Au glorieux 18 Mars!

Posted: 17th Marzo 2021 by rivincitasociale in Textes en français
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Photo prise 50 ans après 68

Jean Ferrat, La Commune, https://www.youtube.com/watch?v=S4LGwWmge3U

La Canaille – Chansons Populaires, https://www.youtube.com/watch?v=811-eXgctSc

Chants de la Commune, https://www.youtube.com/watch?v=NDduj3sosDg

Et en échos: « La Butte rouge » https://www.youtube.com/watch?v=-AQdUDE06xE

Jean Ferrat, Ma France – celle de 36 a 85 chandelles – https://www.youtube.com/watch?v=XAbbzXe8NwM

Jean Ferrat ” la porte à droite “, https://www.youtube.com/watch?v=GA8xL5lY5pA

Claude Nougaro – Paris Mai, https://www.youtube.com/watch?v=FLgaXyrJ_kY

Maxime Le Forestier Mai 68, https://www.youtube.com/watch?v=qJnLtemj7qA

Maxime Le Forestier Entre 14 et 40 ans, https://www.youtube.com/watch?v=PQXz5NNRas4

(Ajout du 19 mars 2021 : La Commune était plurielle et sociale avant tout. Nous aimons Jules Vallès et son esprit égalitaire et libertaire. Mais à tous ceux qui prétendent, avec une imputation inepte, qu’il n’y avait pas de « marxistes » dans la Commune de Paris, une fausseté évidente, nous demanderons simplement si cette première insurrection du prolétariat moderne parlant en son propre nom et au nom de l’émancipation humaine générale, aurait été possible sans la participation active et déterminée des membres de la 1 ère Internationale qui étaient d’ailleurs en contact étroit avec Karl Marx lui-même. Voyez cette édition de La guerre civile en France librement accessible qui, outre les lettres pertinentes de Marx, contient de précieuses notes de Lénine : http://classiques.uqac.ca/classiques/Marx_karl/guerre_civile_france/guerre_civile_france.html . Pour le reste, en l’honneur de Jaurès, de Rosa Luxemburg et de Gramsci, vu l’évolution historique, je renvoie à mon chapitre de Tous ensemble intitulé : « Réformes démocratiques révolutionnaires ou lamentable Rossinante du réformisme».)

Alors que le vieux monde peine à mourir et que le nouveau hésite à se manifester avec toute la franchise égalitaire qui devrait être la sienne, nous revient à l’esprit, avec l’irrépressible besoin du retour de la Sociale et des Jours heureux, le court chant de renversement dialectique composé par le principal poète de la Commune de Paris, Arthur Rimbaud :

Aux paysans de l’empereur !

A l’empereur des paysans !

Au fils de Mars,

Au glorieux 18 Mars !

Où le Ciel d’Eugénie a béni les entrailles !

(Dans Rimbaud et la ménagerie impériale, Steve Murphy, https://books.openedition.org/pul/1712?lang=it .

Voir aussi « Rimbaud au milieu des docteurs » dans http://www.la-commune-paraclet.com/Book%20ReviewsFrame1Source1.htm )

Dans L’Orgie parisienne ou Paris se repeuple, Arthur Rimbaud salue la fin tragique de la Commune et en annonce la renaissance :

L’orage a sacré ta suprême poésie ; L’immense remuement des forces te secourt ; Ton œuvre bout, ta mort gronde, Cité choisie ! Amasse les strideurs au cœur du clairon lourd.

https://www.poetica.fr/poeme-1040/arthur-rimbaud-orgie-parisienne-ou-paris-se-repeuple/ 

Hier comme aujourd’hui la Commune de Paris provoque l’hystérie de tous les réactionnaires réunis. Passant sous silence la répression sanglante qui fit selon les estimations de 17 000 à 30 000 victimes, sans compter les prisonniers dont beaucoup furent envoyés au bagne comme Louise Michel ou Nathalie Lemel, compagne de Eugène Varlin, ils dénoncent les prétendus abominations et crimes commis par la Commune de Paris. Car il faut bien salir la première et la plus éclatante alternative de classe opposée à la société de l’exploitation de l’Homme par l’Homme pour mieux la contrôler. ( https://fr.wikipedia.org/wiki/Commune_de_Paris#Répression )

A ces accusations éhontées, l’écrivain communard Jules Vallès avait par avance répondu dans son livre autobiographique qui relate l’insurrection révolutionnaire de Paris. Je crois qu’aujourd’hui comme hier, toutes les étudiant-e.s de France le connaissent, il s’intitule L’insurgé .

