Commenti disabilitati su « Si tu veux la Paix, prépare la Paix » dit M. Mélenchon. Raison de plus pour voter massivement pour lui dès le premier tour des élections présidentielles, 31 mars 2022.

Selon un sondage récent, un candidat de gauche, dont le parti est en accord avec plus de 80 % du programme L’Avenir en commun – que son parti contribua d’ailleurs à formuler par le passé -, obtiendrait 3.5 % au premier tour de la présidentielle alors que M. Mélenchon obtiendrait 15.5 % et Mme Le Pen 18 %, cette dernière ayant ainsi de bonne chance de se qualifier au second tour. Les scores respectifs peuvent encore évoluer du fait de l’aggravation de la situation socio-économique et politique du pays et du continent européen.

Bien entendu, le vote est un choix personnel secret et les pourcentages de sondages par ailleurs peu fiables, ne s’additionnent pas forcément. Reste, que les ralliements créent un puissant momentum, en particulier lorsqu’ils s’inscrivent dans une perspective désintéressée mais réaliste puisque le désistement à la présidentielle ouvrirait la voie aux négociations visant la meilleure représentation possible des partis durant les cruciales élections législatives qui suivront la présidentielle. Un Président portant un programme de rupture sera d’autant plus fort qu’il pourra s’appuyer sur une large majorité parlementaire. La masse des militant.e.s de gauche le sait bien. (1)

Je ne crois donc pas que les électrices et les électeurs de gauche voudront compromettre les chances de la gauche de remporter les prochaines élections présidentielle et législative par l’exercice d’un vote inefficace. Particulièrement aujourd’hui que la gauche française est renouvelée et rajeunie de fond en comble grâce aux efforts louables de M. Mélenchon. Tout en respectant leurs propres organisations ou partis, dans le secret des isoloirs, elles et ils sauront sans doute faire la différence entre les contradictions antagonistes qui nous opposent à tous les tenants de la régression sociale et éthico-politique et les contradictions non-antagonistes au sein du peuple. D’autant plus que la France Insoumise propose la démocratisation de la vie institutionnelle et sociale et la tenue d’une Assemblée constituante. Ceci devrait lever les dernières hésitations.

Chacun de nous sait que les prochaines échéances électorales d’avril-mai 2022 seront cruciales pour l’avenir de la France, de l’UE et de la Paix dans le Monde.

Le programme de rupture avec la plus forte régression éthico-politique et sociale depuis la Victoire commune de la Résistance que porte M. Mélenchon, avec la France Insoumise et l’Union Populaire, coïncide de très près avec les aspirations du peuple français – ainsi que celles des peuples européens aujourd’hui piégés dans les carcans d’une UE vouée à la « gouvernance globale privée », néolibérale et spéculative, ainsi qu’à la militarisation du Monde par l’agressive projection hors zone d’une OTAN désormais établie comme le bras armé du putatif Empire philo-sémite nietzschéen renaissant de ses cendres.

Du point de vue socio-économique, la constatation est immédiate. Il suffira à quiconque voudrait en avoir le cœur net de jeter un coup d’œil à cette vidéo portant sur le chiffrage du programme L’Avenir en commun en particulier au tableau récapitulatif qui annonce la démonstration.

Voir par ex à 15 :11 mn:  « Émission chiffrage du programme de Jean-Luc Mélenchon – #MelenchonChiffrage », https://www.youtube.com/watch?v=a3T_FuHbLCQ

De mon point de vue, ce programme est d’autant plus important qu’il porte en parallèle des mesures concrètes, désormais urgentes, ainsi qu’une philosophie politique renouvelée qui vise à redonner la parole aux citoyennes et aux citoyens. Peu importe le pays occidental dans lequel nous vivons, durant ces dernières années chacun de nous a fait l’amer constat de la déconnection qui s’est instaurée entre les dirigeants politiques et les hauts fonctionnaires d’une part, tous en théorie serviteurs de l’Etat et donc du peuple, et les citoyennes et citoyens d’autre part.

