Commenti disabilitati su DE NOUVELLES FORMES DE DÉMOCRATIE SOCIALISTE À INVENTER. (1)

Les partis et les groupes d’intérêt.

La démocratie représentative.

La démocratie participative.

Démocratie sociale, industrielle et économique.

Instances de contrôle démocratique.

Conclusion.

Notes de bas de page

Sources.

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Selon la méthode de « l’intellectuel organique » gramscien, la rigueur théorique est ici mise au service de l’analyse de la réalité et de la conjoncture. Althusser parlait de « pratique théorique ». Le fond analytique ne me semble donc pas daté.

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Le parti et les groupes d’intérêt.

Il importe de dire quelques mots sur les nouvelles formes de démocratie que doit poursuivre le PCR en tant que parti authentiquement communiste. Ce sera un travail de longue haleine. Un travail d’organisation et d’information qui ne peut être subordonné au transformisme typique ni aux habituels « connubi » cavouriens d’une classe politique italienne à exclure. Ni l’Italie ni le PCR n’ont besoin d’une refondation anticommuniste à la Ingrao, Curzi et autres de même farine. Le Parti communiste ne peut pas se dissoudre dans les mouvements sans avoir l’intention de les engloutir et sans nécessairement se refonder de manière anticommuniste. Ceci représenterait un hold-up sur le Parti, un coup de main  qui coûterait très cher, car le prolétariat et les membres ne pardonneront pas de telles actions.

(Ajout février 2023 : En période de transition et de défiance généralisée envers la « politique » politicienne transversalement perçue comme étant au service du status quo, certaines forces politiques peuvent se concevoir comme des mouvements de masse. Mais, infailliblement si elles s’installent dans la durée, elles doivent toujours affronter, à leur façon, la problématique de la démocratie interne pour cimenter l’adhésion des membres, des militant.e.s et des sympathisant.e.s)

Le Parti et les groupes d’intérêt (les mouvements) doivent avoir des contacts organiques mais dans le respect de leurs fonctions respectives. Certains prétendent vouloir réinventer l’eau tiède. D’autres croient pouvoir réaliser la fusion à froid, avec beaucoup de conviction. La fonction typique d’un parti politique est d’agréger les intérêts sociaux des classes et groupes qu’il représente afin de se donner la possibilité de négocier des alliances de classe et éventuellement de prendre le pouvoir, ou du moins d’influencer fortement le travail législatif en faveur des intérêts du prolétariat. La fonction des groupes d’intérêt – ou groupes de pression – est plus spécifique. Parfois plus incisive, mais avec un champ d’action beaucoup plus restreint. L’unité d’action de plusieurs groupes est déjà difficile à obtenir et nécessite de se concentrer sur des thèmes très précis et très actuels, comme le problème de la guerre, de l’environnement ou du démantèlement des services publics (dont l’éducation nationale et ses masses étudiantes plus facilement mobilisables que les membres de certains syndicats trahis de l’intérieur). Mettre les groupes de pression et le Parti dans le même ” contenant ” est une impossibilité politique, du moins si l’on envisage la destruction ou la transformation d’un des pôles en question.

Les groupes d’intérêt étant organisés sur une base plus spécifique, donc plus facilement et transversalement défendable, c’est nécessairement le PCR qui en sortirait transformé. En clair, le projet déjà dénoncé par moi, porté par Attac et repris dans sa veine italienne par l’encombrant Ingrao, le non moins encombrant Curzi et quelques autres épigones d’une ”gauche alternative”, d’abord ”anti-stalinienne” (ce qui est d’une grande ineptie, voir le rôle soigneusement occulté du nain juif-soviétique Yeshov jouant les Sade dans la Section des Piques, et de surcroît anachronique mais facilement concevable vu les niveaux contemporains d’éducation historique et politique, surtout au sein de la gauche qui ignore souvent sa propre Histoire) et maintenant ouvertement anti-communiste. Toute personne qui ne se sent pas communiste ne devrait pas être rémunérée par un parti communiste et n’a pas sa place dans ses rangs.

