Commenti disabilitati su POUR LE RENOUVEAU DE L’ÉMANCIPATION HUMAINE COMMUNISTE, Septembre 2023

(Pour aller rapidement au chapitre désiré utiliser un mot clé comme « Althusser » ou « alternance » dans la fonction « Find in page …» disponible dans le Menu en haut à droite)

1 ) Althusser ou pourquoi les compromis compromettants doivent être rejetés

1a ) Un mot sur la nécessaire alternance et sur l’union de la gauche authentique plurielle.

2 ) Ne pas imputer à Staline l’œuvre de Yeshov, le Sade soviétique.

3 ) La coûteuse supercherie du « socialisme marginaliste »

4 ) Les inepties de Bettelheim et Cie.

5 ) L’écomarxisme

6 ) Il n’y a pas une inflation mais des inflations.

7 ) L’Europe des nations et l’Europe sociale

8 ) Sur la voie pacifique au socialisme : réformes démocratiques révolutionnaires ou Rossinante du réformisme et Marche à l’étoile … de minuit.

9 ) Les nouvelles formes de démocratie socialiste à inventer

10 ) La psychoanalyse marxiste : critique définitive du charlatanisme bourgeois et freudien.

11 ) Droits civils : « Mariage, unions civiles et institutionnalisation des mœurs » suivi par « Après les « surhommes » voici la fin souhaitée de l’Espèce humaine »

12 ) Devoir de mémoire : « Qu’est-ce que j’entends par le terme de philosémite nietzschéen ? » Suivi par « Les Nouvelles Lois Manu »

13 ) Annonciateurs de l’émancipation communiste avant Marx : Joachim de Fiore et Gerrard Winstlaney.

(Nous avons insérés des liens à des textes plus tardifs dans la mesure où nous avons jugés qu’ils apportaient des approfondissements aux arguments traités.

La gauche authentique ne doit pas négliger la Bataille des Idées, ce qu’Althusser appelait « la pratique théorique ». Elle est nécessaire pour éclairer les stratégies et les tactiques visant la lutte et les alliances de classes ainsi que pour bâtir une contre-hégémonie capable de divulguer un nouveau « sens commun » susceptible d’être intériorisé par une majorité de citoyens en tant que citoyens. Pour cela, la persuasion doit reposer sur la méthodologie et la déontologie scientifiques. Aucune alliance de classes durable ne peut être construite sur la base de narrations inventées par les classes dominantes pour tromper et asservir les peuples, comme par exemple le marginalisme, l’écologie capitaliste et le trans-humanisme maintenant véhiculés par le Forum Économique Mondial de Davos. C’est justement à cette jonction scientifique que le marxisme doit, de nouveau, jouer son rôle. Le matérialisme historique de Marx a fourni, entre autres apports, deux contributions essentielles pour avancer sur le chemin de l’Émancipation humaine. Tout d’abord la Loi de la valeur de la force de travail qui permet de comprendre les mécanismes de l’exploitation de l’Homme par l’Homme, partant ceux de son abolition, et ensuite la critique définitive de tout exclusivisme raciste ou théocratique, critique sans laquelle aucune forme de démocratie ne saurait être possible. Le principe est pourtant simple : l’égalité est sacrée, l’exclusivisme est le pire crime contre l’Humanité. Les communistes doivent donc pouvoir contribuer de nouveau au plus haut niveau.)   

1 ) ALTHUSSER OU POURQUOI LES COMPROMIS COMPROMETTANTS DOIVENT ÊTRE REJETÉS.
Dédicace le 5 mars 2013 : Au Président Hugo Chavez, socialiste novateur qui a su concevoir la Révolution bolivarienne et le socialisme du XXIe siècle comme de nouvelles transitions vers un monde plus égalitaire.

Table des matières :
Introduction.
Le Capital est l’opus magnum de Marx.
Le plan dialectique des 4 livres du Capital.
Althusser et la théorie du pouvoir politique.
Althusser sur le fétichisme.
Althusser s’insurge contre la stratégie du Parti.
Les appareils d’État d’Althusser contre la contre-hégémonie de Gramsci.
La grande diplomatie de Gramsci.
L’angle mort d’Althusser.
Matérialisme dialectique vs matérialisme historique.
Althusser, la loi de la valeur et l’État.
Gramsci en tant que stalinien créatif et loyal.
Althusser sur Rousseau et Feuerbach.


Introduction.

Nous traiterons ici de l’article « Althusser : “Marx dans ses limites ” » http://www.after1968.org/app/webroot/uploads/Althusser-MIHL.pdf. Avec ma contribution théorique, les soi-disant ” limites ” imputées à Marx sont démontrées comme étant celles de ses critiques, même les mieux intentionnées. En effet, toute la perspective change dès lors que l’on rétablit la loi marxiste de la productivité, et avec elle l’architecture déployée dans les quatre livres du Capital. Cela dit, Althusser a été l’un des plus grands théoriciens marxistes, un parmi les rares intellectuels qui n’ont jamais pris les paralogismes pour de la science. C’est ce qui rend encore ses analyses éminemment utiles. Ma contribution s’est voulue dès le départ une tentative de concrétisation du projet qu’il avait énoncé, à savoir “revenir à Marx” pour rétablir et renforcer son caractère éminemment scientifique. Dans cet essai, nous mettrons l’accent sur les critiques d’Althusser, mais nous le ferons pour souligner leur pertinence pour notre monde contemporain.

Le Capital est le magnum opus de Marx.

Le Capital est le magnum opus de Marx. Il doit être considéré, selon les propres ébauches de Marx, comme un chef-d’œuvre bien pensé, bien qu’il n’ait pas pu être achevé par l’auteur lui-même. Les livres II et III ont été publiés par d’autres – des petits renégats célèbres. Le livre IV, qui entendait présenter l’histoire de la discipline, l’économie politique, est resté largement dispersé dans les notes de Marx. Si Althusser avait pu bénéficier de mon élucidation de la loi de la valeur du travail, en particulier en ce qui concerne la loi de la productivité pleinement intégrée dans les Équations de la reproduction simple (RS) et élargie (RE), nombre de ses questions et interventions lui auraient été épargnées. Ses autres interventions auraient certainement été plus fortes et plus directes, notamment les critiques qu’il adresse aux bandes réformistes opportunistes des eurocommunistes de son époque.

Nous écrivons ceci en gardant à l’esprit qu’un eurocommunisme authentiquement marxiste est aujourd’hui nécessaire et urgent pour substituer l’Europe sociale que nous voulons tous à l’actuelle Europe néolibérale du capital. Il y a quelques années, j’avais appelé à la formation d’une Fédération communiste européenne, dont le rôle aurait été d’unifier et de coordonner les luttes au sein de l’UE et de la zone euro. Comme vous le savez, cela n’a fait que pousser les renégats italiens et autres à tomber le masque. En prétendant que “le communisme avait déjà épuisé sa force de propulsion”, ces gens admettaient déjà en public qu’ils “n’avaient jamais été vraiment communistes” – mais, néanmoins, ils continuaient à être payés comme tels dans un rôle de premier plan ! Au lieu de cela, ils nous ont donné une gauche européenne inefficace et renégate. Leur espoir était de diluer les partis communistes restants qu’ils dirigeaient dans des conteneurs plus grands et non marxistes. Cela prend d’autres formes, comme Syriza en Grèce – un groupe myope qui demande maintenant une sorte de plan Marshall ! – ou le Front de gauche en France.

Comme si une alternative réelle et efficace à la crise actuelle du capital pouvait être tirée des manuels marginaux et bourgeois ! Jusqu’à présent, en tout cas, les militants étaient leurs dupes. Si un spectre hante à nouveau l’Europe et le monde, ce n’est certainement pas celui du réformisme petit-bourgeois : Sinon, leur existence politique en tant que bas clergé et serviteurs à huis clos serait superflue.

Pour en revenir à notre grand camarade communiste Althusser, il faut souligner qu’il a été un théoricien très rigoureux et peut-être même un plus grand logicien, tout comme Kant et Marx eux-mêmes. Les problèmes qu’il soulève sont toujours des problèmes réels et cruciaux. Ils ne peuvent être ignorés.

Le plan dialectique des 4 livres du Capital.
Grâce à mes contributions, je crois que le plan d’ensemble du Capital devient transparent : le Livre I traite du rapport d’exploitation incarné par le ” contrat ” de travail ; comme toujours, il est dit ” libre “, mais il se révèle invariablement être la cause directe du fétichisme et de l’aliénation spécifiques induits par le mode de production capitaliste. Considéré sous l’angle de la fonction de production, le Livre I pourrait être considéré comme la théorie marxiste de la microéconomie. Le livre II traite du niveau de la distribution ou de l’équilibre général ; il s’agit ici spécifiquement des Reproductions Simples et Elargies (RS et RE) et donc des Equations qui résument la structure surdéterminante de la “demande sociale”. Le Livre III traite des rapports de redistribution, soit des formes prises par l’Etat, en d’autres termes par les relations judiciaires plus larges. Celles-ci régissent les formes prises par la redistribution qui s’incarne concrètement dans les différentes “époques” de redistribution du Mode de production considéré. Le livre IV traite de l’histoire de la discipline jusqu’à sa reconstitution marxiste en tant que science à part entière (Voir mon Introduction méthodologique et mon Précis d’économie politique marxiste librement accessibles dans « Download Now », Section Livres-Books de mon vieux site expérimental www.la-commune-paraclet.com).

C’est à l’aide de ce plan reconstitué qu’il convient de clarifier la vieille controverse sur les ” services publics “. Pour Althusser, il s’agit de la question cruciale de l’utilisation de ce que nous avons appelé la “plus-value sociale”, et donc de la possibilité de concevoir une voie pacifique vers le socialisme sans nier l’autre choix possible, à savoir la voie révolutionnaire vers le socialisme.

Bien entendu, seules les circonstances détermineront quelle alternative est la bonne à un moment donné, mais la première alternative devrait toujours être poursuivie simplement parce qu’elle prépare le terrain pour l’un ou l’autre choix.

Alors que cette première alternative implique une flexibilité tactique en ce qui concerne les alliances de classe, cette stratégie à long terme n’est possible que dans le cadre d’une vision stratégique claire reposant sur une analyse marxiste autonome de la situation générale et des luttes de classe. Toutes les alliances de classe ne sont pas possibles ni souhaitables. On pourrait résumer cela en disant que la direction est plus importante que la vitesse, cette dernière dépendant des circonstances. Il s’ensuit que la qualité marxiste de la direction est d’une importance capitale. Le réformisme vacille généralement à la fois sur la direction et la vitesse : il s’agit d’un pur opportunisme de classe et, en tant que tel, il est facile à reconnaître, en particulier parmi les dirigeants des partis de gauche. Comme Lénine avait coutume de le dire : La vie nous l’apprendra. En 1968, le PCF était encore prisonnier de la logique de Yalta ; il n’était pas entièrement maître de ses décisions. Il refuse de suivre Mitterrand lorsque celui-ci est prêt à surfer sur l’ambiance insurrectionnelle pour prendre le pouvoir.

La pratique théorique de l’hégémonie et de la contre-hégémonie développée par Gramsci est étroitement liée à ce questionnement. Bien sûr, cela ne se conҫoit pas en faisant abstraction de la lutte des classes : Prenons l’exemple de la France : Dans le premier cas, le PCF de G. Marchais a négocié un “Programme commun” exemplaire pour toute la gauche. Il l’a fait avec un PS faible, mais a été rapidement cannibalisé par lui. Pourtant, après quelques hésitations, il a persisté dans sa stratégie, ce qui a conduit à la victoire présidentielle et législative du PS dirigé par Mitterrand, en 1981. Par la suite, le PCF s’est engagé dans un lent mais inéluctable déclin, s’inscrivant dans sa posture de subalterne intellectuel. On peut imaginer ce que ressentait Althusser, le plus grand théoricien de son temps ! Ainsi, Althusser a fortement contesté les fondements mêmes de cette stratégie (voir son court « Ce qui ne peut plus durer dans le PCF » dans Le Monde, un court texte largement développé dans l’article de 1978 cité ci-dessus traitant des prétendues “limites” de Marx). Son point de vue reposait sur une critique de la théorie dominante du capital monopolistique, qui a ensuite été mise à mal par les politiques de Giscard d’Estaing et par celles du GATT, ainsi que par la fin du régime de Bretton Woods, qui a conduit à un régime mondial de libre fluctuation des monnaies. Cette tendance historique a ensuite été couronnée par la nomination du libériste Bérégovoy à la tête du gouvernement “socialiste”.

Althusser s’en prend aux illusions qui entourent la défense purement formaliste des “services publics” par les réformateurs – à l’époque, cela se faisait sans aucun concept de la “plus-value sociale” incarnée soit dans le processus de nationalisation, soit dans les Fonds Ouvriers. En d’autres termes, après 1983, les réformateurs ignorent la nécessité de concevoir les services publics dans le cadre d’un mouvement dialectique conduisant à des changements dans le régime dominant de la propriété privée (Sève, etc.) Pour les mêmes raisons, Althusser s’oppose à la stratégie de Berlinguer. Mais il l’assimile trop légèrement à Gramsci, léniniste et, on peut le dire, stalinien dans le bon sens du terme, puisque Staline fut un éminent et loyal marxiste-léniniste. Althusser visait Berlinguer comme un réformiste qui avait même renoncé à la voie pacifique empruntée par Allende, laquelle n’impliquait même pas la destruction de l’Appareil d’État hérité de la bourgeoisie. A la fin, le légaliste Allende a même refusé d’armer les organisations ouvrières pour faire face au coup d’Etat. Cela a laissé le champ libre à l’armée chilienne et à un Pinochet armé par les Américains et dirigé par le criminel Kissinger qui a froidement mis en œuvre le plan Condor. A cela s’ajoutent les manipulations des statistiques chiliennes transmises à la CIA par les multinationales américaines présentes au Chili : Ceci a permis de planifier les frappes destinées à déstabiliser le gouvernement souverain et démocratiquement élu d’Allende (Tout ceci est maintenant dans le domaine public et incontestable).

Contre cette confusion, j’avais proposé dans mon Tous ensemble une transition pacifique reposant sur la transformation lente mais inéluctable des formes dominantes de la propriété. Cela passait par le partage du travail socialement disponible, et une plus grande utilisation de la “plus-value sociale” directement amplifiée par les nationalisations ou indirectement par le biais des Fonds Ouvriers. Au niveau de l’économie mondiale, cette stratégie devrait s’accompagner d’une nouvelle définition de l’anti-dumping visant à protéger les critères environnementaux et les trois composantes du “revenu global net” des ménages, à savoir le salaire capitaliste individuel, le salaire différé – finançant la Sécurité Sociale et essentiellement l’assurance-chômage et les pensions publiques -, et la part des taxes et impôts dans le « revenu global net » revenant aux ménages sous la forme d’un accès universel garanti aux infrastructures et aux services publics. Ceci est très différent du « revenu disponible » marginaliste qui exclut tout ce qui compte pour la sécurité sociale des gens en ne tenant compte que du salaire individuel et de la part des revenus financiers des ménages lorsqu’ils sont assez aisés pour se permettre une telle rente financière.

L’avantage de cette nouvelle définition de l’antidumping est qu’elle ne nécessite aucune renégociation hasardeuse des traités internationaux existants, ce qui  exigerait l’unanimité au sein de l’OMC, tels que les traités mondiaux de libre-échange : Elle permettra par contre une nouvelle interprétation positive de ces mêmes traités. En outre, cette définition de l’anti-dumping à orientation sociale reste hautement compatible avec la mobilité internationale qualitative du capital, en particulier sous la forme de joint-ventures – ou « coopérations renforcées » publiques – mutuellement bénéfiques.

En ce qui concerne la puissance des Fonds Ouvriers en tant qu’instrument mis entre les mains des organisations de travailleurs capables d’effectuer pacifiquement de profonds changements socio-économiques en socialisant les Moyens de production, il suffit de se rappeler la panique hystérique qui a saisi la bourgeoisie suédoise lorsqu’elle a été confrontée à l’accumulation géométrique potentielle de capital dans les fonds ouvriers conçus par R. Meidner. Pourtant, jusque-là, la bourgeoisie suédoise se présentait comme une social-démocratie des plus avancées, éclairée par de grandes figures comme l’économiste et spécialiste des sciences sociales Myrdal, une social-démocratie qui pouvait même contribuer à humaniser les États-Unis dans leurs relations avec les minorités raciales. Mais, là encore, la proximité de la Suède avec les républiques baltes, qui comptaient alors parmi les plus riches des républiques soviétiques, y était pour beaucoup.

En France, le partage du travail disponible a pris la forme d’une réduction de la semaine de travail de 39 à 35 heures pour une même rémunération initiale. Grâce à l’augmentation automatique des cotisations sociales et à la consolidation de l’assiette fiscale parallèlement à l’extension de l’emploi à temps plein, cette tendance a permis la lente mais importante consolidation des programmes sociaux, ainsi que le meilleur partage des gains de productivité entre le travail et le capital qui en a découlé. Compte tenu de la prudence de M. Jospin, ce n’était qu’une tendance, mais une tendance qui allait généralement dans la bonne direction. Au cours des trois décennies précédant le gouvernement de la “gauche plurielle”, quelque 11 % du PIB avaient été prélevés sur le travail et transférés au capital sans aucune contrepartie, si ce n’est le chômage partiel et la pauvreté. (Ajout sept. 2023 : Il reste que la RTT permit de créer directement et indirectement près de 2 millions d’emplois, effaçant presque totalement le Trou de la Sécu, réduisant la dette publique à 59 % du PIB soit 1 point de moins que le critère du Traité de Maastricht, et induisant l’émergence spontanée qu’une sociologie du loisir. Aujourd’hui, selon la CGT, outre les gigantesques tax expenditures, les exonérations de cotisations se montent à 90-100 milliards d’euros, avec, en prime, une précarité qui se généralise par dessein gouvernemental de caste et de classe.) 

La même chose se vérifiait généralement ailleurs, bien que de manière beaucoup plus prononcée en Amérique du Nord. En vérité, dans la régression néolibérale alors triomphante, cette réduction de la semaine de travail (ou RTT) représentait une réfutation claire et concrète de l’économie bourgeoise : elle déboulonnait concrètement le concept fallacieux du “niveau structurel” ou du “niveau naturel” du chômage. Il avait été défendu par tous les cercles dominants, y compris par l’OCDE, dans leur tentative de justifier leur abandon des politiques (keynésiennes) de plein emploi, selon lesquelles seul le chômage frictionnel et saisonnier pouvait être toléré. Les niveaux élevés de chômage ne sont pas fatalement dus à des lois naturelles, mais à une stratégie froidement élaborée de redistribution des revenus en faveur des déciles supérieurs (voire du 1 % supérieur), une stratégie qui voudrait se faire passer pour une politique publique. La RTT s’est empressée d’envoyer balader ce raisonnement creux avec la régression rapide du chômage en France sous la “gauche plurielle” (mais, curieusement, à part moi, personne ne semble l’avoir remarqué…).

La réduction du temps de travail (RTT) a ainsi justifié la stratégie de la gauche plurielle, ne serait-ce que parce qu’elle rendait claire et concrète la démonstration économique sous-jacente (notamment sous la houlette rigoureuse du Premier ministre Lionel Jospin qui est allé jusqu’à créer un fonds de réserve pour les régimes publics de retraite. Ce fonds a été rapidement épuisé par la droite de Sarkozy et maintenant par la gauche afin de mettre en œuvre leurs mesures d’austérité suicidaires.) Le Premier ministre Jospin a également refusé d’enfermer la France dans la logique ignoble et suicidaire de la soi-disant guerre ( !) contre le terrorisme ; il a favorisé les interventions dans le cadre de l’ONU, le terrorisme relevant davantage de la résolution des conflits et de mandats de police internationale que de guerres préventives illégales et autopunitives.

Si le PS avait maintenu le choix de la RTT en ayant le courage d’en défendre le bilan après la surprenante défaite de M. Jospin, les régressions socio-économiques mises en œuvre par Sarkozy, ainsi que les régressions actuelles, auraient été impensables. La vérité est que l’initiative de la contre-réforme vient maintenant de l’intérieur du PS, où trop de gens au sommet se pensent comme des “liquidateurs” conscients et auto-sélectionnés de la spécificité française du socialisme illustré par Jean Jaurès et par le PCF marxiste à ses heures de gloire.

Idem pour le gouvernement Hollande. Sa prise de position désignant les banques comme l’ennemi lors des élections méritait d’être soutenue afin de changer les règles du jeu financier aujourd’hui dominées par la soi-disant “banque universelle” libre de toute entrave. Au minimum, il était urgent de revenir à l’ancienne séparation fonctionnelle entre les banques de dépôt et les banques commerciales (c’est-à-dire revenir au Glass Steagall Act promulgué par les New Dealers). À l’heure actuelle, toutes les fractions du capitalisme sont tombées sous l’hégémonie incontestée et destructrice de la finance spéculative. Il en va de même pour l’État lui-même, désormais sous l’emprise de la “gouvernance mondiale privée” philosémite nietzschéenne, avec ses croisades internes et externes. Voir mon Précis d’économie politique marxiste. Mais la déclaration de Hollande s’est avérée être un stratagème électoral démagogique et, de toute façon, elle a été totalement reniée : La réforme bancaire est devenue infra-Liikanen alors que le gouvernement PS n’hésite pas une fraction de seconde à sauver PSA Finance, probablement en préparation d’un plus grand renflouement des banques Paribas, Crédit agricole, etc. lesquelles recourent à nouveau à la titrisation…

L’objectif réel des fractions atlantistes dominantes du PS semble être d’éradiquer toutes les racines marxistes et de mettre en œuvre un “retour ascendant” vers une société sans gauche ni droite – à la Seymour Lipset, Sydney Verba et ali… Cela peut s’avérer quelque chose d’assez risqué en Europe et surtout en France. Au PCF, la grande messe “anti-stalinienne” et anti-communiste n’a pas encore été célébrée. Mais on assiste à d’étranges danses de chaises musicales, tant la direction s’est retrouvée dans une situation de “die if you do, die if you don’t” à cause de sa chaîne ininterrompue de compromissions réformistes. Celles-ci sont véritablement catastrophiques sur le plan intellectuel, d’autant que la Direction a participé sans complexe à l’occultation des principales avancées contemporaines de la théorie et de la science marxistes (le centre de recherche marxiste a été fermé dans les années 70 !), confortant ainsi la domination du Marginalisme avec un pitre comme Boccara et sa proposition de sécuriser l’emploi hors du cadre de la RTT : Cette stratégie a été immédiatement mise à profit par les élites patronales comme le Medef et retournée à leur avantage…. C’est bien là un comble ! On ne peut avancer aucune idée viable sur le socialisme en se basant sur le marginalisme. Comme on pouvait s’y attendre, la réalité a rapidement porté un coup à cette honteuse “sécurisation de l’emploi” (le Medef et le gouvernement préfèrent parler ouvertement de “chômage partiel” donné comme la concrétisation de la nouvelle forme de CDI ou de contrat de travail à temps plein ( !) tout comme les Allemands parlent de Kürtzarbeit ou les Américains de “workfare”…). Même avant sa promulgation, la hausse continue du chômage et l’accélération de la spirale économique descendante l’ont rendu inutile, sauf en tant que stratagème néolibéral pour faire baisser les salaires et les droits des travailleurs.

Malgré le penchant réactionnaire de l’élite économique, l’évolution rapide de la crise a maintenant éliminé le non-sens budgétaire européen et gouvernemental, le soi-disant “Fiscal Compact” et ses règles budgétaires. Toutefois, ces positions dogmatiques sont difficiles à modifier sans une crise ouverte et aigüe comme celle de 2007-2008. L’inertie politique typique et la courbette devant le pouvoir en place se lisent clairement dans la nouvelle loi bancaire du PS. Dans ces circonstances, le PCF est maintenant coincé entre le Front de gauche dirigé par Mélenchon et le PS au pouvoir : le premier vise à le détruire en le diluant dans un contenant non marxiste, et le second menace de fermer la porte à la négociation électorale concernant d’éventuels sièges aux élections locales et européennes dans l’éventualité où le PCF ne suivrait pas la ligne, quelle que soit la posture que ses dirigeants peuvent adopter avec les médias.

