetragram in the perspective of the Trinitarian becoming which will give its famous Figure known as the “three Ages” of concatenated circles. (see https://fr.wikipedia.org/wiki/Joachim_de_Flore ) It rather and emblematically offers a reference to the Greek alphabet Alpha and Omega: “The first definition – namely the Father-Son concordance, ndr – is indicated by the letter A, which is a triangular letter, the second by the letter ω, in which a line is drawn in the middle of two lines” (p 81). In the Psaltery Joachim will truncate the angle at the top of the letter Alpha to indicate graphically that the Father – or Nature – is not begotten. Joachim thus establishes the Trinitarian becoming as a process of coexistence and dominance according to the Ages. He writes: “Thus since the persons of the divinity are three, co-eternal among themselves and co-equal, according to what relates to the resemblance of the same persons it is important to remember that the first state of Adam goes up to Christ, the second of King Uzziah until the present and the third of the blessed Benedict until the end of this world” (p 81) And so it is with the other two people in the concordances of Diagram A.

This process of coexistence and dominance is essential. Joachim sets out to illustrate it by other means, including the basic graphic of the Historical Tree given on page 101. The common stock Father-Adam-Jacob, then Ozia already expressing the Trinity which will lead to Christ and to Benoit according to the lineage that we cited above because it embodies the main axis of the passage from one Age to Another. But in the historical development of concordances the expression of other types of persons does not disappear. To give a modern example, the capitalist mode of production establishes the dominance of the extraction of surplus value through the structural intensification or productivity of the labor force marshalling the use of machines and the organization of work. But productivity does not eliminate the role of working time which characterized pre-capitalist societies – absolute surplus value – nor conjonctural intensification of work or relative surplus value. These forms coexist but under the dominance of one of them. With the socialist-communist mode of production, the dominance of productivity will give way to social surplus value, since the surplus value will no longer be accumulated by the private owners but instead it will be collectively reinvested optimally by democratic planning, giving priority to social and individual essential means. Something capitalism cannot do.

This reasoning applies to the possible dominance and coexistence of Modes of Production. There is a whole literature on the comparative analysis of modes of production, starting with Marx’s analysis of ancient, slavery, feudal and even socialist modes of production, but it is unfortunately forgotten and neglected today because of the brainless hegemony of marginalism, especially speculative, which, by falsifying human psychological evolution – the Ages and the Seals of Joachim! – would like to claim that the Marginalist “acquisitive mind” is a perennial ontological given that prevails diachronically and synchronically. Even the German historian school with Gustav Schmoller did not take this seriously, a subjective meter being unable to quantify the “calculation of joys and sorrows” proposed by Menger et al.

However, by abusing university and cultural selection, the Austrian School succeeds in imposing this inept doxa of the “God market”, that is to say the hegemony of the parasite-exploiter whom Marx depicts as the « man with the purse » in Capital, Book I. The latest version of this deception takes the form of the anti-Rousseau and anti-Marx “indigenous critique” of ethnology and social sciences, for example that of David Graeber, who died young. It is hard to understand how people with even minimal training can take this formless gibberish seriously.

Hence, Joachim graphically expresses the idea by three large circles aligned next to each other, each containing three small internal circles, the internal Trinitarian becoming. (p 130) He does the same for the double series of Fathers and Judges: the 12 patriarchs representing the figure of the Father, the 12 tribal chiefs that of the Son and the 12 chiefs of Israel the Holy Spirit; to which respond for the Second Age the 12 apostles before Jesus representing the Father, the same 12 after becoming apostles representing the figure of the Son and the 12 churches – the 5 plus the 7 created in Ephesus by the universalist apostle Paul. We will see that in Book 3 this will be exposed very specifically in “the marble causeway” as a “monad” to use the term that G. Bruno will give to this dialectical pulsating heart that will be taken up later, in their own way, by Spinoza – natura naturans – and Marx – the dialectic of historical materialism and the Labor law of the value. It was eventually reversed by the Rosicrucian Leibnitz and then, following him, by Hegel.

We now understand better why Joachim, respectful of numbers and series, is not dogmatic to the point of allowing literal reasoning to interfere with the concrete dialectical expression of becoming in History. Especially when it comes to updating a dominant “narrative” without attacking it head on. In Book 3, he will add the variable of intelligences to better account for “conflicts”.

Arrived at this point, Joachim can return to conclude this great fresco of historical becoming on the Omega Scheme, which concludes the process by the opening to the Third Age. Of course, contrary to what Potestà expected, who sees a contradiction in it, Joachim does not seek to predict or establish a precise concordance materializing the 3 persons in this third Age since this constitutes the conclusion of the Trinitarian syllogism. Of course, the Trinity does not disappear, as indicated by the three small circles internal to the circle of the Third Age, but here the Trinitarian-dialectic tension disappears and this union – in effect, the “contradictory identity” of the individual and collective historical Subject according to my correction of the Hegelian absurdity of the “unity of opposites” – gives the fullness of Man as an individually and socially free and emancipated being. It is all about the “contradictory identity” of the Subject, individual and collective, which actively combines within itself the Dialectic of Nature and the Dialectic of History.

Joachim had moreover announced this finality of the historical development by quoting in the Prologue the universalist Paul: “And a little further on “Go Daniel, for the words are written and sealed until the established time”. And if this be so, it is clear that it is not given to one alone to know everything, but that this is conceded to each one and to the other separately, according to the measure of the Spirit, until that, as the Apostle says, “we all come to the perfect man at the end of the fullness of the Age of Christ.” (p 34) However, the establishment of the Third Age does not exclude conflicts before reaching fullness. Also, the monks announce and prepare the Third Age, which does not exclude worldly backsliding like those that Joachim reproaches the Cistercians.

The Marxists and Maoists will draw the same conclusions, Mao finding and paraphrasing the expression of Saint Matthew: “they wave the red flag to betray the red flag”. In short, the transition will not be easy, but the important thing will be – Book 4 – to specify as best as possible the opening of the 6th and 7th Seals – or Epochs – leading to the inauguration of the Third Age. What Joachim feels he can say with certainty is that the New – monastic – Social Order will go through a phase of preparation for equality according to the principle “from each according to his abilities, to each according to his work” and then to apply the rule of the Act of the Apostles “from each according to his abilities, to each according to his needs.

Book III sets out the theory of the 7 Seals in more detail and summarizes it in the graph of the “Marble Causeway”, the Trinitarian dialectical monad. Already in Book I, Joachim had given an overview of these 7 historical Epochs or “conflicts” and their concordances in the first two Ages. It is based on the Apocalypse of Saint John, that is to say on the Apostle most aware of astronomy and of the conflicting development of the times who responds and specifies more precisely the few elements provided by Ezekiel and Daniel. We are then very far from the static narration of Saint-Augustine in his City of God. The salvation of Man takes place in historical development in a conflicting manner according to the Trinitarian tension.

Joachim had taken care to specify his conceptual method of concordances, for example on page 35 of the Prologue concerning the spiritual meaning of “numbers” – see above – but he had taken care to specify the method in Book II: We specifically define concord as a resemblance of equal proportion between the New and the Old Testament. By saying equal, we refer more to the number than to the value: namely when person and person, order and order, conflict and conflict look at each other with reciprocal glances by virtue of a certain resemblance, like Abram and Zacariah, Sarah and Elizabeth, Isaac and John the Baptist, Jacob and the man Jesus Christ, the 12 patriarchs and apostles of the same number, and the like.” (p 68)

The analysis of the 7 Seals, which is based on the 5 senses, and their opening thus refer to the expression of the 7 typical forms of intelligence – topological, allegorical, contemplative, anagogic etc. – at different levels, from person to person, from people to people, from State to State. This dialectical development is summarized by the (monadic) graphic of the “marble causeway” which specifies for the 7 Seals – or “tribulations” – the correspondences graphically summarized in the Tree of the 3 historical Ages. In both cases the Trinitarian dialectic is given from the beginning – monad – and then develops according to the precise level of analysis, Age or Epochs – or Seals.

Here too, there can be no question for Joachim of giving graphically the details of the Epochs in the Third Age. He does not claim to be either a seer or a prophet. What is more particularly important to him is to specify as well as possible, by analyzing so to speak “the spirit of the times” and its individual and collective materializations, the end of the 6th Seal and the probable pace of the 7th and last Seal of the Second Age in which he lives. And this leads him to situate the passage to the Third Age around 1260. In the stabilized count of the 42 generations of 30 years per Age, Joachim places the beginning of the 41st generation in 1200-1201, so that the presumed end of the 42nd would happen in 1260. We have already seen that despite the Catholic millenarian recovery to which Potestà still succumbs in the Introduction, Joachim does not believe in the coming of any Antichrist before the “Sabbath” or « rest » but he foresees final tribulations without equal in the History of all those who will oppose the announcement and the Advent of the Third Age, which is quite different from an Augustinian day of rest or from the Christian “salvation” according to Peter Lombard, one strictly subjected to the ecclesial hierarchy.

He specifies: “And I say it clearly: indeed, the time is near in which these things must come to pass; but only the Lord himself knows the day and hour. However, based on the construction of the concord, I retain that a peace compared to these evils is conceded until the end of the year 1200 of the incarnation of the Lord; from this moment on, so that these things do not happen unexpectedly, I must always consider the times and moments. There will then be a great tribulation, such as has never been verified since the beginning of the world, as it clearly results from the book of Revelation from the opening of the 6th seal…” (p. 221-222) And again: “In the Church in truth the forty-first generation will begin during the year 1201 of the incarnation of the Lord.” (p291). And again: “In the Church, the forty-second generation will begin in the year and the hour which God knows. And during this generation, following the conclusion of the general tribulation followed by the careful separation of the wheat from the chaff, there will arise from Babylon a new guide, namely a new universal pontiff of the New Jerusalem, that is -saying of the holy mother Church, in reference to which it is written in the Apocalypse “I saw an angel coming out from the east, and who had the seal of the living God, and with him the rest of those who had been oppressed.” (p 293-294).

Joachim, a monk, then placed himself in the lineage of Saint-Benedict, founder of the Latin monastic order, from whom he was inspired to write the Rule of the Order of Flora. “Ora et labora” We know that the end of the writing of Book IV of the Concordia corresponds with his departure to Sila, to lay the foundation of the mother house of the Order of Fiore in Jure Vetere, entrusted with the announcement of the Third Age, the ‘Age of emancipation, tolerance and general peace.

Book IV offers the conclusion by recalling the double process of the Trinitarian march of the Ages and the conflicts – the openings of the Seals – particularly for the 6th and 7th era. This is in no way a repetition. While the Prologue and Book I had announced the stakes of Concordia and exposed the method, Book IV exposes the conflicts marking the transition to the Third Age by specifying more concretely and directly the present conflicts, those which it had already provided for in Book III for the 41st generation, his own, and for the 42nd. For it is the destiny of the Church or, better, of the Community which is at stake. He thus denounces the Church in its tendency to become the New Babylon (“figli della Nuova Babylonia”, p 287) as well Cistercians who become worldly and who, as his attack on Geoffroy d’Auxerre makes clear, misunderstand contemporary issues, in particular the opposition between temporal power and spiritual power.

These attacks, let us call them “ethico-political”, to borrow an expression from Gramsci, retain all their “breath” today, they still speak intimately to the souls of contemporaries. We know that G. Vico, taken up by Paul Lafargue, had shown that the etymology of the term “soul” was “breath”, that is to say Life leading to the development of instinct – the 5 senses of Joachim – and to the blossoming of Intelligence and its 7 forms intended to lead to common spiritual emancipation. Conscience, said, according to Plato, the Pythagorean Socrates, makes the difference between Ethical Good and utilitarian Good.

For Joachim, the monks, including the Cistercians to whom he still belonged, have the mission of announcing the Holy Spirit and preparing its advent. Their mission should not be to defend the absurd temporal claims of the popes. However, he says, they transform “Gold into blackened lead ” (284) thus denying their historical spiritual mission. These less misguided “do not access the altar through God, but through men, and certainly not out of consideration for divine gains, but to obtain a temporal gift. And, in fact, he does not seek to take care of the flock, but of themselves, nor to BREASTFEED THEIR CHILDREN but rather to dominate the plebs. ” (p 285) And again: “But even those LITTLE ONES whose milk was taken away CALL FOR BREAD AND NO ONE IS FOUND TO BREAK IT FOR THEM; in fact, some, understanding that they are poorly versed in the canonical Scriptures, look for someone who could enlighten them and find no one, because everyone is looking for their own interest rather than that of Jesus Christ. ” (p 285) namely, that of the Community.

Joachim will even go so far as to recall his version of Constantine’s donation: the emperor having offered Pope Sylvester temporal power, the latter refused it as not being in conformity with the humbly spiritual mission of the papacy. Here too we wonder how Podestà, professor at the Catholic University of Milan, manages to miss the explicit meaning of the text of Joachim that he claims to introduce, since he simply claims that the accusation of New Babylon is directed against the emperor ! We know that Innocent III and the papist “Joachimites”, quickly taking the form of dogmatic Conventual Franciscans, went so far as to claim that Frederick II was the Antichrist predicted – according to them and according to Potestà – by Joachim himself! Innocent III – and Potestà after him – even sought to accredit the thesis according to which the pope, like Joachim’s Christ, would unite in himself the two lines of Kings and Judges!!! In agreement with Peter Lombard, there would therefore no longer be any egalitarian and emancipatory overcoming or transcendence possible.

However, we understand better why, according to Potestà, speaking euphemistically, Joachim declares that he is engaging in “a concerned assessment of the Church of his time”. (p 22) Finished the writing of Book IV of the Concordia Joachim was ready to go up to Sila to implement his great project of spiritual and social reform by founding the monastery of Jure Vetere (in open Pythagorean reference to the Ancient Law.) In Calabrian, “jure” means flower just like the Italian term “fiore”. The ancient surname of the royal domain ceded to Joachim for the founding of the Order of Flora is “Fiore” and dates back to Roman times. A tenacious local legend has it that Joachim founded his monastery in the mountains in Jure Vetere when oxen stopped at this precise location. The origin of this fable, which in effect occults the Pythagorean origin of Jure Vetere, comes from the tradition of the ancient Greeks who proceeded in this way to found their new colonies, seeing in it the good auspices of the gods. The oxen then ended up as holocaust or burnt offering. (14) Calabria was once the prosperous Magna Grecia.

However, through these critical and unvarnished developments, Joachim seizes the opportunity not only to criticize the Church and the monastic Orders, which were in full worldly and temporal drift, but to specify the main characteristics necessarily arising from the culmination of the Trinitarian syllogism of human emancipation in the Third Age, namely freedom, equality through collective property and private possession, love – or fraternity –, tolerance and universal peace.

This is why he founded his own monastic Order, more rigorously spiritual than that of the Cistercians. Irony of History, all the malevolence of the popes since Innocent III has not succeeded in erasing the message of Joachim and of Jure Vetere, the first Abbey of Fiore, whose ruins are today in a state of indecent abandonment due to regional and local negligence. Let us repeat that Innocent III was the faithful disciple of Peter Lombard, the Sorbonne theorist – followed  later by Bonaventure and Saint Thomas – of the biblical quaternity refuted by Joachim, according to which there could be no salvation for peoples outside of submission to the church hierarchy. Even at the Council of Anagni – 1254-55 – Joachim could not be attacked head-on because he had written on the order and with the support of three successive popes. Furthermore, as we have already said, the attempt to merge the Order of Fiore into the Cistercian Order after the death of Joachim in March 1202 came up against the rule according to which a monastic order could not regress towards a less rigorous rule.

Fiore thus retained a certain autonomy, and remained faithful to its founding Abbot as demonstrated by the Antiphon and by the lamp which burned for a long time in the crypt of the abbey that was rebuilt at San Giovanni in Fiore after Jure Vetere had been burned in murky yet un-clarified  circumstances in 1214 and that certain monks had rebelled under the pretext that the location of Jure Vetere was located in the “frigid Sila”. Concerning this Antiphon: “… an investigation by Gennaro Sanfelice from Cosenza on May 1, 1680 testified to an immemorial cult and a ritual dating back to the 13th century. (…) It emerges with clarity that the Antiphon of Vespers heard and read by the supreme poet inspired the dantesque verses (Paradise, XII, 139-141)” (Gioacchino da Fiore “il calavrese abate Gioacchino di spirito profetico dotto”, La Provincia di Cosenza, N. 604, 10/12/1997, p 119)

The withdrawal to San Giovanni in Fiore placed under the patronage of Saint John the Baptist, therefore even before the announcement of the Second Age, was worthy of Innocent III and the new Curia; one thing leading to another, this inevitably led to the creation of the ‘Inquisition with its myriad of crimes against Men and against the Spirit. Ratzinger, head of the modern inquisition, the Congregation of the Faith, was consistent with the regressive and renegade Church since Joachim, and with Bonaventure. But this maneuver had little success. Joachim’s successor, Abbot Matteo, was a faithful among the faithful, he succeeded in making his Order prosper and in disseminating Joachim’s books and message. As far as Tuscany – as witnessed by Dante and the socially-minded Joachimites – and far beyond. Frederick II also reconfirmed all his possessions. (See the 2 volumes of the fundamental book by Romano Napolitano S. Giovanni in Fiore, monastica e civica, 1981)

This story of emancipation, enlightened by Joachim and taken up by many others, including Karl Marx, continues its inevitable path, despite ups and downs. The battles for Italian agrarian reform, relaunched by the Neapolitan Revolution of 1799, and then again after the First and Second World Wars – Paolo Cinanni and the defense of the “usi civici” after 1943, etc. – clearly shows that the message of the Calabrian Abbot, endowed with a prophetic spirit according to Dante, had continued to fuel the battles and resistance of the inhabitants of San Giovanni in Fiore and Sila. Paolo Cinanni, with his intellectual acuity and probity, regretted the fact that he and his comrades, who knew little of the deep history of Sila Altopiano at the beginning of their struggles, had not relied on this deeply rooted collective consciousness faced with the usurpations by notables of abbey lands formerly owned and worked in common, according to a principle that G Winstanley subsequently rediscovered and which is fundamentally different from modern Anglo-Saxon or ecological “common goods”, which do not claim to call into question neither private ownership, nor the organization of work, nor the common management of the allocation of the fruits of labor.

I have already commented on Table XII of Liber figurarum concerning the New Monastic and Social Order. (See: “Short notes on Joachim of Fiore, Pythagorean presented at the conference organized by the Gunesh cultural association”, August 27, 2016, in http://rivincitasociale.altervista.org/short-notes-joachim-of-fiore-pythagorean-presented-at-the-conference-organized-by-the-gunesh-cultural-association-august-27-2016 ) Let us underline that the ownership of the immense domain of Fiore on the Sila Altopiano was royal-imperial and that it was ceded to the Order of Fiore while remaining a State domain. As a result, this property was legally inalienable, which fueled peasant and citizen struggles over time and as abusive occupations multiplied with the support of the popes since Innocent III. In the Order of Fiore, property was commonly held in member abbeys and workers had the right to enjoy possession and in particular the fruit of their labor. They were actually known in ancient legal texts as “communists” in the etymological sense of the term, a reality that will affect many reformers in the Middle Ages and long after, including Gerrard Winstanley in England, not to mention modern socialists and communists, without forgetting the Chinese Taiping. (15)

In his work, and especially in the Concordia, Joachim lays down the key principles of his new egalitarian – “communist” – order of the Third Age of general human emancipation, principles that remain fundamental today. He had taken up the motto of Saint Benedict “Ora et labora”. Inspired by the Act of the Apostles, he sets the ideal: “From each according to his abilities, to each according to his needs” and, to ensure the transition period “From each according to his abilities, to each according to his work”.

Here is how Joachim expresses it: “And therefore, (the first 5 abbeys of the enriched Cistercian order) as the patriarchs of the people (the 5 original tribes) enjoyed seeing their families prosper, so they enjoyed possession of sheep and breeding flocks; yet all these things – which do not pertain so much to the exalted condition of the free person, but rather to the despised condition of the slave – cannot remain in such a condition for long. It is absolutely necessary that there be a true resemblance to the apostolic life, according to which one did not acquire possession of an earthly heredity, but rather sold it, as it is written: “All who had houses and fields sold them and gathered the earnings of what they sold and laid them at the feet of the apostles. We then divided between the individuals, according to the needs of each…” (p 309)

In his treatise On the Life and Rule of Saint Benedict, which he used to conceive the Rule – today inexplicably lost – of his new Order of Fiore, Joachim warns against the corruption and extortion that invade the Church: Similarly, care should be taken that the hairs of the carnal nature do not damage them, namely the parents whom they love carnally and to whom they extend the goods of the Church intended for the poor” (p 67) He adds: “But if this is so, why then do some abbots not wish to be considered fathers but rather as bosses, why do they not want to be loved but feared, regardless of what is written: he does not is there no fear in charity, because perfect charity drives out fear? They therefore love those who by their hunts provide them with food, they preach obedience to them, as if it were no better to seek poverty in freedom of spirit than to worry about greed, so that with the pretext of obedience, or again as if it were not necessary to require of a monk interior obedience more than that exterior, and the fruits of justice more than treasures.”» (idem p 65)

Obviously, the Calabrian Abbot was well endowed with a “prophetic spirit”! And Joachim concludes with this powerful image: “On the contrary, using an example in this regard: what do those who rest their hopes in such things do with the sentence issued by the Savior: if a blind leads a blind, both will fall into the grave.” idem p 65. In Italian the term “fossa” means both hole and grave. ) In the Capodimonte Museum in Naples you can admire the superb painting by Breughel the Elder who, still in his time, made the same dramatic observation, having lived and worked in Italy.

Joachim advised the monks to “go up on the Mount” and set an example: “Is it not perhaps true that one will follow a thousand, and that two will put ten thousand to flight? And that this is what will be possible for God, even if it seems impossible to men, that blessed poverty has many imitators, that the freedom to be poor has many sons. What is happier in this life devoid of worries, fear of thieves or suspicion, than the sober absence of property today which makes riches present in the future? But in truth, even against this choice of life the devil wages his war, all the more strongly as he is pursued by the ardor of envy” (idem p 111)

4) Conclusion.

The rise of urbanization and the merchant bourgeoisie already forcefully raised the question of the disorders produced by what would later be theorized as the “acquisitive mind” of capitalism. “What is the worth of a man?” asked Hobbes in his Leviathan during the English merchant revolution? Joachim was the first to theorize the damage caused as well as the need for a new Pythagorean-Christic, that is to say egalitarian, historical overcoming. His message will be received even after the evolution of scientific and historical knowledge – witness Galileo, G. Bruno and Vico among others – and will quite naturally lead to the abandonment of the biblical-Joachimite “noble lie”, as Joachim had himself predicted when foreseeing the effect of the work of Consciousness during the 3rd Age. The New Monastic and Social Order imagined so powerfully by Joachim as a herald of the Third Age was based on common property and private possession based on work and needs, this material and institutional organization ensuring the material conditions for the emancipation of consciences. The march towards the Advanced Social State, or even towards socialism and fully-blown communism, is nothing else.

The new social order will continue to include households – coniugi – clerics and monks. The social division of labor and intelligences, recognized to have all equal dignity between them in the formation of an egalitarian and harmonious Community, will include work, reading and praise, or, if you will, in modern terms, manual work, intellectual work and “spiritual” or ethico-political direction by those whom the Bolsheviks aptly called “responsible workers”. Joachim writes “In the celestial homeland – and by extension in the 3rd Age, ndr – in reality it will not be so, but nevertheless it will be the same, since, although the battle – the conflicts or Seals, ndr – is finished, to each one will be assigned the dwelling which is best suited to him so that he will receive his reward according to his work…” (Psaltery, p 76)

He often returns to this idea in his work, but this reward according to the “diversity of merits” is qualitative, it must not taint the general equality or the freedom of choice of individuals. It must, moreover, be read in the context of “the secularization of the Spirit” – to use Henry Mottu’s expression – implemented by Joachim. “The difference between the reprobate and the elect is of another nature, as is of another nature that which distinguishes those who will be judged and saved and those who will not only be saved but will be judges, so that each will receive his own merchandise according to his work” (idem p 85) But it is the same here as for the vocation of monks. Joachim is basically a “libertarian communist”: “But what? It would perhaps be necessary to force everyone so that, having abandoned all possession, all become monks, even those who not only cannot, but also those who can and do not want to, since the love they feel is proportional to their knowledge? Certainly not ! Because it is not a question of necessity, but of a voluntary choice” (idem, p 67)

For good measure, Joachim affirms that these principles apply to the Church, and more broadly to the dominant structures, with the Pope himself calling other bishops “brothers” and not “sons”. “Consequently even the Roman pontiff, who is the head of all bishops, was not in the habit of calling them sons, but brothers, since it is certainly more humble to have brothers rather than sons, co-heirs rather than heirs; in fact our Lord Jesus Christ deigned to call the apostles brothers, so that he is the eldest of many brothers. In fact, the order of reason does not admit that fathers serve sons like brothers their own brothers, even the youngest; undoubtedly this behavior is praised while the other appears absurd and almost detestable. Therefore, in order that it may be evident that the monastic order belongs to the Spirit which proceeds from the Father and the Son, it was necessary that in its antecedents there should be resemblance with the patriarchs, and in its successors with the apostles, so that it is clear that according to concord they correspond to each other. And likewise the earthly lifestyle of the promise did not change although the succession (of the Ages, ndr) was changed as is the case today” (Concordia, p 309)

Joachim had already explained – see above – that the transition from private property to collective property and common possession, going hand in hand with the dignity of work, better suits the free person. (p 309) General human emancipation is the stake of the Trinitarian dialectical becoming in History. This is why at the conclusion of Book IV he does not hesitate to affirm: “And the Gospel of the Kingdom will be preached throughout the whole world” (p 312). But in peace and tolerance, a prelude to what secularism will become through the general emancipation of consciences during the 3rd Age: “Nowadays those who observe the Law are those religious who give priority to the traditions of the oldest over God’s grace. From this fault must be guarded those who, not having in themselves the gentleness of charity, rise up against others as if they were more just than them, only because they do not share the same. habits.” (p 310)

This general announcement is not only valid as the Eternal Gospel, according to the quickly repressed and concealed attempt of Gerrardo da Borgo San-Donnino, still enmeshed in biblical narration, but in its modern dialectical form, that of the historical future of human emancipation in equality, liberty, fraternity, tolerance and peace.

Paul De Marco

Copyright © La Commune Inc, August 14, 2023

Notes:

1) Contemporaries of the French Revolution and subsequent revolutions have always known this. An emblematic example is given to us by the novel Spiridion by George Sand in which she announces the accomplishment of the Joachimite becoming and its modern republican renewal. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Spiridion ) Joachim wanted to renew the biblical narrative by re-infusing it with an egalitarian Pythagorean-Christian spirit, but he maintains that his method applies universally, which is obvious once one understands the fact that the Trinitarian becoming is only the syllogism of historical becoming. It is the Overall Dialectic of historical materialism in which the conscious, individual and collective subject – the social classes – unites in its “contradictory identity” the Dialectic of Nature, the domain of the distinct, and the Dialectic of History, the domain of opposites. The aggressive regression of the Church led to the abandonment and rejection of the biblical narrative in favor of universal history, thus renewing the images and their teaching outside the reactionary, exclusivist and inquisitorial doxa dominated by the ecclesial hierarchy. This is what Machiavelli did by weaving his objective sociological understanding of society in the light of the lessons drawn from Roman history according to Livy and a few others (his Discourses, in particular).

And this is what Giambattista Vico masterfully did after him in his Scienza Nuova which lays the scientific bases for the study of History and Social Sciences, bases which cannot be reduced to the methodologies of the more static so-called hard sciences. God creates Nature and can therefore know it, Men merely approach this knowledge empirically, however Men themselves make their own History and can therefore comprehend it, says the great Neapolitan. Verum, factum. Paul Lafargue showed how Marx was very strongly inspired by the conception of class struggle systematically presented by Vico – and before him from a pre-sociological point of view by Machiavelli. However, Marx informs and renews the method by replacing the foundation of the Vichian method of investigation, philology, with the science of political economy – the law of the value of labor power – and historical materialism which he establishes . In the end, I demonstrate here that the method of historical materialism was anticipated by Joachim while social conflicts – the Seals of the Apocalypse reinterpreted by him – are analyzed according to his concordances. In addition to novelists, philosophers and professional historians knew Vico and his predecessor Joachim perfectly well. This is unfortunately no longer the case today. We will only cite two examples here: Ernest Renan (see: “JOACHIM DE FLORE and THE ETERNAL GOSPEL”, https://fr.wikisource.org/wiki/Joachim_de_Flore_et_l%E2%80%99%C3%89vangile_%C3%A9ternel  and Jules Michelet (see “The conception of history of J.-B. Vico and its interpretation by Michelet” Maria Donzelli, https://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1981_num_246_1_4272 ), was not wrong, any more than Alexandre Dumas père, one of the Fathers of Italian Unification, who himself also worked for an egalitarian and united human future. My exposition of historical materialism can be found in my Methodological Introduction, freely accessible in the section Livres-Books from my old experimental site www.la-commune-paraclet.com . I deplored that the great Marxist Louis Althusser attributed without nuance to Montesquieu the discovery of the “new continent”, History, without mentioning either Vico , nor Lafargue. Montesquieu, passing through Venice, had acquired a copy of the Scienza nuova and other fundamental legal writings of Vico, the true modern theorist of Natural Law, “il diritto delle genti” inspired by Joachim.. ( See: “Althusser, or why compromising compromises should be rejected”, February 11, 2015, in https://www.la-commune-paraclet.com/Download/)

It will be noted, and this is a constant in Western history, that the becoming of human emancipation accelerates each time intellectuals rediscover ancient science and its objective method. This was the case of Joachim at the Arab-Norman Court in Palermo. This explains his criticisms against Sibelius, Arian, Peter Lombard, the conception of the Filioque by the Greeks and Jewish exclusivism. As for Valdo, a wealthy merchant from Lyons who had had the Old Testament translated to be able to read it, he noted and understood the profound dismay displayed by his attempt to return to the text of the Old Testament, as well as that of his disciples and faithful, but he does not insist since the impact on the “Trinitarian” conception is not directly at stake. Indeed, Joachim wanted to reconcile the peoples ecumenically in the scientific conception of the becoming of their common emancipation. This remains true for Ethics, which is necessarily secular, as demonstrated by this veritable intellectual monument in less than 100 pages that is The foundations of the metaphysics of morals by Immanuel Kant. See also my article : In praise of Reason and the Secular State, in https://www.la-commune-paraclet.com/fascismFrame1Source1.htm#racisme which contains “Preamble and secularism” and “What are racism and ‘anti-Semitism ” (idem)

2 ) With regard to the original Christianity or that taken over by the universalist Apostle Paul, it seems clear that this is a typical Socratic narrative aimed at proposing a ” true lie” or a « noble lie » capable of carrying out the peoples on the right path until awareness and science are more widespread. To be convinced of this, it suffices to refer to the “sacred” Pythagorean Numbers, to the texts of Plato, including the Apology of Socrates, the Banquet, the Timaeus, the Laws, and of course the Republic which offers in it conclusion the Myth of Er which is closer to the original Pythagoreans on the transmigration of the soul that to the idea of resurrection eventually borrowed from the Egyptians and Horus. It is known that for the Sumerians – the counted bread of Gilgamesh, after his journey to discover the secrets of eternity, which listed the days remaining to him to live, etc. – and for the Hebrews, there is no resurrection of the soul, justice therefore depends on Authority, on the immediate balance of power, in the end on the Law, moreover an exclusivist one, in other words it depends on the high priests and the Judges.

However, there comes a time when the narrative must be reformulated and updated again, the new knowledge making it possible to announce the advent of the Holy Spirit that will illuminate all in the same way insofar as collective property, freedom and fraternity or love ensure the material conditions of the transition to the Third Age and the individual and collective development that it promises, which will signify the end of alienation and the “recovery of Man by himself” as Karl Marx finally summarized it. The end of the world marked by the exploitation of Man by Man not to be childishly confused with the “end of the world”.

For the Pythagorean Numbers which constitute the framework of the Ten-stringed Psaltery – 1, 3,5,7,12,15, in particular: See: “Short notes on Joachim of Fiore, Pythagorean presented at the conference organized by the Gunesh cultural association”, August 27, 2016, in http://rivincitasociale.altervista.org/short-notes-joachim-of-fiore-pythagorean-presented-at-the-conference-organized-by-the-gunesh-cultural-association-august-27-2016 . Of course the Pentagram offers 5 exterior angles. Among other things, 72 x 5 =360 and considering 72 years for 1 degree of arc: 360 x 72 = 25,920, the Great Year sought by Plato or the Precession of the Equinoxes.

In the spirit of the concordances established within the Christian space, Socrates is not cited directly by Joachim but the meaning given to his death makes it possible to connect the attempted poisoning of Benedict, the precursor of the worthy monks of the 3 Age, with the meaning of the death of Christ. Joachim writes in his On the Life and Rule of Saint Benedict: “Then they mixed with wine the poison of their own lust, they tried to destroy in spirit those who were lovers of sincerity, just like the Jews, who had believed in Christ, formerly obliged the apostles, who had been their masters, to observe the commandments of the Law.” (p 87) To clarify further, according to the metaphor of the raven – Christ as a carnal man – and the dove – the Spirit: “The raven, as is generally believed, designates Christ, just as the dove designates the Holy Spirit. This same person was denigrated for us, yet accepting the likeness of the flesh of sin, so that in the Holy Spirit he could bring to his church the beauty of the dove. The role of this great teacher, who taught everyone and offered examples of humility was played by Moses in the first Age, by Paul in the second, while the question of who will hold it in the third does not is not yet known to everyone. “ (Idem, p 91)

For anyone who has doubts about the Pythagorean-Socratic foundation, here is Joachim’s clarification which leaves no possible doubt: “Also, Christ did not drink the chalice of death to teach that we must loving death, he suffered on the contrary for us like a doctor for the sick, he took upon himself our infirmities to rid us of our iniquity” (the Concordia, p 200)

Regarding the “metals” of the Socratic City described in Plato’s Republic, the metaphor of Gold, Silver and Iron – sometimes also including bronze and clay – constantly recurs in the work of the Calabrian Abbot but always to illustrate the theory of concordance and transcendence of individual or collective Figures to culminate in the “golden age” – an expression he does not use – of human emancipation in the 3rd Age. Here is a key quote from the Psaltery: “The words of the Lord are pure words, silver tested by fire, but also bronze, which symbolizes manual activity for the sustenance of the needy. With this activity the bodies are nourished: with the teaching, which is symbolized by money, the spirit of those who are children in Christ is refreshed: both activities concern love of neighbor, because the man is made up of two substances that need both activities. The third, which is symbolized by gold, concerns the love of God, which is the greatest and the first commandment. “ (p. 93-94)

Joachim connects these three states to three main intelligences, the topological for faith, the contemplative for hope, and the anagogic, the highest, for love. (idem, p 129) Hence the attacks on the Church and the worldly monks who close La Concorde, the gold becoming “blackened lead” (p 284) These supporters of the New Babylon do not seek the good of Community but their own, they desire to “dominate the plebs” (p 285) 3 )

Everyone knows that Campanella, born in Stilo in Calabria, was influenced by Joachim but in a modern perspective resulting from the work of Galileo, G. Bruno – whom he was the only one to defend courageously from the depths of his prison -, as well as the works of Arab authors, both scientific and mystical. His Città del sole, which is based on the new heliocentric knowledge insinuating a more perfect cosmic order, is strongly inspired by the knowledge of Arab thinkers as well as by The City of Adocentyn in the Picatrix, an Arabic grimoire of astrological magic. (see https://en.wikipedia.org/wiki/The_City_of_the_Sun ).

Campanella, a former pupil of the Dominicans, finally took refuge in France with the support of Richelieu. Louis XIV and his advisers derived from system ideated by Campanella particular social hierarchy, that of the absolute Monarchy with the members of his Court gravitating around the Sun King, supposed to represent the dispensation of justice equally for all his subjects. The presumed order of celestial mechanics being supposed to legitimize the terrestrial order according to the good old method of matching what is above and what is below. The Marxists, including the Althusserians and Perry Anderson, analyzed this process of the establishment of the Absolute Monarchy as a process of emergence of the bourgeoisie, damning the pawn to feudalism, still dominant, but subject to the Crown. The unity of the kingdom by the Absolute Monarchy also constituted the first link in the establishment of the National Social Formation which would then assert itself with the dominance of the capitalist mode of production.

Recently, Amedeo Fera in his essay Tommaso Campanella and Gioacchino da Fiore: due utopia a confronto. in https://www.academia.edu/6602375/Campanella_e_Gioacchino_da_Fiore_la_societa_ideale_come_comunita_monastica  notes several correspondences between the two great Calabrians, although the general pattern is concentric in Campanella. Among these, we of course include the 3 Ages of Humanity and the different forms of intelligence. Concerning the new desired social organization, he adds: “It is perhaps from this approach that the fundamental idea of the social organization of the City of the Sun stems: a subdivision of work which allows, on the one hand, each citizen to carry out the tasks the most pleasant (or rather natural) and, on the other hand, the participation of each citizen in all types of work, subdivided according to the categories represented by the three collateral principles (Pon, Sin and Mor) which frame the activities. It follows from this subdivision of labor that everyone is engaged in an activity, so that “partendosi l’offizi a tutti e le arti e fatiche, non tocca fatigar quattro ore il giorno per uno” (sharing the offer to all and the arts and recreation, no one will not be required to work more than four hours per day). Once again, it seems that Campanella was inspired by the theological conceptions and the scriptural interpretations of the Calabrian abbot to elaborate his own vision of the perfect society”.

4 ) See my essay on Pythagorean Joachim in: “Short notes on Joachim of Fiore, Pythagorean presented at the conference organized by the Gunesh cultural association”, August 27, 2016, in http://rivincitasociale.altervista.org/short-notes-joachim-of-fiore-pythagorean-presented-at-the-conference-organized-by-the-gunesh-cultural-association-august-27-2016 )

5 ) Same as Note 4 above. All great logicians are easily recognized in that they know how to think by distinguishing distinct categories and opposite categories in order to understand reality in its becoming without confusing model and reality, without confusing true paradoxes and false ones. This distinguishes them from conformist – or scholastic – logicians and their often artificial and static Aristotelian oppositions. For a detailed discussion, I refer to my Methodological Introduction in the Livres-Books section of my old experimental site www.la-commune-paraclet.com. This is how Joachim expresses himself: “I, says the Son, proceed and come from the Father. And the difference between the two is this: whoever is born, proceeds, but the reverse is not true.’’ (Psaltery, p 114) In my Methodological Introduction, after having underlined the difference between distinct and opposites, in presenting the Dialectic of Nature, I also wrote : Man is produced by Nature, but the reverse is not not true. We have seen in this present essay that, for Joachim, the Father refers to Nature which precedes society and conscience.

6 ) see my Methodological Introduction in the Livres-Books section of my old experimental site www.la-commune-paraclet.com

7 ) On and Sibelius an Arian, here is: “Sabelius wanted to expose this problem but his boat ran aground on the pitfalls. And Arian, while trying to avoid this danger, ends up in deep mud. In fact Sabelius says that God is one person, but by his will he is now the Father, now the Son, now the Holy Spirit. Arian, disapproving of this, says that these are three persons, but distinct – and it is blasphemy to claim this – in their essence and their majesty.’’ (Psaltery, p 11) As for the Greeks, the Father alone generates both the Son and the Holy Spirit, thus eliminating the Trinitarian syllogistic becoming. See the presentation of the logical argument against Pierre Lombard in http://rivincitasociale.altervista.org/short-notes-joachim-of-fiore-pythagorean-presented-at-the-conference-organized-by-the-gunesh-cultural-association-august-27-2016 )

 8) See my comment on Table XII of Liber figurarum in: http://rivincitasociale.altervista.org/short-notes-joachim-of-fiore-pythagorean-presented-at-the-conference-organized-by-the-gunesh-cultural-association-august-27-2016 )

 9 ) On composition of Images, Signs and Ideas, 1991, by Giordano Bruno, see https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#vinci

10) “Winstanley drew frequently on local experience when providing examples of the gentry’s failings towards the poor, as when he complained of their exploitation of commons and accused them of interfering whenever the poor “cut Wood, Heather, Turf or Furseys, in places about the Common, where you disallow”. His Cobham experiences must also have provided the basis for the quite subtle analysis of contemporary rural social relations he displays in his Diggers writings – one that differentiated the poor not only from the gentry but also from the “rich Freeholders”, those prosperous yeomen who joined with the gentry in making “the most profit of the Commons, by your over-stocking of them with Sheep and Cattle”, while the poor were left with the smallest share. » (John Gurney, 2013, p 21)

We know that the anti-Althusserian English historian EP Thompson, the same one who claimed to make William Blake the “last of Muggletonians”, the same one who under the guise of academic Marxologism well anchored in “polite culture” – i.e., Burkean tradition – hunted for anything that might resemble Jacobinism or, even worse, Bolshevism, and developed a “cultural” conception of English “secularity”. Let alone his « making of the English working class », in this matter at hand, he recalled that the Blacks – i.e., peasants – in England had at least the right, inherited from the Magna Carta and the Common Law, to be judged before being hanged for petty thefts, particularly on Common lands. Barrington Moore showed how the English Revolution and Restoration caused more deaths than the French or Bolshevik Revolutions. The same applies for the Blacks, or peasants. In fact, without realizing it, this anti-Althusserian pitre, flanked for this work of ideological-theoretical cleansing by Ralph Milliband and others as demonstrated by their coup against New Left Review, illustrated the cynical and bloody class character of bourgeois justice,  a subject that, unfortunately, authentic Marxists have somewhat neglected. (See my Pour Marx, contre le nihilisme, 2002, in the Livres-Books Section of my old experimental site www.la-commune-paraclet.com

For the importance of public goods produced and offered by public enterprises supervised by planning and public credit, see the chapter « Biens publics : sauvons ce qui peut encore être sauvé » in Tous ensemble – idem. This chapter was written when Enron was going bankrupt and the Fraser Institute was making its cynical and demagogic proposal ironically christened by me the “British-Columbian model”: namely, since short-term speculative capital cannot finance infrastructures which require long-term immobilised investments, the State must take charge of these projects and then, once completed, pass them on to the private sector for a symbolic dollar in order to assure customers – not beneficiaries or users – the “fair market price”. Here you have it: we are at this « ground zero » level of academic and ethico-political decay.

And this continues with all the chutzpah required in such matters. This deserves to be underlined in the post-Reagan and climatological context in which the “common goods” notion is used in reality to protect private oligopolies while guaranteeing their profits through all kinds of aid, subsidies, grants for carbon certificates and other speculative Green Bonds. . Think global, but – don’t disturb and – act local, by privatizing and without calling into question the imperfect competition conceptualised by Tirole et Co. according to which sovereign States must give way to “private global governance” exercised by stateless transnational oligopolies which will regularly consult their customers with cookies and other such electronic means in order to take their concerns into account as best as possible, without harming their profits. Nothing else is needed! No more « Baby-Bells », too out-dated. Of course, not everyone is a customer, but hey! too bad for them. In addition, “customers”, who are no longer “users” or « beneficiaries » of public services received as citizen’s rights guaranteed by the Constitution, are only worthy of interest if they are solvent…

11) On Paolo Cinanni see: “Cinanni, Paolo: un comunista esemplare calabrese”, 17 luglio 2017, in http://rivincitasociale.altervista.org/cinanni-paolo-un-comunista-esemplare-calabrese-17-luglio-2017 /  For the very particular concept of “usi civici” in Sila, and the struggles of the peasants which we mentioned in the text and the problems of post-war mass migration, see P. Cinanni, Lotte per la terra e comunisti in Calabria 1943/1953 and Emigrazione e unità operaia: un problema rvoluzionario. I still have to update my text on the great Calabrian communist by incorporating these two fundamental books. See also : Recensione argomentata del libro di Pino Fabiano « Contadini rivoluzionari del sud: la figura di Rosario Migale nella storia dell’antagonismo politico, Città del Sole Edizioni, March 2011, in http://rivincitasociale.altervista.org/recensione- argomentata-del-libro-pino-fabiano-contadini-rivoluzionari-del-sud-la-figura-rosario-migale-nella-storia-dellantagonismo-politico-citta-del-sole-edizioni-marzo-2011/

12) See “Disoccupazione di massa come orizonte del capitalismo moderno”, in http://rivincitasociale.altervista.org/disoccupazione-di-massa-come-orizonte-del-capitalismo-moderno /

13) Concerning the Precession of the Equinoxes, the Pythagorean Pentagram – and the Great Year of Plato already in the Republic then in the Laws etc. – leave no doubt. (72 x 5 = 360 then 1 degree of arc every 72 years, 72 x 360 = 25,920 years.) In the Cena de le ceneri Giordano Bruno puts Copernicus’ contribution into perspective by recalling that Filolao, contemporary and disciple of Pythagoras, never forgotten in Calabria and Southern Italy, already taught that the Earth revolved around the Sun and that the Sun was not the center of the galaxy. In his latest major work On composition G. Bruno applies the Joachimite theory of concordances but in a scientific manner oriented towards astronomy and its history. As for Galileo, he added that more powerful telescopes would reveal many other celestial objects not excluding life, although probably in other forms.

However, thinking carefully, it seems to me that the astronomical advances of the Ancients since the beginnings of thinking Humanity and at least since the Neolithic and its mega-structures, begin with the organization of the Starry Sky and its movement in relation to the Milky Way – Ouroboros, the circle of time or snake that eats its tail -, and its numerous constellations. The mega-structures were built to resist the wear and tear of time in order to be able to verify astronomical hypotheses for very long durations. The Zodiac, that is to say the few constellations, in fact 12 in the end, all crossed by the apparent movement of the Sun, came later and presents an organization of the Sky and Time which supposes the transition from the lunar calendar to the solar calendar. We do not realize it today because atmospheric pollution, including light, obscures the splendor of the Milky Way in the starry sky on a cloudless night. La Sila, where Joachim built his first abbey in Jure Vetere, still allows you to admire the spectacle today by moving away a little from the town of San Giovanni in Fiore. We note that ancient history, including the narrations of the Old and New Testaments, tells us with a certain precision about the passage of three constellations, Taurus, Aries and Pisces, each passage being associated with a general civilizational step forward. It is not excluded, on the contrary, that our Ancients preceded the Neolithic and prepared its hypotheses and its verification methods. For example at Gobekli Tepe. Thus, the entire Atlantic coast is covered with megaliths – therefore at several latitudes – while we know that the Druids communicated with the Egyptians and that Pythagoras himself was educated in Egypt – probably in Heliopolis, the archive city of the Pharaohs and their predecessors – and in the Indus etc.

However, logically, as soon as you have documented 3 zodiacal passages, it is possible for you to theoretically reconstruct backwards and forwards. The Mayas, Incas and Aztecs did the same. But how does one check if not by building very solid and in a precise alignment? Thus we can hypothesize that the Neolithic monuments surrounded by their ocean-moat – the Milky Way – and also aligned with the winter solstice were built for this kind of double verification. The Great Pyramid, aligned with Orion also points to Sirius, the Egyptians’ flagship star that allowed them to predict the floods of the Nile. The Sky was the great spectacle of our ancestors and they quickly understood its relationship with Nature and the cycles of vegetable, animal and maritime life.

Today, amid general indifference, the tip of Sagittarius’ arrow points towards the Mouth of Ouroboros, a spectacle that lasts a thousand years every 25,920 years more or less. I believe this is where the reference to “a thousand years” comes from, which we often find in ancient mythology, including that of Hercules and Atlas. But we have to check.

14) On the patronymic surname “Fiore” see http://rivincitasociale.altervista.org/short-notes-joachim-of-fiore-pythagorean-presented-at-the-conference-organized-by-the-gunesh-cultural-association-august-27-2016

15) Ironically, the remark comes from the Christian Democrat San Giovannesse author Salvatore Meluso. He developed early an obsession with the history of the Bandiera Brothers, of which his ancestor, a Calabrian from San Giovanni in Fiore, acted as a guide during their patriotic expedition and as one of the two members who betrayed it, the other being a Corsican, Boccheciampe. We are confronted here with a disconcerting personal drama, Salvatore Meluso being at first convinced that his ancestor had played a part, along with the Bandiera, in the vanguard of the patriotic fighters who made the unity of Italy. For him, he was the “face of courage” itself. However, all the texts demonstrate without a shadow of a doubt that, since his infiltration of the expeditionary group before its departure from Corfu on June 13, 1844 towards Calabria to disembark near the mouth of the Neto on June 16, he had been taken in charge by the consulates present in the Island and by the police. He had and will retain the support of the Prince of Cerenzia who will allow him to surrender without danger after his flight, following the bloody capture of the Bandiera, of whom he was the “guide”, at the Col de la Stragola on Mount Gimmella, in San Giovanni in Fiore, on June 19, 1844. As a matter of fact, he had taken refuge in Corfu after a number of villainous crimes of brigandage including the death of man with the support of pro-bourbon notables, their police and militia. He was finally killed on April 2, 1848 after he had typically infiltrated the previously peaceful peasant demonstrations in San Giovanni in Fiore in order to incite them to take violent action, thus allowing open repression by the police. He went there armed and while shouting “Long live the republic”, which was clearly a provocation in the political context of the time, he fired a shot in the direction of the police who had been watching him for some time and who fired back and killed him. This very much resembles the umpteenth action of a provocateur, one armed moreover, and one seeking to provoke a bloodbath among the peasants to discourage the movement demanding back the access to the usurped lands of the Fiore domain.

This is all quite disconcerting and tragic at the same time since the author, a good Calabrian of parody and a demo-christian to boot, does not seem to understand that the faults of the ancestors do not taint their survivors, the guilt being personal under our legal and constitutional order. When he understood that his ancestor was one of the worst brigands and thugs in the country, he spent his time rewriting the history of the expedition by shamelessly denying what the documents do establish without the shadow of a doubt. Calabria numbered many of the worst criminal brigands who had played their part in the horrendous and bloody Vendean Jacquerie organized against the Parthenopean Republic by Cardinal Ruffo. Afterwards – and still today – these bloodthirsty criminals, remained at the service of the police and of the most reactionary pro-Bourbon notables in the country. See, for instance, the portrayal of the hideous brigand « Rivelli, ruffian del re » in L’Amante della rivoluzione: la vera stroai di Luisa Sanfeliice e della Repubblica napoletana del 1799, Mondadori, 1998. In fact, many had taken refuge in the Capuchin convent in San Giovanni in Fiore, quickly spreading their demoniac know-how. Thus, as Lampedusa would say in his Gattopardo, in terms of territorial control, the more things change…

To cite just one example, this author began to carefully twist the necks of the most telling documents, including those from the consulates in Corfu, which not only confirm his infiltration of the group of Patriots, but also the fact that the authorities linked to the Bourbons and their police had been duly warned of the landing and the presence of Meluso among the group of patriots!!! In addition, he tries to deny any desire for a popular uprising in Calabria, the Patriots being thus described as violent fools. In reality, the group accompanying the Bandiera Brothers had finally chosen the landing in Calabria due to the uprising in March 1844 of several dozen patriots from Cosenza and neighboring villages. Unfortunately, these Patriots had been arrested shortly before the landing of the Bandiera who were unaware of this fact and who had chosen to pass through San Giovanni in Fiore on their way to Cosenza in order to make their junction. Mentalities are slowly evolving in San Giovanni in Fiore, a place of permanent abuse against people, domiciles, property and the “civil, peaceful and constructive” democratic opposition groups since the death of Joachim, though through no fault of his … since he had chosen the location of Jure Vetere which he had placed under the auspices of John Evangelist! However, for those who know how to read objectively and between the lines, his books remain valuable works for understanding the History of our City and of “La Sila e la sua gente

For abuse against people and domiciles, apart from the daily chronicle, see the wall-to-wall institutional complicity of the police-mafia type here: http://rivincitasociale.altervista.org/category/totalitarismo-italiano

For abuses against “civil, peaceful and constructive” democratic citizen groups, see http://rivincitasociale.altervista.org/category/comitato-cittadino-per-il-lavoro-dignitoso/

 For the betrayal of Joachim’s message, see: Appunti su Gioacchino da Fiore e San Giovanni in Fiore: Il message, la sua difesa e la sua falsificazione. in https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#ITALIA

We understand better why our Country is running on a forced march towards its socio-economic and ethical-political ruin.

6 ) Illustrations: The Tree of the 3 Ages (p 101), The 3 Circles with the 3 inner circles (p 131), The Marble Causeway (p 157), The ruins of Jure Vetere in March 2014

The Tree of the 3 Ages (p 101)

The 3 Circles with the 3 inner circles (p 131)

The Marble Causeway (p 157)

The ruins of Jure Vetere in March 2014

Commenti disabilitati su La Concordia di Gioacchino da Fiore o l’annuncio della rivoluzione emancipatrice attraverso la libertà, l’uguaglianza, l’amore, la tolleranza e la pace, 14 agosto 2023.

1 ) Introduzione
2 ) Il cuore concettuale della Concordia.
3 ) Sintesi dei 4 libri della Concordia.
3a ) I livelli analitici e teorici della Concordia.
3b ) Padre, Figlio e Spirito Santo, servitù, disciplina e libertà.
3c ) Il piano della Concordia: Libri I, II, III e IV.
4 ) Conclusione
5 ) Note
6 ) Illustrazioni: L’Albero delle 3 età (p. 101), I 3 Cerchi con i 3 cerchi interni (p. 131), Il Pavimento di Marmo (p. 157), Le rovine di Jure Vetere nel marzo 2014.

(Tradotto con www.deepl.com e riletto)

“Il vino novello non è adatto per essere accolto in otri vecchi, e coloro i quali vedono il vecchio non guardano volentieri al nuovo”. ( p 85)
” … bisogna poi che al tempo dei gigli, che vengono dopo le rose, passino il gelo e le piogge …”. (p 101) (in Sulla Vita e la Regola di san Benedetto).

1 ) Introduzione

Nell’aprile 2022, il Centro Internazionale di Studi Gioachimiti ha pubblicato i primi 4 libri della Concordia di Gioacchino « l’abate calavrese di spirito profetico dotato » secondo Dante. Quest’opera, finora difficilmente accessibile nelle lingue vernacolari, può essere considerata il Manifesto dell’Ordine di Fiore. Annuncia l’avvento della Terza Età dell’emancipazione umana, e come tale ha avuto e continuerà ad avere una grande risonanza in tutto il mondo, nonostante tutti i tentativi di occultarla da parte de tutti i circoli regressivi ed esclusivisti dominanti, scatenatisi poco prima della morte di Gioacchino, avvenuta nel marzo 1202. È deplorevole che la pubblicazione del Quinto Libro sia stata rimandata. Infatti, questo quinto Libro contiene le conclusioni spirituali, teoriche e pratiche dei Libri precedenti, tratte da Gioacchino stesso. Speriamo che venga pubblicato al più presto con un indice e che la pubblicazione delle Opere complete di Gioacchino sia accompagnata da un volume a parte contenente l’indice per nome e per argomento, nonché una bibliografia aggiornata. Comunque sia, possiamo già riassumere la vera rivoluzione spirituale, concettuale e storica contenuta nei primi quattro libri. Semplicemente, si annuncia la rivoluzione emancipatrice dell’uomo concepita come esito inevitabile dello sviluppo umano e storico, che porterà allo sviluppo dell’Umanesimo repubblicano e laico in tutta Europa e in Occidente, seguito dalla Rivoluzione francese e dallo sviluppo sociale preannunciato dalla Comune di Parigi del 1871. (1)

Cominciamo con la rivoluzione spirituale-concettuale. Il fatto che Gioacchino conoscesse l’Apologia di Socrate, il Convivio e la Repubblica di Platone è testimoniato in diverse occasioni nella sua opera, in particolare quando spiega perché Cristo ha bevuto il calice fino alla feccia o quando critica l’alto clero, in particolare i monaci mondani, che, avendo una natura aurea e cercando la luce, si corrompono fino a diventare piombo. Il progetto pitagorico di Gioacchino era duplice (2). Si trattava di stabilire il divenire trinitario come un vero e proprio sillogismo dell’emancipazione storica umana, facendo del “mistero trinitario” la monade di questo sviluppo, mentre riformulava la narrazione pitagorico-cristiana del suo tempo, già caduta in mani sbagliate, per annunciare l’Età della Libertà, dell’Uguaglianza, della Fraternità, della Tolleranza e della Pace, ma una pace reale che andasse oltre la pax romana. (« Così, in tutto quel periodo in cui regnarono re e imperatori franchi, che trattarono con una certa benevolenza i successori di Pietro rispetto ad altri tempi, la Chiesa giunse a realizzare quella pace romana lungamente desiderata …», p. 267). Questo è l’obiettivo della Concordia.

Così facendo, Gioacchino si propone di riabilitare e riformulare lo spirito originario della narrazione pitagorico-cristiana, adeguandola ai tempi e al suo scopo originario, cioè l’emancipazione umana. Lo fa con l’appoggio della monarchia normanna e poi dell’impero svevo-normanno, oltre che di tre papi successivi fino a Innocenzo III, che inventò la prima inquisizione di fatto contro di lui e l’Ordine di Fiore.

L’impresa è rischiosa, perché richiede un nuovo modo di leggere i testi biblici, in controtendenza rispetto a una gerarchia ecclesiale mondana e sempre più delegittimata. A più riprese, a partire dal Prologo, rifacendosi in particolare all’apostolo universalista Paolo, Gioacchino sottolinea che si rivolge in particolare agli “eletti”, cioè all’avanguardia degli iniziati pitagorici, particolarmente presenti nell’ordine monastico fin dalle sue origini patrizie romane. Questo ordine monastico “latino” fu sempre legato alla rinascita dell’impero romano-cristiano attribuita a Costantino. Così è stato per San Benedetto, ancor più che per Cassiodoro o per Sant’Agostino e San Gregorio. Ma per Gioacchino, che non approvava le crociate, il vero tempio era la coscienza umana, il vero impero quello della fratellanza e della pace. Egli scrisse: « « Per evitare dunque che sia concessa libertà di errore in ciò che ho appena detto e per non lasciare nella chiesa di Cristo uno spazio vuoto, a disposizione di dottrine varie ed estranee, per mettere in guardia coloro che vagano alla buona e non conoscono l’astuzia di Satana, anzi, per poter schivare, per quanto Dio permette, le invenzioni dei falsi profeti – dai quali, se fosse possibile, sarebbero indotti in errore anche gli eletti – abbiamo ritenuto valesse la pena comporre dalle storie antiche e nuove quest’opera. E, avendo esaminato attentamente le ruote di Ezechiele, abbiamo mostrato in modo convincente quanto grande sia la concordia tra le une e le altre …»(p 33)

Il riferimento a Ezechiele non è insignificante, così come il posto d’onore riservato nell’opera dell’abate calabrese all’apostolo Giovanni Evangelista. Mostreremo di seguito che le ruote di Ezechiele si riferiscono alle quattro stelle e costellazioni del Tetramorfo, il punto “fisso” celeste, che permise lo sviluppo dell’astronomia antica e quindi il controllo del tempo attraverso il calendario e i riti ad esso associati. Tra questi, per volontà di Papa Gregorio Magno, la fissazione del Natale al solstizio d’inverno e della Pasqua all’equinozio di primavera al posto della Pasqua ebraica, che seguiva il calendario lunare. (Vedi: « Brevi appunti su Gioacchino da Fiore pitagorico » presentati alla Conferenza organizzata dall’Associazione culturale Gunesh, il 27 agosto 2016 » in https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#ITALIA )

Con l’offensiva di Innocenzo III contro l’opera di Gioacchino, la Chiesa si stacca dalle sue origini scientifiche pitagoriche e inizia il suo cammino di croce, ferro e fuoco verso l’inferno del dogma narrativo a-scientifico e della regressione esclusivista e ineguale. Le sue persecuzioni si intensificarono, ad esempio contro i Francescani Sociali e altri gioachimiti, contro Galileo, Campanella (3) e Giordano Bruno, per non parlare di tutti i riformatori condannati dall’Inquisizione o dai Principi, tra cui Fra Dolcino e Thomas Müntzer, fino al fallimento finale del Concilio Vaticano II, il cui tentativo di aggiornamento fu interrotto da Paolo VI, dai suoi successori e dalle loro coteries esclusiviste.