Au vu de la hausse des abstentions et de la baisse de la participation électorale durant le gouvernement de la « gauche plurielle » de Jospin, j’ai présenté la thèse de Galambos selon laquelle, avec l’émergence et la consolidation de l’État-providence, le rôle des groupes d’intérêt était destiné à croître (de fait, d’autres auteurs plus récents ont documenté l’intérêt des gouvernements de l’État-providence à susciter et même à financer ces groupes dans l’espoir de mieux contrôler l’apport politique des membres qu’ils représentent). Dans ma proposition au Pcf (voir la deuxième partie de mon Tous ensemble) j’avais donc proposé de lier cette intuition de Galambos avec la pratique théorique proposée par Althusser à cet égard. Le grand philosophe marxiste, qu’il ne faut pas réduire à ses écrits les plus connus, avait proposé l’organisation des mouvements par le PCF, non pas pour les engloutir, mais pour leur donner un débouché législatif plus direct, possibilité que leur refusent les grands partis et le processus habituel de consultation gouvernemental.

Une telle alternative politique offerte et “articulée” par le Parti (et au niveau européen par le Parti communiste européen à créer, qui a été saboté par les philo-sémites français et italiens, dont Curzi et Ingrao, malgré ma lettre directement adressée au camarade Bertinotti) offrait la possibilité d’une radicalisation politiquement efficace des mouvements, et donc d’un élargissement de la base politique du Parti communiste, tout en respectant pleinement le rôle spécifique de ces groupes. Un rapport organique donc, capable de supporter une éventuelle institutionnalisation des mécanismes de concertation entre le Parti et les groupes sans diminuer la fonction politique spécifique des deux parties concernées.

Avant de tomber dans le piège d’Ingrao, le PCR avait expérimenté avec un immense succès cette voie analysée avec l’acuité habituelle par le grand marxiste Louis Althusser. Plus tard, par exemple dans la seconde partie de mon Pour Marx, contre le nihilisme (Section Livres), j’ai modestement tenté de hausser le raisonnement à un niveau supérieur. Ou plutôt de l’adapter au contexte historique actuel. J’ai pris appui sur ce qui fut dit ci-dessus et sur la proposition française, faite à l’époque du Président Mitterrand, qui portait sur la ”démocratie participative” conçue à l’origine dans le cadre de la décentralisation menée au niveau local (régional et municipal) par Gaston Deferre. Les philo-sémites français eux-mêmes ont immédiatement repris le thème, mais en l’éviscérant de ses possibilités politiques communistes. En Italie, c’est pire. La “démocratie participative” est couramment confondue avec une cure de jeunesse de la “démocratie représentative” en donnant un peu plus d’espace et de représentation à la base militante. La Constitution prévoyait déjà les référendums. La démocratie interne est confondue avec la démocratie participative proprement dite. Cette profonde confusion illustre le niveau déplorable, infra-Maurice Duverger, atteint dans un pays où un Sartori devient une référence même pour les communistes ! Le temps où un Togliatti plaçait son univers intellectuel sous l’égide rigoureuse, tolérante et désintéressée de Gramsci semble bien loin pour certains communistes qua sociaux-démocrates ! Un peu de clarté ne fait pas de mal.

Ainsi, la démocratie participative n’est pas la revitalisation de la démocratie représentative. La revitalisation de la démocratie représentative au niveau général passe par des réformes ciblées, par exemple du système électoral, du financement interne des partis, de la représentation proportionnelle de ses tendances internes à tous les niveaux, de la prise de décision collective, de l’accessibilité garantie des différents partis à tous les médias nationaux, du temps libre pour la participation des citoyens au processus politique, même en dehors des élections, etc. Au niveau des partis, cela passe par la démocratisation des structures et des modalités de participation et de contrôle des membres.

Schématiquement, ces structures sont : la direction du parti, le secrétariat, la direction nationale, le congrès, les cercles de membres actifs (et les cellules), les réunions ponctuelles des membres plus passifs les jours d’urgence, etc., etc. (Le respect des échéances régulières des Congrès est primordiale, sauf urgence après consultation des membres.)

