Commenti disabilitati su « Notes sur Joachim de Flore, pythagoricien » présentées à la Conférence organisée par l’Association culturelle Gunesh, le 27 août 2016

1 ) Introduction

2 ) La République de Platon et le « noble mensonge »

3 )  La République de Joachim ou le projet de Nouvel Ordre présenté dans le Tableau XII du Liber Figurarum.

4 ) La dialectique joachimite du devenir humain contre le statisme de Pierre Lombard.

5 ) Redécouvrir l’esprit de Jure Vetere.

6 ) Conclusion.

1 ) Introduction: Il existe deux manières d’appréhender la réalité: la science et la narration.

1 ) La science est nécessairement égalitaire, car tout discours présuppose des interlocuteurs appartenant à la même espèce humaine. Ils partagent le même espace “inter-subjectif”. La recherche de la vérité implique la possibilité de falsifier les thèses avancées et suppose donc des débats ouverts.
2 ) La narration peut être à la fois pédagogique et exclusiviste. Le récit pédagogique a eu une utilité avant la généralisation de l’éducation publique. Le récit exclusiviste vise à bloquer la voie de la science pour maintenir l’inégalité humaine.

Les pythagoriciens ont procédé scientifiquement. Ce n’est qu’après la destruction violente de leur Ecole par Cilone de Crotone qu’ils ont pris le maquis et ont développer une pratique défensive du secret, transmettant leurs connaissances scientifiques à leurs disciples initiés à divers degrés. Au Moyen Âge, c’étaient principalement des architectes, des moines, des docteurs et des alchimistes objectifs, c’est-à-dire préoccupés par le traitement des métaux nécessaires au commerce ou à la guerre.

La transmission du savoir aux masses, alors en grande partie incultes, s’est faite à travers des récits éducatifs proposés sous forme de mythes et de religions – avec leurs rituels.

Nous allons prouver que Joachim est un ferme partisan de la science. Nous pouvons déjà fournir deux illustrations. La première concerne les 3 Âges proposés par l’abbé calabrais. Ceux-ci combinent le développement psychologique et intellectuel de la personne avec le devenir historique, une thèse centrale que l’on retrouve chez le fondateur de la science moderne de l’Histoire, Giambattista Vico, plus particulièrement dans son Autobiographie et dans sa Scienza Nuova. La seconde concerne l’enseignement scientifique par opposition à l’enseignement narratif. Si Joachim prend grand soin d’illustrer ses grandes thèses par des « figures », il pense également que le temps est venu de remplacer l’enseignement par le biais de la mythologie ou de la religion par un discours scientifique. Cette attitude est évidente, par exemple en ce qui concerne le dépassement de l’Eucharistie. Ici, l’abbé calabrais admet que le remplacement du sacrifice symbolique au sacrifice réel a constitué un grand pas en avant, cependant désormais pour lui le premier doit céder le pas à l’Ethique, à savoir à la responsabilité de toute conscience humaine éclairée par la science ou par l’Esprit Saint. Il s’agit-là d’un saut de civilisation. A. Vacant note à ce sujet : « Comme l’immolation de l’agneau pascal a cessé par l’immolation du corps du Christ, ainsi lors de la manifestation de l’Esprit-Saint cessera l’emploi de toute figure ».  (1) Beaucoup d’historiens de la religion ont insisté sur l’importance de la transition du sacrifice réel au sacrifice symbolique. Joachim est allé plus loin avec beaucoup de cohérence, car une conscience finalement éduquée n’a plus besoin d’intermédiaire, pas même de symbole, pour vivre de manière éthique.

2 ) La République de Platon et le “noble mensonge”

Dans son ouvrage le plus célèbre, Platon explique le rôle didactique du “noble mensonge” en opposition aux mensonges qui corrompent l’âme, c’est-à-dire aux narrations malintentionnées. Platon présente une Cité réformée capable de mener au Bien individuel et collectif. Mais si la Cité était pensée de manière scientifique, la question restait de savoir comment la faire accepter par tous ses membres. Cette question se pose à tous les réformateurs sociaux, parmi lesquels le premier des Modernes, Jean-Jacques Rousseau. Non content d’écrire le Contrat social, il a rédigé deux projets de constitution, l’un pour la Corse et l’autre pour la Pologne, en tenant compte des contextes respectifs, inaugurant ainsi la théorie de la transition. La Cité de Platon reste donc un point de référence pour toutes les tentatives ultérieures de réforme sociale, y compris le projet de Nouvel Ordre Joachim de Flore. Dans la République, Platon propose donc une réforme radicale de la Cité, c’est-à-dire de la vie dans la Communauté.