Vallès dédia son livre :

«Aux morts de 1871 / À tous ceux / qui, victimes de l’injustice sociale ,/ prirent les armes contre un monde mal fait et formèrent,/ sous le drapeau de la Commune, / la grande fédération des douleurs,/ je dédie ce livre./JULES VALLÈS./ Paris 1885.», Jules Vallès, L’insurgé https://beq.ebooksgratuits.com/vents/valles-3.pdf

J’ai paraphrasé à ma façon la réplique de Vallès, toujours d’actualité, dans mon Pour Marx, contre le nihilisme :

« L’hystérie de Flaubert face à la révolution des “mufles” était bien réelle. Mais que dire de la légende de ce Nietzsche pour qui “La fausse nouvelle de l’incendie de Louvre, pendant la Commune de Paris, redoubla une angoisse qui plus jamais ne le quitta. Il présentait que les guerres nationales ou civiles ébranleraient “toute l’existence scientifique, philosophique et artistique” de l’Europe. La “lutte pour la culture” passait à l’ordre du jour devant ses yeux horrifiés” (p. 109) On se prend à rêver à Emma rencontrant Louise Michel et accomplissant son émancipation grâce à cette fréquentation nouvelle! Quant à Nietzsche son angoisse s’éclaire par cette association naturelle d’images d’époque. On aura compris que n’est pas un Verlaine ce “jeune helléniste doué, fou de musique et d’un Wagner pas encore panthéonisé (qui en 1870) s’engageant dans l’armée prussienne dès les premières salves. Vu ses piètres performances physiques, il fut versé dans l’infirmerie, où dysenterie et diphtérie manquèrent l’emporter” (p 108). On voit de quoi il retourne en vérité, la bataille nietzschéenne pour la culture se mène baïonnette au canon à défaut de quoi une philologie de soufre et de feu la fera flamber aussi sûrement que l’exaltation religieuse la bibliothèque d’Alexandrie. Du moins les Arabes s’attacheront-ils par la suite à restituer tout ce qu’ils pourront. Mais pour certains la culture est intrinsèquement une arme pour une lutte plus vaste. C’est aussi ce que dénonçait Jules Vallès dans l’insurgé démolissant par avance, pour le compte du prolétariat, ces simagrées de classe lui “l’écrivain enragé” amoureux de littérature. Quelques bâtiments livrés au pétrole et pour la bourgeoisie voici la fin du monde dit en substance notre camarade Jules Vallès. Et de rappeler avec une piquante ironie tous ces massacres, ces incendies, tout ce bruit et cette fureur provoqués au cours des siècles par toutes les classes dominantes avec la meilleure conscience du monde et chantés par elles jusque dans les écoles comme autant de pæans de victoire et de prouesses guerrières. Rome glorieuse, Sparte invincible, Numance en ruine, Carthage en cendres, Saragosse incendiée, Moscou flambant “comme un punch”, le Palatinat “rôti” et tant d’autres coins du monde mis à feu et à sang pour la gloire des princes ou des républiques ou celle de divinités diverses, en premier lieu les dieux des religions monothéistes occidentales, Vallès dresse rapidement la liste de ces hauts faits d’arme des classes dominantes. Et en pensant à ses camarades communards traîtreusement assiégés et assassinés, avec un dégoût compréhensible, il rappelle finalement l’épisode des “grottes de Zaatcha” où “Le Pélissier de Malakoff” flamba ses ennemis tout vivants. Mufles tant qu’on voudra a l’air de dire le camarade Vallès; mais il ajoute à l’adresse de tous ces beaux donneurs de leçon qu’aucun communard ne se serait jamais avisé d’imiter ce bel et valeureux exemple et de transformer les caves de Paris en autant de grottes de Zaatcha pour Versaillais si providentiellement sortis des prisons allemandes par les Jules Ferry et autres Adolphe Thiers avec la complicité de classe de Bismarck. Vallès heureusement n’a connu ni Jénine ni Mazar-e-Charif, ni le dénigrement odieux de la résistance communiste, pour certains, par ceux-là même qu’elle contribua à tirer des camps! (On se reportera au beau texte de Jules Vallès qui parle admirablement pour nous tous et d’une manière définitive, dans l’édition que l’on voudra, par exemple in Garnier-Flammarion, 1970, p. 274, 275 ou au lien mentionné plus haut.)

