Commenti disabilitati su CALCUL ÉCONOMIQUE, STRUCTURE DES PRIX RELATIFS, TAUX DE CHANGE ET DÉSASTRE RÉCHAUFFISTE DU GIEC: Une courte note, 30 Oct. 2023

L’économie est constituée par un ensemble d’entreprises et d’administrations publiques et privées. Cet ensemble interdépendant se décompose en fonctions de production qui se regroupent fonctionnellement en secteurs, branches et en filières intersectorielles. Toute économie croît, décroît ou reste stationnaire c’est-à-dire qu’elle se reproduit de manière dynamique positivement ou négativement ou encore en faisant du surplace. Comme toutes ces fonctions de production sont interdépendantes ceci suppose que cet ensemble doit trouver sa résolution mathématique dans un espace précis, contrôlé pour ses interactions avec l’extérieur. Cet espace c’est celui de la Formation Sociale – FS -, nationale ou multinationale, qui est également l’espace de la macro-économie et par conséquent de l’Etat plus ou moins garant de l’intérêt général, du moins selon sa nature de classe. Toute fonction de production produit une quantité déterminée de biens ou de services qui ont un coût de production et un prix de vente – ou valeur d’échange – unitaire.  Du fait de l’interdépendance des fonctions de production il est déjà évident que la valeur d’échange – ou prix – des biens et services et la structure des prix relatifs se forment dans la FS donnée. Les échanges avec l’extérieur sont médiatisés par les balances externes, partant par le taux de change de la FS qui renvoie au taux de compétitivité de son capital social.   

Toutes les fonctions de production ont la même structure impliquant les mêmes variables, le capital – fixe ou circulant, se matérialisant dans le capital  effectivement utilisé dans la production de chaque produit ce que Paul Sweezy appelait le capital « used-up » – , la force de travail et les profits. L’addition de ces variables donne la valeur d’échange ou les prix du marché qui oscillent autour d’elle dans un régime de concurrence ou bien qui est donnée ex ante dans un régime de planification scientifique fondé sur la valeur d’échange. Cependant le poids relatif de ces variables dans les diverses foncions de production varie quoique le taux de profit reste le même dans la FS donnée. Ce taux est défini comme le rapport du profit sur le capital engagé et sur le coût de la force de travail. Similairement, l’égalité de ce taux – mais pas des volumes de profits qui dépendent pour leur part des prix unitaires plus bas permettant la conquête des marchés – est donnée ex post dans un régime de concurrence reposant sur la mobilité des facteurs de production et tout particulièrement sur la mobilité du capital alors qu’il est donné ex ante par la planification scientifique axée directement sur la valeur d’échange débarrassée des oscillations prix.

Les modèles de résolution bourgeois des prix – ou valeurs d’échanges – de ces ensembles interdépendants prennent toujours une forme dérivée du modèle de résolution quadratique proposé par Tougan-Baranovsky, que ce soit par ce dernier lui-même, ou par Léon Walras et son « tâtonnant » « marché des marchés », ou encore par tous les modèles input/output dont les dérisoires matrices néo-ricardiennes de Piero Sraffa.

Nous verrons plus bas que la résolution simultanée quadratique reposant sur un ensemble proposant le même nombre de fonctions et d’inconnues n’a absolument rien à voir avec la résolution du problème économique de la valeur d’échange – ou prix. Ce n’est qu’un jeu, la pire instance d’un Modèle se superposant à la Réalité à appréhender. Son problème fatal, qui est celui de l’économie bourgeoise sous toutes ses formes, particulièrement du marginalisme, consiste à réduire la dualité de toute marchandise en une « utilité » subjective unidimensionnelle alors que tout bien ou service, force de travail incluse, est caractérisé par sa valeur d’usage appréhendée en quantité et par sa valeur d’échange appréhendée en valeur d’échange « monétaire » ou prix.

Cependant, la reproduction économique donnée par la résolution simultanée de l’ensemble des fonctions de production doit respecter à la fois la reproduction en quantités et en valeurs d’échange ou prix. C’est la grande découverte scientifique de Marx dans son analyse critique de Sismondi –revenu annuel, ou ensemble délimité permettant l’analyse comparative diacronique et synchronique  – et du Tableau de Quesnay, pour ne citer que ces deux-là.  Ceci mènera aux Equations de la Reproduction Simple de Marx que l’on peut immédiatement comparer avec le Modèle dit synthétique de Tougan-Baranovsky.  Les deux Secteurs de production de Marx incluent tout l’espace économique de la FS puisque le Secteur des Moyens de production « Mp » renvoie au capital « c » dans la fonction de production générique et que le Secteur des Moyens de consommation « Cn » renvoie à la force de travail notée « v ». Pour sa part « pv » est la plus-value ou profit qui correspond au surtravail que le patron empoche. Le taux de profit est donné par pv/(c+v). On peut ensuite imaginer tous les sous-secteurs et branches que l’on veut, voire les filières intersectorielles recomposées. La Reproduction Simple (RS) ouvre sur la logique de la Reproduction Elargie (RE), ou équilibre dynamique, une fois clarifiée la Loi de la productivité marxiste sur la base de Marx, ce que je suis le seul à avoir accompli :

Le Modèle de la Reproduction Simple ou stationnaire de Marx est le suivant:

Secteur I des MP : c1 + v1 + pv1 = Mp (en quantité et en valeur d’échange ou prix)

Secteur 2 des Cn : c2 + v2 + pv2 = Cn ( idem)

Les Equations de la Reproduction Simple synthétisées par Boukharine sur la base du Livre II du Capital sont :

Mp = (c1 + c2)

c2 = (v1 + pv1)

Cn = (v1 + pv1 ) + (v2 + pv2)

Voici, par contre, le dérisoire jeu quadratique de Tougan-Baranovsky  – pour le résoudre il lui faut le même nombre de fonctions et de variables aussi invente-t-il le Secteur Or en « c3 », qui prend la place de la valeur de la force de travail …):

c1 + v1 + s1 = c1 + c2 + c3

c2 + v2 + s2 = v1 + v2 + v3

c3 + v3 + s3 = s1 + s2 + s3

Revenons maintenant à la forme au mieux épiphénoménale bourgeoise du problème. Lorsque l’ensemble des fonctions de production est abandonné à la « main invisible », la résolution du système, sa reproduction, se fait selon la logique de la mentalité acquisitive capitaliste se matérialisant dans l’accumulation du capital privé individuel. Personne n’a à se soucier de la reproduction simultanée en quantité et en prix. Les réinvestissements des entreprises et le crédit des banques privées qui les complète et les accélère iront donc fatalement là où les profits immédiats sont plus grands. Ce jeu de la « main invisible » produit donc un surinvestissement ou expansion dans certains sous-secteurs et certaines branches fatalement accompagné par un sous-investissement ou contraction en d’autres, rompant ainsi l’équilibre quantité-prix sous-jacent – surproduction/sous-consommation. Cet excès sera vite purgé par les crises cycliques – et donc par l’énorme gaspillage systémique capitaliste – qui caractérisent le Mode de production capitaliste.

Or, rien de tout ceci n’est appréhendable dans les schémas Offre/Demande et ses équilibres strictement micro-économiques. (Pour un bref aperçu de l’inanité ex ante/ex post du schéma O/D, voir ceci .) Même la théorie néolibérale monétariste de l’Efficient Capital, qui prétend que toute spéculation accélère la mobilité du capital, ce qui reconduirait le système plus rapidement à l’équilibre, est aveugle ou, mieux encore, plus inepte que le marginalisme qui la sous-tend. Pour les théories bourgeoises, et pour toutes les variantes du marginalisme, toute distinction entre économie réelle et économie spéculative est inconnue car totalement occultée dans son espace ontologique. La Réalité s’imposant fatalement aux narrations – ici celles de la « dismal science » – les livres d’histoire économiques, plus « empiriques baconiens » selon l’expression du grand épistémologue Koyré, doivent donc compléter les lacunes des manuels d’économie mainstream, ce qui nous vaut des récits sur les crises à l’instar de ceux de John Galbraith ou encore de Minsky. Au contraire, la base scientifique marxiste en la matière est synthétisée par Lénine dans les Lois de motion du capital, ce qui donne, selon les formes du capital – marchand précapitaliste, marchand, bancaire, industriel, financier, internationalisation du capital productif et aujourd’hui spéculatif hégémonique – le déroulement spécifique des crises conjoncturelles et structurelles, soit la concentration/centralisation du capital et la surproduction/sous-consommation dans une FS donnée.  

Comme tous les grands prêtres bourgeois, Keynes connaissait parfaitement les travaux de Marx, ne serait-ce qu’à travers Sraffa. Il tenta de sauver le système malgré lui en le préservant. Il conserve donc l’ensemble des fonctions de production aléatoirement équilibré par le marché et par le « marché des marchés » tout en insistant sur deux éléments correctifs : 1 ) la résolution de l’ensemble devait respecter le plein-emploi – en son temps, le plein-emploi à plein temps – réduisant ainsi l’acuité des crises sociales et politiques menaçant frontalement le capitalisme depuis la Révolution bolchévique de 1917 et depuis la Grande Dépression déclenchée en 1929 aux USA ; 2 ) le rééquilibrage exogène de l’ensemble par l’intervention de l’Etat du côté du Secteur I des Mp – entreprises publiques et crédit public ou du moins contrôlé par l’Etat – et du côté du Secteur II des Cn, par conséquent du renouvèlement mais aussi de la reproduction biologique de la force de travail dans un ménage. Les avantages d’un tel rééquilibrage par la planification – capitaliste allemande durant la Grande Guerre ou encore bolchévique – avaient fait leurs preuves. En particulier, le cas allemand avait montré comment la planification, contrôlée par la classe dirigeante capitaliste, permettait d’éliminer les gaspillages de la reproduction causés par l’accumulation capitaliste privée, gaspillage mettant en danger la sécurité de l’Etat en temps de guerre et ultimement la place mondiale de la bourgeoise nationale dans « le partage impérialiste du monde » dénoncé par Lénine.    