L’erreur commune consiste à croire que la relative passivité des membres (voire l’abstention électorale) constitue une menace pour la démocratie représentative. C’est faux. Ce n’est pas généralisable. Ce qui importe le plus, c’est la mise en place d’un cadre politique disponible qui permette aux membres de peser sur les décisions du Parti lorsqu’ils décident d’y participer. (La résistance des hiérarchies de parti dans ces cas-là provoque une désaffection d’un genre beaucoup plus préjudiciable à la politique. L’empressement du PCR en soutien aux travailleurs de Melfi, et en d’autres occasions similaires, démontre ce qui émerge socialement et politiquement lorsqu’un parti sait garder intacte sa capacité structurelle à répondre aux impulsions de la base).

Le déclin de la participation aux élections municipales et régionales après la création de l’État-providence a montré la dynamique intime de ce processus général. Au fur et à mesure que les principales responsabilités et ressources ont été transférées à l’échelon supérieur du gouvernement, le niveau d’intérêt et de participation des citoyens a suivi. (Le démantèlement de l’État-providence en faveur d’une Europe non sociale, sans allocation de ressources supplémentaires aux régions et aux municipalités, risque donc de produire une catastrophe au niveau de la participation nationale, régionale et municipale en faveur d’une croissance des actions extraparlementaires – son émergence peut déjà être observée dans la radicalisation de Sud rebelle, radicalisation qui risque de s’accentuer si le PCR ne réagit pas politiquement et institutionnellement de manière forte, sans se laisser entraîner dans les idioties de la non-violence rhétorique destinée uniquement à isoler les supposés ” violents “, ainsi définis par nos ennemis de classe.

La voie de la révolution, même sous la forme d’un réformisme communiste révolutionnaire – voir Tous ensemble -, doit toujours être proposée comme une alternative à la “révolte” spontanée et sans grand avenir. Il faut donc donner à tous, surtout aux plus exploités, la possibilité de s’engager dans une politique constructive, en partant du respect des lois, y compris celles qui doivent être impérativement changées de manière démocratique. Et nous laisser tranquilles avec les “Gandhi” et les “Christs” a-historiques de l’encombrant Ingrao, et de l’encombrant Curzi, qui, en réalité, ne sont certainement ni Gandhi ou ni le Christ, avec ou sans leurs vêtements sociaux-démocrates).

Aujourd’hui, le transfert des décisions stratégiques et des ressources, privatisées, plutôt que gouvernementales, vers l’UE aura le potentiel de détruire la viabilité de la démocratie représentative à tous les niveaux, du moins si l’actuel projet de constitution néolibérale est adopté. Il n’y a aucun doute à ce sujet, car le projet constitutionnel enterre l’Europe sociale et donc l’intérêt concret des citoyens pour la prise de décision politique. (Voir par ex. ceci)

Pleurer sur la baisse de la participation électorale tout en militant en faveur de l’Europe du Capital et de la concurrence est l’apanage des petites-bourgeoises et des petits-bourgeois qui sont certainement très nombreux à être ” éduqués “… sur la grande expérience anti-spartiate de la ”démocratie” athénienne, entre autres choses incompréhensiblement donnée comme compatible avec l’Empire philo-sémite nietzschéen contemporain par tant de pitres qui ignorent le rôle monétaire du temple de Delphes, le Fort Knox de l’empire maritime de l’Antiquité ! Ou encore le « discours de Périclès » servant à légitimer les guerres impériales athéniennes … Nous n’insisterons pas ici sur la grève des rameurs athéniens refusant de partir en guerre sans les nécessaires coussins.   

Il faut agir sans se plaindre de manière masochiste ! Et veiller à préserver les structures démocratiques les plus avancées pour accueillir la croissance éventuelle de la participation des citoyen.ne.s et du prolétariat. Ce cadre, y compris les médias, doit rester sacré et ne jamais être abandonné aux mains  des barons des télécommunications (et des systèmes de surveillance électronique qui leur sont désormais intimement liés), ce grand secret connu par les ”pitres” du Il Manifesto, dont l’encombrante social-démocratie anticommuniste d’Ingrao, qui fut passée sous silence jusqu’à peu, avec beaucoup de sens de la responsabilité civique !!!