Cette réforme visait à créer une Cité ou une res publica capable de permettre à chacun de ses membres d’exprimer au maximum leur personnalité, optimisant ainsi le bien commun. Le critère d’évaluation était éthico-politique – pour emprunter un terme gramscien  – tant du point de vue individuel que collectif. Il vaut la peine de renoncer au mal et de passer progressivement du Bon  – c’est-à-dire du bien utilitaire – au Bien désintéressé ou spirituel, qui marque le stade de l’émancipation de l’Homme et de l’Humanité, réalisant ainsi pleinement leur potentiel. Pour mettre en œuvre cette réforme de la République, Socrate a proposé diverses institutions, en plus du développement d’un système éducatif adapté et respectueux de la diversité humaine. Ces institutions devaient garantir la stabilité de la Cité. C’est l’opposé diamétral de la soi-disant “buona scuola ” renzi-gutgeldiana obscurantiste, exclusiviste et népotiste – v. le rôle de recteurs d’établissement – une réforme aujourd’hui imitée en France … (Voir les articles dans la Categoria « Scuola » dans ce même site, y inclus l’article sur Parcoursup. Pour une pédagogie moderne, se reporter également à l’Annexe « Spoliation » de mon Pour Marx, contre le nihilisme, Section Livres-Books de mon vieux site jurassique www.la-commune-paraclet.com  Pour Parcoursup : http://rivincitasociale.altervista.org/parcoursup-ou-comment-precariser-les-diplomes-encore-en-situation-de-plein-emploi-8-13-dec-2018/  ) La hiérarchie sociale proposée fonctionnait comme suit, en respectant les trois fonctions de l’âme – ou, au sens moderne, de la conscience – à savoir la raison, la colère et le désir, un Triptyque qui fait référence à celui de la tête, du cœur et du ventre. ainsi qu’à celui de la sagesse, du courage et de la tempérance.

Cette trinité sociale était symbolisée par trois métaux: Or : les magistrats / la tête / la sagesse Argent : les gardiens / le coeur / le courage Bronze / fer: les producteurs / le ventre / la tempérance Nous n’avons pas affaire ici au système de caste indo-européen habituel – par exemple selon Dumézil – dans lequel la caste est héréditaire. En Inde, les castes ont toujours été multiples – selon les besoins – et le schéma général est plus quaternaire que trinitaire. Dans la République de Socrate-Platon, ou dans celle de Pythagore, la flexibilité de la construction d’ensemble est assurée par l’éducation, donc par l’authentique mobilité sociale qui en découle. En fait, dans son Menon Platon montre comment la maïeutique permet au jeune esclave sans éducation formelle de redécouvrir la démonstration du doublement du carré. Même Aristote – voir Politique – savait qu’il n’y avait pas de races ni de groupes élus, l’esclavage n’ayant pour unique fondement la fortune de la guerre. Cette construction socratique n’est pas l’antithèse de l’égalité humaine, elle la présuppose au contraire.

Le problème de la stabilité de la reproduction de cette construction demeure. Cette stabilité ne peut reposer sur les seules épaules des magistrats et des gardiens. Elle doit émaner d’un consensus politique plus général.

Comme nous l’avons dit plus haut, ce problème se pose à tous les réformistes, révolutionnaires antiques et modernes, de Joachim de Flore à Giordano Bruno, T.  Campanella, Tommaso Moro, Vico, Rousseau, Babeuf et Thomas Paine jusqu’aux marxistes pour les Modernes. Dans cette perspective, pour soutenir le rôle de l’éducation, Socrate fait appel au mythe. En réalité à deux mythes: 1) Celui de la distinction “métallique” des âmes entre elles de sorte qu’au niveau des méthodes didactiques retenues, vise une socialisation spécifique. Ce mythe donne lieu à divers rituels sociaux. 2) Le mythe proto-religieux d’Er de Pamphylie avec lequel Platon clôt son chef-d’œuvre, la République. Ici, il s’agit de soutenir le cheminement de la conscience en quête de perfectionnement. (2) Il s’agit donc de mensonges bien-intentionnées ou de “nobles mensonges” qui doivent jouer un rôle didactique pour soutenir le cheminement progressif des âmes – ou des consciences – vers le Bien et donc vers l’émancipation humaine au sein de la Cité réformée. Comme nous le verrons, ce rôle de narration pédagogique est essentiel pour Joachim, notamment en tant que transition vers l’Âge de l’Esprit. Il constitue le cœur de son système de concordances. Il est utile de résumer le Mythe d’Er de Pamphylie, car une fois substituée la résurrection égypto-chrétienne à la métempsychose de Pythagore, la scène comporte de nombreuses similitudes avec l’imaginaire chrétien.

Er raconte son retour du monde des morts. Ainsi, les âmes arrivent dans une magnifique prairie pour être jugées. Les jugements multiplient par 10 leurs actions pour le meilleur et pour le pire. Selon le jugement reçu, les âmes sont dirigées vers l’un des doubles gouffres qui mènent à droite au ciel et à gauche sous terre pour une durée de 1000 ans de bonheur ou de souffrance. (La grande fresque du Jugement dernier de Michelangelo ainsi que les cercles de la Divine Comédie de Dante avec son économie des joies et des peines trouvent leur inspirations ici. ) La réincarnation socratique vise à encourager le cheminement terrestre des consciences vers le Bien. Pour Clément d’Alexandrie, le Mythe d’Er faisait référence à certains aspects des réformes de Zoroastre, connus de Pythagore, contemporain du Bouddha, et de Socrate, les deux l’utilisant de manière critique. Le monothéisme résulte d’une création pythagoricienne-socratique. Même les dieux grecs sont jugés selon l’Idée du Bien et y sont soumis ou plutôt répudiés. L’Ancien Testament parlait encore d’Eloim au pluriel. Pour conclure cette partie, je souligne que la religion ou plutôt la spiritualité n’est pas un opium du peuple, c’est un récit. Il devient obscurantiste et nuisible lorsqu’il contredit le chemin de la science, y compris lorsqu’il dissimule la théorie de la psychanalyse marxiste par moi proposée pour réfuter les charlatans bourgeois, en particulier l’exclusiviste inégalitaire S. Freud. (3)

En fait, Platon, pour dissiper tout doute dans l’esprit de ses lecteurs, tisse dans le Mythe d’Er la cosmologie essentielle de Pythagore. Autrement dit, les sept planètes plus les étoiles “fixes”, toutes reliées par le fuseau de la Nécessité Ananké, ce qui explique leurs mouvements de manière allégorique. Avec l’aide des « trois Parques, filles de la Nécessité, Lachésis, Clotho et Atropos », le destin du Cosmos et des âmes humaines est tissé.