(Ajout, sept 2023. Un mot sur la nécessaire alternance et sur l’union de la gauche authentique plurielle. La France insoumise a évolué vers un socialisme à la française, à savoir inspiré par des figures comme Jaurès pour lequel la collectivisation ou la socialisation des Moyens de production – entreprises publiques, coopératives etc. –  devait aller de pair avec une démocratie plus achevée, disons une « démocratie socialiste » à inventer. Sur cette base tout redevenait possible pour une union à gauche, une union de rupture avec le capitalisme par ailleurs inscrite dans le programme commun et signé par les membres de la NUPES. Cette signature commune advenait dans le cadre des dernières élections législatives, la NUPES s’étant également mise d’accord sur la candidature commune de M. Mélenchon comme premier ministre et le cas échéant comme Président, ce qui devrait valoir encore aujourd’hui, du moins tant que le programme commun ne sera pas résilié.  Selon moi les tiraillements actuels au sein de la NUPES viennent moins du programme signé que du non-dit de la candidature commune dans l’optique d’une élection législative anticipée. Cette entente programme/candidat premier ministre ou président devrait logiquement être maintenue jusqu’à nouvel ordre puisque le gouvernement actuel risque de tomber d’un jour à l’autre sous le coup d’une motion de censure puisqu’il a déjà signalé vouloir passer en force avec le 49.3 et autres coups constitutionnels tordus du genre déjà expérimentés durant les débats sur la contre-réforme des retraites. Je m’en suis expliqué dans l’article suivant : « Commentaire rapide : budgets impossibles et politiques d’austérité européennes aggravées au nom d’une confuse compétitivité », 15 sept 2023/ dans http://rivincitasociale.altervista.org/commentaire-rapide-budgets-impossibles-et-politiques-dausterite-europeennes-aggravees-au-nom-dune-confuse-competitivite-15-sept-2023/ 

Or, c’est dans ce cadre précis, alors que l’alternance devient, une fois encore, à l’instar des années 20 et 30, une question vitale pour la gauche et pour toutes les forces progressives, que M. Fabien Roussel, poussé par ses conseillers, se posent en « homme de la situation » pour « rassembler la droite et la gauche » dans cet ordre semble-t-il, en dehors de la NUPES …Suivront bientôt les mythes soréliens et tout le reste ? Le maintien de sa candidature à l’élection présidentielle de 2022 a fait perdre M. Mélenchon à qui il manqua 421.309 voix pour être au second tour alors que M. Roussel n’avait aucune chance de se qualifier. Rebelote, en toute connaissance de cause ? Question que les membres et les sympathisants ne pourront pas éluder. C’est à n’y rien comprendre, sinon à y voir le dessein subalterne mais longuement muri de détruire la France insoumise et toutes les forces politiques ou civiles qui refusent la stigmatisation d’une grande partie de la population comme étant « islamo-gauchiste ou comme « éco-terroriste », et qui questionnent les dérives policières contre les militants syndicaux ou autres et les citoyens en général. Althusser n’en reviendrait pas.

Pour ma part, j’y vois une énième vérification de mes thèses développées en divers textes, dont mon livre Pour Marx, contre le nihilisme, 2002, portant sur la surreprésentation et la fausse représentation et sur le rôle des pitres nouvellement renégats – comme on le vérifie, Lénine ne parlait pas pour ne rien dire – et philosémites nietzschéens qui appuient objectivement, et pour certains consciemment, le « retour » vers une société de la nouvelle domesticité et du nouvel esclavage avec ses « Nouvelles Lois de Manu » entérinées par la généralisation de la précarité et par de nouvelles narrations économiques – la microéconomie sans macro-économie -, écologiques – les âneries du GIEC – et trans-humanistes – Big Pharma et ses vaccins à mRNA -, entre autres dérives. (Sur les « Nouvelles Lois de Manu », voir la Brève du 25 avril 2022 traduite ci-dessous et ceci)

Le rôle du Parti communiste, son rôle d’avant-garde pour le dire sans modestie superflue, doit être de défendre la science puisque la science repose sur et réaffirme l’égalité humaine, tant dans les sciences sociales – le matérialisme historique et l’anti-exclusivisme de Marx – que dans les sciences dites dures, ces dernières devant respecter leur méthodologie spécifique expérimentale ainsi que la déontologie, ce qui n’est plus le cas avec les narrations capitalistes écologiques et sanitaires-totalitaires actuelles. Sans l’égalité des locuteurs, il n’y a aucun discours possible, aucun « espace intersubjectif » pour le dire avec Hegel.

Pour le reste, si les circonstances nous inscrivent dans le cadre d’une stratégie de transition pacifique au socialisme telle que décrite dans le chapitre «« Réformes démocratiques révolutionnaires ou lamentable Rossinante du réformisme. » (dans Tous ensemble, 2002) la direction primera sur la vitesse. A l’exception des compromis compromettants, le pragmatisme électoral jouera un rôle, ce qui impose une fermeté sur les principes scientifiques marxistes qui guident la ligne politique, ainsi qu’analysé dans « La marche à l’étoile … de minuit des-philo-sémites-nietzschéens actuels » dans http://rivincitasociale.altervista.org/la-marche-letoile-de-minuit-des-philo-semites-nietzscheens-actuels/ . Ce sera surtout le cas lorsque l’alternance politique deviendra une question de survie pour la conception même de la citoyenneté reposant sur un des acquis majeurs de l’alliance contre le fascisme et le nazisme, à savoir la Déclaration Universelle des Droits Sociaux et Individuels Fondamentaux, ces droits qui sont aujourd’hui attaqués de front par la nouvelle mouture du philosémitisme nietzschéen. L’Etat social issu de la défaite du Nazi-Fascisme en 1945 et constitutionalisé depuis doit être réhabilité et parfait, il n’a pas vocation à être démantelé. Le respect de l’environnement et de la santé humaine – par l’éco-marxisme, etc. – doit trouver toute sa place au côté de la Déclaration Universelle de 1948 pour qu’émergent enfin les conditions matérielles et institutionnelles permettant des progrès ultérieurs vers l’Emancipation humaine générale et individuelle. En France, sous le Président Chirac, la charte de l’environnement a d’ailleurs été adossée à la Constitution.

Dans le cadre d’une stratégie de transition pacifique à l’Etat social avancé puis au socialisme, le pragmatisme révolutionnaire se définit aisément. Il s’agit de défendre les trois composants du « revenu global net » des ménages, donc avec leurs circuits domestiques vertueux de capital, dont l’épargne socialisée par le salaire différé, dans le cadre d’une économie mixte planifiée appuyée sur le crédit public et sur les monopoles naturels nécessaires pour assurer les infrastructures et les services publics. Au niveau international, il faudra œuvrer au minimum pour une nouvelle définition de l’anti-dumping protégeant le « revenu global net » des ménages, le niveau supérieur à ne pas dépasser étant celui offert par la compétitivité macro-économique de la Formation Sociale qui définit le taux de change réel et partant la qualité de son insertion dans l’Economie Mondiale. (voir ceci et ceci.) On sait qu’une haute compétitivité macro-économique assurée par la planification, le crédit public, la Sécurité Sociale et les infrastructures publiques est l’assise nécessaire pour une forte productivité micro-économique des entreprises tant publiques que privées. Sur cette base il devrait être possible de forger une large alliance de classe unissant tout le bloc populaire et environnementalement conscient ainsi que les gauches plurielles mais authentiques. Les trois composants du « revenu global net » des ménages sont le salaire individuel, le salaire différé pour financer les 5 branches de la Sécurité Sociale et les taxes et impôts revenant aux ménages sous forme d’accès universel aux infrastructures et services publics.    

En attendant, il est facile de voir que la rupture avec les travailleurs et leurs familles – des traditionnels cols bleus aux cols blancs, qui gagnent aujourd’hui moins de 2000 ou 3000 euros par mois -, sera le résultat direct et inéluctable d’un retour aux compromis compromettants. La douloureuse vérité est que les cols bleus relégués dans des banlieues négligées par les pouvoirs publics et dégoûtés exhibent désormais tendance à voter pour la droite et même pour un RN démagogique. Les ravages de la « politique du ressentiment » soigneusement entretenue par la classe dominante visent à diviser les gens en occultant leur conscience citoyenne et leurs intérêts de classe. Elle ne recule devant aucune démagogie. Cela va plus loin que la seule classe ouvrière traditionnelle. Pire encore, sans contrefeux, cela se répercutera négativement sur la conduite du mouvement de grève qui s’amplifie et qui est désormais rendu inévitable par la dégradation rapide des conditions de travail et du niveau de vie moyen. Les points principaux du programme commun de la NUPES recueillent un large consensus, mais il faut encore réfléchir sur les éléments catalyseurs lors des votes. Comment expliquer par exemple, outre l’évolution du « parti » des abstentionnistes, que la grande majorité des séniors de plus de 65 ans que le gouvernement avait pourtant voué au tri, à la déprogrammation hospitalière, voire au Rivotril durant la crise totalitaire sanitaire, ait voté Macron ?

L’illusion des classes dominantes était celle d’une désindustrialisation active, d’une production sans usine ! Cette public policy néolibérale monétariste savait pertinemment que la remise en question des trois composants du « revenu global net » des ménages, soutenue par l’OMC et par les traités de libre-échange, détruirait inexorablement les acquis sociaux en démantelant l’Etat social pourtant constitutionnalisé. On paie aujourd’hui le salaire net individuel avec le salarie différé censé financer la Sécu alors que la fiscalité régressive et les tax expenditures ou dépenses fiscales détruisent la fiscalité générale nécessaire à l’intervention de l’Etat, la rendant évanescente. C’est la voie ouverte à la Marche philosémite nietzschéenne vers minuit, une marche qui arrive rapidement à son terme, celui d’une société de la nouvelle domesticité et du nouvel esclavage.  )

Revenons aux considérations stratégiques. Bien entendu, le PCF français est un exemple de choix, mais ailleurs le dilemme pour la gauche semble être identique, voire pire, notamment en Europe. Notons qu’avec les 20 milliards d’euros supplémentaires du CICE nouvellement accordés sous forme de crédit à l’élite patronale sans contrepartie RTT pour les salariés, la RTT aurait pu être abaissée à 32 heures. Cela aurait pu se faire sans déplacement des charges patronales salariales sur la TVA, la taxe indirecte sur la valeur ajoutée. Dans ces conditions, un tel transfert s’apparente à un simple vol puisque les cotisations patronales sont directement répercutées sur les prix de vente et donc payées à nouveau par les travailleurs en tant que consommateurs, alors qu’ils continuent à payer leurs propres cotisations salariales. Notons aussi que l’épargne sociale à un fort effet anti-inflationniste et contre-cyclique. Il convient de souligner que ce transfert est également une absurdité économique, car il affaiblira la demande interne et conduira à de nouvelles attaques contre les régimes publics de retraite et d’assurance-emploi. Il est vrai qu’une TVA progressive pourrait en atténuer les effets, mais pas pour très longtemps en l’absence de RTT. Les deux doivent être étroitement liés. La seule solution durable reste une nouvelle définition de l’anti-dumping, aujourd’hui totalement ignorée par la gauche réformiste pro-libre-échange. (Voir ceci)

Les mesures gouvernementales s’inscrivent désormais dans une logique d’austérité et de coupes budgétaires orientées vers le seul financement de la dette souveraine. Depuis 1973, le financement de la dette souveraine a été retiré à la Banque centrale française, le gouvernement néolibéral choisissant de se financer sur le marché global privé. La dette était alors de l’ordre de 21,4 % du PIB et elle n’a cessé d’augmenter depuis. Aujourd’hui, elle est entièrement abandonnée aux mains des banques privées par l’intermédiaire d’une poignée de banques dites “primaires” (voir à ce sujet mon article « To save the Eurozone we must terminate the so-called universal bank » dans Download Now, Section Livres-Books de mon vieux site expérimental www.la-commune-paraclet.com ). Cette discipline budgétaire entraîne la baisse du niveau moyen des salaires dans une vaine tentative de sauver une “compétitivité” mal définie.

En effet, la véritable compétitivité est fonction de la baisse structurelle des coûts de production dans une Formation Sociale donnée. Il s’agit d’un processus qui implique de véritables innovations et qui ne découle jamais de l’abaissement politique du coût de la main-d’œuvre au “niveau physiologique”. Ce dernier est en réalité un choix politique et, en tout état de cause, il reste basé sur un concept élastique dépourvu des fondements scientifiques les plus élémentaires. Tout ceci est infra-malthusien. Quoi qu’il en soit, même Olivier Blanchard du FMI s’est rendu compte que la compétition entre l’Achille spéculatif et la tortue étatique a été perdue par l’État néolibéral avant même d’avoir commencé, étant donné l’effet désastreux du multiplicateur négatif. En fait, le multiplicateur économique accélère de manière cumulative la spirale socio-économique descendante, tout en détruisant simultanément la base fiscale de l’État et le vrai emploi à temps plein… Étant donné qu’il s’agit d’une crise mondiale, son accélération est beaucoup plus rapide vers le bas que vers le haut en raison de la plus forte extraversion des formations sociales occidentales causée par les accords de libre-échange successifs.

En lien avec cela, nous avons la conception concrète du pouvoir politique tel qu’il se joue consciemment dans les luttes de classe du prolétariat, et nous devons donc nous référer ici à Antonio Gramsci. Pour en revenir au plan du Capital, c’est-à-dire aux trois rapports fondamentaux qui structurent les trois premiers livres du magnum opus de Marx, il faut noter que prévaut toujours une confrontation entre le capital et le travail. Celle-ci se produit simultanément à ces trois niveaux : Ceci est toujours masqué par la propagande bourgeoise, qui vante les relations harmonieuses et la démocratie pluraliste bourgeoise, et qui aime parler perpétuellement du “contrat de travail” libre et librement consenti, car il est censé être à la base même de son Pacte social : Il s’agit ici d’hégémonie de classe et de processus de légitimation. Or, si cette loi de sécurisation de l’emploi est promulguée en même temps que la destruction du code du travail et de la négociation collective, le contrat de travail deviendra encore plus “libre” qu’avant. Les autres niveaux (distribution et redistribution) seront alors également touchés, ne serait-ce qu’en raison de la nécessité de rendre la nouvelle “époque” néolibérale cohérente sur le plan socio-économique. Il ne s’agira que d’une rechute dans le capitalisme sauvage antérieur. En effet, les accords au niveau de l’entreprise l’emporteront sur les accords sectoriels et nationaux et, fatalement, les contrats de personne à personne, de gré à gré,  l’emporteront sur ces derniers. Pendant ce temps, les travailleurs n’auront rien à dire contre les restructurations patronales, leurs recours aux tribunaux ou aux Prudhommes seront fortement diminués et les prétendus “plans sociaux” deviendront inutiles ; surtout si l’employeur propose une délocalisation “inacceptable” qui le dégagera de toute responsabilité s’il utilise le refus du salarié comme prétexte pour le licencier !

Gramsci a proposé une alternative à ce compromis de cooptation gentiment offert par l’hégémonie bourgeoise. Pour le comprendre, nous laissons de côté les inepties sans fond concernant les 4 ou 5 interprétations différentes de la “société civile” ou encore les prétendues “antinomies” imaginées par Perry Anderson dans l’œuvre de Gramsci, qui est principalement composée de brouillons rédigés dans les prisons fascistes. Il faut d’abord déterminer à quel niveau Gramsci s’exprime. Cela prouve l’importance cruciale de réaffirmer la prétention scientifique du marxisme contre le marxisme vulgaire, en particulier le marxisme académique. Gramsci avait coutume de dire que le marxisme, en tant que science, doit nécessairement être indépendant (la chimie est indépendante de l’alchimie bien qu’elle la connaisse en profondeur), qu’il doit nécessairement se développer sur sa propre base, ce qui est un truisme bien que “significatif”. Gramsci a donc consciemment pensé refaire ou plus précisément actualiser pour son époque la critique définitive de Marx contre Smith, Ricardo, Hegel, etc. Il a donc dû faire face à Croce, Mosca, Michels, Pareto, Gentile et à l’école économique italienne, y compris, en partie, son ami Piero Sraffa, etc. Le processus est bien défini dans le concept d'”objectivation” de Dilthey, l’ancien étant reproduit dans de nouvelles “réalisations”, ce qui constitue le noyau du travail assidu de la pratique théorique.

Dans les circonstances actuelles, cela signifie que nous devons développer “positivement” la théorie marxiste pour toutes les disciplines, sans nous contenter de la critique marxiste négative des sciences sociales bourgeoises existantes. Celles-ci sont toujours présentées comme neutres, mais dans les faits, elles incarnent les techniques de gestion du capital ainsi que ses habitudes de légitimation. Nous devons donc le faire aux trois niveaux fondamentaux : La critique des relations de travail et des relations industrielles en accord avec le Livre I ; la critique du Marginalisme pour le Livre II, ainsi que la défense positive de la Reproduction élargie socialiste avec l’extension croissante de la ” plus-value sociale “. Bien entendu, cela va beaucoup plus loin qu’une timide défense des ” secteurs publics “, qui sont maintenant souvent conçus, dans l’optique d’une Unesco post-Reagan, comme des ” biens communs ” : à ce titre, ils peuvent être normativement définis par le Parlement (bourgeois), payés sur les deniers publics (selon les conditions de ressources !) mais réalisés par des entreprises privées, ce qui transforme les citoyens ayant-droit comme “bénéficiaires” ou « usagers » en simples “clients” ne méritant qu’une considération proportionnelle à leur solvabilité : Bref, les soi-disant “modèles” californien ou british-colombien que j’avais critiqués dans mon Tous ensemble et qui sont déjà réfutés par la réalité comme l’ont montré sans équivoque les scandales d’Enron et autres. Enfin, en accord avec le Livre III du Capital, il faut ajouter la critique des rapports juridiques et de redistribution dans leur sens le plus large, à savoir l’État bourgeois, sa Constitution et sa jurisprudence, et donc sa culture en général. Selon la définition classique, le pouvoir politique consiste dans la capacité de procéder à l’allocation des ressources de la Communauté pour la Communauté. Ce qui implique la lutte et les alliances de classes.   

Ceci renvoie aux différentes théories des droits constitutionnels. Aujourd’hui, nos constitutions modernes, nées de la Résistance en Europe, de la Charte de l’ONU et de la Déclaration universelle des droits individuels et sociaux, sont dangereusement attaquées de front par les philosémites nietzschéens, qui placent, sans la moindre vergogne, l’universalité sous le diktat d’une “singularité” très particulière. Ils y ajoutent leurs croisades criminelles propulsées par le même état d’esprit lunatique et archaïque, comme je l’explique en détail dans mon Pour Marx, contre le nihilisme. Le “sens commun” découle de cette lutte conceptuelle (ou bataille des idées). Ainsi, ce qui est en jeu n’est rien de moins que l’autonomie de pensée des classes populaires pour se libérer de leur “corporatisme” syndical ou professionnel instinctif comme seul horizon limité et immédiat, uniquement axé sur la promotion individuelle et la survie pure et simple. Cette attitude de soumission permet au capital de diviser les classes laborieuses contre leurs propres intérêts : Par exemple, les heures supplémentaires proposées comme moyen d’augmenter les salaires individuels se sont révélées être un choix irréfléchi. En effet, la plupart des travailleurs ne pouvaient même pas bénéficier du nombre moyen d’heures supplémentaires déjà prévu par les accords à différents niveaux. L’alternative illusoire avait été proposée par le gouvernement Sarkozy dans le but de diviser les travailleurs entre eux et de démolir ainsi le cadre légal impérieux mis en place par la RTT ou les 35 heures.

Sur cette base concrète, qui constitue le nœud même de la ” pratique théorique ” selon Althusser, Gramsci propose d’agir simultanément sur tous les fronts (les trois rapports cruciaux de production, de distribution et de redistribution, comme nous l’avons vu plus haut.) Il s’agit d’opposer la contre-hégémonie du prolétariat à la construction et à la diffusion de l’hégémonie bourgeoise. Il donne même l’exemple parfait de l’Encyclopédie française précédant la Révolution française : La science et le bon sens avaient échappé au contrôle étroit des Jésuites et de l’idéologie du droit divin, mise au service de la Monarchie absolue, au profit de la bourgeoisie laïque et révolutionnaire, en vérité même au profit de ses fractions égalitaires les plus avancées. Le droit naturel s’oppose au droit divin. En particulier, la “Conspiration des Egaux” de Babeuf se retrouve au fil du temps derrière tous les authentiques Idéaux de la Sociale, qui ont été prééminents sur le Drapeau de la Révolution dès le début, malgré la défense de la propriété privée par Robespierre. En effet, ces idéaux égalitaires nourris par les sections les plus militantes et les plus déterminées ont rendu la victoire possible. Les Droits de l’homme – Rights of Man – de Thomas Paine et ses notes annexes sur l’organisation du bien-être des citoyens montrent comment la propriété privée, strictement limitée par des lois de non-héritage assurant une égalité initiale (ou « plain level field » en anglais), était conçue comme un moyen d’atteindre la fin souhaitée, l’autonomie concrète de citoyens par ailleurs formellement égaux.

La même idée est au cœur de l’Esprit des Lois de Montesquieu, dont la différence avec le concept lockéen-américain de division des pouvoirs est inscrite dans l’autonomie sous-jacente des principales classes sociales, conçue comme une police d’assurance contre la tyrannie de l’Exécutif. Cela explique à son tour l’alliance réactionnaire établie par la Restauration : Si l’on veut, la dame anglaise a contribué à “normaliser” le duc et les idéaux de la Révolution, comme l’illustre le film d’Eric Rohmer “La dame et le duc”. (1) Ainsi, Burke se cachait derrière les mots Liberté, Egalité, Fraternité ainsi vidés de leur sens ; et derrière Philippe Egalité se tenaient les banquiers hégémoniques comme Fould, ainsi que Marx l’avait clairement indiqué dans ses écrits historiques traitant de la France.

L’esprit de la Restauration a été maintenu en vie par la bourgeoisie. Aujourd’hui, elle continue à traiter le syphilitique Nietzsche comme son Grand Maître, tandis qu’Israël chante les louanges de Wagner et d’autres pitres de ce genre. Il n’est cependant pas surprenant que cette alliance préventive entre la féodalité rénovée de Tocqueville et les loges maçonniques bourgeoises se soit resserrée dès que la bourgeoisie a été contrainte de concéder le vote universel et secret, à savoir la suprématie fatale du “nombre”, c’est-à-dire de la grande masse des citoyens et du prolétariat. L’alliance avait pour but de reprendre toutes les conquêtes populaires qui avaient été concédées. Par le biais de processus de présélection occultes et rigoureux, elle visait à reprendre le contrôle absolu de tous les mécanismes des Appareils d’État, y compris l’éducation bourgeoise.

Gramsci a donc développé une stratégie à deux volets : La guerre de position et la guerre de mouvement, ou, si l’on veut, la voie pacifique et la voie révolutionnaire vers le socialisme. Voir dans mon Tous ensemble le chapitre traitant de la transition pacifique est intitulé « Les réformes démocratiques révolutionnaires ou la Rossinante du réformisme » ; il incarne une théorie souple mais déterminée qui va à l’encontre des compromissions qui pavent la voie réformiste, proposées par des gens comme Bernstein, Millerand, Kautsky et la section Kriegel réintégrée et ses alliés, ce qui n’a rien à voir ni avec Gramsci, ni avec le socialisme.

Althusser et la théorie du pouvoir politique.