La démocratie participative concerne d’autres niveaux nécessaires pour compléter, et non pour remplacer, la démocratie représentative. Plus notoirement, outre les référendums, elle concerne les conseils de quartier (ceux de la jeune Bologne communiste et libertaire de Dozza, aujourd’hui imitée par Porto Alegre mais sans la connotation communiste, aspect malheureux mais très rassurant pour les nombreux ” branques ” (mot de Georges Brassens) alter-mondialistes d’Attac ! – à l’époque …

Elle concerne aussi les bureaux d’ombudsman (et les prud’hommes). La fonction spécifique concerne ici la possibilité d’offrir une alternative pour exercer une influence citoyenne directe sur certaines prises de décision. Mais même au niveau du gouvernement central, l’élaboration des projets de finance peut utilement être rendue plus efficace par une participation institutionnalisée des groupes concernés (il s’agirait ici d’une extension hautement souhaitable des commissions parlementaires … à permanentiser pour remplacer démocratiquement un Sénat – chambre haute !? – désormais inutile et a-historique.)

Cependant, avec la contre-réforme des néoconservateurs de Reagan, la tendance a été de séparer le ministère des Finances du ministère du Trésor, mettant le premier sous la domination du second, qui est naturellement devenu l’extension nationale, ou plutôt le gendarme national, de l’OCDE et du FMI directement dans le cœur stratégique des gouvernements nationaux. Dernièrement, seul le Premier ministre Jospin a eu le courage d’ouvrir le ministère des Finances aux impulsions de la société civile, mais cette expérience a malheureusement été de courte durée.

La démocratie sociale, industrielle et économique.

Elle fut proposée dans la deuxième partie de mon Pour Marx , contre le nihilisme, dans le chapitre sur le socialisme cubain. Il ne s’agit plus ici de la vieille “démocratie industrielle” de Darendorf ou de Dunlop et Kerr, et en général du système tripartite créé pour discipliner les travailleurs après la révolution bolchévique et officiellement sanctionné par la Conférence de Versailles et la création de l’OIT.

(Ajout : Dans les diverses Epoques de redistribution susceptibles d’exprimer la formes historiques du Mode  de Production Socialiste – MPS – le cœur de la démo-cratie résidera dans l’organisation démocratique de la Planification socio-économique et culturelle – Plan et Conseil Economique et Social -, à savoir dans l’allocation démocratique de la « plus-value sociale » produite par le travail humain et du crédit public pour satisfaire les besoins sociaux et individuels des citoyn.ne.s selon une priorisation établie en commun. Voir le Précis d’Economie Politique Marxiste. N’est-ce d’ailleurs pas là la définition du pouvoir politique consistant dans la capacité de mobiliser les ressources de la Communauté pour les allouer selon les besoins de la Communauté ? Aujourd’hui ce pouvoir essentiel est usurpé par les seuls possesseurs des Moyens de production. La tyrannie la plus complète règne au sein de l’entreprise privée avec le soutien actif de l’Etat capitaliste, nonobstant le modèle tripartite de relations industrielles.)

Ma conception est organique à la possibilité de poursuivre un ” réformisme révolutionnaire ” authentiquement communiste qui consiste à vouloir changer le Mode de production dominant et, au moins durant la période transitoire, porter à des niveaux toujours plus élevés et plus conscients et efficaces le contrôle du ” surplus social “, ou techniquement parlant de la « plus-value sociale », et donc le développement de la compétitivité macro-économique nationale (de façon à libérer une grande partie du temps de travail consacré à l’économie et à la production économique pour permettre la sortie de l’Humanité de la Préhistoire et son entrée dans l’Histoire humaine de l’émancipation (Marx), enfin libre de la tyrannie de la Nécessité et donc de l’inégalité et de l’exploitation de classe.) En Italie, pays où même le pauvre Barca a dû abandonner le peu de planification économique encore présente dans le gouvernement, on peine à le comprendre. Ailleurs, il en va malheureusement de même.