Lachésis représente le passé, Clotho le présent, Atropos le futur. Nous avons ici la base imaginée du devenir de l’être humain qui s’inscrit dans les cycles cosmiques. La purification progressive des âmes par la métempsychose a lieu dans le cycle temporel du Cosmos. Comme nous le verrons, ce schéma dialectique informera Joachim qui l’opposera au statisme, disons aristotélicien, par exemple celui de Pierre Lombard.

3. La République de Joachim ou le projet de Nouvel Ordre présenté dans le Tableau XII du Liber figurarum.

Le Nouvel Ordre souhaité est un âge de justice, de paix, de liberté et d’égalité des genres, dans lequel l’abbé participe au travail manuel en prenant au sérieux le motto des Bénédictins « Ora et labora ». Nous aimons rappeler que le journal Gramsci, qui annonça la rédemption éthique et politique de notre pays au début du XXe siècle, s’appelait Ordine Nuovo.

Le Tableau XII est très important du moins en ce qui concerne son schéma principal. Il doit nécessairement refléter la Règle de L’Ordre de Flore que l’on prétend encore perdu aujourd’hui – ce qui est incompréhensible car cet Ordre était autrefois le plus important en Calabre, à l’époque où la Calabre était au centre du monde civilisé occidental et comptait un grand nombre de couvents et de granges florensiens. Chacun de ceux-ci devait avoir une copie de la Règle aussi bien que le Vatican. Il n’est pas plausible qu’ils soient tous perdus. Le Nouvel Ordre annonce et reflète l’émergence de l’Âge de l’Esprit, et plus particulièrement, comme le soulignent Buonaiuti et Mottù, la sécularisation de l’Esprit. Joachim procède généralement de manière scientifique et pythagoricienne. Le développement des intelligences nécessaires à la Communauté est soutenu par une nouvelle narration pédagogique mise à jour. Pour Joachim, toutes les formes d’intelligence ont la même dignité, toutes étant nécessaires à l’harmonie de la Cité réformée et aux individus qui la composent. La méthode la plus simple et la plus claire pour le démontrer consiste à examiner l’évolution du Tétramorphe depuis son usage chrétien, compatible avec l’Âge du fils, c’est-à-dire avec un âge dans lequel les masses incultes ont encore besoin d’intermédiaires et d’exemples, vers la reformulation joachimite congruente avec l’Âge de l’Esprit, c’est-à-dire l’âge de la liberté individuelle et collective.

Examen du Tétramorphe et du Tableau XII.

Le Tétramorphe fait référence à la science égyptienne ancienne liée à l’astronomie et aux grands cycles cosmiques, en particulier les solstices, les équinoxes et surtout la précession des équinoxes. J’aime toujours rappeler la remarque de René Descartes selon laquelle, pour organiser un espace sans limites, il faut d’abord choisir un point fixe. La grande pyramide fait exactement cela. (4) Elle est précisément orientée vers quatre étoiles avec leurs constellations respectives qui semblent toujours maintenir la même relation entre elles: elles définissent le Tétramorphe. Pythagore et ses disciples immédiats, parmi lesquels Philolaos était bien connu de Nicholas de Cues – pour le centre de l’univers est partout – et de Giordano Bruno, savaient que les étoiles dite “fixes ne l’étaient pas. Une grande partie de l’initiation scientifique de Pythagore a eu lieu en Égypte. D’où l’importance du Tétramorphe et de son symbolisme. Imaginez un carré avec ses quatre coins. Le coin supérieur gauche était aligné sur l’Etoile Fomalhaut, aujourd’hui dans l’Aquarius et son symbole était l’Ange. En haut à droite se trouve l’Etoile Antares dans la constellation du Scorpion et son symbole est l’Aigle. En bas à droite, l’Etoile Regulus dans la constellation du Lion. En bas à gauche, l’Etoile Adelbaran dans la constellation du Taureau. Au centre, c’est-à-dire à l’intercession des deux diagonales, la grande pyramide – et le symbole pi, Π. (5)