In realtà, già nel Medioevo, le dimissioni nel 1294 dell’eremita benedettino Celestino V, che alcuni avevano salutato come “il papa angelico”, a meno di 6 mesi dalla sua elezione, segnarono la prima svolta di questa deriva che avrebbe progressivamente allontanato le migliori menti della Chiesa.
(v. https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9lestin_V ) Nella Divina commedia, Dante lo colloca all’inferno, condannandolo perché: « che fece per viltade il gran rifiuto ». L’opera di Gioacchino ci aiuta a comprendere le ragioni profonde del fallimento di un’istituzione che aveva tradito la sua vocazione originaria, quella di sostenere la dialettica di emancipazione generale che Gioacchino aveva descritto nel suo Nuovo Ordine (Monastico) Sociale. (A questo proposito, si veda il mio commento alla Tavola XII, nell’articolo del 27 agosto 2016 citato sopra). I partiti politici che praticavano la democrazia interna – il centralismo democratico – per difendere l’uguaglianza, la libertà e la fraternità, per definizione tolleranti e anti-esclusivisti, nonché lo sviluppo della sicurezza collettiva al livello mondiale, assunsero naturalmente il ruolo di avanguardia educativa di massa.

Per questo motivo Gioacchino si propone di elaborare una storia ragionata del “Primo Testamento” che possa essere significativamente confrontata con quella del “Secondo Testamento”. Ciò è necessario per cogliere meglio il significato profondo della Terza Età, che Gioacchino è consapevole di annunciare. La scelta dei termini “Primo” e “Secondo” Testamento è carica di significato. Per questo motivo Gioacchino avverte che è inutile prendere troppo sul serio il conteggio delle generazioni nel Primo e nel Secondo Testamento, in primo luogo perché le cronache esistenti che permettono questi calcoli sono incomplete e, in secondo luogo e soprattutto, perché il significato di questa cronologia approssimativa è e rimane soprattutto concettuale. Gioacchino non si fermerà alle narrazioni testamentarie poiché la “menzogna vera” pitagorica-cristica (4) è stata rovesciata dalla Chiesa in una menzogna venale e mondana, una “ignobile menzogna” che prende anche la forma della quaternarità di Pietro Lombard e di altri teologi e scolastici. Poiché l’Ordine dei Monaci dovrebbe annunciare l’Età dello Spirito Santo, o della coscienza umana generalizzata a tutti, Gioacchino cercherà anche di stabilire le sue concordanze emancipatrici con i 7 Sigilli dell’Apocalisse, che, ovviamente, hanno la precedenza sulla formulazione agostiniana della Città di Dio. Gioacchino, pitagorico calabrese, sapeva che la Città Celeste non è altro che il Tetramorfo che mette ordine nel futuro astronomico, così importante per l’evoluzione delle civiltà, soprattutto quando queste si basano principalmente sull’agricoltura e sull’allevamento.

2 ) Il cuore concettuale del Concorde.

Vediamo in dettaglio questa rivoluzione concettuale. Ho già mostrato come Gioacchino, un logico eccezionale, faccia della Trinità cristiana romana un “sillogismo del divenire storico” (5) I primi quattro libri della Concordia ci permettono di mostrare più dettagliatamente questa concezione davvero rivoluzionaria, in tutti i sensi. Si tratta infatti di un sillogismo di emancipazione umana nella Storia e non di un semplice catechismo di “salvezza” attraverso l’obbedienza alla Chiesa e alla sua gerarchia. In realtà, si tratta della prima formulazione rigorosa della Dialettica d’insieme (6), che unisce i fondamenti offerti dalla Natura per aprire la strada allo sviluppo storico e al ruolo attivo dei Soggetti collettivi e individuali in questo divenire generale.

Nelle sue opere principali, la Concordia, il Commento all’Apocalisse e Il salterio a dieci corde, scritte in parallelo anche se non completate, Gioacchino si preoccupa di difendere il concetto di Trinità cristiana romana contro le versioni erronee di Sabellio, Ario e dei Greci – Filioque – e contro la versione quaternaria di Pietro Lombardo. (7) Secondo Gioacchino: « Sabellio voleva esporre tale parola, ma la sua nave è naufragata sugli scogli. E Ario, cercando di evitare questa rotta, è finito nel fango profondo. Sabellio infatti disse che Dio è una persona, per suo volere è ora Padre, ora Figlio, ora Spirito Santo. Ario, disapprovando ciò, dice che vi sono tre persone, ma distinte – il che è blasfemo a dirsi – nella loro essenza e maestà ». (Salterio, p 11) Per i greci, il Padre da solo genera sia il Figlio che lo Spirito Santo, eliminando così il divenire sillogistico trinitario. Pietro Lombardo sottopose la Trinità all’intermediazione di un quarto polo, la gerarchia ecclesiale, con a capo il papa, senza i quali nessuna salvezza – nell’aldilà! – era possibile. Al di fuori della Chiesa, ci sarebbe la dannazione universale, il che è molto utile per controllare le greggi credulone…

La sua motivazione logico-pitagorica è identica a quella che mette nella sua insistenza per evitare la falsificazione dei numeri nei testi antichi, il cui significato, che a volte può risultare misterioso per la nostra comprensione dei testi, potrà eventualmente essere chiarito in seguito. Per esempio, quando giudica che il numero di anni 70 o 72 – la cattività babilonese, i discepoli che Cristo invia a predicare in tutto il mondo, eccetera – è meno importante del loro profondo significato concettuale e astronomico, nonostante la fluttuazione numerica. Nella Concordia si preoccupa di distinguere tra la sua concezione trinitaria e quella dei greci – Filioque. Nel secondo caso, lo Spirito Santo – o coscienza umana compiuta – procede sempre, come il Figlio, dal Padre. Per Gioacchino, il Padre è increato, il Figlio procede dal Padre e lo Spirito Santo procede sia dal Padre che dal Figlio.

Comprendiamo subito le ragioni logiche e scientifiche di questa difesa a oltranza. L’Età del Padre non è solo quella dell’autorità gerarchica in una società subordinata e obbediente di “coniugi” ma è anche quella della Natura, della « carne » e dell’animalità, per certi versi spaventosa perché sconosciuta. L’Età del Figlio è quella del potere dell’esempio, che porta a una società di fedeli guidata da istituzioni che disciplinano l’autorità arbitraria. L’Età dello Spirito Santo è quella della società degli uguali, liberi e fraterni tra loro, quella della Pace universale, che la Pax Romana non ha saputo ristabilire e non può più farlo cadendo nelle pretese temporali della Chiesa. (p 267) Enrico Mottu non aveva torto quando diceva che l’abate calabrese aveva teorizzato “la secolarizzazione dello Spirito Santo”, ma il messaggio di Gioacchino va ben oltre, stabilendo il futuro dell’emancipazione individuale e sociale dell’Umanità e annunciando un Nuovo Ordine Sociale, e non solo dell’Ordine monastico su cui ricade la responsabilità di annunciarlo. (8)

Armato di questo bagaglio concettuale, Gioacchino si accinse a reinterpretare i testi biblici canonici e il testo monastico di Sant’Agostino, che sarebbero stati sostituiti a tutti gli effetti dalla sua interpretazione dell’Apocalisse dell’Apostolo Giovanni Evangelista, che sarebbe così diventato la figura tutelare dell’Ordine di Fiore fondato da Gioacchino per annunciare il passaggio alla Terza Età. In altre parole, mentre ricreava la narrazione pitagorico-cristiana più adatta alla transizione rivoluzionaria che annunciava, si poneva il compito di rendere la sua teoria operativa. Aveva già reso omaggio al patrizio romano e riformatore monastico pitagorico, San Benedetto, adottando il suo motto “Ora et labora”; ora sta inventando quella che è una vera e propria prassi – se vogliamo, nel senso gramsciano del termine.

Così facendo, divenne il primo inventore moderno di quella che Giordano Bruno, che emulava le concordanze di Gioacchino in astronomia, ad esempio nel suo Sulla composizione (9), chiamò “monade“, un concetto chiave che Spinoza avrebbe poi ripreso, anche se con difficoltà nel mostrare il passaggio dalla natura naturans agli attributi della comprensione umana. Questo rivoluzionario concetto dialettico fu ripreso da Leibniz, ma tipicamente falsificandolo – si veda La Monadologie, un testo scritto in francese – poi, allo stesso modo, da Hegel, ma fu infine del tutto chiarito dalla doppia dialettica di Natura e Storia enunciata da Marx-Engels (e che ho liberato da diverse scorie aggiunte da altri nella mia Dialectique d’ensemble, tra cui l’assurdità hegeliana dell'”unità degli opposti”, la quale confonde categorie distinte e opposte e distrugge così ogni concezione scientifica della dialettica; Questa teoria è esposta nella mia Introduzione metodologica citata nella successiva Nota 6. )

Questa monade gioachimita del divenire è alla base di tutti i commenti e delle analisi di Gioacchino sulla Trinità, nonché delle sue illustrazioni nei diagrammi delle concordanze e dei 7 Sigilli, ma è anche illuminata da una Figura ingegnosa proposta da Gioacchino stesso con un titolo che non lascia dubbi sulla sua natura di fondamento concettuale-teorico, ossia « il pavimento di marmo » (p. 157).

In questo modo, la monade trinitaria gioachimita si sviluppa concretamente nella Storia. Essa costituisce quello che Vico chiamerà in seguito l’Asse invariante attorno al quale oscilla lo sviluppo storico umano. Questa tensione trinitaria del divenire permette poi di definire la caratteristica principale delle diverse epoche umane, che naturalmente varierà in conseguenza della progressione sempre più compiuta dalla Natura verso la socializzazione, o dal Padre verso la Coscienza o lo Spirito Santo sempre più compiuti. Ed è per questo che Gioacchino può anche illustrare questo sviluppo storico con Alberi che rappresentano la concordia, o con una spirale ascendente, immagine ripresa da Vico con i suoi “ricorsi” e da Nietzsche e da tutti i reazionari con i loro “ritorni ascendenti”, anche se tipicamente al contrario – si veda la Figura “Mistero della chiesa“, https://it.wikipedia.org/wiki/Liber_Figurarum .

Lo stesso vale per la storia dei conflitti umani, tra tipi di individui, tra popoli – gli Ebrei, poi i Cristiani, i popoli antichi – o che affliggono le Città, cioè le società in presa con i loro conflitti sociali. I Sigilli, o conflitti, saranno poi colorati da un’analisi avanzatissima dello sviluppo cognitivo, cioè delle 7 Intelligenze, tutte con pari dignità tra loro e tutte ugualmente necessarie per una società armoniosa, ma di cui quella o quelle dominanti saranno segnate dall’Epoca in cui si esprimono. Gioacchino sviluppò così una vera e propria scienza cognitiva; per concordanza, talvolta collegò le 7 intelligenze ai 7 giorni della creazione, o ad Agostino. Ma essendo lontano dall’astrologia, evitò le corrispondenze planetarie, per esempio quelle alchemiche.

D’altra parte, la sua preoccupazione per la concordanza lo portò a precisare la sua teoria scientifica. Nella sua prospettiva pitagorica, e ben prima di Bernardino Telesio, che ristabilì il primato dei sensi, egli pose la complementarità dei 5 sensi e delle 7 intelligenze, secondo il principio che il Padre precede lo Spirito, che l’animalità precede la spiritualità e che la natura precede la coscienza, La narrazione di Gioacchino si basa sui riferimenti alle 5 e poi alle 7 tribù ebraiche, alle quali, all’inizio della Seconda Era, corrisponderanno le prime 5 chiese – ancora legate al Padre e alla Legge – alle quali si aggiungeranno le 7 nuove chiese d’Oriente, nate da un rinnovato desiderio universalistico pitagorico-cristiano. Gioacchino è attento a sottolineare che questo sviluppo storico è universale e comprende tutti gli altri popoli, compresi quelli antichi. (Nell’introduzione, Potestà osserva che Orfeo e Ulisse sono tipi di Cristo.)

Per precisare le sequenze storiche e le concordanze, Gioacchino specifica il suo diagramma con una rappresentazione iniziale di tre cerchi, ognuno dei quali simboleggia un’Età, allineati qui orizzontalmente, uno accanto all’altro, senza intrecci, ognuno dei quali contiene tre piccoli cerchi interni. Lo scopo di questo diagramma è, ovviamente, quello di illustrare la Trinità, ma nella sua forma storica, specifica per ogni Età. Non c’è nessuna ripetizione identica, ma una progressione storica che segue lo stesso sviluppo trinitario – o dialettico. Così, nella Prima Età, Ozia annunciava già Gesù, così come nella Seconda Età San Benedetto, riformatore dell’ordine monastico, avrebbe annunciato la Terza Età. Citiamo Gioacchino per cogliere meglio l’agilità della sua dialettica nel trattare la manifestazione delle personalità o figure trinitarie nella storia: « Poiché sembra che nella terza partizione – con riferimento allo schema monadico del ” pavimento di marmo”, p 157, nda –, di cui abbiamo trattato fin qui, colui che significa lo Spirito Santo sia anteposto al re Davide, che significa Cristo, era necessario che nella quarta, Elia, che significa Cristo, fosse anteposto a Eliseo, che è tipo dello Spirito Santo. E in effetti le storie del Libro dei Re insegnano che Eliseo fu aiutante di Elia, così come Giosuè lo fu di Mosè ». (p 183)

Il rigore concettuale e teorico – e non le difficoltà e le contraddizioni immaginate da Potestà – imponeva a Gioacchino di precisare come questa spirale trinitaria e la sua monade invariante si integrassero nello schema generale della Trinità incarnata nelle Tre Età: cioè che il Padre – o Natura – è increato, che il Figlio – o società organizzata – è generato dal Padre e che lo Spirito Santo – o Coscienza – è generato sia dal Padre che dal Figlio, cioè che la monade si esprime permanentemente sulla base naturale e sociale esistente a seconda del contesto. Prendendo spunto dal testo dell’Evangelista, Gioacchino introduce poi il suo schema dell’Alfa e dell’Omega. L’Alfa è un triangolo, il cui angolo superiore è stato successivamente tagliato nel Salterio per meglio esprimere graficamente che questo angolo che rappresenta il Padre – o la Natura – è increato, mentre crea gli altri due angoli, il Figlio e lo Spirito Santo e le loro rispettive Età.

Nello schema Alfa – contrariamente a quanto affermano Potestà e molti altri accademici – Gioacchino tratta, senza la minima contraddizione, la prima fase dello sviluppo storico, che riassume nella concordanza delle generazioni del Primo e del Secondo Testamento. Gioacchino non poteva in questa fase voler integrare la Terza Età in questo schema, poiché era un critico severo della concezione sabelliana, ariana e greca della Trinità – il Filioque. Il diagramma Alfa illustra il Padre increato che genera il Figlio. Ma è anche necessario rendere conto in modo rigoroso del divenire trinitario che incarna lo Spirito Santo e la Terza Età, che è generata sia dal Padre che dal Figlio. Gioacchino traccia poi le relazioni tra le prime due – la prima e la seconda Età – e la seconda – la terza Età designata dall’Omega – che chiude il processo, esprimendo la pienezza dell’espressione storica trinitaria con l’Età dell’Emancipazione generale dell’umanità. Da qui la sua scelta di fondo: “Io sono l’Alfa e l’Omega”.

In seguito, utilizzando lo stesso metodo di reinterpretazione scientifica, Gioacchino propose una Figura a tre cerchi intersecati per rappresentare questa stessa concezione della monade che si incarna storicamente, ma secondo il concetto iniziale di un Padre-Natura increato che genera gli altri due cerchi e le loro emanazioni o conflitti interni. Il tutto sembra prefigurare i diagrammi di Venn (si veda la figura dei “Cerchi trinitari“, https://it.wikipedia.org/wiki/Liber_Figurarum ).

Questa nuova presentazione, che non compare nei primi quattro Libri della Concordia, ha uno scopo preciso, cioè quello di liberare la concezione trinitaria e scientifica biblica dalle tante inettitudini oscurantiste del Tetragramma ebraico secondo il presunto nome di Yaweh. Gioacchino, sensibile ai danni causati da tale oscurantismo basato su una sorta di gematria, che non aveva nulla a che fare con i testi biblici stessi, cooptò la discussione in senso scientifico, quella dello sviluppo storico trinitario esposto nella Concordia e in tutte le sue opere. La persecuzione dell’Ordine di Fiore avviata da Innocenzo III dopo la morte di Gioacchino nel marzo 1202 diede luogo a un vero e proprio rigurgito oscurantista di gematrie varie, che culminò nel Corpus Hermeticum, un falso denunciato fin dall’inizio dall’ugonotto Isacco Causabon. Nel 1461 fu tradotto da Ficino, al quale Lorenzo de’ Medici chiese di interrompere a questo scopo la sua traduzione di Platone (!), e fu poi ampiamente propagato, ad esempio dallo specialista di gematria Pico Della Mirandola, morto giovane ma educato fin da piccolo alla lingua ebraica. Quale modo migliore di sbarrare la strada alla Scienza se non con l’illusione della gematria? Secondo Frances A. Yates (1964), la quale definisce erroneamente G. Bruno un “mago”, sostiene che la narrazione trismegista fu un tentativo di disinnescare la guerra delle religioni riferendo le parti a un antenato comune e a un corpus antecedente comune. Ma non si può combattere una narrazione esclusivista con un’altra narrazione; solo la scienza può farlo. Gioacchino, da parte sua, non si lasciava ingannare, più di quanto non facesse nel XX secolo il rabbino Scholem della tradizione orale, che rispettava il metodo scientifico e storico; a proposito della gematria, chiedeva semplicemente: secondo quale, visto che ne vengono proposte diverse.

Ho finalmente demistificato questa Pons asinorum. L’Antico Testamento è una copia, spesso incompleta ed extra-dogmatica, di testi precedenti, sumeri e non, come l’Epopea di Gilgamesh, il Re Sargon – da cui deriva in parte la figura mitica di Mosè. Il Codice di Hammurabi, dal canto suo, è stato copiato e tradito dal Levitico, poiché il primo si premurava di notare che la regola dell'”occhio per occhio” si applicava per una questione di giustizia, a meno che le parti non riuscissero a raggiungere un accordo meno rapido, aprendo così la strada alla mediazione sociale, e così via. Il sumero utilizzava anche le lettere per i numeri. In origine, possiamo comprendere l’efficacia di questo sistema e il suo ruolo nello sviluppo etimologico consapevole o inconsapevole. Ma trasporre questo sistema nella lingua ebraica o in altre lingue utilizzate per la stesura della Bibbia – compreso il greco, integrando alcuni dati pitagorici con il prestito dall’Accademia di Platone – equivale a quello che Baruch Spinoza ha giustamente chiamato “il delirio dei rabbini”. Come abbiamo già detto, Gioacchino, mente scientifica e rigorosa se mai ce n’è stata una, nata nientemeno che in Calabria, non era uomo da essere facilmente ingannato. Inoltre, la Chiesa non vedeva di buon occhio l’astrologia, almeno non ufficialmente.

Lo sviluppo della monade trinitaria, necessariamente sempre presente come asse invariante o pavimento di marmo, in 3 grandi Età e 7 Sigilli o Epoche segnate dal conflitto, è generalmente frainteso, soprattutto dagli analisti religiosamente omologati e, peggio ancora, da molti accademici. Ciò è aggravato dall’uso senza precedenti che Gioacchino fa di grafici e tabelle, sia come ausilio alla memoria che come figure didattiche. Ciò vale anche per le figure utilizzate come “tipi”, che non hanno nulla a che vedere con ciò che Max Weber avrebbe fatto con i suoi “tipi ideali” (per non parlare degli oscurantisti “archetipi” junghiani), poiché si tratta, in realtà, di figure, individuali o collettive (popoli, gruppi, compresi gli ordini monastici) che esprimono attraverso la loro personalità le determinanti intellettuali e materiali fornite dalle loro particolari Epoche e non solo una statica stratigrafia sociale. Sono essi stessi in divenire, attraverso la loro tensione interna, ed è questo che li rende così interessanti. Allo stesso modo in cui Gramsci concepiva gli individui come “blocchi storici”, Soggetti in preda alla Storia, Roland Barthes parlava di “mille-feuilles”.

Di questa pecca accreditata e/o accademica daremo solo un esempio, quello dell’introduzione scritta da Gian Luca Podestà alla Concordia pubblicata nel 2022 dal Centro Internazionale di Studi Gioachimiti di San Giovanni in Fiore. Ma questo vale anche per tutte le note incluse, che dovrebbero illuminare il testo, sia in questa edizione che nelle altre. Podestà, che non è certo un’eccezione, non capisce – o non vuole capire – molti dei contributi concettuali e teorici di Gioacchino. Rimane intrappolato in un’interpretazione semplicistica dei calcoli dell’abate, anche se lo stesso Gioacchino precisa che la corrispondenza numerica sottolineata da questi calcoli di concordanza è di scarsa importanza per il suo significato concettuale-teorico.

Nella sua semplicità accademica, Podestà, professore di storia del cristianesimo presso l’Università Cattolica del Sacro Cuore di Milano, sottolinea la presunta incoerenza dell’abate rispetto alla concordanza delle Età, in particolare quando si considera la Terza Età dello Spirito. Gioacchino non sarebbe quindi in grado di proporre una Figura dell’Albero che incorpori la concordanza delle Età precedenti con la Terza Età (vedi sopra Alfa e Omega). La stessa difficoltà riguarderebbe la concordanza per i 7 Sigilli. Secondo lui, il Libro IV ingigantirebbe questa incoerenza, concentrandosi invece sulla definizione degli ultimi due Sigilli, o conflitti della Seconda Età – nella versione cattolica tradizionale la venuta dell'”Anticristo” prelude al riposo al momento del 7° Sigillo aprendo sulla Terza Era -, evitando così di prevedere e specificare le loro concordanze.

Questo significa non aver capito nulla di Gioacchino. Infatti, Gioacchino procede da buon scienziato rigoroso, proprio come farà Marx più tardi quando getterà le basi per la transizione al socialismo e al comunismo, senza ovviamente specificare le forme concrete che questa transizione assumerà. Poiché queste transizioni mettono in discussione le determinazioni della Storia alla luce delle libere decisioni degli uomini, che sono al tempo stesso oggetti e soggetti della Storia, Gioacchino lascia chiaramente aperta la questione. Per lui, l’importante è dimostrare la necessaria e ineluttabile transizione attraverso il divenire trinitario verso la Terza Età dell’uguaglianza, della libertà, dell’amore fraterno, della tolleranza e della pace universale. Il resto sarà opera degli uomini stessi e di ciò che faranno della tensione trinitaria – diciamo “dialettica” d’ora in poi – che sentiranno in sé e nelle condizioni prevalenti nelle loro Epoche particolari. Da qui l’enfasi che Gioacchino pone nella definizione dei conflitti del 6° e 7° Sigillo, preludio della transizione finale che completerà il divenire trinitario. È la transizione concreta che è di attualità per lui, piuttosto che la previsione punto per punto del futuro.

Ma non esclude nulla, poiché l’apertura della Terza Età non porterà immediatamente alla sua completa espressione. Inoltre, per rendere l’idea, nel Libro IV Gioacchino tratta in modo molto preciso la necessità di creare un Nuovo Ordine Monastico più in sintonia con la missione monastica legata allo Spirito Santo, così come la questione delle relazioni Chiesa-Impero. Qui Podestà tradisce sfacciatamente il testo della traduzione, che commenta in tre occasioni importanti ed emblematiche. Innanzitutto, come abbiamo appena detto, Potestà si sbaglia sulle concordanze tra la Seconda e la Terza Età e la sesta e settima Epoca della Seconda Età in cui vive Gioacchino; fa di Gioacchino un millenarista che annuncerebbe la fine dei tempi piuttosto che la fine dell’Età presente e il passaggio all’Età dello Spirito Santo. Gioacchino sarebbe quindi preoccupato per l’arrivo dell’Anticristo.

Egli afferma: « L’annuncio dell’abate vuole essere operativo: si tratta per lui di discernere e proclamare tappe e direzione della storia, in modo tale che, conoscendo la logica del dinamismo storico, i cristiani si preparino a resistere alle tribulazioni ultime e in special modo all’attacco assai prossimo del figlio della perdizione (l’Anticristo per eccellenza) destinato a precedere immediatamente l’età sabatica terrena » .(p8) Ma La Concordia inizia letteralmente con questa frase: « Poiché segni ed eventi terribili descritti nel Vangelo annunciano la rovina incombente della storia di questo mondo, che precipita ed è sul punto di finire, non ritengo affatto ozioso rispetto al risultato dell’opera manifestare ciò che il provvidenziale disegno divino ha consegnato a me indegno riguardo ai tempi finali per mettere in guardia i fedeli e destare i cuori intorpiditi degli assonnati con un suono quanto meno insolito (…) A noi spetta dunque preannunciare le guerre; a voi correre rapidamente alle armi. A noi salire in alto al punto di avvistamento sul monte e dare il segnale alla vista dei nemici; a voi, udito il segnale, fuggire verso luoghi più sicuri. » (pp 29 et 31)

Questa strana interpretazione ha origini lontane, nei tentativi di recupero falsamente “gioachimiti” operati dalle sezioni più legate al papato, in particolare i francescani. Seguendo le orme di Innocenzo III, esse continuarono l’epurazione teorico-ideologica condotta contro Gioacchino e l’Ordine di Fiore. La fine del mondo e la paura che essa susciterà spingeranno il gregge tra le braccia della Chiesa, assumendo così il suo ruolo di intermediario, come ribadito nelle Sentenze da Pietro Lombard maestro di teologia quaternaria di Innocenzo III. Gioacchino afferma il contrario fin dall’inizio della Concordia, avendo cura di appellarsi agli “eletti”, a mio avviso agli “iniziati pitagorici”, a capo dei quali dovrebbe esserci il Papa-Monaco, il quale dovrebbe ancora sapere che lo Spirito emancipatore dell’originaria narrazione pitagorico-cristiana doveva essere ristabilito e riformulato per raggiungere il suo scopo, in un momento in cui conflitti sempre più premonitori stavano minando le fondamenta teologiche e sociali della Chiesa. Per fare un esempio, nel 1189, poco dopo il completamento del Libro IV, il popolo e la plebe di Assisi assaltarono la formidabile fortezza della città, la Rocca Maggiore, seminando la paura tra gli strati dominanti. Questa paura, manipolata dal papato e dal cardinale Segni, diede origine al movimento francescano.

Per questo Gioacchino, che non rinnega né san Gregorio né la sua Pasqua latina, onora soprattutto l’apostolo Paolo, il più universalista-romano, e l’apostolo Giovanni, il più esperto di astronomia. Ecco cosa scrive Gioacchino a questo proposito nel Prologo della Concordia: « Attenendoci quindi solo a ciò che sta scritto nei libri divini e prendendo da essi come autorevole solo ciò c’è chiaro, confutiamo come peregrine e estranee alle affermazioni superflue sulla nascita e le opere dell’Anticristo e sulla fine del mondo che, prese come abbiamo detto prima da librettini apocrifi, sono abbracciate dalla maggior parte degli ingenui. » (p 34) Nel migliore dei casi Potestà sarà messo nella categoria degli ingenui. Resta il fatto che, molto più dell’Anticristo, Gioacchino si preoccupa dell’annuncio e dell’imminente arrivo del Paracleto, lo Spirito Santo, e questo in particolare nell’apertura dei 7 Sigilli, come evidenziato in tutta la sua opera e graficamente nel « Pavimento di marmo. » (p 157).

La seconda riguarda le accuse senza precedenti di Gioacchino alla Chiesa mondana, che egli denuncia senza mezzi termini come “Nuova Babilonia”, espressione che fiorirà in seguito presso tutti i gioachimiti sociali e presso le scuole protestanti. I luterani, ad esempio, attaccarono frontalmente le indulgenze, che per loro simboleggiavano la grande venalità e depravazione della Chiesa “mondana” con sede a Roma e la conseguente sottomissione dei popoli germanici. Nel Libro IV, Gioacchino denuncia in tutti i toni, e spesso in lettere maiuscole, gli eccessi della Chiesa e dei monaci mondani e le loro pretese temporali. In questo caso, scrive: «

“(La pace) fu nuovamente infranta al tempo di papa Lucio e soprattutto di papa Urbano, quando, al tempo di quest’ultimo la Chiesa fu oppressa al di là di ogni misura e delle sue forze. Se poi, in tale occasione, la Chiesa ha perso qualcosa della propria libertà presso i figli della nuova nia, lo veda essa stessa, che sa bene che cosa stia soffrendo ». (p. 281) E Gioacchino precisa cosa intende per “figli di Babilonia” dal punto di vista della Concordia e dei suoi critici della Chiesa temporale: « In seguito, i Caldei e i figli di Babilonia significano coloro che non solamente sono carnali, ma in verità godono profondamente nello spargere il sangue umano senza provare misericordia, a somiglianza delle bestie e delle genti che ignorano Dio, così che l’enormità dei loro delitti va al di là di ogni condizione selvaggia delle genti. » (p. 272).

Nonostante lo stesso testo di Gioacchino, Potestà, nella sua Nota 253 a piè di pagnina, commenta il « sintagma » « figli della nuova Babilonia » (idem) affermando che l’accusa della Nuova Babilonia riguarda sia i « cattivi cristiani » sia « i sovrani tedeschi », cioè l’Impero – che, per inciso, nella persona dei sovrani normanni e poi di Federico II, sostenne fortemente Gioacchino e la sua riforma. Federico II, detto Stupor Mundi, era ansioso di seguire le orme dei suoi predecessori, i Normanni di Calabria e Sicilia, gli Altavilla, desiderosi di unificare il loro regno cosmopolita e multi-religioso senza dover sottostare a un eccessivo controllo da parte del papato! Questi governanti costruirono numerose chiese « palaziali », tra cui il magnifico sincretismo culturale di Palermo e Altamura in Puglia. Inoltre, i Normanni costrinsero letteralmente il Papa a riconoscere la loro regalità.

Questa contrapposizione tra Chiesa e Impero portò infine alla separazione dei due domini, religioso e pubblico, attraverso la contrapposizione tra Guelfi e Ghibellini, poi tra Bianchi e Neri, eccetera, lotte a cui partecipò Dante e che Machiavelli descrisse brillantemente nella sua Storia fiorentina, che impressionò Marx. Andando simbolicamente al cuore della questione, Gioacchino notava: « La schiavitù infatti è propria del nero – non del colore, ma dell’affezione – la carità, del bianco » (Sulla Vita e sulla Regola di san Benedetto, p 67). La riforma della cooptazione monastica di San Francesco sotto l’egida della casa dei conti di Segni – di cui faceva parte Innocenzo III, nemico giurato di Gioacchino e il cardinale Segni di Assisi, che avrebbe strumentalizzato Francesco e il suo movimento spirituale – iniziò durante le agitazioni plebee che portarono alla presa e alla parziale demolizione della Rocca Maggiore, la formidabile fortezza in cima alla città. La paura del clero e della borghesia mercantile era grande, così inventarono la leggenda manipolata del Poverello che sorreggeva con le sue spalle una chiesa pronta a crollare, immagine che Giotto sacralizzò in un famoso affresco. In realtà, Franҫois non fu mai nominato a capo dell’ordine da lui fondato, poiché il papato e Segni erano sospettosi della sua “autenticità” nel difendere i poveri. L’Ordine di Fiore se ne rese conto rapidamente, ottenendo un grande sostegno in questo nuovo ordine, che in effetti era stato inventato contro di esso, e che alla fine portò a una scissione tra i Frati Minori e i Conventuali. La situazione degenerò successivamente con la creazione di altri ordini minori, come i Cappuccini, che furono completamente trasformati in “basso clero”.

Abbiamo già detto che Innocenzo III, discepolo di Pietro Lombardo, era un nemico giurato di Gioacchino e del suo Ordine. Contro di lui lanciò una vera e propria campagna di pulizia ideologica e teorica, che portò alla condanna, nel quarto Concilio Lateranense del 1215, di un presunto opuscolo iniziale dell’abate sulla Trinità e sulle accuse di Lombardo contro la Trinità quaternaria. Le tesi venali di Pietro Lombardo sulla quaternità, che presupponevano che non ci potesse essere salvezza senza l’intermediazione della Chiesa, trionfarono. In realtà, se consideriamo le ragioni della condanna di questo presunto opuscolo giovanile, ci rendiamo conto che tutto si ritrova in modo molto elaborato nel Salterio a dieci corde e in tutte le opere maggiori di Gioacchino. In realtà, Gioacchino aveva scritto con il permesso e l’appoggio dei tre papi precedenti a Papa Segni. Innocenzo III non poteva quindi condannarlo apertamente. Ma le pressioni sull’Ordine di Fiore erano state esercitate già prima della morte di Gioacchino. Inoltre, nel suo Testamento Gioacchino si era preoccupato di proteggere il suo Ordine dichiarando la sua sottomissione alla Chiesa e sottoponendo la sua opera al suo esame. Allo stesso modo, il tentativo di sopprimere l’Ordine facendolo reintegrare nell’Ordine cistercense, che Gioacchino aveva lasciato, non ebbe il successo immediato sperato, poiché la regola vietava la fusione di un ordine più rigoroso in uno meno rigoroso.

Nonostante le vicissitudini di ogni tipo e le persecuzioni più o meno aperte, l’Ordine di Fiore mantenne per decenni una certa autonomia. Nel 1214, l’abbazia originaria, che preannunciava l’arrivo della Terza Età, fu distrutta da un incendio, a mio avviso sospetto, e questo nel contesto della manipolazione di alcuni monaci che protestavano per il rigore climatico « nella frigida Sila » per forzare il trasferimento in pianura. Matteo, fedele successore di Gioacchino, ricostruì dapprima Jure Vetere, ma fu poi costretto a ritirarsi parzialmente e a ricostruire l’abbazia di San Giovanni in Fiore, località appartenente alla tenuta di Fiore ma simbolicamente dedicata a San Giovanni Battista, cioè colui che annunciò la seconda Età di Cristo! Ciò non impedì all’abate Matteo di aprire altre abbazie e grange e di diffondere l’opera del suo fondatore. Matteo godette del sostegno entusiasta di Federico II, che confermò l’Ordine di Fiore in tutti i suoi possedimenti.

La persecuzione si intensificò nuovamente in occasione dell’incontro di Anagni del 1254-55. La situazione si era fatta più tesa. La situazione era diventata più tesa. L’opera di Gioacchino era arrivata ai Francescani e a molti altri, anche in Francia, dove l’Introduzione al Vangelo eterno di Gerrardo da Brogo San-Donnino – in realtà alla Concordia – fu bruciata sul sagrato di Notre Dame a Parigi. Quella che sarebbe diventata l’Inquisizione aveva le sue radici qui. Resta il fatto che l’opera di Gioacchino circolò ampiamente, come dimostra la storia europea e le rivolte contadine e religiose, dai movimenti che si dichiaravano rosacroce cristiani, a Giovanni Hus e Böhme e tanti altri, tra cui Müntzer commentato da Marx-Engels in La Guerra dei contadini del 1525, fino alla Rivoluzione francese e oltre, compresi i Taiping cinesi, si veda: « Brevi appunti su Gioacchino da Fiore pitagorico » presentati alla Conferenza organizzata dall’Associazione culturale Gunesh, il 27 agosto 2016 » in https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#ITALIA )

La terza falsità di Podestà, nonostante il testo della traduzione di cui firma l’introduzione, riguarda più specificamente le relazioni Impero-Chiesa, o il potere temporale e spirituale. Egli tradisce sfacciatamente il testo di Gioacchino in relazione a una presunta concordanza di vedute – se così si può dire – tra l’abate calabrese e Innocenzo III, acerrimo nemico di Gioacchino, discepolo di Pietro Lombardo e ora Papa, riguardo alla concordanza Re-Giudice o Temporale-Spirituale. Innocenzo III non si affidò mai a Gioacchino per difendere questa assurdità, poiché Gioacchino diceva l’esatto contrario e Innocenzo III era il suo peggior nemico. Si trattava di una volgare manipolazione papale, una tipica inversione di senso.

Si tratta di un grave errore, perché fin dall’inizio della Concordia, Gioacchino aveva proposto una doppia discendenza nell’Antico Testamento, quella dei Re e quella dei Giudici, riflettendo la tensione trinitaria, con i Giudici che diventavano l’ordine dei monaci astratti dal potere temporale. Fu eletto l’abate di Fiore. Per questo Gioacchino fa di Gesù una figura che cede sempre più il passo all’Apostolo delle genti – e al suo messaggio universale, sia il Re discendente da Davide secondo la genealogia inventata nel Nuovo Testamento per ancorare la narrazione pitagorico-cristica alla cultura ebraica, sia il Giudice discendente da Mosè. In questo modo, Gioacchino prefigura, nell’Età del Figlio, il nuovo annuncio del ruolo monastico da parte di San Benedetto, che poi aprirà la strada alla terza Età dell’emancipazione con l’Ordine di Fiore. Va notato che questa cronologia interna e questa genealogia, che ancorano Cristo all’Antico Testamento e alle sue promesse, sono centrali nella concezione gioachimita delle concordanze, che non fanno altro che continuare l’opera pitagorica originaria aggiornandola in funzione del futuro dell’emancipazione umana.

Nel Libro IV della Concordia, Gioacchino attacca duramente i Cistercensi, tra cui Geoffroi d’Auxerre, la cui gloria risiedeva nel fatto di essere stato uno degli scribi di Bernardo di Chiaravalle. Agli occhi dell’abate calabrese, essi avevano confuso il ruolo di araldi spirituali degli ordini monastici con quello di reggitori della cristianità e, così facendo, avevano ceduto alla mondanità, trasformando la proprietà ad uso collettivo in proprietà ad uso privato, mirando alla grandezza politica e mondana.

Dalla sua critica di principio ai cistercensi nel Libro IV – preceduta dall'”Interpretazione dei canestri di fichi” di Gioacchino contro G. d’Auxerre – Gioacchino trasse la conclusione che la deriva dalla missione monastica di annunciare la terza Età libertaria ed egualitaria era così avanzata che nessuna riforma interna dell’Ordine cistercense a cui apparteneva sembrava più possibile. Di conseguenza, il Libro IV, completato nel 1187, annuncia anche la rottura di Gioacchino e la creazione dell’Ordine di Fiore en Sila con il potente sostegno degli Altavilla e di tutti i Normanni, allora della Casa Imperiale Svevo-Normanna, riconfermata da Federico II. Si annuncia così la marcia verso uno Stato laico, con una separazione sempre più marcata ed ecumenica tra temporale e spirituale

Come al solito, Gioacchino va al cuore della questione. Egli mostra come, secondo la tradizione – fantastica come tutti oggi sanno – l’imperatore Costantino offrì il potere temporale a papa Silvestro, il quale, consapevole della missione monastica – oseremmo dire, in termini giovannei, « pitagorico-cristiana » – della Chiesa e del Papato, rifiutò. Ricordiamo che etimologicamente ecclesia = comunità.

Il ritorno alla missione degli ordini monastici implica la riforma non solo del papato e della Chiesa, ma anche dell’intera società, una riforma che l’abate calabrese annuncia come inevitabile e imminente. Egli ne stabilisce chiaramente i parametri: lasciando da parte le falsificazioni tardo-cristiane, ritorna al messaggio universale e anti-esclusivista dell’apostolo Paolo e sottolinea l’importanza dell’Atto degli Apostoli di Luca, che afferma l’uguaglianza di azione tra le prime comunità cristiane, cancellando al loro interno le differenze sociali tra padroni e schiavi per mettere in comune le ricchezze in modo che « ciascuno possa ricevere secondo i propri bisogni ». Ma Gioacchino era consapevole della differenza tra l’organizzazione sociale e l’organizzazione di una piccola comunità. Come colui che scrisse un’analisi elogiativa della Regola di San Benedetto, conosceva l’importanza del lavoro e dell’organizzazione della produzione e della distribuzione. Fu Gioacchino da Fiore a enunciare il principio di transizione, cioè « da ciascuno secondo le sue capacità, a ciascuno secondo il suo lavoro », prima di generalizzare la regola degli Atti degli Apostoli rivista per l’ordine sociale pienamente emancipato, cioè « da ciascuno secondo le sue capacità, a ciascuno secondo i suoi bisogni », vedi sotto.

Nel Nuovo Ordine Monastico e Sociale illustrato dalla Tavola XII (si veda qui:« Brevi appunti su Gioacchino da Fiore pitagorico » presentati alla Conferenza organizzata dall’Associazione culturale Gunesh, il 27 agosto 2016 » in https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#ITALIA ) – Gioacchino espone le condizioni materiali e intellettuali – etico-politiche diremmo oggi – per la realizzazione di questo Nuovo Ordine. Il dominio abbaziale di Fiore apparteneva al dominio reale normanno e poi a quello imperiale, ed era quindi inalienabile. Il possesso spettava in perpetuo all’Abbazia di Fiore. Tutti i monaci e gli altri abitanti del vasto territorio dell’abbazia sull’Altopiano silano avevano diritto ai frutti del loro lavoro, dopo aver pagato le tasse per la gestione dell’abbazia. In questo modo, l’abate calabrese aveva inventato un concetto rivoluzionario: la proprietà congiunta inalienabile – impero/abbazia – che andava di pari passo con il possesso comune dello sviluppo del territorio e la proprietà individuale della ricchezza prodotta.

In termini di gestione e utilizzo, la contrapposizione sacro/pubblico fu cancellata per la prima volta. Di conseguenza, tutta la proprietà privata nell’area dell’Abbazia, almeno dal – e anche prima del – 1500 con la sua trasformazione ecclesiastico-feudale in Università o Città ceduta agli sponsor, è stata abusata. Ecco un esempio di questi abusi e degli sforzi dell’Ordine di Fiore per combatterli, se non arginarli. « Nel dicembre1722, il baglivo della Badia , notaio Santo De Marco, si recò a Cosenza per rendere una testimonianza contro le pretese di ecclesiali secolari e della stessa curia arcivescovile di Cosenza, che avevano immesso proprie mandrie nei territori della Badia senza pagare alcunché a titolo di fida e di diffida, data la violazione dei diritti badiali. Il baglivo aveva proceduto al sequestro degli animali, ma la Regia Udienza, su richiesta delle autorità ecclesiastiche cosentine, gli avevano ordinato di leberare gli animali sequestrati. Nella sua dichiarazione, De Marco tacciva di ignoranza gli ufficiali dell’Udienza, poiché nonsierano resi conto che i violatori dei diritti dell’Abazzia attentavano alla « imperial giuridizione », riconduncendo la fondazione florense all’iniziativa di quello stato che ifunzionari regi erano chiamati a tutelare, contro le prevaricazioni del potere cclesiastico. » (San Giovanni in Fiore, Storia, cultura et Economia, Rubbettino ed., 1998, p 84) Il baglivo faceva referenza alla concessione dei diritti all’ordine florense riconfermati dall’Imperatore Federico II. (Si noti la permanenza ancora tristemente presente nel nostro Paese e in Calabria di questi soprusi sistemici delle autorità aggravati da questo tipo di illegalità, tutta macchiata da un’arrogante « ignoranza », come diceva il mio omonimo, ma capillare e invasiva delle istituzioni, dei capi della polizia e giudici compresi, a vantaggio degli abusi dei notabili, delle loro camarille e delle altre mafie. Si tratta di un vero e proprio hold-up – P2 diffusa, in più – della democrazia finalizzato al controllo poliziesco-mafioso del territorio).

Queste violazioni furono sempre riconosciute come tali, almeno dal punto di vista legale, fino all’esproprio definitivo operato dalla Democrazia Cristiana e dai suoi alleati – quando Paolo Cinanni scoprì troppo tardi il retroterra gioachimita della strenua difesa degli abitanti della proprietà/possesso collettivo delle terre dell’Abbazia. Tra i primi commissari nominati direttamente dal Vaticano c’è il cardinale Giulio Antonio Santori, l’inquisitore che contribuì alle condanne di G. Bruno e T. Campanella. Come si vede, il desiderio di controllo e di occultamento avviato da Innocenzo III si intensifica con l’accelerazione della Chiesa cattolica verso il Concilio di Trento.

Infatti, ritroviamo questa innovazione teorico-pratica di Gioacchino in tutti i conflitti che seguirono la sua morte nel 1202. E, in modo particolare, nella concezione comunista di Gerrard Winstanley, dei Diggers e dei Levellers prima della loro sconfitta militare a Burford nel 1649. Questo è molto diverso dai « commons » inglesi, le terre padronali sulle quali i residenti avevano un accesso limitato, che portava a continui conflitti con i signori e gli altri proprietari terrieri, come dimostra chiaramente il precursore « comunista » inglese. (10) O l’assurdità che accompagna il neoliberismo monetarista inventato in Occidente dopo la sconfitta dell’Unesco imposta da Reagan – un tentativo di stabilire un nuovo ordine mondiale per le comunicazioni e le telecomunicazioni – ovvero « beni comuni » al posto di beni pubblici forniti da imprese pubbliche. Questa alternativa neoliberista non mette in discussione la perpetuazione della proprietà privata, compresi i monopoli naturali che dovrebbero logicamente essere restituiti al settore pubblico, né l’accumulazione del capitale, né la sua interpretazione del riscaldamento globale al posto della protezione dell’ambiente e dell’attuazione dell’ecomarxismo.

Allo stesso modo, William Blake tentò a suo modo di rifare una vasta narrazione proto-biblica per aggiornare il progetto di Winstanley sulla scia di Thomas Paine e della Rivoluzione francese e di A New System ; or an analysis of ancient mythology – 1774 – da Jacob Bryant inlinea con l’Abrégé de l’origine de tous les cultes de Charles-Franҫois Dupuis 1742-1809. (https://fr.wikisource.org/wiki/Abr%C3%A9g%C3%A9_de_l%E2%80%99origine_de_tous_les_cultes ). In questo, oltre a una potenza grafica e artistica pari a quella di un Michelangelo, dimostra una raffinata comprensione dell’uso dei miti che emerge, tra l’altro, da un’attenta lettura di Gioacchino e Vico.

La reputazione e le opere di Gioacchino erano note fin dall’inizio ai sovrani normanni d’Inghilterra e ai loro cistercensi. Infatti, Riccardo Cuor di Leone, di passaggio a Messina nel settembre 1190 prima di imbarcarsi per la Terra Santa, volle chiedere a Gioacchino informazioni sul futuro della sua crociata – Filippo Augusto lo accompagnò ma, sentendo la valutazione di Gioacchino sul suo fallimento, decise di tornare in Francia il prima possibile. Sappiamo cosa pensava Gioacchino del potere temporale, per il quale il vero Tempio era la coscienza umana; questa convinzione fu rafforzata dalla presa di Gerusalemme da parte del Saladino nel 1187. ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_C%C5%93ur_de_Lion ) Inoltre, l’abate cistercense Adam de Perseigne e il cronista inglese e abate cistercense Ralph de Coggeshall lo avevano incontrato a Roma nel 1195. Nel suo Chronicon, completato nel 1208, Ralph riassume quanto appreso dallo stesso Gioacchino (cfr. Pasquale Lopetrone, « Gioacchino raccontato da Radulphi de Coggeshall » Corriere della Sila, 5 giugno 2023, p 10). Sappiamo anche che G. Bruno compì una notevole visita a Londra, che lo spinse a scrivere la Cena delle ceneri. Oltre alla sua pungente ironia nei confronti della « pedanteria e asinatte » degli studiosi del tempo, in questo dialogo dimostra di conoscere bene i suoi interlocutori, tra cui l’astronomo pitagorico Filolao, contemporaneo e amico del Maestro di Crotone, che già sapeva che la Terra o il Sole non erano al centro della nostra galassia. Inoltre, Blake, che lavorava a stretto contatto con gli editori, affermava spesso di avere una certa dimestichezza con le lingue straniere, ed era ovviamente ben informato.

Va notato che Gioacchino fu oggetto della prima inquisizione e della prima pulizia ideologico-teorica moderna prima dell’Inquisizione, che sorse – per le stesse ragioni – sulla scia del Concilio di Trento. Con la sua teoria trinitaria aveva condannato duramente la dottrina quaternaria di Pietro Lombardo, che cercava di salvare il ruolo della Chiesa come intermediario per assicurare la salvezza dei cristiani nell’aldilà. Gioacchino vedeva la salvezza di tutta l’umanità, non solo dei cristiani, come manifestazione della Coscienza nella Storia. Dopo che tre papi avevano sostenuto gli sforzi teorici di Gioacchino, Innocenzo III, discepolo di Pietro Lombardo, divenne papa. Si aprì così un’epoca di repressione volta a cancellare l’opera di Gioacchino, culminata nelle Inquisizioni domenicane e gesuitiche. Questo processo fu accompagnato dalle solite manipolazioni: fin dall’inizio, diversi falsificatori affermarono che Gioacchino aveva annunciato la creazione dell’ordine domenicano – pace G. Bruno! – e dei Gesuiti – pace, Bruno, Campanella, Galileo ecc. – un annuncio illustrato pittoricamente dai due monaci in abito nero dipinti in San Marco a Venezia!!! Abbiamo già visto, per ironia della sorte grazie a Potestà, come Innocenzo III cercò di manipolare la doppia linea Re-Giudici a vantaggio del suo potere temporale sfruttando la Concordia di Gioacchino. Il risultato fu tragico: Jure Vetere fu bruciata, l’Abbazia di Jure Vetere, che annunciava la Terza Età – sotto l’egida di San Giovanni Evangelista – fu trasferita a San Giovanni in Fiore sotto l’egida di San Giovanni Battista, quindi prima ancora che fosse annunciata la Seconda Età (!), e fu condannata una piccola opera stravagante, senza dubbio inventata per le esigenze della causa. In realtà, l’opera in questione era probabilmente il Salterio a dieci corde, un’opera importante che Innocenzo III e la Curia non potevano condannare apertamente.

In effetti, abbiamo visto che la dialettica trinitaria è al centro dell’opera e della riforma di Gioacchino. Tuttavia, il caso volle che le sue opere fossero state approvate e sostenute da tre papi successivi e prudentemente poste sotto la protezione della Chiesa da Gioacchino nel suo Testamento; non potevano quindi essere attaccate frontalmente senza minare la legittimità papale. Purtroppo per questi falsari reazionari, Matteo, l’abate che succedette a Gioacchino, rimase fedele al messaggio e lo diffuse. Inoltre, oltre a Federico II, aveva potenti sostenitori nella Chiesa, tra cui Luca Campano, vescovo di Cosenza, che era il suo scriba quando l’abate iniziò a scrivere le sue opere principali. Soprattutto, la regola monastica proibiva ai monaci di regredire a un ordine monastico meno rigoroso. Il tentativo di Papa Innocenzo III di reintegrare l’Ordine di Fiore nell’ordine cistercense da cui era fuggito non ebbe del tutto successo. Per questo motivo i papi, da Innocenzo III in poi, cominciarono a violare le prerogative territoriali e giuridiche della proprietà-possesso della tenuta di Fiore. Le usurpazioni iniziarono. Si accelerarono quando, dopo Ludovico de Santangelo di Valencia (1500), seguito da Rota e da molti altri, fu imposto un ordinamento feudale ecclesiastico, trasformando il patrimonio abbaziale in una “Università” o Città. Non sorprenderà nessuno che uno dei primi sponsor di questa completa demolizione dell’opera e del messaggio emancipatorio di Gioacchino sia stato nientemeno che il cardinale Julio Antonio Santori, lo stesso che fece condannare dall’Inquisizione G. Bruno e T. Campanella.

Naturalmente l’epilogo moderno, anche se non la fine di questa « storia », è da ricercarsi nelle accanite lotte per la riforma agraria e la difesa degli « usi civici », che in Sila erano vere e proprie « proprietà comuniste » nel senso etimologico del termine, in particolare nell’Altopiano silano e nella tenuta Fiore. È stato così fin dall’inizio di queste usurpazioni. La lotta si intensificò quando la Rivoluzione napoletana del 1799, con il giovane e brillante generale repubblicano francese Championnet e la grande confraternita dei riformatori napoletani, eredi di Vico e di molti altri, rimise in moto la Repubblica ponendo come priorità la riforma agraria. Questa riforma fu ripresa da Giuseppe Bonaparte e Murat sulla base del lavoro pionieristico di Zurlo, in particolare per quanto riguarda la tenuta di Fiore.

In epoca moderna, ciò portò al tradimento della Democrazia Cristiana e dei suoi alleati che, come i fascisti prima di loro, avallarono l’esproprio delle terre abbaziali, inalienabili in Sila. La riforma agraria riguardò solo le terre peggio abbandonate e anche in quel caso, quando, su pressione popolare, l’Opera Sila distribuì gli appezzamenti, li concepì così piccoli da non poter essere altro che una risorsa di riserva per una forza lavoro destinata a essere proletarizzata per servire gli sviluppi industriali del nord del Paese. Allo stesso tempo, come ha analizzato il grande teorico comunista calabrese Paolo Cinanni (11), durante la Conferenza di Venezia del 1949, cioè all’indomani dell’espulsione dei comunisti dal governo nel 1947, compreso il ministro Fausto Gullo responsabile della riforma agraria, la Democrazia Cristiana teorizzò la completa sottomissione al Piano Marshall e l’emigrazione di massa della manodopera italiana all’estero.« Imparate una lingua straniera » ha osato consigliare il Presidente della Repubblica accompagnando questa emorragia delle forze vive della Nazione. L’Italia ha così perso molto rapidamente più di 2 milioni di suoi concittadini. Questa ricetta di sviluppo socio-economico è ancora forte poiché, a seguito della crisi del 2007-2008, l’Italia ha perso più di 5 milioni di cittadini che sono emigrati fuori dal Paese, portando con sé la propria forza lavoro e il valore della propria istruzione e formazione professionale, come dimostrato. di Cinanni.

Con la sua proverbiale onestà, Cinanni mostra anche gli errori di analisi commessi dal PCI nei confronti della fallita riforma agraria nel Mezzogiorno. Aggiunge, con lucidità, che negli anni ’60 e ’70 l’immigrazione interna delle forze vive meridionali portò anche al declino della vitalità delle sezioni locali del Partito comunista e delle forze politiche e sociali alleate. La Calabria, più di ogni altra regione del Paese, sta ora pagando il prezzo, essendo diventata una terra di disoccupazione di massa senza precedenti – tasso di occupazione del 39-40 % nella migliore delle ipotesi – corruzione, mafia e tradimento dei diritti e dei doveri costituzionali in primo luogo da parte gli enti di garanzia regionali ma soprattutto nazionali. (12)

Possiamo vedere che il messaggio di Gioacchino è più attuale che mai.

Aggiungiamo che la teoria della salvezza o dell’emancipazione umana per mezzo del divenire storico trinitario esclude qualsiasi prosa colpevolizzante centrata sui peccati, così cara a tutti i sommi sacerdoti e al loro basso clero e ad altri prestati servi in camera. Se condanna l’adulterio, Gioacchino condanna solo la spudoratezza e ne fa motivo di divorzio; ma questa condanna vale per tutti. Il divorzio è quindi una misura per garantire la trasparenza e la pace. Gioacchino è favorevole alla commensurabilità della pena con la colpa. In questo senso ispirerà l’Inferno di Dante. Scrive: « E tuttavia la somiglianza tra il peccato e la manifestazione della pena attesta che furono puniti con una sentenza che, per quanto assai severa, fu tuttavia equa. Se infatti si fossero accessi oltre ogni limite per un naturale desiderio per le donne o se avessero commesso peccato d’adulterio sopraffatti dall’ardore della passione, forse sarebbe stata sufficiente la punizione del fuoco, perché, conformemente al loro reato, sperimentassero un supplizio piuttosto semplice. » (p 47) D’altra parte, il monaco Gioacchino, che valorizza il celibato dei monaci, considera un abominio i « crimini contro natura », aggiungendo al fuoco la pestilenza dello zolfo. Alla fine, l’importante è essere fedeli ai propri giuramenti. Il resto, logicamente, dipenderà del divenire storico dell’emancipazione individuale e collettiva.