La définition classique du pouvoir politique est la suivante : C’est la capacité d’un individu ou d’un groupe à mobiliser et à allouer les ressources de la Communauté pour la Communauté. L’exercice du pouvoir se fait dans le cadre de règles constitutionnelles précises définissant un régime spécifique. Cependant, Maurice Duverger, contrairement à un Robert Dahl opérant à New Haven, n’a jamais confondu la démocratie nationale ou multinationale avec sa forme municipale : L’argument de l’équivalence politique de “n’importe quel groupe de 4” entre eux dépend clairement de l’accès aux ressources (y compris les médias), à l’organisation et au savoir-faire théorique. Cela dépend du régime de propriété.

Les marxistes ont également insisté sur le fait que les ressources ne peuvent être allouées avant d’être produites : C’est pourquoi l’économie politique et sa critique vont au cœur du problème. Les marxistes insistent également sur le fait que la politique n’est pas “l’art du possible mais plutôt l’art de provoquer l’émergence de nouveaux possibles”. C’est une “poétique” au sens étymologique du terme. (Voir mon article “Les conséquences socio-économiques de MM. Volcker-Reagan et Cie”, mars 1985, disponible dans la section Economie politique internationale du même vieux site expérimental www.la-commune-paraclet.com ). Les marxistes insistent également sur les différences constitutionnelles et politiques entre les partis politiques et les groupes d’intérêt ou de pression, simplement parce qu’ils ont des objectifs différents, des mandats différents et des règles de responsabilité différentes.

Les partis politiques opèrent au niveau de la société politique ; les groupes de pression opèrent au niveau de la société civile. La démocratie socialiste doit comprendre cette différence car le “dépérissement” de l’État en tant que structure politique de domination ne peut se faire que progressivement, principalement par la constitutionnalisation des droits individuels et sociaux et par le transfert des décisions à des groupes de la société civile intégrés dans le fonctionnement de la planification économique (laquelle incarne le mécanisme de responsabilité qui caractérise le Domaine de la Nécessité). L’Assemblée Nationale des Citoyens et la bureaucratie intègreront donc le mécanisme de planification socialiste mais dans leur propre rôle fonctionnel, ni plus ni moins. (Voir le résumé en italien dans mon chapitre Salvare il Partito communsita dai suoi nemici interni : “Le nuove forme di democrazia socialiste da inventare” et en franҫais « De nouvelles formes de démocratie socialiste à inventer », dans http://rivincitasociale.altervista.org/de-nouvelles-formes-de-democratie-socialiste-a-inventer-1/ ).

Il reste donc à présenter la théorie du pouvoir politique telle qu’elle s’applique aux questions spécifiques soulevées par Althusser. La théorie du pouvoir politique nous conduit alors à la théorie de la ” dictature du prolétariat ” ou, si l’on préfère, à la théorie de la ” démocratie socialiste “, seule forme de démocratie qui puisse être conçue comme pleine et authentique parce qu’elle est la seule à viser véritablement l’émancipation de tous les citoyens. Cela inclut l’émancipation de la réification du travailleur aujourd’hui réduit au statut d’une simple marchandise vendue et achetée sur le marché (liquide) comme n’importe quelle autre marchandise : Voir à ce sujet mon chapitre sur Cuba ainsi que la théorie de la psychanalyse marxiste dans la deuxième partie de mon Pour Marx, contre le nihilisme. (Ajout septembre 2023 : Lorsque Marx parle de dictature du prolétariat il le fait en référence à la dictature de la bourgeoisie et du double moulinet du capital, cela n’a rien à voir avec la compréhension moderne du mot et ses connotations fascistes et totalitaires. Un bel exemple nous est donné par Gerrard Winstanley dans son The law of freedom in a Platform of True Magistracy Revealed, 5 nov 1661, dans lequel il décrit le double rôle de l’Armée du peuple ou du Commonwealth – dans le sens plein du terme pour le « communiste » anglais à la Joachim de Fiore – pour le maintien de la paix interne ou pour la défense contre les envahisseurs. Dans les deux cas il s’agit de faire respecter ce que les Anglais appellent the Rule of law, dans ce cas la protection de la propriété commune et des libertés qui s’y attache et qu’elle permet. « Une armée monarchique aplanit les montagnes et en fait des vallées, à savoir qu’elle sert les tyrans et piétine les opprimés dans les ruelles faméliques de la pauvreté.

Mais l’armée d’un Commonwealth est comme Jean Baptiste, elle aplanit les montagnes en vallées, détrône les tyrans et relève les opprimés, ouvrant ainsi la voie aux esprits de la paix et de la liberté qui viendront hériter et régner sur Terre.

De sorte que, selon ce qu’il est dit, une armée pourra décider si elle doit faire le bien ou le cas échéant utiliser la force. » (p 142)  

La démocratie socialiste implique une constitution égalitaire, et la consécration des droits fondamentaux individuels et sociaux, c’est-à-dire de tous les droits universels qui ne peuvent jamais être réduits à de simples formalités idéologiques. Ces réductions idéologiques et formelles sont constamment mises au service des classes dominantes dans toutes les sociétés caractérisées par l’exploitation de l’Homme par l’Homme. On peut se référer à ma critique d’EP Thompson dans mon Pour Marx contre le nihilisme, une critique généralement adressée à la soi-disant “thèse culturelle” qui a également été utilisée dans la lutte des classes par le MI5 et le MI6 contre Althusser et les althussériens anglais (par exemple, le coup d’Etat au sein de la New Left Review avec l’aide de Ralph Milliband…). Mais aussi par E.P. Thompson et de nombreux membres de Gladio et de Rinascita dans un PCI déjà vendu par la clique de Berlinguer de l’époque. Un PCI qui, naturellement, a été rapidement détruit de l’intérieur à cause de cela.

Ceci soulève également des questions sur la justice de classe, le rôle des partis politiques et des groupes d’intérêt, etc. … (et, pour nous, le rôle crucial du “centralisme démocratique” régissant le Parti). Ma critique remet également en question l’utilité de la bureaucratie dans la division générale du travail, et son rôle démocratique propre dans le cadre de la planification et de la démocratie socialistes. Marx affirme dans le Manifeste ainsi que dans toutes les autres instances traitant de la question, par exemple le chapitre consacré au fétichisme dans le Livre I du Capital, que le socialisme est une simple administration des relations sociales rendues transparentes par la propriété collective et par l’organisation commune de la production et de l’échange, c’est-à-dire dans le Domaine de la Nécessité qui crée les conditions matérielles et institutionnelles du Domaine de la Liberté, sans lesquelles la liberté serait réduite au rôle d’un simple opium séculaire du peuple. Lénine a magistralement dit que la liberté était l’esthétique de l’égalité humaine.

Althusser sur le fétichisme.

L’analyse du fétichisme de Marx partage avec son analyse de l’exclusivisme (la question juive) et avec celle de la loi marxiste de la valeur de la force de travail, l’honneur douteux d’avoir suscité le bavardage le plus prolifique de pseudo-théoriciens souvent très ineptes. Tous semblent danser une drôle de danse sur leur tête, à l’image de la table présentée par Marx dans ce chapitre ! Le chapitre est très dense et donc principalement mal compris par les académiques habituels et par beaucoup d’autres. En voici les grandes lignes :

A ) La critique adressée par le matérialisme historique à la science bourgeoise mystificatrice, y compris la religion et ses interprétations : La marchandise est partout vénérée par la consommation comme une idole, ce qui est le cas surtout de ses victimes par excellence, celles qui ont peu d’argent pour acheter les marchandises, y compris des chaussures de course les plus à la mode dans les quartiers les plus pauvres où les Jeunes devraient peut-être se préoccuper davantage de reconstruire le Parti que de porter des marques célèbres… ou, du moins, ils devraient se préoccuper davantage de retrouver leurs propres modes de pensée autonomes. Sinon, ils seront de plus en plus subordonnés à une société vieillissante dominée par une gérontocratie masculine prompte à repousser l’âge de la retraite pour maintenir ses mains crochues sur les emplois non manuels les mieux rémunérés, au lieu d’abaisser l’âge de la retraite et de généraliser la RTT ainsi que les programmes sociaux financés par l’État et accessibles à toutes et tous. Le travail salarié après l’âge de la retraite pourrait être autorisé mais seulement après que la RTT ait généralisé le plein emploi dans chaque secteur concerné. Beaucoup de jeunes savent bien ce qui est en cause : Voir à ce sujet le talentueux groupe La Canaille http://www.youtube.com/watch?v=uNjEMYd56EY ; voir aussi la chanson historique ” C’est la canaille, et bien j’en suishttp://www.youtube.com/watch?v=cEKXjHyaUio et ” La Commune ” de Jean Ferrat : http://www.youtube.com/watch?v=S4LGwWmge3U.)

Il y a un dévoilement historique des catégories et des concepts qui précède toujours l’exposé scientifique d’un sujet donné. Mais celle-ci ne peut atteindre sa pleine scientificité que lorsque l’investigation a achevé son travail et abouti à la catégorie la plus simple et la plus abstraite, lorsque sa découverte a été rendue possible par l’Histoire entendue comme dialectique concrète de la vie (la dialectique de la Nature, celle de l’Historie mettant en cause les institutions humaine et l’Homme, sujet historique agissant, entendu comme “identité contradictoire” unifiant l’une et l’autre dialectique, concept marxiste étranger à la dichotomie cartésienne et leibnizienne opposant l’Objet et le Sujet, comme l’aurait dit Ernest Bloch).

En résumé, nous pourrions dire que nous arrivons alors au “concret pensé” théorisé par Marx, ou si l’on veut au “concept a priori” de Kant, mais sorti de son environnement “steady state” pour être replacé dans le contexte du devenir historique. Ex : Les molécules de Lavoisier ont enfin pu être formulées en une série d’équations et, à partir de là, il ne s’agissait plus que de compléter le Tableau fondamental ; quant à l’économie politique, la double identité de la marchandise en tant que “valeur d’usage” et “valeur d’échange”, caractérisant la force de travail elle-même, ne pouvait être perçue avant que la force de travail ne soit contrainte de se vendre “librement” sur le marché comme n’importe quelle autre marchandise, exprimant ainsi sa commensurabilité sociale loin de l’occultation de l’esclavage ou loin de la servitude féodale et administrative exprimée par le “prix juste” ou le “prix bureaucratique” de saint Thomas d’Aquin. ( En effet, le contexte historique impose des limites. Ainsi, Aristote avait déjà posé la bonne question économique mais, comme l’a noté Marx, il n’a pas pu répondre à la question : “Comment s’échange un trépied contre un lit ?”, tout simplement parce qu’il vivait dans une société dominée par l’esclavage). Le reste n’est que paralogismes ou, pire encore, sophismes (Bacon), c’est-à-dire des formes pré-scientifiques d’aliénation (illogique), qui ont fait bondir le bon vieux et incomparable philosophe Kant, surtout lorsque ces paralogismes étaient sciemment érigés en récits à utiliser contre les intérêts du peuple par les obscurantistes habituels. En effet, Kant est l’un des véritables Pères de la Révolution laïque et sociale française.

B ) Concrètement, en ce qui concerne l’économie politique et sa critique : La marchandise, tout comme l’argent, est une relation sociale en plus d’être une valeur d’usage spécifique. (L’argent en tant que marchandise n’est ni un équivalent singulier ni un équivalent universel, mais simplement un équivalent général. Seule la valeur d’échange de la force de travail peut être qualifiée d’équivalent universel capable de donner un sens à la commensurabilité économique de toutes les marchandises entre elles, y compris la valeur d’échange de la force de travail et de l’argent). Mais cette relation sociale n’est pas toujours transparente. Elle est souvent mystifiée, en particulier lorsque les relations sociales d’exploitation et d’aliénation qui sous-tendent sa production (et pas seulement dans ses formes les plus abjectes telles que le travail des enfants ou l’esclavage) ne sont pas claires comme de l’eau de roche – par exemple, les chaussures de course mentionnées plus haut ou les sacs à main féminins contrefaits imitant des marques célèbres : Tout cela fait référence au statut social, ou à son “apparence”. Rappelez-vous ce que Lord Sydenham a écrit au Foreign Office après que le “whig” Lord Durham eut écrasé la rébellion des Patriotes en Amérique du Nord. “Nous devons accorder l’apparence de la démocratie, plutôt que sa réalité”, un conseil qui a conduit à un type particulier de “gouvernement responsable” mais soumis.

En tant que telle, la marchandise est intrinsèquement aliénante et raconte une histoire aliénante ; par exemple, celle qui a été instrumentalisée par la série télévisée “Dallas” largement diffusée dans les bidonvilles du monde, avant les soi-disant “reality shows”. Il s’agit ici du “principe” intime ou de la “théologie de l’espoir” de la marchandise : Le marketing et ses règles sont les évangiles régressifs de la marchandise ; Veblen en a même fourni la version liturgique nécessaire aux classes moyennes non initiées. On leur prêche le credo de la mobilité et de la méritocratie. Elles s’imaginent ainsi faire partie des “classes aisées ” qui rivalisent entre elles et mesurent le degré de leur salut à l’aune infime de l’étendue de leur consommation, littéralement érigée en nouveau “standard de vie” ou, mieux encore, en “American Way of Life”. L’Esprit Saint sécularisé par Joachim de Fiore comme le Paraclet égalitaire annoncé, ou, si l’on veut, la Conscience humaine de la Fraternité de l’Homme incarnée par le “Prince moderne” de Gramsci, est ainsi masqué par le Veau d’or hégémonique et aliénant du consumérisme.

C ) Le détail : La division du travail et par conséquent l’aliénation inévitable, au sens de séparation, du travailleur par rapport à son produit. Pour échanger son produit contre quelque chose dont il a réellement besoin, il doit passer par un processus social dans lequel il peut se confronter à d’autres travailleurs pressés par la même séparation et donc par des besoins équivalents. En bref, il doit passer par un contexte social de division du travail et d’échange organisé de produits sur divers marchés (topologiques, institutionnels ou abstraits selon la contribution de Karl Polanyi). Mais ceux-ci échappent à son contrôle et font souvent de lui une victime : dans Global Reach, Barnett et Müller présentent de manière frappante le tableau des acheteurs de Coca-Cola au Mexique et dans d’autres pays sous-développés de l’époque. Ainsi, en général, la victime de l’aliénation des marchandises peut penser qu’elle désire un Coca-Cola alors qu’en réalité, elle désire et a besoin d’une bonne tortilla ou d’un taco, d’un sandwich, d’un bon spaghetti ou d’un succulent couscous fabriqué à partir d’organismes non génétiquement modifiés. Les désirs et les besoins sont manipulés, mais pas seulement pour la consommation : Nous savons tous que le café ou le thé, et d’autres substances similaires, ont été distribués en masse comme stimulants, dès que le travail a été intensifié par le taylorisme et maintenant par le mini-taylorisme. De nos jours, la consommation de cocaïne semble augmenter en raison de la vitesse et de l’environnement stressant des bureaux modernes, ironiquement surtout parmi les traders. Comme on le voit, il ne s’agit pas seulement d’être jeune et sérieux et de savoir verser le lait avant le thé chaud, afin d’éviter de briser les tasses en porcelaine fine avant de lire “Humanitad” à haute voix.

D ) La conclusion : Sous le féodalisme, les relations sociales étaient des relations directes, de personne à personne, bien qu’il s’agisse de relations sociales de servitude reposant sur une échelle structurellement hiérarchique qui définissait strictement le statut social. Cela incluait l’élection divine transposée dans le droit divin des rois et des aristocrates, une forme de surdétermination idéologique bien adaptée au Moyen-âge. Dans un tel contexte, selon Marx, tout est clair : il s’agit de la dialectique ouverte entre maîtres et esclaves (Hegel) ou même entre maîtres et domestiques (Swift), dans laquelle le consentement et l’obéissance ne sont jamais considérés comme acquis et où la force brute est toujours présente et à laquelle on a toujours ouvertement recours afin de maintenir la hiérarchie sociale. Au contraire, sous le capitalisme, la marchandise se présente comme le résultat d’une égalité économique fondamentale, qui doit être en grande partie valide, autrement aucun échange d’une marchandise spécifique contre une autre très différente ne serait jamais possible entre des citoyens formellement libres et égaux ayant le droit de déterminer leur consommation par eux-mêmes. Cependant, cette égalité (formelle) est matérialisée par la sueur, le sang et la chair du travailleur : Cela se fait par la médiation du contrat de travail dit “libre”. Ce contrat met en scène un travailleur salarié, donc exploité et aliéné, contraint de vendre “librement” sa force de travail à l’inévitable “homme au sac” (le “free-trader Vulgaris”) qui joue désormais le rôle de propriétaire des moyens de production. Dans ce contexte, le travailleur ne peut que s’attendre à être tanné comme une peau en cuire (voir la fin du chapitre VI du Livre I du Capital : http://www.marxists.org/archive/marx/works/1867-c1/ch06.htm . Il traite de l’achat et de la vente de la force de travail, qui constitue à mon sens l’illustration concrète du chapitre sur le fétichisme).

Certes, le travailleur est libre de mourir de faim s’il ne vend pas sa force de travail au capitaliste, à son frère ou à un autre capitaliste identique au premier. Mais il ne peut porter la main sur la propriété privée car l’État bourgeois, dont le rôle principal est de la défendre, est doté du monopole de l’usage légal de la force. Les crimes coûteux des cols blancs peuvent être traités avec indulgence, et même être imputés à un « twenty something » – “jeune d’une vingtaine d’années” – , mais certainement pas les petits crimes des cols bleus. Ainsi, on dit parfois que la meilleure façon de tuer un homme c’est de le priver de son emploi.

Les marchandises, c’est-à-dire les “choses”, dominent l’Homme de la même manière que les idoles religieuses dominent la raison (la conscience) du croyant aliéné. C’est pourquoi le socialisme n’a rien à voir avec Max Weber ni avec tant de bonnes âmes et leur penchant pour la “communauté locale” : Il ne cherche pas à revenir à une société statutaire et interpersonnelle, qui s’annonce toujours aliénante et hiérarchique sous prétexte de protéger les hommes des aspects impersonnels les plus froids du capitalisme. Cette utopie du “petit village” est au socialisme ce que le boucher et le dépanneur du coin sont au capitalisme moderne caractérisé par les grandes entreprises et les transnationales. Le socialisme n’est pas une dictature des pairs gérée comme une police de quartier : Au contraire, il s’inspire de l’égalité et de l’autonomie économiques effectives, qui sont la contribution révolutionnaire établie du capitalisme. En effet, la médiation par les marchandises engendre la science économique et donc la fin définitive du statut social hiérarchique qui incarne la servitude de personne à personne – y compris sous la forme archaïque de l’échange de cadeaux, comme le potlatch, etc. Au contraire, le socialisme s’approprie pleinement cette égalité économique, mais il le fait désormais scientifiquement par la science inaugurée par le Capital, et socialement par la Révolution et la démocratie socialiste. De même, il s’approprie collectivement la production et la distribution des marchandises réellement nécessaires aux individus ou à la société en général.

Ce faisant, il développe la forme spécifique socialiste de l’échange. L’échange en soi ne peut être assimilé à l’échange capitaliste ; l’échange devient un mode de vie générique et incontournable dès lors que la division du travail s’est enracinée, mais, bien entendu, il s’objective dans des formes sociales très spécifiques, qui sont surdéterminées par le mode de production dominant.

C’est dans ce processus concret de réappropriation que réside « le recouvrement de l’Homme par l’Homme lui-même » souhaitée par le jeune Marx et par tous les marxistes et citoyens à part entière, sa relation égalitaire avec la communauté en tant que producteur collectif, et non dans une relation personnalisée de personne à personne. Dans une véritable société socialiste, personne n’a besoin de perdre son temps à travailler ses réseaux et faire du networking pour avancer. En effet, sur cette base véritablement égalitaire, les relations interpersonnelles de fraternité, de sororité et d’amour peuvent alors prendre une nouvelle forme, une forme qui serait entièrement libre et émancipée (voir mon “Institutionnalisation des mœurs” dans la partie rose de mon vieux site expérimental www.la-commune-paraclet.com ) Cela se déroulera naturellement dans le Domaine de la Liberté socialiste et non dans le Domaine de la Nécessité.

Ceci est crucial à un autre niveau. La planification démocratique socialiste ne devrait pas seulement être administrativement décentralisée et bilatérale afin d’ajuster constamment les performances à court et moyen terme pour atteindre des objectifs à long terme prédéterminés. Elle doit également être décentralisée dans toute la mesure du possible et compatible avec la cohérence nationale de la Formation Sociale. C’est le rôle de l’Assemblée nationale des citoyens et de la société civile socialiste. En reprenant les meilleurs apports de Mao ou du Printemps de Prague, cela impliquerait : des syndicats de producteurs et des collectifs de consommateurs, des comités de travailleurs, y compris de cadres, des comités d’universitaires et de chercheurs, etc.

La démocratisation de la bureaucratie (composée de “fonctionnaires publics”) devient alors un élément essentiel. Elle recueille et articule l’information qui permet ensuite à la Planification socialiste de déterminer socialement les priorités socio-économiques pour les plans quinquennaux, ceux-ci étant ensuite vérifiés et ajustés en permanence à tous les niveaux. Dans mon Précis d’économie politique marxiste, j’ai montré comment la fonction de production marxiste et les équations de la Reproduction Simple et Élargie peuvent rendre compte de tous les échanges socio-économiques dans des situations d’équilibre dynamique, y compris l’utilisation du “crédit” socialiste. Je montre également l’effet dévastateur de la spéculation. Surtout, la fonction de production marxiste pourrait être vérifiée presque instantanément par l’utilisation en ligne de codes-barres adaptés, simplement scannés et traités de manière centralisée : On disposerait ainsi de plusieurs séries de statistiques objectives et en temps réel, pour tous les secteurs et toutes les industries, et même pour les différentes filières, par nature intersectorielles.

Dans un tel contexte, le Parti joue le rôle crucial de garant politique de la Constitution socialiste et des lois, ainsi que le rôle de coordinateur central. En même temps, il est lui-même soumis à son propre contrôle interne par la base, par la mise en œuvre d’un “centralisme démocratique” qui ne devrait jamais permettre un quelconque report des calendriers électoraux et des congrès, qu’ils soient régis par des règles d’urgence de guerre ou non (les règles d’urgence de guerre étant limitées dans le temps et devant être justifiées, notamment avant d’être prolongées). La démocratie socialiste, bien que “centralisée”, serait diffusée à tous les niveaux de la société, au moins dans le Domaine de la nécessité. C’est la seule façon de garantir le non-retour à une société de classes, la seule garantie que le fonctionnement interne du système conduira de plus en plus, par étapes, au “dépérissement” de l’Etat en tant que structure extérieure et répressive placée au-dessus de la société civile. Jusqu’à présent, le Parti et les Appareils d’État ont été dotés à tort de nombreux privilèges ; naturellement, ils se sont rapidement éloignés de leur propre société civile socialiste et ont rapidement trahi leur système de “commandement et de contrôle”. Ils l’ont fait en faveur d’un système qui, en réalité, est bien pire, mais qui partage les mêmes caractéristiques, bien que mieux déguisées, que le système capitaliste moderne dominé par les grandes entreprises et les grandes banques. La démocratie socialiste reste en effet la question principale.

Comme on le voit, les conditions matérielles et institutionnelles nécessaires au « recouvrement de l’Homme par l’Homme lui-même » ne sont pas difficiles à concevoir. La confusion entretenue par le système est d’autant plus étonnante que le chapitre de Marx sur le fétichisme, bien que très dense, est pourtant parfaitement clair : Cependant, trop de pitres, de petits clercs et de servi in camera, surtout au sein des universités bourgeoises mais payés sur deniers publics, sont constamment à l’œuvre pour débiter des cargaisons trop souvent conscientes d’absurdités et d’inepties. Ils le font ad nauseum. Ces bavardages sont rapidement inférieurs à celui de G. Simmel sur l’argent. Même Plekhanov y va de sa “théorie psychologique” de l’argent alors que, dans le meilleur des cas, l’argent n’est rien d’autre qu’un effet des relations sociales marchandisées.