Le christianisme a suivi ce schéma et cette symbolique conformément à ma thèse du Christ, maître pythagoricien anti-exclusiviste. Cela a servi à consolider l’Église catholique romaine contre les interprétations judéo-chrétiennes et plus encore contre les interprétations gnostiques. Par exemple, Irénée écrit qu’il doit y avoir 4 évangiles et pas plus car il y a 4 climats, 4 vents, 4 coins du monde, 4 révélations – Adam, Noé, Moïse et Jésus -, 4 animaux dans la hiérarchie des chérubins – c’est-à-dire dans le Tétramorphe – et 4 bêtes mystiques dans l’Apocalypse de Jean l’évangéliste. (6) Le symbolisme chrétien est omniprésent dans l’architecture, les peintures, etc. Le Carré réorienté devient une croix. En-haut, nous trouvons l’Aigle représentant l’évangile de Jean l’Evangéliste. Sur la droite, nous trouvons l’Homme ou l’Ange représentant Mathieu. En-bas,  nous trouvons le Veau ou Taureau représentant Luke et, à gauche, le Lion représentant Marc. Au centre, nous trouvons le Christ. À ce stade, le Tableau XII se lit aisément en tant que représentation du Tétramorphe du point de vue du devenir des trois Âges historiques. Pour voir le Tableau XII, cliquez ici: https://it.wikipedia.org/wiki/Liber_Figurarum . Puis cliquez simplement sur le tableau intitulé “Projet du Nouvel Ordre monastique” pour l’agrandir. Ensuite, minimisez-le pour lire le commentaire suivant. Par son ambiguïté le terme « monastique» ne semble pas être authentique, ne serait-ce que parce que le Nouvel Ordre de Joachim ne concerne pas uniquement les moines mais toute la Communauté. Le Tétramorphe adapté par Joachim est une croix grecque posée sur un piédestal, en partie parce que Joachim espérait réconcilier l’Église romaine et l’Église orthodoxe, c’est-à-dire les grandes religions monothéistes, sans excepter la “conversion” des Juifs et des Musulmans.

Cette croix, en plus du symbolisme, inclut une représentation des intelligences, à savoir des 5 intelligences générales et des 7 spirituelles. (7) Les 5 intelligences générales que l’on trouve dans le Tétramorphe de Joachim sont l’historique (relative à la ressemblance d’une chose visible avec une chose invisible); la morale (même chose mais partielle); la tropologique (qui traite de ce qui appartient à la doctrine); la contemplative (qui traite des dons du Saint-Esprit); l’anagogique (qui appartient à la Patria suprême). Pour les sept formes d’intelligence, il suffit de dire ici qu’elles complètent la typologie de la Concordance des Trois Âges, avec sept époques qui mènent à une réinterprétation du schéma statique de la Cité de Dieu de Saint Augustin. Nous partons du piédestal de la croix formé par deux maisons. La plus basse est dédiée à Saint Abraham, c’est-à-dire aux Patriarches – laïcs et connubi. C’est l’Âge du Père ou de l’autorité. Immédiatement au-dessus, une maison un peu plus petite est consacrée à Saint Jean-Baptiste, c’est-à-dire aux sacerdoces et aux prêtres. C’est l’Âge du fils avec son Annonciateur ou l’Âge de l’intermédiation et des exemples. Au-dessus enfin, il y a le nouveau Tétramorphe du troisième Âge, l’Âge du Saint-Esprit. Le Tétramorphe de Joachim reprend celui du début de l’ère chrétienne, mais avec d’importants changements, qui correspondent à son Nouvel Ordre, conçu comme dépassement de l’ordre chrétien existant.

Au-dessus, nous trouvons l’Aigle symbolisant Saint Jean l’Evangéliste et l’intelligence contemplative. À droite, nous trouvons l’Homme symbolisant Saint Paul et les Docteurs ou l’intelligence méditative ou tropologique. En-dessous, nous trouvons le Taureau symbolisant Saint Étienne, ou les Martyrs et les ouvriers, c’est-à-dire l’intelligence historique. À gauche, se trouve le Lion symbolisant Saint Pierre, ou les Anciens et les Apôtres, c’est-à-dire la sagesse ou l’intelligence morale. Au centre se trouve la sécularisation de l’Esprit qui l’emporte dialectiquement sur l’Âge du fils. C’est pourquoi nous trouvons la colombe symbolisant l’abbé du Nouvel Ordre, élu par sa Communauté et que tous doivent écouter, c’est-à-dire l’intelligence anagogique. Joachim n’aurait pas pu être plus clair. Cette figure fournit un authentique résumé de ses principaux écrits. On peut lire le tableau intitulé “Le psautier à dix cordes” de la même façon mais cette fois dans une tonalité encore plus clairement pythagoricienne. Le Nouvel Ordre de Joachim informera ensuite tous les autres théoriciens réformistes et révolutionnaires dans une grande lignée qui va des différents Joachimites à Münzer (8), Giordano Bruno, Vico, Marx et Paul Lafargue, Mao Zedong, Gramsci et, modestement,  nous-mêmes …! Par exemple, les Trois Âges de Giambattista Vico, le créateur de la science de l’Histoire, reflètent ceux de Joachim. Voici le résumé de sa Scienza Nuova.

1) L’Âge des dieux “dans lequel les gens croyaient vivre sous des gouvernements divins, tout ce qui leur était commandé l’étant par leurs auspices et leurs oracles. »

2) L’Âge des Héros, dans lequel se forment les républiques aristocratiques.

3) L’Âge des Hommes “dans lequel chacun se reconnaissait égal atout autre par sa nature humaine. »(9)

4 ) La dialectique joachimite du devenir humain versus le statisme de Pierre Lombard.

Le caractère scientifique de l’abbé calabrais n’est jamais aussi brillant que dans sa méthode, sa logique dialectique. Vous vous souviendrez des deux observations très importantes de Benedetto Croce dans son travail de jeunesse, à vrai dire le plus méritant :  « What Is Living and What Is Dead of the Philosophy of Hegel » International Journal of Ethics, Vol. 27 [1917] (10)

1) Le devenir, dit Croce, est le premier “concept concret”.

2) Pour le concevoir, il est important d’abandonner les fausses catégories aristotéliciennes, dérivées d’une taxonomie statique, et de différencier les catégories distinctes des catégories opposées.