Allo stesso modo Gioacchino, monaco per elezione, specificherà nella sua opera le condizioni per diventarlo, ma non imporrà alcun obbligo verso nessuno, esige semplicemente che chi non può più rispettare i propri voti, compreso quello di castità, deve abbandonare l’abito monacale. Nel Concordia condanna anche quei monaci mondani, compresi i cistercensi, che hanno solo l’abito per dichiararsi monaci. Boccaccio se lo ricorderà. E parimenti, ispirandosi a Pitagora e all’Accademia di Platone, farà appello alle donne che vorrebbero emanciparsi e contribuire all’emancipazione generale ad aderire al suo Ordine per evitare la « schiavitù del matrimonio ». Gioacchino scrive a questo proposito: « Vediamo una sposa e diciamo: è una schiava; così come non a torto di può dire dei loro figli : quello della schiava è nato secondo la carne, quello della libera è nato in virtù della promessa (…) E infatti abbastanza schiava colei che non ha potere sul proprio corpo. » (Libro V, cap 1, citato in Gioacchino da Fiore, «il calavrese abate Gioacchino di spirito profetico dotato. », La Provincia di Cosenza, 1997, p 158)

Toccherà alla Storia riconciliare nella Terza Era, attraverso l’emancipazione e il libero amore, la vocazione monastica e la riproduzione della Specie. Anche se Gioacchino utilizzerà spesso a questo proposito la metafora di Sara ed Elisabetta o della donna sterile e della sua schiava, il parto non escludendo nulla dal punto di vista dello sviluppo spirituale. Il cattolicesimo oggi è molto più dogmatico e regressivo di quanto lo fosse nel Medioevo. D’altronde il suo attacco contro gli eccessi della Chiesa e degli ordini monastici mondani, contro la Nuova Babilonia, è severo e preciso. Lascerà tracce. Dante, che conosceva almeno la Concordia e il Liber figurarum, ad ess si ispirò denunciando l’usura con virulenza, e in particolare quella praticata dalla Chiesa (vedi: «La «tendenza comunista » nella Divina Commedia », di Daniele Burgio – Massimo Leoni – Roberto Sidoli * in https://www.marx21.it/cultura/la-tendenza-comunista-nella-divina-commedia/ ) I gioachimiti sociali accoglieranno le accuse di Gioacchino, così come tutti i riformatori in seguito compresi Lutero e Münzter , quest’ultimo che si dichiara proprio dell’abate calabrese e diviene presto una figura di spicco, crudelmente sacrificata dai principi amici di Lutero, della guerra contadina in Germania del 1525, evento significativo che ci valse una bella analisi di Marx -Engels. (vedi https://www.marxists.org/english/marx/works/1850/00/fe1850.htm )

Vediamo qui tutta la modernità dell’Abate Gioacchino, il divenire trinitario dell’emancipazione eliminerà i peccati e le colpe dei sudditi utilizzati fin qui per assicurare il loro dominio. Francesco Maria Piave, librettista verdiano del Rigoletto, ricorderà Gioacchino che ripete più volte ne La Concordia: « non vi è amore dove non vi è libertà ». Marx riprenderà questa prospettiva quando teorizzerà l’amore libero, una concezione spesso fraintesa nella società della mediocrità e della servitù consumistica aggravata dalla psicologia-psicoanalisi borghese. (Ho provato a riprendere la teoria insistendo sugli spazi di libertà nel mio saggio « Matrimonio, unioni civili e istituzionalizzazione dei costumi » appoggiandomi sulla mia critica al ciarlatanismo freudiano e a quella della psicologia borghese in tutte le sue forme. Vedi in nel primo caso la Parte Rosa del mio vecchio sito sperimentale www.la-commune-paraclet.com e per la mia critica definitiva al freudismo e ad altri ciarlatani borghesi ad esso associati il mio Pour Marx, contre le nihilisme, in particolare la Seconda parte. )

3 ) Riassunto dei 4 Libri della Concordia.

3a ) I livelli analitici e teorici della Concordia.

Passiamo ora al riassunto succinto e più libresco dei IV Libri della Concordia, 2022.

Metteremo, tuttavia, in evidenza lo svolgersi ordinato della riflessione concettuale e teorica messa in scena da Gioacchino nella sua sistematica organizzazione delle concordanze narrative testamentarie. Vedremo che la presentazione è impeccabile, senza contraddizioni al contrario di quanto sostiene Potestà, poiché gli schemi presentati da Gioacchino non pretendono di riferirsi ad una semplicistica concordanza punto per punto ma a diversi livelli analitici e teorici di sviluppo dialettico. Inoltre Gioacchino ha avuto cura di mettere in guardia da un’interpretazione troppo dotta e semplicistica nel Prologo: « La pienezza delle concordie, di cui si tratta in quest’opera, è contenuta da ben definiti spazi di tempi e indizi di avvenimenti, compresi sotto il medesimo rapporto numerico, a condizione che lo si intenda spiritualmente; giacché esso, che nei libri divini gode di tale considerazione, è chiave e porta di questo libro, e da esso dipende anche tutta l’argomentazione di questa nostra trattazione così approfondita. In fatti il numero, a causa della profondità del mistero, esige di tener conto di molti elementi nella discussione di esso; e una volta che sia stato discusso, molti misteri rimasti celati si scoprono » (p 35 ) Allo stesso modo: « Occorre anche sapere che la concordia va ricercata non integralmente, ma solo secondo ciò che è più chiaro e più evidente; e non secondo il corso delle storie ma secondo qualcosa di particolare. (…) la concordia va assegnata soltanto nelle cose propriamente pertinenti. Come infatti la persona del Figlio è simile alla persona del Padre, e tuttavia latra è la proprietà del Padre, altra quella del Figlio, così il Nuovo Testamento è simile all’Antico Testamento e tuttavia altra è la proprietà dell’Antico Testamento, altra quella del Nuovo. » (pp 226-227)

Gioacchino preciserà il suo metodo teorico mostrando come lo svelamento dei Sigilli avviene solo quando ciò è storicamente possibile per la confluenza dei tipi storici e delle intelligenze ad essi legati. Marx non dirà altro mostrando come lo svelamento della Legge del valore è reso storicamente possibile dal Modo di produzione capitalistico che finalmente dissocia il lavoro umano, « freddamente » « liberato » dallo sfruttamento capitalistico, dalle variabili legate allo status sociale; Marx spiega così che la schiavitù aveva impedito ad Aristotele di vedere che la misurazione del valore di scambio di un letto e di un treppiede mediante un comune metro, quindi quella di due merci diverse ma commensurabili tra loro poiché si scambiano, non era altro che il valore della forza del lavoro, l’equivalente universale. Il denaro non è altro che un equivalente generale mentre ogni merce costituisce un equivalente particolare, entrambi i quali devono essere definiti secondo l’equivalente universale. Tutti i « concreti pensati » (« concret pensé » ), concetti universali una volta svelati, seguono la stessa doppia evoluzione storica e logica che il Metodo finisce – grazie a Kant – per sistematizzare nella dialettica di investigazione ed di esposizione, metodo che va ben oltre il semplice passaggio dal particolare al generale; le leggi generali caratterizzano sia Aristotele che la sociologia borghese.

Naturalmente, il fatto di svelare il « concreto pensato » non significa necessariamente che venga svelata anche tutta la teoria ad esso relativa: lo ha dimostrato drammaticamente la montagna di assurdità riversata sulla teoria marxiana del valore della forza lavoro prima dei miei contributi nonostante gli sforzi del grande epistemologo e metodologo marxista Louis Althusser. Noto che l’occultamento dei miei contributi è la causa del flusso continuo delle stesse sciocchezze, soprattutto tra i marxologi marxisti, tra cui recentemente Maximilien Rubel per l’edizione di Marx in La Pléiade e Micheal Heinrich che ha collaborato temporaneamente all’edizione di MEGA. Questa è una spudorata violazione della metodologia e della deontologia scientifiche. (Rimando qui in particolare al mio Tous ensemble, alla mia Introduzione metodologica e al mio Compendio di Economia Politica Marxista.)

Così Gioacchino esprime la teoria nel Salterio, pur sottolineando che il divenire segue sempre le stesse leggi, anche per gli altri popoli e per i popoli precristiani: « In primo luogo, gli stessi gradi – degli intelletti – devono essere indicati in base alla storia e in base alla concordia dei tre stati nei tre stati stessi, benché possiamo indicarli solo nel primo e nel secondo in base alla concordia, nel terzo ancora in nessun modo, poiché non siamo ancora giunti al giorno e all’ora in cui il popolo dei Giudei si convertirà a Dio » (p 134) A più riprese nella sua opera, e in particolare nel Salterio, Gioacchino spiega che i numeri devono essere intesi in modo spirituale, cioè come strumenti euristici nell’espressione moderna, cosa necessaria anche a causa della fluttuazione dei testi secondo il copisti. Gioacchino insiste però sul fatto che, interpretando questi dati secondo la conoscenza del momento, non si dovrebbero mai « correggere » i testi perché, come dimostra concretamente il Salterio, essi si riferiscono alle figure « perfette » di Pitagora. L’esempio chiave per illustrare questo metodo è quello degli anni 70 e 72, gli anni della prigionia a Babilonia o dei discepoli che Cristo mandò a predicare in tutto il mondo. Svelato il « mistero », tutti capiscono che 70 si riferisce a 72, cioè ai gradi degli angoli esterni del pentagramma, mentre: 72 x 5 = 360 gradi, cioè il cerchio utilizzato per descrivere la volta stellata e per calcolare i cicli astronomici compreso il Grande Anno di Platone, cioè la Precessione degli Equinozi, poiché 1 grado d’arco in 72 anni moltiplicato per 360 equivale a 25.920 anni. (13)

Nel Prologo Gioacchino annuncia senza giri di parole il suo proposito riformatore socio-monastico che ha maturato negli anni, dal suo primo saggio datato 1176 intitolato Genealogia degli antichi santi padri fino al contemporaneo inizio della stesura delle sue tre opere maggiori che continuerà a scrivere ed a elaborare fino alla fine della sua vita. La cronaca racconta che dopo aver lasciato la corte arabo-normanna di Ruggero II a Palermo, all’epoca la più opulenta e sofisticata d’Europa, si recò in « Siria ». Al ritorno da quello che sembra essere stato un viaggio di studio, pensò inizialmente di diventare predicatore in Calabria. Notato dal vescovo, che la sua conoscenza aveva sorpreso, si impegnò a farsi monaco presso l’abbazia di Corazzo allora in declino. Rimase poi per un anno e mezzo nell’abbazia cistercense di Casamari. Secondo il Psalterium decem cordarum – 1184-1201 – durante questo soggiorno, in modo emblematico a Pentecoste, quando dubitò fortemente dell’utilità della sua scelta monastica, ebbe una « rivelazione » sul significato del mistero trinitario e soprattutto sul modo giusto per trasmetterlo alla gente. Tutta la sua opera ne porterà traccia, tanto l’Expositio in Apocalypsim – 1183-1200ca – quanto la Concordia Novi ac Veteris Testamenti – 1183-1196 – nonché il Psalterium. Quando ebbe finito di scrivere il Libro IV della Concordia a Petralata, era pronto a ritirarsi sull’Altopiano silano, a Jure Vetere, letteralmente “L’Antica Legge”, quindi pitagorica, per fondarvi il suo nuovo ordine monastico di Fiore la cui missione era quella di annunciare la prossima transizione alla 3a Età dell’emancipazione umana.

Nel Prologo Gioacchino si pone consapevolmente come colui al quale, come Eliseo o Cristo, spetta il dovere di annunciare un passaggio epocale: il passaggio alla Terza Età dell’emancipazione umana, grazie all’esame delle concordanze tra il « Primo » il « Secondo » Testamento – nota giustamente Potestà che talvolta usa questi termini anziché « Antico » e « Nuovo » p 12 – alla luce della dialettica trinitaria. Egli si affida alla sua interpretazione dinamica delle « ruote », o meglio, secondo Gioacchino, del « Carro » di Ezechiele piuttosto che alle concordanze simboliche e statiche con semplice valore di esempio che erano consuete fino a lui. Questo non è di poco conto e ci rimanda alla mia interpretazione astronomico-pitagorica. Le ruote o carro di Ezechiele si riferiscono alla volta celeste organizzata attorno alle quattro costellazioni principali del Tetramorfo che mantengono un rapporto stabile tra loro tanto da permetterne l’organizzazione del cielo stellato tenendo conto delle altre stelle e dei pianeti, questi ultimi apparentemente irregolari. Nella Figura « Il carro o le ruote di Ezechiele » presentata graficamente nel Liber figurarum (Vedi Il Cocchio divino di Ezechiele: la ruota bella ruota in https://it.wikipedia.org/wiki/Liber_Figurarum ), è chiaro che non c’è nulla di antropomorfico in Gioacchino, e non si tratta di una ruota nella ruota ma delle 4 ruote del Carro che, rimanendo in stretto rapporto tra loro, creano una sorta di punto “fisso” che rende possibile organizzare lo spazio celeste e afferrare il movimento del cielo stellato. Il carro è talvolta descritto nella Bibbia come il trono di dio sorretto dai 4 angeli più importanti della gerarchia, gli Ophanim, o anche come la Città, o Gerusalemme, celeste.

La Figura di Gioacchino non lascia dubbi soprattutto se si tengono conto delle mie precisazioni precedenti, compreso il commento ai numeri pitagorici nel mio saggio dell’agosto 2016 che costituiscono il cuore del Salterio; ma poiché è evidente che Gioacchino conosceva l’ebraico, bisogna tener conto anche della corretta traduzione delle parole ebraiche che purtroppo sono usualmente antropomorfizzate o comunque male tradotte – le ruote si muovono insieme, in compagnia, nel cielo, non sono incastonate in una ruota più grande. Vedi la spiegazione delle ruote di Ezechiele – Morning Cup of Context. https://www.youtube.com/watch?v=1EPeMotXpXk . Quanto alla corrispondenza tra i due testamenti che si rispondono, Gioacchino la ritrova nella « reciproca contemplazione dei due cherubini » descritta da Ezechiele. La Storia dello sviluppo trinitario è concretamente inscritta nello svolgersi del tempo astronomico. Scrive Gioacchino: « E, avendo esaminato attentamente le ruote di Ezechiele, abbiamo mostrato in modo convincente quanto grande sia la concordia tra le une e le altre e ci siamo impegnati a stabilire che cosa significava quella contemplazione vicendevole dei due cherubini nella reciproca consonanza dei due testamenti: infatti la nostra fede, se difesa da testimoni degni della verità, non può essere indebolita da nessun errore. » (p 33)

Se ha confutato in più occasioni di essere un « profeta », pretendendo soltanto di essere dotato di « intelligenza spirituale », qui rivendica Geremia, Ezechiele e Isaia per la sua « chiamata alle armi »: « Poiché segni ed eventi terribili descritti nel Vangelo annunciano la rovina incombente della storia di questo mondo, che precipita ed è sul punto di finire, non ritengo affatto ozioso rispetto al risultato dell’opera manifestare ciò che il provvidenziale disegno divino ha consegnato a me indegno riguardo ai tempi finali (…) A noi spetta dunque preannunciare le guerre; a voi correre rapidamente alle armi. A noi salire in alto al punto di avvistamento sul monte e dare il segnale alla vista dei nemici; a voi, udito il segnale, fuggire verso luoghi più sicuri. » (pp 29 et 31) Sappiamo che Gioacchino sostituirà ogni volta che potrà l’Apostolo universalista Paolo di Tarso a Gesù, ma come non riconoscere la voce del Figlio che gli annuncia anche un passaggio epocale « Non credere che io sono venuto a portare la pace sulla terra; non sono venuto a portare la pace, ma la spada. » (Matteo, 10:34) Come scrisse Mao Zedong a proposito del passaggio all’emancipazione generale, all’uguaglianza, alla libertà, all’amore, alla tolleranza e alla pace universale, « la rivoluzione non è una cena di gala. »

Invitando alla mobilitazione per annunciare e preparare il passaggio a un mondo temporale e spirituale migliore, Gioacchino ne indica il metodo e il fine. Il metodo è quello dell’analisi storica, qui della concordia tra Antico e Nuovo Testamento, ma senza ignorare i racconti « extra-biblici » – Orfeo e Ulisse come tipi di Cristo – o « semi-biblici » (p 11 ) secondo lo sviluppo del mistero trinitario per aprire la strada alla Terza Era dell’emancipazione umana, «…finché, come dice l’Apostolo, « arriviamo tutti all’uomo perfetto, alla misura della pienezza dell’età di Cristo ». (pag. 34). Rielaborando l’Atto degli Apostoli, Gioacchino determina che tale pienezza deve essere concretamente resa possibile dalla regola: « Da ciascuno secondo le sue capacità, a ciascuno secondo il suo lavoro » per poi arrivare alla regola stabilita nell’Atto degli Apostoli « Da ciascuno secondo le sue capacità, a ciascuno secondo i suoi bisogni ». Lo stesso Marx poneva come fine teorico e pratico anche « il recupero dell’Uomo da se stesso » (« ricovery of Man by himself ») attraverso un cambiamento egualitario delle condizioni materiali dell’esistenza, che comprendono le istituzioni sociali così come i livelli concettuali e spirituali, vale a dire psicologici nella società moderna, per permettere all’essere umano di porre fine alla sua alienazione religiosa – laicità –, politica – democrazia – e umana – comunismo, uguaglianza/libertà. (Vedi il « Trittico dell’emancipazione » in La Sacra Famiglia che comprende la Questione ebraica, https://www.marxists.org/english/marx/works/1844/09/kmfe18440900.htm ) Gioacchino ripete spesso questo principio dialettico fondamentale, ad esempio ancora nel Libro IV: « Tuttavia per gli uomini non viene prima ciò che è spirituale, ma ciò che è animale, in seguito ciò che è spirituale. » (pag. 302)

Resta il fatto che, ritirandosi in Sila per fondare il suo nuovo ordine monastico, Gioacchino ebbe dall’inizio e fino alla fine della sua vita il desideroso e potente appoggio della corte normanna e poi della corte imperiale svevo-normanna. Il Dominio di Fiore, di proprietà regia poi imperiale, ceduto al nuovo Ordine omonimo dai successori di Ruggero II, era molto esteso e molto ricco. Questa dotazione venne riconfermata e seguita da diverse altre fino a Federico II aveva necessariamente uno ulteriore scopo politico. Nel 1130, Ruggero II aveva costretto il papa o antipapa Anacleto II a riconoscerlo re di Calabria, Sicilia e Puglia, mentre l’altro papa Innocenzo II « era sostenuto da Bernardo di Chiaravalle e da tutti gli stati europei» (v. https://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_II_(roi_de_Sicile) )

In effetti, i Cistercensi erano molto vicini ai Normanni d’Inghilterra e alla monarchia francese. Il nuovo regno meridionale era molto piacevolmente cosmopolita, comprendendo popoli e fedi diversi, eredi degli Enotri e dei Bruzi, degli antichi greci e romani, degli Arberèches di origine albanese e di rito greco-cattolico, dei greci più recenti fuggiti dalle persecuzioni iconoclastiche di certi imperatori bizantini dal VII al IX secolo a partire da Leone III nel 730, tanto che le numerose comunità monastiche basiliane furono designate come Nuova Tebaide, in riferimento all’originario monachesimo egiziano, e, comprendendo ovviamente numerosi arabi, in particolare in Sicilia, dove trasmetterono ai nuovi sovrani normanni la loro alta cultura, nutrita dalla traduzione dei testi antichi, il che causerà il Primo Rinascimento di cui l’opera di Gioacchino è senza dubbio la punta avanzata in Occidente. L’opera pitagorico-cristiana di Gioacchino aveva anche lo scopo dichiarato di unificare il Regno nella sua spiritualità ecumenico-scientifica e di modernizzarlo politicamente contro gli arcaismi narrativi ecclesiali, compresa la contraddizione tra temporale e spirituale operante del papato, arcaismi che non più corrispondeva alle esigenze del tempo.

3b) Padre, Figlio e Spirito Santo, schiavitù, disciplina e libertà.

Gioacchino scrive: « Il Padre in verità impone la fatica della legge, perché è timore; il Figlio impone la fatica della disciplina, perché è sapienza; lo spirito Santo mostra la libertà, perché è amore. Dove infatti c’è timore, c’è servitù; dove magistero, disciplina; dove amore, libertà. Nondimeno, poiché una sola è la volontà e l’opera è dei tre, la libertà fu data agli uomini dal Padre, poiché padre, e dal Figlio perché è fratello, viceversa la servitù della buona azione fu imposta dallo Spirito Santo, perché pure Lui è timore e sapienza » (p 127) E aggiunge « Dov’è lo Spirito del Signore, lì vi è libertà » (Idem) Gioacchino pone la dialettica trinitaria come l’asse invariante attorno al quale si organizzerà lo sviluppo storico. Il Padre non generato genera il Figlio mentre il Padre e il Figlio generano lo Spirito Santo, o coscienza. L’Età del Padre rimanda all’Autorità e all’obbedienza, alla società dei coniugi ma anche, quello che noto per primo, alla « carne », cioè in realtà alla Natura. (pag. 270 e seguenti). Possiamo quindi affermare senza timore di commettere un anacronismo che qui comincia la concezione dialettica moderna che unisce la Dialettica della Natura – il Padre -, la Dialettica della società o della storia – il Figlio – entrambe combinate secondo le Epoche – Età e Sigilli o conflitti – dalla Coscienza dei soggetti – Spirito Santo. Con mio grande stupore Gioacchino aveva anticipato la mia Introduzione Metodologica!

Gioacchino affronta la doppia questione dei popoli pre-biblici e della doppia stirpe biblica, quella dei Re che rappresentano il Padre, carne quindi Natura, e quella dei Giudici che rappresentano lo Spirito Santo, la coscienza che gli ordini monastici dovrebbero portare. A pagina 176 scrive: « Ma il grembo della donna è fecondo per abbondanza di ovuli. » Poiché Gioacchino è un fine studioso, è consapevole che la medicina, come l’architettura, servì da rifugio ai Pitagorici nel loro ritiro nel underground dopo la violenta distruzione della loro Scuola a Crotone intorno al 450 a. C. J.C. Da notare che Jure Vetere innovò anche reinterpretando il Numero Aureo alla luce delle nuove conoscenze matematiche arabo-normanne palermitane che permisero di costruire spazi più alti e luminosi. I livelli di Natura, Storia e Pensiero furono sempre intesi come livelli distinti ma complementari, come testimonia anche l’Accademia – Pitagorica – di Platone il quale, come il suo maestro Socrate, fu iniziato in Calabria e in Sicilia. Al tempo di Gioacchino, la Scuola Medica Salernitana era la più avanzata e la più famosa del mondo occidentale e utilizzava anche figure e diagrammi secondo il metodo attuato da Gioacchino. (vedi https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_de_m%C3%A9decine_de_Salerno )

La trattazione porterà, nel Libro IV, alla critica della deriva mondana della Chiesa e degli ordini monastici, compresi i cistercensi, che regredirono verso una materialità venale a causa delle loro pretese temporali. Secondo la dialettica sillogistica trinitaria, Cristo diventa il punto di congiunzione delle due stirpi, Re e Giudice, ma solo per presiedere al suo superamento storico poiché lo Spirito Santo, la Coscienza, è per tutti.

Ecco perché possiamo affermare che Gioacchino non solo mette in scena una vera e propria dialettica, ma che lo fa al più alto livello, distinguendo tra il livello naturale, il livello storico-sociale e il livello concettuale-teorico. Del resto, per comprendere la grandezza metodologica di Gioacchino, vale la pena confrontare il diagramma dei 4 elementi, molto diffuso – fuoco, aria, acqua, terra – che Isidoro di Siviglia riprenderà a suo modo tutto all’impronta dell’astrologia, con la figura delle 4 grandi stelle e le loro costellazioni che formano il Tetramorfo – e che ci danno i simboli zodiacali specifici dei 4 Vangeli. Comprendiamo allora meglio la feroce opposizione dei Padri della Chiesa contro l’inclusione di altri « vangeli ». Sappiamo anche che i 7 pianeti saranno associati a questi personaggi alchemici – pre-chimici – e che Gioacchino li collegherà allegoricamente alle 7 intelligenze, ma secondo un pensiero più scientifico che inaugura una vera scienza cognitiva. Lo Schema di Isidoro di Siviglia è molto presente nella scuola medica salernitana e può essere ammirato nel magnifico Giardino della Minerva a Salerno.

Da parte sua, Gioacchino distingue perfettamente tra l’ambito naturale – rerum natura dai Pitagorici a Lucrezio, fino a Isidoro e a Salerno – e l’ambito storico e sociale poiché le loro ontologie e le loro metodologie sono necessariamente diverse. Sappiamo che Giambattista Vico farà della dimostrazione di questa differenza la base della sua Scienza Nuova che fonda la Storia e le scienze sociali come materie scientifiche a sé stanti. E in effetti, la fobia di Vico nei confronti degli studiosi razionali che denigrano la Storia, riflette molto precisamente la dura critica di Gioacchino alla logica delle scuole scolastiche, una logica letterale lontana dalle basi ontologiche della riflessione, quindi dalla dialettica pitagorica, anche se, nonostante tutto, concede una motivazione etica ad Abelardo. Gli scolastici rimangono intrappolati nelle categorie statiche e nelle opposizioni aristoteliche senza essere in grado di distinguere tra distinti e opposti, una delle basi del pensiero logico. Critica quindi aspramente Cartesio per la sua affermazione denigratoria secondo cui gli storici possono sapere sulla storia tanto quanto la sua stessa ancella… Nonostante la sua tolleranza umana e la sua comprensione delle tensioni che sorgono nelle menti delle persone oneste, Gioacchino ha anche criticato Valdo de Lyon per il suo attaccamento alla lettera dell’Antico Testamento che aveva fatto tradurre a proprie spese per poterlo leggere personalmente, il che portò questo ricco mercante a criticare la Chiesa cattolica. Ecco il Diagramma di Isidoro di Siviglia, autore di un De Natura rerum, sui 4 elementi (vedi: https://www.christies.com/it/lot/lot-5662535 ) :

A questo link troverete il Diagramma di Gioacchino sul Tetramorfo ripreso nella versione delle ruote del carro di Ezechiele: Vedi Il Cocchio divino di Ezechiele: la ruota bella ruota in https://it.wikipedia.org/wiki/Liber_Figurarum.

Il passaggio dialettico tra Natura, Società e l’affermazione sempre più perfetta della Coscienza è dunque, infatti, la chiave della monade trinitaria gioachimita. Gioacchino lo ripete con insistenza, facendo leva sull’apostolo universalista Paolo e sull’Atto degli Apostoli in particolare, contrapponendo realtà terrena e spirituale, Lettera e Spirito, Cattedra e Spirito, Antico Testamento nel quale l’Età del Padre è associato allo stato di Natura. All’inizio del Libro I della Concordia, afferma in riferimento agli avvenimenti – o tribolazioni – descritti dall’Antico Testamento: « … ho ritenuto opportuno riunirli in questo primo libro non secondo lo spirito ma alla lettera, e accennarvi piuttosto che scrivere in dettaglio; e dunque secondo tale principio non venga prima ciò che è spirituale, ma ciò che è materiale, e successivamente ciò che è spirituale, di modo che l’infanzia devota sia prima edotta secondo la lettera e successivamente segua la comprensione mistica, propria degli anziani. » (p 38) o addirittura all’inizio del Libro II citando l’apostolo Paolo: « Il primo uomo tratto della terra, dice l’Apostolo, è terreno, il secondo dal cielo è celeste. Quale è l’uomo terreno, tali sono gli uomini terreni, e quale il celeste tali i celesti » (cioè Primo e Nuovo Testamenti e 3 Età.)

E Continua « quando eravamo bambini parlavamo da bambini, capivamo da bambini, ragionavamo da bambini, quando invece siamo diventati adulti abbiamo abbandonato ciò che è da bambini » (p 59) Vediamo così meglio perché dava una tale importanza alle 7 intelligenze e al loro sviluppo storico che permette l’apertura dei Sigilli quando viene il tempo. Vico farà altrettanto ma svilupperà questa maturazione intellettuale sia a livello storico generale, la Scienza Nuova, sia a livello personale, essendo le due cose strettamente connesse, come dimostra la sua Autobiografia. E aggiunge: « L’uomo naturale, come sempre dice egli stesso – Paolo -, non comprende le cose dello Spirito di Dio; per lui sono sciocchezze e non le può capire, perché vanno valutate spiritualmente » (…) « A questo punto un Giudeo potrebbe forse dirmi: « Io non seguo l’uomo terreno, che, come sappiamo ha peccato in paradiso, ma ubbidisco a Mosè, che so uomo giusto e santo, uomo rettissimo e amico di Dio.» Ma che dire, se per la loro durezza del cuore, poiché erano ancora terreni, permise loro cose non celesti ma terrene, temporanee, non eterne? » (pp 60-61)

O anche nel Libro III, per farsi capire risalendo alla storia antica pre-testamentaria, ponendo così una prospettiva umana universale e sottolineando la somiglianza tra il passaggio – calendario – dalla Luna al Sole, che fa parte della linea universalista latina di Paolo a Santo Gregorio – in particolare la problematica della Pasqua e quella del sabato o anche la settima era del « riposo » o della pienezza dell’« Uomo perfetto », realizzato socialmente e individualmente: « Nota la parola e prendi nota del mistero! Ogni eloquenza pertiene al Verbo, ogni comprensione spirituale allo Spirito. Dunque l’uno viene prima, l’altro dopo. Venne prima il legislatore Mosè, educato nel sapere degli Egizi, venne poi Giosuè (…) Venne prima Paolo, facondissimo nella sua predicazione in Asia, venne poi Giovanni ( …) Voi sapere perché questo? Perché il Verbo è venuto prima, lo Spirito lo ha seguito.» (p 180) L’esistenza precede la coscienza.

L’Età del Figlio si riferisce ai chierici. La gerarchia sociale viene riorganizzata sul principio dell’esempio cristiano fraterno piuttosto che dell’obbedienza al Padre, ancora vicina allo stato di natura e alla forza brutale. Nella Seconda Era sorgeranno tensioni quando la gerarchia religiosa si allontanerà dal suo magistero. La gerarchia sociale si organizza quindi nella Terza Era intorno alla libertà, all’uguaglianza umana e all’amore, o alla fraternità praticando la tolleranza in vista della pace universale.

3c ) Il progetto del Concorde: Libri I, II, III e IV.

Il Prologo annuncia la fine dei tempi presenti e il passaggio ad una nuova era di emancipazione. Dopo aver attraversato l’Età del Padre, poi del Figlio corrispondente ai due Testamenti, ecco l’Età dello Spirito Santo o della coscienza individuale e collettiva. Gioacchino rivendica con umiltà il suo ruolo in questo annuncio, sovente affermerà di non avere nulla di profeta ma di essere dotato di quella « intelligenza spirituale » destinata a diffondersi. Egli ancora il futuro storico e sociale dell’Umanità che si propone di dimostrare, nella tradizione astronomica dei testi biblici, in particolare del Primo e del Secondo Testamento messi in linea attraverso le ruote di Ezechiele e i due cherubini che si rispondono l’uno all’altro, così come in riferimento all’Apocalisse di San Giovanni, che permette di specificare i « conflitti » e le « tribolazioni » o, se si vuole, la lotta di classe. La dialettica trinitaria si svilupperà così durante le 3 Età.

Libro I: Gioacchino fissa la cronologia fondamentale dell’Antico Testamento, l’Età del Padre, secondo la sua progressione trinitaria che porterà inevitabilmente al suo superamento nell’Età del Figlio. In altre parole, consolida la sua narrazione testamentaria iniziale specificando la temporalità e la forza trainante dietro gli sviluppi interni. Il divenire trinitario, inteso come sillogismo dell’emancipazione umana nella Storia, si manifesterà nella progressione della coscienza o intelligenza umana; ciò porterà, alla luce dei conflitti sociali, alla successiva apertura dei 7 Sigilli ed al superamento in una nuova Era dell’Umanità.

Questa scelta porta Gioacchino a concentrarsi sulle concordanze del mondo cristiano biblico, ma è chiaro che lo sviluppo storico è uguale per tutti. Scrive giustamente Potestà nella sua Introduzione « In questa prospettiva, personaggi come Orfeo e Ulisse sono considerati tipi di Cristo » (p 11). Gioacchino spiega: « E se l’intento fosse elencare gli avvenimenti delle nazioni, è assolutamente necessario lasciar perdere subito l’opera intrapresa. Peraltro non credo neppure di essere adatto a una tale impresa, per cui il coltissimo prete Orosio raccolse un libro intero, affinché non rimanesse nascosta ai posteri. Invece nostro compito è passare rapidamente in rassegna in questo primo libro gli avvenimenti dell’Antico Testamento e gettare in essi le fondamenta di quest’opera, affinché il lettore accorto apprenda di quali vada ricercata la concordia nel Nuovo, nel momento in qui ricorda di aver letto cose simili nell’Antico Testamento. Infatti, come dice l’Apostolo, tutte queste cose accaddero a loro come esempio, ma furono scritte ad insegnamento nostro, per noi che siamo posti ai confini dei tempi.» (p 48) Le narrazioni bibliche, intese come «vera menzogna» socratica, devono ora cedere il passo alla logica del divenire trinitario.

Il Libro II spiega come comprendere la « concordia ». I numeri e la successione delle generazioni vanno rispettati, ma senza oscurare il processo trinitario dando troppa importanza ad alcune possibili deviazioni. Dopotutto, dice l’autore, le cronache non sono complete e i copisti possono commettere errori. Su questa base Gioacchino si accinse a redigere la serie delle generazioni dei due testamenti. Se nella prima Età la figura del Padre detta la logica dominante, non esclude però la manifestazione del divenire trinitario verso l’emancipazione che porterà al superamento nell’Età del Figlio. Gioacchino traccia quindi le sue serie concordanti collocandole in un vasto, inevitabile processo storico perché, dice, « E queste cose accadranno; che il mondo lo voglia o no, accadranno! » (pag.40)

Il divenire trinitario non è altro che il sillogismo dell’emancipazione. La premessa maggiore invoca – genera – la premessa minore ed entrambe conducono a una conclusione inevitabile. Ecco perché Gioacchino distingue così rigorosamente la sua concezione trinitaria, secondo la quale il Padre non è generato ma genera il Figlio, i due generando a loro volta lo Spirito Santo, da quelle di Sabellio, di Ario o anche della concezione greca del Filioque. « Sabellio voleva esporre tale parola, ma la sua barca è naufragata sugli scogli. E Ario, cercando di evitare questa rotta, è finito nel fango profondo. Sabellio infatti disse che Dio è una persona, per il suo volere è ora Padre, ora Figlio, ora Spirito Santo. Ario, disapprovando ciò, dice che vi sono tre persone, ma distinte – il che è blasfemo a dirsi – nella loro essenza e maestà. » (Salterio, p 11) Quanto ai Greci, solo il Padre genera sia il Figlio che lo Spirito Santo, sopprimendo così il divenire sillogistico trinitario.

Per fissare con chiarezza queste fasi storiche e il loro dinamismo interno, Gioacchino dà come unità temporale una generazione di 30 anni e mostra come l’intelligenza secondo la carne – o animalità e natura – differisca dall’intelligenza secondo lo spirito. (Bisognerà verificare in che misura la scelta di una generazione di 30 anni corrisponde al ciclo approssimativo di Saturno.) Ciò lo porta a dare nell’Antico Testamento due serie, quella dei Re corrispondente al Padre e quella dei Giudici corrispondente al Figlio. La Seconda Era inaugurata dal Figlio unisce in Cristo Re – la genealogia che risale a Davide secondo la manovra di ancoraggio culturale pitagorica utilizzata nei Vangeli – e il Giudice, ma questa unione è destinata ad oltrepassarlo poiché lo Spirito Santo l’ancora nella natura e nella società da cui procede stabiliranno il dominio dell’intelligenza spirituale.

Per meglio fissare questo sviluppo trinitario generale Gioacchino propone successive illustrazioni che permettono di precisare la teoria generale. Il primo riguarda i diagrammi Alfa e Omega, il secondo riguarda l’Albero storico, il terzo introduce i tre cerchi delle 3 Età allineati orizzontalmente ciascuno contenente al suo interno tre cerchi più piccoli ad indicare l’unità trinitaria che muove il tutto. Grazie a queste delucidazioni Gioacchino potrà poi ritornare allo Schema Omega senza, ovviamente, pretendere di completarlo, poiché si tratta della 3a Età a venire.

Nella Concordia non compare ancora il tentativo gioachimita di riformulare logicamente il tetragramma ebraico nella prospettiva del divenire trinitario che darà la sua celebre Figura detta dei «tre regni » di cerchi concatenati. (v. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joachim_de_Flore ) Piuttosto e simbolicamente, propone un riferimento all’alfabeto greco Alfa e Omega: « La prima definizione – cioè la concordanza Padre-Figlio, nes – è indicata da la lettera A, che è una lettera triangolare, la seconda nella lettera ω, in cui un tratto procede dal mezzo di due tratti. » (p 81). Nel Salterio Gioacchino troncherà l’angolo apicale della lettera Alfa per indicare graficamente che il Padre – o la Natura – non è generato. Gioacchino stabilisce così il divenire trinitario come processo di convivenza con dominio secondo le epoche. Scrive: « Poiché dunque le persone della divinità sono tre, coeterne fra loro e coeguali, secondo ciò che riguarda la somiglianza delle stesse persone, occorre ritenere che il primo stato da Adamo giunge a Cristo, il secondo dal re Ozia fino al presente, il terzo dal beato Benedetto sino alla fine di questo mondo » (p 81) E così è per le altre due persone nelle concordanze del diagramma A.

Questo processo di coesistenza a dominanza è essenziale. Gioacchino si propone di illustrarlo con altri mezzi, compreso il grafico fondamentale dell’Albero Storico riportato a pagina 101. Il ceppo comune Padre-Adamo-Giacobbe, poi Ozia esprime già la trinità che condurrà a Cristo e a Benedetto secondo la linea che abbiamo citato sopra perché rappresenta l’asse principale del passaggio da un’Epoca all’altra. Ma nel dispiegarsi storico delle concordanze non scompare l’espressione degli altri. Per fare un esempio moderno, il modo di produzione capitalistico stabilisce il predominio dell’estrazione del plusvalore attraverso l’intensificazione strutturale o della produttività della forza lavoro attraverso l’uso delle macchine e l’organizzazione del lavoro. Ma la produttività non elimina il ruolo dell’orario di lavoro e della sua durata che caratterizzava le società pre-capitaliste – il plusvalore assoluto – né l’intensificazione ciclica o il plusvalore relativo. Queste forme coesistono ma sotto dominanza. Con il modo di produzione socialista-comunista, il predominio della produttività cederà il posto al plusvalore sociale, poiché il valore aggiunto non sarà più accumulato dal settore privato ma dovrà essere reinvestito collettivamente al meglio attraverso una pianificazione democratica, dando priorità ai bisogni, sociali e individuali. Questo ragionamento vale per la coesistenza con eventuale dominanza dei stessi Modi di produzione.

Esiste tutta una letteratura sull’analisi comparata dei modi di produzione, a cominciare dalle analisi di Marx sui modi di produzione antichi, schiavisti, feudali e perfino socialisti, oggi purtroppo dimenticata e negletta a causa della stupida egemonia del marginalismo, soprattutto speculativo, che, falsificando l’evoluzione psicologica umana – le Età e i Sigilli di Gioacchino! – vorrebbe sostenere che la « mentalità acquisitiva » marginalista è un dato ontologico perenne che prevale diacronicamente e sincronicamente. Anche la scuola storica tedesca con Gustav Schmoller non ha preso sul serio questo aspetto, poiché un metro soggettivo non è in grado di quantificare il « calcolo delle gioie e delle pene » proposto da Menger et al. Ma abusando del dominio sull’università e sulla selezione culturale, la Scuola Austriaca riesce a imporre questa inetta doxa del « mercato re », vale a dire l’egemonia dello sfruttatore-parassita che Marx raffigura come l’uomo con il sacchetto di monete nel Capitale, Libro I. L’ultima versione di questo inganno prende la forma dell’« etnologia indigenista » anti-Rousseau e anti-Marx, ad esempio quella di David Graeber, morto giovane. È difficile capire come persone con una formazione minima possano prendere sul serio questo il gibberish senza forma.

Anche Gioacchino esprime graficamente l’idea con tre grandi cerchi allineati uno accanto all’altro contenenti ciascuno tre piccoli cerchi interni, il divenire trinitario interno. (p 130) Fa lo stesso per la doppia serie dei Padri e dei Giudici: i 12 patriarchi rappresentano la figura del Padre, i 12 capi tribù quella del Figlio e i 12 capi d’Israele lo Spirito Santo; a cui rispondono per la Seconda Età i 12 apostoli davanti a Gesù che rappresentano il Padre, gli stessi 12 divenendo apostoli che rappresentano la figura del Figlio e le 12 chiese – le 5 più le 7 create ad Efeso dall’apostolo universalista Paolo. Vedremo che nel Libro 3 questo verrà esposto molto specificatamente nel « pavimento di marmo » come « monade » per usare il termine che G. Bruno darà a questo cuore dialettico ripreso poi, a modo loro, da Spinoza – natura naturans – e Marx – materialismo storico e legge del valore della forza lavoro – e ribaltata dal rosacrociano Leibniz poi, seguendolo, da Hegel. Comprendiamo meglio perché Gioacchino, rispettoso dei numeri e delle serie, non è dogmatico al punto da permettere al ragionamento letterale di interferire con l’espressione dialettica concreta del divenire nella Storia. Soprattutto quando si tratta di aggiornare una «narrativa » dominante senza attaccarla direttamente. Nel Libro 3 aggiungerà la variabile delle intelligenze per spiegare meglio i « conflitti ».

Giunto a questo punto, Gioacchino può tornare a concludere questo grande affresco del divenire storico sullo Schema Omega, che è la conclusione del processo con l’apertura della Terza Età. Naturalmente, contrariamente a quanto si aspettava Potestà, che vede in ciò una contraddizione, Gioacchino non cerca di prevedere o stabilire una concordanza precisa materializzando le 3 persone in questa terza Età poiché ciò costituisce la conclusione del sillogismo trinitario. Naturalmente la Trinità non scompare, come indicano i tre piccoli cerchi interni al cerchio della Terza Età, ma qui scompare la tensione e questa unione – o « entità contraddittoria » del Soggetto storico individuale e collettivo secondo la mia correzione di l’assurdità hegeliana dell’« unità degli opposti » – dona la pienezza dell’Uomo individualmente e socialmente libero ed emancipato. Si tratta dell’« identità contraddittoria » del Soggetto, individuale e collettivo che unisce attivamente in sé la Dialettica della Natura e la Dialettica della Storia.

Gioacchino aveva del resto annunciato questa finalità dello sviluppo storico citando nel Prologo l’universalista Paolo: « E poco più avanti « Va’ Daniele, perché le parole sono scritte e sigillate fino al tempo stabilito ». E se così è, è chiaro che non è concesso a uno solo di sapere tutto, ma che è concesso separatamente agli uni e agli altri, secondo la misura dello Spirito, fino a che, come dice l’Apostolo , « arriviamo tutti all’uomo perfetto, alla fine della pienezza dell’età di Cristo ». (pag.34) Tuttavia, l’instaurazione della Terza Età non esclude i conflitti prima di raggiungere la pienezza. Inoltre, i monaci annunciano e preparano la Terza Età, che non esclude ricadute mondane come quelle che Gioacchino rimprovera ai cistercensi. I marxisti e i maoisti trarranno le stesse conclusioni, Mao ritrovando e parafrasando l’espressione di San Matteo: « sventolano la bandiera rossa per tradire la bandiera rossa ». Insomma, il passaggio non sarà facile, ma l’importante sarà – Libro 4 – specificare al meglio l’apertura del 6° e 7° Sigillo – Epoche – che portano all’inaugurazione della Terza Età.

Ciò che Gioacchino si sente di dire con certezza è che il Nuovo Ordine – monastico – sociale attraverserà una fase di preparazione all’uguaglianza secondo il principio « da ciascuno secondo le sue capacità, a ciascuno secondo il suo lavoro » e poi di applicare la regola degli Atti degli Apostoli « da ciascuno secondo le sue capacità, a ciascuno secondo i suoi bisogni. » Il Libro III espone più nel dettaglio la teoria dei 7 Sigilli e la riassume nel grafico del « pavimento di marmo », la monade dialettica trinitaria. Già nel Libro I Gioacchino aveva fatto una panoramica di queste 7 epoche o « conflitti » storici e delle loro concordanze nelle prime due Età. Si basa sull’Apocalisse di San Giovanni, cioè sull’Apostolo più attento all’astronomia e allo sviluppo contrastante dei tempi che risponde e precisa con maggiore precisione i pochi elementi forniti da Ezechiele e Daniele. Siamo allora molto lontani dalla narrazione statica di sant’Agostino nella sua Città di Dio. La salvezza dell’Uomo avviene nel divenire storico in modo conflittuale secondo la tensione trinitaria.

Gioacchino si era premurato di precisare il suo metodo concettuale delle concordanze, ad esempio a pagina 35 del Prologo riguardante il significato spirituale dei « numeri » – vedi sopra – ma si era premurato di precisare il metodo nel Libro II: « Definiamo propriamente la concordia come una somiglianza di uguale proporzione tra il Nuovo e l’Antico Testamento. Dicendo uguale, mi riferisco al numero, non tanto al valore: ovvero quando persona e persona, ordine e ordine, conflitto e conflitto si guardano con sguardi reciproci in forza di una certa somiglianza, come Abramo e Zaccaria, Sara ed Elisabetta, Isacco e Giovanni Battista, Giacobbe e l’uomo Gesù Cristo, i 12 patriarchi e apostoli dello stesso numero, e simili. » (p 68) L’analisi dei 7 Sigilli, che si basa sui 5 sensi, e della loro apertura si riferisce quindi all’espressione delle 7 forme tipiche dell’intelligenza – topologica, allegorica, contemplativa, anagogica ecc. – a diversi livelli, da persona a persona, da popolo a popolo, da Stato a Stato. Questo sviluppo dialettico è riassunto dal grafico (monadico) del « pavimento di marmo » che specifica per i 7 Sigilli – o « tribolazioni » – le corrispondenze riassunte graficamente nell’Albero delle 3 Età storiche. In entrambi i casi la dialettica trinitaria è data fin dall’inizio – monade – e poi si sviluppa secondo il preciso livello di analisi, Età o Epoche – o Sigilli.

Anche qui non si tratta per Gioacchino di fornire graficamente il dettaglio delle epoche della Terza Età. Non pretende di essere né un veggente né un profeta. Ciò che gli sta particolarmente a cuore è precisare al meglio, analizzando per così dire « lo spirito dei tempi » e le sue materializzazioni individuali e collettive, la fine del 6° Sigillo e il probabile andamento del 7° ed ultimo Sigillo della Seconda Età in cui vive. E questo lo porta a situare il passaggio alla Terza Età intorno al 1260. Nel computo stabilizzato delle 42 generazioni di 30 anni per Età, Gioacchino colloca l’inizio della 41a generazione nel 1200-1201, sicché la presunta fine della 42a sarebbe avvenuta nel 1260. Abbiamo già visto che, nonostante la ripresa millenaristica cattolica alla quale ancora soccombe Potestà nell’Introduzione, Gioacchino non crede alla venuta di alcun Anticristo prima del « Sabato » ma prevede tribolazioni finali senza eguali nella Storia di tutti coloro che si opporranno all’annuncio e all’Avvento della Terza Età, che non è un giorno di riposo agostiniano né la « salvezza » cristiana secondo Pietro Lombardo soggetta alla gerarchia ecclesiale.

E precisa: « E lo dico apertamente: infatti è vicino il tempo in cui queste cose dovranno accadere; ma solo il Signore stesso conosce il giorno e l’ora. Tuttavia, posso ritenere, stando alla costruzione della concordia, che una pace rispetto a quei mali è concessa fino alla fine dell’anno 1200 dell’Incarnazione del Signore; da quello momento in poi, affinché tali cose non sopravvengano improvvisamente, devo sempre considerare sospetti i tempi e i momenti. Ci sarà allora una tribolazione grande, quale non si è mai verificata dall’inizio del mondo, come risulta chiaro nel libro dell’Apocalisse a partire dell’apertura del sesto sigillo… » (p. 221-222) E ancora: « Nella Chiesa in verità la quarantunesima generazione comincerà durante nell’anno 1201 dell’incarnazione del Signore.» (pag.291). E ancora: « Nella Chiesa la quarantaduesima generazione comincerà nell’anno e nell’ora che Dio meglio conosce. E in tale generazione, conclusasi prima la tribolazione generale e ripulito con cura il grano da tutta la zizzania, salirà da Babilonia come una nuova guida, ovvero un nuovo pontefice universale della nuova Gerusalemme, cioè della santa madre Chiesa, in figura del quale sta scritto nell’Apocalisse “Vidi un angelo che venne dall’Oriente, e aveva il sigillo del Dio vivente, e insieme con lui il resto di coloro erano stati scacciati. » (pag. 293-294).

Gioacchino, monaco, si iscrive poi da se stesso nella stirpe di san Benedetto, fondatore dell’ordine monastico latino, dal quale trasse ispirazione per scrivere la Regola dell’Ordine di Flora. « Ora et labora ». Sappiamo che la fine della stesura del Libro IV della Concordia corrisponde con la sua partenza per la Sila, per fondare in Jure Vetere la casa madre dell’Ordine di Fiore, responsabile di annunciare la Terza Età, l’Età di emancipazione, tolleranza e pace generale.

Il Libro IV offre la conclusione ricordando il doppio processo del cammino trinitario delle Età e delle epoche o conflitti – aperture dei Sigilli – in particolare per la VI e la VII Epoca. Questa non è una ripetizione. Mentre il Prologo e il Libro I avevano annunciato la posta in gioco della Concordia ed esposto il metodo, il Libro IV espone i conflitti che segnano il passaggio alla Terza Età specificando più concretamente e senza giri di parole i conflitti attuali, quelli che aveva già previsto nel Libro III per la 41a generazione, la sua, e la 42a. Perché è in gioco il destino della Chiesa o, meglio, della Comunità: egli denuncia così la Chiesa nella sua tendenza a diventare la Nuova Babilonia (« figli della Nuova Babilonia », p 287) così come i cistercensi che si fanno mondani, e che, come mostra il suo attacco a Geoffroy d’Auxerre, fraintendono le questioni contemporanee, in particolare l’opposizione tra potere temporale e potere spirituale.

Questi attacchi, chiamiamoli « etico-politici », per usare un’espressione di Gramsci, conservano oggi tutta il loro « souffle » – forza – parlano ancora intimamente all’animo dei contemporanei. Sappiamo che G. Vico, ripreso da Paul Lafargue, aveva mostrato che l’etimologia del termine « anima » era « soffio », cioè la Vita che conduce allo sviluppo dell’istinto – i 5 sensi di Gioacchino – e allo sbocciare dell’Intelligenza e le sue 7 forme destinate a condurre alla comune emancipazione spirituale. La coscienza dice che il pitagorico Socrate secondo Platone fa la differenza tra il Bene etico e il Buono utilitaristico.

Per Gioacchino i monaci, compresi i cistercensi ai quali egli ancora apparteneva, hanno la missione di annunciare lo Spirito Santo e preparare il suo avvento. La loro missione non dovrebbe essere quella di difendere le assurde pretese temporali dei papi. Tuttavia, dice, trasformano « l’oro in piombo annerito » (284) negando così la loro storica missione spirituale. Questi meno erranti « Essi non accedono all’altare attraverso Dio, ma attraverso gli uomini, e non certo in considerazione al guadagno divino, ma per ottenere un dono temporale. E, infatti, non cerca di pascere il gregge, ma sé stessi, né di ALLATARE I LORO PICCOLI, bensì di dominare sulla plebe. » (p 285) E ancora: « Ma anche quei PICCOLI a cui è stato tolto il latte CHIEDONO IL PANE E NON C’È CHI LO SPEZZI PER LORO; infatti, alcuni, comprendendo di essere carenti nella spiegazione delle Scritture canoniche, cercano chi spieghi loro le parole, e non lo trovano, perché ciascuno cerca il proprio interesse e non quello di Gesù Cristo. » (p 285) vale a dire quello della Comunità.

Gioacchino arriverà addirittura a ricordare la sua versione della donazione di Costantino: l’imperatore avendo offerto a papa Silvestro il potere temporale, questi lo rifiutò perché non conforme all’umile missione spirituale del papato. Anche qui ci si chiede come Podestà, professore all’Università Cattolica di Milano, riesca a non cogliere il testo di Gioacchino che pretende di introdurre, dal momento che sostiene semplicemente che l’accusa di Nuova Babilonia è diretta contro l’imperatore! Sappiamo che Innocenzo III e i «gioachimiti » papisti, che assumeranno presto la forma dei dogmatici francescani conventuali, arrivarono a sostenere che Federico II fosse l’Anticristo predetto – secondo loro e secondo Potestà – dallo stesso Gioacchino. Innocenzo III – e Potestà dopo di lui – cercherà addirittura di accreditare la tesi secondo la quale il papa come il Cristo di Gioacchino unirebbe in sé le due stirpi dei Re e dei Giudici!!! D’accordo con Pietro Lombard non ci sarebbe quindi più alcun superamento egualitario ed emancipatorio possibile.

Comprendiamo meglio, però, perché, secondo Potestà, parlando per eufemismo, Gioacchino dichiara di impegnarsi in « una preoccupata valutazione della Chiesa del suo tempo ». (p 22) Terminata la stesura del Libro IV della Concordia Gioacchino era pronto a salire in Sila per attuare il suo grande progetto di riforma spirituale e sociale fondando il monastero di Jure Vetere (in riferimento pitagorico aperto alla Legge Antica.) In calabrese “juri” significa fiori proprio come il termine italiano “fiori”. L’antico patronimico del feudo reale ceduto a Gioacchino per la fondazione dell’Ordine di Flora è “Fiori” e risale all’epoca romana.

Un’ostinata leggenda locale narra che Gioacchino fondò il suo monastero a Jure Vetere quando i buoi si fermarono in questo preciso punto. L’origine di questa favola, che occulta l’origine pitagorica di Jure Vetere, deriva dalla tradizione degli antichi greci che procedettero in questo modo a fondare le loro nuove colonie vedendo in esse i buoni auspici degli dei. I buoi poi partivano per l’olocausto. (14) La Calabria fu un tempo la prospera Magna Grecia.

Tuttavia, attraverso questi sviluppi critici e crudi, Gioacchino coglie l’occasione non solo per criticare la Chiesa e gli Ordini monastici in piena deriva mondana e temporale, ma anche per precisare le principali caratteristiche che necessariamente scaturiscono dal culmine del sillogismo trinitario dell’emancipazione umana in la Terza Età, ovvero la libertà, l’uguaglianza attraverso la proprietà collettiva e il possesso privato, l’amore – o fratellanza –, la tolleranza e la pace universale.

Per questo fondò un proprio Ordine monastico, più rigorosamente spirituale di quello dei Cistercensi. Per ironia della sorte, tutta la malevolenza dei papi a partire da Innocenzo III non è riuscita a cancellare il messaggio di Gioacchino e Jure Vetere, luogo della prima Abbazia di Fiore, le cui rovine versano oggi in un indecente stato di abbandono a causa dell’incuria regionale e locale. Ripetiamo che Innocenzo III fu il fedele discepolo di Pietro Lombardo, il teorico della Sorbona – come più tardi Bonaventura e San Tommaso – della quaternarietà biblica confutata da Gioacchino, secondo la quale non poteva esserci salvezza per i popoli senza la sottomissione alla gerarchia della Chiesa. Neanche al Concilio di Anagni – 1254-55 – Gioacchino poté essere attaccato frontalmente perché aveva scritto su ordine e con l’appoggio di tre papi successivi.

Inoltre, come abbiamo già detto, il tentativo di fondere l’Ordine di Flora nell’Ordine Cistercense dopo la morte di Gioacchino, avvenuta nel marzo del 1202, si scontrò con la regola secondo cui un ordine monastico non poteva regredire a una regola meno rigorosa. Fiore conservò così una certa autonomia e rimase fedele al suo abate fondatore, come dimostrano l’Antifona e la lampada che arse a lungo nella cripta della ricostruita abbazia di San Giovanni in Fiore dopo che Jure Vetere fu bruciato in circostanze non chiare nel 1214 in un contesto nel quale alcuni monaci si erano ribellati con il pretesto che la località di Jure Vetere offriva un clima troppo rigoroso trovandosi nella « frigida Sila ». A proposito di questa Antifona: «…una Informativa nella quale l’Arcivescovo di Cosenza Gennaro Sanfelice il 1 maggio 1680 testimoniava un culto immemorabile e l’esistenza di un ufficiatura risalente al XIII secolo. (…) Emerge con chiarezza che l’antifona dei Vespri udita e letta dal sommo poeta sia stata trasformata nella terzina dantesca (Paradiso, XII, 139-141) » (Gioacchino da Fiore « il calavrese abate Gioacchino di spirito profetico dotato », La Province di Cosenza, N. 604, 10/12/1997, p 119)

Il ritiro a San Giovanni in Fiore posto sotto il patronato di San Giovanni Battista, quindi prima ancora dell’annuncio della Seconda Età, era degno di Innocenzo III e della nuova Curia che, da cosa nasce cosa, avrebbe portato alla creazione dell’Inquisizione con la sua miriade di crimini contro gli Uomini e contro lo Spirito. Ratzinger, leader della moderna Inquisizione, la Congregazione della Fede, era coerente con la Chiesa regressiva e rinnegata a partire da Gioacchino, e con Bonaventura. Ma questa manovra ebbe scarso successo. Successore di Gioacchino, l’Abate Matteo fu un fedele tra i fedeli, riuscì a far prosperare il suo Ordine e a diffondere i libri e il messaggio di Gioacchino. Fino alla Toscana – Dante e i popolari gioachimiti – e ben oltre. Anche Federico II riconfermò tutti i suoi possedimenti. (Vedi i 2 volumi del libro fondamentale di Romano Napolitano S. Giovanni in Fiore, monastica e civica, 1981)

Questa storia di emancipazione illuminata da Gioacchino e ripresa da tanti altri, tra cui Karl Marx, continua il suo percorso inevitabile, nonostante alti e bassi. Le battaglie per la riforma agraria italiana, rilanciate dalla Rivoluzione Napoletana del 1799, e poi ancora dopo la Prima e la Seconda Guerra Mondiale – Paolo Cinanni e gli « usi civici » dopo il 1943, ecc. – dimostra che il messaggio dell’Abate calabrese, dotato secondo Dante di spirito profetico, aveva continuato ad alimentare le battaglie e la resistenza degli abitanti di San Giovanni in Fiore e della Sila. Paolo

Cinanni, con il suo acume intellettuale e la sua probità, si è rammaricato del fatto che lui e i suoi compagni, che conoscevano poco della storia profonda dell’Altopiano silano all’inizio delle loro lotte, non avessero fatto affidamento su questa coscienza collettiva profondamente radicata di fronte alla le usurpazioni da parte dei notabili delle terre dell’abbazia un tempo possedute e lavorate in comune, secondo un principio che G Winstanley ritrova poi e che si differenzia dai « beni comuni » anglosassoni o ecologici moderni, che non pretendono di mettere in discussione nessuna delle due proprietà, né l’organizzazione del lavoro, né la gestione comune della ripartizione dei frutti del lavoro.