Cela dit, l’argent reste le nerf de la guerre pour ne pas être monopolisé par quelques-uns, surtout lorsqu’il s’agit du financement des partis politiques et des campagnes électorales, y compris l’utilisation des médias, dans le cadre de notre démocratie bourgeoise pluraliste. En effet, la démocratie pluraliste est surdéterminée par l’argent et par les loges maçonniques occultes, les plus dépravées et les plus inégalitaires, toujours décidées à imposer leur présélection en coulisse. Elle ne sert que les intérêts du pouvoir en place.

Il n’est donc pas étonnant que l’argent, l’équivalent général qui voudrait se poser comme l’équivalent universel et comme l’instrument principal du pouvoir entre les mains des prétendus Maîtres de la Terre (voir le Faust de Goethe), soit le rapport social capitaliste par excellence : Aujourd’hui, il prend l’allure d’une monnaie autonomisée sous forme de « papier Kerouac » ou de monnaie électronique, et de “crédit sans collatéral ” généralement distribué par les soi-disant “banques universelles” fonctionnant normalement avec des ratios prudentiels, sauf que ces derniers sont désormais remplacés de facto par le Quantitative Easing répétitif des Banques Centrales. (Sur ce sujet, voir aussi mon article « To save the Eurozone we must terminate the so-called universal bank » dans la section Livres-Books de mon vieux site expérimental. En fin de compte, la crise actuelle avec ses bailouts a illustré une évidence : Le véritable “prêteur en dernier ressort” est le contribuable, certainement pas la Banque centrale, même si le plafond budgétaire explose, pour ainsi dire ; voir “Credit without collateral” et “The Treasury and the Fed” dans la section Économie politique internationale de ce même site).

Ce crédit sans collatéral est désormais le Moloch monothéiste philosémite nietzschéen auquel les grands prêtres bourgeois sacrifient sans remords et avec la meilleure conscience du monde, y compris au sein du PS, sans épargner leur propre République, leur propre peuple ou leur propre État. Pourquoi l’État devrait-il être un État minimal, non interventionniste ? En vertu de quels faits scientifiques ? Pourquoi les dépenses publiques ne devraient-elles pas dépasser 17 % environ de l’ensemble du PIB ? En vertu de quels faits ? Certainement pas en vertu de la théorie scientifique de la “plus-value sociale”, en partie redécouverte par Lord Beveridge, Keynes et les épigones de l’Etat social occidental post-résistance ?

Le fait est que l’extension de la “plus-value sociale” est la condition préalable à la poursuite du développement de la productivité microéconomique et de la compétitivité macroéconomique. La théorie de Laffer sur l'”éviction” de l’investissement privé, qui ne vaut que pour la serviette en papier sur laquelle elle a été conçue, semble tragiquement hilarante aujourd’hui étant donné le poids de la dette souveraine privatisée sur les finances de l’État.

C’est particulièrement vrai quand on calcule les aggravations ajoutées par le rôle joué par les “banques primaires” dans la commercialisation des obligations d’État, et celui de leurs agences de notation associées et complices dans leur évaluation subjective du risque, qui à son tour affecte les CDS absurdes qui leur sont appliqués : En vérité, les États-providence les plus avancés n’ont jamais produit un “credit crunch” aussi dévastateur que celui auquel nous assistons aujourd’hui, malgré les assouplissements quantitatifs à répétition et les taux d’intérêt principaux proches de zéro pratiqués aux États-Unis. Ajoutons, pour faire bonne mesure, que les anciennes subventions directes n’ont jamais représenté ne serait-ce qu’une petite fraction des soi-disant “dépenses fiscales” – tax expenditures – inefficaces d’aujourd’hui. En effet, compte tenu des pressions électorales inévitables, leur rôle est d’effacer préventivement toute consolidation ou tout excédent budgétaire apparent, de peur que les excédents potentiels ou réels ne soient consacrés à la réhabilitation des programmes sociaux, ainsi qu’au lancement de soi-disant stratégies industrielles ; De plus, si vous en faites l’élément central de votre stratégie monétariste en faveur du secteur privé, ces dépenses fiscales feront en sorte que le budget apparaîtra toujours aussi précaire qu’il peut l’être, nécessitant ainsi davantage de mesures d’austérité conçue comme une pratique sûre de “bon sens” dans le cadre de la “paix, de l’ordre et du bon gouvernement”. Heureusement, ces mesures sont ruineuses et insoutenables à long terme. Par exemple, il y a peu, elles s’élevaient à 120 milliards d’euros en plus de tous les autres crédits et exonérations accordés au capital en France. (Au Canada, malgré la différence démographique, le montant est également de l’ordre de 120 milliards de dollars canadiens !)

Cette évidence s’impose comme une condamnation de la soi-disant “public policy ” néolibérale monétariste sans fondement et de sa philosophie de “flat tax”. Cependant, on peut constater que l’argument en sa faveur peut être et reste toujours avancé par les adorateurs des “esprits animaux” du capitalisme, un groupe de réactionnaires viscéraux toujours prêts à retomber – voir la logique du fascisme dans un passé pas si lointain – dans les formes de domination précapitalistes théocratiques, obscurantistes et racistes les plus barbares : Il s’agit d’une régression féroce, coûteuse et sanglante – de la part de ces enfants ordinaires et “soft” de Salò – dont les communistes sont aujourd’hui définitivement fatigués : Si Staline était pire qu’Hitler, alors méfiez-vous, car en détruisant Staline après l’avoir assassiné, vous préparez une inévitable répétition exclusiviste de l’Histoire, mais cette fois-ci sans Staline !

Althusser s’inscrit en faux contre la stratégie du Parti

Jusqu’à présent, mon travail a été conçu comme une tentative de “lecture du Capital“, c’est-à-dire une tentative de traitement définitif des exigences conceptuelles et théoriques formulées par le grand marxiste Louis Althusser. Néanmoins, en 1978, Althusser commençait à regarder favorablement les prolégomènes de Sraffa, probablement à cause de la soi-disant et absurde fausse controverse valeur-prix de production, qui avait été réactualisée par Arghiri Emmanuel, Christian Palloix et Bettelheim, voir : ” A propos de l’échange inégal ” in L’Homme et la société, Nr 18, 1970). Mes livres fournissent la validation de la loi marxiste de la valeur, validation scientifique définitive, jusqu’à preuve du contraire avec droit de réponse. Aucune réfutation n’a été proposée jusqu’à présent ; selon mon analogie du “puzzle” pour la certitude dans un univers donné, je crois qu’aucune n’est possible en ce qui concerne les points centraux : La théorie de Marx est scientifique de part en part. Dans ce contexte, il faut souligner la pertinence de la lettre de Gramsci à Sraffa dans laquelle il commente la méthodologie de Ricardo en incitant Sraffa, dans sa réponse, à mentionner les Manuscrits parisiens de 1844. C’est dans ce livre que le jeune Marx a formulé pour la première fois le concept de “demande sociale”, que j’ai ensuite traduit dans ses termes précis et opérationnels marxiste de valeur d’échange sous la forme des Équations de la reproduction du Livre II du Capital. Il ne fait aucun doute qu’Althusser aurait refusé d’approuver le soi-disant pacte social proposé par les néo-ricardiens autoproclamés, prolifiques et totalement vacillants. Ceux-ci ont détruit l’Italie depuis 1992 avec leur politique néolibérale de distribution des revenus (distribuzione dei redditi). Ils l’ont fait immédiatement après que la destruction interne du PCI ait ouvert la porte à leur influence. Aujourd’hui, le même type de politique de redistribution régressive est mis en œuvre en France par les philosémites nietzschéens sans vergogne surreprésentés dans les rangs dominants du PS. C’est une bande de Lilliputiens sans âme. Cette clique prétendrait même s’autoproclamer “liquidatrice ” du marxisme, tout en essayant pathétiquement de maintenir un pied ici et un pied là. Espérons sincèrement que cette tendance ne triomphera pas au sein du PS : elle a peu de chance de triompher en France et en Europe.

Dans son “Marx dans ses limites“, Althusser s’insurge contre la stratégie du Parti. Sa “problématique” reste centrale aujourd’hui. La stratégie de G. Marchais, alors secrétaire général du PCF, était la bonne à l’origine. Mais elle a été mal appliquée, ne serait-ce que parce que le Parti était coupé des intellectuels marxistes les plus avancés, tel Althusser, et de ses nombreux partisans, qui étaient les jeunes étudiants les plus brillants du pays, voire du monde, à l’époque. L’incompréhension des principales tendances économiques constituait un problème supplémentaire. Le Parti est resté fidèle à son attachement immuable à la théorie du capitalisme monopoliste, alors même que la réalité évoluait rapidement vers l’internationalisation du capital productif et, peu après, vers un monétarisme triomphant et des accords de libre-échange mondiaux sans entraves. En effet, l’une des principales préoccupations du PS dans les années 80, après le « tournant de la rigueur », était la fusion des banques, bien que certaines voix s’élevaient déjà pour dénoncer la dégradation possible des “meilleures signatures”. Mai 68 avait été un mouvement à multiples facettes, amis il avait illustré à sa manière l’inadéquation de la société au processus d’automatisation croissant, avec ses nouvelles hiérarchies et ses cadences de travail accélérées. Ce processus a été illustré par l’introduction de la machine à commande numérique sur le lieu de travail ; peu après, il a été présenté par Alvin Toffler dans son livre Future Shock (1970) comme un nouveau monde meilleur.

Pourtant, là encore, c’est Althusser qui avait proposé la stratégie contre-hégémonique gagnante consistant à fédérer tous les groupes progressistes de la société civile et politique sous l’hégémonie persuasive de la théorie marxiste, en mettant la forte organisation du PCF au service de ce mouvement fédérateur. Mais il n’a été entendu que par les ennemis du marxisme. Il en a été de même lorsque j’ai proposé de revisiter la proposition d’Althusser après le sommet du G8 à Genève. Devant l’enthousiasme initial des militants et le soutien de RPC de l’époque, 3 millions de personnes se sont rassemblées à Florence contre la mondialisation et ses guerres. Cette mobilisation de masse a rapidement obligé de nombreux renégats à sortir de leur placard, notamment dans la contre-création d’une gauche européenne renégate. Celle-ci s’opposait frontalement à ma proposition en faveur d’une Fédération européenne des partis communistes. Apparemment, pour tous ces pitres surnuméraires et surpayés, le marxisme devait être éradiqué et les partis communistes nominaux restants devaient être absorbés et dilués dans de nouveaux conteneurs renégats sociaux-démocrates. Cela correspond au rêve perpétuel des obscurantistes de toutes les époques, qui haïssent passionnément la science et ses véhicules.

Quoi qu’il en soit, le PS était alors dirigé par le très machiavélique F. Mitterrand, finalement plus réellement socialiste que nombre des principaux dirigeants socialistes de l’époque, sans parler de la nombreuse camarilla qui lui est rapidement montée sur le dos. Il a ainsi pu jouer avec une palette plus large et plus polyvalente. Le PCF, rapidement isolé, se concentre principalement sur ses soutiens traditionnels. Néanmoins, compte tenu du “double tour” électoral français, le PCF s’obstine à jouer le même jeu en 1981, pour assurer la victoire de la gauche. Il s’agit d’un exemple parfait de “ruse de l’Histoire” puisque, après la victoire de la gauche en 1981, le PS a dû remercier le PCF pour son soutien et s’est donc initialement rallié au Programme commun. Cela a conduit à des nationalisations rapides et massives, qui ont même été étendues aux banques. La terrible trahison de 1983 marque le début de la fin pour le PCF. Elle est suivie par la promesse creuse de Jacques Delors de négocier une Europe sociale en échange du soutien immédiat de l’électorat de gauche au traité de Maastricht.

Malgré cela, le PCF refuse de rompre clairement avec le gouvernement socialiste pour retrouver son autonomie politique et théorique. Il n’a même pas clarifié sa tactique et sa stratégie en termes marxistes autonomes. Ce faisant, il a choisi de rester une force subalterne de plus en plus vendue à la volonté idéologique de se présenter comme un possible “parti de gouvernement”, parfaitement capable de gouverner dans les limites strictes imposées par le capital et l’Alliance atlantique ! Il s’est mis à partager le même état d’esprit et le même paradigme … marginaliste et, mine de rien, le même paradigme “anti-stalinien” alors propagé par l’agit-prop des Nouveaux Philosophes carrément sales et vénaux qui commençaient alors à gangrener les mass-médias. Bien entendu, dans ce processus délétère, la section Kriegel n’a pas tardé à être réhabilitée et à prendre le relais. Voir Annie Kriegel et son décalage opportuniste caractéristique sur les faits cruciaux des “blouses blanches” … après la contre-révolution hongroise menée par les juifs et les sionistes. Par cette étiquette commode, j’entends les sections politiques qui étaient l’équivalent de la section Berlinguer en Italie. Comme en Italie (ou comme Beria avant sa mort), ils étaient convaincus en privé que l’OTAN était bien meilleure que le bloc de l’Est et que le pluralisme bourgeois était le summum de la démocratie. Ils trahissaient ainsi la confiance de leurs membres et de leur base qui les payaient en tant que dirigeants communistes. (En plus de la « surreprésentation »  j’ai donc dû développer le concept de “fausse représentation démocratique” pour faire face à ce phénomène délétère). Ce faisant, ils adoptaient la même position que celle adoptée, par exemple, par le faux infiltré et autoproclamé “orthodoxe” Georg Lukacs après le soulèvement tragiquement contre-révolutionnaire en Hongrie. Comme nous le savons, ce soulèvement avait été la conséquence directe, quoique tardive, de la trahison avortée de Beria, qui voulait prendre le pouvoir après l’assassinat de Staline avec le soutien des États-Unis en échange de la rétrocession de l’Europe de l’Est. Ce plan malveillant a été mené à bien par Gorbatchev et Eltsine.

Avec la réhabilitation de cette section, les libertés capitalistes et la culture bourgeoise ont été présentées comme supérieures, et la question de l’exclusivisme (c’est-à-dire l’essentiel de l’argument de la « Question juive » de Marx) a totalement disparu de l’ordre du jour, parallèlement à la montée des sentiments anti-islamiques en France. (En réalité, en ce qui concerne la base, la droite a manipulé cette question dans la mesure où les municipalités qu’elle détenait n’étaient pas disposées à fournir des logements sociaux et d’autres services destinés aux plus pauvres et aux immigrés. Naturellement, les immigrés et les pauvres ont afflué dans les municipalités dirigées par les communistes). Le centre de recherche marxiste a été fermé et, sans surprise, le journal communiste L’Humanité a rapidement pris ses distances avec le Parti et a abondamment cité les nouveaux philosophes les plus répugnants, ainsi que des personnalités comme Derrida, tout en occultant consciencieusement toutes les contributions nouvelles et authentiquement marxistes. Celles-ci étaient soit génériquement dénoncées comme “staliniennes”, soit totalement ignorées. Dans les années 70, certains dirigeants “communistes” sont même allés jusqu’à attaquer le Cuba socialiste, alors encore dirigé par Fidel !

L’analogie peut sans doute être trouvée dans la tentative théorique grotesque de forger une « nouvelle alliance », en transposant les contributions prétentieuses, largement creuses et au mieux behavioristes de Prigogine aux sciences sociales. On pourrait quasiment entendre certains de ces nouveaux “maîtres à penser” se promener en scandant “complexe ! complexe !”, certains d’entre eux considérant même leur survie à la naissance, par étranglement dans leur propre cordon ombilical, comme une sorte de signe : Certes, un signe qui les conforte dans leur dénonciation du marxisme, dont ils s’étaient servis auparavant surtout pour progresser socialement quand le Parti était intellectuellement fort comme principal parti de la Résistance et que les rangs de la droite leur étaient encore largement fermés. Il n’est pas sûr du tout qu’ils en sachent plus sur le pseudo-paradigme de la complexité qu’ils n’en ont jamais su sur le marxisme (résumant la première partie du Discours de la méthode de Descartes, Boileau écrivait : “Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement”). Après tout, c’est peut-être une bonne nouvelle car ils peuvent toujours changer d’avis, “une fois encore “, selon les vents dominants. Ce qui vient à l’esprit ici, c’est sans doute l’analogie avec le reniement dévastateur des principes fondamentaux de légitimation, qui a conduit Sparte à couronner un roi bossu et à glisser ainsi rapidement vers sa propre destruction ?

Le contexte délétère est devenu tel dans les années 90 que le marginalisme de Solow et Cie, médiatisé au profit des militants no-global par des gens comme Stiglitz, rapidement libéré de la Banque mondiale pour jouer son rôle de médiateur, a été colporté comme étant supérieur au communisme authentique. Ces gens ont prudemment commencé à prendre leurs distances avec une URSS dogmatique pervertie de l’intérieur par le catéchisme hypocrite des assassins rabbiniques de Staline, qui ont finalement pris le pouvoir avec Khrouchtchev. Il n’est pas nécessaire de gratter profondément sous la surface pour se rendre compte que le “stalinisme” qu’ils dénoncent n’a rien à voir avec le marxisme de Staline ou celui de Trotsky – qu’ils considèrent encore pire que Staline lui-même – mais surtout avec leurs propres crimes dictatoriaux – et celui de Yeshov. Les pires criminels aiment ériger des mémoriaux pour dissimuler leurs propres traces. Ces crimes, ils ont ensuite eu besoin de les imputer à leur sauveur, Staline, un authentique communiste. La méthode est toujours la même : les criminels tentent toujours d’effacer leurs traces.

L’Histoire est en effet l’un des principaux enjeux de la lutte des classes : Mais Staline n’a jamais réécrit l’Histoire de manière aussi sale et intéressée qu’eux. Ce processus a commencé précisément après leur changement d’allégeance en 1948, suite à la proclamation unilatérale d’Israël (un État toujours illégal en l’absence d’un État palestinien indépendant, mais qui n’aurait pas survécu à sa naissance si Staline n’avait pas transmis les armes nécessaires par l’intermédiaire de l’Allemagne de l’Est, à une époque où les États-Unis menaient une diplomatie pro-arabe et pro-saoudienne au Moyen-Orient). L’accord officieux de Genève né de ma proposition “Camp David II”, rédigé dans les circonstances les plus difficiles – voir les annexes de mon Pour Marx, contre le nihilisme – a été rejeté de façon meurtrière par une série de crimes les plus crapuleux pour lesquels le jour du jugement viendra inévitablement, comme toujours dans l’Histoire).

La vérité est que Staline a été rendu responsable des crimes commis par le juif soviétique Yeshov, le Sade de la révolution bolchévique. Il a ensuite été religieusement sali dans l’application rigoureuse des rituels habituels d’occultation et d’usurpation de la Mémoire historique, même si le prétendu “stalinisme” à dénoncer n’avait rien à voir avec Staline lui-même. Il était mort depuis de nombreuses années lorsque les dénonciations ouvertes au sein de l’URSS ont été initiées en 1956. Cette campagne d’agit-prop s’est amplifiée notamment après l’échec de la contre-révolution hongroise. Même Trotski n’a jamais tenté de salir Staline d’une manière aussi ridicule. Il a toujours pris soin de le critiquer d’un point de vue strictement marxiste – de même, Mao parlait de contradictions au sein du prolétariat et entre celui-ci et la bourgeoisie. En fait, la position de Trotski a exaspéré la CIA et des gens comme Max Shachtman, un hystérique et démagogue, surtout après que Trotski ait refusé d’être manipulé par eux contre le dirigeant soviétique (voir la question de la Finlande). Cette position communiste de principe a probablement conduit à l’assassinat de Trotsky avec de nombreuses complicités, notamment de l’OCRA fasciste et de ses liens étroits avec l’Espagne franquiste, et a ensuite été commodément, mais sans fondement, imputée à Staline. De même, Khrouchtchev et Kaganovic, et non Staline, étaient les commissaires envoyés par le Politburo en Ukraine … bien que Kaganovic n’ait jamais été aussi salissant que Khrouchtchev en ce qui concerne le rôle de Staline.

En vérité, Staline, contrairement à Khrouchtchev, n’aurait jamais osé prendre un Liberman comme principal conseiller économique, pas plus qu’il n’a pris Marris comme conseiller linguistique et sur la lingua franca à adopter en Union soviétique voir : The Restoration of capitalism in the Soviet Union par W. B Bland, dans le site http://www.oneparty.co.uk/ . Bien entendu, la proposition malicieuse de Marris en faveur d’une nouvelle langue “socialiste” artificiellement créée pour l’URSS n’avait aucun sens. Elle aurait provoqué la désintégration violente de la fédération soviétique multinationale péniblement construite par l’ancien commissaire aux nationalités, Staline, sous la supervision de Lénine. En effet, on se demande comment quelqu’un, a fortiori un linguiste prétendument célèbre, a pu proposer quelque chose d’aussi manifestement stupide et criminel, d’autant plus que l’URSS était alors entièrement encerclée par ses ennemis de classe. Bien entendu, les nationalités ont ensuite été manipulées par Eltsine et ses appuis internes et externes pour provoquer la dislocation de l’URSS. Cela est indéniable avec le sommet de Minsk qui s’est tenu malgré les protestations du dirigeant du Kazakhstan ; de toute évidence, la logique de Minsk de ces révisionnistes était motivée par la haine des républiques islamiques soviétiques, laïques mais culturellement vivantes, dont on disait qu’elles avaient une démographie incontrôlée ( !), alors que l’axe américano-israélien planifiait déjà ses nouvelles guerres préventives en Asie centrale au nom du soi-disant « choc des civilisations » et de la soi-disant “guerre contre le terrorisme”).

En bref, les aspects “totalitaires” typiquement moralisateurs, vertueux et révisionnistes de l’URSS ont ouvertement commencé après 1956, lorsque Khrouchtchev a remporté la lutte pour le pouvoir. Le marxisme a été remplacé par la doxa hypocrite et répressive entretenue par les équipes généralement surreprésentées. Rappelez-vous la réponse de Chou-En-Lai à l’accusation de Khrouchtchev selon laquelle l’ancien mandarin avait trahi son origine de classe. “Oui, répondit fièrement le communiste Chou au leader paysan de l’URSS, nous l’avons fait tous les deux. » Il ne faut pas s’attendre à ce qu’une Hannah Arendt prenne note de ces faits, étant donné sa loyauté envers son professeur et mentor, le docteur nazi Heidegger. De même, un Leo Strauss de seconde zone à Chicago imitait à sa manière le juriste nazi Carl Schmitt. Les anomies de Hayek et le libertarianisme économique de droite en paraissent presque bénins. Naturellement, ces révisionnistes restent attachés jusqu’au bout – voir la Perestroïka de Gorbatchev – au privilège des cadres (en fait, une nouvelle classe dominante) et au rôle traditionnel des femmes en tant que femmes au foyer. Il ne leur est jamais venu à l’esprit que Marx avait expliqué que les sociétés de classes et de hiérarchie ne peuvent être abolies avant que la forme familiale ne soit transcendée (voir la Sainte Famille). Paul Lafargue, lui, l’a très bien compris, il est l’un des rares marxistes à en avoir développé la théorie. L’apologie des cadres et de la femme au foyer est l’aspect biface qui trahit généralement ces épigones. Dans cette optique, le rôle de Brejnev devrait être revisité. En effet, il est devenu le but de toutes les attaques insidieuses des mêmes équipes, alors qu’en réalité, sous son mandat, certes long, le niveau de vie et l’expansion extérieure de l’URSS étaient repartis à la hausse. On dirait qu’il a été vilipendé simplement parce qu’il avait refusé de laisser les Juifs soviétiques immigrer librement en Israël. Une ligne d’attaque plus directe concernerait, bien sûr, le Printemps de Prague et l’Afghanistan. L’Andropov déguisé jouait en tout cas le rôle d’un nouveau Beria, même s’il devait agir avec beaucoup plus de prudence pour éviter d’être pendu à un portemanteau pour avouer humblement face à un pistolet de service comme Beria face à celui de Joukov. Ceci devrait être clarifié par des historiens objectifs.