Pour Keynes, dans l’ensemble de variables interdépendantes, le plein-emploi à temps plein joue le rôle de variable déterminante. Toute la structure des prix relatifs s’en trouve surdéterminée. Pour l’économiste de Cambridge, UK, grand connaisseur de Paul Lafargue qu’il ne cite pas, cette surdétermination devait mener à la baisse séculaire, selon le partage des gains de productivité, de la semaine du travail. Le système étant condamné sans cela. Il envisageait par conséquent la possibilité pour ses grands-enfants de vivre dans une société de RTT à 15 heures semaines. (voir ceci) Dommage qu’il ne connaissait pas cet autre grand lecteur du grand marxiste Paul Lafargue , Boris Vian, qui entrevoyait déjà la semaine de 2 heures et le pianocktail.

La contre-réforme néolibérale monétariste, philo-sémite nietzschéenne à la base, s’en prit à ce compromis socio-économique qui ne pouvait qu’aboutir, à terme, qu’au dépassement de l’hégémonie du marché capitaliste et à celui des forces parasites de l’argent. Le plus débile en la matière, le « grand-maître » de tous les autres, est le juif-autrichien fasciste, conseiller du Chancelier autrichien avant l’Anchluss, Ludwig Mises, un type qui n’a jamais changé d’avis même après sa fuite d’Autriche pour sauver sa peau. En fait, en bon exclusiviste raciste théocratique, il craignait d’avantage l’exemple allemand de la planification de guerre, qui faisait la preuve de l’élimination possible des gaspillages systémiques du système, que l’exemple bolchévique qui pouvait donner lieu à une hystérie idéologique de masse pour le contrer. En ce qui concerne l’exemple de la planification de guerre allemande, il suffisait ensuite de substituer économie de guerre par économie de paix socialement orientée, ce qui fut fait dès 1943 en Occident par peur de l’avance soviétique après la Victoire de Stalingrad. Or, l’idéologie du marché et de sa « main invisible », déterminant le mérite de chacun selon les prouesses de sa mentalité acquisitive, reste le refuge ultime de l’exclusivisme raciste, souvent théocratique, de tous les groupes – ou « races » – supérieurs auto-élus. En effet, comme le dit le proverbe, « l’argent appelle l’argent », ce qui met les « life chances » de Menger dans leur vraie lumière a-démocratique. L’eugénisme socio-économique et philo-sémite nietzschéen de Mises est exprimé sans détour dans son livre Socialism. On y lit par exemple – p 475-476 etc. – que l’hôpital public crée la maladie qui autrement n’est qu’une question holistique de Volonté. Ergo, supprimez l’hôpital public – ce que les dirigeants font désormais systématiquement  – et voilà … ! D’ailleurs le demi-milliard de camarades Dalits n’a pas vraiment le luxe d’être malade, ayant une longévité qui fluctue autour de 42 ans.

Après guerre, discréditée par la soif populaire d’Etat social et de Sécurité Sociale garants de la citoyenneté réelle du peuple dans son ensemble, cette contre-réforme néolibérale monétariste avec son Ecole de Chicago fut reléguée dans les sous-sols universitaires, notamment à Chicago avec ses Hayek, Friedman et al., flanqués par des pseudo-philosophes cabalistes de second ordre à la Léo Strauss, inspirés par Carl Schmitt. Il lui fallut donc attendre son heure jusqu’à l’arrivée aux commandes de Thatcher en GB puis de Volcker à la FED (1979) et de Reagan à la présidence des Etats-unis (1982).(Voir ceci) Avec le démantèlement des protections douanières offertes par le GATT, on assista à l’extroversion du Multiplicateur économique, ce qui autorisa certains à discréditer les politiques sociales, disons keynésiennes pour faire court, de l’Etat capitaliste avancé.

A sa base, la contre-réforme néolibérale monétariste est donc profondément proto-fasciste, l’Etat socialement minimum devant éliminer, par ses narrations exclusivistes et son monopole de la force, tous les obstacles à l’hégémonie du « marché » menant vite à la négation du libéralisme classique de celui-ci par la forte concentration-centralisation du capital global dans les mains de quelques MNCs puis de quelques transnationales néo-mercantilistes qui visent désormais à assurer le « retour » à une domination plus crue de l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, marquée par la Victoire de Stalingrad, malgré la cooptation de nombre de dignitaires et scientifiques nazis et fascistes en Occident, la priorité alla au New Deal, à ses contrepoids syndicaux et sociaux ainsi qu’à la mise en place de la planification stratégique au sein d’une société mixte appuyée par la Sécurité sociale et par le crédit public qui ne coûte rien sauf les frais de sa gestion. De fait, le retour au crédit public s’impose aujourd’hui comme la première exigence citoyenne pour éliminer définitivement les parasites philo-sémites nietzschéens de la finance privée, en particulier de la finance spéculative globale.     

Entre le syncrétisme de Keynes cherchant à concilier empiriquement sur la base de meilleures données statistiques, capitalisme, plein-emploi et sécurité sociale, et la contre-réforme néolibérale monétariste de Mises et de l’Ecole de Chicago, il y eût ce que Joan Robinson appela les « bâtards de Keynes », un groupe qui devint vite prédominant dans les universités occidentales, partant mondiales, dont Hicks – qui tenta de généraliser le système à deux variables de Marshall, capital et « blé » – mot-valise substitué au concept de « travail socialement nécessaire » de Marx, occulté ensuite par le « panier des marchandises produisant des marchandises de Sraffa -, mais qui n’alla pas au-delà de trois variables dans un système de résolution simultanée ne tenant même pas compte de la structure des revenus, lacune partagée avec Pigou et Samuelson, entre autres.