A l’heure de vérité d’ailleurs le second front ne s’ouvrant pas sauf pour des prunes à Dieppe, sous la conduite “choisie” d’un Mountbatten, c’est encore l’alliance des mufles et des moujiks, ces braves “princes modernes” dotés d’une conscience politique, qui stoppa l’incendie nazi à Stalingrad et finit par ouvrir les portes d’Auschwitz en se gargarisant si peu, selon leur coutume. Cependant le bilan du siècle passé nous force à reconnaître la manie indécrottable d’une certaine “culture” de toujours vouloir célébrer les noces étranges de “l’hostie et du victimaire”, selon la clairvoyante expression d’Aimé Césaire, aux sons des cymbales wagnériennes. On dit même aujourd’hui que de tels “sabbats” contre-nature se déroulent jusque dans le cœur meurtri de Jérusalem. » ( Voir Livre II, dans Download Now, Section Livres-Books de mon vieux site jurassique www.la-commune-paraclet.com )

Karl Marx a salué la Commune de Paris comme l’annonce de l’avènement d’une « société nouvelle et meilleure » , une société plus communarde, plus collective et plus authentiquement démocratique. Il regrettera seulement qu’elle n’ait pas pris le contrôle de la Banque de France, à savoir de la monnaie et du crédit public, domaine que la gauche doit maîtriser notamment en faisant la distinction entre les deux et entre le crédit privé, voire spéculatif, et le crédit public :

« Le Paris ouvrier, avec sa Commune, sera célébré à jamais comme le glorieux fourrier d’une société nouvelle. Le souvenir de ses martyrs est conservé pieusement dans le grand cœur de la classe ouvrière. Ses exterminateurs, l’histoire les a déjà cloués à un pilori éternel, et toutes les prières de leurs prêtres n’arriveront pas à les en libérer., Londres, le 30 mai 1871.» Karl Marx, La guerre civile en France ,https://marxists.architexturez.net/francais/ait/1871/05/km18710530.htm

Jaurès reprendra ces deux éléments discriminants pour la République sociale, à savoir la propriété commune des principaux moyens de production et l’authentique démocratisation de la vie politique et socio-économique. Cette dernière devrait donc inclure les lieux de travail et de production afin de déterminer d’un commun accord les priorités sociales dans le cadre de la planification.

La Sociale communarde est destinée à porter à leur terme les conquêtes sociales et civilisationnelles initiées par la Révolution française. On pourrait résumer le tout en rappelant le Triptyque de l’Emancipation énoncé par le jeune Marx : L’émancipation religieuse par la laïcité, l’émancipation politique par la démo-cratie ; et l’émancipation humaine grâce au contrôle commun du Domaine de la Nécessité en vue de produire les conditions matérielles du Domaine de la Liberté dans lequel les personnalités pourront s’épanouir librement dans le cadre des droits et des devoirs garantis par la Constitution républicaine socialiste.

J’ajoute que les élections présidentielle et législative de 2022 constituent une échéance que toutes les forces progressistes confondues devraient s’employer à ne pas rater. Toute défaite importante de la gauche se solde toujours par une longue traversée du désert . Il en fut ainsi après la répression sanglante de la Commune de Paris.