Cependant, il est indéniable que la création d’Israël, ainsi que la surreprésentation des Juifs soviétiques dans les appareils centraux de l’URSS, ont mis fin au communisme bolchévique. Nous savons que le commissaire à la question nationale, Staline, avait développé le caractère multinational de l’État soviétique, sous la supervision de Lénine : Dans l’architecture des républiques soviétiques fédérées, la république la plus grande et la plus peuplée n’avait pas de représentation propre et était assimilée à l’État soviétique fédéral lui-même. Le Parti a reproduit la même architecture, transformant ainsi institutionnellement les Russes en citoyens soviétiques. Les Juifs soviétiques n’avaient pas de république soviétique fédérale propre ; ainsi, dès le début, ils ont rapidement été surreprésentés au sein des appareils centraux du Parti et de l’État, en particulier au sein des appareils de renseignement. À cela s’ajoute l’influence de Molotova. C’est ce qui, en fin de compte, provoquera la lente mais inévitable destruction interne de l’URSS après 1948 (la même chose se produit ailleurs et s’est produite en Allemagne au cours du siècle dernier) (Ajout : aujourd’hui les ravages de la politique matrimoniale se retrouve partout dans l’Occident en proie à la surreprésentation et à la fausse représentation. C’est un fait sociologique indéniable, d’ailleurs visible à l’œil nu.)

Après cette date signifiante, l’universalité et l’égalité ont été lentement remplacées par une “singularité” exclusiviste. Bientôt, Staline fut présenté comme un criminel pire qu’Hitler, tandis que Schindler, flanqué de son comptable juif Stern, était transformé en homme vertueux, alors  qu’une Shoah monstrueuse car exclusiviste était criminellement substituée à l’Histoire commune de la déportation et de la Résistance au Nazifascisme. Il s’agit vraiment de la régression la plus grave et la plus répugnante dont on ait jamais été témoin dans l’histoire de l’humanité moderne, une régression qui ne peut que se terminer comme toutes les autres tentatives de ce genre se sont terminées auparavant. Staline avait vainement proposé la création d’une république soviétique juive dans l’Extrême-Orient soviétique ou en Crimée. Mais cette solution communiste était nécessairement inacceptable car, compte tenu des régressions anti-communistes et anti-égalitaires, la singularité doit prédominer sur l’universalité. Une race exclusivement (auto)élue doit obligatoirement considérer la séparation de l’Église et de l’État, qui représente pourtant le fondement même de l’égalité constitutionnelle de tous les citoyens, comme une “idéologie comme une autre”. De même, elle ne peut être confinée dans une seule république, si celle-ci n’est pas à la tête de l’Empire mondial : c’est ainsi que le changement fatal d’allégeance apparu avec la création d’Israël, ainsi que la surreprésentation des Juifs dans les appareils dirigeants du PCUS, ont conduit à l’assassinat de Staline dès qu’il eût initié des politiques visant à corriger cette surreprésentation après 1948 (ne serait-ce que pour protéger la patrie communiste).

Le changement de loyauté n’a pas été immédiat pour toutes les parties concernées. Il s’est aggravé après 1956. L’une des raisons en est que les Juifs faisaient encore l’objet d’une forte discrimination aux États-Unis bien après la mort de Staline, le 5 mars 1953. L’autre raison est qu’Israël, à ses débuts, ne disposait d’aucun autre soutien efficace que celui de l’Union soviétique ; en fait, il aurait été balayé du Moyen-Orient sans le soutien de Staline par l’intermédiaire de l’Allemagne de l’Est en 1948. En outre, les services de renseignement – jusqu’à Primakov et même après lui – étaient résolument pro-israéliens. La vérité est qu’en 1973, Israël avait perdu la guerre contre l’Égypte, mais qu’il l’a finalement gagnée parce que les conseillers militaires soviétiques ont retiré les batteries de missiles Sam : Le projet diplomatique bipolaire semblait être de confronter Israël à une défaite écrasante afin de le forcer à s’assoir à la table des négociations, ce qui s’est produit à Camp David et à Taba. Mais, bien entendu, les militaires égyptiens n’ont jamais pardonné cette défaite et l’Égypte a rapidement changé de camp. De même, pour les mêmes raisons, l’Irak républicain et laïque de Saddam Hussein a été trahi par Rumsfeld d’abord et par les Russes désormais affaiblis ensuite, ainsi que par l’ensemble de la communauté internationale et l’AIEA.

En fait, le communisme sous Staline avait occupé le terrain intellectuel et éthico-politique le plus élevé et s’était développé avec le soutien de nombreuses personnes courageuses, y compris des juifs communistes. Le totalitarisme bureaucratique révisionniste qui a suivi n’était pas une création de Staline. Au contraire, le communisme sous Staline a progressé très rapidement sur tous les fronts et s’est attiré la sympathie de tous les esprits progressistes avancés du monde entier (un exemple illustre est fourni par le grand scientifique et épistémologue anglais J. D. Bernal, auteur du monumental Science in History, Penguin Books, 1965). Un autre exemple parfait est fourni par le film Docteur Jivago. Peu de gens savent que Pasternak a bénéficié des commentaires amicaux de Staline alors qu’il écrivait son chef-d’œuvre. Quoi qu’il en soit, le livre est meilleur que le film – qui a pourtant de belles scènes poétiques.

Les archives ont également clarifié le rôle des communistes pendant la guerre civile espagnole. Comme vous le savez, de nombreuses crapules ont tenté de rendre les communistes responsables de la défaite de la République espagnole après le pronunciamiento de Franco. Ils ont été typiquement condamnés comme “staliniens”, bien que Staline ait été beaucoup plus efficace que Blum et tous les autres soi-disant dirigeants démocratiques réunis, en fournissant un soutien diplomatique et surtout armé. Comme si cela ne suffisait pas, ils ont également été condamnés pour les conséquences de la trahison du colonel franquiste caché Cipriano Mera. Voici ce que l’on peut lire dans une lettre à la rédaction envoyée au Monde diplomatique de janvier 2013, p 2.

Voici ce que l’on peut lire dans le Courrier des Lecteurs du Le Monde diplomatique de janvier 2013, p 2.

« Guerre d’Espagne. M. Fernando Malverde réagit à la recension de l’autobiographie de Cipriano Mera par Floréal Melgar « Guerre, exil et prison d’un anarcho-syndicaliste »

Les « communistes staliniens » d’un côté, l’anarcho-syndicaliste en perdant magnifique de l’autre : on est en pleine image d’Epinal. Il est dommage que, même dans un texte court, Floréal Melgar n’ait pas dit l’essentiel concernant Cipriano Mera : le rôle fondamental qu’il a joué dans la trahison qui provoqua la chute de Madrid et l’entrée sans combat des troupes franquistes, le 28 mars 1939. C’est en effet le coup d’Etat du colonel Segismundo Casado, le 5 mars 1939, qui accéléra la fin de la guerre d’Espagne. Casado, qui manœuvre dans la coulisse avec l’Etat-major de Francisco Franco, renverse le gouvernement de Juan Negrin et de ses soutiens communistes, partisans d’une guerre à outrance. Il provoque une « guerre civile dans la guerre civile » qui fait en quelques jours au moins deux mille morts. Le bras armé de ce coup d’Etat est le quatrième corps d’armée, sous les ordre de …Cipriano Mera. On connaît le résultat de ce sabordage de la résistance : Franco ne tint aucun compte des allégeances anticommunistes des auteurs de cette reddition. Tout le monde fut traité avec la même dureté, dans un véritable bain de sang. » (2)

La démocratie moderne repose sur la séparation de l’Église et de l’État, tout simplement parce qu’elle marque la fin de l’exclusivisme sous toutes ses formes concrètes. Sans elle, aucune égalité formelle et réelle entre les “citoyens” n’est possible. Les citoyens ne sont pas des païens : Ils sont des citoyens à part entière, un point c’est tout. Cela explique pourquoi j’ai dit ailleurs que le seul “temple” auquel on peut vraiment se fier est la Déclaration universelle des droits individuels et sociaux ; c’est aussi le seul lieu de refuge sûr. (Selon la légende biblique, le mont Sion était à l’origine un simple lieu de refuge ; c’est-à-dire avant l’établissement sanglant du royaume juif à la suite de l’assassinat du Grand Prêtre, qui a conduit à la désignation de Jérusalem comme capitale. Notons qu’aucun fait historique et archéologique connu ne vient étayer la légende du temple de Salomon : Jusqu’à présent, ce récit biblique est sans fondement, mais il nous renvoie probablement à la grande diplomatie mouvante des principaux empires de l’époque (déjà à l’époque…), une diplomatie qui impliquait le déplacement initial des tribus d’Ur et leur formation idéologique. Ces grands empires essayaient de gérer leurs marches respectives, d’autant plus que la Palestine a toujours été un carrefour multi-continental). Tout le reste est une erreur tragique ou, au mieux, une médiation – nationale – vers des valeurs et des institutions plus universelles, c’est-à-dire l’État et la Communauté internationale composée de tous les autres États formellement égaux, y compris l’État palestinien.

Les élus exclusifs sont à l’universalité comme Dracula devant la gousse d’ail et le pieu ou devant la croix. Dès que la lumière se fait sur cette sorte de singulière singularité qui se fait passer pour de l’universalité, elle périt. Sa logique est bien dépeinte dans le livre d’Orwell La ferme des animaux, où certains prétendent être plus égaux et élus que d’autres, 1984 étant l’inversion de 1948 comme nous le savons tous. À mesure que la lumière de la science brille au-dessus de lui, l’exclusivisme s’estompe et son Marteau rabbino-nietzschéen devient pathétiquement inutile et même dangereux pour ceux qui prétendent l’agiter contre le plus grand “nombre” de citoyens. Les exclusivistes ne peuvent pas supporter de devoir leur vie et leur salut in extrémis à des Gentils non élus, simplement parce que cela détruirait leur prétention à la “supériorité” (divinement) élue. La Shoah exclusiviste sert principalement de monument laïc à cette méthode, pour le bénéfice des Gentils crédules à qui on a artificiellement inculqué un sentiment de culpabilité. Cela ne résout en rien le principal problème interne d’Israël, à savoir la discrimination selon l’origine des tribus, lévites ou autres, soigneusement surveillée par les rabbins autant que le mariage mixte. Bien sûr, le métissage est une malédiction et même ma modeste proposition de mixité sociale et économique dans d’autres contextes s’est heurtée à la résistance obscurantiste mais occulte. (Voir mon Tous ensemble sur la politique du logement…)

Par conséquent, tant que l’exclusivisme prévaudra en Occident, le destin du communisme stalinien et bolchévique est d’être sauvagement et vicieusement sali par ceux-là mêmes qu’ils ont sauvés des camps nazis, alors que l’Occident menait encore sa politique de Cash and Carry. Cette politique impliquait activement les Warburg, d’Allemagne et des États-Unis, et bien d’autres encore ; dans ce contexte, une enquête sur la biographie et la “folie” ultérieure de Max Warburg n’est pas sans intérêt. Telle est la logique implacable de l’exclusivisme. Elle s’applique dans tous les cas, qu’ils soient religieux ou laïques. Il n’y a pas de marxisme possible sans la réaffirmation indéfectible de la « Question juive » de Marx. Aucune démo-cratie n’est compatible avec n’importe quelle mouture d’exclusivisme, théocratique ou raciste, ou pire encore les deux à la fois.

Les Appareils d’État d’Althusser contre la contre-hégémonie de Gramsci.

Ceci étant rétabli, nous devons noter qu’il y a peu de différences réelles entre les Appareils d’État d’Althusser et la stratégie de contre-hégémonie exposée par Gramsci, sauf peut-être que Gramsci a une meilleure connaissance du pouvoir politique et de ses formes, y compris les formes de légitimation prises par la démocratie formelle et représentative bourgeoise. Gramsci reste le lecteur le plus profond de Machiavel dans sa motivation éthico-politique progressiste. Pour le penseur florentin, les moyens ne sont que des moyens mis au service d’une fin, et ne se justifient que par leur valeur éthique et politique intrinsèque. On ne peut pas simplifier en disant que “la fin justifie les moyens”, car il entre en jeu des considérations cruciales sur les valeurs civilisationnelles et les représailles proportionnées nécessaires pour gagner et maintenir l’hégémonie politique. La feuille de route de Mao pour la VIIIe armée, son code de conduite avec le peuple, a précédé les Conventions de Genève ultérieures. Gramsci a clarifié ce point en soulignant l’appel de Machiavel à la création d’une milice italienne afin de promouvoir l’unité nationale, comme cela avait été fait en Espagne. Cette lecture originale va à l’encontre de l’interprétation vulgaire, bien que largement popularisée, de l’œuvre principale de Machiavel, “Le Prince“. (Ajout sept. 2023: le grand problème de Machiavel était « comment vivre libre » ce qui le poussa à développer une théorie très fine de la balance du pouvoir et de la constellation des forces en présence tant sur le plan interne que le plan international. D’où l’importance du respect aux Constitutions laïques qui doivent être respectées pour évite une ruine rapide et le cas échéant mises à jour selon les règles prescrites par la formule d’amendement. Les Conventions de Genève et le système onusien de la « sécurité collective », aujourd’hui mis à mal de manière sanglante par l’OTAN, sont l’aboutissement toujours à parfaire du raisonnement de Machiavel, surtout dans ses Discours. On le voit Machiavel est très peu machiavélique …Voir : « Machiavelli ou comment vivere libero dans un état de droit approprié », 29 déc. 2021, dans http://rivincitasociale.altervista.org/machiavelli-ou-comment-vivere-libero-dans-un-etat-de-droit-approprie-29-dec-2021/    

Néanmoins, rétrospectivement, il faut admettre que dans son contexte initial spécifique, Gramsci a sous-estimé l’ampleur de la manipulation des forces politiques et des institutions par le Vatican et par les petits mais très influents groupes juifs réactionnaires italiens, qui étaient influents dans les rangs de la “gauche”. Parmi eux, Margherita Sarfatti qui finança son amant Mussolini tout comme son père avait financé le pape réactionnaire Pie X (G. Sarto) avant elle. Comme nous le savons tous, l’armée en garnison à Rome avait reçu l’ordre de ne pas bouger, alors qu’une simple manifestation de force aurait bloqué la marche grotesque de Mussolini et de ses débris fascistes sur Rome. Ces faits concrets constituent des manipulations classiques de la fausse forme bourgeoise de la démocratie, qui est éminemment vulnérable à la présélection par les loges maçonniques avec leur intention féroce de conserver le pouvoir à tout prix, y compris par la mise en œuvre de sang-froid des régressions les plus vicieuses au regard des normes acceptées de la civilisation. Dans l’Italie d’après-guerre, cette volonté a été soutenue par Gladio et ses stay-behind. C’est une caractéristique qui continue d’être utilisée, surtout au sein de la gauche authentique, contre elle. C’est évidemment le secret intime de la domination bourgeoise, depuis que les classes capitalistes dominantes ont été contraintes de concéder le vote universel et secret – privilégiant l’importance autrement redoutée du simple “nombre”.

(Ajout sept 2023 : Emile Boutmy, créateur de Sciences Po, prêchait en faveur d’écoles d’élites afin que leurs diplômés, auréolés de leur « éclatant prestige » scientifique puissent faire pièce à la force électorale du grand nombre, celle de la populace et du suffrage universel. Même Piketty s’en était rendu compte ! Notez cependant que Boutmy entendait bien « science » et non pas « narration » tout en sachant que les concours sont le meilleur antidote à la surreprésentation puisque, malgré les nombreux biais de classe, ils entérinent à leur façon la Loi des Grands Nombres. C’est pourquoi au lieu d’œuvrer aux réformes scolaires et aux raccordements nécessaires tout au long de la vie pour effacer, du moins en grande partie, ces biais de classe  – voir l’Annexe « Spoliation » dans mon Livre II : Pour Marx, contre le nihilisme -, les philosémites nietzschéens surreprésentés œuvrent maintenant pour la suppression des Grandes Ecoles et leur substitution par des Universités privées à l’américaine avec une sélection par les frais de scolarité … Ce qui compte désormais c’est la Déférence envers l’Autorité – auto-sélectionnée -, le contrôle des flux de communication autorisés – néo-Inquisition exclusiviste – et la censure avec le Marteau nietzschéen pour les récalcitrants. (Idem Livre II) Pourtant le principe est clair : l’égalité est sacrée, l’exclusivisme est le pire crime contre l’Humanité et la démocratie.    

Cette concession démocratique a été rapidement reprise à tous les niveaux par le biais de la domination occulte bourgeoise et maçonnique de tous les … Appareils d’Etat : Université, bureaucratie, police, armée, modes électoraux, mass média etc. … et même les principaux groupes d’intérêt ou de pression préventivement financés par l’Etat capitaliste lui-même afin de canaliser et de contrôler la dissidence. La forme moderne la plus répugnante est l’ingérence organisée dans les affaires intérieures de pays souverains avec les “révolutions orange” financées par les Etats-Unis et l’Occident, voire les rébellions armées menées au nom du “changement de régime” (en violation frontale de la Charte de l’ONU). Ainsi, le scrutin universel est redevenu sûr pour l'”élite”.

D’une manière ou d’une autre, le communiste Gramsci a persisté dans sa sous-évaluation de ces dangers mortels, même après l’assassinat de Matteotti. En cela, il était peut-être même en dessous de la compréhension plus objective de Bassani dans son Giradino dei Finzi Contini, qui raconte une histoire qui n’est pas très différente de la surprise de Hilferding ou de Léon Blum lorsque les nazis sont venus les chercher, dans leur lit, alors qu’ils appartenaient à des groupes politiques différents et anticommunistes ! Comme vous le savez, Blum était convaincu d’appartenir – selon ses propres termes – à la “race de Herder”, preuve évidente qu’il ne comprenait pas grand-chose au concept d’espèce et donc à la logique universelle de cet éminent auteur allemand éclairé. (Le pauvre Herder a été encore plus mal compris par Nietzsche – dans sa poésie “au sommet” – et par les nazis qui ont ensuite cherché des origines ariennes dans l’Himalaya et ont dû enseigner leur savoir à un pitre, l’actuel Delaï-Lama).

En vérité, dans sa correspondance avec sa courageuse et dévouée belle-sœur Tatania, le communiste Gramsci a exprimé sa conviction que le sionisme représentait une régression vers une identité archaïque et qu’il cèderait rapidement la place à l’internationalisme communiste, mais il est mort avant que la création d’un Israël sioniste ne se matérialise. La conviction de Gramsci vaut pour toutes les nationalités, car les communistes ont appris à accepter la Nation comme une médiation incontournable et même enrichissante. Un État israélien aurait les mêmes chances de survie que n’importe quel autre État, mais seulement en tant qu’État démocratique laïque, non théocratique et non racial. Un État qui doit donc exister aux côtés d’un État palestinien indépendant et viable tel que défini dans le Plan de partage de 1947 par exemple (si ce plan de partage, venu de l’extérieur, était accepté par les Palestiniens par le biais d’un référendum).

Lorsque Gramsci parle des Appareils d’État, il ne se réfère pas à Carnot et à sa “machine à feu”, mais au développement historique spécifique des formes politiques. À savoir, les instances bourgeoises de représentation et leurs concessions nécessaires à l’universalité, bien que révocables, toujours accordées après de longues luttes, mais uniquement dans un but de légitimation. Ce sont des aspects sur lesquels Rosa Luxembourg elle-même a fortement insisté pour de bonnes raisons, bien qu’elle n’ait pas reculé devant la révolution spartakiste lorsqu’elle fut convaincue que l’alternative était devenue la révolution socialiste ou la barbarie.

Après quelques erreurs d’appréciation dans la lutte initiale contre le fascisme, bientôt “rachetées” par une pratique théorique exemplaire de la résistance dans les prisons fascistes, la compréhension théorique de Gramsci de la contre-hégémonie a conduit à la proposition d’une “assemblée constituante”. En fin de compte, cela a conduit au triomphe de la résistance dirigée par les communistes en Italie. En effet, malgré Yalta et le débarquement des forces américaines et alliées – n’oublions pas que les États-Unis étaient prêts à réinstaller Mussolini au pouvoir ainsi que Pétain en France – cette victoire a permis d’établir la République italienne moderne contre la monarchie fasciste. Cette victoire a été déterminante dans l’établissement de la République italienne moderne contre la monarchie fasciste. Au cœur de la Constitution italienne se trouve une économie mixte, publique et privée, liée à la constitutionnalisation des droits sociaux, y compris le droit d’être protégé par la solidarité nationale, tous ces droits étant naturellement dérivés du droit de travailler dans la dignité. La Constitution italienne envisage même la nécessité de nationaliser les entreprises privées lorsqu’elles ne sont pas en mesure de respecter ces devoirs sociaux fondamentaux.

La grande diplomatie de Gramsci.

L’apport de Gramsci ne s’arrête pas là et s’illustre dans deux autres cas essentiels, à savoir dans la stratégie diplomatique menée par Gramsci dans le cadre de sa libération négociée. A cela s’ajoute la stratégie de Gramsci en faveur d’une “assemblée constituante”. Cette dernière a finalement permis à Staline d’élaborer le concept avancé et novateur de “démocratie populaire” à appliquer à des pays ayant déjà connu une histoire institutionnelle bourgeoise, à l’instar de l’Italie. Après la Seconde Guerre mondiale, cela a conduit à des victoires électorales rapides des communistes en Europe de l’Est malgré l’infériorité militaire absolue des Soviétiques, du moins jusqu’en 1949, lorsque l’équilibre bipolaire des forces nucléaires, ou la dissuasion nucléaire, a suivi le développement autonome de la bombe A soviétique.

Avec une détermination et un courage inégalés, le prisonnier Gramsci, lecteur perspicace de Lénine, a transformé la négociation pour sa libération en une grande diplomatie visant à empêcher le rapprochement entre l’Italie fasciste et Hitler. Ce rapprochement aurait accéléré la guerre contre l’URSS, isolée et encore faible, avec la complicité de l’Occident. Un traité de coopération fut signé le 2 septembre 1933 (voir http://archiviostorico.corriere.it/2006/febbraio/22/Italia_Urss_alti_bassi_tra_co_9_060222088.shtml ), mais il se déchira rapidement en raison de la domination croissante d’Hitler sur Mussolini, lâchement abandonné par l’Occident lorsqu’il s’était mobilisé sur le Brenner contre l’Anschluss. Staline fut lui-même trahi par l’Occident. En effet, les régimes capitalistes se sont tous rendus à Munich avec l’intention cynique de faire d’une pierre deux coups. Après tout, la guerre maçonnique interne entre Nietzsche et Wagner avait été reproduite au niveau politique et impérial par les Allemands nietzschéens et les Anglo-Saxons informés par un Chamberlain “wagnérien” avec la complicité de la royauté anglaise et celle de la Maison de Gotha ; les divers Rosenberg, bien que pensant être aux commandes, comme d’habitude, n’étaient que des produits secondaires jetables. Finalement, le complice et criminel Rosenberg dut faire semblant d’être malade pour ne pas se rendre à la conférence de Wannsee du 20 janvier 1942 où la Solution finale fut abordée en tant que telle, mais resta néanmoins en place jusqu’au bout (voir Gilbert Badia, Histoire de l’Allemagne contemporaine, vol. II, 1962.)

