Commenti disabilitati su Rien ne va plus : les inquiétudes d’un banquier.

Il est amusant de voir un banquier dénoncer  « Le triangle des Bermudes composé des banques, des gouvernements et des banques centrales est en train de détruire l’économie à petit feu. Leur collusion leur est favorable, mais leur solidarité dans le succès pourrait devenir leur perte.» dans un article du 8 novembre 2015 intitulé La Finance va-t-elle détruire l’économie ? Première partie : La BCE à la dérive… in  http://finance.blog.lemonde.fr/2015/11/08/la-finance-va-t-elle-detruire-leconomie-premiere-partie-la-bce-a-la-derive/ Le constat de Mr. Ugeux peut être largement partagé. Les questions qui se posent sont : a) que faire ? b) au profit de qui ?

Depuis la contre-réforme néoconservatrice de Volcker-Reagan, la politique monétariste s’est substituée à la politique monétaire. Cette dernière n’était qu’un moyen de régulation de la gestion économique dans son acception marginaliste fondé sur l’opération du ratio prudentiel pour réguler le crédit. Ce ratio a disparu de facto – la BoE n’a pas tort de vouloir renforcer le ring-fencing … La politique monétaire supposait donc une politique fiscale qui elle-même supposait une politique économique disons au minimum smithienne, c’est-à-dire relativement autonome par rapport à l’hégémonie de la « gouvernance globale privée » des transnationales. Tant que cette confusion entre politique monétariste et politique monétaire ne sera pas levée, les banques centrales occidentales et japonaise seront prisonnières du dilemme qu’elles se sont créé. Voir http://www.la-commune-paraclet.com/EPIFrame1Source1.htm#epi. Car la différence entre la FED, la BCE, la BoE et la BoJ n’est qu’une différence de degré et non de nature. C’est le même paradigme fondé sur l’hégémonie de la spéculation hégémonique, donc de ce que j’ai appelé le « crédit sans collatéral » (voir même lien) qui est à l’œuvre.

Je présume donc que Mr. Ugeux n’est pas favorable à la « monnaie hélicoptère » – selon la définition qu’en donne la Deutsch Bank. Par contre, on aimerait savoir comment une hausse des taux de la FED serait justifié autrement que par une référence mécanique aux cycles économiques. Mr. Ugeux écrit «Six years of steady and almost linear growth of 100% of the Dow Jones index undeterred by the war in the Middle East, the conflict with Russia on Ukraine and Syria, the decrease of the price of oil, the Eurozone sovereign crisis, China’s economic and military evolution and India’s slow decline could not affect the optimism on Wall Street: their champion was the Fed and finance was controlling the Fed. »(in  http://www.huffingtonpost.com/georges-ugeux/this-is-the-right-time-fo_b_8054114.html )

Car si telle était la justification on serait forcé de constater que l’action de la FED a été anticipée par la BCE et par la Chine, de sorte qu’en termes relatifs son immobilisme actuel n’en est pas un. (En fait cet immobilisme permet à la FED de donner du temps à ses clients-patrons de s’adapter avant tout changement d’orientation.) Finalement, si les QE n’ont pas crée d’inflation – les marginalistes n’y entendent rien comme démontré par moi –, on aimerait savoir quelle est la relation entre une hausse des taux de la FED et l’inflation. D’où viendrait-elle ? Car, pour ce qui est des emplois voici ce que Paul Craig Roberts en pense (voir http://www.zerohedge.com/news/2015-11-09/paul-craig-roberts-rages-another-phony-jobs-number )

Il sera utile de se pencher sur ce que M. Roberts dit concernant la longévité moyenne et l’emploi des 55 ans et plus aux USA, car l’UE actuelle semble suivre l’exemple américain plus rapidement qu’avant. Ce qui va chambouler les orientations actuelles. Cette dernière tendance relative aux plus de 55 semble être une gestion ad hoc imposée par la généralisation du sous-emploi et de la précarité. Du coup de plus en plus de  « jeunes » américains vivent chez leurs parents – fait nouveau et dramatique – alors que de plus en plus d’étudiants sont ruinés à vie par leurs frais de scolarité. Or, il est faux de dire que là où il y a demande il y aura une offre, car cette offre doit être solvable. C’est le côté fordiste systémique du système que les monétaristes ont justement détruit sciemment. Une petite lueur d’espoir vient du mouvement pour une hausse salariale à 12.00 ou 15.00 dollars US.

Paul De Marco, 10 novembre 2015

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