La démocratie voudrait que les stimuli venant du bas soient recueillis et articulés pour informer le Législatif et l’Administration publique. Or, c’est plutôt l’inverse qui se vérifie. De fait, la public policy néolibérale et monétariste se fait par le biais de l’externalisation des études au profit de cabinets d’études privés dont le personnel est souvent bien moins formé que les fonctionnaires sortant des Grandes Ecoles ou des universités et instituts nationaux. C’est proprement scandaleux, mais peu surprenant … Les Gilets jaunes, les participants aux Convois de la Liberté, le personnel soignant soumis au chantage sanitaire ou simplement et illégalement suspendu – puisque cette vaccination de masse expérimentale ne peut pas être obligatoire -, les jeunes étudiant.e.s réduites à la misère et à la pédagogie à distance, les militants partout soumis à la répression, bref tous les groupes de la société civile qui n’ont plus droit au chapitre et qui sont quotidiennement stigmatisés ou censurés savent précisément à quoi s’en tenir en ce qui concerne le mépris a-démocratique de classe et de caste de ces soi-disant « élites », à vrai dire nouvellement à la Mosca et à la Michels pour ne pas dire pire. Quant aux retraités, qu’ils soient ou non dans des Ehpad marchandisés, aux chômeurs et aux travailleurs et employés, ils n’ont guère besoin qu’on leur fasse un dessein sur la dégradation de leurs conditions de travail et de leur standard de vie.

Outre la démocratisation des institutions et des processus démocratiques – démocratie parlementaire, participative, industrielle et sociale – celles et ceux qui auraient encore quelques réticences devraient néanmoins admettre qu’en proposant une Assemblée constituante, M. Mélenchon propose tout simplement de leur redonner voix au chapitre en tant que membres du peuple souverain.  

L’intervention spéciale russe en Ukraine soulève avec force l’ancien dossier de la Paix, de la Sécurité et de la Coopération sur le Continent européen et dans le Monde. Une telle « maison commune européenne » est antithétique à toute ingérence dans les affaires internes des Etats ainsi qu’à toute sanction prétendant à l’extraterritorialité. Or, M. Mélenchon, ainsi que la France Insoumise et l’Union Populaire, sont les seuls qui ont refusé d’aboyer d’instinct avec les loups. M. Mélenchon a eu cette belle formule « Si tu veux la Paix, prépare la Paix. » Ceci est crucial. Voir à 7 :14 dans « Mélenchon au 7/9 de France Inter – Le Replay », 30 mars 2022, https://www.youtube.com/watch?v=M4IyrqY0r-s

Il est toujours irrationnel d’ajouter la guerre à la guerre. Surtout lorsque un Biden, ainsi que des Nuland, des Kagan et tant d’autres supposés « maîtres du monde », contribuèrent et contribuent encore à financer la corruption en Ukraine à tel point qu’avant l’intervention russe, l’UE ne pouvait même pas oser accepter sa demande de candidature. Les mêmes financèrent son réarmement et sa vingtaine de laboratoires chimiques, bactériologiques et nucléaires-militaires, le tout avec la complicité des dirigeants européens. Or, le Président Biden, qui est également le Commandant en Chef des forces armées américaines et le Leader de l’OTAN, expliqua crûment la criminelle insanité que voici, laquelle fut immédiatement suivie – en Pologne – par un appel public à éliminer le Président Poutine ! Ceci représente un changement qualitatif très grave par rapport à l’illégale mais officiellement proclamée « guerre préventive » contre tous les rivaux commerciaux et militaires de l’Empire.