C’est pourquoi, Staline dut finalement recourir à la même tactique léniniste-gramscienne pour gagner du temps ; il le fit en revisitant le premier traité de Brest-Litovsk. Staline savait pertinemment que, malgré la détermination des citoyens soviétiques, la planification soviétique ne serait pas en mesure de fournir les moyens militaires nécessaires pour contrer la machine de guerre allemande, qui était la plus puissante du monde, avant 1943. L’Histoire lui donne raison : À Stalingrad, les nouveaux chars soviétiques ont commencé à détruire les Panzers allemands et l’aviation soviétique a commencé à dominer le ciel. À son tour, ce changement de situation obligea l’Occident à débarquer in extremis en Normandie (où la farce tragique du débarquement à Dieppe n’était plus d’actualité…), de peur que l’Armée rouge n’atteigne l’Atlantique avant lui. De même, les bombes atomiques américaines ont été utilisées sur Hiroshima et Nagasaki (les plus grands crimes de guerre jamais commis dans l’Histoire), malgré le fait que les Japonais avaient entamé des pourparlers de reddition avec les Américains. Les bombardements américains ne visaient pas les Japonais déjà vaincus militairement; au contraire, le véritable objectif était d’impressionner et de bloquer l’avancée de l’Armée rouge sur le territoire japonais depuis le nord.

Avec l'”assemblée constituante” et la forme de “démocratie populaire”, nous avons l’un des plus grands chefs-d’œuvre de transition politique de tous les temps, un véritable chef-d’œuvre gramscien-stalinien. Il a été contré par le réarmement unilatéral de la zone d’occupation allemande sous le contrôle des États-Unis en 1952-1953 (il avait été précédé par l’introduction unilatérale du mark dans la zone américaine en 1946 par le général Lucius Clay, une action qui équivalait à une véritable déclaration de guerre ; il allait de pair avec le discours belliciste du perdant électoral Churchill à Fulton, Missouri, un discours qui marque le véritable début de ce qu’on appelle la guerre froide avec son « rideau de fer »). Peu après, la transformation de la politique d'”endiguement” – « containment » – en une politique agressive et déstabilisante de “retour en arrière” – ou « roll back » – a rendu cette transition plus difficile. L’idée principale de cette stratégie agressive était que les communistes égalitaires hésiteraient et vacilleraient s’ils étaient poussés dans leurs derniers retranchements : La crise de Cuba a prouvé qu’ils avaient tort, car les missiles soviétiques à Cuba ont dû être échangés contre des missiles américains déployés en Turquie, sur le flanc sud de l’URSS. Quoiqu’il en soit, la trahison interne était un jeu différent, un processus important à analyser parce qu’il remonte aux racines des tentatives de Staline, Trotsky, Mao et Gramsci d’empêcher la formation d’une nouvelle classe dominante de « routiers-capitalistes » – « capitalist-roaders » – dans les pays socialistes. Pourtant, le communisme soviétique est resté une forme historique éminemment progressiste, du moins avant que Khrouchtchev et ses alliés ne prennent le pouvoir. Il n’est pas surprenant que cette prise de pouvoir ait été immédiatement saluée par le soulèvement contre-révolutionnaire en Hongrie.

Heureusement, la communication entre Gramsci et le dirigeant soviétique avait été assurée en toute sécurité par les magnifiques sœurs Schucht, dont l’épouse de Gramsci. Malgré la présence délétère et vicieuse de Yeshov, elles sont parvenues à sauver les carnets de Gramsci de la prison en les remettant, avec le soutien de Staline, entre les mains sûres de Togliatti, l’ami et le camarade fidèle de Gramsci. Cela s’est fait avant qu’ils ne puissent être falsifiés. Elles étaient faite d’un matériau différent de celui de la femme d’Althusser qui avait ses liens avec les services de renseignement anglais pour la plus grande et la plus perverse joie de Peyrefitte and Co (voir à ce sujet le dernier livre publié par Althusser lui-même, qui contient également une critique et une dénonciation cruciales de Lacan).


L’angle mort d’Althusser.

Cela dit, il reste un angle mort dans le champ de vision d’Althusser. Il écrivit un petit essai intéressant sur Montesquieu qu’il présente comme l’inventeur d’un nouveau “continent” théorique. Mais il le fait sans mentionner ce que Montesquieu doit à Giambattista Vico, et à ses trois réalités, à savoir la nature, les institutions humaines et les fictions ou concepts logiques, dans le cadre du devenir historique. Il s’agit là d’un apport crucial à la science moderne et aux sciences sociales en particulier (voir la Scienza nuova de G. Vico), apport qui sera utilisé et affiné par Marx. Paul Lafargue insiste à juste titre sur l’apport de Vico car sans lui, il est difficile de savoir ce qui différencie les sciences sociales des sciences dures ou naturelles, même si ces dernières restent soumises à la dialectique de la Nature loin des prétentions archaïques du positivisme. (Par exemple, la mesure de la pression atmosphérique est une construction scientifique rationnelle qui place son unité au niveau de la mer et construit ensuite son échelle universelle à partir de ces données ; c’est encore plus évident pour la relativité qui implique des points de référence mobiles, une découverte trouvée à l’origine à l’état brut, si je puis dire, dans les souvenirs de Casanova d’un voyage du jeune aventurier sur un bateau fluvial lorsqu’il observa les rives filer en sens inverse. ). Althusser a donc choisi d’ignorer Vico pour se démarquer de l’historicisme bourgeois. Mais, ce faisant, il s’est placé dans une position où il ne pouvait ni redécouvrir ni comprendre correctement Joachim de Fiore, le grand abbé calabrais qui, à travers la figure de Thomas Müntzer plus tard, joue un rôle central dans l’exposé de Marx et Engels sur la contribution révolutionnaire apportée par la guerre des paysans à la marche progressive de l’histoire.

De même, cela l’empêche d’apprécier pleinement la critique marxiste de l’historicisme de Hegel et de ses disciples bourgeois tels que Benedetto Croce. EP Thompson, l’ennemi autoproclamé mais misérable d’Althusser, voulait vraiment éradiquer de la pensée politique de la GB toute racine jacobine ou révolutionnaire, et surtout toute pensée marxiste révolutionnaire égalitaire – en réalité, il tente seulement de réactualiser Burke contre Paine. Voilà le véritable secret, plutôt paupérien, de la soi-disant “interprétation culturelle des luttes de classes” et de la « peculiarity » anglaise : En bref, le prolétariat est avant tout considéré comme le produit d’un cadre culturel hégémonique donné, et non de l’exploitation par le capital, ce qui explique que l’appel du Manifeste à l’unité internationale du prolétariat en tant que classe par et pour elle-même doit être contrôlé au niveau national, par le biais des “peculiarities ” culturelles dominantes du régime bourgeois ! Les Fabiens peuvent être tolérés, pas les marxistes. Ceci explique la pure perversité – au pays de Marjorie Reeves – avec laquelle il tente de s’attaquer aux racines mêmes de ce processus égalitaire dans son étude inachevée du grand peintre anglais républicain et égalitaire William Blake (Witness to the Beast). Blake a été clairement influencé par Michel-Ange et surtout par le Michel-Ange de la Chapelle Sixtine, qui à son tour a été influencé par et a illustré en partie l’œuvre de Joachim, comme on l’a fait remarquer à juste titre avant moi. Dante connaissait l’œuvre de Joachim autant que celle du pythagoricien Platon, dont le mythe d’Er Pamphilien, antérieur au Christ, informe également la structure de sa Divina Commedia. Dans ce contexte, EP Thompson a utilisé le même ton désobligeant qu’il a toujours utilisé à l’encontre d’Althusser lorsqu’il a tenté d’insinuer que Blake était quelque chose de semblable au “dernier des Mohicans”, ou plus précisément quelqu’un de lié au “dernier des Muggletoniens”. Il était étranger à ce qu’il nomme la « polite culture ». Mais, ce faisant, il n’a fait que révéler des traits de sa personnalité plus qu’autre chose, et ce juste avant sa mort, ce qui est habituel étant donné que ce genre de personnes ne semble pas pouvoir s’empêcher de se vanter de leurs véritables motivations, même de manière déguisée…avant de passer l’arme à gauche.

Matérialisme dialectique contre matérialisme historique.

Cependant, Althusser se considérait comme un authentique critique marxiste de l’historicisme. En tant que tel, son projet était de tenter de rétablir le caractère scientifique du matérialisme historique. Certes, ce faisant, il est resté partiellement prisonnier de l’interprétation de Plekhanov par l’intermédiaire de Staline. Cependant, le dirigeant soviétique s’est efforcé de souligner les aspects matériels du “matérialisme dialectique” afin d’éviter toute rechute dans l’idéalisme. Nous savons, grâce à ma contribution, qu’il s’agit ici de la dialectique des distinctions ou Dialectique de la Nature (la Nature est distincte de l’Homme, un être naturel, et en effet la nature mène à l’homme, mais l’inverse n’est pas vrai) et de la dialectique des opposés ou Dialectique de l’Histoire (les formes historiques s’opposent entre elles, et se nient, comme le capitalisme s’est opposé au féodalisme ; bien sûr, les deux peuvent coexister pendant un certain temps, mais seul l’un d’entre eux peut devenir le mode de production dominant au sein d’une formation sociale spécifique. C’est coexistence à dominance : Ainsi, le féodalisme a transcendé l’esclavage et le capitalisme a transcendé le féodalisme, les deux conduisant à une forme socio-économique et culturelle supérieure ; il en sera de même pour le mode de production communiste, le socialisme étant sa transition ; le socialisme commence à se transformer en communisme dès que l’appropriation collective de la “plus-value sociale” est établie).

On est loin ici de la simplification de la dialectique de Hegel en thèse, antithèse et synthèse proposée par Michlet. Pour la première fois, dans « What is Living and What is Dead in the Philosophy of Hegel », Benedetto Croce a clairement différencié des catégories distinctes et opposées, clarifiant ainsi une fois pour toutes la fausse dualité de ce qu’il appelle les catégories aristotéliciennes, qui font des ravages lorsqu’elles sont utilisées dans une prose proto-dialectique de seconde main, ce qui donne alors une mauvaise image du caractère scientifique du marxisme. Pourtant, ces deux dialectiques doivent fonctionner ensemble. Leur conjugaison se fait par l’intermédiaire du Sujet actif, Individu ou classe sociale, qui incarne en lui-même une « l’identité contradictoire » naturelle et historique à la fois.  (Marx l’a dit dans une phrase brillante de son Idéologie allemande : il a affirmé que l’homme doit nécessairement se reproduire dans la Nature et dans l’Histoire sous peine de voir l’Espèce disparaître).

La dialectique hégélienne parle de l’unité des contraires, une confusion totale et une impossibilité logique, qui a en fait défiguré le solide fondement logique et méthodologique du marxisme. Staline a tenté d’échapper au problème en mettant l’accent sur le matérialisme dialectique. Cette approche était meilleure que celle de Plekhanov, ne serait-ce que parce qu’elle soulignait la base matérielle du processus dialectique, puisque les forces productives sont des choses naturelles et techniques qui doivent être comprises par les sciences dures et naturelles ; mais elle restait confuse. Bien entendu, l’équivoque sur le rapport entre forces productives et rapports de production nous renvoyait aux deux dialectiques et à leur conjugaison. Cette équivoque est à l’origine de nombreuses diatribes vides de sens opposant l’accent mis sur les forces productives d’une part – ce qu’on appelle l’économisme – et, d’autre part, la théorie dite de la réflexion entre les deux niveaux, les infrastructures matérielles et les superstructures historico-idéologiques. Lénine avait pratiquement traité la question dans son Communisme de gauche : un désordre infantile. http://www.marxists.org/archive/lenin/works/1920/lwc/index.htm )

La grandeur d’Althusser – et de Gramsci avant lui – est d’avoir senti l’importance du problème : ils développent donc une théorie de la réflexion qui libère le marxisme du déterminisme vulgaire sans pour autant résoudre le vrai problème. Mais cela explique la rigueur et la vigueur avec lesquelles Althusser cherche constamment à se démarquer de tout ce qui sent l'”humanisme” purulent (vagues “principes d’espérance” quiétistes sans praxis révolutionnaire etc…) et plus encore l’historicisme bourgeois. Bien sûr, la solution est celle qui élimine également les dernières traces de la dualité cartésienne et leibnizienne (l’Objet opposé au Sujet tel qu’il a été reformalisé chez Ernst Bloch, par exemple). Elle émerge lorsque nous réalisons que la dialectique naturelle des catégories distinctes et la dialectique historique des catégories opposées se résument dans la dialectique d’ensemble qui les conjugue toutes deux dans l’Être même de l’Homme, le Sujet historique. Cela apparaît à la fois individuellement, sous la forme du “bloc historique” de Gramsci ou du Mille-Feuille de Roland Barthes, et collectivement, en tant que classes sociales constituées en elles-mêmes et pour elles-mêmes. Ainsi, l’Homme, à la fois comme personnalité individuelle et collectivement comme classe, est à la fois Sujet naturel et historique : En tant que tel, il incarne l'”identité contradictoire” qui unit les deux dialectiques dans la Dialectique d’ensemble. Dans sa Méthode, qui est malheureusement restée à l’état de projet inachevé – quelques pages -, Marx l’explique très clairement. Marx commence par montrer que nous ne pouvons pas prendre notre départ analytique de la Nation appréhendée comme la catégorie historique première, puisqu’elle reste confuse dans ses paramètres, et se résume en fait aux différentes classes sociales opposées entre elles qui la composent et font l’Histoire à travers leurs luttes ; et, dans le même processus historique, produisent l’État-nation en tant que forme historique spécifique. Comme on le sait, pour Marx, “l’Histoire est l’histoire des luttes de classes”.

Par conséquent, Althusser, qui connaissait Hegel, Kant et Marx, entre autres, de manière approfondie, ne peut éviter certaines traces de positivisme. Cependant, il fait de son mieux pour clarifier le parcours de la science, même lorsque la science n’a pas encore atteint la clarification historico-conceptuelle à partir de laquelle un “concret pensé” peut être scientifiquement établi : voir ses différents niveaux P1, P2, P3 etc., dans la partie VI de son brillant essai intitulé : “On the Materialist Dialectic”, qui a été publié pour la première fois dans La Pensée, août 1963, dans www.marxists.org pour sa version anglaise).

Althusser, la loi de la valeur et l’Etat.

Les légères traces de positivisme d’Althusser sont également visibles lorsqu’il aborde la question du pouvoir politique. Par exemple, malgré son accès compromis à l’information dans les prisons fascistes, Gramsci s’est lancé dans une enquête à grande échelle sur la réalité sociale et institutionnelle. Althusser, quant à lui, s’appuie sur Carnot et mobilise tout son savoir-faire logique – j’utilise ici le terme “logique” plutôt que “structuraliste”, quelle que soit la signification de ce dernier terme. Il le fait avec une grande efficacité en démolissant les paralogismes en vogue à l’époque, mais il ne peut pas faire plus. Par exemple, il ne pouvait rien dire de définitif sur les principes mêmes de la loi de la valeur, tout simplement parce qu’il n’avait pas en sa possession la loi marxiste de la productivité clarifiée plus tard par moi. Mon éclaircissement scientifique largement occulté par les académiques et autres servi in camera élimine définitivement toutes les accusations relatives aux prétendues contradictions entre les trois premiers Livres du Capital (c’est-à-dire le soi-disant problème de la transformation de la valeur en prix de production). Comme nous le savons, le Livre III était principalement consacré aux “salaire, rente et profit”, c’est-à-dire à la redistribution et, par conséquent, aux institutions juridiques et politiques qui la sous-tendent. L’État – ou son “dépérissement” d’ailleurs – est considéré comme le résultat des luttes et des alliances de classes.

En effet, on peut sans doute présenter une analogie avec les sciences naturelles mais, néanmoins, on ne peut pas vraiment expliquer les Appareils d’État en s’ancrant sur Carnot – la « machine à feu » – et sa compréhension, aussi perspicace soit-elle, des forces et de la transmission de la force, etc. Ici, Althusser reste vaguement cartésien… Plus grave, il confond Gramsci avec les eurocommunistes (italiens, français et espagnols) qui l’instrumentalisent alors pour légitimer leur propre distanciation par rapport au bloc soviétique, ou par rapport à ce qui se donne alors comme l'”orthodoxie” marxiste ( !). Parallèlement, avec l’arrivée de Berlinguer à la tête du PCI, de nombreux ” universitaires ” anticommunistes ou pas, même hors d’Italie, ont été autorisés à consulter et à interpréter les archives de Gramsci, alors que leurs prédécesseurs n’avaient pas pu bloquer la transmission des papiers de Gramsci à son fidèle camarade et ami Togliatti – à qui Staline les avait heureusement confiés avant qu’ils ne puissent être « interprétés ». Il ne fait aucun doute que nombre de ces fouinards tentaient simplement de faire préventivement pour Gramsci ce qui avait été fait pour les Livres II et III du Capital de Marx, qui ont furent malheureusement publiés par d’autres – ce qui s’est produit parce qu’Engels avait vieilli et que sa mauvaise vue lui empêché de lire « les pattes de mouches » de son ami. Ces derniers, en particulier Bernstein et Kautsky et en partie Hilferding, se sont rapidement révélés être les pires renégats de tous les temps. Quoi qu’il en soit, la publication posthume des Livres II et III du Capital a été si bien préparée qu’elle a immédiatement permis à des gens comme Böhm-Bawerk et les loges réactionnaires, ainsi qu’à toutes leurs écoles et départements universitaires impliqués dans la discipline, et même à certains statisticiens des bureaux des douanes comme Bortkiewicz, de prétendre qu’il y avait une faille logique fatale entre le Livre I, écrit par Marx lui-même, y compris la version franҫaise,  et les deux autres.

Ils ont résumé ce soi-disant défaut logique comme étant le « problème de la transformation des valeurs en prix de production ». En le « découvrant », Böhm-Bawerk est allé jusqu’à prétendre avoir tout détruit du marxisme « roots and banches », « des racines aux branches » ! Mais son triomphe autoproclamé est loin d’être convaincant, même parmi les non-marxistes : le jeune Max Weber, immergé dans l’idéologie Junker, fut tellement ébranlé dans ses certitudes et tellement déprimé après avoir lu Le Capital qu’il dut prendre des vacances en Italie où ses contacts avec les Nietzschéens italiens lui ont fourni une issue psychologique et idéologique à sa grave dépression ! (Voir Hughes, H. Stuart, Consciousness and Society, The Harvester Press, 1979.) Une issue qui fut couronnée par les crimes de la république de Weimar, pour être précis.

En effet, avec leur sophisme subjectif ancré dans le « calcul des plaisirs et des douleurs », l’école autrichienne et ses adeptes n’ont fait que contribuer à transformer l’économie politique classique (Smith, Ricardo, Torrens etc.) en marginalisme. Leur « utilité » marginale confondait irrémédiablement valeur d’usage et valeur d’échange ; finalement, ceci força Léon Walras dans la première édition de ses Éléments à admettre dans une note de bas de page que « la rareté est un produit social ». Cette note, on le comprend, disparue rapidement dans les édition successives : Car, plutôt que de s’arrêter là, il continue… au bénéfice de Samuelson et Cie, comme on le sait, et leur éloquence sur les diamants et le reste, en ignorant le vrai problème… Ce faisant, ils ont transformé la discipline en une tristement célèbre « dismal science ».

Tous les marxologues et la plupart des marxistes ont été mystifiés par les vantardises creuses de Böhm-Bawerk, malgré Nicholas Boukharine et son L’Économie politique du rentier — critique de l’économie marginaliste, (1914), et Economic theory of the leisure class (1927) : Plus tard, Paul Sweezy a pris en main le « problème de la transformation » et a publié avec une grande honnêteté intellectuelle les principaux textes nécessaires pour résoudre le problème. Bien qu’il n’ait pas réussi à résoudre lui-même ce faux problème ex ante/post hoc, il a défendu la loi de la valeur de Marx comme une étape logique préalable nécessaire, fortement soutenue par l’histoire économique. Il a également présenté le problème à Einstein qui a donné son excellente quoique que partielle version dans son important Why Socialism ? (May 1949) voir : http://monthlyreview.org/2009/05/01/why-socialism .

Comme solution provisoire et personnelle, le grand marxiste américain Paul Sweezy a tenté de présenter une théorie du « surplus ». C’était une théorie qu’il pouvait utiliser pour interpréter les théories les plus avancées de son temps, comme le keynésianisme, ainsi que l’expérience de la planification de guerre américaine pour laquelle il avait travaillé ainsi que H. Magdof, et la thèse du capital monopolistique, cette dernière ayant eu sa traduction capitaliste dans les années 20 avec les Big Corporations décrites par Means. La théorie initiale du Monopole est née de l’élucidation par Lafargue, Hilferding et Lénine des lois du mouvement du capitalisme de Marx : à savoir, la centralisation et la concentration du capital. Sraffa, Robinson, Chamberlain et même Schumpeter en ont tenté une version bourgeoise ou académique pour échapper au ridicule d’une théorie marginaliste encore attachée à la « libre concurrence parfaite ». Reprise dans les années 30 conjointement avec le fonctionnaire Berle, la théorie du Monopoly sous les traits de la théorie de la Big Corporation devient la clé du New Deal car elle substitue au modèle irréel de la concurrence parfaite la description indéniable et dominante de la réalité sociale de l’économie. Il s’agissait d’une solution qui appelait à parvenir à un équilibre socio-économique ou à un contrepoids grâce à la négociation collective instituée par la loi Wagner sous F.D. Roosevelt. Ceci mena à une révolution dans la gestion des relations industrielles – voir Ralph Darendorf par exemple – une vision de la « démocratie industrielle » bourgeoise qui est restée dominante jusqu’au déclenchement de la contre-réforme reaganienne et monétariste. Son extension tardive avait été la théorie positive des contrepoids et de la technostructure publique développée par des auteurs comme J. Galbraith. (Voir la « Note 15 sur John Galbraith » dans mon livre III bilingue intitulé Keynésianisme, Marxisme, Stabilité Économique et Croissance, dans la section Livres-Books de mon vieux site expérimental www.la-commune-paraclet.com .)

Les seuls marxistes qui ne sont pas tombés dans le piège présumé de la contradiction étaient nos camarades bolcheviks : je prétends que cela est dû principalement à la bonne connaissance qu’avait Lénine de la contribution incomparable à la théorie et à la pratique marxistes offerte par Paul Lafargue, le même qui, bien entendu, est négligé par les marxistes traditionnels (!), bien qu’il soit notoire qu’Hilferding le connaissait bien, comme le montre clairement sa théorie du capital financier. Il convient de noter ici l’ineptie habituelle racontée à propos du jugement présumé de Marx sur l’incomparable Lafargue, dans les souvenirs d’Engels, selon lequel Marx aurait commenté : « Si ceci est du marxisme, alors je ne suis pas marxiste ». Si l’on se réfère au contexte, ce qui était dit était exactement le contraire. (3). La haine contre Lafargue était aggravée par ses brillantes critiques marxistes de la mythologie exclusiviste de son temps. Quoi qu’il en soit, la vérité est que le communisme français et bolchévique n’aurait pas existé sans le dévouement de toute une vie de Paul Lafargue à la cause de l’Internationale et sans son génie scientifique.

Staline était largement à l’abri des déviations, ne serait-ce que parce que, fidèle aux enseignements de Lénine, il était profondément ancré dans la réalité concrète de la planification économique et comprenait rapidement le mécanisme de la productivité en termes pragmatiques, comme le témoignait Bernal (voir ses Problèmes économiques du socialisme en URSS, dans http://www.marxists.org/reference/archive/stalin/works/1951/nomic-problems/index.htm ). Staline a également compris la nécessité d’écouler les excédents alimentaires et énergétiques afin d’engranger des devises pour accélérer le développement socio-économique planifié de l’URSS. Soulignons ici que son soi-disant « Socialisme dans un seul pays », un refrain de et pour les niais (plus que les naïfs adeptes de Longuet), signifiait en réalité le socialisme dans les deux tiers du plus grand continent de la Terre, avec une Union Soviétique composée de nombreuses républiques fédérées et quelque 110 ethnies et nationalités différentes ! Ce faisant, Staline s’était donné la possibilité de transformer l’URSS qui passa rapidement du statut de pays sous-développé à celui de superpuissance capable de briser seul la machine industrialo-militaire allemande et de rivaliser ensuite avec la coalition occidentale. Il le fit avec seulement deux plans quinquennaux. Comme nous le savons, Eltsine, avec l’aide active de conseillers occidentaux tels que de Boissieu – également responsable de la Lolf en France – et Jeffrey Sachs, a mis moins de 7 ans pour détruire la superpuissance autrefois appelée URSS, tout en causant son démembrement au passage.

