Commenti disabilitati su Régionales 2015: 1er tour, tu choisis; 2éme tour, le PS t’induit à faire harakiri au profit de la droite.

«Bonhomme, bonhomme,

Il est temps que tu te reveilles! »

La grande perdante de ces élections est la gauche authentique. Elle est le dindon d’une farce cruelle imaginée selon le « gai savoir » des dirigeants actuels du PS et par ses propres dirigeants qui ne savent plus rien de Marx, ni de la Commune de 1871, ni de Louise Michel.(1)

Le président, celui qui renia son discours du Bourget, et sa camarilla restent droits dans leurs bottes – cloutées. On n’hésite pas à imiter G. W. Bush sur la guerre préventive croisée et la « sécurité » interne pour gagner les élections et pour mobiliser les citoyens afin de les conduire là où ils auraient autrement horreur d’aller par eux-mêmes. Mais comme on sent bien que les marrons sont cuits, pour sauver les réformes néolibérales coûte que coûte, on prépare une possible alternance avec la droite de régime qui les portera à bon terme le cas échéant.

Cette fois-ci les citoyennes et les citoyens furent dupes du soi-disant « pacte républicain », mais le seront-ils toujours ?

Selon le système électoral français, au premier tour on choisit, au second on élimine. Durant le second tour de ces élections régionales, seule la gauche a décidé de s’éliminer elle-même pour faire barrage au FN. Pour sa part, la droite de régime a préféré les triangulaires. Pour autant, le choix des dirigeants actuels du PS n’a rien à voir avec un authentique pacte républicain lequel devrait, pour le moins, être réciproque. En réalité, ce désistement est machiavélique, il consiste avant tout à barrer la route à la gauche authentique opposée aux réformes en lui ôtant le loisir de penser ses propres intérêts de classe en toute autonomie. La stratégie vise également à bloquer l’avancée du FN qui remettrait en cause certaines politiques européennes inégalitaires et anti-nationales qui servent exclusivement les intérêts des grandes banques et des transnationales apatrides.

Il s’agissait donc d’agiter le torchon de la « peur » sous le nez des masses. Valls alla jusqu’à parler gratuitement de « guerre civile » au cas où le FN, qu’il imite par ailleurs si besogneusement avec une caractéristique chutzpah, sortait gagnant de ces élections. La peur artificiellement induite sert à ôter aux électrices et électeurs toute velléité de s’en prendre au système de pouvoir actuel. Elle sert à préparer une éventuelle alternance qui porterait les réformes monétaristes à leur terme, quoi qu’il puisse arriver au PS. C’est une conséquence logique du revirement hollandiste par rapport au « discours du Bourget ». La gauche authentique, aujourd’hui dirigée par des renégats ainsi qu’elle le fut après 1914 (2) et pour les mêmes raisons, est donc prise au piège tout autant que les membres et militant-e-s du PS. Les banques et le capital financier spéculatif, les meilleurs amis du PS après son arrivée au pouvoir, peuvent respirer plus librement.

Le résultat majeur de ces élections est que la gauche authentique fut honteusement abusée et contrainte à jouer le rôle peu éveillé réservé aux « militants nihilistes » en se mobilisant comme en 2002 pour se faire harakiri et élire la droite de régime pourtant en mauvaise posture au premier tour.( Sur le concept de « militants nihilistes » et son contexte contemporain voir mon Pour Marx, contre le nihilisme (Livre 2) dans www.la-commune-parclet.com section Livres-Books).

C’est un jeu très périlleux que joue ce PS hollandiste. Car en piégeant la gauche authentique en abusant cyniquement de ses réflexes anti-FN, on consolide le changement qui s’opère dangereusement dans la base sociologique électorale française. Si du temps de la gauche plurielle le pays était divisé entre gauche et droite presque à égalité, aujourd’hui les réformes néolibérales imposées sans état d’âme par la camarilla présidentielle font basculer durablement le pays à droite. La structure de la force de travail est en pleine mutation, anticipant la destruction complète du code du travail et des services sociaux résiduels qui complètera ce Grand Œuvre si peu socialiste. Il en eût été diversement si l’on avait appliqué le programme progressiste d’alliance des classes proposé dans mon Tous ensemble. (3) La camarilla, elle qui est également opposée au métissage et à la mixité sociale – Finkielkraut ose parler ouvertement de « séparation » n’est-ce pas ? (4) -, prévalut contre la gauche plurielle et ses avancées épocales.