(Voir l’original anglais plus bas ). «  A 14:02 : ” Je pense, en fait, ma mère avait une expression : quelque chose de bon peut sortir des situations les plus terribles pourvu qu’on cherche bien. Je pense que cela nous offre des opportunités significatives pour opérer de vrais changements. Vous savez, je crois que nous sommes à un point d’inflexion dans l’économie mondiale, et pas seulement l’économie mondiale, mais dans le monde. Cela se produit toutes les trois ou quatre générations. Comme me l’a dit l’un des principaux chefs militaires lors d’une réunion sur la sécurité l’autre jour, 60 millions de personnes sont mortes entre 1900 et 1946. Et depuis lors, nous avons établi un ordre mondial libéral et cela ne s’est pas produit depuis longtemps. Beaucoup de gens sont morts, mais ce ne fut pas le chaos. Et maintenant, c’est le moment où les choses changent. Nous allons – il va y avoir un nouvel ordre mondial et nous devons le diriger. Et nous devons unir le reste du monde libre pour le faire. Bref, je vais me taire. Mary, allez-y (avec les questions). ”  

At 14:02:  « I think you know, my mother had an expression: out of everything terrible something good will come out if you look hard enough for it. I think this presents us with some significant opportunities to make some real changes. You know, we are at an inflection point I believe in the world economy, not just the world economy, in the world. It occurs every three or four generations. As one of the top military people said to me in a security meeting the other day, 60 million people died between 1900 and 1946. And since then we have established a liberal world order and that has not happen in a long while. A lot of people dying but nowhere near the chaos. And now is the time when things are shifting. We are going to – there’s going to be a new world order out there and we’ve got to lead it. And we have got to unite the rest of the free world in doing it. So anyway, I am going to hush up. Mary, fire away. »   

Voir – le vidéo est en anglais : « Virali i commenti di Biden sul “nuovo ordine mondiale” » Madhukumar Warrier, https://www.msn.com/it-it/notizie/foto/virali-i-commenti-di-biden-sul-%e2%80%9cnuovo-ordine-mondiale%e2%80%9d/ar-AAVlVjH?ocid=SL5MDHP&li=BBqfWMR . En actualisant les chiffres de morts contemplés froidement par le président Biden pour la démographie actuelle, il faut multiplier 60 par 4 ou 5, ce qui serait le prix à payer pour la domination mondiale unilatérale, à savoir la servitude et l’esclavage de tous. Nos dirigeants nationaux et européens semblent trouver normale cette meurtrière vision hallucinée, pathologique et perverse !!! C’est-là une trahison civilisationnelle sans aucun précédent historique connu.   

Avec M. Mélenchon, la France Insoumise et l’Union Populaire nous avons la promesse de la sortie du Commandement Unifié de l’OTAN – comme ceci fut décidé par le général de Gaulle en 1966. Malheureusement, dès 1995 s’amorça la réintégration qui fut complétée en 2008 (v. https://otan.delegfrance.org/La-France-et-l-OTAN-presentation?msclkid=e6bf609db0ee11ecb55585cf4a47c896 )

La France est un pays qui dispose de la force de frappe nucléaire ainsi que d’un des 5 sièges permanents au Conseil de Sécurité des Nations Unies. C’est également un des trois grands piliers de la construction européenne avec l’Allemagne et l’Italie. La France a toujours œuvré pour une intégration européenne par le bas, respectueuse de la souveraineté des Etats membres, ce qu’exige également la France Insoumise en proposant la clause du retrait ou « opting out ». Aujourd’hui la dérive impériale-exclusiviste otanesque pousse les pays membres à sacrifier leurs services sociaux pour atteindre 2 % du PIB à consacrer aux dépenses militaires dont le multiplicateur économique est très faible. Il est alors utile de rappeler que la France Insoumise ne semble pas être contraire aux « coopérations renforcées » européennes classiques – de préférence entre entreprises publiques – dans tous les domaines, y compris le domaine militaire ; cependant, elle ne veut pas d’une défense européenne vouée à la projection d’une Europe puissance, nouvellement néocoloniale et impérialiste. Elle met au contraire l’accent sur la paix, la sécurité collective et la coopération. Le statut européen, onusien et nucléaire de la France lui permettrait de peser diplomatiquement dans ce sens.