Robert Solow formula cette « synthèse bâtarde » dans l’essai de 1956 qui lui valut le pseudo prix Nobel de la Banque de Suède : il supprima tout simplement la variable déterminante plein-emploi à temps plein de Keynes pour redonner voix au chapitre au « libre marché » sur le « marché du travail » ; ceci impliquait qu’il fallait laisser l’équilibre se faire au « seuil physiologique », ce qui est une inepte absurdité hyper-malthusienne, le seuil physiologique pour la force de travail dépendant des conditions civilisationnelles dont justement le développement ou l’absence des syndicats, des conventions collectives et de la Sécurité Sociale, voire de la planification mixte. Il suffira par la suite d’ajouter l’externalisation pénalisante du Multiplicateur de Keynes-Kahn causée par le démantèlement du système tarifaire protecteur du Gatt et son remplacement par le libre-échange global et par sa définition de l’anti-dumping à l’OMC. On sait que cette dernière exclut d’office toute référence au salaire différé et aux critères environnementaux minimum, pour forcer une course vers le moins disant global surtout axé sur le seul salaire net individuel voué à tendre vers un « seuil physiologique » toujours plus bas. Ce que je dénonce depuis des années comme volonté des classes dirigeantes néolibérales monétaristes d’imposer un « retour à la société de la nouvelle domesticité et du nouvel esclavage », une société où l’industriel nazi Schindler est un Homme juste et le juif Stern son maître et comptable – les communistes qui ouvrirent les portes des camps étant l’ennemi désigné, Staline étant pire qu’Hitler …    

Retenons que dans un ensemble de fonctions de production interdépendantes, la structure des prix relatifs dans une FS donnée dépendra de la composition organique du capital, c’est-à-dire du poids relatif du capital et du travail, le taux de profit restant le même, dans chacune d’entre elles et que la résolution du système – quadratique ou marxiste – sera surdéterminée par le poids accordé à une ou plusieures variables déterminantes, par exemple le plein-emploi pour la variable force de travail … ou le prix artificiellement haut de l’énergie.

Dans tout système économique la hausse de la productivité « libèrera » la force de travail de sorte qu’à défaut de l’introduction de secteurs neufs ou intermédiaires intensifs en travail, le recours à la RTT sera de rigueur, ce qui, au fond, ne fait que socialiser et répartir les gains de productivité grâce à la planification. Pour les marginalistes, le plein-emploi, précaire s’il le faut en divisant un temps-plein par 2 ou 3 pour faire du chiffre chômage selon le BIT, s’obtient uniquement en supprimant les obstacles présents sur le marché du travail, ce qui revient à traiter la force de travail humaine dans sa forme liquide en tant que facteur de production comme un autre, uniquement appréhendé sous forme argent, une ineptie qui remonte à Jean-Baptiste Say lisant Ricardo sur la paper currency et déjà démontée par Marx dans ses Manuscrits parisiens de 1844.       

Avant de passer à une analyse succincte du désastre découlant des inepties réchauffistes du GIEC, il nous faut dire un mot sur le rôle complémentaire de la macro-économie et celui de la micro-économie. Cette dernière concerne chacune des fonctions de production prises séparément ; du fait de la concurrence, elles chercheront à être plus productives que leurs concurrentes, c’est-à-dire à produire, dans le même temps de travail mais avec une composition organique approfondie par le recours à la technologie et à l’organisation du travail, plus de produits identiques ou dotés d’une grande élasticité, à un coût unitaire proportionnellement moindre … et avec une force de travail, estimée en travailleurs physiques ou en heures de travail, similairement moindre, le salaire réel de la force de travail qui demeure employée restant identique à ce qu’il était auparavant en mesurant selon la production de la dite fonction de production. Mesurée par rapport à la production intersectorielle globale, le même salaire réel traduit en terme monétaire fluctuera selon la productivité respective : si la productivité du Secteur Mp augmente, le même salaire réel impliquera plus de Mp mais achètera moins de Cn qu’avant du moins si la productivité de ce Secteur reste inchangée. (La productivité dans le Secteur I fera baisser le prix unitaire des Mp alors que celui des Cn restera inchangé.) On voit qu’au fur et à mesure que la productivité grimpera dans les deux secteurs, le standard de vie des actifs grimpera, la « structure de v » se complexifiant. Sauf que la hausse de productivité qui intensifie le travail pour les actifs qu’elle concerne, « libère » également une partie de la force de travail, c’est-à-dire qu’elle crée aussi du chômage. – et donc de l’inflation structurelle du moins si les allocations chômages sont financées par l’émission supplémentaire de monnaie plutôt qu’organiquement pas les cotisations sociales. (Nous renvoyons à ceci et ceci)     

