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LOI DE LA VALEUR, SALAIRE ET PROFIT En réponse à un critique

(Je renvoie à mon « Précis d’économie politique marxiste » dans la section Livres-Books de www.la-commune-paraclet.com )

(Nous avons corrigé quelques fautes d’orthographe et de syntaxe sans réécrire les commentaires. Les ajouts éventuels sont signalés.

Les commentaires et les critiques des lectrices et des lecteurs sont encouragés car elles permettent d’affiner les théories.)

Table des matières :

1)    Les pseudo-concepts de la  science économique bourgeoise. (Ajout : Epargne = Investissement ?)

2)    Fonction de production et équilibre général (ou RS-RE)

3)    Plus-value, salaire et profit.

4)    La spéculation hégémonique et les illusions du PIB marginaliste (et la crise boursière salutaire en Chine.)

5)    Economie : Science ou narration ?

6)    Ajout : Multiplicateur générique et multiplicateurs sectoriels.

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1)    Les pseudo-concepts de la science économique bourgeoise. (Ajout : Epargne = Investissements ?) http://finance.blog.lemonde.fr/2015/04/20/la-mondialisation-financiere-est-elle-incontrolable/#comment-49102 

FORMATION DES PRIX, DES SALAIRES ET DES PROFITS

La science cherche à établir des lois générales et, dans le meilleur des cas, universelles. L’idéologie se contente de plausibilité, souvent atteinte en renversant par sophisme les arguments scientifiques. Se crée alors une barrière cognitive renforcée par la plausibilité de la narration marginaliste. Elle naît des apparences. Pour les choses sociales, celles-ci dépendent du mode de production et de ses époques. Ainsi le soleil se lève et se couche, il s’arrête au son des trompettes etc. C’est pire en ce qui concerne le marginalisme car la plausibilité est une falsification anti-logique – et anti-égalitaire – construite sciemment.

La chaîne complète de ces pseudo-concepts forgés est comme suit.

a) L’utilité et la rareté. Il s’agit d’évacuer la dualité valeur d’usage et valeur d’échange de toute marchandise pour faire disparaître le fait que seule la valeur d’usage de la force de travail crée la valeur d’échange économique en transformant d’autres valeurs d’usage ; seule elle permet de la mesurer avec un étalon de mesure universel. La rareté – bien que Walras et al., sachent qu’elle soit socialement produite – est donc donnée comme un élément naturel, sans quoi le calcul des joies et des peines – courbe de la désirabilité – se retrouverait sur des sables mouvants. Là-dessus repose ensuite la rente absolue de Ricardo et sa théorie des avantages comparatifs. (Dockès avait démontré que cette logique menait fatalement à la désertification du Portugal en enrichissant la GB. Cas généralisable et aisément vérifiable.)

b) Les courbes Offre/Demande (O/D). Il s’agit d’évacuer le rôle déterminant de la fonction de production et des Equations RS-RE dans la formations des prix et des profits. Elles constituent une contradiction logique. Pour dresser les courbes D, il faut que le prix soit connu et fixe. Inversement, pour dresser les courbes O, il faut que la demande soit connue. Dans une de ses chansons, Bob Dylan forge une image de matelas dansant sur une bouteille de bière qui me semble ici appropriée.

c) Résolution simultanée. Cela devient encore plus grave en introduisant le salaire ou le revenu pour discourir de la formation des prix. Sans un revenu déterminé – income –, la courbe D de consommation –totale donc, ou systémique – ne peut pas être connue, les prix seraient purement aléatoires et, en fait, indécidables. En introduisant la consommation systémique, nous devons avoir un mécanisme établissant le prix relatif de toutes les marchandises en présence, dont le salaire qui est le prix de la force de travail. Le tâtonnement possible est évacué dans cette question systémique bien qu’il continue à jouer un rôle sur le marché illusoire capitaliste dont les oscillations finissent par s’abolir, ce qui est le but recherché par la métaphore du tâtonnement ! Pour ce qui est de l’aspect systémique – prix relatifs – il faut recourir à la fonction de production et construire le système. Et là tout se gâte d’un seul coup, car on revient à la résolution simultanée de Tougan-Baranovsky que j’ai démontrée être fausse car privée de sens économique – ce n’est qu’un jeu avec les quadratiques et rien d’autre. Mais cela devient encore pire. Car, outre qu’il faille le même nombre d’équations et d’inconnues, il faut également introduire le taux de profit de manière exogène pour résoudre le système. Du coup, on tourne en rond : c et v sont donnés ex ante – disons même empiriquement ici – et pour connaitre le prix on ajoute le profit dont on ne connaît pas la genèse, donc la taille ! C’est, pour le dire poliment, de la bouillie pour les chats et pour les chiens, mais plausible donc nobélisable en série. A tel point que de nouveaux Nobel évacuent totalement la macroéconomie – en faveur des transnationales – en pensant masquer le problème tout en proposant des contrats uniques !

d) Epargne = investissement. Hicks est obligé de faire émerger l’épargne/investissement du revenu – génériquement conçu, donc mêlant salaires et profit. Ceci est une autre ineptie. (Encore qu’il faille tenir compte des circuits de l’épargne institutionnalisée des ménages qui jouent sur le décalage de la consommation mais sur un cycle de reproduction complet : les achats de biens journaliers ne mobilisent pas autant d’argent que l’achat d’une voiture ou autre bien durable, mais restent au sein du cycle.) L’objection logique devient donc transparente. On comprend qu’avec cette notion générique de revenu – income – Pigou ait pu en tirer un Wealth Effect contre Keynes, concept qui démontra exactement ce qu’il valait avec le House Effect de maestro Greenspan ! A l’époque du 1 % et même du 0,01 % on ne peut pas traiter la structure des revenus de cette manière cavalière et antisociale. L’équation épargne = investissement, trop générique est peu utile et, en outre, elle ne rend pas compte de l’organisation bancaire et financière. Il faut ajouter le système bancaire – et ses ratios – ainsi que la spéculation – i.e. la finance établie comme secteur autonome et hégémonique, et donc capable de dominer la structure des prix relatifs car sa productivité fictive passe alors pour une vraie productivité. Elle phagocyte alors les autres secteurs de l’économie réelle en sciant la branche sur laquelle elle est assise. Ce qui n’est pas entièrement le cas du crédit capitaliste classique. La fonction des ratios prudentiels et du décloisonnement bancaire consistait justement à tenter de maintenir le lien entre expansion du crédit et croissance de l’économie. Ce lien fut brisé avec la contre-réforme volckéro-reaganienne qui eut comme point d’arrivée l’abrogation du Glass Steagall Act en 1999 aux USA. (Voir Ajout au point (d) plus bas.)

e) Reproduction ou quadratique ? Or, un système de résolution simultanée ne résout rien. Ceci reste un système, certes heuristique, mais erroné de fond en comble. Croyant critiquer le marxisme, von Hayek prétendait d’ailleurs qu’il était impossible à établir car il supposait une série innombrable de résolutions simultanées pour chaque achat. Mais il y a pire. Le système vous donne l’illusion d’un équilibre général dans un terme – ou unité de compte – mais aucun équilibre économique. Autrement dit, il ne vous permet pas de définir combien de Mp et de Cn – ou de c, de v et de pv – il vous faut pour l’équilibre simple et pour l’équilibre dynamique. La grandeur de Marx apparaît ici une nouvelle fois avec les Equations de la RS-RE (Livre II du Capital par moi développé pour la RE incluant aussi le crédit normal et le crédit spéculatif.)

f) Loi de la productivité marxiste versus la productivité marginale enfermée dans ses apparences de rendements croissants et décroissants infra-Taylor. Les marginalistes tentent de fausser les pistes sur le profit défini de manière exogène – qui alors pourrait être à n’importe quel niveau. Voici donc la productivité réduite aux économies d’échelle, c’est-à-dire en rendements croissants et décroissants. Ce qui est infra-Taylor et infra Pareto sur les données techniques. Sans compter que le taux de sous utilisation des capacités en place est en moyenne autour de 80 %. De plus, la technologie est aussi introduite de manière exogène comme si elle n’était pas échangée donc évaluée sur le marché ! Enfin, von Mises pense pouvoir établir la structure des prix par la productivité marginale. Or, nous avons vu plus haut la contradiction logique ex ante/post hoc, de sorte que cette productivité marginale est strictement impossible à établir tant au niveau microéconomique que – plus encore – au niveau macroéconomique.

g) Conclusion. Avec la fonction de production marxiste – rapports déterminés entre toutes les variables en jeu (c + v + pv = p) et leur loi de la productivité (v/C et pv/v) intégrée dans les Equations RS-RE, nous obtenons un système finalement scientifique et donc universel. Il permet de comprendre les lois de motion de tous les modes – leurs apparences, leurs contradictions et leurs médiations ainsi que leur forme dominante d’extraction de la plus-value : la plus-value absolue, la plus-value relative, la productivité, et la plus-value sociale. Ainsi, on peut comprendre comment les lois de la concurrence fonctionnent – tant la concurrence parfaite que celle des oligopoles ou monopoles, i.e., mettant en cause la mobilité du capital et la structure légale. La demande et l’offre globales sont connues pour la RS et la RE. – La RE implique des anticipations donc une nécessaire symétrie intersectorielle dans les réinvestissements ou alors nous aurons des crises d’expansion flanquées par des contractions etc. – Du coup, on démontre comment les prix du marché sont surdéterminés par les Equations. (v. mon « Précis d’économie politique marxiste»)

Le marginalisme est une suite de fabrications, ce qui interpelle tout le système d’enseignement anti-scientifique bourgeois actuel. A cette narration, on pourrait d’ailleurs attribuer le terme de « délire » utilisé par Spinoza. Ce qui est plus grave est que, mis à part quelques-uns, trop de clercs en sont arrivés à croire en leurs propres fabrications à usage idéologique. Ils les mettent en œuvre avec cynisme et dureté, comme le Fiscal compact actuel. Ceci en dépit des mises en garde de leur maître Nietzsche dans «Ainsi parlait Zarathoustra », lequel s’exclamait dans ces cas-là : « hihan ! », en guise de braiement – sonnerie ? – d’alarme.
Paul De Marco

Rédigé par : Paul De Marco | le 20 avril 2015 à 16:43 |

(Ajout au point (d): épargne  = investissement. Irving Fisher, disciple de Böhm-Bawerk et continuateur de sa falsification originale du Capital, transforme tout en « income stream » supprimant ainsi la différence entre travailleur et capitaliste et entre ménage et entreprise. Cette falsification fait disparaître également toute distinction entre capital fixe et circulant. S’achève ainsi la liquéfaction de tous les facteurs de production en termes monétaires ou prix. Ce processus avait été initié par J. B. Say sur la base de sa réinterprétation pré-marginaliste de la « paper currency » de Ricardo ; il fut ensuite poursuivi par Cournot, Léo Walras, Fisher et tutti quanti. Plus exactement, on substitue l’épiphénomène prix à la valeur d’échange défendue par l’économie politique classique. L’économie bourgeoise devient ainsi une discipline vouée à la seule recherche du profit individuel, chacun étant cessé être uniquement préoccupé par son propre « income stream » en recourant à des courbes de préférence pour les investissements selon la temporalité choisie.

Bien entendu, sur cette base Fisher est paradoxalement obligé de faire abstraction de la monnaie et de l’inflation, autrement le calcul de ses courbes de préférence se retrouverait sur du sable mouvant, problème que Hicks ne dissimula pas sans pouvoir le lever. Il avait cependant compris qu’une telle lacune ne permettait pas vraiment d’appréhender l’équilibre économique dynamique. Pour sa part, Fisher tenta de pallier le problème par une hantise qui lui dura sa vie durant, celle de la définition du pouvoir d’achat. De même, ses courbes de préférence extrapolées temporellement le forcèrent à développer toutes sortes d’indexes dans la vaine tentative d’obtenir des données prix cohérentes de t1 à t2 à tn. Il tenta également de développer une théorie de la circulation de la monnaie qui reste, elle-aussi, au cœur de la réflexion marginaliste générale bien qu’elle ne soit qu’une tautologie assez grotesque.

Il suffit pour le comprendre de comparer les rotations et les masses salariales réelle et sociale exposées dans mon Précis avec la circulation et les agrégats monétaires qui découlent des théories de Fisher et de tous les marginalistes après lui. Voici la formulation de Fisher et al. :  « MV = PT (Avec M = stock de monnaie en circulation, P = niveau des prix, V = vitesse de circulation de la monnaie et T = volume des transactions). »  https://fr.wikipedia.org/wiki/Irving_Fisher . L’article correspondant en anglais ajoute: « Plus tard les économistes remplacèrent T par le revenu réel Y (ou Q), usuellement quantifié par le PIB » https://en.wikipedia.org/wiki/Irving_Fisher#Monetary_economics . Vous avez donc ici la noria monétaire marginaliste. Avec Fisher vous vous gratterez la tête au sujet de M, d’où vient-il et en quelle quantité ? Avec les économistes qui suivirent, vous serez entrainés dans une curieuse farandole. Bien entendu, ceci passe pour une théorie « quantitative » de la monnaie!  En comprend dès lors pourquoi la hantise monétaire de Fisher en fit l’un des pères de la comptabilité d’entreprise et de la comptabilité nationale capitalistes. Elles en portent tous les défauts initiaux sinon les tares.

La falsification découlant de l’« income stream » de Fisher devient encore plus dévastatrice au niveau macro-économique. Ceci peut être aisément appréhendé en se reportant à l’équation usuellement faite entre épargne et investissement. Avec le terme « épargne » on inclut indifféremment dans le même sac l’épargne des ménages et le profit. Il suffit de se reporter aux Equations de la RS-RE pour comprendre la dangereuse fausseté de cette simplification.

L’épargne des ménages permet uniquement de renouveler la force de travail pour une espèce reposant sur la reproduction sexuée. Ceci met en cause des ménages de tailles différentes. Cette reproduction de la force de travail comprend les éléments matériels, culturels et généralement les éléments civilisationnels. L’usure précipitée de la force de travail détruit la productivité et la compétitivité économiques, ce que les sociétés comprennent peu à peu en se modernisant. Cette épargne concerne la consommation individuelle par distinction avec la consommation faussement dite « productive » des entreprises. L’illusion contraire vient du fait qu’une partie du salaire n’est pas dépensée quotidiennement. De fait, certains produits plus complexes – voitures, électroménagers etc., – ne le sont pas ; ils exigent des paiements plus considérables, donc une épargne des ménages. Celle-ci permet de décaler la consommation mais reste intégrée dans le cycle complet de la Reproduction considéré.