Quand on parle de démocratie sociale, industrielle et économique, on parle donc de la démocratisation de la planification économique. Le quadripartisme que j’ai proposé dans Tous ensemble et développé à nouveau dans Pour Marx, contre le nihilisme et dans le Précis, repose sur la création de Fonds ouvriers susceptibles d’organiser les circuits vertueuxvoir aussi ceci – et contre-cycliques du salaire différé qui est une épargne institutionnalisée nécessaire à la réalisation de la valeur d’échange dans la Reproduction Simple et Elargie. (La retraite n’est pas l’aide d’une génération exploitée à une autre génération de baby-boomers insouciants, mais un salaire personnel différé, les cotisations salariales, et patronales qui elles passent sur les prix de vente payés par les travailleurs comme consommateurs. Ce système socialement avancé fondé sur le salaire différé utilise une forme de gestion particulière reposant sur la mutualisation et la solidarité interprofessionnelles, ce qui est avantageux pour tout le monde – « le pot commun » -, et met ce régime à l’abri des aléas de la privatisation boursière. Par conséquent, l’accumulation – ou son allocation par le système de répartition – de ce salaire différé devrait être contrôlée par les travailleurs et les ouvriers eux-mêmes plutôt que d’être mise entièrement à la disposition du capital financier spéculatif à court terme via les fonds de pension privés prévus par la finance et les directives de l’Europe du capital. Les fonds de pensions complémentaires publics, une épargne salariale supplémentaire reposant sur des cotisations, pourraient jouer le rôle des Fonds Ouvriers décrits dans Tous ensemble, sans nuire au régime par répartition, mais permettant néanmoins de socialiser très rapidement le capital des secteurs stratégiques ou coopératifs. (Ajout : Ce faisant on changerait rapidement la base sociologique et électorale du pays, ce qui était l’objectif de ma proposition dans Tous ensemble : l’heure de Carmaux étant venue !)

Il est à noter que, hormis les pensions d’invalidité, celles perçues par les travailleurs passifs et supportées par l’impôt sur le revenu sont, en réalité, une rémunération dérisoire du travail accompli pour assurer la “reproduction de la force de travail” dans les familles nucléaires ou élargies, les premières étant plus compatibles avec le “salaire” capitaliste nécessairement individuel….

Ajout : Le passage du « salaire individuel net » aux trois composantes du « revenu global net » des ménages, plus compatible avec la reproduction humaine d’une Espèce reposant sur la reproduction sexuée, constitue une conquête populaire considérable que le néolibéralisme monétariste tente aujourd’hui d’effacer. Le « revenu global net » des ménages est approché par la fiche de paie qui inclut net, brut et fiscalité diverse. Plus rigoureusement, il s’agit du salaire net individuel, du salaire différé servant à financer les 5 branches de la Sécu et des impôts et taxes diverses qui reviennent aux ménages sous forme d’accès universel garanti aux infrastructures et aux services publics et qui fonde la vraie substance du standard de vie. Ce qui est très différent du « revenu disponible » marginaliste qui, à l’instar du PIB, exclut tout ce qui compte, surtout les services sociaux publics.) Ce travail domestique traditionnel, non comptabilisé dans le PIB, représente (selon Louise Van Delac) entre 1/3 et 1/ 4 de la richesse nationale annuelle.

En plus de ces Fonds ouvriers, des Fonds de productivité (voir Tous ensemble) pourraient être imaginés pour permettre, tous les vingt ou trente ans, un nouveau cycle de réduction de la durée du travail, dans le cadre d’une régulation économique basée sur la division du travail conçue par notre génial Emile Pacault (et reproposée avec les RTT de la gauche mitterrandienne et de la ”gauche plurielle”). Ce quadripartisme serait également fondé sur la consolidation des comités d’entreprise et d’établissement, soit le rétablissement et l’extension des Lois Auroux, la loi de modernisation sociale et la gestion des entreprises par les travailleuses et travailleurs eux-mêmes dans le cadre de la planification démocratique. De plus, les investissements des fonds ouvriers, pris en charge par la planification nationale, serviraient à soutenir la compétitivité des grandes entreprises nationales, mais aussi à soutenir les petites et moyennes entreprises (on sait, par exemple, que les banques ne le font pas, et cette asphyxie financière – « credit crunch » – est la principale raison qui explique la mort des 2/3 des nouvelles petites et moyennes entreprises après trois ans de vie, en moyenne ! )