Nous savons déjà que l’espace de la macro-économie recouvre celui de la Formation Sociale où se crée la valeur d’échange – et les prix – puisque sans cette délimitation il n’y a aucune résolution mathématique ou marxiste possible. Resterait uniquement le super-gâchis de la micro sans macro entraîné par la mentalité acquisitive de l’accumulation privée du capital, une ineptie digne de Jean Tirole – mais pas de sa formation mathématique. (On sait que Tirole c’est, à date, 4 grandes idées pour 4 grandes catastrophes, la première concernant son apologie de la dérégulation financière dès 1993 avec un collègue de Harvard, qui moyennant l’abrogation du Glass Steagall Act en 1999 conduisit à la crise des subprimes de 2007-2008, c’est-à-dire à la plus grande crise après la Grande Dépression. Il faut bien mériter son «prix Nobel », ‘pas? Pour le reste, il suffit presque de regarder ses titres : contrat unique menant au Jobs Act italien et à la Loi travail, « concurrence imparfaite » autorégulée en faveur des Gafam par les Gafam elles-mêmes, le reste étant à l’avenant, comportemental et giéciste à souhait …)

Ce qu’il convient d’ajouter c’est que, contrairement au marginalisme et à toutes les formes de néolibéralisme et de monétarisme, une macro-économie bien gérée ou planifiée est la base nécessaire pour une microéconomie florissante : par exemple, puisque les marchandises doivent circuler, un réseau de transport public universellement accessible constitue un avantage considérable en terme de coût de production et d’interconnexion avec les consommateurs ; il en va de même pour la qualification générale de la force de travail par l’éducation nationale publique ou pour la Sécurité Sociale qui coûte deux fois moins chère lorsqu’elle est mutualisée et publique.

Le taux de compétitivité macro-économique est donné par la fonction de production du capital social qui est la somme des Secteurs 1 et 2. Ce taux de compétitivité macroéconomique du Capital Social des FS est à la base du taux de change de la monnaie nationale puisqu’il permet de comparer entre FS les taux économique principaux, soit le taux de compétitivité – ou de productivité micro pour chaque fonction de production – donnée par le rapport essentiel de la composition organique du capital noté v/C, ou C = (c + v), le taux d’extraction de plus-value ou d’exploitation noté pv/v et le taux de profit noté pv/(c+v). Ceci est important puisque aucune FS ne peut vivre en autarcie, chacune devant intégrer la composition de ses balances externes dans les équations de ses fonctions de production nationales.  

Venons-en maintenant au désastre économique enclenché par le GIEC et entériné par l’Accord de Paris et ses suites. En ce qui concerne les inepties narratives du GIEC diabolisant le CO2 dont le volume suit les changements climatiques et ne les précède pas (permafrost, phytoplankton, rétroactions etc …), et alors que la vie sur Terre est à base carbone, et autres âneries réchauffistes du genre, je renvoie aux textes en français de la Categorie « Ecomarxismo » de mon site http://rivincitasociale.altervista.org. Rappelons pourtant que depuis 1979 les données réchauffistes sont honteusement falsifiées puisqu’elles reposent sur des mesures satellites effectuées en l’absence de nuages, sachant que les nuages couvrent en permanence la moitié du globe ! Ou encore, la mesure en ppm du CO2 est prise sur le Mauna Loa, un des 16 plus grands volcans au monde et un des plus actifs : dernièrement, malgré le Covid et le ralentissement économiste, le ppm CO2 est monté et de fait il y eût une éruption en décembre 2022 ! On prend les gens pour des imbéciles. En ce qui concerne l’Accord de Paris, je renvoie dans le même site à ceci, pour les hausses prohibitives des prix des matières premières ceci et pour la spéculation financière giéciste ceci. Sur les matières premières et les métaux, y compris ceux nécessaires à la « bifurcation », voyez par exemple les vidéos en ligne de l’ingénieure Aurore Stéphant.

Occupons-nous brièvement ici du désastre annoncé en terme de structure des prix relatifs de la FS avec la détérioration induite des balances externes et l’explosion des prix, débilement donnée comme « inflation » nécessitant l’intervention restrictive des banques centrales. Le déficit commercial actuel de la France accompagné par la détérioration de sa position externe nette en grande partie due au prix de l’énergie et de l’électricité, n’est qu’un avant-gout. Pour l’analyse d’Olivier Berruyer, voir ici. (« 200 MILLIARDS DE DÉFICIT : le fiasco du commerce français ! »)

Les matières premières et l’énergie dans son ensemble– et pas uniquement l’électricité – sont des intrants importants dans quasiment tous les processus de production et d’échange. Ils affectent les coûts de production donc les prix de vente. Il est clair d’après ce que nous avons écrit plus haut que si les prix de ces intrants essentiels sont haussés arbitrairement toute la structure interne des prix en sera modifiée de même que le taux de change, ce qui créera une boucle par la détérioration des balances externes et du taux de change. Le système deviendra économiquement irrationnel et courra rapidement à sa perte tant au plan domestique que face à ses concurrents externes.  

Peut-on espérer fixer administrativement les prix de ces intrants essentiels, ou même des autres intrants, ou encore sans tenir compte des réalités du taux de productivité micro-économique et du taux de compétitivité macro-économique ? La réponse est négative. Or, c’est exactement ce que font les écologistes verts spéculatifs lorsqu’ils fixent des objectifs non-économiques sous couvert d’externalités écologiques dont il faudrait tenir compte pour éviter d’aller à la catastrophe, la nouvelle fin du monde inventée pour les « nouveaux pastoureaux menés en croisade ». Dernièrement dans son Rapport 2024, Zucman propose rien de moins qu’un GIEC fiscal ( !) pour financer la transition écologique qu’il estime nécesaire non pas du point de vue économique mais selon la priorité de la décarbonation voulue par le GIEC. (Voir ici) Soulignons aussi que cette croisade irrationnelle contre le CO2 ne contribue absolument rien pour la préservation de  l’environnement ou de la santé humaine. Très rapidement la concurrence globale et les échanges avec des partenaires mieux gérés que nos FS, par exemple la Chine, mettront à nu la catastrophe. Les pseudo-normes du GIEC ou de l’UE, dont la taxe carbone, n’y changeront rien. D’autant plus que nos marchés sont matures alors que les classes moyennes et populaires plus aisées continuent de croître en Chine et dans les pays émergents. 