Comme chacun sait, l’Église romaine a essayé de protéger à tout prix le statut quo contre les forces sociales progressistes, organisant un combat d’arrière-garde de très brutal qui conduisit à la Contre-Réforme et l’abus de la répression féroce exercée par l’Inquisition. Dans cette bataille, l’Église s’arcbouta aveuglément sur sa vision du monde aristotélicienne, statique. Même après Copernic et Galilée! Je souligne que la critique réactionnaire d’Aristote à la République de Platon ne repose pas sur des erreurs d’organisation présumées – par exemple en ce qui concerne la cohérence de la reproduction humaine pratiquée – mais plutôt sur le remplacement des fondements de l’analyse de la société et de la politique. Tandis que Pythagore, Socrate et Platon partent de la société humaine sans préjugés historiques, Aristote place la famille au centre de son système. Étymologiquement, la famille signifie la domesticité et incarne une structure fondamentalement hiérarchique, conservatrice et contraire à l’égalité des sexes. C’est d’ailleurs pourquoi, dans la Sainte Famille, un livre qui inclut son manifeste anti-exclusiviste essentiel, à savoir la « Question juive », le jeune Marx met au cœur de l’émancipation humaine, en plus de son célèbre Triptyque de l’émancipation, la nécessité du dépassement de la famille, à ne pas confondre avec des unions libres et librement consenties. J’insiste sur le fait que le Triptyque de l’émancipation comprend celle de la religion ou laïcité; celle de la subordination politique ou démo-cratie; et celle de la servitude humaine par le biais de la fin de l’exploitation de l’Homme par l’Homme. (En ce qui concerne la famille, voir mon essai « Mariage, unions civiles et institutionnalisation des mœurs » dans la Section Rose du site www.la-commune-paraclet.com )

Pour l’Église, le devenir humain, intellectuel et social doit été expulsé afin de préserver le monopole du salut aux hiérarchies de l’Église. (11) C’est tout le contraire de la voie dialectique pythagoricienne-socratique menant au Bien individuel et collectif. La première bataille obscurantiste a bien entendu été menée contre notre Joachim. Joachim mourut en 1202. Durant le IV Concile de Latran (1215), puis a Anagni (1255) l’Église tenta de frapper l’Ordre de Flore en plein cœur alors qu’après l’incendie, pour moi coupable, de Jure Vetere en 1214, il avait été contrait de réintégrer l’Ordre cistercien en abandonnant le protocenobio voulu par l’Abbé. (12) Mais elle le fit sans pouvoir condamner Joachim lui-même, puisqu’il ce dernier s’était assuré l’approbation de trois papes pour poursuivre son travail. La condamnation de la théorie de la Trinité opposée par Joachim à celle douteuse de Pierre Lombard frappait précisément la dialectique joachimite d’où émergeait le devenir humain conçu comme sécularisation de l’Esprit (ou de la conscience humaine). Ce n’est pas difficile à prouver. Joachim accuse à juste titre le Lombard de confondre nature et genre, et donc d’occulter le lien dialectique qui unit la Trinité chrétienne, à savoir le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Il suffit de regarder le plan des Sentences de Pierre Lombard. Les Sentences comprennent 4 livres: a) la Trinité b) création c) Christ d) Le salut (à travers les sacrements de l’Église.) Cependant, il s’agit d’un salut problématique qui doit attendre le jugement dernier, avec les problèmes ajoutés et jamais résolus depuis les débuts du christianisme, de la grâce contre la prédestination. Il est clair que Joachim, en tant que penseur dialectique, ne pouvait accepter une Trinité douteuse avec un seul membre incarné et actif dans l’Histoire, le Christ et, de surcroît, médiatisé et interprété par les hiérarchies de l’Église. Mais que recouvre exactement l’accusation de quaternité dirigée par l’abbé contre le Lombard? Une chose essentielle, ce sont les relations conceptuelles et pratiques entre essence et substance. Pour Joachim, lorsque le Lombard parle d’essence divine qui incorpore la Trinité, il ajoute un quatrième élément d’une manière illégitime. Et de plus, d’une manière qui, selon ce qu’en dit Buonaiuti, donne une “représentation de la Trinité qui empêche une application harmonieuse à l’économie du développement de la Révélation dans l’Histoire” (13).En fait, l’empêchement de la manifestation progressive des Trois Âges de Joachim. Pour Joachim, un logicien rigoureux et honnête comme le seront plus tard Giordano Bruno, Kant et Marx, l’essence, la substance, le genre ne doivent pas être confondus.

En réalité, la Trinité de Joachim – comme un syllogisme en développement – est simultanément une et multiple dans ses manifestations. (14) Giordano Bruno parlera plus tard de monade et de ses formes historiques (15), influençant plus tard la pensée dialectique de Spinoza, processus qui culmine avec Marx. Joachim a une pensée éminemment dialectique, donc historique. Voici comment nous pouvons résumer l’ontologie et la théorie dialectique de Joachim. Si nous gardons à l’esprit le chemin syllogistique entre la prémisse majeure, la mineure et la conclusion, il apparaît immédiatement que la pensée de l’abbé calabrais préfigure la méthode du matérialisme historique. (16)

Essence (ou transcendance): Père                               Fils           Saint-Esprit

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Sujet historique                         : Ancien Testament    Eglise      Ecclésia (Commune de Paris 71?) (Ordre florense.)