La politique du ressentiment fut déjà à la base du vote populaire et populiste en faveur des fascistes dans les années de crise 20 et 30. L’actuelle camarilla de surreprésentés, pratiquant « une fois encore » la fausse représentation à gauche, joue donc un jeu très dangereux. Répétons-le, hier comme aujourd’hui, le régime préféré de ces gens-là est le fascisme de Mussolini-Sarfatti au moins tel qu’il prévalut jusqu’en … 1938. Macron fut recruté chez Rothschild, un socialiste notoire lui aussi ! Les faits confirment ce jugement jusqu’au cynisme manipulateur de la peur selon la stratégie bien rôdée du juriste nazi Carl Schmitt et jusqu’à la démagogie éhontée soutenue par des médias serviles. Il faut créer des « ennemis » facilement identifiables de toute pièce pour mobiliser les gens contre leurs propres intérêts. Et surtout taire que certains terroristes parmi les plus dangereux et les plus insidieux comme Daech furent créés, entrainés, armés et financés par le Mossad et par ses fidèles alliés occidentaux, dont les maussades dirigeants actuels du PS.

Pour juger de ce profond changement sociologique qui est en train de s’affirmer grâce aux politiques néolibérales  d’austérité, il suffit de comparer les résultats du premier tour durant ces élections avec ceux des élections antérieures. Cette fois-ci au premier tour, à part l’Aquitaine, la Corse et la Bretagne, le PS fut quasiment éliminé des zones dans lesquelles se concentrent les nouvelles industries et les PME qui leur sont liées. Ainsi, après avoir perdu l’appui des classes ouvrières traditionnelles dans les zones sujettes à une difficile reconversion, le PS, désormais voué corps et âme à la Public Policy monétariste à la von Mises (en réalité, une forme de social-fascisme), perd l’appui des classes moyennes fortement affectées par ses politiques. Il perd également l’appui des jeunes et des retraités voués à un cheminement encadré vers le seuil physiologique global – à savoir le RSA, et bientôt le soi-disant « revenu citoyen » à la Bresson, soit de 350 à 400 euros par mois … mais avec l’imposition d’un workfare reaganien et toujours moins de services publics universellement accessibles.

Ces pertes se font au profit du FN, de sorte qu’ainsi que certains l’ont déjà fait remarquer à leur dépens, il est logique de penser que mutatis mutandis, le FN sera présent au deuxième tour présidentiel. Entretemps, il convient de ne pas sous-estimer la forte avancée du FN dans les communes et au niveau des conseillers régionaux. On le sait, le pouvoir politique est affaire d’allocation des ressources disponibles. Or, la Public Policy monétariste impose des coupures aux forceps dans les dépenses publiques. Dans ces conditions les budgets régionaux et locaux acquièrent un poids stratégique.

Il conviendrait de vérifier ce qu’il en fut du vote de la communauté française d’origine musulmane. Il y a fort à parier qu’elle vota de préférence à droite, vu la dérive philosémite nietzschéenne du PS aujourd’hui parti en croisade du fait de la grotesque surreprésentation de certains groupes et de certains intérêts en son sein au plus haut niveau.

Paul De Marco

Copyright © La Commune Inc., 14 décembre 2015

Notes :

1)    Sur les lois sécuritaires relire « Les nouvelles lois – Circulaire du Garde des Sceaux» dans Louise Michel, La commune, histoire et souvenirs, Cinquième partie, II, Le retour, dans http://classiques.uqac.ca/classiques/michel_louise/la_commune/michel_la_commune.pdf

2)    Le terme « renégat » fut employé par Lénine après mure analyse. On remarque une fois encore l’acuité analytique marxiste de notre camarade bolchévique. Il n’ignorait pas que les deux éléments fondamentaux du marxisme sont l’anti-exclusivisme absolu sans lequel aucune forme de démocratie ne peut exister – l’élection divine autoconférée n’est pas l’élection démocratique même en démocratie formelle bourgeoise – , et la loi de la valeur marxiste. Trotski choisit de suivre Lénine plutôt que Martov ou Kautsky et al. Tout est là. Il n’y a pas de gauche sans cette prise de conscience mais seulement un social-fascisme plus ou moins mou. Les socio-démocrates ont d’ailleurs toujours choisi la franc-maçonnerie philosémite nietzschéenne contre le marxisme et leur trahison de classe fut bien une des causes premières de la montée et de la prise du pouvoir du fascisme dans les années 20 et 30. Le même scénario se joue aujourd’hui, croisades en prime, du fait du changement intervenu au Moyen-Orient en 1948.

3)    J’avais résumé cette stratégie en notant que « le temps de Carmaux » était venu. Avec la RTT et le Fonds ouvrier canalisant l’épargne de manière publique, une grande partie des commerces, des coopératives et des PME aurait pu se développer et éviter le « credit crunch » actuel. Ces strates sociales auraient ainsi été durablement acquises à la gauche et à la république laïque et égalitaire.

4)    Pour Finkielkraut voir « On the desirability of a jewish « separation » from Palestinians and Arabs » in http://www.la-commune-paraclet.com/separationFrame1Source1.htm#finkielkraut

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