Puisqu’il est possible de participer à la rédaction d’un programme commun, aucune bonne excuse ne semble acceptable. J’apprécie le fait que les forces progressistes ne conçoivent plus aucun désistement possible au second tour de la présidentielle pour « faire barrage » à qui que ce soit. L’alternative ne saurait être entre une extrême droite néolibérale monétariste au pouvoir et une extrême droite, toute aussi néolibérale et monétariste, mais maquillée de prétentions souverainistes qui seront vite balayées sous le tapis, à l’instar de la Lega italienne cirant aujourd’hui les bottes de Mario Draghi. La seule alternative possible est entre droite et gauche, et ceci dès le premier tour.

Par conséquent, à part le jeu des partis politiques sujets aux lourdeurs de leurs appareils et à celles parfois héritées de leur passé proche, il conviendrait, selon moi, que fleurissent 10, 100, 1000 Comités citoyens pour participer à la rédaction et à la défense du programme commun de la gauche et ainsi créer un irrésistible momentum social et électoral. Il en va de l’avenir de l’Europe sociale (1) comme de celui de la République. Toutes et tous auront compris que les différences au sien de la gauche importent moins puisque, grâce à la crise sanitaire savamment entretenue, la droite, celle au pouvoir et celle qui aspire au pouvoir, prépare la pire régression socioéconomique, culturelle et éthico-politique que l’Europe ait connue depuis les années 20 et 30 du siècle dernier. Pour tout dire une nouvelle régression philosémite nietzschéenne.

Dans l’esprit pluriel de la Commune de Paris, il faut saisir la main tendue par la France Insoumise, privilégier les points communs et simplement se donner les moyens démocratiques pour régler les différents une fois au pouvoir. J’ai tenté jadis de démontrer que cette démarche n’a rien d’opportuniste pour autant que les objectifs minimum à atteindre durant une législature soient bien définis. Vu les conditions nationales et internationales de la lutte des classes, la direction sera alors plus importante que la vitesse. (2)

Une fois la gauche au pouvoir, les différends résiduels pourront être résolus en donnant tout simplement la parole au peuple. Non seulement par voie référendaire à la suite de débats démocratiquement organisés, mais également en démocratisant le Parlement. Par exemple, en supprimant le Sénat et en le remplaçant, avec profit, par des Comités d’enquête parlementaires obligatoirement chargés de consulter tous les acteurs sociaux que le souhaitent lors de la rédaction des projets de lois ensuite votés par les représentantes du peuple, qui seront par ailleurs sujets au droit de rappel. Nous disposerions ainsi d’une démocratisation permanente du processus de décision politique qui viendra compléter avantageusement le travail de recueil de l’information et son articulation en divers scénarii possibles pouvant être transcrits en lois. Ceci relève aujourd’hui de la fonction publique opérant comme un vrai « gouvernement permanent » au service du gouvernement mais qui dispose par ailleurs d’une longue mémoire institutionnelle. La fonction publique elle-même devra être réhabilitée par le recours aux concours publics et par l’interdiction de son externalisation au profit de firmes transnationales privées ; elle devrait également être responsabilisée par l’institution d’une instance démocratique de contrôle, ou comité de plaintes permettant aux citoyennes et citoyens de faire valoir leurs droits contre tout éventuel abus bureaucratique avant de devoir saisir la justice. Ces instances de médiation jouent un grand rôle pour améliorer le fonctionnement de l’administration publique et réduire les tensions et les conflits. Après tout, ainsi que l’avait signifié la Commune de Paris, le gouvernement et l’administration publique sont au service des citoyennes et des citoyens.

Cette démocratisation socio-économique permanente devrait également se faire par le biais de la réhabilitation du Conseil Economique et Social, des syndicats et des comités d’entreprises – anciennement comités Aubry – dans le cadre de la Planification Indicative et Incitative, dite à la française, laquelle pourra compter sur le crédit public. Car la consultation socio-économique permanente mise en œuvre par la Planification à moyen et long termes permettra de déterminer les priorités sociales et nationales présidant à l’allocation des ressources disponibles, tout en permettant tous les ajustements de court terme nécessaires pour bien centrer les objectifs à atteindre. Je rappelle qu’il ne saurait y avoir aucune démocratie digne du nom sans la démocratisation des lieux de travail.