Il s’est toutefois avéré que ma clarification de la loi de la productivité basée sur la loi de la valeur de la force de travail de Marx et dûment réintégrée dans les Équations de la Reproduction Simple et Élargie du Livre II, démontre que le soi-disant « problème de transformation » est totalement faux. Il faut inventé de toute pièce par Böhm-Bawerk pour les besoins de la cause. De plus, ma démonstration résout le problème dit de la « rente » – absolue et différentielle – , ouvrant ainsi la voie à l’écomarxisme, ainsi qu’à la juste résolution de la problématique de la coexistence sous domination de différents Modes de production. Ironiquement, cela montre aussi définitivement que ce problème logique « létal » ex ante/post-hoc, loin de s’appliquer à la loi marxiste de la valeur du travail, s’applique plutôt à toutes les versions de l’économie bourgeoise, qu’elles soient classiques, marginalistes ou néoclassiques, tout comme Marx l’avait prévu dans ces Manuscrits parisiens de 1844, et, en fait, tel qu’il l’avait anticipé avec le chapitre du Livre I du Capital consacré à la critique de « La dernière heure des Senior », à savoir la critique définitive de la « marge » fatidique des industriels aveugles de Manchester qui étaient derrière cette propagande.

Comme tout le monde sait, ils se sont opposés à la réduction laïque à la journée de travail de 10 heures, comme si cela aurait entraîné l’Angleterre dans l’Apocalypse ! La bourgeoisie s’en tient encore à cette folie sans comprendre que, hormis la fuite limitée vers l’exportation – comme le conseillent les épigones actuels des Chicago Boys, version européenne – impliquant les colonies et la division impériale du monde, la réduction du temps de travail représente la seule solution viable de lever la contradiction fatale de leur Mode de production, à savoir celle qui oppose surproduction et sous-consommation dans une Formation Sociale spécifique (voir Lénine, L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme http://www.marxists.org/archive/lenin/works/1916/imp-hsc/index.htm  .) Ma contribution a provoqué mon exclusion administrative académique préventive ainsi qu’une occultation académique, maçonnique et policière surdéterminée, le harcèlement criminel – qui n’a pas épargné ma famille – et l’ostracisme social, mais en fin de compte, la victoire intellectuelle reste mienne. Ces va-nu-pieds intellectuels ne peuvent se permettre le moindre débat public avec droit de réponse. En fait, il s’agit de l’une des condamnations les plus accablantes de l’exclusion universitaire et du harcèlement politique perpétrés pour soutenir un régime injuste, jamais imposées dans l’Histoire de l’humanité : elle invoque son  jour du jugement au tribunal de l’Histoire. Quoi qu’il en soit, le fardeau de la réfutation scientifique et des réparations académiques et sociales repose désormais dans leurs camps. L’Histoire me jugera, mais les jugera aussi en particulier. Nous n’avons pas besoin de nous référer à L’Art de la guerre de Sun Tzu pour comprendre pourquoi mon occultation fut  encore plus étroite au sein des partis communistes européens contemporains de l’après-URSS, tous trahis principalement de l’intérieur au sommet. En Italie aussi, bien sûr.

Gramsci en tant que stalinien créatif et loyal.

Cependant, je suis heureux de signaler que la perspective est actuellement en train de changer pour mon camarade Gramsci. J’avais souvent souligné l’évidence selon laquelle Gramsci était un authentique léniniste au même titre que Staline. Pour échapper à la censure fasciste, Gramsci a dû jouer sur les mots ; par exemple, compte tenu de la soi-disant philosophie de l’action des gentils fascistes, il appelle le Parti communiste le parti de l’action, etc. Tous les théoriciens bourgeois qui ont traité jusqu’à présent de Gramsci sont facilement reconnaissables à l’instrumentalisation idéologique qu’ils font de cette linguistique volontairement flottante chez Gramsci (qui était linguiste de formation). Ce faisant, ils tentent de transformer Gramsci, le marxiste qui insistait vigoureusement sur l’autonomie scientifique du marxisme, en une sorte d’émule de la « sociologie de la connaissance » ou de théoricien historiciste !

Cependant, comme je l’ai souligné ailleurs, il s’agit d’une tâche plutôt impossible, Gramsci ayant adhéré à la IIIe Internationale dirigée par Lénine, avant la mort de Lénine, organisation à laquelle il est resté fidèle jusqu’à sa mort. Mais, bien sûr, Gramsci n’a jamais cru à aucun credo, pas même au marxisme en tant que credo, comme le montre clairement son appel à la « révolte contre le Capital », souvent mal compris, puisque pour lui il s’agissait d’une révolte contre le marxisme réduit à l’état d’une idéologie, afin de récupérer le marxisme en tant que trésor scientifique de l’humanité et du prolétariat. Il était disposé (et exigeait) à refaire le travail par lui-même, en tenant compte des problèmes actuels et concrets auxquels il était confronté en tant que communiste. Il n’est pas surprenant que les angles des attaques changent désormais : voyez par exemple le véritable imbécile G. Vacca qui dirige désormais l’Institut Gramsci de Rome et la Commission scientifique de l’édition nationale de l’œuvre de Gramsci !!! Désormais, ces séances à huis clos s’ingénient à souligner les aspects « staliniens » (!) de Gramsci. En effet, Gramsci a soutenu Staline contre Trotsky, tout comme Mao, mais il l’a fait en mettant l’accent sur le concept trotskiste de « révolution sociale » et donc sur la nécessité d’une révolution culturelle (c’est-à-dire sur la nécessité d’une nouvelle hégémonie du prolétariat carrément fondée sur l’égalité humaine et sur la science.) La révolution culturelle et scientifique devait être utilisée comme antidote contre l’ossification et la déviance du Parti et de la bureaucratie d’État pendant la période de transition.

Il en va de même pour Togliatti qui est désormais accusé gratuitement par ce Vacca et par d’autres comme lui, recourant sans vergogne à toutes sortes d’insinuations, de nombreuses trahisons (tant personnelles que politiques), alors que la réalité est bien connue : d’abord, les manipulations perfides de Ruggero Grieco qui était secrétaire général par intérim du PCI en l’absence de Gramsci et de Togliatti ; Grieco écrivait des lettres anonymes à Bâle et les faisait envoyer depuis Moscou pour tenter de les rendre plus légitimes ; bien sûr, elles étaient « interceptés » par la police fasciste et donnèrent lieu à des poursuites fascistes contre Gramsci et d’autres principaux dirigeants du PCI, alimentant ainsi l’accusation évidemment jamais prouvée de leur participation à des actes terroristes… Gramsci était naturellement furieux lorsqu’il apprit l’existence de ces agissements à tel point qu’il exigea que les chefs du Parti soient tenus à l’écart de sa propre grande diplomatie concernant le traité URSS-Italie, diplomatie qui aurait été couronnée par sa libération.

Gramsci était parfaitement conscient de la différence essentielle entre les questions internes et les relations interétatiques. C’est un jeu parfois difficile à jouer, mais, en réalité, cela touche au cœur même du concept gramscien de l’autonomie de chaque parti communiste au sein de l’Internationale, les deux devant être soutenus en même temps. Sa grande diplomatie n’était donc pas en contradiction avec sa stratégie interne visant la convocation d’une « assemblée constituante ». Il fallait à tout prix défendre l’URSS en tant que base rouge vitale de l’ensemble de l’Internationale ; sans cela, l’Occident aurait fini par composer avec le régime nazi. En fait, les élites occidentales étaient clairement favorables aux régimes fascistes anticommunistes ; les États-Unis ont même financé la propagande d’Ezra Pound en Italie. Pendant ce temps, le Parti devait exercer son autonomie en essayant d’unifier tous les partis d’opposition au sein de la Résistance ; ceci devait se faire en faveur d’un projet commun, celui de la convocation de l’Assemblée constituante qui déciderait du sort du pays une fois qu’il serait libéré de sa domination fasciste. Deuxièmement, la loyauté incontestable de Togliatti envers Gramsci, ce même Togliatti qui voyait dans l’urgence de préserver et de diffuser la pensée de Gramsci le meilleur instrument susceptible de conduire au développement d’un Parti communiste italien loyal et néanmoins autonome au sein de l’Internationale communiste. En fait, même ce Vacca est obligé de noter que, ce faisant, Togliatti avait rapidement commencé à publier des textes gramsciens cruciaux, en les éditant lui-même sans attendre, y compris sous les bombes franquistes pendant la guerre civile espagnole.

De plus, la première édition complète de Gramsci, inchangée et achevée sans aucune tentative d’imposer une interprétation spécifique, fut le résultat direct de l’approche respectueuse de Togliatti. Ce faisant, Togliatti a été exemplaire, quels qu’aient pu être ses autres défauts politiques, le cas échéant. (Apparemment, au vu de leur sort actuel de renégats, dont l’œuvre inclut la destruction de notre première Constitution, née de la Résistance et de « l’assemblée constituante » voulue par Gramsci, on pourrait dire qu’il avait un très mauvais jugement en ce qui concerne le choix de ses collaborateurs, même ou surtout au sein des organisations de jeunesse du PCI. Aujourd’hui, ceci est tragiquement illustré par toute l’équipe de la Bolognina et par bien d’autres du même niveau intellectuel et éthico-politique).

Togliatti a établi la norme dans l’approche du précieux travail de Gramsci. Et tout cela en l’honneur de notre camarade Gramsci, qui restera à jamais le véritable « Capo » du Parti en Italie, comme il est resté le Capo de Togliatti qui a toujours refusé ce titre pour lui-même du vivant de Gramsci, même durant sa détention dans les prisons fascistes. Rappelons que le régime fasciste l’a lui aussi honoré sans le savoir : en effet, le juge fasciste qui le condamna déclara dans sa sentence que son but était « d’empêcher cet homme de penser pendant 20 ans ». Les fascistes ont lamentablement échoué en cela, mais vous pouvez voir leur raisonnement, c’est le même qui prévaut toujours pour tous les obscurantistes et racistes, qui prétendent être les Maîtres de la Terre : la science est une lumière qu’ils ne peuvent supporter sans périr. Et le marxisme n’est rien d’autre que la science.

Aujourd’hui, ces renégats, travaillant main dans la main avec les spinelliens italiens et leurs homologues européens, ont complètement détruit les bases socio-économiques de l’Italie et sapé celles de l’Union européenne. Cela a été rapide : cela ne leur a pris qu’une décennie. Comme les camarades espagnols l’ont compris, aujourd’hui les membres de la zone euro, et de l’UE en général, ont besoin de toute urgence d’une nouvelle « assemblée constituante ». L’esprit d’égalité et de résistance de Gramsci prévaudra « une fois encore ».

Althusser sur Rousseau et Feuerbach.

Il faut encore ajouter deux remarques A) sur Althusser et Rousseau et B) sur Althusser et Feuerbach.

A ) Althusser sur Rousseau. Ce qui est en jeu ici, c’est la théorie de la transition et son rapport à l’exposition scientifique par opposition à l’investigation (Kant, Marx). L’exposition ne peut être que de nature générale, que ce soit avec le Contrat Social, avec la Critique de la Raison Pure de Kant ou avec le Capital. Rousseau est très clair sur ce point : il considère son Contrat social comme sa théorie générale et ses deux constitutions pour la Corse et la Pologne comme ses mises en œuvre concrètes. Ces deux pièces sont en effet très puissantes : elles pensent la transition comme une dialectique dynamique (ou maïeutique), s’éloignant de ce qui est, pour arriver lentement, à travers un cadre institutionnel surdéterminé, au résultat égalitaire réfléchi, un résultat qui serait donc réalisé de l’intérieur. Le résultat est la concrétisation du contrat social lui-même, soutenu par sa propre « économie » interne. Rousseau fut un grand étudiant de Lycurgue et des Anciens Classiques. Il s’intéressait aux constitutions antiques et romaines documentées dans divers auteurs anciens qu’il connaissait bien. De la même faҫon : Marx n’avait pas encore eu le temps d’achever son œuvre, mais avec sa Critique du programme de Gotha il nous a fourni une version, peut-être un peu « primitive » dans le sens nécessairement schématique mais pourtant essentielle, du concept crucial de « plus-value sociale », à savoir le Fonds Social commun. Cela a ensuite été élaboré et mis en œuvre par Lénine, Staline, Gramsci, Mao, Ho Chi Ming et le Che. Ce n’était pas une mince réussite, même si on la mesure à l’aune des autres contributions incomparables de Marx. Voir l’usage que Che Guevara en fait dans son «“On the budgetary finance system » de février 1964, dans Che Guevara Reader, Ocean Press, 1997, un formidable essai, qui a largement informé la planification économique cubaine à travers le « presupuesto »,du moins jusqu’aux dernières « réformes ». Pourtant, à ma connaissance, Althusser semble avoir ignoré l’importance cruciale de ces constitutions.

B ) Althusser sur Feuerbach. Sur Feuerbach, il sent effectivement que quelque chose ne colle pas. En effet, il cite Engels quand il reproche ingénieusement son splendide isolement à Feuerbach que le jeune Marx avait loué à tort comme le penseur qui avait rendu possible le socialisme moderne. Pour une raison ou une autre, Marx finit par ne plus être dupe mais ne semble jamais avoir entièrement clarifié la question, même si rien ne peut encore être affirmé à ce sujet. Quant à Engels, il avait été égaré par sa propre impression de jeunesse et surtout par les développements apportés par Otto Bauer au sujet de la critique du christianisme, notamment du type proto-socialiste. (Marx et Engels s’étaient souciés dans leur jeunesse de délimiter clairement entre le socialisme scientifique et le soi-disant socialisme utopique.)

Althusser note également dans l’article cité ci-dessus sur les limites de Marx, le « naturalisme » de Feuerbach. Il s’agit en effet d’une remarque très puissante, qui va au cœur du problème et explique probablement pourquoi il souhaitait revenir sur Spinoza en profondeur. En effet, Feuerbach est un faussaire, et en plus un réactionnaire rabbinique. Il apparaît comme le prédécesseur direct de Nietzsche critiquant les Idoles (égalitaires ou bienveillantes ), en particulier celles de l’Église universaliste paulinienne, par opposition à l’Église obéissante du juif circoncis et obéissant, Saint Pierre, Paul étant dépeint par les loges réactionnaires comme le « frère mineur » juste bon pour diriger l’Église chrétienne (voir mon Nietzsche et le retour du cauchemar éveillé .)

Ceci se fait au nom d’une régression consciemment instrumentalisée, qui n’hésite pas à créer artificiellement les nouvelles Idoles considérées comme nécessaires pour stabiliser le nouvel ordre mondial philosémite nietzschéen. Cette création artificielle a nécessité la falsification narrative de l’Histoire, ce qui avec Heidegger, alla jusqu’à la falsification de la philologie. On le sait, la philologie avait été le scalpel conceptuel utilisé très précisément par Vico pour parvenir à la notion de devenir historique égalitaire. Originaire de Naples, Vico a été exposé à la sécularisation de l’Esprit par Joachim et à ses trois « Âges », du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Il tire également sa conception du devenir historique en grande partie de sa lecture des luttes de classes dans la Rome antique (voir son Antichissima sapienza Italiana), conclusion qui sera ensuite entièrement sécularisée par Kant, affinée par Hegel et définitivement établie sur son fondement scientifique par Marx avec sa théorie du matérialisme historique.

La science ne connaît que la réfutation scientifique, qu’elle accueille comme son meilleur moyen d’avancer. Parce qu’elle ne parvient pas à produire une réfutation scientifique de ses adversaires, la régression sociale est contrainte d’inventer des récits obscurantistes et de les imposer institutionnellement et académiquement, par la force juridique et la force brutale : c’est aussi simple que cela (voir Huntington sur la « déférence envers l’Autorité » théorisée juste avant son « choc des civilisations ».)

Cela s’était déjà fait avec la Bible ainsi que Spinoza (et Ibn Ezra) l’avaient démontré, ou encore avec la réfutation de l’interprétation hiérarchique des Évangiles catholiques dès que la Bible fut imprimée dans les idiomes « vulgaires » (elle n’était pas accessible avant à la plupart des gens). Il s’agit en effet de la véritable révolution sociale et intellectuelle provoquée par Gutenberg, un bouleversement qui alla au-delà de l’exploit pure mais technique que représentait l’imprimerie qui avait néanmoins été précédé par d’autres techniques puissantes comme les incunables, probablement issues du contact avec la Chine. L’objectif de Feuerbach était de démolir la sécularisation de la société et de l’État-nation, berceau de la démocratie exercée par tous les citoyens, ainsi que la conception du « devenir historique », d’autant plus qu’elle menaçait de reprendre la forme de la Raison à cheval, comme ce fut de nouveau le cas avec la Révolution sociale de 1848 à l’échelle européenne.

Le concept de devenir historique a été transmis à Marx par Hegel relayant à sa façon Vico et Joachim de Fiore. La Kabbale juive et vaticaniste avait été largement développée comme une première tentative de contrer la contribution pythagoricienne de l’Abbé calabrais offerte au cours de la Première Renaissance européenne. On peut aisément vérifier les tonnes de charabia obscurantistes prodiguées sur les Zéphirotes et leur position sur l’Arbre de Vie et comparer ceci à la Menorah ( apparaîssant sur l’Arc de Titus) autrement appelée le Luminaire. Bien sûr, l’arbre cabalistique européen a commencé ses ravages après que les Arabes eurent redécouvert et traduit les anciens textes grecs et romains. Tout cela se résume à un mélange d’astrologie, d’astronomie et d’incantations magiques conçu pour prêcher aux crédules et bloquer la route de la science aux masses.

La contre-réforme mise en œuvre avec force par les Jésuites au nom de l’autorité incontestable du Pape, dirigée par le schizophrène obéissant Loyola, tenta de faire de même contre la nouvelle science issue de la Seconde Renaissance. Ce n’était pas nouveau : la même chose était survenue auparavant pour Pythagore, Socrate et Jésus-Christ, ou même pour Sénèque avec la pseudo-invention de la Sibylle romaine (juive) ; cette falsification était devenue nécessaire du fait de l’ordre donné par Auguste de détruire tous les textes prophétiques et obscurantistes de Rome, à l’exception de ceux relatifs aux textes sibyllins romains (voir Suétone). A noter que la première traduction en anglais d’un fragment de l’Épopée de Gilgamesh, première source sumérienne des parties les plus anciennes de la Bible juive, un texte de seconde main, date des années 1830… à quoi il faut ajouter l’impact de Champollion avec les différentes versions du Livre des Morts égyptien que son déchiffrement avait rendu accessible (c’est-à-dire la résurrection et le jugement dernier sous la forme de la pesée des âmes dans la fameuse balance). Il faut ajouter à ce travail des loges réactionnaires la découverte, par les renseignements militaires anglais, des stratagèmes de domination brahmaniques indiens, qui s’ajoutèrent rapidement à celles de Ed. Burke et de la soi-disant Tradition.)

Par conséquent, l’Essence du christianisme de Feuerbach se veut une critique du Kant laïc, tout comme sa Théogonie  se voulait une critique de la Théodicée de Leibniz et s’adressant donc à la « Loi naturelle ». (Malheureusement la Théogonie est uniquement accessible sous forme d’extraits traduits très fragmentaires, ce qui est une véritable honte académique.) Bien entendu, le droit naturel constituait l’une des principales bases de l’égalité laïque ; dans sa version moderne il avait été reformulé par Vico comme le « diritto delle genti » historicisé. Sans surprise, Feuerbach a tout renvoyé dans le naturalisme et résume sa position comme suit : « Ich fülhe, ich bin » et non « Ich fülhe, ich denke, ich bin ». Bergson tentera plus tard une nouvelle attaque contre ce qu’il appelle la « philosophie géométrique » de Descartes, Kant etc., Descartes ayant été soupçonné d’athéisme par ses précédents maîtres jésuites et par ses collègues rosicruciens. Pour Descartes, l’âme humaine assimilée à la Raison – certainement dérivée de l’influence pythagoricienne occultée du calabrais  Telesio – reflète la perfection de Dieu. Mais l’Homme est seul responsable de sa propre appréhension du monde ; une leçon du Discours de la méthode dont l’incomparable Kant se souviendra bien et qu’il portera à sa conclusion laïque et révolutionnaire. Les rosicruciens et papistes envoyèrent même le jeune Leibniz, mathématicien, à Paris, alors que Descartes était mourant, afin de fouiller préventivement dans ses papiers. (Sur le sujet voir le livre d’Amir D. Aczel « Le carnet secret de Descartes », JC Lattès, 2007, édition originale 2005) Pascal a également tenté de démolir la tendance à la philosophie athée du doute ou à la philosophie géométrique, mais, à l’instar de Saint Anselme et de sa preuve de l’existence de Dieu par la seule perfection de ses attributs – reformulée ensuite par l’optimisme enraciné de Leibniz, même si, ironiquement, le Pangloss de Voltaire pendu… – son fameux « pari » confondit allègrement les conséquences humaines de l’existence du prétendu être divin avec l’un de ses attributs imputés, à savoir l’infini. Cependant, comme le font Pythagore et Socrate ou Vico et Marx d’ailleurs, on peut scientifiquement parier sur une Conscience universelle mue par le Bien éthique – par opposition au seul bien utilitaire : en français le « Bien » plutôt que simplement le « Bon » : Sans cela, la Nature, la vie biologique et la vie éthico-politique ne seraient pas viables, puisque la Conscience est l’organisation auto-consciente de la Nature à son stade le plus élevé, à savoir la vie ou la Conscience sous toutes ses formes possibles.

C’est là une accentuation de la synthèse pythagoricienne de la pensée rationnelle, mais nous savons maintenant qu’elle est propulsée par les luttes de classes, et non par une Providence abstraite ainsi que Vico l’a d’abord démontré : elle est toujours impeccablement valable et constitue la certitude raisonnable derrière la sécularisation de la pensée rationnelle, l’« Esprit » compris comme devenir historique. Cette soi-disant « philosophie géométrique », ou plus précisément la philosophie du doute, finira par atteindre sa maturité chez Marx après son passage entre les mains compétentes de Kant, le grand I. Kant qui, le premier, a rendu possible la science laïque, en dehors des considérations métaphysiques, et donc possible tout court. Lorsque la morale ou la déférence envers une autorité non scientifique vont à l’encontre de ceci, le résultat ne peut être qu’une aliénation sous toutes ses formes et à tous ses degrés. Voir sur le sujet mon Pour Marx, contre le nihilisme et son chapitre sur l’archéoastronomie, l’astrologie et l’astronomie, le calendrier, les religions et la psychoanalyse marxiste.

Paul De Marco (traduit de la version anglaise appuyée sur la version française préliminaire du 11 février 2013.)

Version anglaise : Droits d’auteur © La Commune, 17 février 2013.