Contrairement au Protocole de Montréal, aujourd’hui ce sont nos partenaires et concurrents majeurs qui contrôlent à la fois les technologies de pointe, les brevets, les économies d’échelle et les marchés solvables ainsi que de manière croissante les normes commerciales globales. Dans le cas du Protocole de Montréal, les dirigeants américains et alliés inventèrent de toute pièce la problématique narrative des CFCs responsables du Trou dans la couche d’ozone. Il devint alors impératif de changer tous les frigidaires et les climatiseurs, opération bien plus juteuse que le simple renouvèlement des parcs existants malgré leur obsolescence programmée. Mais, évidemment, Dupont de Nemours disposait des brevets alternatifs. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ni pour le solaire, ni pour l’éolien, les batteries, les terres rares et très bientôt pour les microprocesseurs qui seront vite fabriqués sur de nouveaux supports – wafers – ce qui permettra de redéfinir les normes internationales et d’être bien placé sur l’Internet Objet et le 5G. Ce dernier ne concerne pas uniquement la distribution de contenus médiatiques mais surtout la quantité faramineuse de données entrant dans les simulations aujourd’hui indispensables dans tous les domaines et les processus de conception, de design et de fabrication. Le transfert et le traitement rapide des données sont devenus des atouts stratégiques majeurs.

De fait, l’exemple du marché unique de l’électricité européen, ainsi que les sanctions suicidaires imposées sur le pétrole et le gaz russes, sont très éclairants. Ils donnent un bel aperçu des effets catastrophiques à attendre de la guerre idéologique menée contre les sources d’énergie fossiles au nom de la lutte contre le CO2, sans effet causal climatique et par ailleurs bénéfique à la végétation et aux cultures qui le stockent naturellement, alors que le problème réel, en terme de protection de l’environnement et de santé humaine, concerne surtout les particules fines – PM 2.5 et PM 10 – et les autres gaz à effets de serre.

Le marché unique de l’électricité, qui sacrifia l’avantage dont disposait la France avec son parc nucléaire, fut imaginé pour subventionner la construction des énergies renouvelables solaires et éoliennes intermittentes et totalement inefficaces. Elles furent également conçues pour légitimer la destruction des entreprises publiques – EDF/GDF – en proposant aux particuliers payant l’impôt sur le revenu, ce qui n’est plus le cas pour la moitié des travailleurs gagnant trop peu, d’installer panneaux solaires et éoliennes privés en recourant à des crédits d’impôts. Ceci créa un clientélisme bien en phase avec la logique de la public policy néolibérale monétariste axée sur la philosophie de la flat tax et sur les tax expenditures. En définitive le coût de ce choix politique est reporté sur les factures des clients et des usagers.

Ajoutez que le 100% renouvelables est techniquement impossible du fait de l’intermittence –soleil et vents. C’est pourquoi l’UE décida de créer un marché concurrentiel totalement artificiel de l’électricité. Elle força les producteurs publics à ventre une partie de leur production électrique, à un prix fixé administrativement, à des distributeurs ne produisant pas le moindre kilowattheure. Dans le cadre de l’Arenh, EDF est obligé de vendre une partie de sa production à bas coût à ses concurrents distributeurs qui ne produisent pas le moindre kWh !!!

Cette  ponction irrationnelle est doublée par une privatisation clientéliste et crapuleuse opérée par la bande en prétextant le « juste prix du marché » atteint grâce à cette concurrence artificiellement créée. Comme si ceci ne suffisait pas, ce système atteint le paroxysme de son absurdité par le fait que le prix des contrats de livraison électriques est tout bonnement déterminé par le spot market tout particulièrement celui du gaz. En effet, le courant électrique se stockant mal, pour boucler un contrat il faut donc recourir in extremis à des centrales au gaz ou au charbon, le nucléaire ne pouvant pas être manipulé de faҫon aussi erratique. Il est par conséquent faux de faire croire que les prix sur ces contrats sont déterminés par le coût marginal ou la dernière unité produite, une foutaise marginaliste ; en fait, il s’agit bien de la dernière centrale appelée à la production pour boucler le contrat, qui fonctionne souvent au gaz et dont le prix est déterminé sur le spot market, soit au niveau généralement le plus cher.

Pour comble, comme le fit remarquer le polytechnicien Gerondeau, le nucléaire ne pouvant pas monter en puissance rapidement selon les fluctuations de la demande et comme il faut subventionner les renouvelables inefficaces, lorsque l’électricité de ces dernières est disponible – pics solaires ou éoliens – on l’utilise en priorité en réduisant la production du nucléaire qui exhibe pourtant un coût de production nettement plus bas ! Et que dire des sanctions philosémites nietzschéennes contre le pétrole et le gaz russes en faveur du pétrole et du gaz de schiste américains, beaucoup plus polluants, près de 4 fois plus chers et dont les quantités ne sont pas suffisantes à brève échéance … aujourd’hui les USA se préparent d’ailleurs à acheter du pétrole vénézuélien.