« En ce qui concerne la distinction primordiale entre Domaine de la Nécessité et Domaine de la Liberté on se reportera à mon Précis d’Economie Politique Marxiste librement accessible dans la Section Livres-Books du mon vieux site. Nous aborderons ci-dessous cette problématique sous un angle nouveau.

En discourant de la supériorité de la démocratie socialiste Oskar Lange se préoccupait surtout de réfuter les accusations de von Mises et d’Hayek (Road to serfdom ainsi les autres arguments démagogiques et creux de cet ordre.) Lippincott synthétise ainsi son argument :

« Si l’égalité est une caractéristique fondamentale de la démocratie, il en va de même de la liberté. Dans ce domaine également une économie socialiste s’avère être en plus grande harmonie avec la démocratie qu’une économie capitaliste. Car du fait d’une distribution plus égalitaire des revenus, la liberté de choix des consommateurs sera plus libre. Alors que dans une économie capitaliste plusieurs doivent choisir entre un manteau et une paire de souliers, dans une économie socialiste la plupart pourront choisir entre une radio et un téléphone.

On rétorquera sans aucun doute que la propriété publique d’une grande partie de l’industrie ouvre la voie à la dictature. Le corolaire de cet argument voudrait que la propriété privée soit un rempart contre la tyrannie. La critique spontanée de ces arguments pointera certainement au fait que la forme de propriété en elle-même, qu’elle soit publique ou privée, ne saurait promouvoir ni empêcher la liberté. Ce qui est crucial est le caractère de l’autorité en charge de l’administration, ou bien la façon dont l’exercice de cette autorité est contrôlée.

(…)

Aujourd’hui s’il est un lieu où cette tyrannie prévaut c’est bien au sein des Etats démocratiques dans lesquels prévaut la propriété privée de l’industrie. Là le pouvoir est exercé de manière autocratique et sans état d’âme. Il est vrai que la propriété privée des moyens de production empêchera que le gouvernement ne tyrannise l’industrie ; en même temps, elle permet à l’industrie de dominer le gouvernement et de tyranniser les ouvriers. Du fait de cet état de choses, la propriété gouvernementale des industries essentielles mises en place par un gouvernement démocratique offrira le moyen de supprimer l’autocratie au sein de l’industrie. » (Op. cité, 32-33. C’est moi qui traduis.)

L’argumentaire de Lange porte ensuite sur l’autorité administrative – la bureaucratie. Elle se doit d’être responsable et de s’en assurer en institutionnalisant la consultation entre le management et les travailleurs :

« Une industrie socialisée travaillerait sous l’oeil du public qui aurait accès aux documents. Il est peu d’autres mesures à même comme celle-ci pour assurer la responsabilisation des diverses instances. Là où l’industrie est publique, les mesures relevant du calcul économique, toutes approximatives qu’elles puissent être, sont réellement possibles. Ceci assurerait l’efficacité ainsi que la responsabilité. » (idem p 34)

Lange ajoute que ceci mènerait à une réelle méritocratie dans le cadre de l’égalité salariale en lieu et place de la pseudo-méritocratie bourgeoise. » Voir « Le socialisme marginaliste ou comment s’enchaîner soi-même dans la Caverne capitaliste », http://www.la-commune-paraclet.com/EPIFrame1Source1.htm#socialismemarginaliste

Bien entendu l’Assemblée constituante promise permettra de mieux cerner les contours institutionnels et les mécanismes de prise de décision collectivement désirés.