Ce sont d’ailleurs les avantages induits par ce décalage qui expliquent pourquoi les régulateurs de l’Etat Social et les keynésiens avaient conçu les bienfaits de l’institutionnalisation – surtout publique – de l’épargne (fonds de pensions, d’assurance-chômage etc. ). La seule question épineuse étant de savoir qui contrôlerait ces fonds potentiellement cumulatifs, démographie aidant. L’Etat Social les réintégra vertueusement dans la reproduction économique en jouant simultanément sur l’avantage offert par la mutualisation et par le décalage cotisations-versements. La « public policy » reaganienne a détruit ces circuits vertueux. Sans décalage et sans gestion actuarielle, l’épargne des ménages ne saurait en aucun cas contribuer à l’investissement sans retirer à la consommation nécessaire pour la Reproduction à échelle identique. De plus, la privatisation des circuits de l’épargne institutionnalisée fragilise cette épargne de deux façons : d’abord par l’inégalité des taux d’épargne entre déciles de revenus; ensuite par la vulnérabilité face aux crises boursières récurrentes (par exemple, le 401K transformé en 201K par la crise des subprime ; ou encore,  la faillite du système par capitalisation en France menant ensuite à l’adoption du système de pension par répartition et en général du système de sécurité sociale. Leçon aujourd’hui oubliée par les néolibéraux actuels transversaux.)

Le réinvestissement en tant que tel vient des profits. En effet, le capitalisme contrairement aux modes de production antérieurs, ne connaît pas la thésaurisation. Celle-ci signerait la mort de son capital qui ne vit que de son accumulation croissante. De même, il ne connaît pas les dépenses somptuaires féodales ou caractérisant les autres sociétés pré-capitalistes reposant sur le statut social, car elles seraient improductives pour lui. Max Wéber a tricoté là-dessus toute la narration de l’éthique protestante du capitalisme en oubliant que ce mode de production s’était développé antérieurement dans les villes marchandes de l’Italie du Sud pour émigrer ensuite dans la Toscane, elle-aussi catholique.

Il reste que le réinvestissement des profits ne peut pas assurer à lui seul la reproduction sur échelle élargie, du moins sans la ralentir fortement tout en changeant les données du système de Reproduction de départ. En effet, la main invisible ou concurrence capitaliste déclenche des expansions sectorielles sans aucune symétrie pour les autres secteurs qui se trouvent ainsi sous contrainte. Ce processus est potentiellement aggravé par les possibilités offertes par l’importation. C’est d’ailleurs pour cela que le mode de production capitaliste prend naissance à partir du moment où le capital marchand engagé dans les échanges – par exemple, les vieilles compagnies maritimes – se transforme en capital productif. Ce processus met alors en cause la naissance et le développement du crédit. Par le ratio prudentiel établi d’abord empiriquement puis régulé par l’Etat, le crédit permet d’avancer le capital nécessaire aux grands investissements infrastructurels et productifs. Ceux-ci exigent en effet des immobilisations considérables. Pensons à la construction des chemins-de fer et des canaux, qui marquèrent l’hégémonie du capital industriel.

Le problème principal lié au crédit capitaliste découle de deux éléments principaux :

a) L’incompréhension bourgeoise de la relation qui prévaut entre la valeur d’échange de la force de travail – équivalent universel – et la monnaie –équivalent général -,  ce qui se répercute à toute l’économie par le biais de la gestion aléatoire du ratio prudentiel. L’invention de la banque centrale capitaliste n’a aucunement réglé ce problème. Pire, à l’heure du « crédit sans collatéral » actuel, elle le complique de manière létale en transformant la banque centrale en ratio de facto du fait de sa capacité à créer de la monnaie ex nihilo. (Voir « Credit without collateral » et « The Treasury and the FED » dans la section Economie Politique Internationale de www.la-commune-paraclet.com )

b) La narration de la « main invisible » qui falsifie la Reproduction et son dynamisme. Ceci prend la forme d’investissements désordonnés motivés uniquement par le plus grand profit individuel possible, en lieu et place de la croissance socio-économique la plus bénéfique aux citoyens. Ceci mène souvent à ce que l’on peut nommer  un « équilibre des cimetières ». Or, les Equations de la RS-RE – voir mon « Précis » – démontrent que de forts investissements dans le secteurs des Mp exigent des investissements symétriques dans le secteur des Cn et inversement. Ceci en tenant compte, en cas d’insertion de la FS dans l’Economie Mondiale, des balances externes qui doivent au minimum être en équilibre. Autrement, nous aurons une série d’expansions-contractions sectorielles s’exprimant par les cycles économiques capitalistes qui se succèdent tous les 5 à 7 ans. A ceux-ci nous pouvons ajouter les vagues de massification des nouvelles technologies, ce que Kondratiev a approché empiriquement avec ses cycles longs sans en comprendre la logique intime.

Soulignons que Hicks a lui-même redimensionné  son Modèle IS-LM qu’il qualifia d’outil heuristique simpliste. « Hicks lui-même n’adhéra pas à cette théorie qu’il développait; dans un essai publié en 1980, Hicks affirma qu’elle omettait certains éléments cruciaux de l’argumentation de Keynes, particulièrement ceux reliés à l’incertitude »(voir:  John Richard Hicks http://en.wikipedia.org/wiki/John_Hicks.)

Notez également que les théories du « 100 % Money » exhibent toutes ces mêmes lacunes fishériennes, et cette même confusion épargne = investissement. Or, même si vous présupposez un système géré strictement sur ces bases monétaires dans le cadre du paradigme marginaliste, vous n’empêcherez pas les dérives du crédit capitaliste et particulièrement les dérives spéculatives. En effet, en faisant abstraction des échanges internationaux et de l’insertion de la FS, à supposer que vous puissiez tolérer une croissance très faible ou stationnaire, la banque centrale devra continuer à imprimer de l’argent pour compenser les retraits dus à la disparition de certaines entreprises. Or, les PME ont une mortalité de 70 % et plus durant leurs 3 premières années de vie ; les survivantes sont souvent des sous-traitantes de grandes compagnies. Il se trouve que les grandes compagnies ne survivent que par de très forts investissements en R&D et en investissements fixes. Déjà au temps de Fisher, le taux de réinvestissement moyen se montait à 30 % des besoins aux USA, le reste étant pourvu par les banques, ce qui explique les diatribes de l’industriel H. Ford contre le banquier Morgan.

Je note que Irving Fisher paya sa falsification initiale par sa ruine et par une série de pronostiques tellement faux que bien qu’il ait influencé durablement les bases mouvantes sur lesquels la « dismal science » marginaliste fut construite, les économistes mainstream ne le mentionnent qu’avec réticence. Juste avant le Crack de 1929, il était plus optimiste que le Président Hoover lui-même. Juste avant la Récession dans la Dépression en 1937, il se montrait très optimiste et finit ainsi ruiné. Ceci le mena à reconsidérer le crédit, ce qu’il fit avec sa propre proposition d’un système 100 % Money. Qui a, comme nous l’avons montré, de graves défaut surtout dans un régime capitaliste. Et de surcroît impérialiste, donc projeté sur l’extérieur comme le devenaient les USA dans les années 30 au moment où ils commençaient à supplanter l’empire britannique et l’Allemagne comme première puissance industrielle et financière et à internationaliser l’utilisation du dollar US.

Le dernier exemple à date d’un système 100 % Money fut proposé par l’Islande ( voir le  rapport dans:  http://www.forsaetisraduneyti.is/media/Skyrslur/monetary-reform.pdf .) Je pense personnellement que le vrai objectif de ce rapport consiste à sauver le système bancaire et financier privé. En effet, ce dernier est redevenu quasiment aussi spéculatif qu’il ne l’était avant la crise des subprime avec les désastreuses conséquences que l’on sait. Passer à un système 100 % Money congèlerait partiellement le système actuel mais ne réussirait que très partiellement à le stabiliser en mettant toute l’économie sur les rails de service. Pour vérifier mes affirmations, il vous suffit de jeter un coup d’œil au graphe présenté à la page 60 du rapport que je reproduis ici :

Dans un système économique rationnel, en situation de plein emploi la masse salariale réelle permet, grâce à ses rotations puisque tout échange est forcément bilatéral, de faire circuler tous les Mp et les Cn pour assurer la RS-RE. En présence de AR – Armée de réserve – la masse salariale réelle se transforme en masse salariale sociale puisque la Banque centrale publique mettra à disposition de AR ce qu’il lui faut pour consommer selon le niveau décidé socialement par rapport à la force active. Cette nouvelle masse monétaire n’ajoute cependant rien à la masse de Mp et de Cn qu’elle fera circuler. Elle opéra cependant une redistribution des Cn existants entre tous les actifs et les inactifs. Naîtra donc une « inflation structurelle » ou « inflation civilisationnelle », mais il  y a d’autres formes d’inflation, par exemple l’inflation importée par l’inadéquation du taux de change. J’ai appelée cette forme structurelle ainsi puisque le chômage saisonnier et frictionnel est inévitable. Au fond, le chômage est une mise à disposition de la force du travail libérée par la productivité. Il peut avantageusement faire l’objet d’un « volant de suremploi » ainsi que je le montre dans le chapitre portant sur le socialisme cubain dans mon Pour Marx, contre le nihilisme.  Au pire, il permet de recycler la main-d’œuvre par la formation continue, menant ainsi à un meilleur « déversement » – Alfred Sauvy – selon les besoins identifiés par la Planification.

Outre ces deux masses salariales, seuls authentiques agrégats monétaires, la Reproduction sur échelle élargie imposera la création d’un crédit national. Ceci se fera soit par des bureaux fonctionnels au sein de la Banque centrale, soit par des banques publiques. Dans les deux cas, bureaux ou banques seront fonctionnellement liées à leur secteur, branche ou filière respectifs. Les besoins de crédit seront dictés par la Planification sur la base des priorités émanant des instances de la démocratie socialiste. Sur cette base, les bureaux ou les banques publiques n’auront plus qu’à moduler leur ratio prudentiel respectif pour assurer la symétrie des investissements encadrés par les Equations de la RS-RE. La Banque centrale gèrera pour sa part les deux masses salariales ainsi que le taux directeur destiné à la consommation des ménages et le taux de change.

Rappelons que la Banque centrale capitaliste répond à une toute autre logique, celle que Marx qualifia de « communisme du capital. » C’est le cas, par exemple, pour les taux directeurs s’appliquant également à tous les capitaux, indifféremment de leur taille ou de leur fonction. Ce qui on le voit, aggrave les distorsions déjà dues à un équilibre général abandonné à la soi-disant « main invisible ». La démocratie bourgeoise est elle aussi surdéterminée par cette égalité formelle concrètement redimensionnée par la constitutionnalisation  de la propriété privée.

Dans un système économique rationnel, l’octroi des crédits se fera mensuellement ou trimestriellement. Il sera supervisé par un audit permanent très strict. En effet, le but consiste à avancer le capital servant aux investissements tant fixes ou circulants, que sous forme de masse salariale, en veillant à ce que cette avance se transforme et se « réalise » en valeur d’échange réelle sans dérives inflationnistes – et sans détournements d’argent dus à la corruption ou aux dérapages voulus des coûts, etc. Un autre grand avantage tient en ce que ces investissements se traduiront rapidement en augmentation de la masse salariale. Cette dernière représente usuellement prés de 60 % des investissements moyens, ce qui est propre à soutenir la demande sociale, du moins si elle n’est pas prise de court par une mauvaise Planification – ou, par exemple, si elle n’est pas dangereusement dissipée par l’extroversion outrée du Multiplicateur économique générique. (Voir plus bas.)

Bien entendu, ceci devra tenir compte de l’évolution du taux de change, ce qui renvoie à la productivité microéconomique et à la compétitivité macroéconomique nécessaires pour assurer au moins l’équilibre des balances externes. La fixation du taux de change se fait logiquement dans ces paramètres précis, aucune nation ne pouvant vivre longtemps au-dessus de ses moyens.

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2)    Fonction de production et équilibre général (ou RS-RE)

@XXXXX http://finance.blog.lemonde.fr/2015/07/08/le-chaos-financier-chinois-represente-t-il-un-risque-systemique/#comment-49818

(La question concerne la manière de fixer le salaire, qui selon le critique devrait être au niveau de la survie, thèse qu’il attribue étrangement au marxisme. Pour la traiter convenablement nous devons la situer dans le cadre de l’équilibre général, soit en termes marxistes dans le cadre des Equations RS-RE.)

Je vous ai répondu plusieurs fois sur cette question précise, car il s’agit de la fonction de production et de sa scientificité. La vôtre se résume à c + v = p et ne rend compte de rien. Smith s’en était aperçu, vous tentez d’ignorer le problème. D’où vient le profit, voilà la question centrale. Allons-y dans l’ordre une fois encore. (Pour le détail voir  « Précis d’économie politique marxiste » dans la section Livres-Books de http://www.la-commune-paraclet.com ) La question clé à laquelle la science économique doit répondre est la suivante : comment peut-on échanger une marchandise A contre une marchandise B. Car cet échange suppose une égalité économique. Et cette égalité suppose un étalon de mesure homogène pour les deux marchandises en question, en fait pour n marchandises. Lorsque vous évaluez A et B selon le même critère universel – ni particulier, ni général mais bien universel – vous êtes alors autorisés à parler de valeur d’échange.
Posons « c » capital constant, « v » capital variable, ou encore valeur d’échange de la force de travail qui est égale à ce qu’il en coûte socialement pour la reproduire. La « pv » désigne la plus-value sous la forme de valeur d’échange ou le surtravail en terme de valeur d’usage. Notons « M » la valeur d’échange du produit issue de la production

La fonction de production scientifique s’écrit donc ainsi : c + v + pv = M.
Vous avez ici deux taux essentiels de la science économique. D’abord, le taux de composition organique du capital qui s’écrit v/C (où C = c + v). Ensuite, vous avez le taux d’exploitation ou taux de plus-value lequel s’écrit pv/v. Si vous reportez pv sur la totalité du capital investi soit C = (c + v) alors vous obtenez le taux de profit (pv/(c+v).