Ho già commentato la Figura XII del Liber figurarum riguardante il Nuovo Ordine Monastico e Sociale. (Vedi: « Brevi appunti su Gioacchino da Fiore pitagorico » presentati alla Conferenza organizzata dall’Associazione culturale Gunesh, il 27 agosto 2016 » in https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#ITALIA ) che la proprietà dell’immenso dominio di Fiore sull’Altopiano silano era regio-imperiale e che fu ceduto all’Ordine di Fiore pur rimanendo demanio demaniale. Di conseguenza, questa proprietà era giuridicamente inalienabile, il che alimentò nel tempo le lotte contadine e cittadine contro le occupazioni abusive che si moltiplicarono con l’appoggio dei papi a partire da Innocenzo III. Nell’Ordine di Fiore la proprietà era comune nelle abbazie aderenti e i lavoratori avevano diritto a goderne il possesso e soprattutto il frutto del proprio lavoro. Erano conosciuti anche negli antichi testi giuridici come « comunisti » nel senso etimologico del termine, una realtà che influenzerà molti riformatori nel Medioevo e molto tempo dopo, tra cui Gerrard Winstanley in Inghilterra, per non parlare dei socialisti e dei comunisti moderni, passando per i Taiping cinesi. (15)

Nella sua opera, e soprattutto nella Concordia, Gioacchino stabilisce i principi chiave del suo nuovo ordine egualitario – « comunista » – della Terza Età di emancipazione umana generale, principi che rimangono fondamentali anche oggi. Aveva ripreso il motto di San Benedetto « Ora et labora ». Ispirandosi agli Atti degli Apostoli, fissa l’ideale: « Da ciascuno secondo le sue capacità, a ciascuno secondo i suoi bisogni » e, per garantire il periodo di transizione « Da ciascuno secondo le sue capacità, a ciascuno secondo il suo lavoro » …

Ecco come si esprime Gioacchino: « E dunque, (le prime 5 abbazie dell’ordine cistercense arricchito) come i patriarchi di quel popolo (le 5 tribù originarie) godevano nel vedere il prosperarsi delle famiglie, così anche costoro gioiscono nel possedere pecore e armenti, tutte queste cose però – poiché pertengono non tanto alla condizione elevata della persona libera, quanto alla condizione disprezzata della schiava – non possono rimanere a lungo nel medesimo stato. È assolutamente necessario che si dia una vera somiglianza della vita apostolica, in cui non i acquisiva il possesso di un’eredità terrena, ma piuttosto la si vendeva, come sta scritto: « Tutti coloro infatti che possedevano case e campi li vendevano e raccoglievano i guadagni di ciò che vendevano e li deponevano ai piedi degli apostoli. Si divideva poi tra i singoli, secondo il bisogno di ciascuno…» » (p 309)

Nel trattato Sulla vita e la regola di san Benedetto, da cui egli ideò la Regola – oggi inspiegabilmente perduta – del suo nuovo Ordine di Fiore, Gioacchino mette in guardia contro la corruzione e le estorsioni che invadono la Chiesa: « Parimenti stiano attenti a che i peli della carnalità non li danneggino, vale a dire i parenti che loro amano carnalmente e ai quali vengono elargiti i beni della Chiesa destinati ai poveri » (p 67). E aggiunge: « Ma se ciò così è, perché mai alcuni abati non vogliono essere considerati padri, bensì padroni, non vogliono essere amati, bensì temuti, tenendo in poco conto ciò che è stato scritto: non vi è timore nella carità, ma la perfetta carità scaccia il timore ? Amano dunque coloro dalle cui cacce vengono nutriti, predicano a costoro la virtù dell’obbedienza, come se non sia meglio cercare la povertà in libertà di spirito che avere cura della cupidigia , quasi col pretesto dell’obbedienza, oppure come se non si debba esigere da un monaco l’obbedienza interiore più che quella esteriore, e i frutti della giustizia più che i tesori. » (idem p 65)

Evidentemente l’Abate calabrese era ben dotato di « spirito profetico »! E Gioacchino conclude con questa immagine potente: « Al contrario per prendere a questo proposito un esempio: che se ne fanno coloro, i quali ripongono la loro speranza in tali cose, di quella sentenza emessa dal Salvatore: Se un cieco guiderà un cieco, entrambi cadranno in una fossa ? » ( idem p 65 ). (In italiano il termine « fossa » significa anche tomba o cripta. ) Nel Museo di Capodimonte a Napoli si può ammirare il superbo dipinto di Breughel il Vecchio che, ancora ai suoi tempi, fece drammaticamente la stessa constatazione, avendo vissuto e lavorato in Italia.

Gioacchino consigliò ai monaci di « salire sul colle », e di dare l’esempio: « Non è forse vero che uno seguirà mille, e due ne metteranno in fuga diecimila? E anzi anche proprio questo sarà possibile a Dio, anche se sembra impossibile agli uomini, che la beata povertà abbia numerosi emuli, che la libertà di essere poveri possieda figli. Che cosa è infatti più felice di questa vita che non ha preoccupazioni, che non teme i ladri né ha sospetti, che facendo il sobrio possessore assente al presente lo rende presente al futuro? Ma adire il vero anche contro quella (vita ) il diavolo conduce la sua guerra, anzi tanto più forte quanto più è incalzato dall’ardore di un’ invidia maggiore » (idem pp 109 e 111).

4) Conclusione.

L’ascesa dell’urbanizzazione e della borghesia mercantile poneva già ai suoi tempi con forza la questione dei disordini prodotti da quella che più tardi sarebbe stata teorizzata come la « mentalità acquisitiva » del capitalismo. « What is the worth of a Man? « Qual è il valore di un uomo? si chiederà Hobbes nel suo Leviatano durante la rivoluzione mercantile inglese? Gioacchino è il primo ad aver teorizzato il danno nonché la necessità di un nuovo superamento pitagorico-cristiano, cioè egualitario. Il suo messaggio verrà recepito anche dopo che l’evoluzione delle conoscenze scientifiche e storiche – Galileo, G. Bruno e Vico tra gli altri – porterà in modo del tutto naturale ad abbandonare la « menzogna vera » biblico-gioachimita, come Gioacchino stesso aveva peraltro previsto rispetto al lavoro della Coscienza durante la 3a Età. Il Nuovo Ordine Monastico e Sociale immaginato con tanta forza da Gioacchino come annuncio della Terza Età era ancorato nella proprietà comune e nel possesso privato fondato sul lavoro e sui bisogni, questa organizzazione materiale e istituzionale assicurando le condizioni materiali per l’emancipazione delle coscienze. La marcia verso lo Stato sociale avanzato, o anche verso il socialismo e il comunismo compiuto, non è altro.

Il nuovo ordine sociale continuerà a comprendere le famiglie – coniugi – chierici e monaci. La divisione sociale del lavoro e delle intelligenze, riconosciute a tutte pari dignità tra loro nella formazione di una Comunità egualitaria e armoniosa, comprenderà il lavoro, la lettura e la lode, o, se si vuole, in termini moderni, il lavoro manuale, il lavoro intellettuale e la direzione « spirituale » ovvero etico-politica di coloro che i bolscevichi chiameranno giustamente « lavoratori responsabili ». Gioacchino scrive « Nella patria celeste – e per estensione nella 3ª Età, nes – in realtà non è così, ma tuttavia sarà per così dire così, sebbene la battaglia – i conflitti o Sigilli, nes – sarà finita, a ciascuno sarà assegnata la dimora a lui adatta, affinché riceva la sua ricompensa secondo il suo lavoro… » (Salterio, p 76)

Ritorna spesso su questa idea nel suo lavoro, ma questa ricompensa secondo la « diversità dei meriti » è qualitativa, non deve inquinare l’uguaglianza generale o la libertà di scelta dei singoli. Essa va, inoltre, letta nel contesto della « secolarizzazione dello Spirito » – per usare l’espressione di Enrico Mottu – attuata da Gioacchino. « Altra infatti è la causa che segna una differenza fra i reprobi e eletti, altra quella che la segna fra coloro che saranno giudicati e salvati e coloro che non solo si salveranno ma saranno anche giudici, altra quella che stabilisce una distanza tra giudici e giudici, sicché ciascuno riceva la propria mercede secondo il suo lavoro. (idem p 85). Ma qui è lo stesso che per la vocazione dei monaci. Gioacchino è sostanzialmente un « comunista libertario »: « Ma che? Bisogna forse costringere tutti affinché, lasciato ogni bene, diventino monaci, anche quelli che non solo non possono, ma anche se lo potrebbero fare non lo vogliono, poiché quanto meno conoscenza possiedono tanto meno hanno dell’amore? Certo che no ! Questa non è una cosa di necessità, ma della scelta volontaria » (idem, p 67)

Per buona misura, Gioacchino afferma che questi principi si applicano alla Chiesa, e più in generale alle strutture dominanti, poiché il papa stesso chiama gli altri vescovi « fratelli » e non « figli ». « Di conseguenza anche il pontefice romano, che è il capo di tutti i vescovi, non ebbe l’abitudine di chiamare i vescovi figli, bensì fratelli, poiché senz’altro è cosa maggiormente umile l’avere fratelli piuttosto che figli, coeredi piuttosto che eredi; infatti anche nostro Signore Gesù Cristo si degnò di chiamare gli apostoli fratelli, sicché egli è il primogenito di molti fratelli. Infatti, l’ordine della ragione non accetta che i padri servano i figli come i fratelli i propri fratelli, anche quelli che sono minore di sé; senz’altro questo comportamento viene lodato, mentre quello appare del tutto assurdo e quasi detestabile. Affinché quindi si possa riconoscere che l’ordine monastico pertiene a quello Spirito che procede dal Padre e dal Figlio, fu necessario che nei predecessori avesse somiglianza con i patriarchi, e nei successori con gli apostoli, in modo tale che si veda che quanto alla concordia corrisponde all’uno e all’altro ordine. Come in fatti lo stile di vita nella terra della promessa non cambio pur essendo cambiata la successione, così accade oggi » (Concordia, p 309)

Già Gioacchino aveva spiegato – vedi sopra – che il passaggio dalla proprietà privata al possesso comune, andando di pari passo con la dignità del lavoro, è più adatto alla persona libera. (p 309) L’emancipazione umana generale è la posta in gioco del divenire dialettico trinitario nella Storia. Per questo alla conclusione del Libro IV non esita ad affermare: « E il Vangelo del Regno sarà predicato in tutto il mondo » (p 312). Ma nella pace e nella tolleranza, preludio a ciò che diventerà la laicità attraverso l’emancipazione generale delle coscienze durante la Terza Età: « Ora invece gli osservanti della Legge sono quei religiosi che antepongono le tradizioni dei più vecchi alla grazia di Dio. Da questo si guardino coloro che, non avendo in sé stessi la dolcezza della carità, si levano contro gli altri come se fossero più giusti di loro, solo perché non ne condividono le consuetudini. » (pag. 310) Questo annuncio generale non vale solo come Vangelo eterno, secondo il tentativo presto represso e occultato di Gerrardo da Borgo San-Donnino, ancora tutto impronta della narrazione biblica, ma nella sua forma dialettica moderna, quella dello sviluppo storico dell’emancipazione umana nell’uguaglianza, nella libertà, nella fraternità, nella tolleranza e nella pace.

Paolo De Marco Copyright © La Commune Inc, 14 agosto 2023

Note:

1 ) I contemporanei della Rivoluzione francese e delle rivoluzioni successive lo hanno sempre saputo. Un esempio emblematico ci è dato dal romanzo Spiridion di George Sand, in cui la scrittrice annuncia il compimento del divenire gioachimita e il suo moderno rinnovamento repubblicano (https://fr.wikipedia.org/wiki/Spiridion .) Gioacchino voleva rinnovare la narrazione biblica rinfondendola con uno spirito egualitario pitagorico-cristiano, ma sosteneva che il suo metodo si applicava universalmente, il che è evidente una volta compreso che il divenire trinitario non è che il sillogismo del divenire storico. Questa è la Dialettica complessiva del materialismo storico, in cui il Soggetto cosciente individuale e collettivo – le classi sociali – unisce nella sua « identità contraddittoria » la Dialettica della Natura, il dominio dei distinti, e la Dialettica della Storia, il dominio dei contrari.

La regressione aggressiva della Chiesa portò all’abbandono e al rifiuto della narrazione biblica a favore della storia universale, rinnovando così le immagini e il loro insegnamento al di fuori della doxa reazionaria, esclusivista e inquisitoria dominata dalla gerarchia ecclesiastica. È quanto fece Machiavelli, tessendo la sua oggettiva comprensione sociologica della società alla luce delle lezioni tratte dalla storia romana secondo Tito Livio e pochi altri (i Discorsi, in particolare). E questo è ciò che ha fatto magistralmente dopo di lui Giambattista Vico nella sua Scienza Nuova, che ha posto le basi scientifiche per lo studio della storia e delle scienze sociali, basi che non possono essere ridotte alle metodologie più statiche delle cosiddette scienze dure. Se Dio crea la Natura e può quindi conoscerla, e gli uomini si avvicinano a questa conoscenza empiricamente, invece gli uomini fanno loro stessi la loro Storia e possono quindi conoscerla, dice il grande napoletano. Verum, factum.

Paul Lafargue ha mostrato come Marx abbia attinto a piene mani dalla concezione della lotta di classe sistematicamente esposta da Vico – e prima di lui, da un punto di vista pre-sociologico, da Machiavelli. Tuttavia, Marx informa e rinnova il metodo sostituendo il fondamento del metodo di investigazione vichiano, la filologia, con la scienza dell’economia politica – la legge del valore della forza-lavoro – e il materialismo storico, che egli stabilisce. In definitiva, dimostro qui che il metodo del materialismo storico è stato anticipato da Gioacchino, mentre i conflitti sociali – i Sigilli dell’Apocalisse da lui reinterpretati – sono analizzati secondo le sue concordanze. Oltre ai romanzieri, anche i filosofi e gli storici di professione conoscevano perfettamente Vico e il suo predecessore Gioacchino. Purtroppo non è più così. Citiamo solo due esempi: Ernest Renan (cfr. « JOACHIM DE FLORE et L’ÉVANGILE ÉTERNEL », https://fr.wikisource.org/wiki/Joachim_de_Flore_et_l%E2%80%99%C3%89vangile_%C3%A9ternel e Jules Michelet (cfr. « La conception de l’histoire de J.-B. Vico et son interprétation par Michelet » Maria Donzelli, https://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1981_num_246_1_4272 ). Marx non si sbagliava, e nemmeno Alexandre Dumas père, uno dei Padri dell’Unità d’Italia, che pure lavorava per un futuro umano egualitario e unitario. La mia esposizione del materialismo storico si trova nella mia Introduzione metodologica, liberamente accessibile nella sezione Libri del mio vecchio sito sperimentale www.la-commune-paraclet.com . Ho deplorato il fatto che il grande marxista Louis Althusser abbia acriticamente attribuito a Montesquieu la scoperta del « nuovo continente », la Storia, senza citare né Vico né Lafargue. Montesquieu, in visita a Venezia, aveva acquistato una copia della Scienza nuova e di altri scritti giuridici fondamentali di Vico, il vero teorico moderno del diritto naturale, « il diritto delle genti » ispirato da Gioacchino. (Vedi: « Althusser, or why compromising compromises should be rejected », February 11, 2015, dans https://www.la-commune-paraclet.com/Download/ )

È una caratteristica costante della storia occidentale che l’emancipazione umana acceleri quando gli intellettuali riscoprono la scienza antica. Questo fu il caso di Gioacchino alla corte arabo-normanna di Palermo. Questo spiega le sue critiche a Sabellio, ad Ario, a Pietro Lombardo, alla concezione greca del Filioque e all’esclusivismo ebraico. Quanto a Valdo, un ricco mercante di Lione che aveva fatto tradurre per se stesso l’Antico Testamento, prende atto dello scompiglio che rappresenta il suo tentativo di tornare al testo dell’Antico Testamento, così come quello dei suoi discepoli e seguaci, ma non insiste perché non è direttamente in gioco l’impatto sulla concezione « trinitaria ». In realtà, Gioacchino voleva riconciliare ecumenicamente i popoli nella concezione scientifica del futuro della loro comune emancipazione. Questo vale anche per l’Etica, che è necessariamente laica, come dimostra « I fondamenti della metafisica della morale » di Immanuel Kant, un vero e proprio monumento in meno di 100 pagine. Si vedano anche il mio articolo « Elogio della Ragione e della laicità dello Stato » in https://www.la-commune-paraclet.com/ElogioFrame1Source1.htm#elogio

2 ) Per quanto riguarda il cristianesimo originario, ovvero quello ripreso dall’apostolo universalista Paolo, appare chiaro che si tratta di una tipica narrazione socratica volta a proporre « una menzogna vera » in grado di condurre gli uomini sulla retta via fino alla diffusione della coscienza e della scienza. Per convincersene, basta guardare ai « sacri » numeri pitagorici, ai testi di Platone, tra cui l’Apologia di Socrate, il Convivio, il Timeo, le Leggi e, naturalmente, la Repubblica, che si conclude con il Mito di Er Panfilo, più vicino ai pitagorici originari sulla trasmigrazione dell’anima che all’idea di resurrezione, mutuata in ultima analisi dagli Egizi e da Horus. Sappiamo che per i Sumeri – i pani contati di Gilgamesh, dopo il suo viaggio per scoprire i segreti dell’eternità, che enumeravano i giorni che gli rimanevano a vivere, ecc. – Per gli Ebrei non c’è resurrezione dell’anima, quindi la giustizia dipende dall’Autorità, dall’equilibrio immediato del potere, dalla Legge, che per di più è anche esclusivista, cioè dipende dai sommi sacerdoti e dai giudici. Arriva però il momento in cui la narrazione deve essere ripresa in mano, con la conoscenza che ci permette di annunciare l’avvento dello Spirito Santo che illumina tutti allo stesso modo, a condizione che la proprietà collettiva, la libertà e la fraternità o l’amore forniscano le condizioni materiali per il passaggio alla Terza Età e alla realizzazione individuale e collettiva che essa promette, che segnerà la fine dell’alienazione e il « recupero dell’Uomo da sé », come lo riassunse più tardi Karl Marx. La fine del mondo dello sfruttamento dell’uomo da parte dell’uomo, non la « fine del mondo ».

Per i numeri pitagorici che costituiscono il tessuto del Salterio a dieci corde – 1, 3,5,7,12,15, in particolare: vedi: « Brevi appunti su Gioacchino da Fiore pitagorico » presentati alla Conferenza organizzata dall’Associazione culturale Gunesh, il 27 agosto 2016 » in https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#ITALIA ). Naturalmente il pentagramma ha 5 angoli esterni. Tra l’altro, 72 x 5 =360 e considerando 72 anni per 1 grado d’arco: 360 x 72 = 25.920, il Grande Anno cercato da Platone o la Precessione degli Equinozi.

Nello spirito delle concordanze stabilite all’interno del mondo cristiano, Socrate non viene citato, ma il significato dato alla sua morte permette di collegare il tentativo di avvelenamento di Benedetto, il precursore dei monaci degni della Terza Età, con il significato della morte di Cristo. Scrive Gioacchino nel suo Sulla vita e la regola di san Benedetto: « Mescolarono dunque al vino il veleno per uccidere il maestro, dal momento che, sconciando la dottrina della pura e spirituale regola, perturbandoli quasi fosse una dispensazione col veleno della propria libidine, tentarono di annientare nello spirito coloro i quali erano amanti della sincerità, come anche un tempo i Giudei, che avevano creduto in Cristo, costringevano gli apostoli, che erano stati i loro maestri, a osservare i comandamenti della Legge.» (p. 87) Spiega poi, usando la metafora del corvo – Cristo come uomo carnale – e della colomba – lo Spirito: « Il corvo, come in buona parte si ritiene, designa Cristo, così come la colomba lo Spirito Santo. Questo stesso infatti fu denigrato per causa nostra, accettando la somiglianza della carne, affinché nello Spirito Santo potesse apportare alla sua Chiesa la bellezza della colomba. Il tipo di questo sommo maestro, che a tutti insegnava e offriva esempi di umiltà, nel primo tempo le tenne Mosè, nel secondo Paolo, mentre chi sarà nel terzo non lo si sa ancora apertamente. » (Idem, p. 91) Per chi avesse dubbi sul fondamento pitagorico-socratico, ecco la precisazione di Gioacchino, che non lascia dubbi: « Cristo non beve dunque il calice della morte per insegnare che si deve amare la morte, soffrì invece per noi come un medico per i malati, prese su di sé le nostre infermità per portarci via le nostre iniquità. » (La Concordia, p. 200).

Per quanto riguarda i « metalli » della città socratica descritta nella Repubblica di Platone, la metafora dell’oro, dell’argento e del ferro – talvolta anche del bronzo e dell’argilla – ricorre costantemente nell’opera dell’abate calabrese, ma sempre per illustrare la teoria della concordanza e della trascendenza delle figure individuali o collettive, che culmina nell’« Età dell’oro » – espressione che egli non usa – dell’emancipazione umana nella Terza Età. Ecco una citazione chiave dal Salterio: « Le parole del Signore sono parole pure, argento provato col fuoco, ma anche bronzo, che simboleggia l’attività manuale per il sostentamento degli indigenti. Con questa attività si nutrano i corpi: con l’insegnamento, che è simboleggiato dall’argento, si ristorano le menti di coloro che sono bambini in Cristo: entrambe le attività riguardano l’amore del prossimo, perché l’uomo è composto da due sostanze che abbisognano delle due attività. La terza, che è simboleggiata dall’oro, riguarda l’amore di Dio, che è il più grande e il primo dei comandamenti.» (p 93-94)

Gioacchino collega questi tre stati a tre intelligenze principali, quella topologica per la fede, quella contemplativa per la speranza e quella anagogica, la più alta, per l’amore. (idem, p 129) Da qui gli attacchi alla Chiesa e ai monaci mondani che chiudono La Concordia, con l’oro che diventa « piombo annerito » (p 284). Questi fautori della Nuova Babilonia non cercano il bene della Comunità, ma il proprio; vogliono « dominare la plebe. » (p 285).

3 ) È noto che Campanella, nato a Stilo in Calabria, fu influenzato da Gioacchino, ma in una prospettiva moderna che si rifaceva all’opera di Galileo, di G. Bruno – che lui solo difese coraggiosamente dal profondo della sua prigione – e alle opere di autori arabi, sia scientifici che mistici. La sua Città del sole, basata sulle nuove conoscenze eliocentriche che suggeriscono un ordine cosmico più perfetto, si ispira fortemente alle conoscenze dei pensatori arabi e alla « Città di Adocentyn nel Picatrix, un grimorio arabo di magia astrologica ». (cfr. https://en.wikipedia.org/wiki/The_City_of_the_Sun ). Campanella, ex allievo dei Domenicani, fuggì infine in Francia con l’appoggio di Richelieu. Luigi XIV e i suoi consiglieri trassero dal sistema di Campanella una particolare gerarchia, quella della monarchia assoluta e dei membri della sua Corte che gravitavano attorno al Re Sole, che doveva rappresentare la dispensazione della giustizia in modo uguale per tutti i suoi sudditi. Il presunto ordine della meccanica celeste doveva legittimare l’ordine terrestre secondo il buon vecchio metodo di far coincidere ciò che sta sopra con ciò che sta sotto. I marxisti, tra cui gli althusseriani e Perry Anderson, hanno analizzato questo sviluppo dell’istituzione della monarchia assoluta come un processo di emergenza della borghesia, superando il feudalesimo, che era ancora dominante ma subordinato alla Corona. L’unità del regno attraverso la monarchia assoluta fu, inoltre, il primo anello della formazione sociale nazionale che si sarebbe poi affermata con il dominio del modo di produzione capitalistico.

Più recentemente, Amedeo Fera nel suo saggio « Tommaso Campanella e Gioacchino da Fiore: due utopie a confronto » in https://www.academia.edu/6602375/Campanella_e_Gioacchino_da_Fiore_la_societa_ideale_come_comunita_monastica nota alcune corrispondenze tra i due grandi calabresi, anche se lo schema generale di Campanella è concentrico. Tra queste, naturalmente, le 3 Età dell’Umanità e le diverse forme di intelligenza. Per quanto riguarda l’auspicata nuova organizzazione sociale, aggiunge: « E’ forse da questa impostazione che discende l’idea fondamentale che sta dietro all’organizzazione sociale della città del Sole: una suddivisione del lavoro che da una parte renda possibile a ogni cittadino di svolgere le mansioni che più gli sono congeniali (o per meglio dire naturali), dall’altra la partecipazione di ogni cittadino a tutti i tipi di lavoro, suddivisi secondo le categorie rappresentate dai tre principi collaterali (Pon, Sin e Mor) che sovraintendono le attività. Da questa suddivisione del lavoro risulta che tutti sono impegnati in una qualche attività, per cui “partendosi l’offizi a tutti e le arti e fatiche, non tocca faticar quattro ore il giorno per uno”13. Ancora una volta, sembra che Campanella possa aver tratto ispirazione dalle concezioni teologiche e dalle interpretazioni scritturali dell’abate calabrese per elaborare una propria visione della società perfetta. »

4 ) Cfr. il mio saggio su Gioacchino Pitagorico in: « Brevi appunti su Gioacchino da Fiore pitagorico » presentati alla Conferenza organizzata dall’Associazione culturale Gunesh, il 27 agosto 2016 » in https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#ITALIA )

5 ) Idem, Nota 4. Tutti i grandi logici sono facilmente riconoscibili in quanto sanno pensare distinguendo categorie distinte e categorie opposte per cogliere la realtà nel suo divenire senza confondere modello e realtà, senza confondere paradossi veri e paradossi falsi. È questo che li distingue dai logici conformisti – o scolastici – e dalle loro opposizioni aristoteliche, spesso fittizie e statiche. Per una discussione dettagliata, vi rimando alla mia Introduzione metodologica nella sezione Livres-Books del mio vecchio sito sperimentale www.la-commune-paraclet.com . Così si esprime Gioacchino: « “Io”, dice il Figlio, provengo e sono venuto dal Padre. E la differenza tra i due è questa: ognuno che nasce procede, ma non vale l’inverso. » (Salterio, p. 114) Nella mia Introduzione metodologica, dopo aver sottolineato la differenza tra distinti e opposti, nel presentare la Dialettica della Natura, ho anche detto: l’uomo è prodotto dalla Natura, ma l’inverso non è vero. Abbiamo visto in questo saggio che, per Gioacchino, il Padre si riferisce alla Natura, che precede la società e la coscienza.

6 ) Si veda la mia Introduzione metodologica nella sezione Libri del mio vecchio sito sperimentale www.la-commune-paraclet.com.

7 ) Su Ario e Sabellio, ecco una citazione: « Sabellio voleva esporre tale parola, ma la sua nave è naufragata sugli scogli. E Ario, cercando di evitare questa rotta, è finito nel fango profondo. Sabellio infatti disse che Dio è una persona, per suo volere è ora Padre, ora Figlio, ora Spirito Santo. Ario, disapprovando ciò, dice che vi sono tre persone, ma distinte – il che è blasfemo a dirsi – nella loro essenza e maestà ». (Salterio, p 11) Per i greci il Padre da solo genera sia il Figlio che lo Spirito Santo, eliminando così il divenire sillogistico trinitario … Si veda l’argomentazione logica contro Pietro Lombardin « Brevi appunti su Gioacchino da Fiore pitagorico » presentati alla Conferenza organizzata dall’Associazione culturale Gunesh, il 27 agosto 2016 » in https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#ITALIA )

8 ) Cfr. il mio commento alla Tavola XII del Liber figurarum in « Brevi appunti su Gioacchino da Fiore pitagorico » presentati alla Conferenza organizzata dall’Associazione culturale Gunesh, il 27 agosto 2016 » in https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#ITALIA )

9 ) On composition of Images, Signs and Ideas, 1991, de Giordano Bruno, si veda:  https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#vinci

10 ) « Winstanley attingeva spesso all’esperienza locale per illustrare le mancanze della nobiltà nei confronti dei poveri, come quando si lamentava del loro sfruttamento della terra comune e li accusava di interferire ogni volta che i poveri “tagliavano legna, erica, erba o forni, in parti del Common dove non avevano il diritto di farlo”. Le sue esperienze a Cobham devono anche aver costituito la base della sottile analisi delle relazioni sociali rurali contemporanee che egli presenta nei suoi scritti sui Diggers – un’analisi che differenzia i poveri non solo dalla nobiltà ma anche dai “ricchi proprietari”, quei ricchi proprietari che si uniscono alla nobiltà per trarre “il massimo profitto dai Comuni, sovraccaricandoli di pecore e bestiame”, mentre ai poveri rimane la parte più piccola. » (John Gurney, 2013, p 21)

Sappiamo che lo storico inglese anti-althusseriano EP Thompson, lo stesso che pretendeva di fare di William Blake « l’ultimo dei muggletoniani », lo stesso che, sotto la copertura di un marxologismo accademico saldamente radicato nella « polite culture » – cioè, la tradizione burkeana – dà la caccia a tutto ciò che assomiglia al giacobinismo o, peggio ancora, al bolscevismo, ha sviluppato una concezione « culturale » della « laicità » inglese. In questo caso, ci ha ricordato che i neri – i contadini – in Inghilterra avevano almeno il diritto, ereditato dalla Magna Carta e dalla Common Law, di essere processati prima dell’impiccagione per piccoli furti, in particolare su terreni demaniali. Barrington Moore ha mostrato come durante la Rivoluzione inglese e la Restaurazione siano morte più persone che durante la Rivoluzione francese o quella bolscevica. Lo stesso valeva per i « Blacks » ovvero o i contadini. In realtà, senza rendersene conto, questo anti-althusseriano, affiancato nella sua messa in discussione ideologico-teorica da Ralph Milliband e altri, come dimostra l’attacco alla New Left Review, ha illustrato il carattere cinico e sanguinario della giustizia borghese, un argomento che i veri marxisti hanno un po’ trascurato (si veda il mio Pour Marx, contre le nihilisme, 2002, nella sezione Libri del mio vecchio sito sperimentale www.la-commune-paraclet.com).

Per l’importanza dei beni pubblici prodotti e offerti dalle imprese pubbliche in un quadro dove prevale la pianificazione e il credito pubblico, si veda il capitolo intitolato « Biens publics : sauvons ce qui peut encore être sauvé » dans Tous ensemble – idem. Questo capitolo è stato scritto proprio mentre la Enron stava fallendo e il Fraser Institute avanzava la sua proposta cinica e demagogica, che ho ribattezzato « modello britannico-colombiano »: poiché il capitale speculativo a breve termine non può finanziare le infrastrutture che richiedono investimenti a lungo termine, lo Stato dovrebbe farsi carico di questi progetti e poi, una volta completati, cederli al settore privato per un dollaro simbolico, al fine di garantire che i « clienti » – non agli « utenti »- ricevano « il giusto prezzo di mercato ». Siamo realmente giunti a questo stadio di decadenza accademica ed etico-politica. E continua, con tutta la spavalderia che è di rigore in queste materie.

Vale la pena di sottolinearlo nel contesto climatico post-Reagan dei « beni comuni », che in realtà vengono utilizzati per proteggere gli oligopoli privati e garantire i loro profitti attraverso sussidi di ogni tipo, scambi di certificati di carbonio e altre obbligazioni verdi speculative o « green bonds ». Pensare globale, ma agire locale, privatizzando e senza mettere in discussione la concorrenza imperfetta di Tirole e Co. secondo cui gli Stati sovrani devono cedere il passo a una « governance globale privata », con gli oligopoli transnazionali che si assumono l’onere di consultare i propri clienti attraverso i cookie e altri mezzi per tenere conto al meglio delle loro preoccupazioni, senza danneggiare i propri profitti. Naturalmente, non tutti sono clienti, e questo è un peccato per loro. Per di più, i « clienti » che non sono più « utenti » dei servizi pubblici ricevuti come diritti dei cittadini garantiti dalla Costituzione sono degni di interesse solo se sono solvibili…

11 ) sopra Paolo Cinanni si veda: « Cinanni, Paolo : un comunista esemplare calabrese », 17 juillet 2017, dans http://rivincitasociale.altervista.org/cinanni-paolo-un-comunista-esemplare-calabrese-17-luglio-2017/ . Per i particolarissimi « usi civici » in Sila, le lotte contadine citate nel testo e i problemi delle migrazioni di massa del dopoguerra, si veda P. Cinanni, Lottes per la terra e comunisti in Calabria 1943/1953 e Emigrazione e unità operaia: un problema rivoluzionario. Devo ancora aggiornare il mio testo sul grande comunista calabrese incorporando questi due libri fondamentali. Si veda pure : « Recensione ragionata del libro di Pino Fabiano: « Contadini rivoluzionari del sud: la figura di Rosario Migale nella storia dell’antagonismo politico », Città del Sole Edizioni, marzo 2011, in http://rivincitasociale.altervista.org/recensione-argomentata-del-libro-pino-fabiano-contadini-rivoluzionari-del-sud-la-figura-rosario-migale-nella-storia-dellantagonismo-politico-citta-del-sole-edizioni-marzo-2011/

12 ) Si veda: « Disoccupazione di massa come orizonte del capitalismo moderno », dans http://rivincitasociale.altervista.org/disoccupazione-di-massa-come-orizonte-del-capitalismo-moderno/

13 ) Per quanto riguarda la Precessione degli equinozi, il Pentagramma pitagorico – e il Grande Anno di Platone già nella Repubblica, poi nelle Leggi ecc. – (72 x 5 = 360 quindi 1 grado d’arco ogni 72 anni, 72 x 360 = 25.920 anni). Nella Cena de le ceneri Giordano Bruno mette in prospettiva il contributo di Copernico ricordando che Filolao, contemporaneo e discepolo di Pitagora, mai dimenticato in Calabria e nell’Italia meridionale, già insegnava che la Terra girava intorno al Sole e che il Sole non era il centro della galassia. Nella sua ultima opera importante, On composition, G. Bruno applica la teoria gioachimita delle concordanze, ma in modo scientificamente orientato all’astronomia e alla sua storia. Riguardo a Galileo, aggiungeva che telescopi più potenti avrebbero rivelato molti altri oggetti celesti che non escludono la vita, anche se probabilmente in altre forme. Tuttavia, riflettendo, mi sembra che i progressi astronomici compiuti dagli Antichi fin dagli inizi dell’Umanità pensante, e almeno dal Neolitico con le sue mega-strutture costruite per resistere all’usura del tempo in modo da per poter verificare le ipotesi astronomiche su periodi molto lunghi, inizino con l’organizzazione del cielo stellato e del suo movimento in relazione alla Via Lattea – l’Uroboro, il cerchio del tempo o serpente che si mangia la coda – e in relazione alle sue numerose costellazioni.

Lo Zodiaco, cioè le circa 12 costellazioni attraversate dal movimento apparente del Sole, viene dopo e presenta un’organizzazione del cielo e del tempo che implica il passaggio dal calendario lunare a quello solare. Oggi non ce ne rendiamo più conto perché l’inquinamento atmosferico, compreso quello luminoso, oscura lo splendore della Via Lattea nel cielo stellato in una notte senza nuvole. La Sila, dove Gioacchino costruì la sua prima abbazia a Jure Vetere, è ancora oggi un luogo ideale per ammirare lo spettacolo, se ci si allontana un po’ dalla città di San Giovanni in Fiore. La storia antica, comprese le narrazioni dell’Antico e del Nuovo Testamento, ci parla con una certa precisione del passaggio di tre costellazioni, Toro, Ariete e Pesci, ciascuna associata a un generale sforzo di civilizzazione. Al contrario, non è impossibile che i nostri Antichi abbiano anticipato il Neolitico e si siano preparati alle sue ipotesi e agli sforzi per verificarle. A Gobekli Tepe, per esempio. L’intera costa atlantica è ricoperta di megaliti – in altre parole, a diverse latitudini – mentre sappiamo che i Druidi comunicavano con gli Egizi e che Pitagora stesso fu istruito in Egitto – probabilmente a Eliopoli, la città archivio dei faraoni e dei loro predecessori – e nell’Indio, e così via. Ora, logicamente, quando si sono documentati 3 passaggi zodiacali, si può teoricamente ricostruire in avanti e indietro. I Maya, gli Inca e gli Aztechi facevano lo stesso. Ma come si può verificare tutto ciò, se non costruendo una struttura molto solida in un allineamento preciso? Possiamo quindi avanzare l’ipotesi che i monumenti neolitici circondati dal loro fossato oceanico – la Via Lattea – e allineati con il solstizio d’inverno siano stati costruiti per questo tipo di doppia verifica. La Grande Piramide, allineata con Orione, puntava anche verso Sirio, la stella che gli Egizi usavano per prevedere le piene del Nilo. Il cielo era il grande spettacolo dei nostri antenati, che ne compresero subito la relazione con i cicli della natura vegetale, animale e marittima.

Oggi, tra l’indifferenza generale, la freccia del Sagittario punta verso la Bocca di Uroboro, uno spettacolo che dura mille anni ogni 25.920 anni più o meno. Credo che il riferimento ai “mille anni” venga da lì, visto che si trova spesso nella mitologia antica, compresa quella di Ercole e Atlante. Ma dovrei verificare.

14 ) Per il patronimico “Fiore”, si veda: « Brevi appunti su Gioacchino da Fiore pitagorico » presentati alla Conferenza organizzata dall’Associazione culturale Gunesh, il 27 agosto 2016 » in https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#ITALIA )

15 ) Ironicamente, l’osservazione è stata fatta dallo scrittore democristiano Salvatore Meluso. Egli sviluppò una vera e propria ossessione per la storia dei fratelli Bandiera, dato che il suo antenato, un calabrese di San Giovanni in Fiore, ne fu la guida durante la loro spedizione patriottica e uno dei due membri che la tradirono, essendo l’altro un corso, Boccheciampe. Salvatore Meluso era inizialmente convinto che il suo antenato, insieme ai Bandiera, fosse stato all’avanguardia dei combattenti che unirono l’Italia. Per lui era il “volto del coraggio”. Tuttavia, tutti i testi dimostrano senza ombra di dubbio che, dal momento in cui si era infiltrato nel gruppo di spedizione prima di lasciare Corfù il 13 giugno 1844 per la Calabria per sbarcare nei pressi della foce del Neto il 16 giugno, era stato preso in carica dai consolati dell’isola e dalla polizia. Aveva e avrebbe ancora in seguito mantenuto l’appoggio del principe di Cerenzia, che gli permise di arrendersi sano e salvo dopo la sua fuga seguita alla sanguinosa cattura del Bandiera, di cui era la “guida”, al Col de la Stragola sul Monte Gimmella, a San Giovanni in Fiore, il 19 giugno 1844. Si era rifugiato a Corfù dopo aver commesso una serie di crimini efferati, tra cui l’omicidio, con l’appoggio dei notabili filo-borbonici, della loro polizia e della milizia. Fu infine ucciso il 2 aprile 1848 dopo essersi infiltrato nelle manifestazioni contadine, fino ad allora pacifiche, di San Giovanni in Fiore per incitarli all’azione, consentendo così ai notabili più reazionari e alla polizia di reprimere apertamente il conflitto. Si armò e, mentre gridava “Viva la Repubblica” – chiaramente una provocazione nel contesto politico dell’epoca – sparò un colpo verso la polizia, che lo teneva sotto occhio da tempo e rispose al fuoco, uccidendolo. Sembra l’ennesima azione di un provocatore, per giunta armato, che cerca di provocare un bagno di sangue tra i contadini per scoraggiare il movimento di rivendicazione delle terre usurpate della tenuta di Fiore. È sconcertante e tragico, perché l’autore, da buona parodia calabrese e per di più democristiano, sembra non capire che le colpe degli antenati non macchiano i sopravvissuti, perché la colpa è personale. Dopo aver capito che il suo antenato era uno dei peggiori briganti e delinquenti del paese, che ne era pieno dopo le sanguinose jacquerie vandeane organizzate dal cardinale Ruffo, criminali sanguinari al servizio della polizia e i notabili filo-borbonici più reazionari del paese, ha passato il suo tempo a riscrivere la storia della spedizione, negando spudoratamente ciò che i documenti stabilivano senza il minimo dubbio. E così, trattandosi di controllo del territorio, più le cose cambiano … Per citare un solo esempio, cominciò a piegare il collo ai documenti più eloquenti, compresi quelli dei consolati di Corfù, che non solo confermavano la sua infiltrazione nel gruppo dei Patrioti, ma anche il fatto che le autorità legate ai Borboni e la loro polizia erano state debitamente avvertite dello sbarco e della presenza di Meluso nel gruppo dei Patrioti!!! Inoltre, cercò di negare qualsiasi accenno a una rivolta popolare in Calabria, facendo passare i Patrioti per violenti sparpagliati, anche se il gruppo dei fratelli Bandiera aveva infine scelto di sbarcare in Calabria in seguito all’insurrezione, nel marzo 1844, di alcune decine di patrioti provenienti da Cosenza e dai paesi limitrofi. Purtroppo, questi Patrioti erano stati arrestati poco prima dello sbarco dei Bandiera, che, ignari di questo fatto, avevano scelto di passare per San Giovanni in Fiore, diretti a Cosenza, per unire le forze.

Fin dalla morte di Gioacchino, le mentalità cambiano molto lentamente a San Giovanni in Fiore, luogo di continui soprusi, contro le case, le proprietà, i domicili e le opposizioni democratiche « civili, pacifiche e costruttive ». Il nostro abate fondatore non può certo essere biasimato visto che, in effetti, aveva scelto Jure Vetere, che aveva posto sotto l’egida di Giovanni Evangelista! Tuttavia, per chi sa leggere con obiettività e tra le righe, i libri di S Meluso restano opere preziose per capire la storia della nostra città e de La Sila e la sua gente.

Per gli abusi contro le persone e i domicili, oltre alla cronaca quotidiana, si vedano le complicità istituzionali di tipo poliziesco-mafioso qui: http://rivincitasociale.altervista.org/category/totalitarismo-italiano/

Per gli abusi contro gruppi “civili, pacifici e costruttivi” di cittadini democratici, si veda http://rivincitasociale.altervista.org/category/comitato-cittadino-per-il-lavoro-dignitoso/.

Per il tradimento del messaggio di Gioacchino, vedi: « Appunti su Gioacchino da Fiore e San Giovanni in Fiore: Il messaggio, la sua difesa e la sua falsificazione », in https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#ITALIA

È facile capire perché il Paese stia precipitando verso una rovina socio-economica ed etico-politica fra poco irreversibile.

6 ) Illustrazioni: L’Albero delle 3 Età (p. 101), I 3 Cerchi con i 3 cerchi interni (p. 131), Il Pavimento di Marmo (p. 157), Le rovine di Jure Vetere nel marzo 2014.

L’Albero delle 3 Età (p. 101)

I 3 Cerchi con i 3 cerchi interni (p. 131)

Il Pavimento di Marmo (p. 157)

Le rovine di Jure Vetere nel marzo 2014.

Commenti disabilitati su La Concorde de Joachim de Flore ou l’annonce de la révolution émancipatrice par la liberté, l’égalité, l’amour, la tolérance et la paix, 14 août 2023.

1 ) Introduction

2 ) Le cœur battant conceptuel de la Concorde.

3 ) Résumé des 4 Livres de la Concorde.

3a ) Les niveaux analytiques et théoriques de la Concorde.

3b ) Père, Fils et Esprit Saint, servitude, discipline et liberté.

3c ) Le plan de la Concorde : Livres I, II, III et IV.

4 ) Conclusion

5 ) Notes

6 ) Illustrations : l’Arbre des 3 Âges (p 101), Les 3 Cercles avec les 3 cercles internes (p 131), La chaussée de marbre (p 157), Les ruines de Jure Vetere en mars 2014, Les 4 éléments.  

(Les traductions me sont dues)

« Le vin nouveau n’est pas fait pour être reçu dans de vieilles outres, et ceux qui voient l’ancien ne regardent pas volontiers le nouveau. » ( 85)

« … Il faut donc qu’au temps des lis, qui viennent après les roses, le gel et les pluies disparaissent…» (p 101)  (dans Sulla Vita e la Regoola di san Benedetto).

1 ) Introduction

Au mois d’avril 2022, le Centro Internazionale di Studi Gioachimiti, publia les 4 premiers livres de la Concorde de Joachim « l’abbé calabrais doté d’esprit prophétique » selon Dante. Cette œuvre, difficilement accessible en langues vernaculaires jusqu’ici, peut être considérée comme le Manifeste de l’Ordre de Flore annonçant la venue du 3ème Âge de l’émancipation humaine et, en tant que telle, elle eut et continuera à avoir une grande résonance à travers le monde malgré toutes les tentatives d’occultation par tous les cercles régressifs et exclusivistes dominants qui se déchaînèrent peu avant la mort de Joachim en mars 1202. On peut déplorer le fait que la publication du V Livre ait été reportée à plus tard. En fait, ce cinquième Livre contient les conclusions spirituelles, théoriques et pratiques des Livres précédents, tirées par Joachim lui-même. Espérons qu’il soit publié au plus tôt avec un Index et que la publication des Œuvres complètes de Joachim soit accompagnée par un volume à part contenant l’Index nominatif et thématique ainsi qu’une bibliographie à jour. Quoiqu’il en soit, on peut d’ores et déjà résumer la véritable révolution spirituelle, conceptuelle et historique contenue dans les quatre premiers livres. Elle annonce tout bonnement la révolution émancipatrice humaine conҫue comme résultat obligé du devenir humain et historique qui portera au développement de l’Humanisme républicain et laïque partout en Europe et en Occident, puis à la Révolution française et au devenir social annoncé par la Commune de Paris de 1871. (1)

Commençons par la révolution spirituelle-conceptuelle. Le fait que Joachim connaissait l’Apologie de Socrate, le Banquet et la République de Platon est attesté dans son œuvre à plusieurs reprises notamment lorsqu’il explique pourquoi le Christ but le calice jusqu’à la lie ou encore lorsqu’il critique le haut clergé, en particulier les moines mondains, qui d’une nature d’or, recherchant la lumière, se corrompent au point de devenir du plomb. Le projet pythagoricien de Joachim est double (2). Il s’agit d’établir le devenir trinitaire comme un véritable syllogisme de l’émancipation historique humaine, faire du « mystère trinitaire » la monade de ce développement, tout en reformulant la narration pythagoricienne-christique de son époque, déjà tombée dans de mauvaise mains, pour annoncer l’Âge de la Liberté, de l’Egalité, de la Fraternité, de la tolérance et de la Paix, mais une paix réelle allant au-delà de la paix romaine. (« Ainsi, pendant toute la période durant laquelle régnèrent les rois et les empereurs francs, qui traitèrent avec une certaine bienveillance les successeurs de Pierre par rapport à d’autres époques, l’Eglise parvint à réaliser cette paix romaine longuement désirée …», p 267). C’est là le but de la Concorde.

Ce faisant, Joachim entreprend de réhabiliter et de reformuler l’esprit originel de la narration pythagoricienne-christique pour la remettre en phase avec les temps et avec sa finalité originale, soit l’Emancipation humaine. Il le fait avec le support de la Monarchie  normande puis de l’Empire souabe-normand ainsi que de trois papes successifs juste avant Innocent III qui inventa contre lui et contre l’Ordre de Flore, la première inquisition de fait.

L’entreprise est risquée puisqu’elle suppose une nouvelle grille de lecture des textes bibliques prenant le contrepied d’une hiérarchie ecclésiale mondaine et de plus en plus délégitimée. A plusieurs reprises, dès le Prologue, en s’appuyant notamment sur l’Apôtre universaliste Paul,  Joachim souligne qu’il s’adresse tout particulièrement aux « élus », en fait, à l’avant-garde des initiés pythagoriciens particulièrement présents parmi l’ordre monastique depuis ses débuts patriciens romains. Cet ordre monastique « latin » fut toujours attaché à la renaissance de l’empire romain-chrétien attribué à Constantin. Ce fut le cas pour Saint-Benoît, plus encore que pour Cassiodore ou Saint-Augustin et Saint-Grégoire. Mais pour Joachim, qui n’approuve pas les Croisades, le vrai temple c’est la conscience humaine, le vrai empire celui de la fraternité et de la paix. Il écrit : « Afin qu’il n’y ait pas de risque d’erreur dans ce que je viens de dire, afin qu’il ne reste pas dans l’Église du Christ un espace vide à la disposition de doctrines diverses et étrangères, afin d’avertir ceux qui errent dans les ténèbres et ignorent les ruses de Satan, afin d’éviter, autant que Dieu le permet, les inventions des faux prophètes qui, s’il était possible, égareraient même les élus, nous avons jugé bon de composer cet ouvrage à partir de l’histoire ancienne et de l’histoire nouvelle. Et après avoir soigneusement examiné les roues d’Ezéchiel, nous avons montré de façon convaincante combien est grande la concordance entre l’une et l’autre…» (p 33)

La référence à Ezéchiel n’est pas anodine pas plus que la place d’honneur donnée dans l’œuvre de l’abbé calabrais à l’Apôtre Jean l’Evangéliste. Nous montrerons plus bas que les roues d’Ezéchiel renvoient aux quatre Etoiles et constellations du Tétramorphe, le point « fixe » céleste, qui permit  le développement de l’astronomie antique et donc le contrôle du temps par le calendrier et les rituels qui lui étaient associés. Parmi ceux-ci, par le vouloir du pape Grégoire le Grand, la détermination de Noël au solstice d’hiver et de Pâque à l’équinoxe du printemps en lieu et place de la pâque juive qui suivit le calendrier lunaire. (Voir : « Notes sur Joachim de Flore pythagoricien, présentées à la conférence organisée par l’association culturelle Gunesh », le 27 août 2016, dans http://rivincitasociale.altervista.org/notes-sur-joachim-de-flore-pythagoricien-presentees-la-conference-organisee-par-lassociation-culturelle-gunesh-le-27-aout-2016/ )

Avec l’offensive d’Innocent III contre l’œuvre de Joachim, l’Eglise se coupa de son origine scientifique pythagoricienne et initia son chemin de croix, de fer et de feu vers l’enfer du dogme narratif a-scientifique et de la régression exclusiviste et inégalitaire. Ses persécutions s’amplifièrent, par exemple contre les franciscains sociaux et autres joachimites, contre Galilée, Campanella (3) et Giordano Bruno, sans compter tous les réformateurs condamnés par l’Inquisition ou les Princes, dont Fra Dolcino et Thomas Müntzer, pour aboutir finalement à l’échec final de Vatican II, dont la tentative d’aggiornamento fut interrompue par Paul VI, par ses successeurs et leurs coteries exclusivistes. D’ailleurs, dès le Moyen-Âge, la démission en 1294 du bénédictin ermite Célestin V, que certains avaient salué comme « le pape angélique », qui advint moins de 6 mois après son élection, marqua un premier tournant dans cette dérive qui éloignera peu à peu les meilleurs esprits de l’Eglise. (v. https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9lestin_V ) Dans sa Divina commedia, Dante le place d’ailleurs en enfer en condamnant son « Grand refus ». L’œuvre de Joachim permet de comprendre les raisons profondes de cet échec d’une institution ayant trahi sa vocation d’origine, celle du soutien de la dialectique de l’émancipation générale que Joachim avait décrit dans son Nouvel Ordre (monastique) social. (Voir, à ce sujet, mon commentaire au Tableau XII, dans l’article du 27 août 2016 cité plus haut.) Les Partis politiques pratiquant la démocratie interne – centralisme démocratique – pour défendre l’égalité, la liberté et la fraternité, par définition tolérante et anti-exclusiviste, ainsi que le développement de la sécurité collective, prirent naturellement le relais dans le rôle d’avant-garde pédagogique de masse.   

Et c’est pourquoi Joachim s’applique à dresser un historique raisonné du « Premier Testament » pouvant être mis en correspondance signifiante avec celui du « Second Testament ». Ceci est nécessaire pour mieux saisir la signification profonde du Troisième Âge, que Joachim est conscient d’annoncer. Le choix des termes « Premier » et « Second » testament est chargé de sens. C’est pourquoi Joachim avertit qu’il est inutile de vouloir prendre trop au sérieux le décompte des générations dans le Premier et le Second Testament, d’une part parce que les chroniques existantes permettant ces calculs sont lacunaires et qu’en suite, et surtout, la signification de cette chronologie approchée est et reste avant tout conceptuelle. Puisque le « mentir vrai » pythagoricien-christique (4) a été renversé par l’Eglise en un mentir vénal et mondain, un véritable « ignoble mensonge » prenant également la forme du quaternarisme de Pierre Lombard et d’autres théologiens et scholastiques, Joachim ne s’arrêtera pas aux narrations testamentaires. Puisque l’Ordre des moines est censé annoncer l’Âge du Saint Esprit, ou de la conscience humaine généralisée à toutes et tous, Joachim s’attachera également à établir ses concordances émancipatrices aux 7 Sceaux de l’Apocalypse, qui, bien entendu ont précédence sur la formulation augustinienne de la Cité de Dieu. Joachim, pythagoricien calabrais, sait que la Cité céleste n’est rien d’autre que le Tétramorphe qui permet de mettre de l’ordre dans le devenir astronomique si important pour l’évolution des civilisations, surtout lorsque celles-ci sont principalement fondées sur l’agriculture et l’élevage.  

2 ) Le cœur battant conceptuel de la Concorde.

Examinons cette révolution conceptuelle plus en détail. J’ai déjà démontré comment Joachim, logicien hors pair, fait de la Trinité chrétienne romaine un « syllogisme du devenir historique » (5) Les quatre premiers Livres de la Concorde nous permettent de montrer plus en détail cette conception proprement révolutionnaire, dans tous les sens du mot. Il s’agit bien d’un syllogisme de l’émancipation humaine dans l’Histoire et non d’un simple catéchisme du « salut » par l’obéissance à l’Eglise et à sa hiérarchie. De fait, nous sommes confrontés ici à la première formulation rigoureuse de la Dialectique d’ensemble (6) unissant les fondements offerts par la Nature pour ouvrir au développement historique et au rôle actif des Sujets collectifs et individuels dans ce devenir d’ensemble.

Dans ses œuvres majeures, La Concorde, Le Commentaire sur l’Apocalypse et Le Psaltérion à dix cordes, travaillées quoique non achevées en parallèle, Joachim prend bien soin de défendre la conception de la Trinité chrétienne romaine contre les versions erronées de Sibelius, d’Arien, des Grecs – Filioque – et contre la version quaternaire de Pierre Lombard. (7) Selon Joachim : « Sabelius voulait exposer cette problématique mais sa barque s’est échouée sur les écueils. Et Arien, en cherchant à éviter ce danger, finit dans la boue profonde. En fait Sabelius dit que Dieu est une seule personne, mais que par son vouloir il est maintenant le Père, maintenant le Fils, maintenant l’Esprit Saint. Arien, en désapprouvant ceci, dit que se son trois personnes, mais distinctes – et c’est un blasphème que de le prétendre – dans leur essence et leur majesté. » (Psaltérion, p 11) Quant aux Grecs le Père engendre seul tant le Fils que l’Esprit Saint, supprimant ainsi le devenir syllogistique trinitaire. Pierre Lombard soumettait la Trinité à l’intermédiation d’un 4ème pôle, la hiérarchie ecclésiale, avec le papa à sa tête, sans lequel aucun salut – dans l’au-delà ! – n’était possible. Hors de l’Eglise, la damnation universelle, ce qui est bien pratique pour contrôler les ouailles crédules …

Sa motivation logique-pythagoriciennes est identique à celle qu’il met dans son insistance à prévenir la falsification des nombres dans les textes anciens, dont la signification, qui peut parfois s’avérer mystérieuse compte tenu de la compréhension des textes, pourra s’éclairer plus tard. Ainsi lorsqu’il juge que le nombre d’années 70 ou 72 – captivité à Babylone, disciples que le Christ envoie prêcher de par le monde etc. – importe moins que leur signification conceptuelle et astronomique profonde malgré la fluctuation numérique.  Dans la Concorde il prend soin de distinguer entre sa conception trinitaire et celle des Grecs – Filioque. Dans le second cas, le Saint Esprit – ou conscience humaine achevée – procède toujours, comme le Fils, du Père. Pour Joachim, le Père est incréé, le Fils procède du Père et le Saint Esprit procède à la fois du Père et du Fils.

On comprend vite les raisons logiques et scientifiques de cette défense pointilleuse. L’Âge du Père, ce n’est pas uniquement celui de l’Autorité hiérarchique dans une société subordonnée et obéissante de « conjoints » – connugi – c’est aussi celui de la Nature, de la chaire et de l’animalité, par certains aspects effrayante car inconnue. L’Âge du Fils, c’est celui de la force de l’exemple, menant à une société de fidèles guidée par des institutions qui régulent l’autorité arbitraire. L’Àge du Saint Esprit c’est celui de la société des Egaux, libres et fraternels entre eux, celui de la Paix universelle, celle que la Pax romana n’a pas pu et ne peut plus rétablir en versant dans les prétentions temporelles de l’Eglise. (p 267) Henry Mottu n’avait pas tort en affirmant que l’abbé calabrais avait théorisé « la sécularisation de l’Esprit Saint » mais le message de Joachim va bien au-delà en établissant le devenir de l’émancipation individuelle et sociale de l’Humanité et en annonçant un Nouvel Ordre du Monde, et pas uniquement de l’Ordre monastique chargé de l’annonce. (8)

En possession de ce bagage conceptuel, Joachim se met en devoir de réinterpréter les Textes bibliques canoniques ainsi que le texte monastique de Saint Augustin, lequel sera à toute fin pratique remplacé par sa propre interprétation de l’Apocalypse de l’Apôtre Jean l’Evangéliste, qui deviendra ainsi la Figure tutélaire de l’Ordre de Flore fondé par Joachim pour annoncer la transition vers le Troisième Âge. Autrement dit, il se met en devoir, tout en recréant la narration pythagoricienne-christique mieux adaptée à la transition révolutionnaire qu’il annonce, d’opérationnaliser sa théorie. Il avait déjà salué le patricien romain, réformateur pythagoricien monastique, Saint Benoît, tout en reprenant à son compte son motto « Ora et labora » ; il invente désormais ce qui est bien une praxis – si, l’on veut, dans le sens gramscien du terme.

Ce faisant, il devient le premier inventeur moderne de ce que Giordano Bruno, lequel émulera en astronomie les concordes de Joachim, par ex dans son On composition (9), appellera la « monade », concept clé que reprendra par la suite Spinoza, toutefois en peinant pour montrer le passage de la natura naturans aux attributs de l’entendement humain. Ce concept dialectique révolutionnaire sera repris par Leibnitz, mais typiquement en le falsifiant –voir  La monadologie, texte écrit en français – puis, de même, par Hegel, mais il sera finalement totalement élucidé par la double dialectique de la Nature et de l’Histoire énoncée par Marx-Engels (et que j’ai débarrassée de plusieurs scories ajoutées par d’autres dans ma Dialectique d’ensemble, dont l’absurdité hégélienne de « l’unité des contraires » qui confond catégories distinctes et opposées et détruit ainsi toute conception scientifique de la dialectique ; cette théorie exposée dans mon Introduction méthodologique citée dans la Note 6 ci-dessous.)

Cette monade du devenir joachimite sous-tend tous les commentaires et les analyses de la Trinité de Joachim, ainsi que ses illustrations par les schémas des concordances et les 7 Sceaux, mais elle est également éclairée par une ingénieuse Figure proposée par Joachim lui-même avec un titre qui ne laisse aucun doute sur sa nature de soubassement conceptuel-théorique, à savoir « la chaussée – ou plancher – de marbre » (p 157).