Répudier le recours à la guerre offensive en tablant sur la construction de la Paix par le développement de la coopération socio-économique – Conseil Economique et Social onusien – et culturelle – UNESCO – constitua l’inspiration majeure qui anima les Forces Inter-Alliées durant la reconstruction de l’ordre mondial après la Seconde Guerre Mondiale. De fait, l’organe principal des Nations Unies devait être le Conseil Economique et Social, flanqué par l’UNESCO, alors que le Conseil de tutelle devait veiller à l’accession des colonies au statut de pays indépendants et membres de l’Organisation. Malheureusement, l’irruption de la Guerre Froide relégua ce Conseil aux oubliettes au profit du Conseil de sécurité et des deux jumelles de Bretton Woods sises à Washington en face de la FED – FMI et BIRD – dans le cade commercial du GATT placé sous domination américaine. Il est grand temps de relancer ce rêve de paix, de sécurité collective et de coopération socio-économique et culturelle, lui-aussi sorti tout droit des cartons de la Résistance commune. Malgré les bruits de bottes, le moment est propice puisque le Monde se dirige volens, nolens vers un nouvel ordre mondial multilatéral. Or, la France, et avec elles les forces progressistes européennes, pourraient accélérer cette mutation de l’ordre mondial.

Je laisse de côté ici la critique de la dangereuse et archaïque idée d’une Europe puissance l’ayant déjà traitée dans mon « Europe des Nations, Europe Sociale et Constitution : Europe sociale ou Europe du capital ? »  (https://www.la-commune-paraclet.com/europeFrame1Source1.htm#europe ). En revanche il importerait de souligner la possibilité de transformer la tragique crise ukrainienne en tremplin pour la paix, pour la sécurité et la coopération, ainsi que la possibilité d’adapter le Droit de la Mer au Basin méditerranéen pour prévenir des conflits irrédentistes trop prévisibles, tout en réhabilitant son environnement marin.

En partisan convaincu de l’intégration européenne, je constate avec regret la dérive guerrière otanesque des pays membres de l’UE ainsi que de ces institutions dirigeantes. Ni Mme von der Leyen, ni M. J. Borrell n’ont de mandat pour jeter de l’huile sur le feu du conflit russo-ukrainien, alors qu’ils sont indéniablement coupables d’avoir ignoré le processus de paix contenu dans les accords de Minsk de 2014-2015. Pire encore, au moins depuis 2014, ils ont ignoré le déferlement de la corruption en Ukraine, un processus puissamment financé par les Biden, père et fils, et par Victoria Nuland et al., ; ils ont ignoré l’intégration dans l’Armée et dans tous les Appareils d’Etat ukrainiens des forces revanchardes nationalistes et nazies – nourries pendant des décennies par l’Occident capitaliste, par ex. au sein de Radio Free Europe, des universités, des Fondations et autres think-tanks. Il s’agit-là d’une double trahison de l’Histoire ukrainienne d’abord – par l’occultation de la Grande Guerre Patriotique – et de l’Histoire européenne et mondiale d’après-guerre ensuite. Le Bataillon nazi Azov ne représente que la pointe médiatique de l’iceberg. Ils ont passé sous silence les dizaines de syndicalistes brulés vifs par les néo-nazis ukrainiens couverts par les gouvernements successifs depuis le regime change voulu, payé et organisé par les USA. (Voir cet important article : « Cet incendie a fait 48 morts et plus de 200 blessés dont certains ont été achevés par les ultra-nationalistes en sautant des fenêtres ou en tentant de fuir. Les photos de ce crime sont insoutenables. » in https://www.jeune-independant.net/huit-ans-de-crimes-de-guerre-ukrainiens-au-donbass/?msclkid=9d27a221b0f511ec8179f09ec90780b6 )