Ces deux ratios évoluent de façon proportionnelle inverse, ce que j’ai démontré en établissant la loi de la productivité marxiste et en l’intégrant de manière totalement cohérente dans les Equations de la Reproduction Simple (RS) et Elargie (RE) de Marx. C’était-là le seul élément obscure – les Livres II, III et IV du Capital n’ayant malheureusement pas été publiés par Marx lui-même – élément obscure dont Böhm-Bawerk et tous les autres à sa suite ont voulu faire une contradiction létale entre le Libre I – loi de la valeur – et Livre II – RS-RE – du Capital. (La genèse du problème de la transformation est présenté dans mes Livres, don mon Tous ensemble – 2002 – accessible dans la section Livres-Books de www.la-commune-paraclet.com )

Si vous posez la situation de départ : c (80 euros) + v (20 euros) + pv (20 euros) = M (120 euros) pour 120 produits disons des Moyens de production (Mp), alors 1 Mp = 1 euro.

Si la productivité s’approfondit de ¼ cela signifie que pour la même journée de travail de 8 heures la même force de travail exprimée en valeur d’usage – ici Mp – produira ¼ de plus de produits du même type ou du moins fortement élastique. Le prix unitaire du nouveau Mp sera proportionnellement moindre.

En prenant C = 100 pour mieux comparer, nous aurons avec la nouvelle productivité : c (84 euros) + v (16 euros) + pv (20 euros) = M (120 euros pour 150 produits. 1 Mp = 0.80 euros. Le capital variable v = 16 euros, mais ces 16 euros achètent toujours 20 Mp.

Comparez cette loi de la productivité marxiste avec l’inanité des économies d’échelle et des revenus croissants et décroissants marginalistes qui ne sont qu’une pale expression des conditions techniques d’ailleurs mal comprises car sans cohérence avec les prix. Elle peut être intégrée dans les Equations de la Reproduction Simple – qui représentent la condition structurelle qui permet de vérifier la cohérence interne en cas de changement des données de départ, par exemple pour la productivité. Ensuite, on peut généraliser à la Reproduction Elargie dans le cadre de laquelle il faut établir le taux de réinvestissement, menant à la croissance.

Les Equations de la RS s’établissent ainsi – en donnant SI le secteur des Moyens de production (Mp) et SII le secteur des Moyens de consommation ou Cn. Noter que ces deux seuls secteurs permettent de rendre compte du système reproductif dans son entier puisqu’il renvoie à « c » et à « v » dans la fonction de production. Nous avons donc :
S1 = c1 + v1 + pv1 = M1
SII= c2 + v2 + pv2 = M2

Les Equations de la RS, donc de l’équilibre général stationnaire sont :
c2 = v1 + pv1
M1 = c1 + c2
M2 = (v1 + pv1) + (v2 +pv2)

Si vous respectez la loi de la productivité, vous avez ici la base de la science économique – donc marxiste et vice-versa. Elle donne tous ses éléments en termes homogènes tant en valeurs d’échange – ou prix réels – qu’en quantités, qu’en heures de travail et même en termes d’ouvriers physiques traduits en valeur d’usage et d’échange. Car lorsque la productivité s’approfondit, la même force de travail en terme de valeur d’usage implique fatalement moins d’ouvriers physiques. Qu’il n’est pas toujours aisé de réemployer dans d’autres secteurs – le « déversement » de Alfred Sauvy. Ceci est encore plus vrai aujourd’hui alors que les nouveaux secteurs, intermédiaires ou pas, sont de plus en plus intensifs en capital. Ce qui explique que la RTT est forcément une loi séculaire. Si la RTT ne suit pas les gains de la productivité, alors la demande sociale s’en ressent et les contradictions du capitalisme en sont aggravées. L’Histoire a d’ailleurs montré que Marx avait raison contre Sénior – voir « La dernière heure de Sénior » dans le Livre I, dont j’ai démontré qu’elle contient déjà toute la réfutation anticipée de toutes les versions du marginalisme. (Ajout : En bref, chaque produit sortant du procès de production doit nécessairement contenir la même part de tous les composants de la fonction de production c + v + pv. C’est pourquoi Marx se gaussa de la chronologie de la réalisation du profit mise en scène par le pauvre Senior. Cette chronologie anticipe le marginalisme – la dernière heure justement. Marx connaissait l’histoire de la baisse séculaire du temps du travail depuis ses essais datant des années 1840 … Les marxistes passèrent à côté de cette démonstration lorsqu’ils discutèrent du fallacieux problème de la transformation. Ma théorie marxiste de la productivité confirme l’analyse de Marx et laisse penser que si Marx avait pu écrire lui-même les Livres II et III du Capital, la falsification de Böhm-Bawerk n’aurait jamais pu voir le jour.)

Noter maintenant l’importance capitale du taux d’exploitation, soit pv/v. Smith l’avait bien senti, Ricardo ne put aboutir, seul Marx fut capable de résoudre ce problème scientifique, établissant ainsi les bases scientifiques de l’égalité possible d’une marchandise A avec une marchandise B en terme d’un équivalent universel et non d’un équivalent particulier – prix relatif – ou d’un équivalent général – i.e. la monnaie dont la valeur doit elle-même être expliquée en terme de l’étalon ou équivalent universel, c’est-à-dire la valeur d’échange de la force de travail.

Toute marchandise a une valeur d’usage et une valeur d’échange, ce que le marginalisme veut occulter dans toutes ses variantes pour ne retenir qu’une utilité subjective masquant l’exploitation. Lorsque le capitaliste achète la force de travail il la paie à sa valeur d’échange – qui correspond à ce qu’il en coûte socialement, en termes monnaie ou Cn, pour la reproduire. Mais, ce faisant, il devient propriétaire de la valeur d’usage de la force de travail. Si le salaire ou valeur d’échange de la force de travail équivalait à 4 heures de travail et que la journée de travail se réduisait à ces 4 heures, le profit du capitaliste s’évaporerait illico. Nous en reviendrions à la constatation que Smith nota avec une grande honnêteté, à savoir que si la fonction de production s’écrivait c + v = p, d’où pourrait bien provenir le profit ? Smith concluait ainsi « Le capitaliste aime récolter là où il n’a jamais semé» (éd. Sutherland, 1993, p 47). Marx refusa cette explication incomplète parce qu’en l’état elle ne rend pas compte de la possibilité d’établir une quelconque égalité économique de base, par ex A = B. (déjà noté par Aristote comme étant le problème économique fondamental à élucider scientifiquement)

Il est impossible de répondre que le profit vient du travail du capitaliste car alors comment le capitaliste se reproduirait-il comme travailleur apportant son travail dans le processus de production ? Parler d’abstinence est loufoque – et de manière évidente ne correspond pas au niveau de vie comparé du capitaliste par rapport à celui du travailleur. Le risque ? il détruit également la possibilité pourtant nécessaire de l’égalité A= B, car il est fluctuant et subjectif. En outre, il est évident que le risque se rapporte à la distribution de la valeur, qui ne peut dépendre que de la fonction de production, lorsque le procès du travail est déjà achevé.

La seule réponse valable vient du fait que lorsque le capitaliste achète la force de travail à sa valeur d’échange correspondant à 4 heures de travail, en réalité il fait travailler l’ouvrier, disons, 8 heures (la journée de travail complète). Les 4 heures supplémentaires après les 4 heures correspondant à la reproduction de la force du travail constitue le profit. En terme de travail, ou valeur d’usage de la force de travail, c’est un surtravail ; en terme, de valeur d’échange c’est une plus-value. Il n’y a aucune autre explication possible.

Or, avant de discourir de quoi que se soit d’autre – niveau de survie, salaire individuel plus salaire différé et « revenu global net » des ménages, par exemple – il faut d’abord se mettre d’accord sur les composants de la fonction de production et sur les relations intimes et organiques qu’ils entretiennent entre eux. Le reste est subordonné. C’est, je crois, ce que vous avez du mal à admettre.

Mais la science tient dans sa démonstration et non dans l’accueil que certains lui font. La seule réfutation tentée contre la loi de la valeur marxiste – celle de Böhm-Bawerk – était une mystification. Je l’ai démontré : la loi de la productivité lève le problème. Mieux, je démontre grâce à elle que le problème de la contradiction ex ante/post hoc loin de s’appliquer au marxisme s’applique à toutes les variantes de la théorie économique bourgeoise, classiques ou marginalistes. J’ai même donné la genèse historique et conceptuelle de la falsification de Böhm-Bawerk qui informe toutes les autres – de von Mises, à Irving Fisher, à Hicks, à Samuelson et Solow etc.

Vous en êtes resté à une fonction de production réduite à c + v = p, vous êtes donc à un state pré-Adam Smith, je n’y puis rien. Dans votre erreur vous confondez même la loi de la valeur de Ricardo qui est incomplète – et qui le reste avec Piero Sraffa – avec la loi de la valeur de Marx. Il vous faut maintenant passer à la fonction de production complète et cohérente qui s’écrit : c + v + pv = M (et l’intégrer de manière cohérente dans l’équilibre général, au moins stationnaire.)

Enfin, en suivant Marx, je démontre que le capitalisme est caractérisé par la concurrence qui s’impose surtout par la productivité. Cette dernière constitue l’aspect révolutionnaire du mode de production capitaliste. La concurrence capitaliste mène à la centralisation et à la concentration du capital. Elle explique également l’aspect épiphénoménal de la valeur d’échange, c’est-à-dire le prix du marché. Dans mon « Précis » je démontre que le prix reste surdéterminé par la loi de la valeur exprimée par les Equations de la RS-RE, soit les conditions de l’équilibre général stationnaire ou dynamique.

Voici. Je sais avoir répondu. J’ignore si vous êtes vraiment intéressé par la démonstration scientifique ou si vous désirez déplacer le problème dans une tentative vaine de sauver une narration que tout aujourd’hui contredit. La question capitale à laquelle vous devez répondre en respectant l’égalité économique entre deux marchandises différentes est : d’où vient le profit, sans briser cette égalité, ni lui faire valser la valse de la réification bourgeoise qui affecte aussi la théorie.
Paul De Marco.

Rédigé par : Paul De Marco | le 16 juillet 2015 à 16:34 | Répondre Signaler un abus |

3)    Plus-value, salaire et profit.

@XXXX

Le salaire peut-il être au niveau de la « survie », c’est-à-dire au niveau physiologique ? La réponse est tout simplement non.

Le salaire est égal à ce qu’il en coûte socialement pour le reproduire. En premier lieu, il est impossible de fixer un niveau physiologique économiquement signifiant, donc stable. Jean Fourastié, reprenant le concept de « travail simple » de Adam Smith sous la forme du travail du manœuvre analysé diachroniquement pour la production technologiquement longtemps inchangée des miroirs, s’y était essayé. Mais ce fut un échec, comme le démontre mon élucidation de la loi de la productivité marxiste. Le niveau physiologique est élastique – il est malthusien à l’origine puis il est repris par Hicks-Samuelson-Solow et tous ceux de la soi-disant synthèse néoclassique que ceux de Cambridge appelaient par dérision « les bâtards de Keynes » – est élastique. La longévité moyenne du demi milliards de camarades Dalits est d’une 40 è d’années, ce qui est un déshonneur pour l’Humanité entière en ce XXI è siècle.

Ensuite, le mode de production capitaliste, à son origine libéral, ne reconnaissait que le salaire individuel capitaliste. Il fut ensuite obligé – après d’âpres luttes de classe – de corriger cette erreur grossière assez suicidaire. En effet, le travailleur doit se renouveler nécessairement dans un ménage puisqu’il appartient à une espèce à reproduction sexuée. (voir la partie rose de mon site www.la-commune-paraclet.com ). Il convient alors de parler de « revenu global net» des ménages plutôt que du seul salaire individuel capitaliste pour obtenir ce qu’il en coûte réellement et socialement pour reproduire la force du travail. Ce revenu global net des ménages inclut le salaire individuel, le salaire différé – assurance chômage, pension etc. – et la part qui échoit aux ménages sous formes d’accès aux programmes sociaux – préférablement publics – et pour l’accès aux infrastructures publiques etc.

La question devient alors : quel est le juste niveau du revenu global net des ménages ? Autrement dit quel est le minimum systémique nécessaire, sans aucune connotation péjorative, qui conserve la viabilité de la fonction de production intégrée dans le cadre paramétrique des Equations de la Reproduction Simple et Elargie ?

Si la journée de 8 heures se décompose en revenu global net des ménages et en profit (v et pv selon nos notations) et puisque seul le travail humain est créateur de nouvelles valeurs d’échange – la nature participe par contre à la création de la valeur d’usage – force nous est de conclure que le juste niveau systémique du revenu global net des ménages pourrait bien être tout v et pv. Noter d’ailleurs que Irving Fisher voulu se débarrasser du travailleur, et des problèmes de redistribution qu’il pose, en transformant tout, salaire, rente, profit, intérêt en « income stream ». Et bien, puisque v et pv sont dus au travailleur générique son income stream peut bien être tout v et pv. Ceci impliquerait uniquement que tous participeront au travail social et que tout le profit serait consommé. Le système de reproduction serait stationnaire. C’est le cas parfaitement possible et durable de la Reproduction Simple (RS). Ranke ne disait-il pas que toutes les époques étaient potentiellement aussi proches de dieu ?

Bien entendu, le système stationnaire ne suffit pas et reste contraire à la dialectique d’ensemble. Car l’Homme est à la fois nature et conscience, donc sujet et objet de son émancipation au sein de la Nature et de l’Histoire. Il est poussé à innover. Au plan économique, cette innovation implique la productivité et le partage des gains de productivité. Par la productivité qui mène à la croissance l’Homme peut donc améliorer son sort. Il nous faut donc passer de la RS à la RE, donc à un système dynamique.

Quel est donc le partage optimal de v et pv dans la RE ? Voilà la vraie question que vous posez mais à l’envers en parlant de niveau de survie du salaire. Autrement dit quel est le taux de réinvestissement optimal.