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Substance (immanence            : 1 Age                           2 Age         3 Age

historique)

Le terme “ecclesia” doit être pris ici au sens étymologique, celui des toutes premières communautés égalitaires chrétiennes. En termes althussériens, repris de Vico, nous avons ici l’axe historique, ou l’invariant, que l’Humanité parcourt dans son devenir historique, devenir qui contient aussi son devenir spirituel, c’est-à-dire la fin de l’aliénation grâce à laquelle se produira “le recouvrement de l’Homme par lui-même”  – « the recovery of Man by himslef » – selon Marx.

5 ) Redécouvrir l’esprit de Jure Vetere.

Il y a des années, j’ai écrit un essai intitulé « S. Francesco padrone d’Italia, Gioacchino e Marx compagni del Mondo » (6 octobre 2004) (17). Joachim a consacré Jure Vetere à la tradition scientifique pythagoricienne. Comme je l’avais déjà mentionné ailleurs, Jure Vetere se réfère à la Loi Antique, c’est-à-dire à l’Ecole de Pythagore. Il convient de noter que, selon la légende, les Romains avaient demandé à Sibille ce qu’ils devaient faire pour devenir un grand peuple. Il leur fut répondu d’élever une statue au plus grand homme de l’Histoire. Les Romains élevèrent alors une statue à Pythagore. La vérité est que Pythagore a écrit la constitution des Italiotes. En outre, les principes pythagoriciens intégrés dans les constitutions des républiques romaines ne furent pas trahis avant le passage exclusiviste à l’empire – vieille histoire du droit divin et groupes exclusivement élus, qu’on retrouve aussi avec Alexandre le Grand en Perse opposé à ses Macédoniens et à son percepteur Aristote . Ce passage s’accomplit malgré Brutus (18), du moins tant que l’empire, avec Titus, ne fut obligé d’y remédier par la destruction du Temple. L’interprétation dialectale « jure» pour « fleur » est plaisante mais sans plus. D’autre part, en visitant le musée des Brettii et des Enottri à Cosenza, j’ai pu voir la stèle de Badessa sur laquelle il est clair que Fiore était le patronyme d’une famille romaine. (19) La Sila a toujours été un carrefour important et une réserve en bois inégalée pour la construction, en particulier celles des navires. Cela devrait être étudié avec soin. Cependant, il est clair que la localité de San Giovanni in Fiore existait sous d’autres noms, par exemple Faraclonus.

En ajout au domus préexistant, San Giovanni in Fiore fut développé après l’incendie de Jure Vetere. À la suite des pressions exercées sur l’Ordre de Flore après la mort de l’abbé en 1202, cette politique réactionnaire aboutit à la condamnation de son pamphlet sur la Trinité lors du Concile de Latran en 1215. On prétend que le pamphlet est perdu et parfois il n’a pas été écrit par l’abbé lui-même, mais son contenu dû à Joachim apparaît clairement dans la condamnation officielle écrite par le Concile. De plus, il est parfaitement conforme aux idées principales et surtout à la méthode rigoureuse du grand abbé calabrais. L’abbaye de San Giovanni in Fiore, dédiée à Saint Jean-Baptiste, représente donc un spectaculaire retrait institutionnel et symbolique vers la proclamation du Christ, tandis que Jure Vetere a été construit pour annoncer l’Âge du Saint-Esprit et, partant, le dépassement historique des âges précédents. Après Anagni et encore plus après la révolte paysanne de Münzer en 1525, on tenta d’éradiquer le message de l’abbé calabrais. Voici un bref résumé (20): En 1354, l’abbaye fut pillée, et sa bibliothèque dévastée par le seigneur de Caccuri, une ville voisine, Squarcia di Rio. En 1500, le pape Alexandre VI Borgia créa une Commenda confiée à Salvatore Rota en 1521. Vers 1530, l’Eglise mère fut érigée par Rota pour remplacer l’abbaye de l’Ordre de Flore à San Giovanni in Fiore, laquelle fut laissée en abandon .

Le 5 février 1571, après le Concile de Trente – 1545-1563, c’est-à-dire après le concile de la Contre-Réforme -, le pape Pie V  nomma Commendatore le cardinal Giulio Antonio Santoro, l’un des plus cruels des grands inquisiteurs qui avait déjà participé à la condamnation de Giordano Bruno et T. Campanella. On assiste ici à un véritable nettoyage doctrinal. Pourtant, le message de Joachim s’épanouira avec une vigueur scientifique moderne grâce à G. Bruno et de nouveau à Giambattista Vico … jusqu’à l’idéateur de l’Assemblée constituante qui fut à l’origine de notre Constitution de 1948, Antonio Gramsci, non sans passer par le concept de spiritualité séculière de G. Mazzini. À l’ère du “réveil des peuples”, les notables de San Giovanni in Fiore se rendirent responsables de la capture des frères Bandiera, tandis qu’Oscar Wilde chantait les Calabrais tombés sur l’Aspromonte pour l’émancipation de l’Italie dans son magnifique poème Humanitad. Voir : http://www.poemhunter.com/poem/humanitad/

6 ) Conclusion

Par conséquent, la renaissance de notre ville, de notre région et de notre pays dépend de notre capacité à savoir renouveler la pensée émancipatrice de notre fondateur, l’abbé calabrais « di spirito profetico dotato », doté d’un esprit prophétique.