Ils ont également accepté les bombardements ukrainiens des deux républiques autonomes du Donbass qui firent plus de 14 000 morts avant le 24 février 2014 surtout parmi les populations civiles alors que quelque 4 millions d’Ukrainiens s’étaient déjà réfugiés dans la Fédération russe. Ils ont encouragé les dérives chauvines et liberticides des autorités ukrainiennes lorsqu’elle refusèrent de payer les retraites et les salaires des citoyens ou encore la paie des fonctionnaires civils dans les deux républiques autonomes. Comme ils le firent par le passé de la manière la plus éhontée qui soit dans les pays baltes en trahissant nos constitutions et les Trois Corbeilles d’Helsinki, ils ignorèrent la suppression de la langue et de la culture russes dans une région qui est le berceau historique du peuple russe – Kievan-Rus. Ils ont encouragé sans gêne la modification constitutionnelle de 2019 ouvrant ainsi la voie à l’impossible entrée de l’Ukraine dans l’OTAN et dans l’UE. Ce fut une provocation meurtrière doublée par la volonté affichée de relancer le nucléaire militaire. Enfin, de manière plus criminelle encore, deux jours après l’intervention russe, ils firent signer une demande d’entrée de l’Ukraine dans l’UE pour pouvoir prétexter de l’Article 42 (7) qui prévoit l’aide – économique – mutuelle pour légitimer l’envoi d’armes au régime ukrainien et à ses milices antifascistes. A la question de savoir s’il est sage de transférer des armes létales comme les Stingers, les Javelins etc. à des groupes peu fréquentables, Biden et ses fantoches européens sans mandats démocratiques répondirent « que le jeu en valait la chandelle ».

En effet, lorsqu’en février 2022 l’Ukraine massa une très forte armée – aujourd’hui encerclée – à la frontière des républiques autonomes du Donbass pour lacer une « blitzkrieg » contre ces républiques, l’UE ne pouvait pas ignorer que la Fédération russe était contrainte d’intervenir pour éviter un fait accompli irréversible et extrêmement déstabilisant puisqu’il aurait alors porté les missiles atomiques de l’OTAN à la frontière russe, soit à 3 ou 4 minutes de Moscou, invalidant ainsi tous les systèmes d’interception russes ainsi que le recours in extremis au téléphone rouge en cas d’erreur humaine. De fait, la Fédération russe, après 8 années de patientes négociations dans le cadre des Accords de Minsk de 2014-2015, fut contrainte d’intervenir et peut techniquement revendiquer de l’avoir fait légalement étant en position de légitime défense dans le cadre de la dissuasion nucléaire ; elle peut également invoquer le « devoir d’ingérence humanitaire » puisque les USA s’en sont réclamés pour légitimer leur crinelle agression de la Serbie et du Kossovo. Si la France et l’Allemagne, toutes deux garantes du processus de Minsk, avaient honoré leur parole, elles auraient déclarées publiquement, conjointement ou séparément, que la paix en Europe imposait que l’Ukraine restât neutre et hors de l’OTAN et de l’UE. Ceci aurait suffit pour écarter la guerre, mais ce ne fut pas fait. Par choix et complicité avec le projet américain visant à humilier Poutine ou bien à l’enliser dans un conflit ukrainien meurtrier et de longue durée. Or sans négociation conduite de bonne foi et de manière réaliste, la Fédération de Russie n’aura aucun autre choix que d’imposer la paix par les armes en dictant alors ses conditions.  

Cependant, il ne sert plus à rien de prendre une posture morale et d’attribuer des torts aux uns ou aux autres lorsque l’ordre du jour des pays non-belligérants, en particulier des pays européens, consisterait plutôt à trouver et à favoriser une solution diplomatique mutuellement bénéfique. Ceci devrait se faire dans le cadre du retour à la longue série de négociations depuis la Détente et depuis la formulation des Trois Corbeilles d’Helsinki en faveur de la paix, de la sécurité et de la coopération en Europe et dans le Monde.