Ceci dépend du mode de production historiquement donné. Dans le mode de production socialiste-marxiste, le niveau de réinvestissement est déterminé par les priorités économiques et sociales que la collectivité s’est fixées. Ceci implique la planification marxiste – fonction de production dûment intégrée dans les Equations RS-RE – et la démocratie socialiste encore à parfaire pour fixer collectivement et librement les priorités socioéconomiques. Noter que ce système deviendrait de moins en moins contraignant à mesure qu’il se développerait puisque la planification concerne le Domaine de la Nécessite économique. Dans ce domaine, la réduction du temps de travail (RTT), obtenue par le partage des gains de productivité, la baisse de l’âge de la retraite, les congés payés, les temps de formation etc., devient une tendance systémique et non plus uniquement séculaire. Le temps libre permet alors d’inventer de nouvelles formes de travail désaliéné qui se bornerait à utiliser le temps libre pour créer des valeurs d’usage qui ne sont plus échangées commercialement mais contribuent à l’éclosion de la personnalité. Par le travail social et le travail émancipé, nous posons ainsi les bases de la vraie richesse des Nations.

Notez que la société communiste – pour moi comme pour Marx libertaire, mais c’est là une redondance – ne supprime par pv, donc le surtravail. Cependant, ce surtravail n’est plus une exploitation puisque ses fruits ne sont plus unilatéralement empochés par d’autres mais par les travailleurs eux-mêmes. D’abord par la bonification continue du revenu global net des ménages et ensuite par l’utilisation sociale de la pv qui soutient cette bonification continue. Dans la même logique la compétitivité macroéconomique soutient le développement de la productivité micro-économique, ce que la public policy monétariste détruit de manière suicidaire en réduisant les dépenses publiques de manière inconsidérée ( i.e., en détruisant le rôle fondamental de la « plus-value sociale»)

En mode de production capitaliste, nous commençons par l’époque libérale avec son erreur d’origine qui restreint le revenu global net des ménages au seul salaire individuel capitaliste. Puis, une série de conquêtes populaires mènent à une meilleure compréhension du revenu global net des ménages. Entre les deux guerres mondiales, Beveridge pose les droits sociaux des travailleurs comme des droits fondamentaux ; les Keynésiens avec Beveridge démontrent – après Wagner et Bismarck voulant contrer Marx sur son propre terrain – que le seul salaire individuel mène fatalement à la crise de surproduction et de sous-consommation. Enfin, le retour néo-nietzschéen néolibéral et monétariste actuel remet sur le tapis la recherche du plein emploi par le salaire au niveau physiologique. Ce qui posa les bases de la plus grande dépression économique depuis celle de 1929.

Revenons un peu là-dessus. Même Solow (en 1956 dans son article lui valant le prix Nobel) ne se fait pas vraiment d’illusion sur sa fonction de production bancale Y = f (K,L) où K est le capital et L, le travail, qui est ce que l’on voudra, plein-emploi ou moins. Son objectif véritable est de supprimer la tendance égalitaire du keynésianisme. C’est pourquoi il introduit de manière totalement exogène la technologie pour créer un semblant de logique dynamique – en fait, il n’a aucune théorie de la productivité qui tienne debout, pas plus que tous les autres économistes bourgeois. Notez que même avec un équilibre économique solowien sur le fil du rasoir vous ne pourrez pas atteindre le plein emploi, justement parce que : A) il n’y a pas de niveau physiologique stable donc économiquement signifiant – aujourd’hui la longévité à Glasgow est autour de 54 ans pour les hommes ! En outre, les vrais chiffres du chômage vous disent que l’illusion du quasi plein emploi – américain, par exemple – est une fabrication statistique que le taux de participation et d’activité ont vite fait de dissiper même en faisant abstraction de la précarité et de la pauvreté qui croissent en flèche. B) réduire le salaire à son niveau le plus bas possible mène fatalement à la crise de surproduction et de sous-consommation. Crise que la fuite vers les marchés extérieurs – y compris les recettes des Chicago Boys actuels – ne suffit pas à résoudre, surtout aujourd’hui avec la défaite de la stratégie de l’« interdépendance asymétrique ». La Chine et les pays émergents le démontrent parfaitement.

Il reste que le néolibéralisme et le monétarisme ont sciemment utilisé la thèse du niveau physiologique, supposément nécessaire pour rester compétitif et revenir au plein-emploi , comme une arme de guerre contre les prolétariats aux profits des transnationales. Aujourd’hui l’échec de cette stratégie est patent.

Pourtant les traités de libre-échange reposent toujours sur trois piliers : 1) la définition de l’anti-dumping actuelle écarte toute référence aux droits des travailleurs, même minimums tels que définis par l’OIT ; 2) elle écarte toute référence aux critères environnementaux minimums. 3) le libre-échange établit un tribunal des différends qui renforce les transnationales contre les Etats – la démocratie populaire étant remplacée par la démocratie d’actionnariat dans la logique de la « global private governance.» Comme le capital est plus mobile que le travail, surtout à l’époque de la spéculation dominante, mettre les travailleurs occidentaux en concurrence directe avec les Dalits et les autres mène tout simplement à remplacer le revenu global net des ménages par un retour néo-nietzschéen au salaire individuel capitaliste établi à son illusoire niveau de survie. Ce qui n’est pas viable. Même avec le Fiscal compact. C’est pourquoi, j’ai demandé de modifier la définition de l’anti-dumping pour inclure le revenu global net des ménages et le principe de précaution, ce qui relancerait la croissance tout en rétablissant l’assiette fiscale de l’Etat. (La dette redeviendrait soutenable sans nuire aux nécessaires investissements publics.)

Il reste un point à clarifier, celui de la structure des revenus des travailleurs. Le Smith de la « pin factory » pense que la modernisation mène à la déstructuration-restructuration des tâches, donc à un « travail simple » généralisé. Les anciens métiers sont déconstruits et restructurés par la pin factor d’abord, ensuite par la taylorisation. Les travaux plus qualifiés peuvent donc faire l’objet d’une évaluation – l’ échelle salariale.

Notez cependant ceci. Les échelles salariales actuelles ne se justifient que par le fait qu’il faut compenser la formation. Or, rendez le système d’éducation libre, laïque, gratuit et surtout continu à tous les niveaux (C’était le cas en URSS et dans la Chine maoïste de manière parfaitement probante.) Conjuguez-le avec la RTT, et vous obtenez ce que Marx, Guesde et les Bolcheviks ont prétendu à juste titre, la nécessité sociale d’un salaire égal pour tous compatible avec la productivité la plus forte possible et la science économique à son meilleur. En effet, aujourd’hui, il vous suffit de supprimer le numérus clausus et de revenir à une pédagogie digne du nom pour faire en sorte que la concurrence induise un salaire égal pour toutes les professions. Egal, oui, mais avec un revenu global net des ménages en hausse constante. Voilà le secret du communisme marxiste. Boris Vian, bon connaisseur de Lafargue, chantait la semaine de 2 heures et le piano-cocktail. Mon «Tous ensemble» lui rend hommage.

Je crois avoir répondu à vos questions. Une fois encore, mais avec plaisir.

Paul De Marco

Rédigé par : Paul De Marco | le 17 juillet 2015 à 03:35

@XXXX (1 de 2) http://finance.blog.lemonde.fr/2015/04/06/la-chine-secoue-le-monde-des-banques-de-developpement-et-met-les-etats-unis-en-echec/

Vous prétendez que je ne sais pas calculer le coût de production et vous ajoutez : « Eh oui Paul De Marco, car si vous êtes cohérent avec votre théorie de la valeur, alors toute la partie d’un salaire qui dépasse le nécessaire pour la pure survie, ne fait pas partie du coût et ne peut donc pas être payée par la valeur, exactement au même titre que le profit. »
Ceci ouvre un autre chapitre important. En fait, vous reprenez mon affirmation selon laquelle dans la fonction de production c + v + pv = p, c et v doivent être optimum, la mobilité du capital ainsi que la rationalité dans l’utilisation des ressources l’imposent. Remarquez que ceci signifie que Pareto a tort de dissocier composition technique et composition organique du capital : le prétendre fait abstraction du fait que la science et la technologie sont aussi des marchandises donc évaluées en valeur ou prix. Donc, les marginalistes, dont Solow, se fourvoient en introduisant la technologie de manière exogène, puisqu’ils n’ont pas le choix avec leur fonction de production boîteuse. Remarquez également l’inanité des économies d’échelles, ou rendements croissants ou décroissants. Sraffa dans les années 20s commence à le démontrer. La théorie de la productivité marxiste élucidée par moi le démontre définitivement. De fait, les entrepreneurs mettent en application le Taylorisme – l’aspect pratique de la composition organique marxiste tant en valeur que technique, d’ailleurs dérivé des travaux de Marx sur la pin factory de Smith et sur Proudhon – plutôt que les billevesées marginalistes, et utilitaristes.

Mais ceci ne signifie pas salaire de survie au sens de salaire au niveau physiologique – niveau d’ailleurs élastique. C’est tout le contraire. Considérons uniquement le salaire individuel : si vous replacez la fonction de production dans les Equations de la RS-RE – voir commentaires antérieurs – vous verrez immédiatement que le « salaire », ou « structure de v», doit refléter la complexification des Equations de la Reproduction, autrement il y aura crise structurelle. C’est l’aspect fordiste du capitalisme. Autrement, si l’on pousse le salaire individuel au niveau physiologique, alors il y aura une crise de surproduction et de sous-consommation. Cette crise structurelle ne pourra pas être levée ni par l’exportation, ni par le surdéveloppement de la spéculation tournant sur elle-même en engendrant des mirages dans le PIB marginaliste, ne pourront résoudre. Nous y sommes aujourd’hui.

Rédigé par : Paul De Marco | le 14 avril 2015 à 05:45 | |

@XXXXX (2 de 2)
Il se trouve que la force de travail se reproduit dans un ménage ou foyer, pas forcément dans une famille traditionnelle. Ces ménages n’ont pas tous la même taille (les allocations familiales avaient justement été inventées pour en tenir compte.) Egalement, la force de travail peut connaître des périodes d’inactivité qui ne sont pas de sa volonté – chômage, maladie, vieillesse etc. Le salaire individuel ne suffit donc pas. Il entre donc nécessairement dans le coût de production, ce que j’ai appelé le « revenu global net » des ménages, soit le salaire individuel, le salaire différé et les transferts au titre des services sociaux et publics d’accès universel. Ceci reformule la « structure de v » – i.e., les composants du revenu global net – et son importance pour la reproduction vertueuse et élargie. D’où l’importance d’une bonne définition de l’anti-dumping protégeant les composantes du revenu global net. La définition monétariste actuelle à l’OMC entraîne automatiquement une course vers le bas. Or, arrive déjà le moment où la fiscalité générale ne peut plus compenser les cotisations, les pensions misérables des précaires, l’assurance-chômage etc. De plus, on sait depuis les années 30 et 40-50 aux USA que l’assistance privée et le caritatif – « rugged individualism » de Hoover- ont un coût au final plus cher que la Sécurité sociale même minimale de FDR et de ses New Dealers, sans même tenir compte des effets macroéconomiques induits ou de la qualité des services.

La manière dont le « revenu global net » est organisé détermine les époques du capitalisme, donc leur prospérité ou leur misérabilisme. L’Etat social avait augmenté et socialisé une partie de ce revenu qui autrement était empoché par les patrons, ce que j’appelle aussi la « plus-value sociale ». Une partie de l’épargne avait été institutionnalisée – permettant les bénéfices dérivés de la mutualisation et de la solidarité publique, sans nuire à la consommation ; cette dernière étant considérée dans le cycle de la Reproduction, puisque l’achat d’une auto ne se fait pas de la même manière que celui des courses quotidiennes. Ce genre d’épargne ne nuit pas à la consommation au contraire.

De fait, la croissance d’après- guerre fut soutenue par l’effet de cette épargne forcée durant la guerre puis libérée ensuite pour accompagner la reconversion de l’économie de guerre en économie civile. Avec la croissance des salaires dues aux conventions collectives – Wagner Act etc. – elle permit la massification des secteurs intermédiaires massifiés alors intensifs en travail – autos, électroménagers, transports, loisir etc.

La concurrence capitaliste impose la recherche constante de la productivité microéconomique maximale. Ceci permet de produire plus avec moins d’ouvriers. La force de travail ainsi libérée doit être employée. Albert Sauvy inspiré par le marxisme parla de « déversement » de la main-d’œuvre ce qui était possible avec les secteurs intermédiaires d’après-guerre. Aujourd’hui, ils ont tendance à être intensifs en capital. La RTT et la bonne tenue du revenu global net des travailleurs sont donc redevenues d’une urgente nécessité ainsi que la nouvelle anti-dumping. Le transfert de la plus-value sociale au patronat, ne peut mener qu’à une crise structurelle, ce qui est le cas aujourd’hui. Selon la Commission européenne, la part des salaires dans l’ensemble de l’économie est passée de 66,5 % en 1982 à 57,2 % en 2006, soit une baisse de 9,3 points. » http://hussonet.free.fr/parvabis.pdf , p 2. En Belgique, la part des salaires dans le revenu disponible est passée de 62 % à 41 % de 1981 à 2002, voir http://frerealbert.be/antisocial/salaires/transfert-de-revenus-vers-le-capital-147000-par-travailleur-sur-dix-ans/

Ceci explique également l’évolution des inégalités dans les salaires et les revenus. La public policy – inspirée par le libéral-fascisme ou libérisme nietzschéen exprimée dans le livre « Socialism » de von Mises – détruit justement cette utilisation bénéfique de la « plus value sociale » et mène à un retour à l’inégalité. C’est très grave car la productivité microéconomique doit être soutenue par la compétitivité macroéconomique mettant en œuvre la plus-value sociale. Le poids des pensions privées alimente un temps la spéculation mais ruine les entreprises – GM, Chrysler voilà peu. Idem pour la santé. C’est au contraire ce qui faisait la force de la France et de sa planification publique la plaçant alors au premier rang pour la productivité et pour l’attrait du capital direct étranger. Atouts aujourd’hui systématiquement détruits par la public policy monétariste ambiante.