Paolo De Marco Copyright (c) La Commune Inc, 24 août 2016. Traduit en français le 4 mars 2019

NOTES:

1 ) Voir dans https://fr.wikipedia.org/wiki/Joachim_de_Flore#cite_note-dico-8 2 ) Pour le Mythe de Er, voir http://ekladata.com/WBtF49c48XbnFhuM223ehHNKfj4/Platon-La-Republique.pdf , utiliser le terme « Pamphylie » avec la fonction Rechercher.

3 ) Voir mon Pour Marx, contre le nihilisme, en particulier la deuxième partie. Elle est partiellement traduite en italien dans l’essai « CONTRA PITRE: Manifesto di un professore comunista contro le malattie infantili dei rinnegati, dei pitre e dei bassi cleri filo-semiti nietzschiani », disponible dans la section Italia du site www.la-commune-paraclet.com. Ce livre analyse également pour la première fois – comme d’habitude, il ne fut jamais cité malgré l’ISBN – de l’imbrication scientifique des religions, de l’archéoastronomie et de la théorie de la psychoanalyse marxiste. Sans mon intervention, un nouvel obscurantisme était en train de se créer. Voir également la note 5 de l’essai: « Appunti su Gioacchino da Fiore e San Giovanni in Fiore: Il messaggio, la sua difesa e la sua falsificazione », idem 4 ) Voir dans https://it.wikipedia.org/wiki/Liber_Figurarum 5 ) Pour le Tétramorphe et la grande pyramide, voir https://www.youtube.com/watch?v=HFpHDXUgcqw  à 1:25:16. Cette vidéo est toujours censurée mais nous finissons toujours par en trouver une version sur le Net, en raison de l’importance du nombre de Pi et de la pyramide, ainsi que de l’archéoastronomie et de la théorie marxiste de la psychoanalyse, voir Pour Marx, contre le nihilisme, 2002 .

6 ) Voir Ernest Renan, Histoire des origines du christianisme: L’Antéchrist, Les Evangiles, Église chrétienne et Marc-Aurèle, Robert Laffont, S.A. Paris, 1995, page 748. Ernest Renan comme Jules Michelet était un grand connaisseur de Joachim da Fiore, comme en témoigne son Dictionnaire dans Histoire des origines du christianisme: Vie de Jésus, Les Apôtres, Saint Paul, idem. 7 ) Pour une brève discussion sur les intelligences, voir Ernesto Buonaiuti, Gioacchino da Fiore, i tempi-la vita-il messaggio, Lionello Giordano Editore – Cosenza, 1984, p 177

8 ) Voir Marx-Engels La guerre des paysans allemands, https://www.marxists.org/francais/marx/works/1850/00/fe1850a.htm

Citation: « Thomas Münzer était né à Stolberg près du Hartz, vers l’année 1498. Son père était mort pendu, victime de l’arbitraire des comtes de Stolberg. Dés sa quinzième année, Münzer fonda à l’école, à Halle une ligue secrète contre l’archevêque de Magdebourg et l’Église romaine en général. Sa connaissance profonde de la théologie de l’époque lui permit d’obtenir de bonne heure le grade de docteur et une place de chapelain dans un couvent de religieuses à Halle. Il y traitait déjà avec le plus grand mépris les dogmes et les rites de l’Église, supprimait complètement à la messe les paroles de la transsubstantiation, et, ainsi que le rapporte Luther, avalait les hosties non consacrées. Il étudiait principalement les mystiques du moyen âge, en particulier, les écrits millénaristes de Joachim le Calabrais. L’heure du millénium, de la condamnation de l’Église dégénéré et du monde corrompu, que cet écrivain annonce et dépeint, sembla à Münzer être venue avec la Réforme et l’agitation générale de l’époque. Il prêcha dans la région avec beaucoup de succès. En 1520, il alla comme premier prédicateur évangélique à Zwickau. Là, il trouva une de ces sectes millénaristes exaltées qui continuaient à vivre dans le silence dans un grand nombre de régions, et derrière la modestie et la réserve momentanée desquelles s’était cachée l’opposition grandissante des couches sociales inférieures contre l’état de choses existant  maintenant, avec l’agitation croissante, elles se produisaient d’une manière de plus en plus ouverte et opiniâtre. C’était la secte des anabaptistes, à la tête de laquelle se trouvait Niklas Storch. Ils prêchaient l’approche du Jugement dernier et du millénium  ils avaient « des visions, des extases et l’esprit de prophétie ». Ils entrèrent rapidement en conflit avec le Conseil de Zwickau. Münzer les défendit sans jamais se rallier complètement à eux, mais en les gagnant de plus en plus à son influence. Le Conseil intervint énergiquement contre eux  ils durent quitter la ville, et Münzer avec eux. C’était à la fin de 1521.»

9 ) dans https://it.wikipedia.org/wiki/Giambattista_Vico#La_Scienza_Nuova 10 ) J’ai intégré dans mon travail ces deux contributions de B. Croce depuis le milieu des années 70. Pour en comprendre l’importance se reporter à mon « Loi sur la valeur, Reproduction et Planification socialiste: Introduction méthodologique », accessible librement dans la section Livres-Books du site www.la-commune-paraclet.com

11) La psychanalyse bourgeoise, en particulier celle exclusiviste freudienne, tentait typiquement de s’ériger en sultan à la place du sultan en substituant l’ « analyse » à la confession, en particulier dans sa conception du contrôle social par le contrôle des consciences conçu par des jésuites autoproclamés soldats du Christ et établis comme service des renseignements du Vatican, voir la Note (3) ci-dessus. Freud a systématiquement falsifié ses dossiers médicaux pour légitimer ses narrations, ce qui montre que le but réel n’était pas la guérison des patients – de fait, ni Freud ni aucun autre psychanalyste bourgeois n’a jamais guéri qui que ce soit, bien au contraire, ils empirent souvent le statut de leurs patients assujettis à une « analyse » par définition freudienne “sans fin” mais toujours payante. Cet aspect narratif exclusiviste explique également les luttes entre écoles et chapelles psychanalytiques bourgeoises, en particulier la rupture entre Freud et Jung, qui reflète la rupture entre les loges inégalitaires nietzschéennes-rabbiniques (Freud) et wagnérienne, avec la variante anglaise due à Chamberlain.