 Enfin, il faut ajouter les instances de contrôle démocratique. Le cas typique est celui des « conseils de plaintes citoyens » pour les bavures policières. Il agirait en amont des cours de justice. On sait que lorsque la police est chargée de se surveiller et de se discipliner elle-même, elle devient rapidement corrompue, autoritaire sinon fasciste. Ces instances de contrôle sont aujourd’hui nécessaires de toute urgence pour maîtriser les possibilités illimitées d’instruction électronique illégale dans la vie privée et l’intimité des gens. (Avec le développement des nanotechnologies, le potentiel de corruption démocratique devient de plus en plus aigü et peut même conduire à des phénomènes de paranoïa collective des masses qui ne peuvent être contrôlés par les méthodes du “Grand Inquisiteur” de Dostoïevski ou celles des pro-sémites nietzschéens. Une médiation socio-politique démocratique reste nécessaire.

Les organisations nationales et internationales de défense des droits politiques et sociaux entrent dans cette catégorie. Si la liberté est l’esthétique de l’égalité selon la belle expression de Lénine, personne ne peut se satisfaire de la liberté capitaliste formelle sans se discréditer. Mario Vargas Llosa et son organe de type Institut du Commandement Sud et associés en Europe, même dans “nos” rangs, donnent la nausée ! La même chose peut être dite, preuves à l’appui, d’un Soros finançant des pseudo-rébellions ”démocratiques” (voir dans l’ex-URSS, l’ex-Yougoslavie et ailleurs avec l’aide des habituels USAID et CIA… et aussi de vrais et criminels terroristes comme Thaci et Djindjic bénis par Albright (avec le consentement de D’Alema et de nombreux autres … tous amoureux d’une certaine unification post-éclairée, impériale et subalterne de l’Europe)

Conclusion. Mieux vaut enterrer politiquement celles et ceux qui veulent enterrer le Parti communiste en tant que sujet politique spécifique et autonome que d’enterrer le Parti communiste (ajout : et la gauche authentique.)  Qu’on le veuille ou non, cela n’a guère d’importance.

Bien à vous,

Paul De Marco, ex-professeur de Relations Internationales – Economie Politique Internationales.

Copyright © La Commune Inc, 1 novembre 2004

Note 1) Cet essai fait parti de l’article intitulé « Sauvons le Parti communiste de ses ennemis internes », en italien ; on peut utiliser un traducteur online comme www.deepl.com . En voici la table des matières :

LE PROJET DE CONSTITUTION EUROPÉENNE
Introduction : Le référendum sur le projet de constitution européenne est nécessaire et comment !
Est-ce un traité ou une constitution ?
Voici de que dit le camarade Bertinotti
L’Article 11. se lit comme suit
Mais l’objection la plus forte me semble être la suivante.
La partie III du projet de constitution.
La Charte de Nice.
La concurrence, la science et la pratique économique néolibérales.
La démocratie, le pouvoir et l’influence. La souveraineté du peuple italien
LA NATURE COMMUNISTE MARXISTE DU PARTI
Qu’y a-t-il dans un nom ? Le dogmatisme communiste selon le camarade Bertinotti.
Les statuts du Parti et son avenir.
La première option : une refondation communiste avec Ingrao, Curzi, les Arci, Attac et les “catholiques”.
Deuxième option : l’affirmation communiste avec les travailleurs actifs ou au chômage, la Fiom, la base syndicale, les mouvements et les membres non soréliens d’Attac.
Volonté charlatanesque d’isoler les “violents” et nouvelle désobéissance civile à caractère exceptionnel.
NOUVELLES FORMES DE DÉMOCRATIE SOCIALISTE À INVENTER.
Les partis et les groupes d’intérêt.
Démocratie représentative.
La démocratie participative.
La démocratie industrielle et économique.
Instances de contrôle démocratique.
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