Ainsi cette monade trinitaire joachimite se développe concrètement dans l’Histoire. Elle constitue ce que Vico dénommera ensuite l’Axe invariant autour duquel oscille le devenir historique humain. Cette tension trinitaire du devenir permet alors de définir la caractéristique principale des diverses Epoques humaines, qui varieront bien entendu du fait de la progression toujours plus accomplie de la Nature vers la socialisation, ou du Père vers la Conscience de plus en plus achevée ou Esprit Saint. Et c’est pourquoi Joachim peut également illustrer ce devenir historique par des Arbres figurant la concorde ou encore par une spirale ascendante, image qui sera reprise par Vico avec ses « ricorsi » et par Nietzsche et tous les réactionnaires avec leurs « retours ascendants », quoique typiquement à l’envers – voir la Figure « Mistero della chiesa », https://it.wikipedia.org/wiki/Liber_Figurarum .

Il en ira de même pour l’histoire des conflits humains, entre types d’individus, entre peuples – les Hébreux, puis les Chrétiens, les peuples antiques  – ou travaillant les Cités, c’est-à-dire les sociétés avec leurs conflits sociaux. Les Sceaux, ou conflits, se coloreront ensuite par une analyse très poussée du développent cognitif, à savoir les 7 Intelligences, qui ont toutes égale dignité entre elles et sont toutes également nécessaires à une société harmonieuse, mais dont la ou les dominantes seront marquées par l’Epoque dans laquelle elles s’expriment. Joachim a ainsi développé une véritable science cognitive ; dans un souci de concordance il reliera parfois les 7 intelligences aux 7 jours de la création, ou encore à Augustin. Mais se tenant loin de l’astrologie, il évitera les correspondances planétaires, disons alchimistes. Le souci de concordance le poussera en revanche à spécifier d’avantage sa théorie scientifique ; en effet, dans son optique pythagoricienne, et bien avant Bernardino Telesio qui redonna le primat aux sensations, il pose la complémentarité des 5 sens et des 7 intelligences, selon le principe que le Père précède l’Esprit, que l’animalité précède la spiritualité, que la nature précède la conscience, mais il fondera le tout dans sa construction narrative avec la référence aux 5 puis aux 7 tribus hébraïques auxquelles correspondront, au début du Second Âge, les 5 premières églises – encore liées au Père et à la Loi – auxquelles s’ajouteront les 7 nouvelles églises d’Orient issues d’une volonté universaliste pythagoricienne-christique renouvelée.  Joachim prend bien soin de souligner que ce devenir historique est universel et qu’il englobe tous les autres peuples, y compris les peuples antiques. (Voir plus haut) Dans l’introduction Potestà remarque que Orphée et Ulysse sont des types de Christ.

Pour spécifier les enchaînements et les concordances historiques Joachim précise son schéma par une première représentation en trois cercles, chacun symbolisant un Âge, alignés ici horizontalement, côte à côte, sans enchevêtrement, chacun contenant trois petits cercles intérieurs. Ce schéma veut, bien entendu, illustrer la Trinité mais dans sa déclination historique spécifique à chaque Âge. Il n’y a pas de répétition à l’identique mais une progression historique suivant le même devenir trinitaire – ou dialectique. Ainsi, dans le Premier Âge, Ozia annonçait déjà Jésus, tout comme dans le Second Âge, Saint-Benoît, réformateur de l’ordre monacal, annoncera le Troisième Âge. Citons Joachim pour mieux saisir l’agilité de sa dialectique dans le maniement de la manifestation des personnalités trinitaires ou Figures dans l’Histoire : « Puisqu’il semble que dans la troisième partition – en référence au schéma monadique de la « Chaussée de marbre », p 157, nda – , dont nous avons traité jusqu’ici, celui qui signifie l’Esprit Saint soit antérieur au Roi David, qui signifie Christ, il était nécessaire que dans la quatrième, Elie, qui signifie Christ, soit antérieur à Elisée, qui est du type de l’Esprit Saint. Et en effet, l’histoire du Livre des Rois enseignent qu’Elisée fut un assistant d’Élie, come le fut Joshua pour Moïse. » (p 183)

La rigueur conceptuelle et théorique – et non pas dieu sait quelle difficulté et quelles contradictions imaginée par Potestà– voulait que Joachim spécifie encore comment cette spirale trinitaire et sa monade invariante sont intégrées dans le schéma général de la Trinité incarnée dans les Trois Âges : à savoir que le Père – ou la Nature – est incréé, que le Fils – ou la société organisée – est engendré par le Père, et que l’Esprit Saint – ou la Conscience – est engendrée à la fois par le Père et le Fils, à savoir que la monade s’exprime en permanence sur la base naturelle et sociale existante selon les contextes. En s’inspirant du texte de l’Evangéliste, Joachim introduit alors son schéma de l’Alpha et de l’Oméga. L’Alpha est un triangle dont l’angle du haut sera ensuite sectionné dans la Psaltérion pour mieux exprimer graphiquement que cet angle représentant le Père – ou la Nature – est incréé alors qu’il crée les deux autres angles, le Fils et l’Esprit Saint et leur Âge respectif.

Dans le schéma Alpha – contrairement à ce que dit Potestà et bien d’autres académiques avec lui – Joachim s’occupe, sans la moindre contradiction, de la première phase du devenir historique qu’il résume par la concordance des générations du Premier et du Second Testaments. Joachim ne pouvait pas à ce stade vouloir intégrer le Troisième Âge dans ce schéma, lui qui critiqua vertement la conception de la Trinité de Sibelius, d’Arien et des Grecs – Filioque. Le Schéma Alpha est l’illustration du Père incréé engendrant le Fils. Mais il faut également rendre compte rigoureusement du devenir trinitaire incarnant l’Esprit Saint et le Troisième Âge qui est engendré à la fois par le Père et le Fils. Joachim dresse alors les rapports des deux premiers – 1er et 2ème Âges – et du second – 3ème Âge désigné par l’Oméga -, qui clôt le devenir, en exprimant la plénitude de l’expression historique trinitaire avec l’Âge de l’Emancipation générale de l’Humanité. D’où son choix de base : « Je suis l’Alpha et l’Omega ».

Plus tard, selon la même méthode de réinterprétation scientifique, Joachim proposera une Figure en Trois Cercles s’entrecoupant pour représenter cette même conception de la monade s’incarnant historiquement mais selon le concept initial d’une Nature-Père incréée engendrant les deux autres cercles et leurs émanations ou conflits internes. Le tout semble annoncer les diagrammes de Venn. (voir la Figure « Cerchi trinitari », https://it.wikipedia.org/wiki/Liber_Figurarum ) Cette nouvelle présentation, qui n’apparaît pas dans les quatres premiers Livres de la Concorde, a un but précis, à savoir débarrasser la conception trinitaire et scientifique  biblique des nombreuses inepties obscurantistes du Tétragramme hébraïque selon le nom présumé de Yaweh. Joachim, sensible aux dommages créés par un tel obscurantisme reposant sur une quelconque gématria, qui n’a rien à voir avec les textes bibliques eux-mêmes, coopte la discussion en un sens scientifique celui du devenir historique trinitaire exposé dans la Concorde et dans toute son œuvre. La persécution de l’Ordre de Flore initiée par Innocent III dès la mort de Joachim en mars 1202 donnera lieu à un véritable déferlement obscurantiste de diverses gématria qui culminera avec le Corpus Hermeticum un faux dénoncé dès le départ par le huguenot Isaac Causabon. En 1461 il fut traduit par Ficin à qui Laurent de Médicis demanda d’interrompre sa traduction de Platon pour ce faire, et il fut propagé largement ensuite, par exemple par le spécialiste en gématria, Pico Della Mirandola, mort jeune mais élevé dès la tendre enfance dans la langue hébraïque. Quoi de mieux que le délire des gématria pour barrer la route de la Science ? Selon Frances A. Yates (1964), qui fait pourtant à tort un « magicien » de G. Bruno, la narration trismégiste aurait été une tentative pour désamorcer la guerre des religions en renvoyant les parties à un ancêtre et un corpus antérieurs communs. Mais on ne combat pas une narration exclusiviste par une autre narration, seule la science à cette vertu. Joachim, quant à lui, n’était pas dupe, pas plus, au XXème Siècle, que le rabbin Scholem de tradition orale respectueux de la méthode scientifique et historique ; à propos de la gématria, il demanda tout simplement : selon laquelle vu qu’il y en a plusieurs qui sont proposées.

J’ai finalement démystifié ce Pons asinorum. L’Ancien Testament est une copie souvent lacunaire et extra-dogmatique de textes antérieurs, sumériens et autres, tels l’Epopée de Gilgamesh, le Roi Sargon – dont est tirée, en partie, la figure mythique de Moïse. Pour sa part, le Code Hammourabi fut copié et trahi par le Lévitique puisque le premier prenait soin de noter que la règle « œil pour œil » s’appliquait par souci de justice à moins toutefois que les parties ne parviennent à conclure un règlement moins expéditif, ouvrant ainsi la voie aux médiations sociales, et ainsi de suite.  Or, le sumérien utilisait les lettres également pour les nombres. Originellement, on conçoit l’efficacité de ce système, on conçoit également son rôle dans le développement étymologique conscient ou inconscient. Mais transposer cela dans la langue hébraïque ou d’autres langues utilisées dans l’écriture de la bible – dont le grec en intégrant certaines données pythagoriciennes par emprunt à l’Académie de Platon – voilà qui verse dans ce que Baruch Spinoza appela, à juste titre, « le délire des rabbins ». Comme nous l’avons déjà dit Joachim, esprit scientifique et rigoureux s’il en fut jamais, né en Calabre de surcroît, n’était pas dupe. D’ailleurs, l’Eglise ne voyait pas l’astrologie de bon œil, du moins officiellement.

Le développement de la monade trinitaire nécessairement toujours présente comme axe invariant ou chaussée de marbre, en 3 grands Âges et en 7 Sceaux où Époques marquées par des conflits, est généralement incompris, en particulier par les analystes religieusement agréés et, pire encore, par nombre d’académiques. Ceci est aggravé par l’utilisation sans précédent des graphiques et tableaux proposés par Joachim à la fois comme des aides mémoires et comme des Figures didactiques. Ceci est également vrai pour les Figures utilisées comme « types » qui n’ont rien à voir avec ce qu’un Max Weber fera de ses « types idéaux » (sans parler des « archétypes » obscurantistes junguiens), car ce sont, en effet, des figures, individuelles ou collectives (peuples, groupes, dont les ordres monastiques) qui expriment par leur personnalité les déterminants intellectuels et matériels fournis par leurs Epoques particulières et non uniquement une stratigraphie sociale statique. Ils sont eux-mêmes en devenir, par leur tension interne, ce qui en fait tout l’intérêt. De la même manière, Gramsci concevra les Individus comme « blocs historiques », des Sujets en prise avec l’Histoire, Roland Barthes discourra pour sa part de « mille-feuilles ».    

Nous donnerons ici un seul exemple de ce travers agréé et/ou académique, celui de l’introduction écrite par Gian Luca Podestà à la Concorde publiée en 2022 par le Centre International d’Études Joachimites de San Giovanni in Fiore. Mais ceci reste valable pour toutes les notes incluses qui sont supposées éclairer le texte, tant dans cette édition que dans les autres. Podestà, qui n’est pas une exception, loin de là, ne comprend pas – ou ne veut pas comprendre – grand-chose aux contributions conceptuelles et théoriques de Joachim. Il reste prisonnier d’une interprétation simpliste des calculs de l’abbé alors que Joachim lui-même spécifie que la correspondance numérique souligne de ces calculs des concordances importe peu vis-à-vis de son sens conceptuel-théorique.

Dans son simplisme académique, Podestà, professeur d’histoire du christianisme dans l’université Catholique du Sacré Cœur de Milan, souligne la supposée incohérence de l’abbé en ce qui concerne la concordance des Âges, en particulier en considérant le 3ème Âge de l’Esprit. Ainsi Joachim ne serait pas capable de proposer une Figure en arbre incorporant la concordance des Âges antérieurs avec le Troisième Âge. (Voir sur l’Alpha et l’Oméga plus haut ) La même difficulté concernerait la concordance pour les 7 Sceaux. Selon lui, le Livre IV magnifierait cette incohérence, en s’attachant plutôt à définir les deux derniers Sceaux, ou conflits du Deuxième Âge – la venue de l’« Antichrist » préludant le repos lors du 7ème  Sceau dans la version catholique traditionnelle et ouvrant sur le 3ème Âge -, ceci en évitant d’en prédire et d’en spécifier les concordances.

C’est n’avoir rien compris à Joachim. De fait, Joachim, procède en bon scientifique rigoureux, tout comme le fera Marx plus tard lorsqu’il posera les bases de la transition au socialisme et au communisme, sans bien entendu préciser les formes concrètes que ceci prendra. Puisque ces transitions mettent en cause les déterminations de l’Histoire à la lueur des décisions libres des Hommes, tout à la fois Objets et Sujets de l’Histoire, Joachim laisse clairement cette question ouverte. Pour lui, l’important c’est de démontrer la nécessaire et inéluctable transition par le devenir trinitaire vers le 3ème Âge de l’Égalité, de la Liberté, de l’amour fraternel, de la tolérance et de la paix universelle. Le reste sera l’œuvre des Hommes eux-mêmes et de ce qu’ils feront de la tension trinitaire – disons dès lors « dialectique »– qu’ils ressentiront en eux-mêmes et dans les conditions prévalant à leurs Epoques particulières. D’où l’emphase mise par Joachim pour cerner au mieux les 6ème  et 7ème  Sceaux-conflits préludant la dernière transition qui accomplira le devenir trinitaire. C’est la transition concrète qui est d’actualité pour lui plutôt que la prédiction point par point de l’avenir.

Pour autant, il n’exclut rien puisque l’ouverture du 3ène Âge ne mettra pas en œuvre immédiatement son expression achevée. D’ailleurs, pour enfoncer le clou, dans le Livre IV, Joachim aborde très précisément la nécessité de créer un Nouvel Ordre monastique plus en phase avec la mission monastique liée à l’Esprit Saint ainsi que la question des relations Eglise-Empire. Ici Podestà trahit effrontément le texte de la traduction qu’il commente à trois grandes et emblématiques reprises. Tout d’abord, comme nous venons de le dire, Potestà se trompe sur les concordances entre le Second et le Troisième Âge et les 6ème et 7ème époques du Second Âge dans lequel vit Joachim ; il fait de Joachim un millénariste qui annoncerait la fin des temps plutôt que la fin du temps présent  et le passage à l’Âge du Saint-Esprit. Joachim se préoccuperait donc de l’arrivé de l’Antichrist.

Il affirme : « L’annonce de l’abbé se veut opératoire : il s’agit de discerner et de proclamer les étapes et la direction de l’histoire, afin que, connaissant la logique du dynamisme stroboscopique, les chrétiens se préparent à résister aux tribulations ultimes et surtout à l’attaque très imminente du fils de la perdition (l’Antéchrist par excellence) destiné à précéder immédiatement l’ère sabbatique terrestre ». (p 8) Mais La Concorde débute littéralement avec cette phrase : « Puisque les signes et les évènements terribles décrits par l’Evangile annoncent la ruine prochaine de l’histoire de ce monde, qui précipite et qui est sur le point de finir, je ne pense pas qu’il soit vain, en regard du résultat de cette œuvre, rendre explicite ce que le dessein providentiel divin m’a consigné, quoique indigne, concernant les temps de la fin, pour mettre en garde les fidèles et réveiller les cœurs sombrés dans la torpeur des dormeurs avec un son pour le moins insolite . » (p 26)

Cette interprétation malveillante a ses origines lointaines dans les tentatives de récupération faussement « joachimites » opérées par les sections, franciscaines notamment, les plus attachées à la papauté. Dans la foulée d’Innocent III, elles poursuivirent l’épuration théorique-idéologique menée contre Joachim et l’Ordre de Flore. La fin du monde et la peur qu’elle susciterait pousserait les ouailles dans les bras de l’Eglise assumant ainsi son rôle d’intermédiaire réaffirmé dans ses Sentences par Pierre Lombard, le maître en théologie quaternaire d’Innocent III. Joachim dit tout le contraire dès le début de la Concorde tout en prenant soin d’en appeler aux « élus », selon moi aux « initiés pythagoriciens » à la tête desquels devrait être le pape-moine censé encore savoir que l’Esprit émancipateur de la narration pythagoricienne-christique d’origine devait être rétabli et reformulé pour atteindre son but, alors que des conflits de plus en plus prémonitoires minaient les fondements théologiques et sociaux de l’Eglise. Pour ne donner qu’un seul exemple, en 1189 peu d’années après l’achèvement du Livre IV, le peuple et la plèbe d’Assisi prirent d’assaut la formidable forteresse de la ville, la Rocca Maggiore, semant ainsi l’effroi dans les couches dominantes. De cette peur manipulée par la papauté et le cardinal Segni est issu le mouvement franciscain.

C’est pourquoi Joachim, qui ne renie ni Saint-Grégoire ni sa Pâque latine, met surtout à l’honneur l’Apôtre Paul, le plus universaliste-romain, et l’Apôtre Jean, le plus versé dans l’astronomie. Voici donc ce qu’écrit Joachim sur le sujet dès le Prologue de la Concorde : «  En nous en tenant donc uniquement à ce qui est écrit dans les livres divins, et ne retenant d’eux comme faisant autorité que ce qui est clair pour nous, nous réfutons comme pérégrines et étrangères les assertions superflues sur la naissance et les œuvres de l’Antichrist et sur la fin du monde qui, prises comme nous l’avons déjà dit, de brochures apocryphes, sont embrassées par la plupart des gens naïfs. » ( p 34) Dans le meilleur des cas Potestà sera mis dans la catégorie des ingénus. Reste que bien plus que par l’Antichrist, Joachim est préoccupé par l’annonce et l’arrivé prochaine du Paraclet, l’Esprit Saint, et ceci en particulier dans l’ouverture des 7 sceaux, comme en témoignent toute son œuvre et de manière graphique « La chaussée de marbre » (p 157)

La seconde concerne les accusations sans précédents de Joachim contre l’Eglise mondaine dénoncée en toutes lettres comme une « Nouvelle Babylone », une expression qui fera florès ensuite avec tous les joachimites sociaux et avec les écoles protestantes. Les Luthériens, par exemple, s’en prirent frontalement aux Indulgences qui symbolisaient pour eux la grande vénalité et la dépravation de l’Eglise « mondaine » sise à Rome et la soumission du peuple germanique qui en résultait. Dans le Livre IV Joachim dénonce sur tous les tons, et souvent en lettres capitales, les dérives de l’Eglise et des moines mondains et de leurs prétentions temporelles. En l’occurrence, il écrit : « (La paix ) fut de nouveau violée au temps du pape Lucio et surtout du pape Urbain, quand à l’époque de ce dernier, l’Eglise fut opprimée outre mesure, au-delà de ses forces. Cependant, si en cette occasion, l’Eglise perdit un peu de sa propre liberté vis-à-vis des fils de la nouvelle Babylone, elle le voit par elle-même, puisqu’elle sait parfaitement de quels maux elle souffre. » (p 281)  Et Joachim précise ce qu’il entend par « les fils de Babylone » dans l’optique de la Concorde et de ses critiques de l’Eglise temporelle : « Ensuite, les Chaldéens et les fils de Babylone signifient ceux qui non seulement sont charnels, mais en vérité ceux qui jouissent profondément en répandant le sang humain sans éprouver la moindre miséricorde, ressemblant en cela aux bêtes et aux peuples qui ignorent Dieu, de sorte que leurs délits vont au-delà de toute condition sauvage des peuples » (p 272)

En dépit du texte même de Joachim, Potestà, dans sa Note 253 en bas de page commente le « syntagme » « fils de la nouvelle Babylone » (idem) en affirmant que l’accusation de Nouvelle Babylone concerne tant les « mauvais chrétiens » que « les souverains allemands », donc l’Empire – qui, entre parenthèses, en la personne des souverains normands puis de Frédérique II soutenaient puissamment Joachim et sa réforme. Frédérique II, dit Stupor Mundi, prendra avec empressement la suite de ses prédécesseurs, les Normands de Calabre et de Sicile, les Hauteville, soucieux d’unifier leur royaume cosmopolites et multi-religieux sans devoir subir de contrôle trop étroit de la papauté ! Ces souverains construisirent de nombreuses églises « palatiales » dont celle, magnifique de syncrétisme culturel, de Palerme, et celle d’Altamura en Pouilles. D’ailleurs, les Normands forcèrent littéralement le pape à reconnaître leur royauté.

Cette opposition entre Eglise et Empire mena éventuellement à la séparation des deux domaines, religieux et public, en passant par l’opposition entre Guelfes et Gibelins, puis entre Blancs et Noirs etc., luttes auxquelles participa Dante et que Machiavelli décrit brillamment dans son Histoire florentine qui avait impressionné Marx. En allant symboliquement au fond des choses, Joachim notait : « L’esclavage est le propre du noir – non selon la couleur, mais selon la pathologie – la charité, du blanc ».(Sulla Vita e sulla Regola di san Benedetto, p 67). La réforme de cooptation monacale de Saint François sous l’égide de la maison des comtes de Segni – dont faisait partie Innocent III, l’ennemi juré de Joachim et le cardinal Segni à Assisi qui instrumentalisera François et son mouvement spirituel -, initia lors de troubles plébéiens qui portèrent à la prise et à la démolition partielle de la Rocca Maggiore, la formidable forteresse sise au sommet de la ville. La peur du clergé et de la bourgeoisie marchande fut grande, ils s’inventèrent par conséquent la légende manipulée du Poverello soutenant à bout de bras une Eglise prête à tomber à terre, image que Giotto sacralisa par une fresque célèbre. Franҫois ne fut d’ailleurs jamais nommé à la tête de l’ordre qu’il fonda, la papauté et Segni se méfiant de son « authenticité » dans la défense des pauvres. L’Ordre de Flore s’en rendit vite compte, gagnant beaucoup de support dans ce nouvel ordre pourtant inventé contre lui, ce qui mena finalement à la scission entre frères mineurs et conventuels. Par la suite, cela dégénéra avec la création d’autres ordres mineurs complètement transformés en sages « bas clergés », donc les Capucins.     

Nous avons déjà dit qu’Innocent III, disciple de Pierre Lombard fut l’ennemi juré de Joachim et de son Ordre. Il lança contre lui un véritable nettoyage idéologique et théorique qui porta à la condamnation durant le  IV Concile de Latran en 1215 d’un présumé opuscule de jeunesse de l’Abbé portant sur la trinité et sur les accusations contre la trinité quaternaire de Pierre Lombard. Les thèses, vénales de Pierre Lombard sur la quaternité supposait qu’il n’y eût pas de salut sans l’intermédiaire de l’Eglise, triomphèrent. En réalité, en considérant les motivations de la condamnation de ce présumé opuscule de jeunesse on se rend compte que le tout se retrouve de manière très élaboré dans le Psaltérion à dix cordes et dans toutes les œuvres majeures de Joachim. En réalité Joachim avait écrit avec la  permission et l’appui des trois papes précédant le pape Segni. Innocent III ne pouvait donc pas le condamner ouvertement. Mais les pressions s’étaient exercées sur l’Ordre de Flore avant même la mort de Joachim. Ce dernier avait d’ailleurs pris le soin dans son Testament de protéger son Ordre en déclarant sa soumission à l’Eglise et en soumettant son œuvre à son examen. De même, la tentative de supprimer l’Ordre en lui faisant réintégrer celui des Cisterciens, que Joachim avait quitté, n’eut pas le succès immédiat désiré puisque la règle interdisait la fusion d’un ordre plus rigoureux dans un ordre qui l’était moins.

Malgré toutes sortes de vicissitudes et de persécutions plus ou moins ouvertes, l’Ordre de Flore conserva une certaine autonomie pendant des décennies. En 1214, l’abbaye originale qui annonçait la venue du 3ème Âge fut détruite par un incendie, pour moi suspect, et ceci dans le contexte de la manipulation de certains moines qui protestèrent contre le froid trop rigoureux « dans la frigide Sila » pour forcer le déménagement vers la plaine. Matteo, le successeur fidèle de Joachim procéda d’abord à la reconstruction de Jure Vetere, puis il fut obligé de battre en retraite partiellement en reconstruisant l’abbaye à San Giovanni in Fiore, localité appartenant au domaine de Fiore mais dédié symboliquement à Saint Jean-Baptiste, c’est-à-dire à celui qui annonçait le 2ème Âge du Christ ! Ceci n’empêcha pas l’abbé Matteo d’ouvrir d’autres abbayes et granges et de faire circuler l’œuvre de son fondateur. Matteo jouissait de l’appui empressé de Frédérique Second qui confirma l’Ordre de Flore dans tous ses biens. La persécution reprit de l’ampleur lors de la rencontre d’Anagni en 1254-55. Le contexte s’était tendu. L’œuvre de Joachim avait filtré chez les franciscains et bien d’autres, y compris en France où l’Introduction à l’Evangile Eternel – en fait à la Concorde – de Gérard de Brogo San-Donnino, fut brulée sur le Parvis de Notre Dame à Paris. Ce qui deviendra l’Inquisition a ses racines ici. Reste que l’œuvre de Joachim circula abondamment ainsi que le démontre l’histoire européenne et les révoltes paysannes et religieuses, des mouvements se réclamant de Christian Rose-Croix, à Jean Hus et Böhme et à tant d’autres, dont Müntzer commenté par Marx-Engels dans La Guerre des paysans de 1525, et jusqu’à la Révolution française et au-delà, dont les Taiping chinois voir  http://rivincitasociale.altervista.org/notes-sur-joachim-de-flore-pythagoricien-presentees-la-conference-organisee-par-lassociation-culturelle-gunesh-le-27-aout-2016/ .

La troisième fausseté émise par Podestà malgré le texte de la traduction dont il signe l’introduction, concerne plus précisément les relations Empire-Eglise ou encore le pouvoir temporel et spirituel. Il trahit effrontément le texte de Joachim en relation avec une supposée concordance de vues – si j’ose dire – entre l’Abbé calabrais et Innocent III, l’ennemi acharné de Joachim, disciple de Pierre Lombard et devenu pape, concernant la concordance Roi-Juge ou Temporel et Spirituel. Innocent III ne sait jamais appuyé sur Joachim pour défendre cette ineptie, puisque Joachim dit tout le contraire et que Innocent III fut son pire ennemi. Ce fut une vulgaire manipulation papale, une typique inversion de sens.

L’erreur est grave, car Joachim avait dès le début de la Concorde proposé une double lignée dans l’Ancien Testament, celle des Rois et celles des Juges, qui reflète la tension trinitaire, les juges devenant l’ordre des moines abstrait du pouvoir temporel. L’Abbé de Flore était élu. Et c’est pour cela que Joachim fait de Jésus, une figure qui laisse d’ailleurs chez lui de plus en plus la place à l’Apôtre des gentils – « delle genti» – et à son message universel, à la fois le Roi descendant de David selon la généalogie inventée dans le Nouveau testament pour encrer la narration pythagoricienne –christique dans la culture hébraïque, et le Juge descendant de Moïse ; de la sorte Joachim préfigure, dans l’Âge du Fils, la nouvelle annonce du rôle monastique par Saint-Benoît, ouvrant ensuite la voie du 3 Âge de l’émancipation avec l’Ordre de Flore. Notons que cette chronologie et cette généalogie internes qui ancrent le Christ dans l’Ancien Testament et ses promesses sont centrales pour la conception des concordances de Joachim qui poursuit tout simplement l’œuvre pythagoricienne en la mettant à jour selon le devenir de l’émancipation humaine.   

Dans le Livre IV de la Concorde, Joachim attaque très durement les Cisterciens, dont Geoffroi d’Auxerre, dont la gloire résidait dans le fait qu’il avait été parmi les scribes de Bernard de Clairvaux. Aux yeux de l’Abbé calabrais ils confondaient le rôle d’annonciateurs spirituels des ordres monastiques pour celui de régimenteurs de la chrétienté et, ce faisant, ils avaient succombé à la mondanité, transformant la propriété à usage collectif en propriété à usage privé, tout en visant la grandeur politique et mondaine.

De sa critique de principe des Cisterciens dans le Libre IV – précédé par l’écrit » Interpretazione dei canestri di fichi de Joachim contre G. d’Auxerre – Joachim tire la conclusion que la dérive de la mission monastique d’annonciateur du 3ème Âge égalitaire libertaire est tellement avancée qu’aucune réforme interne de l’Ordre cistercien auquel il appartenait ne semble plus possible. De sorte que le Livre IV, achevé en 1187, est aussi l’annonce de la rupture de Joachim et de la création de l’Ordre de Fiore en Sila avec l’appui puissant des Altavilla et de tous les Normands, puis de la Maison impériale souabe-normande, reconfirmé par Frédérique II. Ceci annonce la marche vers la laïcité de l’Etat, par la séparation de plus en plus marquée et œcuménique du temporel et du spirituel. 

Comme à son habitude Joachim va au fond des choses. Il montre comment, selon la tradition – fantasque comme chacun sait aujourd’hui –, l’Empereur Constantin aurait proposé le pouvoir temporel à pape Sylvestre lequel, conscient de la mission monastique – osons, en termes joachimites, dire « pythagoricienne-christique » – de L’Eglise et de la papauté, aurait refusé. Rappelons qu’étymologiquement ecclésia = communauté.

Le retour à la mission des ordres monastiques implique la réforme non seulement de la papauté et de l’Eglise mais aussi de la société entière, réforme que l’abbé calabrais annonce comme inéluctable et à proche échéance. Il fixe les paramètres avec clarté : hors des falsifications christiques tardives, il revient au message universel anti-exclusiviste de l’Apôtre Paul et souligne l’importance de l’Acte des Apôtres de Luc, qui affirme l’égalité en acte parmi les premières communautés chrétiennes, effaçant en leur sein les différences sociales entre maîtres et esclaves pour mettre les richesses en commun afin de permettre « à chacun de recevoir selon ses besoins. » Mais Joachim est conscient de la différence entre l’organisation sociale et l’organisation d’une petite communauté. Lui qui écrivit une analyse élogieuse de la Règle de Saint-Benoît, il sait l’importance du travail et de l’organisation de la production et de la distribution. C’est Joachim de Flore qui énonce le principe de la transition à savoir « de chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail » pour arriver ensuite à généralisé la règle de l’Acte des Apôtres revue pour l’ordre social entièrement émancipé soit « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins », voir plus bas.

Dans le Nouvel Ordre monastique et social illustré par le Tableau XII (voir ici)  – Joachim met en place les conditions matérielles et intellectuelles – éthico-politiques dirions nous aujourd’hui – de la réalisation de ce Nouvel Ordre. Le domaine abbatial de Fiore appartenait au domaine royal normand puis impérial et de ce fait il était inaliénable. La possession en était dévolue à perpétuité à l’Abbaye de Flore. Tous, moines et autres personnes présents sur le territoire immense de l’abbaye sise sur l’Altopiano silano, avaient droit aux fruits de leur travail, après avoir acquitté les redevances de fonctionnement de l’abbaye. Ce faisant, l’Abbé calabrais avait inventé un concept révolutionnaire, à savoir la propriété inaliénable commune – empire/abbaye – allant de pair avec la possession commune en ce qui concerne la mise en valeur du territoire et la possession individuelle des richesses produites. En regard de la gestion et de l’usage l’opposition sacrée/public était pour la première fois effacée. Aussi, toutes les propriétés privées dans le territoire de l’Abbaye du moins depuis – et même avant -1500 avec sa transformation ecclésiastique-féodale en Université ou Cité cédée à des commanditaires, sont abusives. Voici un exemple de ces abus et des efforts de l’Ordre de Flore de la combattre sinon de le freiner : “En décembre 1722, le bailli de l’Abbaye, le notaire Santo De Marco, se rendit à Cosenza pour témoigner contre les prétentions des ecclésiastiques séculiers et de la curie archiépiscopale de Cosenza elle-même, qui avaient amené leurs troupeaux sur les territoires de l’Abbaye  sans rien payer en caution et en ignorant les avertissements, étant donné la violation des droits de l’Abbaye. Le bailli avait procédé à la saisie des animaux, mais l’Audience royale, à la demande des autorités ecclésiastiques de Cosenza, lui avait ordonné de relâcher les animaux saisis. Dans sa déclaration, De Marco accuse les fonctionnaires de l’Audience d’ignorance, car ils ne se sont pas rendus compte que les violateurs des droits de l’abbaye portaient atteinte à la “jurisprudence impériale”, renvoyant la fondation florentine à l’initiative de l’État que les fonctionnaires royaux étaient tenus de protéger contre les tergiversations et interférences du pouvoir ecclésiastique.» Le bailli se référait à l’octroi  des droits de l’Ordre florentin sur le Domaine de Fiore qui fut reconfirmé par l’Empereur Frédéric II. (Notons la permanence encore tristement actuelle dans notre Pays et en Calabre de ces abus d’autorité systémiques appuyé par ce type d’illégalité, toute empreinte d’« ignorance » arrogante comme disait mon homonyme, mais capillaire et envahissante des institutions, dirigeants de la police et juges compris, au profit des abus des notables, de leur camarilla et autres mafias. C’est un véritable hold-up de la démocratie – P2 diffuse, en prime – qui vise le contrôle policier-mafieux du territoire.)

Ces violations furent toujours reconnues comme telles, du moins légalement, jusqu’à l’expropriation finale mise en acte par la Démocratie chrétienne et ses alliées – alors que Paolo Cinanni découvrait trop tard le fond joachimite de la défense acharnée par les habitants de la propriété/possession collective sur les terres de l’Abbaye. Parmi les premiers commanditaires nommés directement par le Vatican, il y eut le cardinal Giulio Antonio Santori, l’Inquisiteur qui contribua aux condamnations de G. Bruno et de T. Campanella. On le voit le désir de contrôle et d’occultation initié par Innocent III s’intensifia alors que l’Eglise catholique accélérait vers le Concile de Trente.

En fait, nous retrouvons cette innovation théorique-pratique de Joachim dans tous les conflits qui suivront sa mort en 1202. Et, de manière particulière, dans la conception communiste de Gerrard Winstanley, des Diggers et des Levellers avant leur défaite militaire à Burford en 1649. Ceci est très différent des « Commons » anglais, les terres manoriales sur lesquelles les résidents avaient un accès restreints menant à des conflits permanents avec les seigneurs et autres possédants comme le montre si bien le précurseur « communiste » anglais. (10) Ou encore de l’ineptie d’accompagnement du néolibéralisme monétariste inventé en Occident après la défaite de l’Unesco imposée par Reagan – tentative d’établir un nouvel ordre mondial de la communication et des télécommunications -, à savoir les « biens communs » en lieu et place des biens publics fournis par des entreprises publiques, alternative néolibérale qui ne nuit ni à la perpétuation de la propriété privée, y compris dans les monopoles naturels devant logiquement revenir au secteur public, ni à l’accumulation du capital, ni à son interprétation du réchauffement climatique en lieu et place de la protection de l’environnement et de la mise en œuvre de l’Ecomarxisme.

De même, William Blake tentera à sa façon de refaire une vaste narration proto-biblique pour réactualiser le projet de Winstanley à la leur de Thomas Paine et de la Révolution française et de A New System ; or an analysis of ancient mythology – 1774 – par Jacob Bryant en ligne avec l’Abrégé de l’origine de tous les cultes de Charles-Franҫois Dupuis 1742-1809. (https://fr.wikisource.org/wiki/Abr%C3%A9g%C3%A9_de_l%E2%80%99origine_de_tous_les_cultes ). En ceci, outre une puissance graphique et artistique à l’égale d’un Michel-Ange, il démontre une compréhension raffinée de l’usage des mythes tels qu’il ressort, entre autres, d’une lecture soignée de Joachim et de Vico.

La réputation et les œuvres de Joachim étaient connues dès l’origine par les dirigeants Normands d’Angleterre et leurs Cisterciens. De fait,  Richard Cœur de Lion, de passage à Messine en septembre 1190, avant son embarquement pour la Terre Sainte, tint à interroger Joachim sur l’avenir de sa croisade – Philippe Auguste l’accompagnait mais, entendant mieux l’appréciation de Joachim qui n prévoyait l’échec, décida de regagner la France au plus tôt. On sait ce que pensait Joachim du pouvoir temporel, lui pour qui le vrai Temple était la conscience humaine ; cette conviction fut renforcée par la prise de Jérusalem par Saladin en 1187. ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_C%C5%93ur_de_Lion ) Plus encore, l’abbés cistercien Adam de Perseigne et le chroniqueur et abbé cistercien anglais Ralph de Coggeshall l’avaient rencontré Rome en 1195. Dans son Chronicon complété en 1208, Ralph résuma ce qu’il avait appris de Joachim lui-même. (Voir Pasquale Lopetrone, « Gioacchino raccontato da Radulphi de Coggeshall » Corriere della Sila, 5 giugno 2023, p 10) On sait également que G. Bruno fit un passage remarqué à Londres qui le poussa à écrire sa Cena delle ceneri. Outre sa mordante ironie pour « les pédanteries et âneries » des lettrés d’alors, il démontre dans ce dialogue bien connaître ses sujets, entre autres l’astronome pythagoricien Filolao contemporain et ami du Maître de Crotone qui savait déjà que la Terre ou le Soleil n’étaient pas le centre de notre galaxie. En outre, Blake, qui travaillait de près avec des éditeurs, affirmait souvent avoir une facilité pour les langues étrangères, et de manière évidente il était bien informé.   

Notons que Joachim fut l’objet de la première inquisition et du premier nettoyage idéologique-théorique moderne avant l’Inquisition issue – pour les mêmes raisons – dans la foulée du Concile de Trente. Par sa théorie trinitaire il avait vertement condamné la doctrine quaternaire de Pierre Lombard, lequel tentait de sauver le rôle d’intermédiaire de l’Eglise pour assurer le salut des chrétiens dans l’au-delà. Or, Joachim concevait le salut de l’Humanité entière, et non uniquement des chrétiens, comme la manifestation de la Conscience dans l’Histoire. Il se trouve qu’après trois papes ayant appuyés les efforts théoriques de Joachim, Innocent III, le disciple de Pierre Lombard, devint pape. S’ouvrit alors l’ère de la répression visant à effacer l’œuvre de Joachim, entreprise qui culmina avec l’inquisition dominicaine et jésuitique. Ce processus fut accompagné par les usuelles manipulations ; ainsi, dès le début, plusieurs falsificateurs prétendirent que Joachim avait annoncé la création de l’ordre des Dominicains – pace G. Bruno ! – et des Jésuites – pace, Bruno, Campanella et Galileo etc. – une annonce qui serait picturalement illustrée par les deux moines en habits noirs peints à Saint Marc à Venise !!! On a déjà vu, ironiquement grâce à Potestà, comment Innocent III tenta de manipuler la double lignée Rois-Juges au profit de son pouvoir temporel en instrumentalisant la Concorde de Joachim. On est vraiment à ce niveau, y compris dans l’historiographie académique moderne … Le résultat fut tragique : On incendia Jure Vetere, on fit régresser l’Abbaye de Jure Vetere annonçant le 3 Âge – sous égide de Saint jean Evangéliste – à San Giovanni in Fiore placée sous l’égide de Saint Jean Baptiste, donc avant même l’annonce du 2 Âge ( !), on fit condamner un petit ouvrage fantasque, sans doute inventé pour les besoins de la cause. En fait, il s’agit très probablement Le Psaltérion à dix cordes , une œuvre importante qu’Innocent III et la Curie ne pouvaient condamner ouvertement.

En effet, nous avons vu que la dialectique trinitaire est au cœur de l’œuvre et de la réforme de Joachim. Cependant, il se trouve que ses œuvres avaient été agréées et soutenues par trois papes successifs et mises prudemment sous la protection de l’Eglise par Joachim dans son Testament ; elles ne pouvaient donc pas être attaquées de front sans miner la légitimité papale. Malheureusement pour ces faussaires réactionnaires, Matteo, l’abbé qui succéda à Joachim, resta fidèle au message et le fit circuler. En outre, à part Frédérique II, il disposait de puissants appuis dans l’Eglise dont l’évêque de Cosenza Luca Campano qui fut son scribe lorsque l’Abbé initia la rédaction de ses œuvres majeures. Surtout la règle monastique interdit aux moines de régresser pour se faire englober dans un ordre monastique moins rigoureux. La tentative du pape Innocent III de réintégrer l’Ordre de Flore dans l’ordre cistercien qu’il avait fui ne put être entièrement imposée. C’est pourquoi les papes, à partir de Innocent III, commencèrent à violer les prérogatives territoriales et légales de la propriété-possession du domaine de Fiore. Les usurpations commencèrent. Elles accélèrent lorsque après le commanditaire Ludovico de Santangelo de Valence – 1500 – suivi par Rota et de nombreux autres, on imposa un ordre féodal ecclésial en transformant le domaine abbatial en « Università » ou Cité. Dans cette ouvre de démolition complète de l’œuvre et du message émancipateur de Joachim, personne ne sera surpris de voir que parmi les premiers Commanditaires figurera nul autre que le cardinal Julio Antonio Santori, celui-là même qui, du haut de l’Inquisition, fera condamner G. Bruno et T. Campanella.

Bien entendu, l’épilogue moderne, quoique non la fin de cette « histoire », se trouve dans les luttes acharnées pour la réforme agraire et la défense des « usi civici », qui en Sila étaient de vrais « biens communistes » au sens étymologique du terme, en particulier sur l’Altopiano silano et dans le domaine de Fiore. Ce fut le cas depuis le début de ces usurpations. La lutte repris de plus belle lorsque la Révolution napolitaine de 1799, mettant en scène le jeune et brillant Général républicain franҫais Championnet et la grande confraternité des réformateurs napolitains, héritiers de Vico et de tant autres, remirent la République à l’honneur avec la réforme agraire érigée en priorité. Cette réforme fur reprise par Joseph Bonaparte et par Murat sur la base des travaux pionniers de Zurlo, en particulier en ce qui concerne  le domaine de Fiore.

À l’époque moderne, on aboutit ainsi à la trahison des Démocrates Chrétiens et de leurs alliés qui avalisèrent, comme les Fascistes avant eux, les expropriations des terres abbatiales, inaliénables en Sila. La réforme agraire ne concerna plus que les plus mauvaises terres à l’abandon, et encore, lorsque, sous la contrainte populaire, l’Opera Sila distribua les parcelles, elle les conçues si petites qu’elles ne pouvaient être autre chose qu’une ressource d’appoint pour une main-d’œuvre destinée à se prolétariser pour servir les développements industriels dans le Nord du pays. En même temps, ainsi qu’il fut analysé par le grand théoricien communiste calabrais Paolo Cinanni (11), durant sa Conférence de Venise 1949, c’est-à-dire dans la foulée de l’exclusion des Communistes du gouvernement en 1947, dont le Ministre Fausto Gullo responsable de la réforme agraire, la Démocratie Chrétienne théorisait la soumission complète au Plan Marshall et l’émigration de masse de la main-d’œuvre italienne à l’étranger- « Apprenez une langue étrangère » osait conseiller le Président de la République en accompagnant cette saignée des forces vives de la Nation. L’Italie perdit ainsi très rapidement plus de 2 millions de ses concitoyens. Cette recette de développement socio-économique continue de plus belle puisque suite à la crise de 2007-2008 l’Italie perdit plus de 5 millions de citoyens qui émigrèrent hors du pays emportant avec eux leur force de travail et la valeur de leur formation scolaire et professionnelle ainsi que l’avait démontré Cinanni. Avec son honnêteté proverbiale, Cinanni montre également les erreurs d’analyse commises par le PCI relativement à la réforme agraire ratée dans le Mezzogiorno. Il ajoute, lucide, que dans les années 60-70, l’immigration interne des forces vives méridionales entraîna également le déclin de la vitalité des sections locales du parti communiste et des forces alliées. La Calabre, plus que toutes les autres régions du pays, en paye aujourd’hui le prix, étant devenue une terre de chômage de masse sans précédent – 39 % de taux d’occupation au mieux – de corruption, de mafia, et de trahison des droits et devoirs constitutionnels en premier lieu par les instances garantes régionales mais surtout nationales. (12)

On le voit le message de Joachim est plus pertinent que jamais auparavant.

Ajoutons que la théorie du salut ou de l’émancipation humaine par le devenir trinitaire historique exclut toute prose culpabilisante axée sur les péchés, si chère à tous les grands prêtres et à leurs bas clergé et autres servi in camera. S’il réprouve l’adultère, Joachim ne condamne que l’impudicité et en fait une raison pour le divorce ; mais cette condamnation vaut pour toutes et tous. Le divorce est donc une mesure visant à assurer la transparence et la paix. Joachim est en faveur de la commensurabilité de la peine à la faute. En ce sens, il inspirera l’Enfer de Dante. Il écrit : « Pourtant, la similitude entre le péché et la manifestation du châtiment atteste qu’ils ont été punis d’une peine qui, bien que très sévère, était néanmoins juste. En effet, s’ils étaient allés trop loin en raison d’un désir naturel pour les femmes, ou s’ils avaient commis le péché d’adultère sous l’emprise de la passion, le châtiment du feu aurait peut-être suffi, de sorte que, conformément à leur faute, ils ont connu un supplice plutôt simple.» (p 47) Par contre, le moine Joachim, qui tient au célibat des moines, considère une abomination les « crimes contre nature », ajoutant la pestilence du soufre au feu. Finalement, le tout est d’être fidèle à ses serments. Le reste, en bonne logique, est affaire de devenir historique de l’émancipation individuelle et collective.  

De la même manière Joachim, moine par choix, spécifiera dans son œuvre les conditions pour le devenir, mais il ne fera aucune obligation à personne, il exige simplement que celui ou celle qui ne peut plus respecter ses vœux, dont celui de chasteté, abandonne l’habit de moine. Dans la Concorde il condamne d’ailleurs ces moines mondains, dont les Cisterciens, qui n’ont plus que l’habit pour se prétendre moines. Boccaccio s’en souviendra. Et de même, en s’inspirant de Pythagore et de l’Académie de Platon, il lancera un appel aux femmes qui voudraient s’émanciper et contribuer à l’émancipation générale de rejoindre son Ordre pour éviter ainsi l’« esclavage du mariage ». Joachim écrit à ce sujet : « Nous voyons une épouse et nous disons : c’est une esclave ; et nous pouvons le dire sans avoir tort de leurs fils : ceux de l’esclave sont nés de la chaire, ceux de la femme libre de la vertu de la promesse (…) En fait, est bien esclave qui n’a pas le contrôle de son propre corps. » (Livre V, cap 1,  cité dans Gioacchino da Fiore, « il calavrese abate Gioacchino di spirito profetico dotato. », La Provincia di Cosenza, 1997, p 158)

Restera à l’Histoire de concilier dans le Troisième Âge, par l’émancipation et l’amour libre, la vocation monastique et la reproduction de l’Espèce. Encore que Joachim utilisera souvent la métaphore de Sara et d’Elisabeth ou de la femme stérile et de son esclave à ce sujet, l’enfantement n’excluant rien du point de vue du développement spirituel. Le catholicisme actuel est bien plus dogmatique et régressif qu’il ne l’était au Moyen-âge. Par contre,  son attaque contre les dérives de l’Eglise et des ordres monacaux mondains, contre la Nouvelle Babylone, est sévère et précise. Elle laissera des traces. Dante, qui connaissait au moins la Concorde et le Liber figurarum, s’en inspirera en dénonçant avec virulence l’usure, et tout particulièrement celle pratiquée par l’Eglise ( voir : « La “tendenza comunista” nella Divina Commedia », di Daniele Burgio – Massimo Leoni – Roberto Sidoli * in https://www.marx21.it/cultura/la-tendenza-comunista-nella-divina-commedia/ ) Les joachimites sociaux reprendrons les accusations de Joachim, de même que tous les réformateurs par la suite dont Luther et Münzter, ce dernier se réclamant spécifiquement de l’abbé calabrais et devenant vite une figure de proue, cruellement sacrifiée par les Princes amis de Luther, de la guerre des paysans en Allemagne, 1525, un évènement marquant qui nous vaudra une belle analyse de Marx-Engels. (voir https://www.marxists.org/francais/marx/works/1850/00/fe1850.htm )

On voit toute la modernité de l’Abbé Joachim, le devenir trinitaire de l’émancipation élimine les péchés et la culpabilisation des sujets visant leur domination. Francesco Maria Piave, le librettiste de Verdi pour Rigoletto, se souviendra de Joachim qui répète maintes fois dans la Concorde : « il n’y a pas d’amour sans liberté. » Marx reprendra cette optique en théorisant l’amour libre, une conception souvent mal comprise dans la société de la médiocrité et de la servitude consumériste aggravées par la psychologie-psychanalyse bourgeoise.  (J’ai tenté de reprendre la théorie en insistant sur les espaces de liberté dans mon essai « Mariage, unions civiles et institutionnalisation des mœurs » en m’appuyant sur ma critique du charlatanisme freudien et celui de la psychologie bourgeoise sous toutes ses formes. Voir dans le premier cas la Partie Rose de mon vieux site expérimental www.la-commune-paraclet.com et pour ma critique définitive du freudisme et autres charlatanismes bourgeois associés mon Pour Marx, contre le nihilisme, en particulier la Seconde partie. Idem.)

3 ) Résumé des 4 Livres de la Concorde.

3a ) Les niveaux analytiques et théoriques de la Concorde.

Passons maintenant au résumé succinct et plus livresque des IV Livres de la Concorde, 2022.

Nous ferrons cependant ressortir le déroulement ordonné de la réflexion conceptuelle et théorique mis en scène par Joachim dans son organisation systématique de la concordance narrative testamentaire. Nous verrons que la présentation est impeccable, sans contradictions comme le prétend Potestà, puisque les schémas présentés par Joachim ne prétendent pas renvoyer à une concordance simpliste point par point mais à différents niveaux analytiques et théoriques de développement dialectique. D’ailleurs Joachim a pris soin de prévenir contre une compréhension trop scolaire et simpliste dans le Prologue: «La plénitude des concordances, dont il est question dans cet ouvrage, est contenue dans des espaces de temps et des indications d’évènements bien définis, inclus dans le même rapport numérique, à condition de le comprendre spirituellement ; car ce nombre, qui jouit d’une telle considération dans les livres divins, est la clé et la porte de ce livre, et c’est de lui que dépend aussi toute l’argumentation de notre traitement si approfondi. En effet, le nombre, en raison de la profondeur du mystère, exige que l’on prenne en compte de nombreux éléments pour l’aborder ; et une fois qu’on l’a abordé, on découvre de nombreux mystères qui étaient restés cachés » (traduit, p 35) De même : « Il faut aussi savoir que la concorde ne doit pas être recherchée intégralement, mais seulement selon ce qui est le plus clair et le plus évident ; et non selon le cours des histoires mais selon quelque chose de particulier. (…) La concorde ne devrait être assignée qu’aux choses proprement pertinentes. Car comme la personne du Fils est semblable à la personne du Père, et pourtant une chose est la propriété du Père, une autre chose est celle du Fils, ainsile Nouveau Testament est semblable à l’Ancien Testament et pourtant la convenance de l’Ancien Testament est différente, tout comme celle du Nouveau. (…) Il ne faut pas exiger la ressemblance de la concorde là où elle n’est pas, mais là où elle est. » (pp 226-227).

Joachim spécifiera sa méthode théorique en montrant comment le dévoilement des Sceaux ne se fait qu’au moment où ceci est historiquement possible par la confluence des types historiques et des intelligences à eux liées. Marx ne dira pas autre chose en montrant le dévoilement de la Loi de la valeur rendu historiquement possible par le Mode de production capitaliste qui dissocie enfin le travail humain, « froidement » « libéré » par l’exploitation capitaliste, des variables liées aux statuts sociaux, expliquant ainsi que l’esclavage avait empêché Aristote de voir que la mesure de la valeur d’échange d’un lit et d’un trépied par un mètre commun, donc celle de deux marchandises différentes mais commensurables entre elles puisqu’elles s’échangent, n’était autre que la valeur de la force de travail, l’équivalent universel. La monnaie n’est qu’un équivalent général alors que chaque marchandise constitue un équivalent particulier, les deux devant être défini selon l’équivalent universel. Tous les « concrets pensés », concepts universels une fois dévoilés, suivent la même double évolution historique et logique que la Méthode finit – grâce à Kant – par systématiser dans la dialectique de l’investigation et de l’exposition qui va bien plus loin que le simple passage du particulier au général qui caractérise tant Aristote que la sociologie bourgeoise. Bien entendu, le fait de dévoiler le « concret pensé » ne signifie pas forcément que toute la théorie à lui relative le soit également : ceci fut dramatiquement démontré par les inepties déversées sur la théorie de la valeur de la force de travail de Marx avant mes contributions malgré les efforts du grand épistémologue et méthodologue marxiste Louis Althusser. Je note que l’occultation de mes contributions est la cause du flux continu des mêmes inepties, surtout parmi les marxologues marxistes, dont dernièrement Maximilien Rubel pour l’édition de Marx dans La Pléiade et Micheal Heinrich qui collabora momentanément à l’édition des MEGA. Il y a là une violation éhontée de la méthodologie et de la déontologie scientifiques. (Je renvoie à mon Introduction méthodologique et à mon Précis d’Economie Politique Marxiste.)

Voici comment Joachim exprime la théorie dans le Psaltérion, bien qu’il souligne aussi que le devenir suit toujours les mêmes lois, y compris pour les autres peuples et les peuples pré-chrétiens :  « En premier lieu, les mêmes degrés – de l’intellect – doivent être indiqués selon l’histoire et selon la concorde des trois États dans les trois États eux-mêmes, bien que nous ne puissions les indiquer que dans le premier et le deuxième selon la concorde, mais en aucune faҫon encore dans le troisième, puisque nous n’avons pas encore atteint le jour et l’heure où le peuple des Juifs sera converti à Dieu » (p 134)

A plusieurs reprises dans son œuvre, et en particulier dans le Psaltérion, Joachim explique que les nombres doivent être compris de manière spirituelle, c’est-à-dire comme des instruments heuristiques dans l’expression moderne, chose nécessaire aussi du fait de la fluctuation des textes selon les copistes. Cependant, Joachim insiste sur le fait qu’en interprétant ces données selon les connaissances du moment, il ne faut jamais « corriger » les textes car, ainsi que le démontre concrètement le Psaltérion , ils renvoient aux chiffres « parfaits » de Pythagore . L’exemple clé pour illustrer cette méthode est celui de 70 et 72, les années de captivité à Babylone ou les disciples que le Christ envoya prêcher de par le monde. Une fois percé le « mystère », tout le monde comprend que 70 renvoie à 72, soit aux degrés des angles extérieurs du pentagramme, alors que : 72 x 5 = 360 degrés, soit le cercle permettant de décrire la voute étoilée et de calculer les cycles astronomiques dont la Grande Année de Platon, à savoir la Précession des Equinoxes, puisque 1 degré d’arc en 72 années multiplié par 360 égale 25 920 années . (13)  

Dans le Prologue Joachim annonce sans détour son intention réformatrice sociale-monacale qu’il a muri depuis des années, de son premier essai datant de 1176 intitulé Genealogia degli antichi santi padri jusqu’aux débuts simultanés de la rédaction de ses trois œuvres majeures qu’il continuera à élaborer jusqu’à la fin de sa vie. La chronique raconte qu’après avoir quitté la Cour arabo-normande de Roger II à Palerme, la plus opulente et la plus sophistiquée d’Europe à cette époque-là, il se rendit en « Syrie ». A son retour de ce qui semble avoir été un voyage d’étude, il pensa d’abord se faire prédicateur en Calabre. Remarqué par l’évêque, que son savoir avait surpris, il entreprit de se faire moine à l’abbaye de Corazzo alors en déclin. Il séjourna ensuite 1 an et demi dans l’abbaye cistercienne de Casamari. Selon le Psalterium decem cordarum – 1184-1201 – durant ce séjour, de manière emblématique à la Pentecôte, alors qu’il doutait fortement de l’utilité de son choix monastique, il eut une « révélation » sur la signification du mystère trinitaire et surtout sur la bonne manière de le transmettre au peuple. Toute son œuvre en portera la trace tant l’Expositio in Apocalypsim – 1183-1200ca – que la Concordia Novi ac Veteris Testamenti – 1183-1196 – que le Psalterium.  Lorsqu’il conclut la rédaction du Livre IV de la Concorde à Petralata, il était prêt pour se retirer dans l’Altopiano silano, à Jure Vetere, textuellement « La loi antique », par conséquent pythagoricienne, pour y fonder son nouvel ordre monastique de Fiore dont la mission était d’annoncer la proche transition vers le 3ème Âge de l’émancipation humaine.

Dans le Prologue Joachim se pose consciemment comme celui à qui, à l’instar d’Elisée ou du Christ, revient le devoir d’annoncer une transition épocale : la transition au Troisème Âge de l’émancipation humaine, grâce à l’examen des concordances entre le « Premier » et le « Second » Testament – Potestà note justement qu’il utilise parfois ces termes plutôt que « Ancien » et « Nouveau » p 12 – à la lueur de la dialectique trinitaire. Il s’appuie sur son interprétation dynamique des « roues », ou mieux, selon Joachim, du « Chariot » d’Ezéchiel plutôt que sur les concordances symboliques et statiques à simple valeur d’exemple qui avaient cours jusqu’à lui.

Ceci n’est pas anodin et nous renvoient à mon interprétation astronomique-pythagoricienne. Les roues ou le charriot d’Ezéchiel renvoie à la voute céleste organisée autour des quatre constellations principales du Trétramorphe qui conserve une relation stable entre elles de sorte qu’elles permette de l’organiser en tenant compte des autres étoiles et des planètes , ces dernières semblant quant à elles erratiques. Dans la Figure « Le charriot ou les roues d’Ezéchiel » graphiquement présentées dans le Liber figurarum (Voir Il Cocchio divino di Ezechiele: la ruota bella ruota dans https://it.wikipedia.org/wiki/Liber_Figurarum ), il est clair qu’il n’y a rien d’anthropomorphique chez Joachim, et il n’est pas question de roue dans une roue mais bien des 4 roues du Charriot qui, en restant en étroite relation entre-elles, créent une sorte de point « fixe » qui permet d’organiser l’espace céleste et d’appréhender le mouvement du ciel étoilé. Le charriot est parfois décrit dans la bible comme le trône de dieux soutenues par les 4 anges les plus importants dans la hiérarchie, les Ophanim, ou encore comme la Cité, ou Jérusalem, céleste.