Voici comme je verrais les choses. Une fois retrouvé le chemin de la paix, l’Ukraine devra être constituée comme la plaque tournante de tout le dispositif de paix, de contrôle et de réduction des armements. Pour ce faire, certaines conditions préalables s’imposent pour établir le pays comme le trait d’union pacifique européen et mondial : la démilitarisation et la dénazification devraient aller de soi et l’on sait que cela inclut la purge des Appareils d’Etat, de l’Armée et des services de sécurité ukrainiens; l’Ukraine doit reconnaître que la Crimée était et demeure russe, effaçant ainsi l’illégal intermède voulu par Khrouchtchev après 1954. La neutralité du pays est la troisième clef d’un accord exemplaire et durable : l’Ukraine doit renoncer à perpétuité à son entrée incongrue dans l’OTAN et dans l’UE – dans ce dernier cas, je fais remarquer que nombre de pays membres désirent désormais sortir d’un dispositif d’intégration par le haut qui les broie et les appauvrit en leur niant, entre autres choses, le recours à la planification stratégique et au crédit public pourtant tous deux nécessaires pour assurer le bien-être social, culturel et environnemental. L’Ukraine devra également supprimer toute référence à l’exclusivisme philo-sioniste pour célébrer publiquement la Victoire Commune contre le nazifascisme lors de la Grande Guerre Patriotique durant laquelle elle fut en première ligne. De tous les pays au monde, l’Ukraine comme la Fédération de Russie, sont les derniers à pouvoir se salir en érigeant des Mémoriaux à un quelconque peuple élu dans lesquels, pour comble, on traite sans la moindre  gêne l’industriel nazi Schindler et son comptable juif Stern comme des Hommes Justes …  La sélection par la Loi des grands nombres et l’éducation publique, laïque et gratuite doit redevenir la norme en Ukraine comme partout ailleurs: il n’existe aucun autre remède pour lutter efficacement et démocratiquement contre la sur-représentation et la fausse représentation. Finalement, les responsabilités pour la situation actuelle n’étant pas unilatérales, l’Ukraine devra payer les compensations dues aux républiques autonomes pour tous les dommages infligés de 2014 au 24 février 2022, tout en renonçant à toute autre prétention de sa part, sauf au retrait rapide et complet des troupes russes dès que le second palier discuté ci-dessous sera acté. Ce qui suppose que l’Ukraine recadre et fasse changer la position agressive des actuels dirigeants européens.  

Sur cette base, qui devrait aller de soi, les tractations pour le deuxième palier des négociations pour la paix, la sécurité, le contrôle et la réduction des armements pourront démarrer entre Européens – UE, non-UE et Fédération de Russie, puisque l’Ukraine n’est pas la Californie … Elles se tiendront à Kiev, qui devra émerger comme la plaque tournante neutre de tout le dispositif institutionnel. Les Trois Corbeilles d’Helsinki – dont le respect des autonomies et des langues – seront remises à jour et le retrait à bonne distance de tous les missiles à portée intermédiaire devra être assuré des deux côtés, tant européen que russe. Des mécanismes de confiance et de vérification intrusifs devront être mis sur pieds, toujours avec leur siège à Kiev. Ceci implique que les armes nucléaires de l’OTAN seront retirées, de sorte que ne devraient demeurer que la dissuasion nucléaire française – et anglaise. Cette étape ne devrait pas poser de problèmes irrésolubles puisque les missiles américains reaganiens de moyenne portée furent retirés sous la pression populaire avant l’écroulement de l’URSS.

Une fois ceci acquis, les tractations pour le dernier palier donneront lieu à des négociations toujours ancrées dans la plaque tournante institutionnelle neutre ukrainienne. Elles porteront sur le contrôle et la réduction des armements sous égide européenne et onusienne. Ceci impliquera toutes les grandes et moyennes puissances nucléaires officielles. Ces négociations devront relancer le processus d’interdiction des armes nucléaires tactiques et à moyenne portée – retour à la logique stabilisatrice dite MAD. Elles devront relancer le processus du TNP ainsi que les différents traités de contrôle et de désarmement comme SALT 2. La démilitarisation de l’espace devra recevoir l’attention qu’elle mérite car l’espace comme les fonds marins doivent être conçus comme un héritage de l’Humanité toute entière. Enfin, l’interdiction des armes chimiques et bactériologiques devra aller de pair avec des protocoles de contrôle rigoureux et intrusifs pour tous les laboratoires civils, du fait de la puissance des techniques actuelles permettant de modifier des génomes viraux sans laisser de cicatrices.