Sur le retour volontaire des dirigeants actuels vers un inégalitarisme pré-1914 voir ma critique à Piketty dans : http://www.la-commune-paraclet.com/Book%20ReviewsFrame1Source1.htm

Enfin, estimer la valeur de manière subjective ne correspond même pas au troc muet, par exemple celui décrit dans l’Enéide de Virgile ou par les ethnologues … Si A = B par l’échange, cette égalité ne peut pas être subjective et purement aléatoire.
Paul De Marco.

Rédigé par : Paul De Marco | le 14 avril 2015 à 05:46 |

Xxx

@XXXX  http://finance.blog.lemonde.fr/2015/04/15/google-sous-le-coup-de-la-commission-europeenne-une-formidable-myopie-de-ses-dirigeants/

Calcul du salaire. Même Marshall parlait de « blé » dans le sens de panier de consommation ouvrière. Mais, comme le pain était l’aliment de base du prolétariat anglais – le renchérissement du prix menait à des révoltes – Ricardo y attacha plus d’importance. Il le fit également dans le cadre de l’abrogation des lois sur le blé – Repeal of the Corn Laws – selon son argumentaire portant sur l’avantage comparatif. Ainsi, il était plus avantageux de produire le blé dans les grands Dominions plutôt qu’en Angleterre. De plus, à productivité technique égale, faire baisser le prix du composant le plus important et le plus sensible du panier de base du prolétariat britannique ne pouvait avoir que des avantages pour les industriels. Ceci alors même que Ricardo – problème de la rente que j’ai résout scientifiquement – ne comprend pas la logique de la productivité mieux que Torrens.

Comment calculer le prix du salaire ? Pour le faire « objectivement » comme vous dites, il faut d’abord comprendre que seule la force de travail dans le procès de production est capable de recréer le salaire et le profit nécessaire pour permettre la reproduction. (Voyez mon commentaire plus ramassé adressé à JCB, sur la seule possibilité logique de faire émerger le profit par l’exploitation de la force de travail.)

Nous avons donc notre fonction de production : c + v + pv = p. Faisons pour l’heure abstraction de c le capital – incluant capital fixe, circulant et éventuellement crédit. Concentrons-nous sur (v + pv). Tous les deux sont produits par la force de travail durant la journée de travail. Si en 8 heures le travailleur – manager et capitaliste inclus – ne produisait que ce qui sert à reproduire sa force de travail, il n’y aurait aucun profit possible et par conséquent aucun réinvestissement possible.

Il faut maintenant intégrer la fonction de production dans un cadre paramétrique d’équilibre, donc dans le cadre des Equations de la Reproduction Simple et Elargie. Voici mon exemple canonique pour la même journée de travail dans les deux secteurs de base:

SI : c(80) + v (20) + pv (20) = M (120 euros pour 120 Mp – Mp étant les Moyens de production.
SII : c(40) + v (10) + pv (10) = M (60 euros pour 60 Cn – Cn étant les Moyens de consommation

Les Equations de la Reproduction Simple sont respectées, soit :

M1 = (c1 + c2) ;

c2 = ( v1 + pv1) ;

M2 = (v1 + pv1) +(v2+ pv2).

Vous pouvez inclure les sous-secteurs que vous voulez dans ces deux grands secteurs principaux à mesure que la société se modernise et que la production se complexifie. Avec de bonnes statistiques marxistes fondées sur la fonction de production et sur les Equations on pourrait facilement appréhender les filières chevauchant en partie les deux secteurs principaux.

Quel est le minimum salarial permettant de conserver l’équilibre ? Certainement pas un salaire de survie. Car alors vous réduiriez la complexité de l’appareil productif à sa plus simple expression, c’est-à-dire à un statut de dépendance. Bref, le salaire le plus bas possible est celui qui permet non seulement de conserver l’équilibre à mesure que la société se complexifie mais qui permet également de soutenir la croissance ou équilibre dynamique, i.e. en termes marxistes, la Reproduction Elargie. C’est pourquoi, en suivant Marx, j’ai développé les concepts de «structure de v » ainsi que celui de « plus-value sociale ».

Même si le salaire individuel était un salaire de survie, il devrait permettre la survie en période d’inactivité – assurance chômage ; la survie en cas de maladie – régime public de santé ; la survie après la retraite – régime public de retraite ; ainsi que la survie du travailleur par la reproduction de sa force de travail et sa reproduction au sein du ménage – allocations familiales donc, puisque les ménages n’ont pas la même taille. Enfin, la survie en ce sens qu’il faut se prévenir d’une force de travail usée trop tôt et donc peu productive. La législation des 8 heures en France doit beaucoup à la démonstration par Paul Lafargue – médecin, marxiste et gendre de Marx – du fait massue selon lequel une usure pénalisante se produit après 8 heures de travail. C’est pire avec le taylorisme et le mini-taylorisme actuel comme en témoigne le nombre grandissant de suicides au travail. Idem pour les congés payés.

Aussi le « salaire individuel »se transforme par nécessité économique en « revenu global net » des ménages. De nouveau, le niveau le plus bas est celui qui permet la Reproduction Elargie. Ce qui est extraordinaire est que certains capitalistes aient mis autant de temps à le comprendre : ainsi l’ineptie de Sénior sur les 2 dernières heures de travail qui ne pouvaient pas être supprimées car elles auraient, selon lui, ruiné le profit et donc le capital. C’est bien entendu le contraire qui se produisit. Et c’est également ce que la RTT a démontrée dernièrement en France – ainsi que toutes les réductions du temps de travail antérieures, toutes séculairement inévitables. Ce qui est encore plus extraordinaire et le retour des capitalistes modernes et de leurs idéologues à cette barbarie de la survie sur la base du seul salaire individuel !

Ceci dit le partage de la somme (v + pv) en ses deux composants dépend donc en dernière instance de la lutte des classes sur la base des Equations de la Reproduction qui en fixent le cadre paramétrique.

(Ajout : Ce cadre paradigmatique n’est aucunement subjectif ; il dépend strictement des conditions matérielles et techniques ainsi que des critères civilisationnels prévalant à un moment donné. On pourrait représenter ceci comme un ensemble de variables inter-reliées. En changeant l’une on change toutes les autres. C’est la solution commune à tous les marginalistes, de Bortkiewicz et Tougan-Baranovsky en passant par Hicks et jusqu’aux prolégomènes consciemment présentés comme tels par Piero Sraffa lui-même. Elle repose sur la transformation simultanée. Ceci a également donné le fameux modèle hydraulique de simulation. Malheureusement, ce système traite la force de travail comme un facteur de production parmi d’autres et tout aussi liquide ( !), erreur fatale comme il fut démontrée par Marx et par moi. L’interrelation systémique de toutes les variables existe bien mais elle répond à une loi particulière, soit la relation proportionnellement inverse entre le taux de composition organique v/C et le taux d’exploitation pv/v. Le tout dûment intégré dans les Equations de la RS-RE. Car la réalité est dialectique : l’Homme écrit l’Histoire – ou organise le procès de production et de Reproduction – mais il ne le fait pas de manière entièrement subjective. Le solipsisme n’a pas de place ici et doit être abandonné à l’évêque Berkeley comme l’expliquait déjà le camarade Lénine dans son excellent Matérialisme et empiriocriticisme, 1908, dans https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1908/09/ )

Bref, l’important est premièrement de comprendre que v et pv sont le fruit du travail – celui de l’entrepreneur ne pouvant pas plus expliquer le profit que le rôle attribué au marché. La division de la somme (v+pv) en ses deux composants est donc une affaire socioéconomique mettant en cause tant l’équilibre du système que la lutte de classe, donc la possibilité des ouvriers d’arracher la plus grande part possible pour leur salaire.

Dans un régime de régulation par un Etat social ou un régime de planification socialiste, il existe deux critères objectifs pour définir la juste part de v dans (v +pv) dans le cadre du plein emploi réel, avec un chômage frictionnel réduit à son plus bas niveau possible. Ceci parce que personne ni aucune nation ne peut vivre longtemps au dessus de ses moyens sans s’endetter. D’abord, le « taux de productivité » microéconomique de chaque entreprise, branche et secteur. Pour qu’il soit optimum à ces niveaux il faut des normes – fair play pour la concurrence, code du travail, conventions collectives etc. Autrement, ce sera la loi de la jungle. Dans un système de libre-échange, ceci impliquera une bonne anti-dumping protégeant les composants du revenu global net des ménages et les critères environnementaux. Ensuite, si nos agrégeons les diverses productivité pour le capital social – incluant les interventions infrastructurelles et sociales de l’Etat – nous obtenons le « taux de compétitivité » macroéconomique de la formation sociale – qui détermine largement le taux de change. Finalement, pour éviter les crises structurelles – surproduction/sous-consommation -, il est clair que le revenu global net le plus bas possible doit refléter la complexité productive de la Formation sociale.

L’extroversion de certaines FS ne change rien à cette nécessité : car si une partie du panier de consommation est importé encore faut-il que le revenu global net des ménages le permette – quand bien même les nations croyant à l’interdépendance asymétrique auraient recours à une « wal-martyrisassion » mal ficelée en cherchant à émuler le Repeal of the Corn Laws. En fait, les Equations de la Reproduction Simple et Elargie – je vous prie de vous reporter au commentaire plus long adressé à JCB pour un résumé – permet de concevoir ceci plus aisément : en résumé, le partage entre (c+ pv) répond à la constellation des forces dans la lutte de classe mais est contraint par la productivité et par la compétitivité.

Je conclus en rappelant que Piero Sraffa mit en scène un « panier de marchandises produisant des marchandises ». Malgré l’incroyable blabla aucun soi-disant néo-ricardien n’a remarqué que cette métaphore de Sraffa cherchait uniquement à cerner le concept marxiste de « travail socialement nécessaire » de Marx que nous avons exposé ci- dessus. Sraffa échoua dans sa tentative car il resta prisonnier du problème de la transformation forgé par Böhm-Bawerk ainsi que de la méthode transformation simultanée proposée par Bortkiewicz et Tougan-Baranovsky. Ma théorie de la productivité dûment intégrée dans les Equations de la Reproduction Simple et Elargie dispose scientifiquement de ce problème.

Je vous prie d’excuser la longueur mais il est difficile de faire plus court sur un sujet tel que celui-ci.
Paul De Marco

Rédigé par : Paul De Marco | le 16 avril 2015 à 15:27 |

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4) La spéculation hégémonique et les illusions du PIB marginaliste (et la crise boursière salutaire en Chine.)

Dans http://finance.blog.lemonde.fr/2015/07/08/le-chaos-financier-chinois-represente-t-il-un-risque-systemique/#comment-49818

La Chine, les autres Etats et les illusions du PIB marginaliste.

Plusieurs théoriciens ont dénoncés les defaults du PIB. Jacques Barreaux en a donné un court et magistral synopsis en 4 pages, v. « Que mesure vraiment le PIB ?» Economica N 15, septembre 1975

Ce qui est moins dévoilé est l’aspect marginaliste fallacieux qui en est la base. Il ne s’agit pas uniquement des dernières pitreries américaines et européennes en la matière ajoutant la prostitution, la drogue, l’évasion fiscale classique – sans shadow banking et sans paradis fiscaux – et certaines dépenses militaires dans l’espoir vain de dissimuler la faillite du sentier de consolidation fiscale qui devait mener à la réduction de la dette publique. Le défaut majeur tient dans le fait que le marginalisme tend à privilégier la spéculation sur l’économie réelle, l’intérêt spéculatif sur le profit. C’est son défaut ontologique qui renvoie à sa fonction de production bancale (Y = f (K,L) où L est le travail disponible mais pas forcément en situation de plein emploi, l’équilibre se faisant sur le fil du rasoir au niveau « physiologique » pour les travailleurs sur la scène mondiale …)
Ceci ne mène pas uniquement aux crises cycliques et parfois structurelles de l’accumulation capitaliste (les bulles dont Galbraith avait donné un bon aperçu historique.) Le danger principal tient dans le fait que plus la spéculation croît, plus elle phagocyte l’économie réelle, et plus le PIB donne l’illusion de croître. Dans un contexte où nous avons des dérivés financiers pesant prés de 10 à 12 fois le PIB mondial, le tout avec un credit crunch chronique, on voit exactement ce que cela donne.

En outre, la spéculation – qui nous renvoie à von Mises entre autres – mène naturellement à une politique antisociale. Ainsi, dans les années 70, le système de santé public à accès universel en Europe coûtait près de 9 % dans les pays les plus socialement vertueux alors que le système privé américain coûtait près de 15 % en laissant sans couverture quelque 47 millions de personnes. (L’Obamacare, conçu pour le monde de l’assurance privée et de big pharma, aggrave les problèmes, mais devient néanmoins le modèle à suivre au sein de l’UE livrée à l’austérité neolibérale. On revient à une médecine d’entreprenariat telle que ridiculisée justement par Peter Sellers dans le film « Where does it hurt ? » v. https://www.youtube.com/watch?v=r_PdlHZDKDk . L’argument vaut pour les pensions. Or, cet énorme gaspillage est au cœur de la « plus-value sociale ». Celle-ci, qui par le biais de la macroéconomie – dépenses publiques – soutient à la fois la demande interne et la compétitivité macroéconomique des FS ainsi que la productivité microéconomique des entreprises. Dans l’optique de l’illusion marginaliste, privatisez santé, pension, éducation, transport et le PIB augmentera … alors que les inégalités, la précarité et la misère croîtront inexorablement. Nous en avons la preuve aujourd’hui partout en Occident alors que la contreréforme reaganienne-monétariste arrive à sa fin.

Il y a là une fuite en avant systémique car les équations de la croissance et du sentier de consolidation fiscale sont fondées sur cette illusion marginaliste et sur ses statistiques alors que l’opinion publique est trompée par elle via le crédo journellement dégorgé par les médias dominants. Vous vous souvenez par exemple que l’OFCE avait conseillé au candidat Hollande d’ignorer l’industrie pour favoriser les services. Bien entendu, il ne s’agissait plus alors des services classiques – relevant de la division du travail entre public et privé ou coopératif – mais des services nouveaux, surtout financiers. Ils sont délétères pour l’économie réelle. En outre, étant intensifs en capital, ils créent eux-mêmes peu d’emploi. La masse des travailleurs moins scolarisée devient alors un problème alors que les scolarisés trouvent rarement des emplois correspondant à leurs diplômes. Le CICE n’y change rien, il engraisse encore le patronat sans aucune contrepartie pour le monde du travail, sinon une précarité aggravée.