Pour le reste, j’ai déjà tenté de démontrer que l’Etat social est fondé sur les circuits de capital mis en action par les trois composants du « revenu global net » des ménages, soit le salaire net, le salaire différé ou cotisations sociales, finançant la Sécurité Sociale, ainsi que les taxes et les impôts permettant l’intervention de l’Etat dans l’économie. Ajoutons l’importance du recours au crédit public puisqu’il est une anticipation des investissements prévus par la planification de sorte que, moyennant un auditing rigoureux, il se transforme généralement pour 60 % en masse salariale avec son important multiplicateur socioéconomique et pour 40 % en capital fixe nouveau, donc en richesse réelle. (3)

Il faut donc concevoir des cycles de RTT récurrents pour mieux préserver le plein emploi à plein temps – Norme CDI avec temps partiel choisi (4). Ces cycles de RTT récurrents devront être rigoureusement déterminés par les possibilités offertes par la compétitivité macro-économique de la Formation Sociale (FS) afin de ne pas dégrader les équilibres externes. C’est aussi pourquoi ces cycles récurrents de RTT doivent aller de pair avec une nouvelle définition de l’anti-dumping à l’OMC calée sur le « revenu global net » des ménages. (Voir mon Avant-propos et mon Appel ici : http://rivincitasociale.altervista.org/avant-propos-2/ )

Puisque les Affaires Sociales sont une compétence nationale exclusive selon le Traité de Fonctionnement de l’UE, cette nouvelle définition de l’anti-dumping qui requerra en temps et lieu l’unanimité à l’OMC, devra être anticipée par le recours à une faible surtaxe à l’importation. Elle devra être suffisante pour compléter le manque à gagner provenant des cotisations sociales devant financer la Sécurité Sociale. En effet, les cotisations sociales s’ajoutent au coût de production – tout en créant des circuits vertueux de capital – mais ce dernier devra être cohérent avec le taux de compétitivité macroéconomique de la FS.

A l’inverse, la politique régressive néolibérale et monétariste actuelle privilégie le simple coût du travail, donc la déflation salariale soi-disant compétitive. Elle le fait par le bais du recours croissant à la précarité sans grands droits sociaux ainsi qu’à toutes sortes d’exonérations pour le capital, dont le CICE. En procédant de la sorte, on choisit de détruire les circuits de capital vertueux inhérents à l’Etat social, dont l’épargne institutionnalisée par la Sécurité Sociale. Mais ce faisant, outre les cotisations sociales, on ruine aussi la fiscalité générale.

Il ne reste dès lors plus qu’à partager la misère entre les classes laborieuses plutôt qu’à partager le travail socialement disponible entre toutes les citoyennes et citoyens aptes au travail. Cette vision du monde régressive mène fatalement à une paupérisation accrue de la société qui sera dès lors vouée à de nouveaux catéchismes, à la peur savamment entretenue par toutes sortes de guerres préventives contre des « ennemis » toujours fabriqués selon les besoins et, bien entendu, au Marteau nietzschéen utile contre les démocrates et les dissidents insurgés contre cette régression. « Une fois encore », selon la loi réactionnaire des « eternels retours » qui prétend nier le devenir inéluctable de l’Emancipation humaine, que la Commune de Paris mit fièrement sur son drapeau.

Votre,

Paul De Marco

Notes :

1 ) Voir « Europe des nations, Europe sociale et Constitution », 14 janvier 2004, dans http://www.la-commune-paraclet.com/EPIFrame1Source1.htm#epi

2 ) Voir Réformes démocratiques révolutionnaires ou lamentable Rossinante du réformisme, dans Tous ensemble, librement accessible dans Download Now, Section Livres-Books de mon vieux site jurassique www.la-commune-paraclet.com

3 ) Pour le PIB, les circuits du capital et le standard de vie, voir a ) http://rivincitasociale.altervista.org/le-pib-outil-de-narration-marginaliste-contre-le-bien-etre-des-peuples-et-la-prosperite-des-etats-nations-24-mai-2020 ; b ) http://rivincitasociale.altervista.org/une-autre-ineptie-sur-les-circuits-du-capital-de-marx-et-sur-la-realisation-selon-g-dumenil-et-d-levy-dec-22-2019-27-janvier-2020/ ; et c ) http://rivincitasociale.altervista.org/pouvoir-dachat-niveau-de-vie-temps-de-travail-socialement-necessaire-et-revenu-global-net-des-menages-2-31-dec-2018/

4 ) Voir « Norme CDI ou précarité », 24 mars 2007, http://www.la-commune-paraclet.com/Commentaires%20d’actuConstructionFrame1Source1.htm#commentaires%20d’actualit%C3%A9

 

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