Parfois il faut savoir saisir l’opportunité d’une négociation de grande ampleur pour régler des problèmes locaux demeurés en suspend. Par exemple, l’Ukraine, plaque tournante du dispositif de paix, pourrait proposer à la Fédération russe, à la Lituanie et à la Pologne le plan suivant. La Lituanie cèderait une bande de terre de 50-100 mètres de large de son territoire à la frontière avec la Pologne pour permettre le désenclavement de Kaliningrad par l’autoroute et le chemin-de-fer, voire également par des pistes cyclables. En contrepartie, la Russie construirait à ses frais deux quais dans un port lituanien pouvant accueillir les plus grands porte-containers. Le bénéfice mutuel et européen d’une telle proposition serait évident et immédiat. Il faut, en effet, oser penser les conditions matérielles de la Paix. 

A ce compte-là, l’Ukraine neutre sera garante de la paix européenne et mondiale. Elle pourra jouir d’un accès, disons à la finlandaise, tant au marché communautaire européen qu’au marché russe. En tant que place tournante du dispositif de paix européen et mondial, elle jouera alors une rôle nodal vital dans le dispositif multilatéral coopératif des Routes de la Soie.

On se prend alors à rêver qu’elle le fasse en s’appuyant sur la planification indicative et incitative propre à une économie mixte socialement avancée, capable, par conséquent, de mettre à profit le crédit public émis par sa Banque centrale publique et par une série de banques publiques fonctionnellement reliées à ses secteurs et branches industriels et économiques, tout en finançant sa dette publique directement par le crédit public, hors des marchés financiers internationaux. C’est d’ailleurs le meilleur moyen d’assurer la reconstruction et le développement sans s’endetter outre mesure ainsi qu’il est démontré par l’expérience de la reconstruction d’après guerre en Europe, par exemple en France avant la privatisation de la Banque de France par Pompidou-Giscard-Rothschild en 1973.

Après cette date, les dettes, publique et para-publique, explosèrent et avec elles la casse et la régression sociales. Une Ukraine indépendance, neutre et bien intégrée avec tous ses voisins, sans pour autant sacrifier sa cohérence économique interne, ne voudra être « l’idiote utile » ni des empires exclusivistes ni de leurs marchés financiers privés. Elle disposerait alors d’atouts incomparables, non seulement les siens propres, mais également un accès privilégié aux ressources du frère russe. En accédant à des fournitures de pétrole et de gaz russes négociées sur le moyen et le long terme hors des marchés de gros et des marchés à terme, donc avec une décote importante et une stabilité d’approvisionnement à toute épreuve, le pays pourra alors jouir cumulativement de coûts de production plus bas à chaque étape des processus de production, de transport et de vente. En incluant le rôle positifs des services sociaux publics sur la productivité micro-économique, sa compétitivité internationale sera parmi la plus avantageuse au monde. Pour peu que ce taux de compétitivité macro-économique de la Formation Sociale Multinationale informât le taux de change fixe mais flexible de sa monnaie, moyennant une pondération trimestrielle selon l’état des balances externes, alors le taux de change reposera sur une base réelle inébranlable, permettant ainsi de retirer la monnaie nationale du « free-float » global. Car ce système est irrationnel et dangereux. En effet, une monnaie qui subirait une attaque spéculative par les marchés spéculatifs mondiaux qui disposent de montagnes de papier imprimées en USD, peut être broyée en moins d’une heure sans que la Banque centrale puisse faire quoique ce soit, à part imposer rapidement des contrôles très stricts des flux de capitaux.

Bien entendu, la défense des services sociaux publics impliquera l’adoption d’une définition de l’anti-dumping capable de protéger au moins le salaire brut – en particulier le « salaire différé » finançant la Sécurité Sociale – ainsi que la protection de l’environnement. Techniquement parlant il vaudrait mieux parler des trois composantes du « revenu global net » des ménages que de salaire brut, mais cette dernière expression fait passer rapidement l’idée essentielle.