Note hôte qualifie la Chine de pays communiste. Pour ma part j’espère qu’il a raison. Les dirigeants ont su enrayer l’hémorragie en bourse. Par contre, la véritable question est la suivante : ont-ils compris l’inanité de la théorie marginaliste et de ses statistiques – PIB, comptabilité d’entreprise dérivée d’Irving Fisher, gestion capitaliste de la monnaie par une banque centrale servant les besoins du capital plutôt que ceux de la société etc. ? Ou vont-ils revenir à la loi de la valeur – fonction de production marxiste élucidée pour la productivité et dûment intégrée dans les Equations de la Reproduction Simple et Elargie ?

Si tel était le cas la planification deviendrait scientifique et donc plus efficace. La banque centrale deviendrait une banque centrale socialiste différenciant gestion de la monnaie – masses salariales réelle et sociale –, gestion du crédit bancaire public et gestion de l’épargne des ménages, ces deux derniers devant fluidifier les circuits de la Reproduction Elargie sans que le crédit ne devienne jamais spéculatif. Il n’est accordé que par tranche se transformant en valeur d’échange – donc à 60 % plus ou moins en salaires découlant des nouveaux investissements le tout vérifié par des audits rigoureux. Le crédit socialiste devrait être affaire de banques publiques liées directement avec leurs secteurs, branches et filières de référence. Dans le cadre de la planification, ils soutiendraient l’investissement nécessaire à la croissance en modulant leurs ratios prudentiels respectifs afin de neutraliser les effets d’expansion-contraction intersectoriels. La croissance serait alors stabilisée.

Espérons que la récente hausse spéculative en bourse en Chine ne soit pas une stratégie de cooptation des masses en faveur d’un capitalisme spéculatif par des élites mentalement subalternes succombant à l’illusion du PIB marginaliste pour faire du chiffre sur la « croissance » (sans emplois !). Mao avait permis à la bourgeoisie nationale d’entrer dans l’Assemblée populaire nationale, pas dans le Parti. Cette règle cardinale fut renversée avec l’adoption du « socialisme de marché » qui est un marginalisme « socialiste » ( !), et qui au mieux ne devrait être qu’un pas en arrière pour un grand bond socialiste en avant( voir mon « Marginalist socialism or how to chain oneself in the capitalist cavern » section International Political Economy dans le site www .la-commune.paraclet.com.)

Bien entendu, le contexte historique exige de la flexibilité du moins jusqu’à l’établissement d’un statut économique hégémonique mondial. Mais vouloir atteindre ce statut en adoptant le marginalisme, qui plus est spéculatif aujourd’hui, reviendrait à se subordonner à Wall Street, à la FED et aux quelques grandes banques new-yorkaises. Ce qui mènerait rapidement à un « retour » aux Quatre Royaumes combattants. En ce sens, le coup de semonce actuel, qui montre clairement les limites ontologiques et politiques de la cooptation en habits spéculatifs, est une bonne chose, car il impose des mesures défensives et des corrections. Il faut revenir à la science et inventer la démocratie socialiste plutôt qu’imiter un système en faillite en Occident, système fondé sur un « crédit sans collatéral».
Paul De Marco

Rédigé par : Paul De Marco | le 10 juillet 2015 à 09:14 | Répondre Signaler un abus |

5)    Economie : Science ou narration ? 

Dans http://finance.blog.lemonde.fr/2015/04/06/la-chine-secoue-le-monde-des-banques-de-developpement-et-met-les-etats-unis-en-echec/

Bonjour XXXX,

Vous croyez que l’économie est et doit être une narration, c’est votre droit. C’est aussi votre défaite depuis l’abolition du droit divin et de la déférence envers l’Autorité auto-décernée. Remarquez que vous la partagez avec tous les marginalistes. Je démontre pour ma part que l’économie est une science. Je le fais selon les normes, en particulier en disposant de la seule et unique critique, d’ailleurs résultant d’une falsification, qui fut jamais adressée au marxisme, à savoir le problème de la transformation inventé par Böhm-Bawerk.

Il reste qu’ainsi qu’Aristote le notait déjà, un bien A s’échange contre un bien B de différente nature. Cette égalité n’est pas niable puisqu’elle s’établit dans les faits par l’échange. Le but de la science est de l’expliquer. Quel est l’étalon de mesure universel qui permet de le faire ? Il n’y en a qu’un seul : la valeur d’échange de la force de travail. Aucun autre facteur de production ne peut opérer la transformation d’une valeur d’usage en une autre valeur d’usage plus raffinée sans l’intervention du travail humain. De fait, les autres facteurs de production ne peuvent exister sans cette intervention du travail. On peut affirmer que cette égalité n’est pas affaire de science, mais outre que ce n’est pas sérieux ceci ne permet pas de déclarer qu’une affirmation scientifique est fausse – celle de Marx élucidée par moi, en l’occurrence – sans le démontrer.

Prenons la fonction de production marginaliste, celle de l’Ecole autrichienne également : Y = f (K,L) ou traduite en termes marxistes : c + v = p (capital plus travail égal produit.) La mobilité du capital assure que les quantités de c et de v sont optimales, on ne peut rien en soustraire pour que la production puisse recommencer au moins sur les mêmes bases. Le profit est absent de cette fonction de production boiteuse – un « machin » inventé depuis J. B. Say pour masquer l’origine du profit qui réside précisément dans l’exploitation du travail humain. Le profit ne peut donc venir ni de l’abstinence ni du risque. Il ne peut pas être non plus aléatoire et donc être donné par le marché, car la mobilité du capital mènerait à une égalisation du taux du profit. Là encore vous auriez une entité profit – nommons-là « pv » – dont la genèse n’est pas expliquée. Si vous voulez vous défaire de cette égalisation, alors c’est l’égalité économique qui sera rompue. Or, sans profit vous ne pourrez pas amorcer le réinvestissement (à quoi la division du travail ajoute ensuite le crédit en entérinant socialement la distinction entre intérêt et profit, le premier étant contenu dans le second mais non l’inverse. Donc émergence des banques et du capital financier, puis du crédit spéculatif) Le capitalisme est le mode par excellence de l’accumulation du capital qui dépérit s’il se renouvèle uniquement à l’identique.

Posez maintenant que le profit émerge de la composition organique du capital v/C (où C = c + v) qui évolue de manière proportionnellement inverse avec le taux d’exploitation du travail noté pv/v.

Vous aurez ceci en t1 : c (80) + v (20) + pv (20) = p (120 euros, 7 heures, 20 ouvriers, 120 p)

Posons que la productivité augmente de ¼ en t2 de sorte que pour la même journée de travail de 7 heures, et le même salaire, la production augmentera de ¼, la valeur de chaque produit évoluant donc logiquement en sens inverse.

En t2 nous aurons : c (84) + v (16) + pv (20) = p 120 euros, 7 heures, 16 ouvriers, 150 p, donc 1 p = 0,8 euro maintenant.

Tous les termes restent cohérents surtout si vous les intégrez dans les Equations de la RS-RE que j’ai résumé dans un commentaire antérieur. Böhm-Bawerk a donc perdu la bataille : il n’y a aucune contradiction logique entre valeur et prix de production parce que la loi de la productivité marxiste supprime l’invention du prix de production, tout reste en valeur tant ex ante que post hoc. Ceci d’autant plus que mon élucidation de Marx permet de montrer que la loi de la valeur s’applique en régime capitaliste, puisque la concurrence est surdéterminée par les Equations de la RS-RE qui sont des conditions paramétriques incontournables (voir mon « Pécis d’économie politique marxiste ».)

Normalement, selon la méthodologie scientifique, même lorsqu’elle est réduite à sa plus simple expression comme vous le faites, il n’y a qu’une seule conclusion possible, à savoir que la fonction de production marginaliste est fausse, et que la seule critique sérieuse jamais adressée à Marx fut levée par moi. L’unique solution maintenant pour un économiste digne du nom est de prouver que j’ai tort ; elle ne peut pas consister à affirmer que l’économie est uniquement une narration. Je défie donc quiconque de le faire – ne serait-ce que pour la bonne raison que, si d’aventure la réfutation était scientifique, on rendrait un service à la science et à moi également par la même occasion. Je doute fort que ce soit possible ; en effet, selon ma métaphore du puzzle, il arrive un seuil où l’ « univers » sous analyse devient scientifiquement appréhendable même s’il n’est pas entièrement connu. C’est le cas de toutes les sciences.
Je conclus en soulignant ceci : remplacer la science par la narration est dangereux. Non seulement parce que tôt ou tard la narration est contredite par les faits comme le prédit la science cognitive, mais aussi parce qu’en matière sociale seule la force brute permet d’établir l’hégémonie d’une narration sur une autre. Ce qui est très dangereux si ce n’est que du fait de la force du nombre – démocratie – que Nietzsche et d’autres haïssent tant. La plausibilité n’est pas la certitude.

Comme vous semblez être théoriquement sous pression de tous les côtés, concentrons-nous sur la fonction de production uniquement et lorsque vous aurez le temps. Car le reste ne sera autrement qu’un dialogue de sourds.
Paul De Marco

Rédigé par : Paul De Marco | le 13 avril 2015 à 09:42 |

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6)    Ajout : Multiplicateur générique et Multiplicateurs sectoriels. 

Vaut-il mieux sabrer dans les dépenses publiques ou bien réduire les impôts – avec près de 50 % des travailleurs français qui ne gagnent pas assez pour payer les impôts sur le revenu … ?

Aux débuts de la contre-réforme volckéro-reaganienne cet argument avait pris la forme de la courbe que Laffer consigna sur une serviette de table qui sans doute n’en demandait pas tant. Il semblait alors aux monétaristes que le poids économique de l’Etat et de sa fiscalité engendrait un « crowding out » nuisant aux investissements. Aujourd’hui, cet argumentaire spécieux est oublié. Plus personne n’ose le ressortir. En effet, non seulement les monstrueuses « tax expenditures » ou dépenses fiscales ont démoli la fiscalité de l’Etat et ses possibilités d’intervention stratégique mais, en outre, la création ex nihilo de monnaie par les banques centrales – Facilities I et II, FSEF, MES, OTM, LITRO, TLTRO, QE, ABS, manipulation des taux directeurs, y compris overnight etc., – créa un « credit crunch » chronique sans que personne ne s’élevât contre cet authentique « crowding out » là. Or, cette énorme injection de liquidité se fit au départ pour nier la concurrence capitaliste, seul mécanisme clé d’auto-contrôle du système. Le but était de sauver de la faillite des banques privées faussement dites « too big to fail ». Ceci mena à la ruine durable des Etats et des économies concernés. La propagande actuelle tente de légitimer l’austérité voulue dans le but d’effectuer aux forceps un gigantesque transfert des richesses publiques au profit du secteur privé. Ceci se fait en posant comme objectif la  « croissance », bien entendu la croissance telle qu’évaluée par le PIB marginaliste. En outre, aujourd’hui, les règles comptables font que la GB inclut 9 milliards à son PIB pour la seule prostitution, le même type d’évaluation visant l’économie souterraine, la drogue etc., nous y reviendrons plus bas.

J’ai souvent insisté sur le fait que le Multiplicateur de Kahn avait été potentiellement saboté avant que d’être à la Conférence de Savannah 1946 lorsque Keynes perdit sa bataille pour l’organisation du système commercial et financier mondial face à l’Américain H. White.  Ce qui est en cause est l’insertion de la Formation Sociale Nationale ou Supranationale – UE – dans l’Economie Mondiale. Le tout est de savoir si l’extroversion de la FS se fait en préservant l’opération domestique du Multiplicateur ou pas.

Avec la subordination des jumelles de Bretton Woods puis du Gatt aux USA, les dès avaient été jetés. La mort de Bretton Woods puis le passage du Gatt à l’OMC dans le cadre de changes flottants acheva le Multiplicateur générique de sorte que les mesures de relances, disons keynésiennes, profitaient d’avantage aux partenaires économiques et commerciaux qu’à la FS qui y recourrait. Comme aucune mesure corrective ne fut prise, la public policy reaganienne conquit peu à peu du terrain et posa comme nouveau sens commun socioéconomique.

Maurice Allais dénonça ce qu’il appela la Fracture de 1974 – voir ma critique positive dans la Note ** de mon Livre III, section Livres-Books www.la-commune-paraclet.com ) et conseilla l’adoption de Préférences Communautaires. Ce grand économiste walrasien doté d’une conscience citoyenne prêcha dans le désert. Plus tard, prenant acte du libre-échange entériné à l’OMC, je proposais en vain l’adoption une nouvelle définition de anti-dumping capable de protéger les trois formes du « revenu global net » des ménages ainsi que les critères environnementaux respectueux du principe de précaution.

Il reste que dans le cadre des politiques néolibérales actuelles d’austérité, opposer les vertus des coupures des dépenses publiques aux hausses d’impôts constitue une falsification misérabiliste et sans imagination des choix possibles. Comme de coutume, cette falsification repose sur la confusion du multiplicateur générique et des multiplicateurs sectoriels, tous deux calculés selon les fallacieuses recettes marginalistes. Avec Jean Tirole, l’équivalent Nobel dans la « dismal science », la bourgeoise néolibérale actuelle tenta d’entériner l’évacuation de la macroéconomie – Etat et démocratie – au profit de l’hégémonie de la microéconomie mise exclusivement au service des transnationales apatrides – dépérissement de l’Etat et de ses obligations régaliennes, démocratie d’actionnariat selon le principe un euro = un vote, etc.

Il importe de comprendre que cette alternative ainsi posée est non seulement fallacieuse, elle est destructrice.