La Figure de Joachim ne laisse aucun doute surtout si l’on tient compte de mes éclaircissements antérieurs, dont le commentaire sur les nombres pythagoriciens dans mon essai d’août 2016 qui sont au cœur du Psaltérion ; mais comme il est évident que Joachim connaissait l’hébreux, il faut également tenir compte de la bonne traduction des mots hébreux qui sont malheureusement anthropomorphisés ou autrement mal traduits – les roues se meuvent de pair, en compagnie, dans le ciel, elles ne sont pas encastrées dans une roue plus grande. Voir Ezekiel’s Wheels Explained – Morning Cup of Context. https://www.youtube.com/watch?v=1EPeMotXpXk . Quant à la correspondance entre les deux testaments se répondant l’un l’autre, Joachim la trouve  dans « la contemplation réciproque des deux chérubins » décrite par Ezéchiel. L’Histoire du développement trinitaire s’inscrit concrètement dans le déroulement du temps astronomique. Joachim écrit : « Après avoir examiné attentivement les roues d’Ezéchiel, nous avons montré de façon convaincante la grande concordance qui existe entre elles, et nous nous sommes efforcés d’établir ce que signifiait la contemplation des deux chérubins dans la concordance mutuelle des deux testaments : car notre foi, si elle est défendue par de dignes témoins de la vérité, ne peut être affaiblie par aucune erreur.» (p 33)

S’il réfutera à plusieurs reprise être un « prophète, revendiquant uniquement d’être doté « d’intelligence spirituelle », il se réclame ici de Jérémie, d’Ezéchiel et d’Isaïe pour son « appel aux armes » : « Puisque les signes et les évènements terribles décrits dans l’Évangile annoncent la ruine imminente de l’histoire de ce monde, qui se précipite étant sur le point de se terminer, je ne considère pas du tout qu’il soit inutile, en ce qui concerne le résultat du travail, de manifester ce que le plan providentiel divin m’a livré, à moi indigne, concernant la fin des temps (…) C’est donc à nous de prédire les guerres ; à vous de vous précipiter promptement aux armes. C’est à nous de monter au poste de guet sur la montagne et de donner le signal à la vue des ennemis ; c’est à vous, ayant entendu le signal, de fuir dans des lieux plus sûrs. ” (pp 29 et 31. Traduction) On sait que Joachim substituera chaque fois qu’il le peut l’Apôtre universaliste de Tarse à Jésus, mais comment ne par reconnaître la voix du Fils annonҫant lui aussi une transition épocale «Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la Terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. »  (Mattieu, 10 :34) Ainsi que l’écrivit Mao Zedong concernant la transition vers l’émancipation générale, l’égalité, la liberté, l’amour, la tolérance et la paix universelle, « la révolution, n’est pas un diner de gala. »

En appelant à la mobilisation pour annoncer et préparer le passage à un monde temporel et spirituel meilleur, Joachim indique la méthode et la finalité. La méthode est celle de l’analyse historique, ici de la concorde entre le Vieux et le Nouveau Testaments, mais sans ignorer les histoires « extra-bibliques » –  Orphée et Ulysse come types de Christ – ou « semi-bibliques » (p 11) selon le développement du mystère trinitaire afin d’ouvrir la voie au Troisième Âge de l’émancipation humaine, « … jusqu’à ce que, comme le dit l’Apôtre, ” nous soyons tous parvenus à l’homme parfait, à la mesure de la plénitude de l’Âge du Christ “. » (p 34). En réélaborant sur l’Acte des Apôtres, Joachim détermine que cette plénitude doit être concrètement redue possible par la règle : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail » pour en arriver ensuite à la règle établie dans l’Acte des Apôtres : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ». Marx posera lui-aussi comme finalité théorique et pratique « le recouvrement de l’Homme par lui-même » par le biais d’un changement égalitaire des conditions matérielles d’existence, lesquelles incluent les institutions sociales ainsi que les niveaux conceptuels et spirituels, c’est-à-dire psychologiques dans l’acception moderne,  afin de permettre à l’Être humain de mettre fin à son aliénation religieuse – laïcité -, politique – démocratie – et humaine – égalité/liberté communiste. (Voir le « Triptyque de l’Emancipation »dans la Sainte Famille comprenant la Question juive,   https://www.marxists.org/francais/marx/works/1844/09/kmfe18440900.htm ) Joachim  répète souvent ce principe dialectique fondamental, par exemple de nouveau dans le Livre IV : « toutefois pour les hommes ce qui est spirituel ne vient pas en premier, mais ce qui est animal, et seulement ensuite ce qui est spirituel. » (p 302) 

Il reste qu’en se retirant en Sila pour fonder son nouvel ordre monastique, Joachim disposa dès le départ et jusqu’à la fin de sa vie de l’appui empressé et puissant de la Cour normande puis impériale souabe-normande. Le Domaine de Fiore, de propriété royale puis impériale, qui fut cédé au nouvel ordre du même nom par les successeurs de Roger II, était très étendu et très riche. Cette dotation reconfirmée et suivie de plusieurs autres jusqu’à Frédéric II avait nécessairement un but politique. En 1130, Roger II avait contraint le pape ou anti-pape Anaclet II à le reconnaître comme Roi de Calabre, Sicile et Pouilles  alors que l’autre pape Innocent II « était soutenu par Bernard de Clairvaux et l’ensemble des Etats européens » (v. https://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_II_(roi_de_Sicile) )

En effet, les cisterciens étaient très liés avec les Normands d’Angleterre et la monarchie française. Le nouveau royaume méridional était très joliment cosmopolite, comprenant des peuples et des croyances diverses, des héritiers des Enotres et des Bruzis, des Grecs et des Romains antiques, des Arberèches d’origine albanaise et de rite gréco-catholique, des Grecs plus récents qui avaient fui les persécutions iconoclastes de certains empereurs byzantins du VII au IX Siècle à commencé par Léon III en 730, à tel point que les nombreuses communautés monastiques basiliennes furent désignées comme Nouvelle Thébaïde, en référence au monachisme Égyptien d’origine, et, bien entendu, jusqu’aux Arabes, particulièrement en Sicile, où ils transmirent aux nouveaux dirigeants normands leur haute culture, nourrie par la traduction des textes anciens, qui provoquera la Première Renaissance dont l’œuvre de Joachim est sans doute la pointe avancée en Occident. L’œuvre pythagoricienne-christique de Joachim avait aussi pour but affiché d’unifier le Royaume dans sa spiritualité œcuménique –scientifique et de le moderniser politiquement contre les archaïsmes narratifs ecclésiaux, dont la contradiction entre le temporel et le spirituel travaillant la papauté, archaïsmes qui ne correspondaient plus aux exigences du temps.

3b ) Père, Fils et Esprit Saint, servitude, discipline et liberté.

Joachim écrit : « Le Père impose en effet le labeur de la loi, parce que c’est la peur ; le Fils impose la fatigue de la discipline, parce qu’il est sagesse ; l’Esprit Saint montre la liberté, parce que c’est l’amour. Car là où règne la peur, règne la servitude; là où règne le magistère, la discipline; là où règne l’amour, la liberté. Néanmoins, puisqu’il n’y a qu’une seule volonté et que l’œuvre est des trois, la liberté a été donnée aux hommes par le Père, comme père, et par le Fils parce qu’il est frère, vice-versa la servitude de la bonne action a été imposée par l’Esprit Saint, parce que Lui aussi est crainte et sagesse » (p 127) Il ajoute « Là où est l’Esprit Saint, là règne la liberté » (Idem)

Joachim pose la dialectique trinitaire comme l’axe invariant autour duquel s’organisera le développement historique. Le Père qui n’est pas engendré engendre le Fils alors que le Père et le Fils engendre le Saint Esprit, ou la conscience.

L’Âge du Père renvoie à l’Autorité et à l’obéissance, à la société des conjoints mais aussi, ce que je suis le premier à noter, à la « chaire », soit, en réalité, à la Nature. (p 270 et suivantes). Nous pouvons donc affirmer sans peur de commettre un anachronisme que commence ici la conception dialectique moderne conjuguant la Dialectique de la Nature – le Père -, la Dialectique de la société ou histoire – le Fils- toutes deux conjuguées selon les Époques – Âges et Sceaux ou conflits – par la Conscience des sujets – Esprit Saint. A mon grand émerveillement Joachim avait devancé mon Introduction méthodologique !

Joachim affronte la double question des peuples pré-bibliques et de la double lignée biblique, celle des Rois représentant le Père, la chaire donc la Nature, et celle des Juges représentant le Saint-Esprit, la conscience que les ordres monastiques sont censés porter. A la page 176 il écrit « Mais l’utérus de la femme est fertile en raison de l’abondance des ovules. » Car Joachim est un fin lettré, il n’ignore pas que la médecine, comme l’architecture, servit de refuge aux pythagoriciens dans leur retraite dans l’underground depuis la destruction violente de leur Ecole à Crotone vers 450 av. J.C. Notons que Jure Vetere innova aussi en réinterprétant le Nombre d’Or à la lueur des nouvelles connaissances mathématiques arabo-normandes à Palerme qui permettaient de bâtir des espaces plus hauts et plus lumineux. Les niveaux de la Nature, de l’Histoire et de la Pensée furent toujours compris comme des niveaux distincts mais complémentaires, ce dont témoigne aussi l’Académie – pythagoricienne – de Platon lequel, comme son maître Socrate, fut initié en Calabre et en Sicile. A l’époque de Joachim, l’Ecole salernitenne de médecine était la plus avancée et la plus fameuse dans le monde occidental et utilisait elle-aussi les figures et schémas selon la méthode mis en œuvre par Joachim. (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89cole_de_m%C3%A9decine_de_Salerne )

La discussion portera, dans le Livre IV, à la critique de la dérive mondaine de l’Eglise et des ordres monastiques, dont les Cisterciens, qui régressaient vers une matérialité vénale par leur prétention temporelle. Selon la dialectique trinitaire syllogistique le Christ devient le point de conjonction des deux lignées, roi et juge, mais uniquement pour présider à son dépassement historique puisque l’Esprit Saint, la Conscience, est pour tous.  C’est pourquoi on peut affirmer que non seulement Joachim met en scène une véritable dialectique, mais qu’il le fait au plus haut niveau, en distinguant le niveau naturel, le niveau historique-social et le niveau conceptuel-théorique.

Au passage, pour comprendre la grandeur méthodologique de Joachim, il n’est pas inutile de comparer le schéma des 4 éléments, très répandu – feu, air, eau, terre – qu’Isidore de Séville reprendra à sa façon toute empreinte d’astrologie, avec la figure des 4 grandes étoiles et leurs constellations qui forment le Tétramorphe – et nous donnent les symboles zodiacaux spécifiques aux 4 Evangiles. On comprend mieux l’opposition farouche des Pères de l’Eglise contre l’inclusion d’autres « évangiles ». On sait également que les 7 planètes seront associées à ces caractères alchimiques –pré-chimiques – et que Joachim les reliera allégoriquement aux 7 intelligences, mais selon une pensée plus scientifique qui inaugure une véritable science cognitive.  Le Schéma d’Isidore de Séville est très présent dans l’école de médecine salernitaine et peut être admiré dans le magnifique Giardino della Minerva à Salerne.

Pour sa part, Joachim fait parfaitement la différence entre le domaine naturel – rerum natura des pythagoriciens à Lucrèce à Isidore et à Salerne – et le domaine historique et social puisque leurs ontologies et leurs méthodologies sont forcément différentes. On sait que Giambattista Vico fera de la démonstration de cette différence la base de sa Scienza Nuova qui fonde l’Histoire et les sciences sociales comme des matières scientifiques à part entière. Et de fait, la phobie de Vico contre les savants rationnels qui dénigrent l’Histoire, reflète très précisément les dures critiques de Joachim contre la logique des écoles scholastiques, logique littérale éloignée des bases ontologiques de la réflexion, donc de la dialectique pythagoricienne, même s’il accorde malgré tout une motivation éthique à Abélard. Les scholastiques restent empêtrés dans les catégories et les oppositions statiques aristotéliciennes sans être capables de différencier entre les distincts et les opposés, une des bases de la réflexion logique. Il critique ainsi vertement Descartes pour sa prétention dénigrante selon laquelle les historiens peuvent en savoir autant sur l’Histoire que sa propre servante … Malgré sa tolérance humaine et sa compréhension des tensions naissant dans la pensée des gens honnêtes, Joachim critiquait également Valdo de Lyon pour son attachement à la lettre de l’Ancien Testament qu’il s’était fait traduire à ses frais pour pouvoir le lire personnellement et qui conduisit ce riche marchand à critiquer l’Eglise catholique.  

Voici le Schéma d’Isidore de Séville, auteur d’un De Natura rerum, sur les 4 éléments (voir : https://www.christies.com/en/lot/lot-5662535 ) :

A ce lien vous trouverez le Schéma de Joachim sur le Tétramorphe pris dans la version des roues du charriot de Ezéchiel : Voir Il Cocchio divino di Ezechiele: la ruota bella ruota dans https://it.wikipedia.org/wiki/Liber_Figurarum

La transition dialectique entre la Nature, la Société et l’affirmation de plus en plus parfaite de la Conscience est donc bien la clé de la monade trinitaire joachimite. Joachim le répète avec insistance en prenant appui sur l’Apôtre universaliste Paul et sur l’Acte des Apôtres notamment, en opposant les réalités terrestres et spirituelles, la Lettre et l’Esprit, la Chaire et l’Esprit, le Vieux testament ou l’Âge du Père étant associé à l’état de Nature.  Au début du Livre I de la Concorde, il affirme en référence aux évènements – ou tribulations – décrites par l’Ancien Testament : «… j’ai jugé bon de les réunir dans ce premier livre, non selon l’esprit, mais selon la lettre, et d’y faire allusion plutôt que de les écrire en détail ; et donc, selon ce principe, que ce ne soit pas ce qui est spirituel qui vienne en premier, mais ce qui est matériel, et ensuite ce qui est spirituel, afin que l’enfance pieuse soit d’abord enseignée selon la lettre, et qu’ensuite suive l’intelligence mystique propre aux aînés. » (p 38) ou encore au tout début du Livre II citant l’Apôtre Paul : « Le premier homme tiré de la terre, dit l’Apôtre, est terrestre, le second, tiré du ciel, est céleste. L’homme terrestre, ce sont les hommes terrestres, et l’homme céleste, ce sont les hommes célestes” (c’est-à-dire le Premier et le Second Testament et les trois Âges).

Il poursuit : “Lorsque nous étions enfants, nous parlions comme des enfants, nous comprenions comme des enfants, nous raisonnions comme des enfants, mais lorsque nous sommes devenus adultes, nous avons abandonné ce qui est enfantin ». (p 59) On voit mieux pourquoi il attachera une telle importance aux 7 intelligences et à leur épanouissement historique qui permet l’ouverture des Sceaux au fur et à mesure. Vico fera de même mais développera cette maturation intellectuelle tant sur le plan historique général, la Scienza Nuova, que sur le plan personnel, les deux étant strictement reliés, comme le démontre son Autobiographie. Il ajoute : « L’homme naturel, comme le dit toujours Paul, ne comprend pas les choses de l’Esprit de Dieu. Pour lui se sont des bêtises qu’il ne peut pas comprendre, puisqu’elle doivent être évaluées spirituellement (…) « À ce stade, un Juif pourrait peut-être me dire : « Je ne suis pas l’homme terrestre qui, comme nous le savons, a péché au paradis, mais j’obéis à Moïse, que je connais comme un homme juste et saint, un homme très juste et un ami de Dieu. » Mais que puis-je dire, si par leur dureté de cœur, puisqu’ils étaient encore terrestres, il leur permit encore pour un certain temps nombres de choses qui ne sont pas propres aux saints, il leur permit des choses non pas célestes mais terrestres, temporaires et non éternelles ?» (pp 60-61)

Ou encore au Livre III, pour bien se faire comprendre en retournant jusqu’à l’histoire antique pré-testamentaire, donc en posant une optique humaine universelle et en soulignant la similarité entre le passage –calendaire – de la Lune au Soleil, ce qui s’inscrit dans la lignée universaliste latine de Paul à Saint-Grégoire – notamment la problématique de Pâque et celle du Samedi ou encore la 7ème  époque du « repos » ou de la plénitude de l’« Homme parfait », socialement et individuellement épanoui : « Notez la parole et prenez note du mystère ! Toute éloquence appartient au Verbe, toute compréhension spirituelle à l’Esprit. Donc, l’un vient en premier, l’autre après. Il y eut d’abord le législateur Moïse, éduqué dans la connaissance des Egyptiens, puis vint Josué (…) Paul est venu le premier, très heureux dans sa prédication en Asie, puis Jean est venu (…) Savez-vous pourquoi? Parce que le Verbe est venu en premier, l’Esprit l’a suivi. » (p 180). L’existence précède la conscience.

L’Âge du Fils renvoie aux clercs. La hiérarchie sociale se réorganise sur le principe de l’exemple fraternel christique plutôt que de l’obéissance au Père, encore proche de l’état de nature et de la force brute. Dans le Second Âge, les tensions surviendront lorsque la hiérarchie religieuse s’écartera de son magistère. La hiérarchie sociale s’organise ensuite dans le Troisième Âge autour de la liberté, de l’égalité humaine et de l’amour, ou fraternité en pratiquant la tolérance en vue de la paix universelle.

3c ) Le plan de la Concorde : Livres I, II, III et IV.

Le Prologue annonce la fin des temps présents et la transition vers un nouvel âge de l’émancipation. Après être passé par l’Âge du Père, puis du Fils correspondant aux deux Testaments, voici venir l’Âge de l’Esprit Saint ou de la conscience individuelle et collective. Joachim revendique humblement son rôle dans cette annonce, il affirmera souvent n’avoir rien d’un prophète mais d’être doté de l’« intelligence spirituelle » destinée à se généraliser. Il ancre le devenir historique et social de l’Humanité qu’il se propose de démontrer, dans la tradition astronomique des textes bibliques, particulièrement le Premier et le Second Testament mis en concordance par le biais des roues d’Ezéchiel et des deux chérubins qui se répondent l’un à l’autre, ainsi qu’en référence à Apocalypse de Saint-Jean qui permet de spécifier les « conflits » et les « tribulations » ou si on veut la lutte des classes . La dialectique trinitaire se développera ainsi durant les 3 Âges.

 Le Livre I : Joachim établit la chronologie de base de l’Ancien Testament, l’Âge du Père, selon sa progression trinitaire qui mènera inéluctablement à son dépassement dans l’Âge du Fils. En d’autres termes, il consolide sa narration testamentaire initiale en précisant la temporalité et le moteur des développements internes. Le devenir trinitaire, entendu comme syllogisme de l’émancipation humaine dans l’Histoire, se manifestera par la progression de la conscience ou des intelligences humaines ; à la lueur des conflits sociaux, ceci portera à l’ouverture successive des 7 Sceaux et au dépassement dans un nouvel Âge de l’Humanité.

Ce choix porte Joachim à se concentrer sur les concordances dans le monde biblique chrétien mais il est clair que le devenir historique est le même pour tous. Potestà écrit très justement dans son Introduction « Dans cette perspective, des personnages comme Orphée et Ulysse sont considérés comme des types de Christ » (p 11). Joachim explique :« Et si l’intention était de répertorier les évènements des nations, il est absolument nécessaire d’abandonner immédiatement le travail entrepris. Je ne me crois pas non plus apte à une telle entreprise, pour laquelle le savant prêtre Orosius a rassemblé un livre entier, afin qu’il ne reste pas caché à la postérité. Notre tâche consiste plutôt à passer rapidement en revue, dans ce premier livre, les évènements de l’Ancien Testament et à y poser les fondements de cette œuvre, afin que le lecteur averti puisse apprendre quelle concordance il faut chercher dans le Nouveau, lorsqu’il se souvient avoir lu des choses semblables dans l’Ancien Testament. Car, comme le dit l’Apôtre, toutes ces choses sont arrivées pour l’exemple, et elles ont été écrites pour notre instruction, pour nous qui sommes à la fin des siècles. » (p 48) Les narrations bibliques, entendues comme « mentir vrai » socratique doivent maintenant laisser la place à la logique du devenir trinitaire.

Le Livre II explique comment comprendre la « concorde ». Les nombres et les séries de générations doivent être respectés mais sans occulter le processus trinitaire en donnant trop d’importance à quelques écarts possibles. Après tout, dit l’auteur, les chroniques ne sont pas complètes et les copistes peuvent commettre des erreurs. Sur cette base, Joachim se met en devoir de dresser les séries de générations pour les deux testaments. Si dans le premier Âge la figure du Père dicte la logique dominante elle n’exclut pourtant pas la manifestation du devenir trinitaire vers l’émancipation qui mènera au dépassement dans l’Âge du Fils. Joachim dresse donc ses séries concordantes en les inscrivant dans un vaste processus historique inéluctable car dit-il « Et ces choses se produiront ; que le monde le veuille ou pas, elles se produiront ! » (p 40)

Le devenir trinitaire n’est rien d’autre que le syllogisme de l’émancipation. La prémisse majeure appelle – engendre – la prémisse mineure et toutes les deux mènent à une conclusion inéluctable. C’est pourquoi Joachim distingue si rigoureusement sa conception trinitaire, selon laquelle le Père n’est pas engendré mais engendre le Fils, les deux engendrant à leur tour l’Esprit Saint, de celles de Sibelius, d’Arien ou encore de la conception grecque du Filioque. « Sabelius voulait exposer cette problématique mais sa barque s’est échouée sur les écueils. Et Arien, en cherchant à éviter ce danger, finit dans la boue profonde. En fait Sabelius dit que Dieu est une seule personne, mais que par son vouloir il est maintenant le Père, maintenant le Fils, maintenant l’Esprit Saint. Arien, en désapprouvant ceci, dit que se sont trois personnes, mais distinctes – et c’est un blasphème que de le prétendre – dans leur essence et leur majesté. » (Psaltérion, p 11) Quant aux Grecs le Père engendre seul tant le Fils que l’Esprit Saint, supprimant ainsi le devenir syllogistique trinitaire.

Pour bien fixer ces phases historiques et leur dynamisme interne, Joachim donne comme unité temporelle une génération de 30 ans et montre comment l’intelligence selon la chaire – ou l’animalité et la nature – diffère de l’intelligence selon l’esprit. (Il faudra vérifier dans quelle mesure le choix d’une génération de 30 ans correspond au cycle approché de Saturne.) Ceci le conduit à donner deux séries dans le Vieux Testament, celle Rois correspondant au Père et celle des Juges correspondant au Fils. Le Second Âge inauguré par le Fils unit dans le Christ le Roi – la généalogie remontant à David selon la manœuvre d’ancrage culturel pythagoricienne employée dans les Évangiles – et le Juge, mais cette union a pour vocation son dépassement puisque le Saint Esprit ancré dans la nature et la société desquelles il procède établira la dominance de l’intelligence spirituelle.

Pour mieux fixer ce développement trinitaire général Joachim propose des illustrations successives permettant de préciser la théorie générale. La première concerne les schémas Alpha et Omega, la seconde concerne l’Arbre historique, la troisième introduit les trois cercles des 3 Âges alignés horizontalement chacun contenant en son sein trois cercles plus petits pour indiquer l’unité trinitaire qui meut l’ensemble. Grâce à ces élucidations Joachim peut alors revenir au Schéma Omega sans, bien entendu, prétendre le compléter, puisqu’il s’agit du 3ème Âge à venir.

Dans la Concorde n’apparaît pas encore la tentative joachimite de reformuler logiquement le tétragramme  hébreux dans l’optique du devenir trinitaire qui donnera sa fameuse Figure dite des « trois règnes » de cercles concaténés. (v. https://fr.wikipedia.org/wiki/Joachim_de_Flore ) Il propose plutôt et emblématiquement une référence à l’alphabet grec l’Alpha et l’Oméga : « La première définition – à savoir la concordance Père-Fils, nda – est indiquée par la lettre A, qui est une lettre triangulaire, la seconde par la lettre ω, dans laquelle est tiré un trait au milieu de deux traits » (p 81). Dans le Psaltérion Joachim tronquera l’angle au sommet de la lettre Alpha pour indiquer graphiquement que le Père – ou Nature- n’est pas engendré. Joachim établit ainsi le devenir trinitaire comme un processus de coexistence à dominance selon les Âges. Il écrit : « Ainsi puisque les personnes de la divinité sont trois, coéternelles entre elles et co-égales, selon ce qui à trait à la ressemblance des mêmes personnes il importe de retenir que le premier état d’Adam va jusqu’au Christ, le second du roi Ozia jusqu’au présent et le troisième du bien heureux Benoît jusqu’à la fin de ce monde » (p 81) Et il en va ainsi des deux autres personnes dans les concordances du Schéma A.   

Ce processus de coexistence à dominance est essentiel. Joachim se met en devoir de l’illustrer par d’autres moyens dont le graphique de base de l’Arbre historique donné à la page 101. La souche commune Père-Adam-Jacob, puis Ozia exprime déjà la trinité qui mènera au Christ et à Benoit selon la lignée que nous avons citée plus haut car elle représente l’axe principal du passage d’un Âge à l’Autre. Mais dans le déroulement historique des concordances l’expression des autres personnes ne disparaît pas. Pour donner un exemple moderne, le mode de production capitaliste établit la dominance de l’extraction de la plus-value par l’intensification structurelle ou productivité de la force de travail grâce à l’emploi des machines et à l’organisation du travail. Mais la productivité n’élimine pas le rôle de la durée du travail qui caractérisait les sociétés précapitalistes – la plus-value absolue – ni l’intensification conjoncturelle ou plus-value relative. Ces formes coexistent mais sous dominance. Avec le Mode de production socialiste-communiste la dominance de la productivité laissera la place à plus-value sociale, puisque la plus-value ne sera plus accumulée par le privé mais collectivement pour être réinvestie au mieux par la planification démocratique en donnant priorité aux besoins sociaux et individuels. Ce raisonnement vaut pour la coexistence à dominance possible des Modes de production.

Il existe toute une littérature sur l’analyse comparative des modes de production, à commencer par les analyses de Marx sur les Modes de production antiques, esclavagistes, féodaux, voire socialistes, qui est malheureusement oubliée et négligée aujourd’hui du fait de l’hégémonie décervelée du marginalisme, en particulier spéculatif, qui, en falsifiant l’évolution psychologique humaine – les Âges et les Sceaux de Joachim ! – voudrait prétendre que la « mentalité acquisitive » marginaliste est une donnée ontologique pérenne qui prévaut diachroniquement et synchroniquement. Même l’école historienne allemande avec Gustav Schmoller ne prit pas cela au sérieux, un mètre subjectif ne pouvant quantifier le « calcul des joies et des peines » proposé par M’enger et al. Mais en abusant de la sélection universitaire et culturelle, l’Ecole autrichienne réussit à imposer cette inepte doxa du « marché roi », c’est-à-dire de l’hégémonie du parasite-exploiteur que Marx dépeint comme l’homme aux écus dans le Capital, Livre I. la dernière mouture de cette supercherie prend la forme de l’« ethnologie indigéniste » anti-Rousseau et anti-Marx, par exemple celle de David Graeber, mort jeune. On peine à comprendre comment des gens ayant une minime formation puissent prendre ce charabia informe au sérieux.    

Aussi Joachim exprime graphiquement l’idée par trois grands cercles alignés les uns à côté des autres contenant chacun trois petits cercles internes, le devenir trinitaire interne. (p 130) Il le fait de même pour la double série des Pères et des Juges : les 12 patriarches représentant la figure du Père, les 12 chefs de tribus celle du Fils et les 12 chefs d’Israël l’Esprit Saint ; auxquels répondent pour le Second Âge les 12 apôtres avant Jésus représentant le Père, les 12 mêmes devenant apôtres représentant la figure du Fils et les 12 églises – le 5 plus les 7 créées à Éphèse par l’apôtre universaliste Paul. Nous verrons qu’au Livre 3 ceci sera exposé très spécifiquement dans « la chaussée de marbre » comme une « monade » pour reprendre le terme que G. Bruno donnera à ce cœur dialectique repris par la suite, à leur manière par Spinoza – natura naturans – et Marx – matérialisme dialectique et loi de la valeur de la force de travail – et de manière renversée par le rosicrucien Leibnitz puis, à sa suite, par Hegel.

On comprend mieux pourquoi Joachim respectueux des nombres et des séries n’est pas dogmatique au point de permettre à un raisonnement littéral d’interférer avec l’expression dialectique concrète du devenir dans l’Histoire. Surtout s’agissant de remettre à jour une « narration » dominante sans l’attaquer de front. Dans le Livre 3, il ajoutera la variable des intelligences pour mieux rendre comptes des « conflits ».

Arrivé à ce point, Joachim peut revenir pour conclure cette grande fresque du devenir historique sur le Schéma Oméga, qui est la conclusion du processus par l’ouverture du Troisième Âge. Bien entendu, contrairement à ce qu’escomptait Potestà, qui y voit une contradiction, Joachim ne cherche pas à prédire ou à établir une concordance précise matérialisant les 3 personnes dans ce troisième Âge puisque cela constitue la conclusion du syllogisme trinitaire. Bien entendu la Trinité ne disparaît pas, comme indiqué par les trois petits cercles internes au cercle du troisième Âge, mais ici la tension disparaît et cette union – ou « entité contradictoire » du Sujet historique individuel et collectif selon ma correction de l’absurdité hégélienne de l’« unité des contraires »  –  donne la plénitude de l’Homme individuellement et socialement libre et émancipé. C’est de « l’identité contradictoire » du Sujet, individuel et collectif, qu’il s’agit et qui allie activement en lui la Dialectique de la Nature et la Dialectique de l’Histoire. 

 Joachim avait d’ailleurs annoncé cette finalité du développement historique en citant dans le Prologue l’universaliste Paul : « Et un peu plus avant « Va Daniel, car les paroles sont écrites et scellées jusqu’au temps établi ».  Et s’il en est ainsi, il est clair qu’il n’est pas donné à un seul de tout savoir, mais que ceci est concédé aux uns et aux autres séparément, selon la mesure de l’Esprit, jusqu’à ce que, comme dit l’Apôtre « nous arrivions tous à l’homme parfait, au terme de la plénitude de l’Âge du Christ.» » (p 34)  Pour autant, la mise en place du troisième Âge n’exclut pas les conflits avant d’arriver à la plénitude. Aussi, les moines annoncent et préparent le Troisième Âge, ce qui n’exclut pas les relaps mondains comme ceux que Joachim reproche aux Cisterciens.  Les marxistes et maoïstes tireront les mêmes conclusions, Mao retrouvant et paraphrasant l’expression de Saint Mathieu : « ils agitent le drapeau rouge pour trahir le drapeau rouge ». Bref, la transition ne sera pas de tout repos, mais l’important ce sera – Livre 4 – de spécifier au mieux l’ouverture des 6ème et 7ème  Sceaux – époques – menant à l’inauguration du Troisième Âge. Ce que Joachim se sent de pouvoir dire avec sûreté c’est que le Nouvel Ordre – monastique – social passera par une phase de préparation à l’égalité selon le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon sont travail » pour ensuite appliquer la règle de l’Acte des Apôtres « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins. »

Le Livre III expose plus en détail la théorie des 7 Sceaux et la résume dans le graphique de « la chaussée de marbre », la monade dialectique trinitaire. Déjà au Livre I Joachim avait donné un aperçu de ces 7 époques ou « conflits » historiques et de leurs concordances dans les deux premiers Âges. Il s’appuie sur l’Apocalypse de Saint Jean, c’est-à-dire sur l’Apôtre le plus conscient de l’astronomie et du développement conflictuel des temps qui répond et spécifie plus précisément les quelques éléments fournis par Ezéchiel et Daniel. On est alors très loin de la narration statique de Saint-Augustin dans sa Cité de Dieu. Le salut de l’Homme se fait dans le devenir historique de manière conflictuelle selon la tension trinitaire.

Joachim avait pris soin de spécifier sa méthode conceptuelle des concordances, par exemple à la page 35 du Prologue  concernant l’acception spirituelle des « nombres » – voir ci-dessus – mais il avait pris soin de spécifier la méthode dans le Livre II : « Nous définissons spécifiquement la concorde comme une ressemblance de proportion égale entre le Nouveau et l’Ancien Testament. En disant égale, nous nous référons plus au nombre qu’à la valeur : à savoir quand personne et personne, ordre et ordre, conflit et conflit se regardent avec des regards réciproques en vertu d’une certaine ressemblance, comme Abram et Zacaria, Sara et Elisabeth, Isac et Jean Baptiste, Jacob et l’homme Jésus-Christ, les 12 patriarches et les apôtres du même nombres, et autres similaires. » (p 68) L’analyse des 7 Sceaux, qui repose sur les 5 sens, et de leur ouverture renvoient ainsi à l’expression des 7 formes d’intelligences typiques –topologique, allégorique, contemplative, anagogique etc. – à différents niveaux, de personne à personne, de peuples à peuples, d’Etat à Etat. Ce développement dialectique est résumé par le graphique (monadique) de la « chaussée de marbre » qui spécifie pour les 7 Sceaux – ou « tribulations » –  les correspondances graphiquement résumées dans l’Arbre des 3 Âges historiques. Dans les deux cas la dialectique trinitaire est donnée dès le début – monade – et se développe ensuite selon le niveau précis de l’analyse, Âge ou Époques – ou Sceaux.

Ici aussi, il ne peut pas être question pour Joachim de donner graphiquement le détail des Époques dans le Troisième Âge. Il ne prétend être ni voyant ni prophète. Ce qui lui importe plus particulièrement c’est de préciser au mieux, en analysant pour ainsi dire « l’esprit du temps » et ses matérialisations individuelles et collectives, la fin du 6ème Sceau et l’allure probable du 7ème et dernier Sceau du Second Âge dans lequel il vit. Et ceci l’amène à situer le passage au Troisième Âge vers 1260. Dans le décompte stabilisé des 42 générations de 30 ans par Âge, Joachim place le début de la 41 génération en 1200-1201, de sorte que la fin présumée de la 42ème adviendrait en 1260. On a déjà vu que malgré la récupération millénariste catholique à laquelle succombe encore Potestà dans l’Introduction, Joachim ne croit pas à la venue d’un quelconque Antichrist avant le « sabbat » mais il prévoit des tribulations finales sans égales dans l’Histoire de tous ceux qui s’opposeront à l’annonce et à l’Avènement du Troisième Âge, qui n’est pas un jour de repos augustinien ni le «salut » chrétien selon Pierre Lombard soumis à la hiérarchie ecclésiale.

Il spécifie : « Et je le dis clairement «en effet, le temps est proche durant lequel ces choses devront advenir; mais seul le Seigneur lui-même connaît le jour et l’heure. Cependant, fondé sur la construction de la concorde,  je retiens qu’une paix par rapport à ces maux est concédée jusqu’à la fin de l’année 1200 de l’incarnation du Seigneur ; à partir de ce moment, pour que ces choses ne surviennent pas à l’improviste, je dois toujours considérer les temps et les moments. Il y aura alors une grande tribulation, telle qu’il ne s’en est jamais vérifiée depuis le début du monde, ainsi qu’il résulte clairement du livre de l’Apocalypse à parti de l’ouverture du 6ème sceau  …» ( p 221-222) Et encore : « Dans l’Eglise en vérité la quarante-unième génération commencera durant l’an 1201 de l’incarnation du Seigneur. » (p 291). Et encore :  « Dans l’Eglise, la quarante-deuxième génération commencera durant l’année et l’heure que Dieu connaît. Et durant cette génération, suite à la conclusion de la tribulation générale suivie par la soigneuse séparation du bon grain de l’ivraie, il montera de Babylone un nouveau guide, à savoir un nouveau pontife universel de la Nouvelle Jérusalem, c’est-à-dire de la sainte mère l’Eglise, en référence à quoi il est écrit dans l’Apocalypse « Je vis un ange qui sortait de l’orient, et qui avait le sceau du Dieu vivant, et avec lui le reste de ceux qui avaient été opprimés. » (p 293-294) .

Joachim, moine, s’inscrit alors lui-même dans la lignée de Saint-Benoît, fondateur de l’ordre monastique latin, duquel il s’inspira pour rédiger la Règle de l’Ordre de Flore. « Ora et labora » On sait que la fin de la rédaction du Livre IV de la Concorde correspond avec son départ en Sila, pour fonder la maison mère de l’Ordre de Flore à Jure Vetere, chargé d’annoncer le Troisième Âge, l’Âge de l’émancipation, de la tolérance et de paix générale.

Le Livre IV offre la conclusion en rappelant le double processus de la marche trinitaire des Âges et des conflits – ouvertures des Sceaux – particulièrement pour la 6ème et la 7ème époque. Il ne s’agit aucunement d’une redite. Alors que le Prologue et le Livre I avaient annoncé l’enjeu de la Concorde et exposé la méthode, le Livre IV expose les conflits marquant le passage au Troisième Âge en spécifiant plus concrètement et sans détour les conflits présents, ceux qu’il avait déjà prévu au Livre III pour la 41ème génération, la sienne, et la 42ème. Car c’est le destin de l’Eglise ou, mieux, de la Communauté qui est en jeu. Il dénonce ainsi l’Eglise dans sa tendance à devenir la Nouvelle Babylone (« figli della Nuova Babylonia », p 287) ainsi que les Cisterciens qui deviennent mondains et qui, comme le montre son attaque à Geoffroy d’Auxerre, se méprennent sur les enjeux contemporains, en particulier sur l’opposition entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel.

Ces attaques, disons « éthico-politiques », pour reprendre une expression de Gramsci, conservent aujourd’hui tout leur « souffle », elles parlent encore intimement à l’âme des contemporains. On sait que G. Vico, repris par Paul Lafargue, avait montré que l’étymologie du terme « âme » était « souffle », c’est-à-dire la Vie menant au développement de l’instinct – les 5 sens de Joachim – et à l’éclosion de l’Intelligence et de ses 7 formes destinées à mener à l’émancipation spirituelle commune. La Conscience dit le pythagoricien Socrate selon Platon fait la différence entre le Bien éthique et le Bon utilitaire.

Pour Joachim, les moines, dont les Cisterciens auxquels il appartenait encore, ont pour mission d’annoncer l’Esprit Saint et d’en préparer l’avènement. Ils ne devraient pas avoir pour mission de défendre les absurdes prétentions temporelles des papes. Or, dit-il, ils transforment « l’Or en plomb noirci » (284) reniant ainsi leur mission spirituelle historique. Ces moins dévoyés « n’accèdent pas à l’autel à travers Dieu, mais à travers les hommes, et certainement pas par considération des gains divins, mais pour obtenir un don temporel. Et, en effet, il ne cherche pas à prendre soin du troupeau, mais d’eu- mêmes, ni D’ALLAITER LEURS PETITS mais plutôt de dominer la plèbe.» (p 285) Et encore : « Mais même ces PETITS à qui fut ôté le lait RÉCLAME DU PAIN ET IL NE SE TROUVE PERSONNE POUR LE DÉCOUPER POUR EUX ; en fait, certains comprenant d’être mal versés dans les Écritures canoniques, cherchent qui pourrait éclairer leur lanterne et ne trouvent personne, car chacun cherche son propre intérêt plutôt que celui de Jésus Christ. » (p 285) à savoir, celui de la Communauté.

Joachim ira même jusqu’à rappeler sa version de la donation de Constantin : l’empereur ayant offert au pape Sylvestre le pouvoir temporel, celui-ci le refusa comme n’étant pas conforme à la mission humblement spirituelle de la papauté. Ici aussi on se demande comment Podestà, professeur dans l’université catholique de Milan, s’arrange pour passer à côté du texte de Joachim qu’il prétend introduire, puisqu’il prétend tout bonnement que l’accusation de Nouvelle Babylone est dirigée contre l’empereur ! On sait que Innocent III et les « joachimites » papistes, prenant vite la forme des franciscains conventuels dogmatiques, iront jusqu’à prétendre que Frédérique II était l’Antichrist prédit – selon eux et selon Potestà – par Joachim lui-même. Innocent III – et Potestà après lui – chercheront même à accréditer la thèse selon laquelle le pape comme le Christ de Joachim réunirait en lui les deux lignées des Rois et des Juges !!! En accord avec Pierre Lombard, il n’y aurait dès lors plus de dépassement égalitaire et émancipateur possible.

On comprend cependant mieux pourquoi, selon Potestà, parlant par euphémisme, Joachim déclare se livrer à « un bilan préoccupé de l’Eglise de son temps ». (p 22) Finie la rédaction du Livre IV de la Concorde Joachim était prêt à monter en Sila pour mettre en œuvre son grand projet de réforme spirituelle et sociale en fondant le monastère de Jure Vetere (en référence pythagoricienne ouverte à la Loi Antique.) En calabrais, « jure » signifie fleurs tout comme le terme italien « fiori ». Le patronyme ancien du domaine royal cédé à Joachim pour la fondation de l’Ordre de Flore est « Fiori » et remonte au temps des Romains. Une légende locale tenace veut que Joachim ait fondé son monastère à Jure Vetere lorsque des bœufs se seraient arrêtés à cet endroit précis. L’origine de cette fable, qui occulte l’origine pythagoricienne de Jure Vetere, vient de la tradition des Grecs antiques qui procédaient ainsi pour fonder leurs nouvelles colonies en y voyant les bons auspices des dieux. Les bœufs partant ensuite en holocauste. (14) La Calabre fut jadis la prospère Magna Grecia.

Cependant par le biais de ces développements critiques et sans fards, Joachim saisit l’opportunité non seulement pour faire la critique de l’Eglise et des Ordres monastiques en pleine dérive mondaine et temporelle, mais aussi pour spécifier les caractéristiques principales découlant nécessairement de l’aboutissement du syllogisme trinitaire de l’émancipation humaine dans le Troisième Âge, à savoir la liberté, l’égalité par la propriété collective et la possession privée, l’amour – ou fraternité –, la tolérance  et la paix universelle.

C’est pourquoi il fonde son propre Ordre monastique, plus rigoureusement spirituel que celui des Cisterciens. Ironie de l’Histoire, toute la malveillance des papes depuis Innocent III ne réussit pas à effacer le message de Joachim et de Jure Vetere, lieu de la première Abbaye de Flore, dont les ruines sont aujourd’hui en un état d’abandon indécent du fait de l’incurie régionale et locale. Répétons que Innocent III était le fidèle disciple de Pierre Lombard, le théoricien sorbonnard – comme plus tard Bonaventure et Saint Thomas – de la quaternité biblique réfutée par Joachim, selon laquelle il ne pouvait y avoir de salut pour les peuples hors de la soumission à la hiérarchie ecclésiale. Même au Concile de Anagni – 1254-55- Joachim ne put être attaqué de front car il avait écrit sur l’ordre et avec l’appui de trois papes successifs. En outre, comme nous l’avons déjà dit, la tentative de fondre l’Ordre de Flore dans l’Ordre cistercien après la mort de Joachim en mars 1202 se heurta à la règle selon laquelle un ordre monastique ne pouvait pas régresser vers une règle moins rigoureuse.

Flore retint ainsi une certaine autonomie, et resta fidèle à son Abbé fondateur comme le démontre l’antiphone et la lampe qui brûla longtemps dans la crypte de l’abbaye reconstruite à San Giovanni in Fiore après que Jure Vetere eût été brulé dans des circonstances non-éclaircies en 1214 et que certains moines s’étaient rebellés sous le prétexte que la location de Jure Vetere était située dans la « frigide Sila ». Concernant cette Antiphone : « … une enquête de de Cosenza Gennaro Sanfelice du 1 mai de 1680 témoignait d’un culte immémorial et d’un rituel remontant au XIII siècle. (…) Il émerge avec clarté que l’antiphone des Vêpres entendue et lue par le poète suprême inspira les vers dantesques (Paradis, XII, 139-141) » (Gioacchino da Fiore « il calavrese abate Gioacchino di spirito profetico dotto », La Provincia di Cosenza, N. 604, 10/12/1997, p 119)  

Le retrait à San Giovanni in Fiore placé sous le patronage de Saint Jean Baptiste, donc avant même l’annonce du Second Âge, était digne d’Innocent III et de la nouvelle Curie qui de fil en aiguille ira jusqu’à la création de l’Inquisition avec sa kyrielle de crimes contre les Hommes et contre l’Esprit. Ratzinger, chef de l’inquisition moderne, la Congrégation de la foi, était cohérent avec l’Eglise régressive et renégate depuis Joachim, et avec Bonaventure. Mais cette manœuvre eut peu de succès. Le successeur de Joachim, l’Abbé Matteo était un fidèle parmi les fidèles, il réussit à faire prospérer son Ordre et à disséminer les livres et le message de Joachim. Jusqu’en Toscane – Dante et les Joachimites populaires – et très au-delà. Frédérique II lui reconfirma en outre toute ses possessions. (Voir les 2 volumes du livre fondamental de romano Napolitano S. Giovanni in Fiore, monastica e civica, 1981)   

Cette histoire de l’émancipation éclairée par Joachim et reprise par tant d’autres, dont Karl Marx, continue son inéluctable chemin, malgré des hauts et des bas. Les batailles pour la réforme agraire italienne, relancées par la Révolution napolitaine de 1799, puis après la Première et la Seconde Guerre Mondiale – Paolo Cinanni et les « usi civici » après 1943, etc. – montre bien que le message de l’Abbé calabrais, doté d’esprit prophétique selon Dante, avait continué à nourrir les batailles et les résistances des habitants de San Giovanni in Fiore et de la Sila. Paolo Cinanni, avec son acuité et sa probité intellectuelles, regretta le fait que lui et ses camarades, qui connaissaient mal l’Histoire profonde de l’Altopiano silano aux débuts de leurs luttes, ne s’étaient pas appuyés sur cette conscience collective profondément ancrée face aux usurpations par les notables des terres abbatiales possédées et travaillées jadis en commun, selon un principe que G Winstanley retrouva ensuite et qui est différent des « biens communs » anglo-saxons ou écologiques modernes, qui ne prétendent remettre en question ni la propriété, ni l’organisation du travail, ni la gestion commune de l’allocation des fruits du travail. 

J’ai déjà commenté le Tableau XII du Liber figurarum concernant le Nouvel Ordre monastique et social. (dans   http://rivincitasociale.altervista.org/notes-sur-joachim-de-flore-pythagoricien-presentees-la-conference-organisee-par-lassociation-culturelle-gunesh-le-27-aout-2016/ ) Soulignons que la propriété de l’immense domaine de Fiore sur l’Altopiano silano étant royale-impériale et qu’elle fut cédée à l’Ordre de Flore tout en restant domaine d’Etat. De ce fait cette propriété était légalement inaliénable, ce qui nourrit les luttes paysannes et citoyennes au fil du temps et à mesure que les occupations abusives se multipliaient avec l’appui des papes depuis Innocent III. Dans l’Ordre de Flore, la propriété était commune dans les abbayes membres et les travailleurs avaient le droit de jouir de la possession et en particulier du fruit de leur travail. Ils étaient d’ailleurs connus dans les textes légaux anciens comme « communistes » dans le sens étymologique du terme, une réalité qui touchera nombres de réformateurs au Moyen-âge et longtemps après, dont Gerrard Winstanley en Angleterre, sans parler des socialistes et des communistes  modernes, en passant par les Taiping chinois. (15)    

Dans son œuvre et tout particulièrement dans la Concorde Joachim pose les principes clés de son nouvel ordre égalitaire – « communiste » – du Troisième Âge de l’émancipation générale humaine, principes qui restent fondamentaux aujourd’hui. Il avait repris la devise de Saint Benoît « Ora et labora ». S’inspirant de l’Acte des Apôtres, il pose l’idéal : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins » et, pour assurer la période de transition « De chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail ».

Voici comme s’exprime Joachim : « Et donc, (les 5 premières abbayes de l’ordre cistercien enrichi) comme les patriarches du peuple (les 5 tribus d’origine) jouissaient en voyant prospérer leurs familles, de même celles-ci jouissaient de la possession de moutons et de troupeaux d’élevage ; pourtant, toutes ces choses – qui ne relèvent pas tant de la condition élevée de la personne libre, mais plutôt de la condition déprisée de l’esclave – ne peuvent demeurer longtemps dans une telle condition. Il est absolument nécessaire qu’il y ait une vraie ressemblance avec la vie apostolique, selon laquelle on n’acquérait pas la possession d’une hérédité terrestre, mais plutôt on la vendait, comme il est écrit : « Tous ceux qui possédaient des maisons et des champs les vendirent et recueillirent les gains de ce qu’ils vendaient et les déposaient aux pieds des apôtres. On divisait ensuite entre les individus, selon le besoins de chacun … » (p 309) 

Dans son traité Sur la Vie et la Règle de Saint Benoît qui lui servit pour concevoir la Règle – aujourd’hui inexplicablement perdue – de son nouvel Ordre de Flore, Joachim met en garde contre la corruption et la concussion qui envahissent l’Eglise : « Pareillement il convient de prêter attention à ce que les poils de la nature charnelle ne les endommagent pas, à savoir les parents qu’ils aiment charnellement et auxquels ils élargissent les biens de l’Eglise destinés aux pauvres » (p 67) Il ajoute : « Mais s’il en est ainsi, pourquoi alors certains abbés ne désirent pas être considérés comme des pères mais bien comme des patrons, pourquoi ne veulent-ils pas être aimés mais craints, sans tenir compte de ce qui est écrit : il n’est pas de peur dans la charité, car la charité parfaite chasse la peur ? Ils aiment donc ceux qui par leurs chasses leur procure la nourriture, ils leur prêchent l’obéissance, comme s’il ne valait pas mieux rechercher la pauvreté dans la liberté d’esprit que de se préoccuper de cupidité, de sorte qu’avec le prétexte de l’obéissance, ou encore comme s’il ne fallait pas exiger d’un moine l’obéissance intérieure plus que celle extérieure, et les fruits de la justice plus que les trésors. » (idem p 65)

De toute évidence, l’Abbé calabrais était bien doté d’« esprit prophétique » ! Et Joachim de conclure par cette puissante image: « Au contraire, utilisant à ce propos un exemple : que font ceux qui reposent leurs espérances en de telles choses de la sentence émise par le Sauveur : si un aveugle guide un aveugle, tous deux tomberont dans le fossé. » idem p 65. En italien le terme « fossa » signifie également tombe ou caveau. ) Dans le Musée de Capodimonte à Naples on peut admirer le superbe tableau de Breughel l’Ancien qui, encore à son époque, faisait dramatiquement le même constat, ayant vécu et travaillé en Italie.

Joachim conseillait aux moines « de monter sur la colline », et de montrer l’exemple : « N’est-il peut-être pas vrai que un suivra mille, et que deux mettrons en fuite dix-mille ? Et que c’est cela même qui sera possible à Dieu, même si ceci semble impossible aux hommes, que la bienheureuse pauvreté ait de nombreux émules, que la liberté d’être pauvres possède de nombreux fils. Qu’y a-t-il de plus heureux en cette vie dépourvue de préoccupations, de peur des voleurs ou de soupçons, que la sobre absence de propriété aujourd’hui qui rende présentes les richesses dans le futur ? Mais en vérité, même contre ce choix de vie le diable conduit sa guerre, de manière d’autant plus forte qu’il est poursuivi par l’ardeur de l’envie » (idem pp 109 et 111)

4 ) Conclusion.

La montée de l’urbanisation et de la bourgeoise marchande pose déjà avec force à son époque la question des désordres produits par ce qui sera ensuite théorisé comme « mentalité acquisitive » du capitalisme. « What is the worth of a man ? » « Quelle est la valeur d’un homme ? » demandera Hobbes dans son Léviathan durant la révolution marchande anglaise ? Joachim est le premier à en avoir théorisé les dégâts ainsi que la nécessité d’un nouveau dépassement pythagoricien-christique, c’est-à-dire égalitaire. Son message sera reҫu même après que l’évolution des connaissances scientifiques et historiques – Galileo, G. Bruno et Vico entre autres – porteront tout naturellement à abandonner le « mentir vrai » biblique-joachimite, comme l’avait d’ailleurs prévu Joachim lui-même pour l’œuvre de la Conscience durant le 3ème Âge. Le Nouvel Ordre monastique et social imaginé si puissamment par Joachim comme annonce du Troisième Âge reposait sur la propriété commune et la possession privée fondée sur le travail et les besoins, cette organisation matérielle et institutionnelle assurant les conditions matérielles de l’émancipation des consciences. La marche vers l’Etat social avancé, ou encore vers le socialisme et le communisme achevé, n’est pas autre chose.   

Le nouvel ordre social continuera à inclure des ménages – coniugi – des clercs et des moines. La division sociale du travail et des intelligences, reconnues pour avoir toutes égale dignité entre elles dans la formation d’une Communauté égalitaire et harmonieuse, inclura travail, lecture et louanges, ou, si l’on veut, en termes modernes, le travail manuel, le travail intellectuel et la direction « spirituelle » ou éthico-politique  par ceux que les Bolchéviques appelleront justement les « travailleurs responsables ». Joachim écrit « Dans la patrie céleste – et par extension dans le 3ème Âge, nda – en réalité il n’en ira pas ainsi, mais toutefois il en ira de même, puisque, bien que la bataille – les conflits ou Sceaux, nda – soit finie, à chacun sera assigné la demeure qui lui est mieux adaptée de sorte qu’il recevra sa récompense selon son travail …» (Psaltérion, p 76) 

Il revient souvent sur cette idée dans son œuvre, mais cette rétribution selon la « diversité des mérites » est qualitative, elle ne doit pas entacher l’égalité générale ni la liberté de choix des individus. Elle doit, en outre, être lue dans le contexte de « la sécularisation de l’Esprit » – selon l’expression de Henry Mottu – mise en œuvre pas Joachim. « La différence entre réprouvés et élus est d’une autre nature, comme est d’une autre nature celle qui distingue ceux qui seront jugés et sauvés et ceux qui non seulement seront sauvés mais seront juges, de sorte que chacun recevra sa propre marchandise selon son travail » (idem p 85) Mais il en va ici comme pour la vocation des moines. Joachim est au fond un « communiste libertaire » :  « Mais quoi ? Il faudrait peut-être forcer tout le monde afin que, ayant abandonné toute possession, tous deviennent moines, même ceux qui non seulement ne le peuvent pas, mais aussi ceux qui le pouvant ne le veulent pas, puisque l’amour qu’ils ressentent est proportionnel à leurs connaissances ? Certainement pas ! Car il ne s’agit pas de nécessité, mais d’un choix volontaire » (idem, p 67)  

Pour faire bonne mesure, Joachim affirme que ces principes valent pour l’Eglise, et plus largement pour les structures dominantes le pape lui-même appelant les autres évêques « frères » et non pas « fils ». « Conséquemment même le pontife romain, qui est le chef de tous les évêques, n’eût pas l’habitude de les appeler fils, mais bien frères, puisqu’il est certainement plus humble d’avoir des frères plutôt que des fils, des cohéritiers plutôt que des héritiers ; de fait notre Seigneur Jésus Christ daigna appeler les apôtres frères, de sorte qu’il est l’aîné de multiple frères.  En fait, l’ordre de la raison n’admet pas que les pères servent les fils comme les frères leurs propres frères, même les moins âgés ;sans doute ce comportement est loué alors que l’autre apparaît absurde et presque détestable. Par conséquent, afin qu’il soit évident que l’ordre monastique appartient à l’Esprit qui procède du Père et du Fils, il fut nécessaire que dans ces antécédents il y eût ressemblance avec les patriarches, et dans ses successeurs avec les apôtres, de sorte qu’il soit clair que selon la concorde ils se correspondent. Et de même le style de vie terrestre de la promesse ne changea pas bien que fusse changée la succession (des Âges, nda ) comme c’est le cas aujourd’hui » (Concorde, p 309)

Joachim avait déjà expliqué – voir plus haut –  que la transition de la propriété privée à la possession commune, allant de pair avec la dignité du travail, sied mieux à la personne libre. (p 309) L’émancipation humaine générale est l’enjeu du devenir dialectique trinitaire dans l’Histoire. C’est pourquoi en conclusion du Livre IV il n’hésite pas à affirmer : « Et l’Evangile du Règne sera prêché dans le monde entier » (p 312). Mais dans la paix et la tolérance, prélude de ce que deviendra la laicïté par l’émancipation générale des consciences durant le 3ème Âge: « De nos jours ceux qui observent la Loi sont ces religieux qui donnent priorité aux traditions des plus vieux par rapport à la grâce de Dieu. De ce travers doivent se garder ceux qui, n’ayant pas en eux-mêmes la douceur de la charité, se lèvent contre les autres comme s’ils étaient plus justes qu’eux, uniquement parce qu’ils n’en partagent pas les habitudes. » (p 310)  

Cette annonce générale ne vaut pas uniquement comme Evangile Eternel, selon la tentative vite réprimée et occultée de Gérard de Borgo San-Donnino, encore toute empreinte de narration biblique, mais dans sa forme dialectique moderne, celle du devenir historique de l’émancipation humaine dans l’égalité, la liberté, la fraternité, la tolérance et la paix.  

Paul De Marco

Copyright © La Commune Inc, 14 août 2023

Notes

 1) Les contemporains de la Révolution française et des révolutions subséquentes l’on toujours su. Un exemple emblématique nous est donné par le roman Spiridion de George Sand dans lequel elle annonce l’accomplissement du devenir joachimite et son renouvèlement moderne républicain. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Spiridion ) Joachim voulait renouveler la narration biblique en lui réinsufflant un esprit égalitaire pythagoricien-christique, mais il soutien que sa méthode s’applique universellement, ce qui est une évidence une fois compris le fait que le devenir trinitaire n’est que le syllogisme du devenir historique. C’est la Dialectique d’ensemble du matérialisme historique dans laquelle le Sujet conscient, individuel et collectif – les classes sociales – unit dans son « identité contradictoire » la Dialectique de la Nature, domaine des distincts et la Dialectique de l’Histoire, domaine des opposés.

