Commenti disabilitati su IA, ChatGPT et robotisation, productivité micro, compétitivité macro et retraites, 7 mars 2023

Re : «Pourquoi la réforme des retraites ne prépare pas la France à son avenir technologique

La réforme des retraites manque de vision et s’ancre dans un modèle en voie de disparition. Il faut prendre conscience dès aujourd’hui que ceux qui exerceront à temps plein un travail rémunéré se feront à l’avenir de plus en plus rares, et qu’il faut organiser avec joie et optimisme la société en devenir de la raréfaction du travail, pour qu’elle profite au maximum à l’épanouissement de l’être humain. Par Guillaume Champeau, directeur juridique de Clever Cloud, fondateur de Numerama.com ,  Guillaume Champeau ,  07 Mars 2023, 9:00 , https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/pourquoi-la-reforme-des-retraites-ne-prepare-pas-la-france-a-son-avenir-technologique-954279.html

Commentaire rapide : Voici un solipsisme bien intentionné mais très délétère que l’on risque d’entendre souvent : la technologie détruit l’emploi rémunéré de sorte que l’on ne pourrait plus assurer l’assurance-chômage, ni surtout les retraites – en gros les 5 branches de la Sécu – avec les cotisations salariales, à savoir avec le salaire différé des travailleurs géré de manière mutuelle et solidaire !!!

D’une part, nous dit-on à raison, Schumpeter se trompe avec sa « destruction créatrice » puisqu’avec la technologie le volume nécessaire de « travail » ( ?) – en fait d’ouvriers physiques, ce qui n’est pas la même chose – diminue et en plus nous assistons maintenant à l’introduction de ChatGPT et de l’IA etc. etc. Ajoutons que les activités économiques devenant de plus en plus intensives en capital, l’absorption de la force de travail « libérée » par la productivité dans les secteurs nouveaux ou intermédiaires ne se fait plus au même rythme qu’avant.  Donc, sous prétexte de bonheur et de bien-être social, on fera du « revenu citoyen » orwellien – des versions du « guaranted minimum annual income » de Milton Friedman post-chute de l’URSS et de tant d’autres – établi fermement sous le seuil de la pauvreté absolue car autrement cela entrera en compétition avec le salaire minimum prévalant de facto !!!(sur ces inepties anti-travailleurs, voir :http://rivincitasociale.altervista.org/intermittents-du-spectacle-et-precaires-refusez-le-chant-des-sirenes-de-tout-suppose-revenu-citoyen-vie-ou-autrement-veut-tout-simplement-vous-faire-jouer-un-role-imagine-contre-v/  

Bref, toujours les mêmes salades. En fait, il ne s’agit pas de « technologie » mais plus précisément du rôle de la technologie et de l’organisation du travail dans la production, et donc de la planification macro-économique et micro-économique de la composition organique du capital et donc de productivité. Or, une augmentation de productivité implique  que le même travail humain – le « travail abstrait » de Marx – produira pendant le même temps de travail plus de marchandises ou de services d’un même type – ou largement élastiques – donc à une valeur d’échange – et prix – unitaire proportionnellement moindre, ce qui est d’ailleurs le but de la manœuvre dans le cadre de la concurrence capitaliste. Il en va de même avec le mode de production socialiste avec l’émulation des meilleures façons de produire techniquement et socialement. Le travail humain renvoie précisément à la valeur de la force de travail utilisée dans le procès de travail immédiat qui, on le sait au moins depuis la pin factory de A. Smith, implique une division sociale interne du travail et non uniquement des métiers spécifiques.

De sorte, qu’il s’agit du partage des gains de la productivité – une productivité entrepreneuriale que la compétitivité macro-économique supérieure découlant de la planification et de la mutualisation publiques de certains coûts – Sécu – permet d’accroître structurellement. Dans les Années 70 en France, le régime de santé public complet coûtait près de 9 % du PIB alors que le système privé US laissant plus de 40 millions sans couvertures et des millions d’autres avec des couvertures sanitaires largement insuffisantes coûtait plus de 16 % du PIB. La situation a empiré depuis partout en Occident puisque c’est le modèle privé américain qui gagne du terrain du fait des élites actuelles. Et il en va ainsi pour les retraites, l’assurance-chômage etc., etc. . Il n’y a pas très longtemps l’Etat américain a dû courir au sauvetage in extremis de GM et du secteur automobile : en effet, la robotisation ayant divisé par deux les travailleurs actifs, les systèmes de pension in-house étaient au bord de la faillite entraînant tout le secteur et une partie de l’économie …

Ces gens s’inventent des peurs. (1)

Reste que la robotique alliée à l’IA, à la 5G et 6G et aux nouveaux procédés de production aura un immense impact sur l’emploi du moins s’il n’est pas encadré par la RTT avec la planification nationale et le crédit public. Par exemple, la voiture électrique aura beaucoup moins de pièces mobiles, la plupart des pièces restantes fera l’objet de moulages ou de imprimantes 3D, le tout automatisable à souhait depuis la conception jusqu’à la production et la distribution.