Le PIB est déjà en soit une falsification statistique résultant de la série de falsifications marginalistes mentionnées en partie ci-dessus. Les équations, surtout les processus dynamiques que l’on en déduit, ne valent rien. Il ne s’agit pas uniquement des critiques internes de Jacques Barreaux mentionnées ci-haut ou bien de celles de même type de Guillaume dans son Anti-économique. Guillaume avait montré qu’une suite de bouchons à Paris faisant augmenter la consommation d’essence, le PIB s’en trouvait augmenté. Ces critiques internes sont décapantes mais restent très loin du compte. Car il importe également de voir ce qui se niche derrière l’actuel « credit crunch » et derrière le paradoxal processus déflationniste découlant en ligne droite des QE dans leur contexte néolibéral spéculatif actuel.

Le marginalisme est une suite de falsifications qui tentaient de nier la science de l’économie politique classique aboutie avec Karl Marx pour dissimuler l’exploitation de l’Homme par l’Homme dans sa nouvelle forme « froide » capitaliste. Il lui fallut créer une narration plausible. On sait qu’elle repose sur l’équiparation de tous les facteurs de production, force de travail comprise, rendus également liquides sous la forme monétaire ou prix. Elle repose également sur la substitution de l’utilité marginale bancale et subjective – donc non quantifiable scientifiquement quelque soit le moyen de retourner le problème – à la dualité valeur d’usage et valeur d’échange qui caractérise toute marchandise, la force de travail comprise. Or, cette dualité est jugée dangereuse puisqu’elle fait apparaître scientifiquement que le travail humain est l’unique facteur de production capable de créer de nouvelles marchandises – ou valeurs d’échanges – en transformant les valeurs d’usage nécessaires. Ce faisant, on dévoile la genèse du profit dans le processus d’exploitation de la force de travail, genèse qui autrement reste entièrement opaque.

Ceci n’est pas indifférent. La série des falsifications et des méprises marginalistes suivent. Elles furent formalisées et amplifiées par les Böhm-Bawerk, les von Mises, les Fisher, Hicks et autres Samuelson et Solow et tutti quanti.  Notons-en les principales. D’abord la confusion entre profit et intérêt que Fisher consolida avec son concept bidon de « income stream ». Or, l’intérêt est déduit du profit mais non inversement. Cette confusion entraîne celle de l’économie réelle – incompréhensible dans le cadre du marginalisme – avec l’économie spéculative et aboutit même, avec von Mises et tous les autres à sa suite, à poser la spéculation comme une opération normale du capitalisme. Pire encore, von Mises et de ses adeptes, devant prendre acte de l’affirmation historique du crédit, firent de la spéculation le principe actif du capitalisme censé porter plus rapidement à la justesse des prix. Les épigones des « marchés efficients » recevront d’ailleurs l’équivalent Nobel après le triomphe de la contre-réforme volkéro-reaganienne! (sur cette contre-réforme, voir mon essai « Les conséquences socio-économiques de MM. Volcker-Reagan et Cie » mars 1985, dans la section Economie Politique Internationale de mon site www.la-commune-paraclet.com )

La liquéfaction des facteurs de production mènent également à la théorie marginaliste de la circulation de la monnaie – voir ci-haut. C’est une bouillie tautologique pour les chats et les chiens qui est néanmoins présentée sans gêne aucune comme une théorie « quantitative » de la monnaie, bien qu’elle soit ontologiquement incapable de concevoir les agrégats monétaires autrement que de manière empirique infra-baconienne, tout comme elle est incapable de rendre compte de l’inflation ou de son contraire. Je rappelle que Bernanke consacra son PhD à l’inflation et lança en conséquence ses QE dans l’espoir de créer de l’hyperinflation pour transférer aux créditeurs des USA, Japon et Chine en tête, le poids du financement de la dette, laquelle avait explosée du fait des bailouts des banques privées qui suivirent la crise des subprime ! Chacun sait que le contrarie se produit, « credit crunch » en prime, mais presonne ne trouve nécessaire de réviser quoi que se soit. Au contraire, on en rajoute à la louche en se préparant à mettre en œuvre la soi-disant « monnaie hélicoptère » sur plus vaste échelle !

Nous passerons sous silence un Greenspan reprenant à son compte le Wealth Effect de Pigou et menant directement à la crise des subprime. Bien plus que Pigou dans sa fallacieuse critique à Keynes – en effet, Pigou n’écartait pas la possibilité de l’alternative socialiste … – il oubliait l’importance de la « structure de v » ou « revenu global net » des ménages. Or, si cette dernière sombre sous le poids des inégalités les plus criardes – 1% contre 99 % – alors elle ne reflète plus même minimalement la complexité des Equations de la RS-RE. Ceci entraîne fatalement une spirale économique négative et une aggravation des inégalités. Elle s’impose alors sans que les recettes des Chicago Boys conseillant de substituer l’exportation à une partie de la demande interne, n’y puissent rien changer. Surtout lorsque tous les Etats appliquent cette recette simultanément comme il est aujourd’hui exigé au sein de l’UE et, en général, en Occident.

Ces gurus de la voodoo economics répondent que la spirale disparaitrait d’elle-même pour peu que l’on voulut bien laisser le salaire descendre à son niveau physiologique. Cette ineptie caractérisée découle de la théorie de J.B. Say voulant que l’offre crée sans propre demande, ineptie reformulée de manière malthusienne par R. Solow avec son « razor-hedge equilibrium » et par tant d’autres après lui. Cette ineptie typique repose sur une falsification doublée d’un malentendu : on feint de croire que là où il existe un besoin émergera une offre. Or, ceci n’est vrai que pour des besoins solvables. Si l’on préfère, il s’agit-là de l’aspect fordiste général nécessaire à la Reproduction. Je renvoie à la « structure de v » qui doit refléter la complexité des Equations RS-RE autrement s’enclenchera une crise de surproduction et de sous-consommation, crise qui caractérise le capitalisme et qui portera à sa disparition historique comme système dominant. En effet, cette contradiction démontre que le capitalisme, fondé sur la propriété privée et la recherche du profit privé optimal, finit par étouffer le développement des forces productives en maintenant des rapports de production datés. Voyez plutôt : en ce début du XXI è siècle, la productivité ne fut jamais aussi grande au cours de l’Histoire de l’Humanité, mais elle se conjugue en Occident avec une augmentation de la misère et du chômage endémique et un gaspillage gigantesque des ressources disponibles.

Pour faire bref nous ajouterons uniquement que les effets conjugués de ces falsifications marginalistes avec le libre-échange néolibéral et avec les taux changes flottants – donc avec la spéculation triomphante – conduisent à des conséquences désastreuses. D’une part la désindustrialisation, puis, suite au Big Bang boursier Reagano-Thatchérien suivi en 1999 par l’abrogation du Glass Steagall Act, à la substitution des services financiers aux services classiques, aussi dénommé secteur tertiaire.

Ceci est primordial ainsi qu’il est démontré dans mon Précis. En effet, les services classiques relèvent de la division sociale du travail. Lorsqu’ils sont publics leur coût est encore moindre car présentant des avantages que le néolibéralisme détruit systématiquement, soit une gestion actuarielle reposant sur la mutualisation solidaire des risques. Les services bancaires-financiers ne jouent plus du tout ce rôle dès l’instant où la spéculation devient hégémonique. Au contraire, à ce point-là, les services bancaires-financiers se posent comme secteur dominant à part entière. Ils dictent alors leur loi à l’économie entière, leur condition de « production » leur conférant la plus haute « productivité » au sein de la FS considérée dans laquelle les prix – et les valeurs – continuent à se déterminer.

La confusion profit/intérêt conduit alors à la cannibalisation de tous les secteurs par le secteur financier spéculatif. Dans ce cadre suicidaire, des émules du marginalisme comme l’OFCE conseillaient à l’alors candidat Hollande – celui qui renia son discours du Bourget et usurpa de manière éhontée le terme « socialiste » pour lequel beaucoup de gens ont sacrifié leur carrière et leur existence. Ils le poussèrent à privilégier ces services spéculatifs délétères sur une industrie désormais vue comme vouée à péricliter ! « L’industrie américaine des services financiers crut de 4,9% du PIB en 1980 à 7,9 % en 2007 » (ma traduction) (in The Growth of Modern Finance* http://www.people.hbs.edu/dscharfstein/growth_of_modern_finance.pdf 

De même « Durant la décade précédent la crise financière, les services financiers de la GB crurent deux fois plus vite que l’économie dans son entier. » (ma traduction; voir  Measuring financial sector output and

its contribution to UK GDP, By Stephen Burgess of the Bank’s Conjunctural Assessment and Projections Division. Quarterly Bulletin 2011 Q3 http://www.bankofengland.co.uk/publications/Documents/quarterlybulletin/qb110304.pdf  . Le journal Les Echos rapportait récemment que le poids des produits dérivés s’élevait déjà à 75 000 milliards en 2013 ! (voir  http://www.lesechos.fr/30/10/2014/lesechos.fr/0203902382579_le–shadow-banking–pese-75-000-milliards-de-dollars.htm ).

Bien entendu ces chiffres font abstraction du gigantesque shadow banking. Or, si le shadow banking n’apparaît pas dans le PIB marginaliste et ne paie pas de taxes, il pèse en revanche de tout son poids sur les finances publiques lors des bailouts et des bail-ins : ce qui donne la réalité de la « justesses des prix » atteinte par les « marchés efficients » à l’heure de la spéculation hégémonique. La BRI avait donné une idée de l’ampleur de la spéculation dès le mois de mai 2008. Elle notait alors qu’avant 2007, il y avait 15 trillions d’avoirs réels pour 58 trillions of CDS et 596 trillions de OTC (voir http://www.bis.org/publ/otc_hy0805.pdf?noframes=1 ; trillions américains ici.) Nous avons affaire ici à une montagne de papier souvent sous la forme informelle de “scraps” pour ce qui concerne les OTC. Aujourd’hui ces proportions sont de nouveau pires que ce qu’elles étaient avant la crise de 2007-2008, encore qu’il semblerait qu’en juin 2011, les CDS aient baissés à 25 trillions alors que les OTC – over-the-counter, donc de gré à gré – aient grimpé au-delà de 700 trillions!!! (voir https://en.wikipedia.org/wiki/Derivative_(finance) )

Comme les Banques centrales occidentales servent ces secteurs en premier lieu – « autant de liquidité qu’il en faudra » dit même Draghi du haut de son perchoir à la BCE – on voit clairement où cela mène. Certains ont comparé ces produits dérivés à une « hydre dévastatrice mondiale » en soulignant que :  « … seulement 14 banques systémiques fabriquent ces produits dont l’encours notionnel (le montant des valeurs assurées) atteint 710 000 milliards de dollars, soit un peu plus de 10 fois le PIB mondial ! » (voir  http://www.liberation.fr/futurs/2015/07/22/francois-morin-l-oligopole-bancaire-s-est-transforme-en-hydre-devastatrice-pour-l-economie-mondiale_1352085 .) Bref, le PIB marginaliste vaut exactement ce que valent le marginalisme et ses équivalents Nobel !

Entre-temps, on aura compris que les falsifications marginalistes ne sont pas uniquement des falsifications théoriques. Ce sont tout bonnement des narrations philosémites nietzschéennes qui tentent d’opérer un retour à la nouvelle société de la domesticité et au nouvel esclavage, autrement dit un retour au partage de la misère entre les membres du prolétariat et la masse des citoyens, ceci pour ne pas avoir à partager le travail socialement disponible et les gains de productivité entre tout-e-s les citoyennes-citoyens aptes au travail.

On aura compris également qu’il ne s’agit pas du tout de simple erreur de calcul comme le prétendait Olivier Blanchard en tentant de sauver le cœur de la narration marginaliste tout en gagnant un peu de marge pour ralentir le cours dévastateur de l’austérité afin de mieux atteindre les buts fixés sans provoquer de révoltes populaires. Piketty et ses collègues, dont ceux d’Harvard, avaient déjà révélé ce vrai objectif, soit le retour à une inégalité telle quelle existait avant la guerre de 1914 et la timide imposition d’impôts légèrement progressifs qui suivit ce premier conflit mondial. Ceci inclut la lente extension de l’impôt sur le revenu et sur les successions qui ne s’imposa vraiment qu’après la seconde guerre mondiale. (La critique de Piketty se trouve dans la section Critique de Livres-Book reviews de mon site www.la-commune-paraclet.com. Piketty est du genre à écrire tout un livre de plus de 900 pages avec des courbes en U bidons reposant sur des statistiques qu’il sait pertinemment fausses . Ainsi pour les inégalités de 1 à 6 ou 8 alors que dans une note en bas de page ( p 306) enfuie dans le corps de son livre Le Capital au XXI è siècle il avoue sans rougir ne pas tenir compte des dérivés et produits financiers car autrement les inégalités exploseraient et seraient plutôt de 1 à 20 ou 1 à 30. Ce genre de sieur est pris au sérieux … par ses pairs en particulier ! )

Bref, le marginalisme c’est l’aveugle menant le monde selon Breughel l’Ancien ( voir Musée Capodimonte, Naples ; voir https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Parabole_des_aveugles )

Les narrateurs sont si imbus d’eux-mêmes qu’ils en sont arrivé à croire en leur propres âneries malgré le conseil de leur maître philosémite réactionnaire Nietzsche. Dans Ainsi parlait Zarathoustra ce dernier tentait de les avertir contre ce danger cognitif en poussant des braiements d’alarme « Hi-han ! Hi-han ! » En vain …

D’ailleurs, vous avez tous sous les yeux une évidence : la faillite intégrale du Fiscal compact avec ses Two-Pack et Six-Pack. Même le subterfuge du déficit structurel ne permet plus de donner un semblant de vraisemblance au sentier de consolidation fiscal. Qu’à cela ne tienne, tant que l’on pourra convaincre les gens du contraire, l’austérité servira à tout privatiser au profit des plus riches, tout en imposant une série de réformes anti-démocratiques. Voyez l’Italie : la marge budgétaire conférée par l’UE – elle est de 0,8 % du PIB soit prés de 12 ou 13 milliards d’euros – suit la logique des tax expenditures, de sorte que la marge budgétaire ainsi acquise est immédiatement dilapidée au profit des 20 % qui contrôlent plus de 61 % des richesses de la Péninsule. Ceci se fait préventivement avant que les gens ordinaires puissent s’en rendre compte et exiger une allocation plus rationnelle des ressources disponibles. Le tout en laissant filer la dette malgré des conditions conjoncturelles favorables du fait de la baisse simultanée du spread, du prix du pétrole et des matières premières. Le budget est ainsi maintenu en permanence au bord du précipice ce qui, à grand renfort de démagogie médiatique, sert à légitimer des sacrifices renouvelés avec le vain espoir de redresser la barque. Mais au fond « il nocchiere è spaventato» voir :  https://www.youtube.com/watch?v=rISjBGOtHhs .