La régression agressive de l’Eglise poussa à l’abandon et au rejet de la narration biblique en faveur de l’histoire universelle en renouvelant ainsi les images et leur enseignement hors de la doxa réactionnaire, exclusiviste et inquisitoriale dominée par la hiérarchie ecclésiale. C’est ce que fit Machiavelli en tissant sa compréhension sociologique objective de la société à la lueur des enseignement tirés de l’histoire romaine selon Tite-Live et quelques autres (ses Discours, notamment ). Et c’est ce que fit magistralement après lui Giambattista Vico dans sa Scienza Nuova qui pose les bases scientifiques de l’étude de l’Histoire et des Sciences sociales, bases qui ne peuvent pas être ramenées aux méthodologies des sciences dites dures plus statiques. Si Dieu crée la Nature et peut donc la connaître, les hommes approchant cette connaissance empiriquement, les Hommes font eux-mêmes leur Histoire et peuvent donc la connaître, dit le grand napolitain. Verum, factum. Paul Lafargue a montré comment Marx s’inspira très fortement de la conception de la lutte des classes systématiquement mis en scène par Vico – et avant lui d’un point de vue pré-sociologique par Machiavel. Cependant Marx informe et renouvèle la méthode en remplaçant le fondement de la méthode d’investigation vichienne, la philologie, par la science de l’économie politique – la loi de la valeur de la force de travail –  et du matérialisme historique qu’il établit. Au final, je démontre ici, que la méthode du matérialisme historique fut devancée par Joachim alors que les conflits sociaux – les Sceaux de l’Apocalypse réinterprétés par lui – sont analysés selon ses concordances. Outre les romanciers, les philosophes et les historiens de métier connaissaient parfaitement Vico et son devancier Joachim. Ceci n’est malheureusement plus le cas aujourd’hui. Nous citerons uniquement ici deux exemples : Ernest Renan (voir : « JOACHIM DE FLORE et  L’ÉVANGILE ÉTERNEL », https://fr.wikisource.org/wiki/Joachim_de_Flore_et_l%E2%80%99%C3%89vangile_%C3%A9ternel et Jules Michelet (voir « La conception de l’histoire de J.-B. Vico et son interprétation par Michelet » Maria Donzelli, https://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1981_num_246_1_4272 ). Marx ne s’y trompa pas, pas plus que sur Alexandre Dumas père, un des Pères de l’unité italienne, qui lui-aussi œuvrait pour un devenir humain égalitaire et solidaire. Mon exposition du matérialisme historique se trouve dans mon Introduction méthodologique, librement accessible dans la section Livres-Books de mon vieux site expérimental www.la-commune-paraclet.com . J’ai déploré que le grand marxiste Louis Althusser ait attribué sans nuances à Montesquieu la découverte du « nouveau continent », l’Histoire, sans mentionner ni Vico, ni Lafargue. Montesquieu, de passage à Venise, avait acquis un exemplaire de la Scienza nuova et d’autres écrits juridiques fondamentaux de Vico, le vrai théoricien moderne de la Loi naturelle, « il diritto delle genti » inspiré par Joachim.. (Voir: « Althusser, or why compromising compromises should be rejected », February 11, 2015, dans https://www.la-commune-paraclet.com/Download/ )

On remarquera, et c’est une constante de l’Histoire occidentale, que le devenir de l’émancipation humaine accélère chaque fois que les intellectuels redécouvrent la science antique. Ce fut le cas de Joachim à la Cour arabo-normande de Palerme. Ceci explique ses critiques contre Sibelius, Arien, Pierre Lombard, la conception du Filioque par les Grecs et l’exclusivisme juif. En ce qui concerne Valdo, riche marchand lyonnais qui s’était fait traduire l’Ancien Testament, il prend note du désarroi que sa tentative de retour au texte de l’Ancien Testament, ainsi que celles de ses disciples et fidèles, représente, mais il n’insiste pas puisque l’impact sur la conception « trinitaire » n’est pas directement en jeu. En effet, Joachim voulait réconcilier œcuméniquement les peuples dans la conception scientifique du devenir de leur émancipation commune. Ceci reste vrai pour l’Ethique, nécessairement laïque, comme le démontre ce véritable monument en moins de 100 pages qu’est « Les fondements de la métaphysique des mœurs » d’Immanuel Kant. Voir aussi mes articles : « Laïcité ou respect absolu de l’Autre », dans https://www.la-commune-paraclet.com/fascismFrame1Source1.htm#racisme et « Préambule et laïcité » et « Que sont le racisme et l’anti-sémitisme » (idem)

2 ) En ce qui concerne le christianisme d’origine ou celui repris en main par l’Apôtre universaliste Paul, il semble clair qu’il s’agit d’une typique narration socratique visant à proposer « un mentir vrai » capable de mener les peuples dans le bon chemin en attendant que la conscience et la science soient plus généralisées. Pour en être convaincu, il suffit de se reporter aux Nombres « sacrés » pythagoriciens, aux textes de Platon, dont le Banquet, le Timée, les Lois, et bien entendu la République offrant en conclusion le Mythe de Er Pamphyle qui est plus proche des pythagoriciens d’origine sur la transmigration de l’âme que l’idée de résurrection finalement empruntée aux Egyptiens et à Horus. On sait que pour les Sumériens – les galettes comptées de Gilgamesh, après son voyage pour découvrir les secrets de l’éternité, qui énuméraient les jours lui restant à vivre, etc. – et pour les Hébreux, il n’y a pas de résurrection de l’âme, la justice dépend dès lors de l’Autorité, du rapport de force immédiat, de la Loi enfin, exclusiviste de surcroît pour ces derniers, c«,est-à-dire des grands prêtres et des Juges. Arrive pourtant un moment où la narration doit être reprise en main de nouveau, les connaissances permettant d’annoncer l’avènement de l’Esprit Saint illuminant tous de la même façon pour autant que la propriété collective, la liberté et la fraternité ou amour assurent les conditions matérielles de la transition vers Troisième Âge et l’épanouissement individuel et collectif qu’il promet, ce qui signera la fin de l’aliénation et le « recouvrement de l’Homme par lui-même » ainsi que le résumera Karl Marx par la suite. La fin du monde de l’exploitation de l’Homme par l’Homme et non pas la « fin du monde ».

Pour les Nombres pythagoriciens qui constituent la trame du Psaltérion à dix cordes – 1, 3,5,7,12,15, en particulier : voir : « Notes sur Joachim de Flore pythagoricien, présentées à la conférence organisée par l’association culturelle Gunesh », le 27 août 2016, dans http://rivincitasociale.altervista.org/notes-sur-joachim-de-flore-pythagoricien-presentees-la-conference-organisee-par-lassociation-culturelle-gunesh-le-27-aout-2016/ . Bien entendu le pentagramme offre 5 angles extérieurs. Entre autres choses, 72 x 5 =360 et en considérant 72 ans pour 1 degré d’arc : 360 x 72 = 25 920, la Grande Année cherchée par Platon ou la Précession des Equinoxes.   

Dans l’esprit des concordances établies au sein de l’espace chrétien, Socrate n’est pas cité mais le sens donné à sa mort permet de relier la tentative d’empoisonnement de Benoît, le précurseur des moines dignes du 3 Âge, avec la signification de la mort du Christ. Joachim écrit dans son Sur la Vie et la Règle de Saint Benoît: « Alors ils mélangeaient avec le vin le poison de leur propre convoitise, ils essayaient d’anéantir en esprit ceux qui étaient amoureux de la sincérité, tout comme les Juifs, qui avaient cru au Christ, obligeaient autrefois les apôtres, qui avaient été leurs maîtres, à observer les commandements de la Loi. » (p 87) Pour préciser plus loin, selon la métaphore du corbeau – le Christ en tant qu’homme charnel – et la colombe – l’Esprit : « Le corbeau, comme on le croit généralement, désigne le Christ, tout comme la colombe désigne l’Esprit Saint. Cette même personne a été dénigrée pour nous, acceptant toutefois la ressemblance de la chair du péché, afin que, dans l’Esprit Saint, elle puisse apporter à son église la beauté de la colombe. Le rôle de ce grand professeur, qui a enseigné à tout le monde et offert des exemples d’humilité fut tenu par Moïse dans le premier Âge , par Paul dans le second, alors que la question de savoir qui le tiendra dans le troisième n’est pas encore connu de tous. »  ( Idem, p 91) Pour qui aurait des doutes sur le fondement pythagoricien-socratique voici la précision de Joachim qui ne laisse aucun doute possible : « Aussi, le Christ ne but pas le calice de la mort pour enseigner que l’on doit aimer la mort, il souffrit au contraire pour nous comme un médecin pour les malades, il prit sur lui nos infirmités pour nous débarrasser de notre iniquité » (La Concorde, p 200)

En ce qui concerne les « métaux » de la Cité socratique décrite dans la République de Platon, la métaphore de l’Or, l’Argent et le Fer – parfois aussi avec le bronze et l’argile – revient constamment dans l’œuvre de l’Abbé calabrais mais toujours pour illustrer la théorie de la concordance et de la transcendance des Figures individuelles ou collectives pour culminer dans l’« âge d’or » – expression qu’il n’utilise pas – de l’émancipation humaine dans le 3ème Âge. Voici une citation clé tirée du Psaltérion : « Les paroles du Seigneur sont des paroles pures, de l’argent éprouvé par le feu, mais aussi du bronze, qui symbolise l’activité manuelle pour la subsistance des nécessiteux. Avec cette activité, les corps sont nourris: avec l’enseignement, qui est symbolisé par l’argent, l’esprit de ceux qui sont enfants dans le Christ est rafraîchi: les deux activités concernent l’amour du prochain, parce que l’homme est composé de deux substances qui ont besoin des deux activités.  Le troisième, qui est symbolisé par l’or, concerne l’amour de Dieu, qui est le plus grand et le premier commandement. » (p 93-94)

Joachim relie ces trois états à trois intelligences principales, la topologique pour la foi, la contemplative pour l’espérance, et l’anagogique, la plus haute, pour l’amour. (idem, p 129) D’où les attaques à l’Eglise et aux moines mondains qui closent La Concorde, l’or devenant du « plomb noircit » (p 284) Ces tenants de la Nouvelle Babylone ne cherchent pas le bien de la Communauté mais le leur propre, ils désirent « dominer la plèbe » (p 285)

3 ) Tout le monde sait que Campanella, né à Stilo en Calabre, fut influencé par Joachim mais dans une perspective moderne issue des travaux de Galileo, de G. Bruno – qu’il fut seul à défendre courageusement du fond de sa prison -, ainsi que des travaux des auteurs arabes tant scientifiques que mystiques. Sa Città del sole, qui repose sur les nouvelles connaissances héliocentriques insinuant un ordre cosmique plus parfait, est fortement inspiré par les connaissances des penseurs arabes ainsi que par « the City of Adocentyn in the Picatrix, an Arabic grimoire of astrological magic. » (voir https://en.wikipedia.org/wiki/The_City_of_the_Sun ) . Campanella, ancien élève des Dominicains, se réfugia finalement en France avec l’appui de Richelieu. Louis XIV et ses conseillers tirèrent du système de Campanella une hiérarchie particulière, celle de la Monarchie absolue et des membres de sa Cour gravitant autour du Roi Soleil, censé représenter la dispensation de la justice également pour tous ses sujets. L’ordre présumé de la mécanique céleste étant censé légitimer l’ordre terrestre selon la bonne vielle méthode faisant correspondre ce qui est en haut et ce qui est en bas. Les marxistes, dont les althussériens et Perry Anderson, analysèrent ce développement de la mise en place de la Monarchie Absolue comme processus d’émergence de la bourgeoisie damnant le pion à la féodalité, encore dominante, mais soumise à la Couronne. L’unité du royaume par la Monarchie Absolue constitua d’ailleurs le premier chaînon de la mise en place de la Formation sociale nationale qui s’affirmera ensuite avec la dominance du Mode de production capitaliste.  

Dernièrement, Amedeo Fera dans son essai « Tommaso Campanella e Gioacchino da Fiore: due utopie a confronto. » dans https://www.academia.edu/6602375/Campanella_e_Gioacchino_da_Fiore_la_societa_ideale_come_comunita_monastica note plusieurs correspondances entre les deux grands calabrais, bien que le schéma général soit concentrique chez Campanella. Parmi celles-ci, on compte bien entendu les 3 Âges de l’Humanité et les différentes formes d’intelligence. Concernant la nouvelle organisation sociale désirée, il ajoute :

« C’est peut-être de cette approche que découle l’idée fondamentale de l’organisation sociale de la Cité du Soleil : une subdivision du travail qui permet, d’une part, à chaque citoyen d’effectuer les tâches qui lui sont les plus agréables (ou plutôt naturelles) et, d’autre part, la participation de chaque citoyen à tous les types de travail, subdivisés selon les catégories représentées par les trois principes collatéraux (Pon, Sin et Mor) qui encadrent les activités. Il ressort de cette subdivision du travail que chacun est engagé dans une activité, de sorte que “partendosi l’offizi a tutti e le arti e fatiche, non tocca fatigar quattro ore il giorno per uno” (partageant l’offre à tous et les arts et loisirs, un seul ne sera pas tenu de travailler plus de quatre heures par jour). Une fois de plus, il semble que Campanella se soit inspiré des conceptions théologiques et des interprétations scripturales de l’abbé calabrais pour élaborer sa propre vision de la société parfaite ».

4 ) Voir mon essai sur Joachim pythagoricien dans : http://rivincitasociale.altervista.org/notes-sur-joachim-de-flore-pythagoricien-presentees-la-conference-organisee-par-lassociation-culturelle-gunesh-le-27-aout-2016/  

5 ) Idem Note 4 ci-dessus. Tous les grands logiciens se reconnaissent aisément en ce qu’ils savent réfléchir en distinguant les catégories distinctes et les catégories opposées pour appréhender la réalité dans son devenir sans confondre modèle et réalité, sans confondre les vrais paradoxes et les faux. Ce qui les distinguent des logiciens conformistes – ou scholastiques – et de leurs souvent factices et statiques oppositions aristotéliciennes. Pour une discussion détaillée, je renvoie à mon Introduction méthodologique dans la section Livres-Books de mon vieux site expérimental www.la-commune-paraclet.com  . Voici comment s’exprime Joachim : « Moi, dit le Fils, je procède et suis venu du Père. Et la différence entre les deux est l suivante : quiconque naît, procède, mais l’inverse n’est pas vrai. » (Psaltérion, p 114) Dans mon Introduction méthodologique, après avoir souligné la différence entre distincts et opposés, en présentant la Dialectique de la Nature, je disais également : l’Homme est produit par la Nature, mais l’inverse n’est pas vrai. On a vu dans cet présent essai que, pour Joachim, le Père renvoie à la Nature qui précède la société et la conscience.      

6 ) voir mon Introduction méthodologique dans la section Livres-Books de mon vieux site expérimental www.la-commune-paraclet.com   

7 ) Sur Arien et Sibelius, voici : «« Sabelius voulait exposer cette problématique mais sa barque s’est échouée sur les écueils. Et Arien, en cherchant à éviter ce danger, finit dans la boue profonde. En fait Sabelius dit que Dieu est une seule personne, mais que par son vouloir il est maintenant le Père, maintenant le Fils, maintenant l’Esprit Saint. Arien, en désapprouvant ceci, dit que se son trois personnes, mais distinctes – et c’est un blasphème que de le prétendre – dans leur essence et leur majesté. » (Psaltérion, p 11) Quant aux Grecs le Père engendre seul tant le Fils que l’Esprit Saint, supprimant ainsi le devenir syllogistique trinitaire.» . Voir exposé de l’argument logique contre Pierre Lombard dans http://rivincitasociale.altervista.org/notes-sur-joachim-de-flore-pythagoricien-presentees-la-conference-organisee-par-lassociation-culturelle-gunesh-le-27-aout-2016/  

8 ) Voir mon commentaire au Tableau XII du Liber figurarum dans http://rivincitasociale.altervista.org/notes-sur-joachim-de-flore-pythagoricien-presentees-la-conference-organisee-par-lassociation-culturelle-gunesh-le-27-aout-2016/  

9 ) On composition of Images, Signs and Ideas, 1991, de Giordano Bruno, voir  https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#vinci

10 ) « Winstanley s’inspirait fréquemment de l’expérience locale pour illustrer les manquements de la noblesse à l’égard des pauvres, comme lorsqu’il se plaignait de leur exploitation des terres communales et les accusait d’intervenir chaque fois que les pauvres “coupaient du bois, de la bruyère, du gazon ou des fours, dans des endroits de la Commune où ils n’avaient pas le droit de le faire”. Ses expériences à Cobham ont également dû constituer la base de l’analyse très subtile des relations sociales rurales contemporaines qu’il présente dans ses écrits sur les Diggers – une analyse qui différencie les pauvres non seulement de la gentry mais aussi des “riches Freeholders”, ces yeomen prospères qui s’associent à la gentry pour tirer “le plus grand profit des Commons, en les surchargeant de moutons et de bétail”, tandis que les pauvres se retrouvent avec la plus petite part. » (John Gurney, 2013, p 21)

On sait que l’historien anglais anti-althussérien EP Thompson, le même qui prétendait faire de William Blake le « dernier de Muggletonians », le même qui sous couvert de marxologisme académique bien ancré dans la « polite culture » – Tradition burkéenne – fait la chasse à tout ce qui peut ressembler à du jacobinisme ou pire encore à du bolchévisme, a développé une conception « culturelle » de la « sécularité » anglaise. En l’occurrence ici, il rappelait que les Blacks – paysans – anglais avaient au moins le droit hérité de la Magna Carta et de la Common Law, d’être jugés avant d’être pendus pour des petits vols en particulier sur les terres domaniales. Barrington Moore montra comment la Révolution et la Restauration anglaise avait fait plus de morts que la Révolution française ou bolchévique. De même pour les Blacks, ou paysans. En fait, sans sans rendre compte, cet anti-althussérien flanqué pour ce travail de sape idéologique-théorique par Ralph Milliband et autres comme le démontre le coup contre New Left Review, illustra le cynique et sanglant caractère de classe de la justice bourgeoise, un sujet que les marxistes authentiques ont quelque peu négligé. (Voir mon Pour Marx, contre le nihilisme, 2002, dans la Section Livres-Books de mon vieux site expérimental www.la-commune-paraclet.com

Pour l’importance des biens publics produits et offerts par les entreprises publiques encadrées par la planification et le crédit public voir le chapitre « Biens publics : sauvons ce qui peut encore être sauvé » dans Tous ensemble – idem. Ce chapitre fut écrit alors qu’Enron faisait faillite et que le Fraser Institute y allait de sa cynique et démagogique proposition baptisée par moi « modèle british-colombien » : puisque le capital spéculatif court-termiste ne peut financer les infrastructures qui exigent des investissements longs, l’Etat doit prendre en charge ces projets puis une fois achevés les transmettre au privé pour un dollar symbolique afin d’assurer aux clients – non aux usagers – le « juste prix du marché ». Non en sommes à ce degré de déliquescence académique et éthico-politique. Et cela continu de plus belle, avec toute la chutzpah de rigueur en pareilles matières. 

Ceci mérite d’être souligné dans le contexte post-reaganien et climatologique des « biens communs » utilisés en réalité pour protéger les oligopoles privés tout en garantissant leurs profits par toutes sortes d’aides, de bourses pour les certificats carbone  et autres green bonds spéculatifs. Penser global, mais agissez local, en privatisant et sans remettre en cause la concurrence imparfaite de Tirole et Cie selon laquelle les Etats souverains doivent céder la place à la « gouvernance globale privée » les oligopoles transnationales se chargeant eux-mêmes de consulter par cookies et autres leurs clients pour tenir compte au mieux de leur préoccupations, sans nuire à leurs profits. Bien entendu, tous ne sont pas clients, et tant pis pour eux ; en outre, les « clients » qui ne sont plus des « usagers » de services publics reçus comme droits citoyens garantis par la Constitution mais des « clients » ne sont dignes d’intérêts que s’ils sont solvables …      

11) Sur Paolo Cinanni voir : « Cinanni, Paolo: un comunista esemplare calabrese », 17 luglio 2017, dans  http://rivincitasociale.altervista.org/cinanni-paolo-un-comunista-esemplare-calabrese-17-luglio-2017/  Pour les « usi civici » très particuliers en Sila, les luttes des paysans dont nous faisons état dans le texte et les problèmes de la migration de masse d’après-guerre, voir P. Cinanni, Lottes per la terra e comunisti in Calabria 1943/1953 e Emigrazione e unità operaia : un problema rivoluzionario. Il me reste encore à mettre à jour mon texte sur le grand communiste calabrais en incorporant ces deux livres fondamentaux. On verra aussi :  Recensione argomentata del libro di Pino Fabiano « Contadini rivoluzionari del sud: la figura di Rosario Migale nella storia dell’antagonismo politico, Città del Sole Edizioni, marzo 2011, dans http://rivincitasociale.altervista.org/recensione-argomentata-del-libro-pino-fabiano-contadini-rivoluzionari-del-sud-la-figura-rosario-migale-nella-storia-dellantagonismo-politico-citta-del-sole-edizioni-marzo-2011/ 

12 ) Voir « Disoccupazione di massa come orizonte del capitalismo moderno », dans http://rivincitasociale.altervista.org/disoccupazione-di-massa-come-orizonte-del-capitalismo-moderno/ 

13 ) Concernant la Précession des Equinoxes, le Pentagramme pythagoricien – et la Grande Année de Platon déjà dans la République puis dans les Lois etc. – ne laissent aucun doute. (72 x 5 = 360 puis 1 degré d’arc tous les 72 années, 72 x 360 = 25 920 années.) Dans la Cena de le ceneri Giordano Bruno met la contribution de Copernic en perspective en rappelant que Filolao, contemporain et disciple de Pythagore jamais oublié en Calabre et dans le Sud de l’Italie, enseignait déjà que la Terre tournait autour du Soleil et que le Soleil n’était pas le centre de la galaxie. Dans son dernier grand ouvrage On composition G. Bruno applique la théorie joachimite des concordances mais de manière scientifiquement orientées vers l’astronomie et son histoire. En ce qui concerne Galileo, il ajoutait que des télescopes plus puissants révèleraient bien d’autres objets célestes n’excluant pas la vie, quoique probablement sous d’autres formes.  Cependant en réfléchissant bien, il me semble que les avancées astronomiques des Anciens depuis les débuts de l’Humanité pensante et au moins depuis le Néolithique et ses mégastructures, qui furent construites pour résister à l’usure du temps afin de pouvoir vérifier des hypothèses astronomiques de très longues durées, commencent avec l’organisation du Ciel étoilé et de son mouvement par rapport à la Voie lactée – Ouroboros, le cercle du temps ou serpent qui se mange la queue -, et ses nombreuses constellations. Le Zodiac, c’est-à-dire les quelques – 12 au final – constellations traversées par le mouvement apparent du Soleil, est plus tardif et présente une organisation du Ciel et du Temps qui suppose le passage du calendrier lunaire au calendrier solaire.  On ne s’en rend pas compte aujourd’hui car la pollution atmosphérique, lumineuse comprise, occulte la splendeur de la Voie lactée dans le ciel étoilé par nuit sans nuage. La Sila, où Joachim construit sa première abbaye à Jure Vetere, permet encore aujourd’hui d’admirer le spectacle en s’éloignant un peu de la ville de San Giovanni in Fiore. On remarque que l’Histoire antique, dont les narrations du Vieux et Nouveau testaments, nous raconte avec une certaine précision le passage de trois constellations, Taureau, Bélier et Poisson, chaque passage étant associé à un effort civilisationnel général. Il n’est pas exclu, au contraire, que nos Anciens n’aient devancé le Néolithique et préparé ses hypothèses et ses efforts de vérifications. Par exemple à Gobekli Tepe. Ainsi, tout le littoral atlantique est couvert de mégalithes – donc à plusieurs latitudes – alors que nous savons que les Druides communiquaient avec les Egyptiens et que Pythagore lui-même fut instruit en Egypte – probablement à Héliopolis, la ville archive des pharaons et de leurs prédécesseurs – et dans l’Indus etc. Or, logiquement, lorsque vous avez documenté 3 passages zodiacaux, il vous est possible de reconstruire théoriquement en arrière et en avant. Les Mayas, les Incas et Aztèques firent de même. Mais comment vérifier sinon en construisant très solide dans un alignement précis. Ainsi on peut émettre l’hypothèse que les monuments néolithiques entourés de leur fossé-océan – la Voie lactée – et alignés également sur le solstice d’hiver furent construits pour ce genre de double vérification. La Grande pyramide alignée sur Orion permettait également de pointer vers Sirius, l’étoile phare des Egyptiens qui leur permettait de prédire les inondations du Nil. Le Ciel était le grand spectacle de nos ancêtres et ils en comprirent vite la relation avec les cycles de la Nature végétale, animale et maritime.

Aujourd’hui dans l’indifférence générale, la pointe de la flèche du Sagittaire pointe vers la Bouche de l’Ouroboros, un spectacle qui dure un millier d’années tous les 25 920 ans plus ou moins. Je crois que de là vient la référence aux « mille ans » que l’on retrouve souvent dans la mythologie ancienne, y compris dans celle d’Hercule et d’Atlas. Mais il faut vérifier.   

14) Sur le patronyme « Fiore » voir http://rivincitasociale.altervista.org/notes-sur-joachim-de-flore-pythagoricien-presentees-la-conference-organisee-par-lassociation-culturelle-gunesh-le-27-aout-2016/ 

15 ) Ironie de l’histoire la remarque vient de l’auteur démocrate-chrétien san giovannesse Salvatore Meluso. Il développa une obsession pour l’histoire des Frères Bandiera dont son ancêtre, calabrais de San Giovanni in Fiore, fut le guide de leur expédition patriotique et un des deux membres qui la trahirent, l’autre étant un corse, Boccheciampe. Nous sommes confrontés ici à un drame personnel déconcertant, Salvatore Meluso étant d’abord convaincu que son ancêtre avait fait partie, en compagnie des Bandiera, à l’avant-garde des combattants qui firent l’unité italienne. Il était pour lui le « visage du courage ». Or, tous les textes démontrent sans l’hombre d’un doute que, depuis son infiltration du groupe expéditionnaire avant son départ de Corfou le 13 juin 1844vers la Calabre pour débarquer près de l’embouchure du Neto le 16juin, il avait été pris en charge par les consulats de l’Île et par la police. Il avait eu et conservera l’appui du prince de Cerenzia qui lui permettra de se rendre sans danger après sa fuite, suite à la capture sanglante des Bandiera, dont il était le « guide », au Col de la Stragola sur le Mont Gimmella, San Giovanni in Fiore, le 19 juin 1844. Il s’était d’ailleurs réfugié à Corfou après nombre de délits de brigandage crapuleux incluant mort d’homme avec l’appui des notables pro-bourbons, de leur police et milice. Il fut finalement tué le 2 avril 1848 après avoir infiltré les manifestations paysannes jusque-là pacifiques à San Giovanni in Fiore pour les inciter à passer aux actes, permettant ainsi la répression ouverte de la police. Il y alla armé et tout en criant « Vive la république », ce qui était clairement une provocation dans le contexte politique d’alors, il tira un coup de feu vers la police qui l’avait à l’œil depuis quelque temps et qui riposta et le tua. Ceci ressemble fort à l’énième action d’un provocateur, armé de surcroît, cherchant à provoquer un bain de sang parmi les paysans pour décourager le mouvement de revendication pour les terres usurpées du domaine de Fiore. De manière assez déconcertante et tragique à la fois puisque l’auteur, bon calabrais de parodie et démo-chrétien de surcroît, ne semble pas comprendre que les fautes des ancêtres n’entachent pas leurs survivants, la culpabilité étant personnelle. Après avoir compris que son ancêtre était un des pires brigands et malfrats du pays, qui en comptait beaucoup après la sanglante jacquerie vendéenne organisée par le cardinal Ruffo, des criminels sanguinaires au service de la police et des notables pro-Bourbons les plus réactionnaires du pays, il passera son temps à réécrire l’histoire de l’expédition en niant sans vergogne ce que les documents établissent sans recours. Ainsi, en matière de contrôle du territoire, plus ca change … Pour ne citer qu’un exemple, il se mit à tordre besogneusement le cou des documents les plus parlants, dont ceux des consulats de Corfou, qui non seulement confirment son infiltration du groupe de Patriotes, mais également le fait que les autorités liées aux Bourbons et à leurs polices avaient été dûment prévenues du débarquement et de la présence de Meluso parmi le groupe de patriotes !!! En outre, il tente de nier toute velléité de soulèvement populaire en Calabre, les Patriotes étant ainsi des écervelés violents, alors que le groupe des Frères Bandiera avaient finalement choisi le débarquement en Calabre du fait du soulèvement en mars 1844 de plusieurs dizaines de patriotes de Cosenza et des villages limitrophes. Malheureusement, ces Patriotes avaient été arrêtés peu de temps avant le débarquement des Bandiera qui ignoraient ce fait et qui avaient choisi de passer par San Giovanni in Fiore en route pour Cosenza afin d’effectuer leur jonction. Les mentalités évoluent lentement à San Giovanni in Fiore, lieu d’abus permanents contre les personnes, les domiciles, les biens et l’opposition démocratique « civile, pacifique et constructive », depuis la mort de Joachim, ce qui ne peut guère lui être imputé puisqu’il avait choisi Jure Vetere qu’il avait placé sous les auspices de Jean Evangéliste ! Pourtant, pour ceux qui savent lire objectivement et entre les lignes, ses livres restent des ouvrages précieux pour comprendre l’Histoire de notre ville et de « La Sila e la sua gente »

Pour les abus contre les personnes et les domiciles à part la chronique quotidienne, voir la complicité institutionnelle mur-à-mur de type policière-mafieuse ici :  http://rivincitasociale.altervista.org/category/totalitarismo-italiano/

Pour les abus contre les  groupes de citoyens démocratiques  « civils, pacifiques et constructifs », voir http://rivincitasociale.altervista.org/category/comitato-cittadino-per-il-lavoro-dignitoso/

Pour la trahison du message de Joachim, voir : « Appunti su Gioacchino da Fiore e San Giovanni in Fiore: Il messaggio, la sua difesa e la sua falsificazione.» dans https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#ITALIA

On comprend mieux pourquoi le pays court à marche forcée vers sa ruine socio-économique et éthico-politique.

Illustrations.

Photo des ruines de Jure Vetere de mars 2014 – aujourd’hui encore plus délabrées.

l’Arbre des 3 Âges (p 101)

Les 3 Cercles avec les 3 cercles internes (p 131)

, La chaussée de marbre (p 157)

Les 4 éléments.

Commenti disabilitati su 1,1% di carbonio antropogenico (13C): l’IPCC deve chiudere i battenti o fare rapporto, 9 agosto 2023.

(Tradotto con www.deepl.com e riletto)
Re: “La religione du carbone”, Paul Deheuvels, Membro dell’Istituto, http://www.scmsa.eu/archives/SCM_Deheuvels_2023_02_09.pdf
E: « Le climat : beaucoup de bruit pour rien ! – Conférence de Paul Deheuvels du 09/02/2023 à la SCM», https://www.youtube.com/watch?v=Zeegk_kzgmg

Testo della presentazione:« La religion du carbone »,  Paul Deheuvels, Membre de l’Institut

Vedi anche: « Ecologie, dérégulation, même combat ! – Conférence d’Hervé Machenaud du 09/03/2023 à la SCM.» https://www.youtube.com/watch?v=Q8imlsFbonU

(Nota aggiuntiva del 12 agosto 2023: Sul presunto « negazionismo becero », la censura di contropiano.org e la tipica sufficienza intellettuale poco deontologica del Sig. Zucchetti si veda : http://rivincitasociale.altervista.org/scienza-ambientale-vs-narrazioni-climatologiche-il-caso-della-censura-di-contropiano-org-11-agosto-2023/ )

Secondo il prof. Deheuvels: “L’isotopo 13C rappresenta circa l’1,1% di tutto il carbonio, il resto è principalmente 12C. I ‘combustibili fossili’ contengono più 13C che 12C. Misurando il rapporto tra gli isotopi presenti nell’atmosfera, possiamo dedurre la quota antropica di CO2”. (p 15)

Naturalmente, questo “più” dovrebbe essere più analizzato con più precisione. Ma questo non cambierà significativamente le proporzioni e le conseguenze. Soprattutto se teniamo conto di queste altre due citazioni dallo stesso testo:

Sull’aumento dei ppm e della sensibilità climatica :

“Dal 2019, il livello di CO2 nell’atmosfera è in costante aumento (circa 2,3 ppm/anno) dal livello di 410 ppm raggiunto nel 2019. Se questa tendenza dovesse continuare, il livello di CO2 nell’atmosfera nel 2100 sarebbe di 577 ppm (= 410 + (2,3 x 77) ppm). Secondo i vari modelli presentati nella letteratura scientifica, in assenza di una riduzione delle emissioni antropiche di CO2, tale livello porterebbe a un riscaldamento nel 2100 compreso tra 0,47°C e 0,1°C (si veda la tabella a pag. 207 del libro del 2013 di François Gervais28). La “sensibilità climatica” è definita come il riscaldamento indotto dal raddoppio del livello di CO2 nell’atmosfera (da 400 ppm a 800 ppm). Nel suo libro del 2022, François Gervais elenca, alle pp. 45-49, non meno di 110 articoli scientifici che valutano tutti la sensibilità climatica a un livello inferiore o uguale a 1°C (e talvolta molto inferiore)” (p. 14).

Sul ragionamento del prof. Gervais sull’ordine cronologico:

“È chiaro da questi sviluppi che la creazione dell’IPCC, come il suo primo lavoro, basato sulla “curva di Mann”, si basava su interpretazioni imprecise di dati scarsamente documentati. In particolare, l’affermazione che il riscaldamento globale osservato dal 1950 è “senza precedenti” è ben lontana da una verità accettata dalla maggioranza dei climatologi.
Nei rapporti AR1-6, l’IPCC ha sviluppato una teoria volta a dimostrare che la concentrazione di anidride carbonica (CO2) nell’atmosfera è il fattore principale per spiegare le tendenze della temperatura. Queste affermazioni sono supportate dalla concomitanza di variazioni dei livelli di CO2 nell’atmosfera e delle temperature.
In effetti, dobbiamo essere cauti nell’affermare che esiste una causalità tra il livello atmosferico di CO2 (al tempo t) e la temperatura (allo stesso tempo t). Quando si osservano delle concomitanze tra due serie temporali, non significa che le variazioni di una abbiano un’influenza sull’altra. Il grafico seguente, realizzato da François Gervais21 , mette a confronto, per il periodo 1980-2005, la temperatura media terrestre T(t) (linea continua) ad ogni tempo t (su scala annuale), con la variazione annuale ϑ(t)- ϑ(t-1) del tasso ϑ(t) di CO2, spostata di 6 mesi, cioè ϑ(t+1/2)- ϑ(t-1/2). Con un’opportuna scelta di scala per T(.) e ϑ(.), possiamo vedere che le curve si sovrappongono. Questo suggerisce che il tasso di CO2 misurato ai tempi t+1/2 = t+6 mesi e t-1/2 = t-6 mesi sembra essere correlato alla temperatura al tempo t. Ma se così fosse, è la temperatura al tempo t che influenza il livello di CO2 al tempo t+1/2, e non il contrario” (p. 8).

Ho fatto notare che l’aumento della temperatura ha sempre preceduto l’accumulo di CO2 prima del periodo industriale, dopo aver richiamato l’attenzione sul ruolo del permafrost, del fitoplancton e della chimica atmosferica a vari livelli, ecc. Date le masse di CO2 già sequestrate nella terra e negli oceani nel corso di migliaia di anni rispetto a quelle derivanti dalla produzione umana, era facile ipotizzare che lo stesso sfasamento temporale (di quasi mille anni) si sarebbe verificato dopo il 1850. (Si veda: https://louernos-nature.fr/paleoclimat-decalage-temperature-co2/#:~:text=D%C3%A9calage%20entre%20temp%C3%A9ratures%20reconstitu%C3%A9es%20et%20teneurs%20en%20CO2.,variations%20de%20l%E2%80%99orbite%20terrestre%20%3A%20excentricit%C3%A9%2C%20inclinaison%2C%20procession )

L’aumento regolare di 2,3 ppm di CO2 nell’atmosfera proviene dall’Osservatorio di Mauna Loa, uno dei vulcani più grandi e attivi del pianeta. Tuttavia, anche se raddoppiassimo questa percentuale totale – vedi sopra “sensibilità climatica” – non cambierebbe nulla, anche se il raddoppio fosse principalmente di origine antropica (13C!!!).

Resta il fatto che questa misurazione del contenuto atmosferico ignora ancora molto della chimica atmosferica a varie altitudini e soprattutto della chimica e della fotosintesi nella parte molto bassa dell’atmosfera, sia sulla Terra – coltivazione, sequestro naturale nella Terra, eccetera – sia negli Oceani.

Ho anche dimostrato che, sin dal 1979, le temperature sono state misurate dai satelliti, e quindi in assenza di nuvole! E, in effetti, quando si controlla con le misurazioni a terra, la differenza è molto grande (e questo è senza dubbio il motivo per cui le stazioni a terra vengono rapidamente chiuse). In effetti, i modelli dell’IPCC, che sono stati tutti manipolati, oscillano in modo preoccupante intorno alla mediana di queste misurazioni satellitari! (vedi questo grafico:

Insomma, il professor Paul Deheuvels, membro dell’Institut, e diversi suoi colleghi e scienziati seri – molti dei quali in pensione, vista la censura quasi totalitaria e inquisitoria – hanno perfettamente ragione ad essere allarmati. Perché questa nuova religione del clima non solo farà sentire in colpa i cittadini e li condurrà a un inetto declino socio-economico quantitativo senza crescita qualitativa socialmente motivata, che li “legherà ancora una volta al suolo” (come i contadini medievali) limitandone la mobilità, ma ha anche il potenziale di distruggere le nostre economie attaccando la produttività microeconomica e la competitività macroeconomica delle Formazioni Sociali.

Si noti che la vita sulla Terra è basata sul carbonio. Di conseguenza, per far sentire la gente in colpa, come hanno fatto la Bibbia e la Chiesa in passato, devono inventare un peccato originale aggiuntivo che giustifichi una nuova casta di pontefici e gran preti, di basso clero ed altri servi in camera con la loro accumulazione speculativa privata sostenuta dalla transizione ecologica con i Green Bond finanziati con denaro pubblico al posto della Riduzione del Tempo di Lavoro e dei 5 rami della Previdenza Sociale pubblica.

Vi rimando ai testi nella categoria “Ecomarxismo” del mio sito http://rivincitasociale.altervista.org .
Si veda anche il mio : « « Défi aux écologistes, au GIEC et à tous les apôtres du réchauffement climatique » (14 giugno 2007) su questa pagina del mio vecchio sito sperimentale: https://www.la-commune-paraclet.com/Commentaires%20d’actuConstructionFrame1Source1.htm#comment%20d’actualit%C3%A9

Paul De Marco

Commenti disabilitati su Scienza ambientale vs narrazioni climatologiche: il caso della censura di contropiano.org, 11 Agosto 2023

Commento lasciato questa mattina e censurato da contropiano.org – come sempre. (Pretendono essere « comunisti » )

« Paolo De Marco

11 Agosto 2023 9:42

Ecco una perla degna del Signore Zucchetti « Il cambiamento climatico sta portando la Terra verso un clima che l’uomo non ha mai affrontato. La concentrazione di CO2 in atmosfera sta rapidamente crescendo verso i livelli di 50 milioni di anni fa, quando la temperatura media era più alta di 14°C rispetto alla media preindustriale. »

Intendiamoci: Si parla di cambiamento climatico oppure di riscaldamento climatico? Si parla di riscaldamento climatico causato dall’accumulazione di CO2 dovuto all’uomo, in particolare dopo il 1850 e l’era industriale, oppure no? Se, come dice questo « fisico », siamo ancora sotto il livello di 50 milioni di anni fa, potrà pure sperare il Premio Nobel per il Suo rigore logico, detto con rispetto.

La differenza tra clima e meteo è una bella Sua scoperta ma un poco tardiva data che lo sanno tutte.i. Ma il signore Zucchetti dovrebbe riflettere su cosa sia la « temperatura media » sulla Terra – con il suo equatore e i suoi poli nord e sud, le sue terre e i suoi oceani. Forse allora capirebbe che la differenza operativa rispetto al soggetto trattato è quella tra clima globale e clima locale.

Rimando alla Categoria « Ecomarxismo » del mio sito http://rivincitasociale.altervista.org

Paolo De Marco, marxista.

Nota: Il signore Zucchetti fa attacchi contro un presunto « negazionismo becero » senza la minima vergogna nel utilizzare il termine « negazionismo » ma al contrario della deontologia accademica no dice con chi specificamente se la prede, negando cosi il sacro diritto di risposta.

Ecco l’articolo del Signore Zucchetti – che non ha ricevuto il Premio Nobel nel 2015, come specifica lui stesso

« Dite il suo nome: è la Terra (con premessa polemica) » di Massimo Zucchetti , https://contropiano.org/news/ambiente-news/2023/08/11/dite-il-suo-nome-e-la-terra-con-premessa-polemica-0163148#comment-243094

Commenti disabilitati su 1.1% anthropogenic carbon (13C): the IPCC must close up store or account for its narratives, August 9, 2023.

(Translated with www.deepl.com and edited)

Re: “La religion du carbone”, Paul Deheuvels, Membre de l’Institut, http://www.scmsa.eu/archives/SCM_Deheuvels_2023_02_09.pdf
And: “Climate: much ado about nothing! – Conférence de Paul Deheuvels du 09/02/2023 à la SCM”, https://www.youtube.com/watch?v=Zeegk_kzgmg
Presentation text: “La religion du carbone”, Paul Deheuvels, Membre de l’Institut

See also: “Ecologie, dérégulation, même combat! – Hervé Machenaud’s 09/03/2023 conference at SCM.” https://www.youtube.com/watch?v=Q8imlsFbonU

According to prof. Deheuvels: “The 13C isotope accounts for around 1.1% of all carbon, the rest being mainly 12C. Fossil fuels” contain more 13C than 12C. By measuring the ratio of isotopes present in the atmosphere, we can deduce the anthropogenic share of CO2.” (p 15)

Of course, this “more” needs to be defined more accurately. But this will not significantly change the proportions and consequences. Especially if we take into account these two other quotes from the same text:

On rising ppm and climate sensitivity:

“Since 2019, the level of CO2 in the atmosphere has been rising steadily (around 2.3 ppm/year) from the level of 410 ppm reached in 2019. If this trend were to persist, we would reach an atmospheric CO2 level of 577 ppm in 2100 (= 410 + (2.3 x 77) ppm). According to the various models presented in the scientific literature, in the absence of any reduction in anthropogenic CO2 emissions, such a level would lead to a warming in 2100 of between 0.47°C and 0.1°C (see table p.207 in François Gervais’ 2013 book28). « Climate sensitivity » is defined as the warming induced by a doubling of CO2 levels in the atmosphere (from 400 ppm to 800 ppm). In his 2022 book, François Gervais lists, on pp.45-49, no fewer than 110 scientific articles, all of which assess climate sensitivity at a level of less than or equal to 1°C (and sometimes much less)” (p. 14).

On prof. Gervais’ reasoning on chronological order:

“It is clear from these developments that the creation of the IPCC, like its early work, based on the “Mann curve”, was based on inaccurate interpretations of poorly documented data. In particular, the assertion that the global warming observed since 1950 is “unprecedented” is far from expressing a truth accepted by most climatologists.
In its reports AR1-6, the IPCC developed a theory designed to show that the concentration of carbon dioxide (CO2) in the atmosphere was the main factor explaining temperature trends. These assertions are supported by the concomitance of variations in atmospheric CO2 levels and temperatures.
In fact, we must be cautious in asserting that there is a causality between atmospheric CO2 levels (at time t) and temperature (at the same time t). When two time series coincide, this does not mean that variations in one influence the other. The graph below, by François Gervais21 , compares, for the period 1980-2005, the earth’s mean temperature T(t) (solid line) at each instant t (on an annual scale), with the annual variation ϑ(t)- ϑ(t-1) in the rate ϑ(t) of CO2, shifted by 6 months, i.e. ϑ(t+1/2)- ϑ(t-1/2). With a suitable choice of scale for T(.) and ϑ(.), we can see that the curves overlap. This suggests that CO2 levels measured at times t+1/2 = t+6 months and t-1/2 = t-6 months appear to be related to temperature at time t. But, if this is indeed the case, it is the temperature at time t that influences the CO2 level at time t+1/2, and not vice versa” (p. 8).

I had pointed out that the rise in temperature always preceded the accumulation of CO2 before the industrial period, after having drawn attention to the role of permafrost, phytoplankton, atmospheric chemistry at several levels, etc. Given the masses of CO2 already sequestered in the Earth and Ocean over thousands of years compared with those resulting from human production, it was easy to assume that the same time lag (of almost a thousand years) would occur after 1850. This was all the more true given the regularity of this time lag (see: https://louernos-nature.fr/paleoclimat-decalage-temperature-co2/#:~:text=D%C3%A9calage%20entre%20temp%C3%A9ratures%20reconstitu%C3%A9es%20et%20teneurs%20en%20CO2.,variations%20de%20l%E2%80%99orbite%20terrestre%20%3A%20excentricit%C3%A9%2C%20inclinaison%2C%20procession  )

The steady increase of 2.3 ppm of CO2 in the atmosphere comes from the Observatory on Mauna Loa, one of the planet’s largest and most active volcanoes. Nevertheless, even if we were to double this total percentage – see “climate sensitivity” above – this would change nothing, even if the doubling were mainly of anthropogenic origin (13C!!!).

The fact remains that this measurement of atmospheric content still ignores a great deal about atmospheric chemistry at various altitudes and, above all, about chemistry and photosynthesis in the very lower atmosphere, both on Earth – cultivation, natural sequestration in the Earth, etc. – and on the Oceans.

I also showed that, since 1979, temperatures have been measured by satellite, and therefore when there are no clouds! And in fact, when checked against ground measurements, the discrepancy is very large. (This is no doubt why ground stations are rapidly being closed down.) In fact, the IPCC models, all of which have been tweaked, oscillate disturbingly around the median of these satellite measurements!!!! (see graph below:

In short, Prof. Paul Deheuvels, Member of the Institut, and many of his colleagues and serious scientists – many of them retired, given the almost totalitarian and inquisitorial censorship – are perfectly right to be alarmed. For this new climate religion will not only guilt-trip citizens into an inept quantitative degrowth without socially motivated qualitative growth, which will once again “bind them to the soil” by restricting their mobility; furthermore, it also has the potential to destroy our economies by attacking the micro-economic productivity and macro-economic competitiveness of Social Formations.

Note that life on Earth is carbon-based. Therefore, to make people feel guilty, as in the Bible and the Church, we need to invent an additional original sin that will justify a new caste of priests, low clergy and others servi in camera with their private speculative accumulation supported by the ecological transition backed by speculative Green Bonds financed by public money in place of the recurrent Reduction of the Working Time and the full development of the 5 branches of public Social Security.

I refer you to the texts, often translated into French, in the “Ecomarxismo” category of my website http://rivincitasociale.altervista.org

See also my « Défi aux écologistes, au GIEC et à tous les apôtres du réchauffement climatique » (June 14 2007) on this page of my old experimental site: https://www.la-commune-paraclet.com/Commentaires%20d’actuConstructionFrame1Source1.htm#comment%20d’actualit%C3%A9

Paul De Marco

Commenti disabilitati su 1.1% de carbone anthropique (13C): le GIEC doit fermer boutique ou rendre compte, 9 août 2023.

Voir aussi : « Ecologie, dérégulation, même combat ! – Conférence d’Hervé Machenaud du 09/03/2023 à la SCM.» https://www.youtube.com/watch?v=Q8imlsFbonU

Re : « La religion du carbone », Paul Deheuvels, Membre de l’Institut, http://www.scmsa.eu/archives/SCM_Deheuvels_2023_02_09.pdf

Et : « Le climat : beaucoup de bruit pour rien ! – Conférence de Paul Deheuvels du 09/02/2023 à la SCM», https://www.youtube.com/watch?v=Zeegk_kzgmg

Texte de la présentation : « La religion du carbone »,  Paul Deheuvels, Membre de l’Institut

Selon le texte du prof. Deheuvels : « L’isotope 13C représente environ 1.1% de la totalité du carbone, le reste étant principalement du 12C. Or, les « combustibles fossiles » comprennent davantage de 13C que de 12C. En mesurant le rapport des isotopes présents dans l’atmosphère, on arrive à en déduire la part anthropique du CO2.» (p 15)

Bien entendu il faudrait préciser ce « davantage ». Mais ceci ne changera pas significativement les proportions et les conséquences. Surtout si nous tenons compte de ces deux autres citations du même texte :

Sur l’augmentation des ppm et la sensibilité climatique :

«Depuis 2019 le taux de CO2 dans l’atmosphère croît de manière régulière (environ 2.3 ppm/an) à partir du niveau de 410 ppm en atteint en 2019. Si cette évolution persistait, on aboutirait à un taux de CO2 présent dans l’atmosphère en 2100 de 577 ppm (= 410 + (2.3 x 77) ppm).  Selon les différents modèles présentés dans la littérature scientifique, en l’absence de toute réduction des émanations anthropiques de CO2 un tel taux aboutirait à un réchauffement en 2100 compris entre 0.47°C et 0.1°C (voir le tableau p.207 dans le livre de 2013 de François Gervais28). La « sensibilité climatique » est définie par le réchauffement induit par le doublement du taux de CO2 dans l’atmosphère (passage de 400 ppm à 800 ppm). Dans son livre de 2022, François Gervais énumère pp.45-49, non moins de 110 articles scientifiques qui évaluent tous la sensibilité climatique à un niveau inférieur ou égal à 1°C (et parfois, beaucoup moins ) » (p 14)

Sur le raisonnement du prof. Gervais concernant l’ordre chronologique :

« Il ressort de ces développements que la création du GIEC, comme ses premiers travaux, reposant sur la « courbe de Mann », ont été basés sur des interprétations inexactes de données mal documentées. En particulier, l’affirmation que le réchauffement climatique observé depuis1950 est « sans précédent » est loin d’exprimer une vérité admise par le plus grand nombre de climatologues.
Dans ses rapports AR1-6, le GIEC a développé une théorie visant à montrer que la concentration de gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère était le facteur explicatif principal de l’évolution des températures. A l’appui de ces affirmations se trouve la concomitance des variations du taux atmosphérique de CO2 et des températures.
En fait, il faut être prudent dans l’affirmation qu’il existe une causalité entre le taux atmosphérique du CO2 (à l’instant t) et la température (au même instant t). Lorsqu’on observe des concomitances entre deux chroniques temporelles, cela ne signifie pas pour autant que la variation de l’une influe sur l’autre. Le graphe ci-dessous, dû à François Gervais21 compare, pour la période 1980-2005, la température moyenne T(t) (trait continu) terrestre à chaque instant t (sur une échelle annuelle), à la variation annuelle ϑ(t)- ϑ(t-1) du taux ϑ(t) de CO2, décalée de 6 mois, soit ϑ(t+1/2)- ϑ(t-1/2). Avec un choix d’échelle convenable pour T(.) et ϑ(.), on constate que les courbes se superposent. On en déduit que le taux de CO2 mesuré aux instants t+1/2 = t+6 mois et t-1/2 = t-6 mois semble lié à la température à l’instant t. Mais, si tel est bien le cas, c’est la température à l’instant t qui influe sur le taux de CO2 à l’instant t+1/2, et non l’inverse » (p 8)

J’avais fait remarquer que la hausse de la température précédait toujours l’accumulation du CO2 avant la période industrielle, ceci après avoir attiré l’attention sur le rôle du permafrost, du phytoplancton, sur la chimie atmosphérique à plusieurs niveaux etc. Vu les masses de CO2 déjà séquestrées dans la Terre et l’Océan depuis des milliers d’années comparées à celles découlant de la production humaine, on pouvait aisément supposer constater le même décalage (de près d’un millier d’années) après 1850. Et cela d’autant plus qu’une vérification avait montré la régularité de ce décalage.(Voir https://louernos-nature.fr/paleoclimat-decalage-temperature-co2/#:~:text=D%C3%A9calage%20entre%20temp%C3%A9ratures%20reconstitu%C3%A9es%20et%20teneurs%20en%20CO2.,variations%20de%20l%E2%80%99orbite%20terrestre%20%3A%20excentricit%C3%A9%2C%20inclinaison%2C%20procession  )  

L’augmentation régulière de 2.3 ppm de CO2 dans l’atmosphère provient de l’Observatoire sur le Mauna Loa, un des volcans les plus grands et plus actifs de la Planète. Néanmoins, même si on doublait ce pourcentage total – voir la « sensibilité climatique » plus haut – ceci ne changerait rien même si le doublement était surtout d’origine anthropique (13C !!!)

Il reste que cette mesure de la teneur dans l’atmosphère ignore encore beaucoup de choses sur la chimie atmosphérique à plusieurs altitudes et surtout sur la chimie et la photosynthèse en très basse atmosphère tant sur la Terre – culture, séquestration naturelle dans la Terre etc. – et sur les Océans.

J’ai aussi montré que, depuis 1979, les températures sont mesurées par satellites, et par conséquent lorsqu’il n’y a pas de nuages ! Et de fait lorsque l’on vérifie avec les mesures au sol, l’écart est très grand. (C’est sans doute pourquoi les stations au sol sont rapidement fermées.) En fait les modèles du Giec, tous bidouillés, oscillent de manière troublante autour de la médiane de ces mesures satellites !!! (voir :

Bref, le prof Paul Deheuvels, Membre de l’Institut, et plusieurs de ses collègues et scientifiques sérieux – et souvent à la retraite, vu la censure quasi totalitaire et inquisitoriale –  a parfaitement raison de s’alarmer. Car cette nouvelle religion climatique va non seulement culpabiliser les citoyennes et les citoyens pour les mener à une inepte décroissance quantitative sans croissance qualitative socialement motivée ce qui va de nouveau « les lier à la glèbe » en restreignant leur mobilité, mais, en outre, elle a le potentiel de détruire nos économies en s’en prenant à la productivité micro-économique et à la compétitivité macro-économique des Formations sociales.  

Notez que la vie sur terre est à base carbone. Par conséquent, pour culpabiliser les gens comme autrefois dans la Bible et l’Eglise, il faut inventer un péché originel supplémentaire imparable qui justifiera une nouvelle caste de prêtres, de bas clergés et autres servi in camera avec leur accumulation spéculative privée appuyée par la transition écologique à grands coups de Green Bonds financés par l’argent public en lieu et place de la RTT et des 5 branches de la Sécurité Sociale publique.

Je renvoie aux textes, souvent traduits en français, dans la Catégorie « Ecomarxismo » de mon site http://rivincitasociale.altervista.org  

Voir aussi mon « Défi aux écologistes, au GIEC et à tous les apôtres du réchauffement climatique » (14 juin 2007)dans cette page de monvieux site expérimenta :  https://www.la-commune-paraclet.com/Commentaires%20d’actuConstructionFrame1Source1.htm#commentaires%20d’actualit%C3%A9

Paul De Marco

Commenti disabilitati su Lavoro dignitoso, basta con sussidi, « reddito », « ristori » e assegni vari, 2 agosto 2023

Certi specialisti dei nuovi « miti soreliani » da basso clero e da accompagnamento del sistema dominante come il salario minimo orario nel quadro precario del Jobs Act, le scemenze narrative anti-benessere dei popoli sfornate dal IPCC, oppure quelle compatibili con il totalitarismo a-scientifico di Big Pharma, si inventano una presunta « letargia generale » sociale, negando la propria distopia concettuale e propositiva. Dice Marx, l’emancipazione del proletariato e dei popoli deve essere l’opera del proletariato e dei popoli stessi, capaci di riprendere i loro affari in mano. (Si veda : « A Napoli la prima manifestazione contro l’eliminazione del reddito di cittadinanza », di Redazione di Napoli , https://contropiano.org/news/politica-news/2023/08/01/a-napoli-la-prima-manifestazione-contro-leliminazione-del-reddito-di-cittadinanza-0162834 ) Dato che 2/3 dei beneficiari del RDC erano non-idonei al lavoro, sarà difficile imporre un « lavoro congruo » rispettoso della Costituzione. Tutto questo alla faccia dell’assistenza sociale e delle misure contro la povertà sancita dalla nostra Carta fondamentale e dalla UE. Consoliamoci così: https://www.youtube.com/watch?v=xasiA2t99Oc

(Ho già spiegato che il salario minimo orario senza una norma tempo pieno o part-time scelto è una misura squisitamente corporativista e gomperista. Si cerca di mobilizzare i 3-4 milioni legalmente precari per una battaglia che avvantaggerà solo i dipendenti già a tempo pieno il cui contratto è bloccato da anni con aumenti che seguano appena l’inflazione programmata, cioè sotto-valutata. Nel loro caso il salario minimo orario farà levitare automaticamente tutta la scala salariale. Invece, per i milioni di precari indotti dal Jobs Act non cambierà nulla almeno per quello che riguarda la remunerazione ma esploderanno i contratti atipici di missione e altri del genere in modo che questi precari dovranno lavorare di più, sia durata, sia intensità, spesso al nero, per la stessa paga di prima. Serve la riduzione generale del tempo di lavoro con il salario minimo legale e il part-time scelto con almeno 24 ore e con tutti i diritti sociali e, beninteso, l’indicizzazione a 100 % dei redditi con il ritorno alla scala mobile. I membri dei sindacati devono riprendersi la direzione dei loro sindacati se vogliono andare avanti, proprio come hanno fatto i Teamsters negli Stati-Uniti. I precari devono organizzarsi in quanto lavoratori e nei comitati cittadini per chiedere il diritto al lavoro dignitoso a tempo pieno e alla solidarietà nazionale. (Vedi « Lavorare meno, pure di lavorare tutte.i » in http://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#ITALIA )

Misure come il RDC e assegni vari – per nuclei familiari ! – non rispettano i dettati della Costituzione. Furono inventati per accompagnare lo smantellamento dello Stato sociale con la public policy neoliberale monetarista. Fu opera di Milton Friedman, poi ripresa da Yoland Bresson, Jean Tirole e tanti altri, tra i quali, in Italia, Casaleggio-Grillo, Poletti, Boeri et al. Niente a che vedere con una sinistra autentica rispettosa della Carta fondamentale. (1) Notiamo senza sorpresa la conferma delle nostre critiche iniziali rispetto al livello di questi « aiuti » condizionati e mirati a creare una vera e propria trappola di povertà per gli individui e le famiglie. A parte i criteri utilizzati per definire gli avanti diritto, in realtà pensati per escludere il più possibile, i montanti definiti non rispettano nemmeno il livello di povertà. Con un Assegno di inclusione (!) a 350 euro mensile, in effetti lesivo della dignità costituzionalmente sancita delle cittadine.i, si rischia di incorre penalità europee per la mancata lotta contro la povertà e l’esclusione.

In Italia persiste l’incapacità sistemica di rispettare i principi fondanti della Costituzione, in particolare con rispetto al diritto al lavoro che deve permettere di vivere con dignità garantendo pure la previdenza e l’assistenza sociale pubblica nel quadro di una economia mista nella quale lo Stato ha l’obbligo di intervenire là dove il settore privato si mostra incapace di rispettare i diritti fondamentali sociali e individuali delle cittadine.i. Poi, come sempre in Italia, paese dove i diritti sono limitati dai magri fondi attribuiti ai programmi sociali, le transizioni da un misero regime ad un altro vengono lasciate al caso. Ecco dunque i primi « esodati » dell’Assegno di inclusione. (2)

Dal primo agosto saranno già 169mila famiglie escluse a Napoli perché « non avendo nel proprio nucleo un componente disabile, minore o over 65 da agosto non risultano più avere i criteri stabiliti dalla nuova normativa. » (3) In effetti, il diritto costituzionale all’assistenza sociale e alla solidarietà nazionale ricaderà sempre di più sulle finanze delle Regioni e dei Comuni già sottomessi a tagli lineari e fra poco al disastro dell’autonomia differenziata.