Voir :

(Source : Cité dans le Rapport Arthuis page 27 que nous avons analysé ici :  http://rivincitasociale.altervista.org/rapport-arthuis-2021-vous-avez-aime-thatcher-reagan-vous-aimerez-arthuis-version-italo-ludwig-mises-5-mars-2021/ 

Dans ces processus diplomatiques plus vertueux, la France aurait un rôle éminent à jouer. M. Mélenchon semble vouloir le jouer à plein, avec toute la gravité requise et attendue d’une puissance européenne disposant de la dissuasion nucléaire.

Passons maintenant à la nécessité d’adapter le Droit de la Mer au Basin méditerranéen.

La course aux hydrocarbures risque de transformer la Méditerranée en pétaudière. Elle est déjà mise à mal par l’incapacité européenne de faire front dignement à l’immigration de masse par une politique d’accueil et d’intégration institutionnellement liée aux fonds structurels élargis dans ce sens. Les régions exhibant les disparités régionales plus accentuées recevraient plus de fonds pour le développement socio-économique, à condition de recevoir et d’intégrer plus d’immigrés jusqu’à concurrence, disons, de 20 à 25 % de leur population respective. De cette manière l’accueil et l’intégration seront associés au développement socio-économique et à la créolisation, voire au métissage, pour le bonheur de toutes et de tous.

Cela dit, le Droit de la Mer doit être immédiatement adapté à la Mer Méditerranée. On sait qu’il prévoyait le respect de la zone territoriale, de l’extension des plaques continentales, des zones économiques s’étendant à 200 miles marins, mises sous la protection des pays côtiers, tout en concevant les fonds marins outre cette zone économique comme le patrimoine commun de l’Humanité toute entière. Bien entendu, il ne saurait être question de zones économiques en Méditerranée. Il faudra s’en tenir à la frontière maritime territoriale des pays côtiers. Le reste doit être conçu comme patrimoine de l’ensemble des Etats riverains. En cas d’exploitation des ressources sous-marines, les éventuels profits seraient redistribués au prorata de leurs populations respectives. Cette règle simple serait implémentée par une Conférence des pays riverains. Lorsque un champ pétrolier ou gazier chevauchera la frontière maritime, on adoptera une règle simple, à savoir que la moitié des profits tirés de l’exploitation de ces champs reviendra aux pays côtiers et le reste à l’ensemble des pays riverains. Les parcs maritimes et les zones de reproduction halieutiques seront protégés. Les Universités et les Instituts d’études méditerranéens doivent être renforcés ; à ce sujet, un effort particulier doit être accompli pour mettre à disposition la traduction des classiques nationaux dans les diverses langues. La Conférence pourra alors lever une redevance sur ces profits pour financer le nettoyage des fleuves et rivières qui se jettent dans la Méditerranée ainsi que la construction ou, le cas échéant, la mise aux normes des basins d’épuration de l’eau. A ceci s’ajouterait un plan d’élimination des plastiques et des micro-plastiques

Le peuple de gauche et toutes les Françaises et les Français de bonne volonté ont de bonnes raisons pour aller voter massivement aux prochaines élections.

Paul De Marco, marxiste

1 ) Voir par exemple : « Le courage de la parole sociale contre les narrations néolibérales monétaristes éculées et désormais en fin de cycle : une vidéo avec M. J. L. Mélenchon, 27 mai 2021, http://rivincitasociale.altervista.org/le-courage-de-la-parole-sociale-contre-les-narrations-neoliberales-monetaristes-eculees-et-desormais-en-fin-de-cycle-une-video-avec-m-j-l-melenchon-27-mai-2021 ;  

NB : Je me suis déjà exprimé sur la transition pacifique au socialisme. Voir : « Réformes démocratiques révolutionnaires ou lamentable Rossinante du réformisme » dans mon Tous ensemble, section Livres-Books de mon vieux site expérimental, et : « La marche à l’étoile de minuit des philo-sémites nietzschéens actuels », http://rivincitasociale.altervista.org/la-marche-letoile-de-minuit-des-philo-semites-nietzscheens-actuels  

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