Laissons de côté ici l’aspect ludique – écriture de textes, poésies et partitions musicales ou le divertissement – ainsi que les inepties sur l’Ethique des robots : on a fait apprendre à ChatGTP le chat pratiqué sur les sites de rencontres et le système fait facilement plus vulgaire et plus harceleur que certains … Bref, il copie ce qu’on lui apprend. A-t-il une conscience éthique ? Non, tout au plus pourra-t-il incorporer des critères dits moraux mais qui reposeront toujours sur un apprentissage préalable, donc fatalement ex post. Par exemple, une voiture autonome devra choisir si écraser une personne plutôt qu’un groupe ? En fait ceci devrait militer pour son exclusion en faveur de systèmes de mobilité ne présentant pas ces inconvénients. Par exemple, un drone-voiture serait plus sûr car contrôlant mieux son environnement et réduisant les aléas décisionnels et les accidents possibles grâce à un GPS flaqué d’un altimètre définissant un couloir aérien très précis et à des systèmes d’évitements des obstacles à 360 degrés …  

Dans les taches économiques ChatGPT fera beaucoup mieux que le répondeur automatique. (Comme Blue Machine par rapport à des joueurs d’échec, y compris des maîtres.) Ceci signifie qu’une grande partie des taches bureaucratiques privées et publiques seront prises en charge par l’IA car elles reposent sur des SOP – standard operating procédures – c’est-à-dire des protocoles standardisés facilement automatisables et vérifiables. Les quelques rares problèmes pourront alors être renvoyés à un petit comité de techniciens-correcteurs – par exemple, les procédures de contestation ou d’appel les moins évidentes. 

On voit déjà ceci se mettre en marche avec les formulaires que le citoyen, usager ou client, doit compiler lui-même, seul ou avec l’aide de professionnels privés, dans le cadre des politiques néolibérales d’outsourcing etc., etc. Ou encore avec les algorithmes du High Frequency Trading qui contrôlent déjà plus de 80 % des volumes, le tout étant dans les mains de quelques banques primaires dans les principales places financières puisque ces opérations nécessitent des connexions à fibres optiques pour permettre les nombreuses opérations effectuées à chaque nanoseconde – dont 60 % ne sont que des jeux visant à dérouter les concurrents et faire des opérations-rotations plus juteuses puisqu’elles sont retirées presque aussitôt qu’émises. Dans leur masse, les traders – hors « desks » importants des grandes banques et fonds financiers – ne sont plus que des auto-entrepreneurs, utiles pour faire du chiffre sur l’emploi – au sens du BIT – mais de plus en plus paupérisés. A l’instar du 1.7 million d’auto-entrepreneurs en France dont  beaucoup sont « ubérisés » et dont la moitié ne paie pas d’impôt sur le revenu puisque gagnant trop peu. Il en va d’ailleurs de même pour près de la moitié des travailleurs. En revisitant Carmaux et J. Jaurès, ils gagneraient à se mettre en coopérative, tout comme les artisans et les petits commerçants ; mais l’Etat doit garantir le crédit public à coût très bas nécessaire à leur fonctionnement. La fonction d’incubateurs d’innovations serait socialement et économiquement mieux assumée …

Il est donc essentiel – y compris pour l’écomarxisme, à savoir la baisse des besoins en intrants naturels surtout non-recyclés, pensons aux minéraux dits stratégiques  – de comprendre non seulement la logique de la productivité micro de la fonction de production individuelle mais également la logique de la compétitivité macro du capital social. Les secteurs et les services publics – mutualisés, solidaires et universellement accessibles – sont bien ce qui fait la différence en abaissant structurellement les coûts de production. ) La Chine planifiée le démontre encore. Ce faisant on en viendra à remettre en question les statistiques marginalistes, dont celles du PIB, voir : http://rivincitasociale.altervista.org/le-pib-outil-de-narration-marginaliste-contre-le-bien-etre-des-peuples-et-la-prosperite-des-etats-nations-24-mai-2020/  

Rien de ceci n’est compris dans cet article … pourtant bien intentionné !!!

Paul De Marco

1) Ils sont bien intentionnés mais au fond c’est le même constat que celui du Report from the Iron Mountain par moi dénoncé depuis des années. A savoir si la productivité libère la force de travail de sorte que seuls 20 % de travailleurs surqualifiés seront nécessaires, que faire de la masse des 80 % institutionnellement sous-qualifiés – parcoursup etc. ? Faudra-t-il réintroduire le pain et les cirques avec la société de la nouvelle domesticité et du nouvel esclavage ? En bout de ligne, cette logique, mal ou bien intentionnée, risque de nous conduire, sous couvert de nécessité économique, aux « Nouvelles Lois de Manu » de Nietzsche mais aggravées par les manipulations du genre mARN de Big Pharma et « brainlaces » des grands oligopoles informatiques et communicationnels. Voir http://rivincitasociale.altervista.org/nietzsche-et-le-retour-du-cauchemar-eveille/ et la « Breve » du 25 avril 2022 dans http://rivincitasociale.altervista.org/sars-cov-2-brevesflash-newsbreve/ (On peut utiliser un traducteur online si nécessaire par ex www.deepl.com )

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