12) Cette “hypothèse” de l’incendie coupable devient presque évidente lorsqu’elle est rétablie dans son contexte historique. Dommage qu’aucun spécialiste des études sur Joachim n’ait jamais posé la question. Malheureusement, la question n’a pas été soulevée lors de la réalisation des fouilles les plus importantes (voir Jure Vetere: Ricerche archeologiche nella prima fondazione monastica di Gioacchino da Fiore ( indagini 2001-2005), Rubbettino, 2007.)  De fait les traces de l’incendie furent rapportées mais aucune tentative n’a été faite pour déterminer le point de départ ou pour enquêter sur la question. Plus tard, en 1354, le seigneur de Caccuri dévasta l’abbaye de San Giovanni in Fiore et mit le feu à la bibliothèque. Cependant, l’Ordre de Flore avait depuis longtemps distribué des copies des principaux écrits de son premier abbé et fondateur. Y inclus en Italie du Nord et à Florence et aux alentours. On sait, en autre, que Dante en avait une certaine connaissance … 13) Buonaiuti, op cité, p 162. 14 ) Voir les exemples des « olives » et de la « lumière » dans Buonaiuti op cité, p. 182. L’exemple de lumière a été repris de façon emblématique par G. Bruno. 15 ) En comparaison, la Monadologie du rosicrucien Leibniz n’est qu’un vulgaire renversement maçonnique, une méthode conçue de manière moderne par Leibniz lui-même. Cela peut être immédiatement vérifié en prenant comme clé de lecture son “renversement” de l’œuvre de Spinoza qui, en plus de la natura naturans opposée au récit de la création biblique déjà douteuse à l’époque, était considérée comme menant dangereusement à l’athéisme, ou plutôt à une spiritualité sans intermédiaires hiérarchiques. Le maître révolutionnaire de Spinoza, van den Enden ne mérite pas d’être oublié (https://it.wikipedia.org/wiki/Franciscus_Van_den_Enden ). Pour la Monadologie – opuscule écrit en français dans sa version originale – voir Febbri editori, 2004. 16 ) Référence à mon Introduction méthodologique déjà citée dans la Note 10 ci-dessus. 17 ) Voir dans Download Now, dans la section Livres-Books du site Web www.la-commune-paraclet.com 18 ) La légende du résistant républicain Brutus est restée vivante, notamment grâce au Contr’un de La Boëtie. Un exemple d’une telle influence se trouve dans le Jules César de Shakespeare. 19 ) Pour la Stèle de Badessa, voir Museo dei Brettii e degli Enottri, Guida al percorso espositivo, Città di Cosenza, KSS edizioni, p 79.

20 ) Pour un résumé pratique, voir: Giovanni Greco, Patrimonio artistico di San Giovanni in Fiore, Storia e descrizione, Pubblisfera edizioni, 2014.

XXX

Concernant l’exclusivisme, à part  Pour Marx, contre le nihilisme , con pourra se reporter:

1 ) Niveau politique:  «Le lit du néo-fascime » , « Eloge de la Raison et de la laïcité », dans la Section Racisme, Fascisme et Exclsuvisme de  www.la-commune-paraclet.com

2 ) Contre l’Apartheid : « Rabbis in the Israeli Apartheid State openly call for the murder of Palestinian babies  » in http://rivincitasociale.altervista.org/rabbis-the-israeli-apartheid-state-openly-call-for-the-murder-of-palestinian-babies-february-24-2019/  Voir aussi : http://rivincitasociale.altervista.org/la-palestinisation-de-la-france/

3 ) Niveau théorique :  Pour Marx, contre le nihilisme, « Nietzsche as an awakened nightmare » and « Heidegger, the intimate corruption of the soul and of human becoming », dans la section Livres-Books, idem.

4 ) Théorie économique : « Marginalist socialism or how to chain oneself in the capitalist cavern », dans la section Economie Politique Internationale,  idem . SEE ALSO : « Note on socialist planning 2 » dans http://rivincitasociale.altervista.org/note-socialist-planning-2/   

5 ) En ce qui concerne la falsification la plus grotesque connue comme Gematria ou numérologie. Le secret est simplement le suivant: le langage cunéiforme sumérien utilisait les lettres pour transcrire les chiffres. Si vous le désirez, rien ne vous empêche de construire là-dessus une théorie étymologique mais à vos risques et périls, particulièrement lorsque vous passez du sumérien à une langue différente … Avec plus d’un système, lequel choisirez-vous? Evidemment, l’organisation militaire sumérienne était tr`s puissante de sorte, comme vous pouvez vous y attendre, elle compris vite le parti qu’elle pouvait tirer de son écriture pour le codage de ses messages …

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