Cette stratégie semble efficace indépendamment du passé protestant ou catholique ou autres des nations concernées. Les Allemands utilisent le même mot Schuld pour désigner une faute ou la dette. Ainsi, en Italie, on élimine les taxes foncières des plus riches tout en sabrant férocement dans les transferts aux régions et aux provinces, donc dans les services locaux et municipaux de base, dans un pays de plus en plus décrépit. Le tout en continuant à sabrer dans le financement des investissements publics, de la santé, de l’éducation etc. Désormais, outre les longues files d’attentes, les Italiens devront payer de leurs poches de nombreux examens médicaux, ce qui portera un grand nombre d’entre eux à y renoncer. Ceci n’empêchera pas certains holistes médiatiques d’encenser la médecine préventive. La France suit ce même chemin.

De la même manière, on tente de faire croire à une reprise économique alors que les modifications de la comptabilité nationale à elles seules auraient dû induire une hausse d’environ 3 % du PIB, hausse que l’on ne voit guère! En fait, la stagnation actuelle du PIB ou sa hausse plus que marginale constatées désignent plutôt un déclin du PIB presque aussi grand que la falsification comptable (voir  http://www.economie.gouv.fr/systeme-europeen-des-comptes-2010-au-1er-septembre-2014 ). Rien de quoi nous rassurer pour ce qui est de la rationalité du sentier de consolidation fiscal …

On tente également de faire croire à la baisse du chômage selon l’OIT en passant sous silence, outre les autres catégories de sous-emplois et de précaires, les inactifs et les découragés. On passe également sous silence les 154 000 Italiens résidents à l’étranger en 2014 – ils sont plus de 5 millions au total – contre les 92 000 immigrés reçus durant la même année (voir http://www.tpi.it/mondo/italia/italiani-estero-crescono-piu-che-immigrati-in-italia-dossier-immigrazione-2015 ); on omet en général aussi les milliers de prisonniers, pourtant souvent condamnés à des peines très courtes, mais maintenus dans des conditions si pitoyables qu’ils sont ainsi mis à l’école du crime sur argent public, le tout en attirant les justes blâmes de l’UE . On l’aura compris, l’important est de tout privatiser, y compris au niveau municipal ainsi que je l’ai souvent dénoncé, par exemple dans ma critique à Yoram Gutgeld (voir la section Critique de Livres- Book Reviews, www.la-commune-paraclet.com .) On sait que cette France de socio-libéristes prend l’Italie actuelle comme Modèle !

L’évaluation des multiplicateurs est donc fondamentalement falsifiée par le marginalisme et ses statistiques. Ceci est vrai tant pour le multiplicateur générique que pour les multiplicateurs sectoriels. Ainsi, les dépenses publiques sont nécessaires pour soutenir l’activité de tous les capitalistes ; elles le restent malgré la spéculation hégémonique actuelle et son capital à court terme. Chacun sait que des bonnes infrastructures et de bons services publics constituent des facteurs de localisation économique primordiaux (voir la reprise d’Alfred Marshall par les théoriciens des technopoles.) Ceci démontre l’inanité des soi-disant modèles californien ou british colombien (voir le chapitre portant sur les biens publics dans mon Tous ensemble, 2002, sections Livres-Books de www.la-commune-paraclet.com )

Mais il y a encore pire. On sait que l’Etat social tenta de rétablir une partie de la réalité contre les « esprits animaux » du capitalisme abandonné à lui-même. En particulier, on prit acte du fait que le travailleur n’était pas un facteur de production comme un autre. Il doit forcément se reproduire au sein d’un ménage et être protégé des contingences hors de sa volonté – accidents, maladie, vieillesse, chômage etc. Les tenants de l’Etat social et les keynésiens, chacun à sa façon, découvraient ainsi la logique de la « plus-value sociale ». On procéda à l’institutionnalisation de l’épargne des ménages – régimes d’assurance-chômage, de retraite etc. – et à un meilleur partage des gains de productivité microéconomique et de compétitivité macroéconomique.

Cette institutionnalisation opérée par le secteur public bénéficia en outre des économies dues à la mutualisation des risques et au principe de solidarité interprofessionnelle. Ainsi le système public de santé universellement accessible en Europe coûtait quelque 9 % du PIB dans les années 70 – avant l’émulation du désastreux système américain dont le ruineux régime privé coûtait 15 % du PIB tout en laissant près de 47 millions de citoyens sans couvertures médicales. Idem pour les pensions : récemment GM et Chrysler durent être sauvées in extremis par les Etats puisqu’elles ne parvenaient plus à financer leurs régimes de pension maison. Ce qui prouve, dans les deux cas, la logique de la « plus-value sociale », contre le retour au seul « salaire capitaliste individuel » sous prétexte de faire baisser les « coûts du travail ». Cette supercherie débilitante repose sur leur confusion avec les « coûts de production » pour mieux exonérer les propriétaires et les managers ainsi que leurs dirigeants politiques de leur incompétence face à la compétition mondiale. Ce salaire individuel étant établi au seuil physiologique pousse à la désastreuse élimination du « salaire différé » – assurance-chômage, pensions etc. – et à celle des bénéfices sociaux. Avec le salaire individuel et le salaire différé ces derniers constituent le « revenu global net » des ménages. On a dit que ceci alimentait la spirale économique vers le bas.

Or, le cadre marginaliste actuel mène à une véritable catastrophe s’ajoutant à celle qui découle déjà de la confusion intérêt/profit et économie réelle/économie spéculative. La privatisation des biens publics et des régimes publics, détruit les effets bénéfiques de la « plus-value sociale » sur la productivité micro-économique tout en paupérisant la masse des citoyens.

En même temps, la privatisation transforme les secteurs de la santé, des retraites, de l’éducation etc. en services soumis à la logique financière, de sorte que l’appauvrissement général et le sabotage structurel de la productivité réelle apparaîtra paradoxalement comme une hausse du PIB ! Pourtant, le classement de ces pays sur ce que j’ai appelé « l’échelle de la valeur ajoutée » ne laisse aucune illusion sur ce qui est véritablement en jeu. Même le classement des Etats selon le PIB nominal enregistre une partie de ce déclin ; ainsi, pour 2013-2014, l’Italie se retrouve déjà au 9 è rang mondial. (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pays_par_PIB_nominal ) Cela reste le cas, même lorsque mon concept « d’échelle de la valeur ajoutée » (voir mon Livre III, 2005) est repris sur la forme marginaliste comme le fit le rapport RAMSES en 2007. Quoiqu’il en soit, ce rapport reste intéressant par les graphes qui tentent d’illustrer la cohérence nationale et les poids sectoriels relatifs des pays considérés. Voir pp 69-79 .

On voit que la substitution de la Lolf de de Boissieu, compère de Jeffrey Sachs dans la Russie sciemment détruite de Eltsine et de Gaïdar, à la Planification Indicative et Incitative à la française a un coût considérable. Lorsque un Kessel, trop hâtivement oublieux de l’Histoire, remet en cause le système social issu des cartons du CNR, il est non seulement économiquement irrationnel, il est encore, du moins pour l’heure, sur des positions anticonstitutionnelles.

A ce point la boucle est bouclée. Le contexte deviendra délétère au possible car l’argument, qui reste juste en ce qui concerne la différence entre multiplicateur générique et multiplicateurs sectoriels, disparaîtra sous l’homogénéisation qui découlera de spéculation et qui poussera à aggraver les choses en libéralisant et en privatisant d’avantage. Ceci prévaudra tant que la déflation salariale donnera l’illusion que la  productivité marginaliste – des transnationales – se maintient. Il se trouve que la déflation salariale détruisant la logique de la plus-value sociale – cotisations etc. – s’ajoute au poids du shadow banking pour réduire la base fiscale en peau de chagrin. La contradiction est alors létale d’autant plus que les programmes sociaux, ou plutôt ce qu’il en reste, pèsent de plus en plus une la fiscalité générale qui ne peut pas suivre. La microéconomie se substituera à la macro-économie et aux considérations socio-economiques minimum, en fait infra-Adam Smith !

Pour reprendre le contrôle même partiel des multiplicateurs générique et sectoriels, il conviendrait de prendre quelques mesures défensives. Les deux plus importantes étant la prise de contrôle national du financement de la dette publique et du crédit et l’adoption d’une nouvelle définition de l’anti-dumping – quitte à l’anticiper par une surtaxe à l’importation en attendant que l’OMC bouge. Ceci fait l’objet de mon Appel dans ce même site.

En guise de conclusion, soulignons que l’argumentaire relatif aux multiplicateurs générique ou sectoriels fait ressortir toute l’ineptie du débat actuel opposant les coupures des dépenses publiques aux coupures d’impôts. Il faut prendre grand soin de bien situer les paramètres dans lesquels on se situe et les critères d’évaluation utilisés – statistiques bourgeoises telles quelles ou corrigées en recourant au marxisme et à l’Histoire économique des FS.

Pour l’heure, le cadre est celui du libre-échange avec sa désastreuse globalisation de la fonction de production de Solow – équilibre au seuil physiologique à l’échelle mondiale . Ce qui exclut d’office tout recours à l’OIT ou aux critères environnementaux, même minimes. Surtout elle ne concerne pas encore les services. Le gouvernement de la « gauche plurielle » avait heureusement mis fin à l’AMI. Le Traité de libre-échange transatlantique en voie de négociation se propose d’ouvrir les services et tous les secteurs économiques nationaux ou locaux à la loi du libre-échange néolibéral. Il s’inspire en outre de l’Aléna pour ajouter aux deux exclusions asociales et a-économiques mentionnées, un Tribunal des différents chargé de faire prévaloir les intérêts des transnationales sur les intérêts des Etats, sans tenir compte des éventuelles chartes de l’environnement adossées à la Constitution, ni du fait, qu’au sein de l’Union Européenne, malgré l’ingérence souvent hors cadre de la Cour du Luxembourg, les affaires sociales restent une compétence exclusive nationale.

De fait, le Fiscal compact ne fut pas imposé par l’UE mais par chacun des pays membres. Certains comme l’Italie allèrent bêtement jusqu’à inscrire ces inepties dans la Constitution même du pays – Article 81. Ceci se fit sans aucune raison péremptoire sinon celle de prémunir le capital contre un éventuel changement de gouvernement susceptible de remettre en cause les politiques d’austérité. La confusion des multiplicateurs sanctionnerait le désastreux triomphe de la microéconomie sur la macro-économie, ce qui revient à une sorte de lobotomisation cérébrale, même en faisant abstraction de la contradiction marginaliste intime ex ante/post hoc.

Tant que ce cadre hyper-libre-échangiste ne sera pas imposé, les multiplicateurs sectoriels tiendront bons, du moins tant qu’ils seront majoritairement sous contrôle public. Ne serait-ce que parce qu’ils demeureront nationaux et locaux – santé et éducation publiques, ponts, routes et égouts etc. C’est ce que montre une série d’études, du moins si on les lit convenablement, c’est-à-dire en distinguant entre public et privé ainsi qu’entre générique ou sectoriels. Y compris en ce qui concerne le Stimulus Plan du gouvernement fédéral américain. Voir  http://www.washingtonpost.com/blogs/wonkblog/post/did-the-stimulus-work-a-review-of-the-nine-best-studies-on-the-subject/2011/08/16/gIQAThbibJ_blog.html ; voir aussi http://www.letemps.ch/Page/Uuid/49105d0e-c67f-11e4-959d-74804f4bcbe7/La_bonne_et_la_mauvaise_austérité (ces liens furent donnés par Jean-Charles dans le Blog de G. Ugeux le 11 Mars, 2013). Voir aussi:  La commission européenne de plus en plus keynésienne ! (Crédits : Reuters) Ivan Best  |  05/03/2015, 10:02  –  1396  mots http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20150304tribcdbd1e118/la-commission-europeenne-de-plus-en-plus-keynesienne.html. )

Les auteurs de l’excellent livre Austerity kills firent le même constat pour le secteur de la santé, pointant à un très fort multiplicateur dans ce secteur. (On se reportera à ma critique positive de ce livre dans la section Critiques de livres-Book Reviews du site www.la-commune-paraclet.com ). On voit rapidement que la bonne tenue des multiplicateurs sectoriels, surtout lorsqu’ils relèvent directement de la « plus-value sociale », tend à contenir la dérive du multiplicateur générique de plus en plus abandonné à la logique néolibérale spéculative. Ils contribuent à maintenir la productivité micro-économique et la compétitivité macro-économique. Ceci sera d’autant plus vrai que toutes les deux seront appuyées par une organisation moins spéculative du crédit. Par exemple, l’Allemagne reste compétitive avec 1 euro = 1,53 dollars US. Or, les banques des Länders sont intelligemment liées aux industries allemandes, de sorte que la Chancelière a pris soin de les tenir hors de portée de l’Union bancaire européenne, laquelle se retrouve à ne superviser qu’environ 130 établissements parmi les grandes banques spéculatives. Il y a en Europe plus de 8000 établissements bancaires. (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Union_bancaire )

La déflation salariale associée au libre-échange mur-à-mur comprenant les services détruira irréversiblement cet avantage des multiplicateurs sectoriels. A ce point-là, la situation sera tellement dégradée que la fiscalité générale ne suffira plus pour assurer un revenu dit citoyen au niveau de la pauvreté absolue allant de pair avec un workfare n’offrant que des jobines déconnectées de toute productivité réelle. J’en ai déjà fait la preuve dans mon article  GRILLO, IL M5S E IL REDDITO UNIVERSALE DI SCHIAVITÙ dans ce même site  http://rivincitasociale.altervista.org/grillo-il-m5s-e-il-reddito-universale-di-schiavitu/ .

Paul De Marco,

San Giovanni in Fiore, le 30 octobre 2015.

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