Concluons ceci en rappelant que tous les processus de production et d’échange – et de consommation – impliquent le recours à l’énergie et à l’électricité. L’explosion des déficits externes en France et en d’autres pays témoigne de l’irrationalité de ces politiques purement idéologiques fondées sur des narrations a-scientifiques et crapuleuses, visant à créer un nouveau péché originel CO2 contre lequel on ne peut évidement rien puisque la vie sur terre est à base carbone, sinon payer des indulgences – green bonds – aux nouveaux grands prêtres et « maîtres du monde »!

Imaginons, pour fixer les idées, que la FS tente de se protéger en imposant des barrières tarifaires nouvelles à la frontière, barrières que l’on voudrait invisibles ou en tout cas compatibles avec les traités de libre-échange aujourd’hui imposés aux pays émergents, ce qui est le cas de la taxe carbone et de la taxonomie industrielle devant informer la décarbonation … et l’attribution des « permis à poolluer » aujourd’hui cotés en bourse! Pour avoir une chance de réussite en terme de balances externes il faudrait dominer les technologies, les normes  et les matières premières. Or ce n’est plus le cas contrairement à l’illusion créée par le Protocole de Montréal. Dans nos économies, par ailleurs ouvertes à la mobilité du capital global, qui plus est spéculatif, l’obstination dans cette voie doit concrètement se payer par une déflation salariale accrue dans l’espoir de demeurer compétitif. Ce qui est perdu d’avance, cette déflation salariale qui sévit en effet déjà depuis l’arrivée au pouvoir de Thatcher et de Reagan ayant aujourd’hui atteint ses limites socialement tolérables. Les « élites » philosémites nietzschéennes n’ont pas encore pris la mesure du désastre puisque cette logique accélère la fuite en avant vers leur société de choix, celle du « retour à la nouvelle domesticité et au nouvel esclavage », le tout facilité par le catéchisme vert giéciste culpabilisant. La révolte des Gilets jaunes a montré que ce choix ne repose sur rien et que le recours à la répression systémique, le Marteau nietzschéen, ne suffira pas pour induire les masses à accepter leur déclassement socioéconomique et démocratique permanent, ni à les persuader de renoncer à leur mobilité à l’instar des anciens paysans attachés à la glèbe, malgré les balivernes sur la Ville à 15 minutes.

De fait, même une société entièrement autarcique ne pourrait pas prétendre manipuler artificiellement la structure interne de ses prix relatifs, c’est ce que montre l’Histoire qui est toujours l’histoire de la lutte des classes. On le constate aujourd’hui puisque l’envolée des prix de l’énergie et des matières premières, ajoutée à l’ineptie théorique et réactionnaire des banques centrales qui ne savent rien des « inflations », cause la descente en enfer des salaires réels et du standard de vie des populations. Dans la longue histoire précédant le mode de production capitaliste sévissait la condamnation de l’usure, qui était religieusement vouée aux fagots et qui était souvent plafonnée par le recours au « juste prix » imposé au besoin de manière administrative (le Docteur Somme, etc), selon les exigences de la paix sociale et selon le refus souverain de tolérer l’Etat dans l’Etat représenté par les forces privées de l’argent (voir, par exemple, Philippe Le Bel versus les Templiers.) Avec le capitalisme actuel, les nouveaux prix administratifs sont au contraire imaginés pour servir la spéculation financière, aujourd’hui sous ses oripeaux verts. La conséquence est qu’au lieu de préserver le niveau de vie minimum des masses populaires, la logique mise en mouvement vise au contraire à le réduire au niveau le plus bas, « physiologique » si l’on veut !!! De tels retours en arrière, imaginés par les néo-nietzschéens–rabbiniques, ne sont plus dans les cartes, malgré les illusions des « guerres contre le terrorisme », des chocs de civilisations, de la torture des dissidents sous contrôle médical – à l’israélienne –  et des nouvelles croisades vertes pour néo-pastoureaux.

Il en va tout différemment pour la planification écomarxiste justement parce qu’elle respecte les données scientifiques et techniques qui, ainsi que Pareto l’avait lui-même compris, déterminent la composition technique des procès de production tirée par la recherche de la productivité la plus grande, par exemple, pour mieux ancrer les idées, en recourant à une plus grande intensité énergétique, plus acceptable en termes environnementaux et économiques. Pas plus qu’aucun autre économiste bourgeois, Pareto ne savait concilier la composition technique et la composition valeur d’échange. Depuis mon élucidation de la Loi de la productivité, dûment réinsérée dans les Equations de la Reproduction Simple et Elargie, ceci est désormais possible. Il suffit alors de tenir compte des données de l’écomarxisme pour informer la planification, à savoir l’allocation des ressources disponibles pour la reproduction dynamique en tenant compte des priorités avant tout sociales définies démocratiquement par le recours à la démocratie socialiste (voir ici), donc industrielle et sociale plus encore que politique au sens bourgeois du terme, c’est-à-dire une simple démocratie représentative parlementaire limitée n’ayant que peu de pouvoir sur la propriété privée des moyens de production, donc sur les profits et le crédit nécessaire pour les réinvestissements.