Cosa è il lavoro dignitoso? L’espressione fu proposta quando gli Invisibili sangiovannesi – CS- riorganizzati in Comitato Cittadino per il Lavoro Dignitoso – CCLD, ormai inattivo – ritrovarono il senso fondamentale della Costituzione in materia, come già menzionato sopra. (4) La Costituzione sanciva un grande passo avanti in materia scientifica, economica e sociale. Nel quadro dell’economia mista, allo Stato era fatto obbligo intervenire ogni volta che il settore privato dimostrava la sua incapacità a rispettare i diritti sociali e individuali fondamentali sanciti dalla Carta fondamentale. Il diritto al lavoro dignitoso, il quale include la garanzia dei regimi di previdenza e di assistenza sociali pubblici nel rispetto della solidarietà nazione, dunque della fiscalità nazionale e dei LEP e LEA, può essere riassunto con il mio concetto di « reddito globale netto » dei focolari. Questo comprende tre componenti: il salario individuale, il salario differito per finanziare previdenza e assistenza sociali pubbliche, e i prelievi fiscali, da utilizzare normalmente per finanziare le infrastrutture e i servizi pubblici universalmente accessibili ai cittadini e residenti. Perciò il « reddito globale netto » dei focolari è molto diverso del « reddito disponibile » marginalista neoliberale monetarista in quanto quest’ultimo considera solo il salario individuale, in Italia il più basso nella UE, a volta con l’aggiunto di qualche reddito finanziario privato per le famiglie più agiate. La logica del « salario disponibile » assieme alla logica della public policy reaganiana porta all’assurdità, cioè al pagamento del salario individuale con il salario differito e con le gigantesche spese fiscali, cioè le tax expenditures. Risultato: con la privatizzazione di Bankitalia – 1981-83 – dunque con la fine del credito pubblico e della pianificazione strategica nazionale, lo Stato non può più finanziare le infrastrutture pubbliche urgenti che, in ogni caso, il capitale speculativo e borsistico non finanza perché la sua logica di corto-termine esclude le grandi immobilizzazioni di capitale fisso. Il « reddito globale netto » dei focolari è un concetto scientifico che non ha niente a che vedere con vaghi « salari globali di classe » questo perché rimanda, in modo preciso, alla logica dei circuiti del capitale, cioè, in fine, alle Equazioni della Riproduzione Semplice e Allargata. Queste problematiche non si intendono senza cadere in gravi contraddizioni se non si tiene conto dei miei contributi scientifici, in particolare la formalizzazione scientifica – dunque marxista – della Legge della produttività. (5)

Cosa è il parassitismo economico sociale? Questione da meditare per il ceto dirigente come pure per Confindustria, al limite secondo i dati oggettivi senza nemmeno riferirsi ai dettati costituzionali ed i loro parametri etico-politici e culturali.

Per dominare le « moltitudini », la classe dirigente, appoggiata da tanti servi in camera trasversali, deve opporre tra loro varie frazioni dei lavoratori e dei cittadini e residenti. La Costituzione sancisce uno Stato sociale avanzato fondato sul diritto al lavoro – pieno impiego a tempo pieno – e alla solidarietà nazionale, in breve fondato sul « reddito globale netto » dei focolari e sulla pianificazione strategica appoggiata dallo credito pubblico – il quale ha un costo vicino a zero e perciò non crea nessuno oneroso debito pubblico speculativo. Smantellando i principi cardini della Costituzione, dunque le condizioni materiali della solidarietà tra tutti i cittadini e gli agenti socio-economici e culturali, si crea artificialmente una società sempre più pauperizzata, in preda allo sviluppo dello sotto-sviluppo ed ai demoni del « risentimento ». Per mantenere alta la tensione basta inventare la demagogia xenofoba, razzista e anti-migranti, tacendo però la parte del salario differito pagato dai residenti stranieri e occultando totalmente il contributo dei migranti, abbandonati al nuovo caporalato, alla domanda interna e al PIL. Come sopravviverebbe l’agricoltura italiana senza questo sfruttamento di un altro tempo?

I disoccupati, teoricamente tutelati dal diritto al lavoro e alla previdenza/assistenza sociale, vengono caratterizzati – proprio in Italia, campione della corruzione e dell’evasione – come soggetti parassitari che abuserebbero del « generoso » sistema sociale italiano, in realtà uno dei più miseri nella UE in modo che l’Assegno di inclusione rischia di attirarsi penalità europee per non-rispetto delle norme europee di lotta alla povertà assoluta e relativa. Quando mi sono rimpatriato sentivo tanta gente trattare i disoccupati di « fannulloni », secondo loro gente che non voleva « lavorare ». Dopo la creazione del CCLD nessuno osa più dire una parola del genere! In Calabria, il tasso di occupazione – ritorneremo sul dato italiano – si agirà attorno a 39-42 % in modo che i poveri « navigatori » del misero RDC, in media ben sotto la soglia della povertà, non potevano nemmeno tentare di adempire alla loro missione.

In realtà, il RDC fu ideato come un meccanismo di « workfare » reaganiano in parallele con la distruzione dello Statuto dei lavoratori a favore di leggi trasversali ideate per incrementare la precarietà – ad es., la Biagi e la « trenta-treu» – poi sintetizzate nel Jobs Act. Perciò, dopo la privatizzazione dei Centri di collocamento con i Centri per l’impiego si sentì il bisogno di centralizzare le informazioni necessarie ai controlli sociali creando l’ANPAL; visto la forte disoccupazione, la precarietà dilagante e il lavoro nero necessari alla peculiare « competitività » italiana, tutta centrata sulla deflazione salariale, l’unico scopo di questa centralizzazione era il controllo delle « classi pericolose » ridotte alla miseria. In questa materia come in tante altre, ad esempio i corsi di formazione ovvero l’oneroso e inefficace « business della formazione », l’Italia fa « coppia/incolla » con le direttive europee procedendo ad una semplice traduzione linguistica mentre servirebbe una traduzione economica con misure adatte alle nostre circostanze nazionale e regionali per raggiungere gli obbiettivi, come sottolineò il CCLD al suo tempo. Ad esempio, il workfare e la formazione hanno un esito diverso se il tasso di occupazione è del 80 % oppure se è solo del 61% oppure del 40 % come in Calabria … (Aggiunto il 4 agosto 2023: I numeri lo confermano: nel 2019, solo 2.1% dei disoccupati trovarono lavoro grazie ai Centri per l’impiego; i « navigatori » furono incapaci rovesciare la tendenza ma abbiamo ormai capito che non furono mai stati creati con questo scopo… Si veda : https://contropiano.org/news/politica-news/2023/08/04/la-grande-cazzata-sugli-occupabili-quando-un-governo-mente-sapendo-di-mentire-0162947 ) Ma, dato che la gente deve comunque « tirare a campare », tutti tacciano il lavoro al nero, che fa comodo ai nostri (im)prenditori e complici sistemici polizieschi-mafiosi. In Italia ci sono per minimo 3,2 milioni di lavoratori al nero, 25,5% in Calabria ma sono più numerosi al Nord in numeri assoluti, dato significativo delle attuali derive. «L’economia sommersa presente in Italia “genera” 76,8 miliardi di euro di valore aggiunto, una piaga sociale ed economica che, a livello geografico, presenta differenze molto importanti » (6)

Poi, tutto sommato, apprendiamo che le frodi non vengono dai lavoratori e dai disoccupati: « Cinquanta milioni di euro nelle tasche dei ‘furbetti’ del reddito di cittadinanza », È quanto emerge dai controlli condotti dalla Guardia di Finanza nel 2020. Tra chi ha percepito indebitamente il Rdc figurano soggetti intestatari di ville e auto di lusso, evasori totali, persone dedite a traffici illeciti.  Sempre nel 2002 scoperti 3.546 evasori totali, 3.525 le persone denunciate per reati in materia di appalti » (7) Non si può incolpare i lavoratori e i disoccupati per i mancati controlli di una PA mal gestita …

Si tratta comunque di una piccola goccia d’acqua nell’Oceano delle frode legalizzate – alla faccia della lettera e dello spirito della Costituzione – dalla public policy neoliberale monetarista o endemica di questo sistema a-sociale – « La società non esiste, esistono solo gli individui » dixit Thatcher » – cioè l’evasione illegale oltre ai tax ruling perfettamente legali.

Le spese fiscali o tax expenditures sono il fulcro di questa public policy a-costituzionale e regressiva. Mentre prima, sulla base del « reddito globale netto » dei focolari, si finanziava la previdenza-assistenza sociale con il salario differito e gli interventi socio-economici dello Stato, incluse le sovvenzioni dirette che inducevano un forte Moltiplicatore economico (8), oggi si pretende sostituire questi interventi diretti con varie spese fiscali, crediti, esoneri e altri tagli al cuneo fiscale. Questi ultimi ammontano ad un furto vero e proprio, cioè a pagare il salario individuale con il salario differito – dunque con tagli ai servizi sociali pubblici da sostituire, quando si può, oltre al ticket sanitario con il ricorso ai servizi privatizzati a pagamento. Sappiamo che oltre 11 milioni dei nostri concittadini rimandavano le cure mediche … prima della crisi sanitaria. Cioè prima dell’attacco vaccinale a mRNA al quadro epidemiologico generale (con la complicità dei dirigenti sindacali … che hanno dimenticato subito che un vaccino degno del nome va valutato per 10 anni al minimo rispettndo tutte le fase di sperimentazione e verifiche, fase 1,2,3. Altro che « novax) termine utilizzato da ignoranti e spesso da criminali di regime.) Questa logica associata alla precarietà dilagante sancita dal Jobs Act diventa subito debilitante: in breve, più precarietà significa meno salario individuale e dunque meno salario differito e meno capacita di pagare le tasse dirette e indirette. I bonus salariali, distribuiti al piacere dei padroni, producono lo stesso effetto socio-economico debilitante. Si corre così alla rovina, privatizzando tutto, incluso il demanio pubblico.

In oltre, le tax expenditures una volta concesse, tendono a sparire dai DEF e dalla visione miope degli accademici e dei media, a parte quando corrispondono a programmi clientelistici utili alla legittimazione mediatica e elettorale del sistema. Ma l’occultazione non finisce qui. In Italia, si è preso l’abitudine, quando se né parla ancora, di menzionare solo le tax expenditures più recenti – ancora viste dal Senato, dalla Corte dei conti … – al livello centrale senza mai dare la somma del totale nazionale e locale. Ecco dunque il risultato di una correzione a riguardo. Per il 2022, le spesi fiscali nazionali e locali – quelle viste dagli enti competenti … – ammontano a 128,6 mld : « Il numero totale delle spese fiscali, tra il 2021 e il 2022, è continuato ad aumentare, come negli anni passati, passando da 592 a 626 voci. Il processo di crescita delle spese fiscali in questi ultimi anni è stato continuo e permanente: nel Rapporto del 2016, la Commissione per le spese fiscali evidenziò un numero totale di spese fiscali pari a 444 voci; quindi, in 7 anni, tra il 2016 e il 2022, esse sono cresciute di 182 voci (di oltre il 40 per cento).» (9)

Notiamo pure, en passant, l’aspetto ultra-regressivo dei crediti ambientalistici e « verdi » e altri, tutti dedotti dall’IRPEF in un paese dove oltre la metà dei lavoratori, per non parlare dei pensionati, guadagna troppo poco per pagarlo o pagarne abbastanza per rendere la manovra razionale dal punto di vista dei focolari. Con il Superbonus+ stimato a $140 miliardi di euro, tra i quali attorno a 40 miliardi di euro pagati in modo dubbioso, i politici hanno certo rifatto una facciata ai dirigenti e alla popolazione più agiata con soldi pubblici ma hanno anche oltrepassato tutti i limiti di razionalità economica e di decenza politica. ( « Superbonus con superbuco »,Storia di di Cristina Bartelli •, 3 DICEMBRE 2023, https://www.msn.com/it-it/money/tasse/superbonus-con-superbuco/ar-AA15UIWw?ocid=SL5MDHP&pc=SL5M&cvid=b3b1c08314014196af4175b32297a6b8 ) Ripetiamo che l’Assegno di inclusione sarà di 350 euro/mese, al suo massimo …

L’evasione fiscale è per definizione difficile da afferrare ma supera ogni anno 80 miliardi di euro. (10)

In fine dei conti, il verdetto dei dati sul parassitismo è senza equivoco: la borghesia dell’Epoca di ridistribuzione (11) dominata dal capitale speculativo egemonico, ha trasformato lo Stato sociale sancito dalla Costituzione in uno « Stato minimo » – socialmente parlando – neoliberale monetarista eretto come Quartiere Generale del Capitale. Con questa contro-rivoluzione iniziata da Volcker-Reagan, il parassitismo diventa un dato di sistema visto che saltano tutti i meccanismi normativi ideati per disciplinare « i spiriti animali » del capitalismo – Keynes – ed assicurare una concorrenza equa – fair competition. Questo include la democrazia industriale e i sindacati intesi come necessari contrappesi alla tirannia del capitale nei luoghi di lavoro. (12)

Il parassitismo dello Stato minimo abbandonato alla « governance globale privata » della finanza speculativa egemonica appare nelle ormai fatali derive del PIL marginalista. Ho sottolineato anni fa che attorno a 9 % del PIL è puramente speculativo: non solo non corrisponde a nessuna ricchezza reale ma la finanza speculativa, capace di trasformare l’interesse speculativo in tasso di profitto vero e proprio e legale, cannibalizza l’economia reale. Questo concerna tanto l’industria che l’economia in generale come pure l’andamento del debito pubblico e privato, entrambi abbandonati alla logica dei mercati finanzieri globali. Per capirci, prima della privatizzazione di Bankitalia, il credito pubblico – messo comunque al servizio del capitale ma nel contesto di una economia mista – funzionava come un anticipo a costo quasi zero degli investimenti necessari superiori al tasso di re-investimento normale del sistema. Prima del 1981-1983, in piena fase di ricostruzione del dopo-guerra, il cosiddetto « miracolo italiano », il nostro debito pubblico si manteneva attorno a 60-70 % del PIL. In Francia, prima della privatizzazione della Banque de France nel 1973 si aggirava tra il 17 e il 27 % !!! Questa fagocitazione della finanza speculativa globale, la quale usurpa la sovranità dei popoli e dei parlamenti, sta portando alla rovina dell’Occidente, Stati Uniti inclusi, oggi declassati da Fitch a AA+. (13) Si tratta di uno cosiddetto « punto di svolta » epocale.

Ma il parassitismo della borghesia globale, italiana incluso, diventa abbagliante quanto si da una semplice occhiata alla fiscalità ultra-regressiva della public policy reaganiana attuale. E ancora, per capirne bene il significato reale, bisogna tenere in mente gli Articoli 81 e 97 della Costituzione, cioè le riforme finanziare contro-natura costituzionale e economiche – soppressione degli interventi contra-ciclici – ideate per imporre i patti di stabilità nazionale, regionali e europei. Con gli afferranti tagli ai trasferimenti agli Enti locali, dunque tagli ai servizi e deregolamentazione e privatizzazione muro a muro.

Il capitale non contribuisce quasi più niente alle entrate fiscali ma nondimeno Confindustria e altri piangono per ottenere altri tagli al cuneo fiscale – contro il salario differito – e più regressività fiscale, al punto che anche la UE dovette di recente criticare la deriva « flat tax » del presente governo.

Ecco in riassunto: Imposte dirette 269.806 milioni di euro. Dunque 269.806 – Irepf 198.203 = 71.603 milioni di euro.

Ecco il dettaglio: « IRPEF Il gettito dell’IRPEF si è attestato a 198.203 milioni di euro in aumento

di 10.679 milioni di euro (+5,7%) rispetto all’anno precedente.

L’IRES, che risente dell’andamento negativo dei versamenti in acconto (-5,2%) e a saldo (-7,2%), è  diminuita di 1.917 milioni di euro (- 5,7

Tra le altre imposte dirette vanno segnalati gli incrementi delle entrate dell’imposta sostitutiva sui redditi nonché ritenute sugli interessi e altri redditi di capitale (+2.290 milioni di euro

IMPOSTE INDIRETTE

Le imposte indirette ammontano a 226.287 milioni di euro, con un incremento di 31.648 milioni di euro (pari al + 16,3%). Alla dinamica positiva ha contribuito l’aumento dell’IVA (+23.928 milioni di euro, +19,3%) e, in particolare, la componente di prelievo sugli scambi interni (+18.582 milioni di euro, +16,3%) e sulle importazioni (+5.346 milioni di euro, +53,2%). » (14)

Utilizzando il metodo hegeliano-soreliano delle «diremptions», guardano dall’anglo dell’andamento dei salari, questo parassitismo si materializza con una certa crudeltà. Basta un titolo. Si veda « Salari medi, l’Italia è l’unico Paese europeo in cui sono diminuiti rispetto a 30 anni fa », I nati dopo il 1986 hanno il reddito pro capite più basso della storia italiana: lo dicono i dati Ocse. Ne abbiamo parlato con l’economista Giampaolo Vitali, del Cnr-Ircres, di Monica Coviello, https://www.vanityfair.it/article/salari-medi-italia-ocse

La gestione autoritaria della crisi Covid-19 dimostra l’aspetto più osceno di questo parassitismo eretto in sistema. Per salvare e riformare con la forza il capitalismo fu strumentalizzata la sindemia del Sars-CoV-2 e fu inventata la società dei ristori permanenti. Non si esitò a farlo con il debito pubblico facendo saltare in un botto tutti i parametri budgetari tanto del Fiscal Compact quanto del Trattato di Maastricht, mantenendo pero il rigore della politica di austerità per i lavoratori e le infrastrutture e i servizi pubblici. Il disastroso « sentiero di consolidazione » budgetario non si tocca, va solo dato un poco più di corda ai Stati ubbidienti per strangolare i loro popoli.

Il risultato di queste scelte politiche per il 2020 fu analizzato dal FMI. I paesi avanzati spesero attorno al 16 % del PIL – indebitandosi – per un moltiplicatore fiscale di solo 0.06! Aggiungiamo « Tuttavia, per l’anno 2020 considerato nello studio del FMI, il totale degli aiuti nel periodo analizzato è molto più alto del solo stimolo fiscale – oltre il 16% del PIL per la Francia contro quasi il 10% per lo stimolo fiscale, e oltre il 25% contro + o – il 9% per l’Italia – vedi tabelle a pag. 70 per il totale e a pag. 2 per lo stimolo fiscale. » Aggiunge l’analisi del FMI che 88% di questo stimolo fiscale è andato alle imprese che non né avevano bisogno!!! Di fatti, negli anni di crisi Covid, i profitti e i dividendi versati dalla grande imprese hanno raggiunto veri record. Al contrario, la RTT 35 ore della « gauche plurielle » costò solo 23 miliardi all’anno creando direttamente e indirettamente 2 milioni di posti di lavoro, dunque con il salario, il salario differito e le tasse. Perciò, il deficit della Sécurité Sociale era quasi cancellato, il debito era sceso a 59 % del PIL, cioè sotto il criterio di Maastricht, e una sociologia del divertimento emerse in modo spontaneo e emblematico. (Tradotto. Si veda http://rivincitasociale.altervista.org/the-marginalist-economic-multiplier-logic-and-history-may-4-june-16-2023/ e la Nota 8 più in basso)

Verifichiamo così la magia della fiscalità regressiva della public policy neoliberale monetarista.

Per rendere più palese il disastro – a mio umile avviso, totalmente ultra vires – basta dare una occhiata all’occupazione/disoccupazione e alla povertà. Poi diremo due parole sull’andamento attuale del PIL.

Per quello che riguarda i dati sull’occupazione e la disoccupazione. Ecco un riassunto mediatico a-critico dei dati ufficiali « Istat, a giugno l’occupazione sale dello 0,3%: 82mila unità in più »

Economia , 01 ago 2023 – 10:10 , ©Ansa , https://tg24.sky.it/economia/2023/08/01/istat-lavoro-occupazione-giugno-2023. Il tasso di occupazione sarebbe del 61,5 % (+0,2 punti) mentre il tasso di disoccupazione « scende al 7,4% ». Questo mentre il PIL rallenta.

Ho spiegato da anni – ad es., in Tous ensemble – la truffa delle statistiche ufficiali relativi a questi tassi. Nella Nota** del mio Keynesianism, Marxism, Economic Stability and Growth – 2005 – ho analizzato i veri numeri della disoccupazione, denunciando la metodologia dell’Organizzazione Internazionale del Lavoro – OIL – utilizzata dall’Istat. Una persona risulta impiegata se ha lavorato una sola ora durante l’ultimo periodo di valutazione, cioè una o due settimane prima. Contano come impiegati tutta la massa dei lavoratori a-tipici, le partite IVA tutte categorie, vere, finte o spesso misere perché uberizzate, ecc., e, oggi, milioni di ragazze e ragazzi apprendisti – alternanza scuola-lavoro. In realtà, il tasso di disoccupazione e di sotto-occupazione inaccettabile è più del doppio del tasso ufficiale, senza nemmeno tenere conto della deflazione salariale e dell’incremento della povertà. In Italia, i salari reali sono i più bassi e hanno ormai una crescita negativa – era così prima ancora dell’impatto dell’attuale tasso di inflazione – come evidenziato nel link menzionato nella nota in basso.

Non solo l’Istat non corregge la metodologia ma l’aggrava ad un punto da mettere in questione questo servizio pubblico finanziato con fondi pubblici che deve, in teoria, fornire dati attendibili per facilitare i processi di presa di decisione democratici. Questo si evidenzia pure dando una occhiata del tasso di occupazione. Viene paventato a 61,5 %! Ma, tra altre difficoltà, tra le quali quelle già sottolineate sopra, le coorte considerate sono quelle di 15 a 64 anni mentre l’età pensionabile italiana è di 67 anni e più. Tutti sanno che il tasso occupazione tra i senior oltre 55 e otre 60 anni è molto basso. E pura strumentalizzazione democraticamente e costituzionalmente inaccettabile.

Abbiamo già detto che ci sono, al minimo, 3,2 milioni di lavoratori al nero. (Nota 6 in basso) che « in Italia “genera” 76,8 miliardi di euro di valore aggiunto, una piaga sociale ed economica che, a livello geografico, presenta differenze molto importanti. » e dunque una forte evasione fiscale.

Questa gestione economica e del mondo del lavoro – deflazione salariale sistemica – rovina il sistema Paese creando ingente e inammissibile povertà. Secondo il Rapporto Caritas « 5,6 milioni di poveri assoluti. I dati Istat parlano di 5,6 milioni di poveri assoluti in Italia, un dato raddoppiato rispetto al 2011 » (15) L’istat preferisce annunciare « Nel 2022 poco meno di un quarto della popolazione (24,4%) è a rischio di povertà o esclusione sociale, quasi come nel 2021 (25,2%). » (16) paragonando con il 2021, anno di crisi Covid e degli ingenti sprechi della società dei « ristori » – e il suo misero moltiplicatore fiscale di 0.06 – in modo da fare apparire un miglioramento! Ecco pero la foto statistica fornita da Eurostat ad agosto 2022, con un tasso di oltre 25 %: «Povertà in Italia, 11,84 milioni di persone a rischio secondo Eurostat » Economia, 24 ago 2022.

Le persone che hanno un reddito inferiore al 60% di quello medio disponibile, in Italia, sono circa 11,84 milioni di persone coinvolte. Considerando anche quelle a rischio di esclusione sociale, che sono cioè a rischio povertà o non possono permettersi beni materiali o servizi sociali, o vivono in famiglie a bassa intensità lavorativa, la percentuale sale al 25,2% coinvolgendo 14,83 milioni di persone. Oltre un quarto dei bambini italiani con meno di sei anni vive in famiglie a rischio di povertà, ovvero con redditi inferiori al 60% di quello medio disponibile. Si tratta di 667mila bambini, in lieve aumento dai 660mila del 2020. Il dato risente anche del fatto che si è ridotta la popolazione in questa fascia di età. Se si allarga la platea anche alle famiglie a rischio di esclusione sociale, la percentuale per gli under 6 in situazione di difficoltà sale al 31,6% dal 27% del 2020. » (17)

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Tra parentesi, l’idea che il RDC poteva lottare contro la povertà non ha nessuno fondamento reale, la verità essendo che non fu mai concepito con questo scopo. Rimando alla « Nota 1» qui sotto. Guarda caso, i Paesi con il tasso di povertà più basso sono proprio quelli con il tasso di pieno impiego più alto, dunque con un sistema di previdenza/assoistenza pubblico più forte, come la Francia malgrado lo smantellamento accelerato del sistema da parte della sinistra liberista e dalle destre, in primis quella filo-semita nietzschiana senza il minimo stato d’animo di E. Macron. Per fortuna, grazie in gran parte a M. Mélenchon, la NUPES ha capito la pericolosità di tale scelte socialmente scellerate. In Italia si fa ancora accompagnamento trasversale.

Rimane da aggiungere alcune considerazioni che meriterebbero ingenti approfondimenti.

Ad esempio, i dirigenti sono ormai obbligati di riconoscere che l’Italia non corre. Anzi, gli ultimi dati sull’andamento del PIL fanno risalire un calo di 0,3 % rispetto al trimestre precedente. (18) Ma ormai sappiamo tutti che alle statistiche si può fare dire quello che si vuole. Cosi i dati sul PIL non ci dicono niente sulla porzione di speculazione auto-lesiva per l’economia reale. Facendo astrazione di questo elemento ed altri simili, bisogna pero considerare l’intervallo utilizzato nella presentazione statistica. Se si considera la situazione prima del 2007, rimane un vero disastro. Guardando alla seria di 25 anni, il PIL non ha ancora recuperato tutte le perdite subite sin dal 2007-2008. (19) Come consueto questi dati non tengono conto della modifica della contabilità nazionale effettuata nel Ottobre 2014 in Italia e nella UE con la quale furono aggiunti artificialmente attorno a 3 % del PIL valutando il « contributo al PIL » della prostituzione, dell’evasione, di certe spese militari e del contributo della cosiddetta « economia immateriale ».

Dal punto di vista mio, l’ultimo dato del PIL sancisce il fallimento del modello economico italiano seguito sin dal cosiddetto Patto sociale del 1992 e simboleggiato dal famigerato Modello del Nord-Est. Il numero maggiore di precari e di lavoratori a nero nel Nord, stando ai valori assoluti, testimonia del disastro in corso. Oggi procede in modo accelerato. In breve, sin dagli anni 60-70, la Democrazia cristiana aveva favoreggiato le zone nordiche come il Veneto, più incline a votare a destra, contro l’Emilia-Romagna e Bologna più virtuose rispetto alla pianificazione locale e alle ingenti spese sociali. Dopo la privatizzazione di Bankitalia – 1981-1983 – questa asimmetria preferenziale ideologica favoreggiò una economia di sub-appalto ancora centrata sulle nostre grandi aziende. Mentre il Nord e il Nord-Est mettevano mano sull’apparato industriale – IRI sembrato da Prodi ed altri – costruendo un’economia di piccole e medie imprese di subappalto, l’Emilia-Romagna emulava il trend specializzandosi nella privatizzazione o recupero dei servizi statali tali la RAI ecc. Con lo scatenare delle deregolamentazioni e delle privatizzazioni, il « modello » divenne quello di una economia di subappalto dipendente della Baviera e dell’Austria e in parte dei legami asfissianti con la Nato – in modo che oggi si aumenta il budget militare a 2 % del PIL per comprare sopratutto armi americane, a scapito del finanziamento dell’educazione nazionale, delle infrastrutture pubbliche e dei servizi sociali pubblici. La produzione di armi a tecnologia duale rispettosa dell’Art. 11 non viene nemmeno considerata nonostante sarebbe un modo per ottimizzare quelle spese militari necessarie alla difesa nazionale, sapendo comunque che le spese militari esibiscono il Moltiplicatore economico più basso.

Nel contesto di questo declino economico, sociale e etico-politico, i dirigenti attuali, di ritorno da Washington, pensano mettere fine al Memorandum con la Cina invece di sfruttarne il considerevole potenziale per l’export del « Made in Italy » oppure quello delle joint-venture pubbliche, ad esempio per Gioia Tauro e la sua zone industriale, oggi vuota. L’Italia, paese a « sovranità limitata » sin da De Gasperi sceglie di imprigionarsi in maniera univoca nella Nuova Guerra Fredda e nel Nuovo Co-Com israelo-americano proprio nel momento in cui è sempre più evidente che la « guerra preventiva » contro tutti i « rivali » economici e militari del putativo Impero recherà più danni alla UE – Germania in primis – che alla Russia. In oltre, il Science and Chips Act rovinerà l’industria chiave di Taiwan in meno di 5 anni, spostando la produzione dei semi-processori negli Stati Uniti. Intanto, la Cina a quasi già stabilito la sua autonomia in materia e può ormai imporre dure contro-sanzioni, ad es., sulle terre rare, il germanium e il gallium. Di fatti, ignorando Washington, le grande aziende americane stanno correndo ai ripari recandosi a Pechino; in effetti, in media, 20 a 25 % dei loro profitti provengono dal mercato cinese – sempre in crescita. Alla fine, l’Italia infeudata ad un impero esclusivista in declino finale sarà tagliata fuori del Nuovo Mondo Multilaterale in costruzione. Non sembra una strategia vincente. (20)

A questo disastro in corso si deve aggiungere le favole sulla posizione internazionale netta del nostro paese propagandata da tizi che credono – really? – che Target 2 sia solo « un jeu d’écriture » interno alla zona euro. Per Target 2, come per il debito pubblico alle stelle, dobbiamo « ringraziare » Mario Draghi e tanti altri come lui, saliti o meno sul Britannia …. Ora, il debito Target 2 si ammonta a -616,931.349 EUR mn in giugno 2023. (21)

Come già analizzato prima, sembrerebbe che la strada si aprirà a breve per il MES. (22) Questo organismo non fa opera di carità come alcuni, incluso il Sg. Giorgetti, vorrebbero farci credere. E peggiore del PNRR, un debito da ripagare che ci viene « graziosamente » offerto con 528 condizioni! E anche peggiore del FMI perché non solo impone condizionalità molto più rigorose ma è istituito come una entità fuori della UE e in realtà astratta da ogni altro vincolo nazionale o internazionale. Rappresenta l’usurpazione finale a mano della finanzia globale apolide della sovranità nazionale, incluso sulla moneta e il credito – alla faccia dell’Art 47 della Costituzione.

Mentre l’Argentina dei Kirchner aveva fatto scendere il debito pubblico attorno al 8 % del PIL e vinto una grande battaglia giuridica internazionale con la quale si riconosceva la supremazia nazionale rispetto ai debitori, fondi avvoltoi inclusi, il MES rovescia questa vittoria, conferendo totale supremazia all’entità finanziaria privata istituita con il MES … ma, ovviamente, con quote di finanziamenti pubblici nazionali! Il risultato è peggiore della schiavitù a vitam aeternam chiesta con tipico « entusiasmo » – pace Solone ! – dal pitre Ioannis GeorgiouYanisVaroufakis in cambio di una ristrutturazione eterna del debito greco. Durante la crisi finanziaria scatenata dal quasi fallimento del peso messicano nel 1982, si parlò – ad es. Mitterrand – dell’Africa « continente perduto per lo sviluppo ». Intanto come si rischiava una seria di fallimenti, il FMI, i Club di Londra e di Parigi immaginarono presto una via di uscita: si cancellava la minima parte dei debiti africani e si procedeva ad una ristrutturazione a più lungo termine del principale rimanente, in modo da permettere il rimborso, applicando pero le ricette dei Chicago Boys nel Cile, cioè produrre per esportare e per rimborsare in priorità i creditori esteri. Con il MES, non si prevedono regali, tutti i creditori andranno rimborsati in intero, al limite i paesi membri saranno chiamati – backstop – a fornire altri quote … per finanziare la propria schiavitù.

Non esiste più nessuna via di uscita senza il ricorso al credito pubblico per finanziare il debito pubblico e le imprese nazionali para-pubbliche necessarie.

Paolo De Marco

(Nota aggiunta il 5 agosto 2023. Da @DeMarcoPaolo2.

Delega fiscale (1 /2) Inventata la « flat tax » progressiva. Dopo l’abuso d’ufficio, fine degli abusi fiscali e normativi repubblicani che gravano sulla borghesia. Stiratura finale della pergamena costituzionale. Ma senza ricette fiscali, come rispettare i criteri e ripagare il debito?

Delega fiscale (2/2) Progetto: svuotare le casse a beneficio dei ceti agiati e conferire le redini sociali e eco-fiscali al MES, organo privato peggiore dei Chicago Boys ma senza nessuno vincolo democratico che continuerà questa usurpazione costituzionale. ( Si veda : « Delega fiscale, ok definitivo della Camera. Tre aliquote, poi flat tax, senza abbandonare progressività » , Questa è un pagina che resterà nella storia della nostra Italia , ha detto il relatore della riforma Gusmeroli, di Nicoletta Cottone, 4 agosto 2023, https://www.ilsole24ore.com/art/delega-fiscale-leo-tre-aliquote-poi-flat-tax-senza-abbandonare-progressivita-AFS6ihS

Note:

1 ) Per le critiche allo RDC si veda http://rivincitasociale.altervista.org/grillo-il-m5s-e-il-reddito-universale-di-schiavitu/ e http://rivincitasociale.altervista.org/disoccupazione-di-massa-come-orizonte-del-capitalismo-moderno/

Al contrario, si veda pure « La norma lavoro a tempo indeterminato crea 780 000 impieghi a tempo pieno in 3 mesi in Spagna », 2 agosto 2022, in http://rivincitasociale.altervista.org/la-norma-lavoro-a-tempo-indeterminato-crea-780-000-impieghi-a-tempo-pieno-in-3-mesi-in-spagna-2-agosto-2022/

Sullo smantellamento dello Stato sociale si veda: http://rivincitasociale.altervista.org/smantellamento-dello-stato-sociale-o-welfare-state-anglo-sassone-e-politiche-neoliberali-monetariste-viste-sotto-langolo-del-contratto-di-lavoro/ . Sulla Sanità pubblica : http://rivincitasociale.altervista.org/la-sanita-tra-tagli-e-corruzione-una-vittima-eccellente-del-federalismo-fiscale/

2 ) Vi ricordate dell’utilità dei « navigatori » del RDC ? Cosa può essere una offerta di lavoro « congrua » oggi in Italia? Per un riassunto sull’Assegno di inclusione, ovvero il crudele, demagogico e improbabile « workfare » si veda « « Il Decreto lavoro 2023 è legge: ecco i 20 punti più importanti », Novità anche su assegno unico, offerta di lavoro «congrua», contratti a termine e lavoro agile, di Claudio Tucci, 29 giugno 2023, https://www.ilsole24ore.com/art/dal-taglio-cuneo-all-addio-rdc-cosi-cambia-lavoro-20-voci-AEwomwnD

Per il tipico competente disastro degli esodati pensione si veda qui: https://www.theitaliantimes.it/2018/05/15/esodati-pensioni-chi-sono-significato-esodato-legge-fornero/#:~:text=Con%20il%20termine%20esodati%20si%20fa%20riferimento%20a,dalla%20grave%20crisi%20in%20cui%20si%20%C3%A8%20ritrovato.

Va sottolineato la truffa referendaria che portò alla riforma pensionistica. La direzione della FIOM aveva deciso lasciare la porta aperta a R. Bonanni; avevo protestato, consigliando invece di partecipare verificando scrupolosamente il voto. Il risultato e il contesto sono analizzati in «Aritmetica dei risultati del Protocollo. (10-13-2007) » e in http://www.la-commune-paraclet.com/PensioniFrame1Source1.htm#Votiamo%20NO

Secondo la Rete 28 aprile, risultano oltre 2 milioni di voti di pensionati non esistenti mentre la stragrande maggioranza dei lavoratori attivi aveva votato contro. Il Sg. R Bonanni ha una pensione di oltre 300 000 euro annuali dato che la legge permette ai dirigenti sindacali di cambiare le paghe alla fine in modo da fare levitare la pensione. Si tratta di un tassello primordiale nella nuova democrazia industriale e sindacale …!

3 ) « Reddito di Cittadinanza sospeso a 169mila famiglie a Napoli: scatta la protesta », Storia di Redazione Tgcom24 • 33 m fa, https://www.msn.com/it-it/notizie/other/reddito-di-cittadinanza-sospeso-a-169mila-famiglie-a-napoli-scatta-la-protesta/ar-AA1etTrI?ocid=SL5MDHP&pc=SL5M&cvid=d5c27cb22c8c4c57b3aa0c61ab6df946&ei=19

4 ) Per il CCLD « pacifico, civile e costruttivo », senza la minima « rabbia sociale » – ideata da tipici incompetenti sovra-numerari e spesso complici – vedi la Categoria Comitato Cittadino per il Lavoro Dignitoso in http://rivincitasociale.altervista.org/ . In particolare, si proponeva una esperienza di sviluppo locale, certo modesto ma cumulativo, sfruttando i fondi europei disponibili alla Regione mettendo anche a contributo gli Enti e le cooperative pubbliche. Si preferì rimandare in dietro la gran parte dei fondi europei disponibili per 2014-2020 tanto in Calabria che in Italia. Mentre si parla del PNRR e di Power EU, cioè di fondi in gran parte da rimborsare, l’Italia rimandò indietro attorno a 38 miliardi di euro dei fondi europei 2014-2020, cioè dei fondi finanziati dall’Italia stessa. Della Calabria non né parliamo nemmeno … In media, per questi fondi strutturali, l’Italia contribuisce 7 a 8 miliardi di euro in più di quello che riceve. Da notare, che gli interessi da ripagare per il Ricovery Fund stanno levitando con il rialzo dei tassi di interessi, cioè da 14.9 miliardi a 34 miliardi di euro per il periodo 2021-2026 (v.« Nine EU Countries Have Still Not Received Any Money From The COVID-19 Recovery Fund »,  by Tyler Durden,  Thursday, Jul 27, 2023 – 06:30 AM,  Via Remix News, Via Remix News, https://www.zerohedge.com/political/nine-eu-countries-have-still-not-received-any-money-covid-19-recovery-fund . Qui se si trattasse di « rabbia » sociale, sarebbe certamente di un tipo realmente patologico! Comunque, la Regione e il Paese intero sono già in fase terminale.

Intanto l’Italia è così competente ed efficacia nell’utilizzo del PNRR quanto per quello dei Fondi strutturali, si veda Pnrr, stralciati 16 miliardi a sanità, comuni e ambiente

di Redazione Contropiano – Roberto Ciccarelli * , https://contropiano.org/news/politica-news/2023/07/29/pnrr-stralciati-16-miliardi-a-sanita-comuni-e-ambiente-0162760

5 ) Rimando qui al mio Compendio di Economia Politica Marxista e alla Introduzione metodologica, ambedue liberamente accessibili nella Sezione Livres-Books del mio vecchio sito sperimentale www.la-commune-paraclet.com . Per i circuiti del capitale si veda « Un’altra inettitudine sui circuiti del capitale Marx sulla realizzazione secondo G Dumenil e D Levy », 22 dicembre 2019-27-gennaio-2020/ in http://rivincitasociale.altervista.org/unaltra-inettitudine-sui-circuiti-del-capitale-marx-sulla-realizzazione-secondo-g-dumenil-d-levy-dic-22-2019-27-gennaio-2020/

Vedi pure http://rivincitasociale.altervista.org/la-transizione-al-socialismo-e-la-pianificazione-centrale-liquidazione-definitiva-delle-falsificazioni-malevole-specialmente-quelle-di-ch-bettelheim-21-giugno-2021/ e http://rivincitasociale.altervista.org/pil-uno-strumento-narrazione-marginalista-benessere-dei-popoli-la-prosperita-degli-stati-nazionali-24-maggio-2020/

6 ) « In Italia 3,2 milioni di lavoratori in nero: i dati regione per regione », Economia fotogallery, 31 lug 2022 , https://tg24.sky.it/economia/2022/07/31/lavoro-in-nero-italia

7 ) In https://www.agi.it/cronaca/news/2021-06-21/reddito-di-cittadinanza-evasori-frodi-12992300/

8 ) Per il Moltiplicatore si veda: http://rivincitasociale.altervista.org/the-marginalist-economic-multiplier-logic-and-history-may-4-june-16-2023/ .

Per la società dei ristori permanenti – cioè del ritorno al panem et circenses ovvero alla società della nuova domesticità e della nuova schiavitù – si veda : http://rivincitasociale.altervista.org/societa-dei-ristori-lockdown-permanenti-nuova-domesticita-nuova-schiavitu-pericolose-terapie-genetiche-pork-barrel-ricovery-fund-23-gennaio-2021/

Per la gestione della sindemia Sars-CoV-2, si veda : BRÈVES/FLASH NEWS/BREVE, in: http://rivincitasociale.altervista.org/sars-cov-2-brevesflash-newsbreve/

9 ) RAPPORTO ANNUALE SULLE SPESE FISCALI 2022, (art. 21 c. 11-bis legge 31 dicembre 2009, n.196) in https://www.mef.gov.it/documenti-allegati/2022/Rapporto-spese-fiscali-2022.pdf

10 ) Si veda « Evasione fiscale in Italia, ogni anno supera gli 80 miliardi. I DATI »

Economia fotogallery , 29 ott 2022 – https://tg24.sky.it/economia/approfondimenti/evasione-fiscale-italia

Citazioni « Ogni anno il ministero dell’Economia pubblica un rapporto redatto da un’apposita commissione sull’economia non osservata. Dall’ultimo documento, diffuso nel dicembre 2021 e riguardante i dati fino al 2019, le tasse non pagate ammontavano a circa 86,6 miliardi di euro

(…)

L’ultimo rapporto è stato pubblicato nel dicembre 2021. Secondo i dati, nel 2019 l’evasione fiscale in Italia ammontava a circa 86,6 miliardi di euro. L’imposta più evasa è stata l’Irpef da lavoratore autonomo (32,2 miliardi di euro), seguita dall’Iva (27,8 miliardi di euro) e dall’Ires (8,17 miliardi di euro) (…)

Tra il 2014 e il 2019 l’evasione fiscale ha raggiunto un valore medio pari a circa 93,5 miliardi di euro l’anno, cifra che supera i 105 miliardi di euro se si considera anche l’evasione dei contributi previdenziali »

11 ) Sulla distinzione Modo di produzione, Epoca di ridistribuzione, Età e Era di civiltà, si veda il Compendio di Economia Politica Marxista.

12 ) Per questa contro-rivoluzione neoliberale monetarista rimando al mio saggio « Les conséquences socio-économiques de MM Volcker-Reagan et Cie », mars 1985 in http://www.la-commune-paraclet.com/EPIFrame1Source1.htm#epi – in basso della pagine – come pure Tous ensemble, 1996-2002, e il Livre-Book III Keynesiansim, Marxism, Economic Stability and Growth, 2005, in Download Now nella Sezione Livres-Books del medesimo sito oppure i « Brani scelti » in http://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#nota%20** . Pour Marx, contre le nihilisme, 2002, idem; quest’ultimo aggiunge la deriva ideologica filo-semitica nietzschiana. Un riassunto in « italiano » fu dato in Contra-pitre nella Sezione Italia del medesimo sito.

Per la teoria dei contrappesi secondo John Galbraith si veda « La nota 15 su John Galbraith » nel Livre-Book III menzionato sopra. (Da paragonare con « Le nuove forme di democrazia socialiste da inventare » in « Salvare il Partito comunista dai suoi nemici interni (02/11/2004) » in ”Download Now” nella Sezione BOOKS del medesimo vecchio sito.)

13 ) « Fitch abaisse la note de crédit des Etats-Unis à AA+ », reuters.com  |  02/08/2023, 10:57  |  487  mots, https://www.latribune.fr/depeches/reuters/KBN2ZD0I2/fitch-abaisse-la-note-de-credit-des-etats-unis-a-aa.html

14 ) « Entrate tributarie: nel 2021 gettito di 496,09 miliardi » in https://www.mef.gov.it/ufficio-stampa/comunicati/2022/Entrate-tributarie-nel-2021-gettito-di-496.09-miliardi/#:~:text=Nel%202021%20le%20imposte%20dirette%20ammontano%20a%20269.806,10.679%20milioni%20di%20euro%20%28%2B5%2C7%25%29%20rispetto%20all%E2%80%99anno%20precedente .

PDF https://www.mef.gov.it/ufficio-stampa/comunicati/2022/documenti/comunicato_0045.pdf

15 ) « La povertà in Italia continua a crescere: entrarci è facile, per uscirne ci vogliono 5 generazioni

La fila davanti alla Caritas di Napoli». Oggi un povero su 4 ha meno di 18 anni e un italiano su 10 è in povertà assoluta. Il rapporto Caritas “L’anello debole”. Ci sono molte povertà (allarmante tra i giovani) e una mobilità intergenerazionale bassa, 19 Ottobre 2022 alle 12:12, https://www.repubblica.it/solidarieta/emergenza/2022/10/19/news/la_poverta_in_italia_continua_a_crescere_entrarci_e_facile_uscirne_e_difficilissimo-370703081/

16 ) https://www.istat.it/it/archivio/285632

17 ) https://tg24.sky.it/economia/2022/08/24/poverta-italia-eurostat

18 ) « Pil Italia giù nel secondo trimestre, frena l’inflazione | Sale la tensione sul Reddito di Cittadinanza, Comuni sotto pressione »,Storia di Redazione Tgcom24 • 2 h fa, https://www.msn.com/it-it/money/storie-principali/pil-italia-gi%C3%B9-nel-secondo-trimestre-frena-l-inflazione-sale-la-tensione-sul-reddito-di-cittadinanza-comuni-sotto-pressione/ar-AA1eCwrU?ocid=SL5MDHP&pc=SL5M&cvid=c502f62ddbad4a5e81c5395a38d21b37&ei=29

Citazione « Cala la crescita in Italia: nel secondo trimestre del 2023, fa sapere l’Istat – il Pil è diminuito dello 0,3% rispetto al trimestre precedente (quando era cresciuto dello 0,6%) ed è aumentato dello 0,6% in termini tendenziali. Prosegue poi a luglio il rallentamento dell’inflazione, che si attesta al +6% dal +6,4% di giugno, tornando allo stesso livello di aprile 2022. Lieve rallentamento dei prezzi del “carrello della spesa” che continua a registrare rialzi a due cifre: i prezzi dei beni alimentari, per la cura della casa e della persona passano dal +10,5% a +10,4%. »

19 ) https://tradingeconomics.com/italy/gdp-growth-annual

20 ) Per « Italia, paese a sovranità limitata? » si veda http://www.la-commune-paraclet.com/PensioniFrame1Source1.htm#sovranit%C3%A0

Per il Memorandum con la Cina si veda : « La Cina prende di petto Crosetto e governo sulla revoca del memorandum », di Federico Rucco https://contropiano.org/news/politica-news/2023/08/02/la-cina-prende-di-petto-crosetto-e-governo-sulla-revoca-del-memorandum-0162894

Per l’autonomia tecnologica cinese, si veda: « China reduces chip imports by $51.9 billion: self-developed chips to replace US chips! », VOC – Vision of China , https://www.youtube.com/watch?v=zSq3sity0K4

Per il Nuovo Mondo Multilaterale si veda: http://rivincitasociale.altervista.org/per-un-mondo-multilaterale-aperto-senza-signoraggio-monetario-globale-senza-interfereze-negli-affari-interni-e-senza-estraterritorialita-per-le-linee-di-credito-bilaterali-e-il-credito-pubblico-7/

21 ) « Italy IT: TARGET 2 Balance: Average data was reported at -616,931.349 EUR mn in Jun 2023. This records an increase from the previous number of -634,409.861 EUR mn for May 2023. » in https://www.ceicdata.com/en/italy/target-balance/it-target-2-balance-average

22) « MES : sovranità abdicata ad vitam aeternam », 7 dicembre 2020, in http://rivincitasociale.altervista.org/mes-sovranita-abdicata-ad-vitam-aeternam-7-dicembre-2020/

Commenti disabilitati su Rapido commento a « Pietro Secchia, la degenerazione del PCI e il “centrismo”» 16 luglio 2023

Rapido commento a « Pietro Secchia, la degenerazione del PCI e il “centrismo”» di Eros Barone , https://contropiano.org/fattore-k/2023/07/15/pietro-secchia-la-degenerazione-del-pci-e-il-centrismo-0162403

Rapido commento. Leggo con grande interesse. Per giudicare il PCI fine a Longo bisogna tenere conto del quadro internazionale e dell’evoluzione della pratica teorica economica del marxismo.

La Terza Internazionale nacque come organizzazione internazionalista ponendo la questione dell’inserzione dei Stati nazionali o multinazionali, riformati secondo il concetto di piena cittadinanza marxista-leninista, nell’economia e nel movimento mondiale globali. Specificamente, questo doveva tenere conto della deterrenza nucleare e dunque dell’Accordo di Yalta subito seguito dalla politica di « containment » e di « roll-back » americana e occidentale. Si modificava così il concetto di sicurezza collettiva moderno iniziato con la bilancia del potere teorizzata da Machiavelli e dal Trattato di Westfalia, sviluppato poi con la teoria della pace universale – Bernardin de St Pierre, Kant – e formalizzato in modo funzionale dalla scuola di diritto internazionale funzionalista del tipo Mitrany – questo funzionalismo fu sviluppo dal basso dalle Agenzie internazionali funzionali, dunque mutualmente benefiche per tutti i Stati partecipanti, sul modello delle Poste, ad esempio le vie marittime navigabili e, nel XX Secolo, la CECA. Questi sviluppi furono poi seguiti dal concetto di sicurezza collettiva internazionale con la SDN ideata per superare le contraddizioni della bilancia del potere; la SDN fallì con l’intervento fascista in Etiopia ma il concetto sboccò finalmente grazie alla Resistenza sovietica e mondiale nel disegno della sicurezza collettiva formalizzato con la Carta e il Sistema dell’ONU ma sulla base dell’affermazione dei diritti fondamentali individuali e sociali degli individui e dei popoli sovrani. Aggiungiamo lo sviluppo delle Convenzioni di Ginevra e, alla luce della Crisi dei Missili a Cuba e in Turchia – Ott. 1962 – la presa di coscienza della necessaria Distensione tra le potenze nucleari, seguita dall’istituzione del Telefono Rosso, e dalla seria di trattati di controllo e riduzione degli armamenti. Queste tendenze che ci riportavano ad più di civiltà interna – ammorbidimento del maccartismo, democratizzazione delle società anche con rispetto alla democrazia industriale e sociale – sono oggi frontalmente rinnegate dai neo filo-semiti nietzschiani occidentali-israeliani con il « ritorno » criminale alla « guerra contro il « terrorismo » », in effetti – lo scontro ideato di civiltà – e la criminale guerra « preventiva » contro i proletariati interni e esteri e contro tutti i rivali economici e militari potenziali del putativo impero auto-eletto come umico Egemone.

Mentre questo sistema si metteva in piedi, gli Americani fecero esplodere le due bombe A a Hiroshima e Nagasaki – 6-8 agosto 1945 – con l’unico scopo di intimidire l’Armata Rossa che stava discendendo sul Giappone mentre il Giappone proponeva, in vano, la resa immediata a Washington.

Non si può analizzare la Storia occidentale, e sopratutto quella italiana e francese con i loro Partiti comunisti stabiliti come prima forza politica-culturale nella Resistenza e nei nuovi governi fino al Piano Marshall senza tenere conto di questi dati parametrici. Forse si poteva fare altro in Italia come fu il caso in Iugoslavia con il rifiuto di Tito di entrare nella logica di Yalta? La risposta deve allora anche tenere conto del bagno di sangue in Grecia e sopratutto, nella specifica prospettiva di Togliatti con riguardo alla messa in opera, in questo quadro, della « strategia di transizione pacifica al socialismo » esposta da Gramsci, il « Capo » sempre riconosciuto dai Comunisti italiani anche dopo la morte; e, di fatti, Stalin, lettore serio di Gramsci, la metteva in opera nell’Europa dell’Est proponendo il concetto di « democrazia popolare » per fare abortire il roll-back iniziato dal generale Lucius Clay nella zona tedesca occupata dagli Occidentali con l’introduzione unilaterale del marco nel 1946 – subito seguito dal bellicoso discorso di Churchill sulla Cortina di Ferro a Fulton Missouri, stesso anno. Per parte sua Togliatti, il quale aveva già iniziato la pubblicazione dei Quaderni di Gramsci sotto le bombe in Spagna per rafforzare l’autonomia del PCI, puntava sulla Assemblea costituente teorizzata da Gramsci. E, di fatti, la Costituzione della Prima Repubblica, fondata sul lavoro, il salario differito – previdenza e assistenza sociale pubbliche ecc -pianificazione e credito pubblico aveva posto i parametri necessari per tale transizione pacifica. Perciò l’isteria atlantista, particolarmente perversa nel nostro paese a « sovranità limitata », dall’entriamo originale di Spinelli, al Piano Marshall e alla cacciata dei Comunisti dal governo nel 1947, fino al Gladio, ai Stay behind e alla P2. E fine a Berlinguer, il rinnegato che, dopo il tradimento dei metalmeccanici, spinse per una strada revisionista non solo europeista – andava bene – ma sulla base della preferenza per la Nato rispetto al Patto di Varsavia – mostruosità affermata da questo tipico rinnegato in privato come tutti sanno, mentre continuava ad essere pagato come comunista. L’invasione della Cecoslovacchia non fu mai analizzata bene e meno di tutto i disastri prodotti dal « socialismo marginalista » di Liberman/Kruciov. Alla fine, ci fu la Bolognina e con questo ultimo rinnegamento, l’adozione tacita e trasversale del programma della P2 oggi totalmente interiorizzato.

Non vogliamo pretendere che con esistevano contraddizioni all’interno del PCI sin dalla creazione, sarebbe troppo ingenuo. ( Ad esempio, ho messo in questione il ruolo di Ruggero Grieco prima dell’imprigionamento di Gramsci – vedi il saggio su Althusser qui. Oggi sono inclino a pensare che Cinanni fu anche lui ingannato da questo triste personaggio nelle lotte contadine meridionali.) Ad esempio, nel suo Lotte per la terra e comunisti in Calabria1943-1953, Cinanni spiega la fallita riforma agraria nel Meridione, puntando con onesta e disciplina garbata alla destra del Partito e non solo alle manovre della DC, cioè alla sola distribuzione delle terre incolte in appezzamenti troppo piccoli per assicurare una vita contadina moderna e autonoma. Nel processo Cinanni aveva ritrovato a poco a poco la vecchia tradizione florense e silana risuscitata con la Rivoluzione napoletana del 1799 degli « usi civici». In effetti, malgrado qualche velleità, come il Piano Colombo, l’industrializzazione del Meridione fu sacrificata a quella del Nord inserito nel Mercato Comune e nell’Europa atlantica. Ma fine a Longo, il PCI rimase la forza motrice dell’allargamento dello Stato Sociale sancito nella Costituzione. Finché quest’orizzonte della lotta politico-sociale-culturale fu mantenuto, il resto rimandava a contraddizioni interne da risolvere con il « centralismo democratico » e dunque rimandava più largamente alle alleanze di classe necessarie nel quadro della scelta strategica della via pacifica al socialismo. Il Cile di Salvatore Allende ci procura un’altra illustrazione assieme a vari insegnamenti, in particolare la presa di controllo troppo tardiva e timida degli Apparti di Stato, i primis l’Esercito e la polizia – vedi ad es., André Gunter Frank.

La via pacifica al socialismo non esclude altre strategie possibili, Lenin lo spiegava già nel suo Stato e Rivoluzione. Ma una volta la scelta fatta, impone coerenza teorica e pratica. In Italia, molti gruppi non lo capirono mai e preferirono lavorare fuori del PCI con un certo infantilismo e una fraseologia rivoluzionaria di primo grado, se mi posso permettere. Detto altrimenti, invece di accusare il « ritorno » dei dirigenti del PCI – e della URSS – verso un nuovo filo-semitismo nietzschiano, attaccarono il PCI e il comunismo in quanto tale, e non solo tramite quella banda non-frequentabile del Il manifesto di Ingrao e Rossana Rossanda et al. Tra quelli che criticarono Stalin con i soliti cliché mezzi-cotti nessuno sapeva la minima cosa sul « revisionismo » vero di Liberman e meno ancora su Yeshov. Si tratta di un drammatico e pericoloso processo di acculturazione della nostra Storia, così abbandonata al « senso comune » dell’avversario di classe, inizio della « servitù volontaria » oggi dilagante. L’uguaglianza è sacra, l’esclusivismo costituisce il peggiore crimine contro la Specie umana e la democrazia. Sottolineiamo con forza che questa perversione esclusivista era già stato la base della denuncia di Thomas Paine nel suo Rights of Man e di Marx nella Questione ebraica, dato che l’esclusivismo in particolare l’esclusivismo razzista e teocratico rappresenta il crimine per eccellenza contro l’Umanità e contro la democrazia; e, di fatti, il rifiuto di principio di ogni esclusivismo spiega gli attacchi di Lenin contro i « rinnegati », cioè contro i pilo-semiti nietzschiani della cosiddetta Scuola marxista austriaca.

La « quistione » della transizione pacifica non è un « pranzo di gala ». E dovrebbe essere affrontata con tutta la serietà imparata da Gramsci. Bisogna conoscere la nostra Storia fuori dalle interpretazioni degli avversari e dei rinnegati oppure dei candidi accademici che spezzo non hanno fatto il loro lavoro in modo oggettivo. Bisogna pure dare corpo teorico e strategico alla via pacifica verso il socialismo tenendo conto delle condizioni attuali concrete ai livelli internazionale, europeo e nazionale.

Rimando ad alcuni testi:

http://rivincitasociale.altervista.org/riforme-democratiche-rivoluzionari-lamemntabile-rossinante-del-riformismo/

http://rivincitasociale.altervista.org/la-marcia-verso-la-stella-mezzanotte-dei-filosemiti-nietzschiani-attuali/

Sulla deviazione mortale del « socialismo marginalista » si veda http://www.la-commune-paraclet.com/EPI%20TWOFrame1Source1.htm#socialismomarginalismo. Vedi pure : http://rivincitasociale.altervista.org/la-transizione-al-socialismo-e-la-pianificazione-centrale-liquidazione-definitiva-delle-falsificazioni-malevole-specialmente-quelle-di-ch-bettelheim-21-giugno-2021/  

Su Yeshov si veda : http://www.la-commune-paraclet.com/ConferenzaFrame1Source1.htm#Yeshov

Se veda « Contra-pitre » qui: http://www.la-commune-paraclet.com/CiniFrame1Source1.htm#Contra-pitres

Sulla metodologia e la teoria economica marxista si veda: Introduzione metodologica e Compendio di Economia Politica Marxista nella Sezione Livres-Books nel vecchio sito sperimentale www.la-commune-paraclet.com

https://www.la-commune-paraclet.com/ItaliaFrame1Source1.htm#ITALIA

http://rivincitasociale.altervista.org/europa-delle-nazioni-europa-sociale-costituzione-europa-sociale-europa-del-capitale/

http://rivincitasociale.altervista.org/smantellamento-dello-stato-sociale-o-welfare-state-anglo-sassone-e-politiche-neoliberali-monetariste-viste-sotto-langolo-del-contratto-di-lavoro/

http://rivincitasociale.altervista.org/per-un-mondo-multilaterale-aperto-senza-signoraggio-monetario-globale-senza-interfereze-negli-affari-interni-e-senza-estraterritorialita-per-le-linee-di-credito-bilaterali-e-il-credito-pubblico-7/ )