La théorie de l’écomarxisme suppose la résolution du problème de la rente absolue et de la rente différentielle, donc en définitive la démonstration de la Loi marxiste de la productivité réintégrée de manière cohérente dans les Equations de la Reproduction Simple et Elargie. Je suis le seul à l’avoir fait en suivant Marx. Les linéaments de l’écomarxisme sont formulés dans mon l’Introduction et dans l’Annexe de mon Livre-Book III librement accessible ici : https://www.la-commune-paraclet.com/Download/ 

Voyons-en quelques points essentiels concernant les matières premières, dont les ressources fossiles – une fois éliminées les absurdités idéologiques narratives du GIEC sur le CO2. On fait appel ici aux données scientifiques dans le domaine de la Dialectique de la Nature – valeurs d’usage – que dans la Dialectique de l’Histoire – valeurs d’échange. (sciences naturelles ou dures et sciences sociales découlant du matérialisme historique, pour simplifier.) La planification scientifique écomarxiste utilise et sponsorise la recherche publique sur les matériaux et les ressources géologiques disponibles. Elle peut donc avoir une idée précise des quantités disponibles et/ou productibles en regard des besoins à court, moyen et long termes du Plan quinquennal. Comme les équations de ses fonctions de production regroupées en Secteur 1 et Secteur 2 sont données ex ante en valeur, la structure des prix relatifs est parfaitement contrôlée. (Je renvoie à mon Précis d’Economie Politique Marxiste, au même lien) En tout état de cause, les modifications qui surviendraient sont passibles d’être corrigées, la planification réajustant aisément le tir selon les données trimestrielles – et mêmes plus fréquentes grâce aux informations en temps réel pouvant être disponibles en recourant à des statistiques scientifiques, c’est-à-dire fondées sur les Equations de la RE et de la RS sous-jacente. La planification peut donc facilement se corriger sans grands chamboulements, tel que déjà élaboré dans la Note 9 de mon Livre-Book III.

En outre, la planification écomarxiste visera à favoriser des produits dont le cycle de vie est mieux contrôlé en regard d’un recyclage optimal, tant en amont qu’en aval. Pour le reste, elle favorisera la production de masse avec un cycle de vie de 6 à 7 ans chaque fois qu’il s’agira de satisfaire le plus égalitairement possible des besoins réels. Au contraire, le renouvèlement de ces parcs favorisera, chaque fois que cela sera nécessaire, la production de haute qualité en short runs ou mieux encore en productions artisanales. La vraie richesse s’accumulera mais sans recours à des antiquaires uniquement réservés à des clientèles nanties.

En ce qui concerne la disponibilité des matières premières et de l’énergie, l’écomarxisme préconisera la prise en compte de la protection des ressources existantes. Lorsque les disponibilités sont limitées, ceci se fera en les réservant prioritairement aux les besoins pour lesquels il n’existe pas encore d’alternatives. Autrement, on visera le renouvèlement naturel – ex forêt ou gestion des bancs de poissons en mer etc. – ou le renouvèlement artificiel – par ex., les biofuels en respectant un strict zonage agricole pour protéger les terres arables tout en favorisant les cultures duales par rotations, tel le colza qui fournit simultanément du biofuel et des tourteaux pour le bétail. En l’occurrence, la voiture à air comprimé plus adjuvant de Guy Nègre est supérieure à la voiture électrique ou à hydrogène en terme de pollution, d’autonomie et de prix; en outre, en réservant la production des adjuvants aux petits agriculteurs nous pourrions sauver leur standard de vie tout en obtenant, en retour, le maintien du paysage favorisant aussi la lutte contre les incendies, par exemple dans les zones à mi-collines ou toutes celles ne mettant pas en cause des terres arables protégées.      

Dans tous les cas, la recherche publique visera à trouver et à concevoir des substituts massifiables environnementalement acceptables.  

Un tel système est alors lisible et sa structure des prix relatifs peut être déterminée en fonction de la préservation et de l’accroissement du niveau de vie matériel quantitatif et qualitatif de la population, tout en visant le taux de change le plus favorable. La décroissance est une absurdité induite par le PIB marginaliste aujourd’hui spéculatif à plus de 9 % directement, de sorte que sa croissance se conjugue avec la déflation barbare des salaires et du « revenu global net » des ménages. La critique du PIB marginaliste est disponible ici.   

En réalité, toute économie socialement avancée, préférablement informée par l’écomarxisme qui ne se résume pas à l’idée primitive de la circularité qui ne concerne, au mieux, que le recyclage, vise une croissance soutenue du standard de vie de ses citoyens, mais cette croissance sera qualitative. En clair, elle sera orientée par les besoins sociaux, qui, une fois les besoins matériels de base garantis, concernera surtout les services sociaux et  humains ainsi que les loisirs et les occupations durant le temps libre. Pour concevoir le dépassement de la croissance capitaliste privée, plus justement nommée accumulation privée du capital, il faut bien entendu comprendre la différence entre la « main invisible » capitaliste et la planification scientifique socialiste fondée sur les Equations de la RS et de la RE dûment informées par l’écomarxisme.

Paul De Marco

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