Traduction française : Droits d’auteur © La Commune, 27 septembre 2023

NOTES :

1 ) Le film de Rohmer était une œuvre inhabituelle à gros budget, généralement soutenue par les loges maçonniques philosémite nietzschéennes actives dans les coulisses à l’époque, une initiative qui voyait le cinéma comme une arme culturelle dans la lutte des classes, même si Rohmer était beaucoup trop subtil pour tomber dans le piège. Son militantisme n’ira cependant pas plus loin que son film sur l’écologie. Cela étant dit, la sociologie intime de Rohmer, ainsi que son génie cinématographique (il est passé maître dans l’utilisation de tous les idiomes cinématographiques, y compris les couleurs et les ambiances avec la fraîcheur des productions à petit budget) mériteraient plus d’attention de la part de la gauche qu’elle n’en a eu jusqu’à présent. Mirabelle répond à Rainette : La loi du plus fort ne fait aucune différence puisque je suis là, et elle propose alors de partager son appartement. Dans sa « Collectionneuse », on peut s’interroger sur l’allusion à Saint-Just, mais la critique implicite de la distanciation calculée comme jeu de pouvoir reste forte étant donné que nous sommes bien ici face à un collectionneur vénal plutôt qu’à une collectionneuse calculatrice.

L’émergence de nouvelles classes dominantes, notamment au sein des sociétés républicaines égalitaires, tend à suivre cette même logique de distanciation, soutenue et figée par l’accumulation de richesses issues d’un accès privilégié à des ressources rares. Et je dois admettre que son traitement d’Honoré d’Urfé constitue un petit chef-d’œuvre : derrière les manières ouvertement pédantes (une tentative de révolutionner les mœurs sociales par la partie la plus avancée de l’aristocratie de l’époque), il dessine les idées les plus progressistes de l’époque; pour simplifier, nous avons un retour au pythagorisme, y compris la nouvelle compréhension de la religion et donc des relations interpersonnelles et sociales. On pourrait faire un beau film avec la reconstitution du poème, aujourd’hui perdu, de l’œuvre de Gassendi que l’on dit avoir été en possession de Molière, plus précisément du Molière qui était en contact intime avec les cercles pré-illuministes italiens et européens les plus avancés. Ces contacts font de lui une figures culturelles principales, avec Shakespeare, pionnier dans l’illustration des nouveaux codes de comportement, qui fleuriront plus tard avec les Encyclopédistes, modifiant ainsi le « bon sens » des masses. Le théâtre était alors le moyen le plus efficace d’interagir avec les masses et avec les couches les plus avancées de la société – tout comme le cinéma était et pourrait devenir aujourd’hui avec une néo-nouvelle vague à créer ? Voyez par exemple la cabale féroce montée par les Jésuites, malgré La Chaise, confesseur accommodant de Louis XIV, un roi qui a produit et incarné dans le ballet et les formalismes de l’étiquette l’harmonie socialement transposée du système solaire. Le jeune Roi Soleil était alors sous l’influence de Campanella, l’auteur calabrais de la Città del Sole, qui apporta avec lui en France les nouvelles connaissances arabes en la matière ; Malheureusement, il fut ensuite remplacé par la réactionnaire Mme de Maintenon sous influence jésuite, qui contribua à la révocation de l’Edit de Nantes, une démarche intolérante et réactionnaire annoncée au début du règne par la destruction de Port-Royal et de la critique sociale et éducative rigoriste, mais efficace, lancée par les jansénistes (voir les Provinciales de Pascal) contre les jésuites qui étaient véritablement les obscurantistes philosémites nietzschéens de l’époque.

2) Voici ce que l’on peut lire dans le Courrier des Lecteurs du Le Monde diplomatique de janvier 2013, p 2.

Guerre d’Espagne. M. Fernando Malverde réagit à la recension de l’autobiographie de Cipriano Mera par Floréal Melgar « Guerre, exil et prison d’un anarcho-syndicaliste »

Les « communistes staliniens » d’un côté, l’anarcho-syndicaliste en perdant magnifique de l’autre : on est en pleine image d’Epinal. Il est dommage que, même dans un texte court, Floréal Melgar n’ait pas dit l’essentiel concernant Cipriano Mera : le rôle fondamental qu’il a joué dans la trahison qui provoqua la chute de Madrid et l’entrée sans combat des troupes franquistes, le 28 mars 1939. C’est en effet le coup d’Etat du colonel Segismundo Casado, le 5 mars 1939, qui accéléra la fin de la guerre d’Espagne. Casado, qui manœuvre dans la coulisse avec l’Etat-major de Francisco Franco, renverse le gouvernement de Juan Negrin et de ses soutiens communistes, partisans d’une guerre à outrance. Il provoque une « guerre civile dans la guerre civile » qui fait en quelques jours au moins deux mille morts. Le bras armé de ce coup d’Etat est le quatrième corps d’armée, sous les ordre de …Cipriano Mera. On connaît le résultat de ce sabordage de la résistance : Franco ne tint aucun compte des allégeances anticommunistes des auteurs de cette reddition. Tout le monde fut traité avec la même dureté, dans un véritable bain de sang.

3) Lettre à E. Bernstein Friedrich Engels 2 novembre 1882 http://www.marxists.org/francais/engels/works/1882/11/fe18821102.htm

« Quand vous ne cessez de répéter que le « marxisme » est en grand discrédit en France, vous n’avez en somme vous-mêmes d’autre source que celle-là ‑ du Malon de seconde main. Ce que l’on appelle « marxisme » en France est certes un article tout spécial, au point que Marx a dit à Lafargue : « Ce qu’il y a de certain, c’est que moi je ne suis pas marxiste ». Mais si Le Citoyen a tiré l’été dernier à 25 000 exemplaires et acquis une position telle que Lissagaray a mis en jeu sa réputation pour la conquérir, cela semble tout de même contredire quelque peu ce prétendu discrédit. Mais ce qui le contredit davantage encore, c’est que ce discrédit n’empêche pas ces gens d’avoir assez de crédit pour que, chassés du Citoyen, ils fondent le jour même un nouveau grand quotidien et, en dépit des chicanes du propriétaire de l’ancien Citoyen, le maintiennent en vie pendant quinze jours, grâce au seul appui de travailleurs et de petits‑bourgeois (ouvriers et petits industriels, écrit Lafargue), et trouvent un capitaliste avec lequel ils vont traiter demain sur le sort définitif du journal : oui ou non. Lorsque les faits parlent si haut, Malon ferait bien de garder pour lui son « discrédit ».

xxx

2 ) Ne pas imputer à Staline l’œuvre de Yeshov, le Sade soviétique.

Note sur Yezhov, les Grandes Purges et la Quatrième ou Cinquième Internationale (cliquez ici pour revenir aux “clichés” , dont l’absurde accusation sur « le socialisme dans un seul pays » alors que l’URSS était un continent multinational à elle seule comprenant 15 républiques soviétiques avec plus de 110 nationalités, en italien, utiliser un traducteur en ligne au besoin. Voir aussi l’«Annexe Russie » dans le Livre 2, dans http://www.la-commune-paraclet.com/Download/  ) )

Yezhov, juif-soviétique, était un nain pathologique qui fut dénoncé par Staline lui-même lorsqu’il se rendit compte qu’il imitait l’œuvre destructrice du Marquis de Sade lorsque celui-ci,  en sortant indemne de la Bastille, avait infiltré la Section des Piques pour devenir l’architecte conscient des pires dérives de la Terreur lors de la Révolution française. Selon une manœuvre identique, Yezhov éliminait méthodiquement l’ensemble du Comité central communiste à un moment où les dirigeants du Sanhédrin et des loges maçonniques occidentales préféraient encore la victoire d’Hitler plutôt que la consolidation de l’URSS (c’est-à-dire jusqu’aux lois raciales de 1938 ; fin décembre 1938, Yezhov sera remplacé par Beria). Ceci était évident aux yeux de tous en Italie avec la financière et amante de Mussolini, Margherita Sarfatti. Bien qu’il ait toujours été laborieusement dissimulé, précisément parce qu’il remettait en cause le nombre d’aveux signés, le rapport accusateur de Staline contre le juif-soviétique Yezhov demeura extrêmement utile aux communistes plus tard lorsqu’ils durent évaluer les accusations propagées par la conspiration révisionniste et totalement bureaucratique inscrite dans les deux rapports, dits de  Khrouchtchev. Comme on le sait, ces deux rapports secrets calomnieux ont été élaborés dans le cadre de la lutte pour le pouvoir déclenchée après la mort de Staline, qui a vu Khrouchtchev s’allier aux juifs soviétiques pro-Israël surreprésentés à tous les niveaux les plus élevés, ainsi qu’aux révisionnistes, en particulier dans le domaine de l’économie et de la pratique de la dictature du prolétariat, tels que Liberman ; ils passent sous silence le fait que Khrouchtchev, chef de l’Ukraine pendant le processus de collectivisation et pendant la période Yezhov, était personnellement responsable, parfois avec la supervision de Kaganovitch (un des rares communistes d’origine “juive” en haut lieu à n’avoir pas avoir trahi ni accusé Staline qu’il avait été un des premiers à appuyer), de la région la plus sensible de l’Union soviétique où le nombre de victimes dues à la contre-révolution dans le cadre de la collectivisation des terres a été le plus important ! (Voir par exemple les pages sur la “Barbarie nazie” dans la magnifique Histoire de l’Allemagne contemporaine, de Robert Badia, Vol. II, p 158 et s.)

Avec Staline, la dictature du prolétariat était immédiatement compréhensible par tous, les victimes étaient victimes de leur choix contre-révolutionnaire, c’était tout le contraire de la dictature de la bourgeoisie où les victimes sont systématiquement surdéterminées par leur classe parfois même par leur ethnie et par la misère qui leur est imposée (60 % des détenus dans les prisons et couloirs de la mort américains ne sont pas “blancs” ni riches). Si on pourrait dénoncer un processus de bureaucratisation dû principalement au communisme de guerre et au bloc capitaliste actuel il serait abusif de prétendre que Staline et plus encore Mao Zedong n’aient pas été conscient du problème et qu’ils n’ont pas tenté d’en tenir compte. (Il convient de ne pas oublier que l’Allemagne de Hindenburg entretenait en permanence et avec la complicité occidentale financée par le Plan Dawes et ses séquelles plus de 100 000 soldats déguisés en para-militaires  sur le Front Est; ce sera encore pire après l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933).

Avec Khrouchtchev, la lutte des classes est abandonnée au profit d’un prétendu ” Etat de tout le peuple “, c’est-à-dire un Etat révisionniste reposant sur les processus nécessairement kafkaïens de la bureaucratie, érigée en nouvelle couche sociale privilégiée, et sur le système du ” command and control “, notamment en ce qui concerne la planification économique la régionalisation et privatisation de la « plus-value sociale ». Pour entamer une réflexion personnelle sur le sujet, voir par exemple la critique de Mao ou le livre de W.B. Bland The Restoration of capitalism in the Soviet Union http://www.etext.org/Politics/MIM/wim/wyl/hoxha/bland/index.html avec Staline et Trotsky à l’adresse www.marxists.org . La vérité historique sur Yezhov et tant d’autres juifs surreprésentés en Union soviétique, même au sein du Politburo, est hermétiquement dissimulée par les analystes juifs, occidentaux et même russes. Ces pitres rémunérés préfèrent commodément accuser Staline personnellement et donc, paradoxalement, mais c’est intéressant, l’ensemble du régime bolchévique et pas seulement le Politburo devant lequel Staline était responsable ! Mais ils ne tiennent absolument pas compte de l’autonomie opérationnelle de Yezhov (recours à l’anarchie et à la torture) et encore moins de la dénonciation de ces méthodes par Staline lui-même. Voir par exemple http://www.hoover.org/publications/books/3009586.html .)

Staline n’était pas un policier, c’était un chef d’État marxiste et le principal dirigeant du mouvement communiste international de 1927 à sa mort le 5 mars 1953. Les accusations concernant le Goulag sont sans fondement au moins avant la mort de Staline : dans ma ”Note 17” du Livre III et dans divers passages de mon Livre II, j’ai montré que les antistaliniens actuels de l’Est et de l’Ouest (y compris les révisionnistes soviétiques vénaux qui n’ont changé de ton qu’après 1991 afin de se faire financer et de faire financer leurs fondations bidon par l’Occident) mélangent les prisonniers de droit commun et les prisonniers politiques par pur calcul idéologique. Mais ils ne disent pas un mot du maccarthysme, notamment aux États-Unis et en Allemagne de l’Ouest où le parti communiste était tout simplement empêché de participer à la vie politique, au mépris du terme “démocratique” et surtout des prétentions au pluralisme …

 Martens a donné tous les chiffres avec précision. Ceux-ci confirment ma thèse selon laquelle, contrairement aux prisons américaines ou israéliennes, les prisons de l’époque de Staline ne pratiquaient pas de discrimination de facto sur la base de l’origine ethnique et n’autorisaient pas l’usage légal de la torture sous contrôle “médical” ( !); en fait, tout compte fait, il y avait moins de détenus dans les prisons de Staline sur une base annuelle que dans les prisons américaines ! (voir http://www.encyclopedie-marxiste.com/histoire_staline_martens.htm )
Le temps que Staline consacrait à la lecture des rapports de renseignement était comme celui de tous les chefs d’Etat, d’hier et d’aujourd’hui. Hier adulé par les Juifs à qui il offrait une alternative au ghetto et à la discrimination, il est aujourd’hui criminellement vilipendé par eux en permanence ! Ce seul fait devrait donner à réfléchir aux honnêtes gens, surtout avec le retour du fascisme philosémite nietzschéen, aujourd’hui indéniable dans ses nombreux crimes de guerre et ses crimes contre l’humanité ! Comme on le voit, ce n’est pas Staline qui a réécrit l’Histoire mais les éternels ”croisés” propagateurs de ”narrations” biblico-racistes. (”De quelle semence êtes-vous?” demande l’Evangile…)

Après la mort de Staline, dénoncer le “stalinisme” de manière générique en lieu et place du “bureaucratisme révisionniste” devient une monstruosité propagandiste imaginée par ces anticommunistes mais toujours avalée par des trotskistes qui ne savent rien de Trotski lui-même ! Ils cherchent simplement à délégitimer toutes les expériences communistes réelles, y compris celle de Cuba ! (Il est étonnant de voir ces camarades qui, au lieu de faire leurs devoirs pour mettre à jour leurs connaissances de base, s’écrient – sûrement en me lisant mais sans jamais me citer – : ”ils veulent réhabiliter le stalinisme !” Ce sont des néophytes candides, mais s’ils persistent ils deviennent objectivement des ”idiots utiles” mais uniquement utiles aux manipulations du Mossad et de l’OTAN, par exemple certains ”trotskistes” de salon, heureusement non italiens, concernant l’agression de l’ex-Yougoslavie (ou la question écomarxiste …) Je me réfère encore à Trotsky lui-même en ce qui concerne la question finlandaise. Au lieu de cela, il faut redevenir sérieux….

Il est connu dans les services occidentaux que ces personnes naïves sont appelées “useful idiots”. La même remarque s’applique à la critique de Mao Zedong. Cependant, un fait indéniable demeure : le camarade Staline a donné le premier exemple victorieux dans toute l’Histoire de l’Humanité de la création et de la consolidation d’une société socialiste avec des rapports de production totalement modifiés (”le monde va changer de base” s’écrie l’Internationale, en croyant vraiment ce qu’elle chante). L’Union soviétique de Staline a vaincu tous ses ennemis, même lorsqu’elle était en position de faiblesse matérielle, durant une épopée humaine plus grandiose que toutes les plus belles épopées antiques, en écho à la Longue Marche des communistes chinois sous la direction de Mao.

En fin de compte, il reste que si les communistes peuvent bien jeter tous les économistes bourgeois dans les poubelles de l’Histoire, ils ne peuvent en aucun cas ignorer Staline en matière de planification et de collectivisation des terres, ou de création d’une culture socialiste et émancipée (c’est-à-dire allant au-delà de la défense de la “révolution sociale” chère à Trotsky, l’adversaire lucide des mensonges infiltrés propagés par exemple par un certain Max Shachtman voir www.marxists.org ). Reste que si les communistes peuvent bien jeter tous les sociaux-démocrates dans les poubelles de l’Histoire (hier comme aujourd’hui en raison de la priorité donnée au philosémitisme nietzschéen), ils ne peuvent en aucun cas se permettre d’ignorer Staline sur le matérialisme historique, la lutte des classes et la question nationale (c’est-à-dire concrètement les formes constitutionnelles les mieux adaptées à l’ère du socialisme productif).

Si les communistes peuvent (doivent) très bien jeter les loges maçonniques dans les poubelles de l’Histoire avec tous les idéologues de bas étage comme Annah Arendt et d’autres du même acabit par exemple Leo Strauss (philosophe de seconde zone employé par l’Université de Chicago … lui aussi !) tout imprégné de kabbale mais néanmoins un des père « spirituels » des néocons de Bush… ), ils ne peuvent en aucun cas ignorer la contribution inégalée de Staline et de sa diplomatie à l’élaboration de la Charte de l’ONU et de la Déclaration universelle des droits de l’homme, individuels et sociaux, précisément ces deux Chartes fondamentales, base de nos Constitutions partisanes, que les actuels philosémites nietzschéens et l’État illégal d’Israël voudraient saborder pour revenir à la suprématie théocratique du Lévitique, y compris au-dessus des “petits frères” gentils du Vatican. C’est pourquoi, la défense même critique mais constructive de Staline reste la pierre de touche des communistes authentiques – Trotski inclus. Cela dit personne ne devrait prétendre se rejouer les luttes de jadis, l’Historie doit être traité selon la méthode objective des historiens. Il est évident que Staline a parlé pour son temps et son époque, les communistes du 21ème siècle doivent savoir être pour leur temps tout autant que Staline le fut pour le sien, mais avec la surreprésentation philosémite en moins ! Les conclusions communistes doivent être tirées des prétendues erreurs de Staline, et non d’une basse propagande philosémite nietzschéenne viscéralement anticommuniste.

Le rôle crucial de Sade dans la Terreur française est documenté dans la monumentale, magnifique et définitive biographie de Maurice Lever (Sade, Fayard, 1991). Dans ce contexte, la position de l’authentique bolchevik Trotski sur la question finlandaise est admirable, tout comme ses applaudissements tardifs mais réels pour la collectivisation des terres (qui fut la clé de l’industrialisation rapide et donc de la défaite des nazis).

J’ai déjà dit ailleurs mes doutes sur la version officielle, essentiellement juive, de l’assassinat ”stalinien” de Trotski. Le comportement de Trotski fut très différent de celui des trotskistes tardifs plus ou moins indirectement manipulés par le Mossad, qui rêvent de la renaissance de la IVe Internationale alors que divers pitres poursuivent le sabotage des partis communistes traditionnels notamment en France et en Italie : la preuve en sera facile à établir au vu de la nécessité du respect de la Charte fondamentale de l’ONU et des lois internationales toujours considérées comme supérieures à tout récit biblique (dans le respect de la théorie de Marx exposée dans la Question juive), notamment par l’Etat toujours illégal d’Israël. (Ajout : Cet Etat s’est officiellement déclarer être un « Etat juif » le 18 juillet 2018 entérinant ainsi son statut d’Etat d’apartheid théocratic-raciste.)

À cela s’ajoute la nécessité d’un respect absolu de la contribution encore inégalée du communisme réel à l’émancipation humaine ainsi qu’aux droits inaliénables du peuple palestinien sur l’ensemble de sa terre. Un autre critère très sûr est la position scientifique et marxiste sur le rôle de Staline et du bolchévisme, à opposer à sa condamnation pavlovienne, conséquence naturelle de son assassinat physique et historique par les Juifs soviétiques qui, avec Beria, voulaient livrer l’Europe de l’Est à l’Alliance atlantique et supprimer le gel des transferts d’armes vers Israël ordonné par Staline (voir l’affaire Slansky) quelques années avant son assassinat. On découvre facilement les démons dans l’eau bénite ! Il est évident que le respect de la loi de la valeur de Marx (y compris la productivité que j’ai élucidée scientifiquement sur sa base) ainsi que le respect de la méthode du matérialisme historique sont indispensables. (Ajout : Ceci inclut la critique définitive  de l’exclusivisme par Marx, sur la base de Thomas Paine – Rights of Man – et de la critique du droit de Hegel; sans la fin de l’exclusivisme il ne saurait y avoir ni laïcité, ni démo-cratie, ni égalité citoyenne socio-économique. Ce jeune Marx, celui de la Sainte famille qui inclut la Question juive n’est pas retenu par les pitres qui veulent opposer le « jeune Marx » au « Marx mature», puisque contrairement à Althusser ils préfèrent ignorer l’exposition scientifique de l’extraction de la plus-value selon les Mode de production et se gargariser avec un charabia prolixe mais sans fondement dans l’exploitation de « l’aliénation ».)

En attendant, vous vous souviendrez que j’avais appelé à la formation d’une Internationale sans chiffre pour marquer le désir d’un libre retour à Marx et à tous nos classiques, tout en soulignant le désir d’un œcuménisme authentiquement marxiste. (Pour être clair sur l’œcuménisme : avec un trotskiste, un maoïste, un ancien du PCI, un gramscien, un castro-guévariste, un communiste vietnamien, un communiste népalais, un naxaliste, etc., je peux discuter de manière constructive ; avec ces camarades, on peut facilement se mettre d’accord sur l’essentiel théorique et programmatique, le reste étant une question de contradictions au sein du prolétariat et de dialogue critique de bonne foi. Avec un Ingrao, un Bertinotti, un Sansonetti, etc., comme je m’en suis rendu compte un peu tard, nous nous abaisserions, trahissant du même coup notre idéal et les autres militants comme nous. Contre ces derniers, il faut des dénonciations fondées sur des faits, sachant bien que leurs monstruosités philosémites nietzschéennes ont à craindre très précisément la lumière scientifique de la théorie marxiste : preuve déjà faite, une fois exposés à la lumière du jour, ces émules du “retour à minuit” se désintègrent implacablement dans leurs propres grimaces !

En attendant, il s’agit d’imaginer une voie pacifique vers le socialisme, c’est-à-dire les alliances de classes appropriées, sans nier l’autre voie, révolutionnaire, évoquée par Lénine dans Etat et Révolution. Vous vous souviendrez sans doute qu’immédiatement après ma proposition, le grotesque Samir Amin (imaginez Amin dans le rôle de Marx, Lénine ou de Trotski … !!?), ce pitre de ”l’échange inégal” ( !) immédiatement révélé pour ce qu’il était vraiment, a proposé sans la moindre honte une 5ème (cinquième) Internationale, alors que le Mossad travaillait déjà à réactiver la quatrième avec les divers Michael Löwy, les créateurs de la critique du Che accusé d’être trop stalinien et trop bolchévique …. … (Notez que je ne plaisante pas, tout ceci est facilement vérifiable notamment en France où des va-nu-pieds intellectuels passent depuis des décennies pour des ”nouveaux philosophes” juste parce qu’ils se sont mis au service de l’OTAN et de ses loges maçonniques philosémites nietzschéennes et qu’ils sont massivement colportés comme des articles de consommation courante … ! Au pays de Babeuf, Blanchi, Varlin, Lafargue, Guesde, Jaurès, Sartre, De Gaulle, etc., etc., … Mais l’Italie a aussi son Tony Negri…)

Pour ma part, comme apologiste d’une direction collective composée de gens enracinés dans la réalité des luttes, je demande : Qu’ont apporté tous ces pitres du Mossad à la théorie et à la pratique marxistes originelles avec les divers complices maçonniques-académiques-politiques occidentaux depuis la mort de Staline, sinon de nombreuses trahisons (y compris celle des soi-disant  ”orthodoxes” ( ! ) mais en réalité bourgeois pluraliste comme Lukacs), ainsi que de nombreux ”plagiats inversés”, au moment où la dissimulation totale n’était plus possible, comme le démontre amplement, en premier lieu, leur attitude criminelle à l’égard de mes travaux, notamment ma restitution scientifique de la loi de la valeur de Marx et ma dénonciation de toute forme d’exclusivisme ?

La même question s’applique à la trahison d’un grand nombre des plus hauts dirigeants juifs soviétiques, hormis Kaganovitch et quelques autres, lorsque, vers la fin de la guerre, la question de la création de l’Etat d’Israël s’est directement posée, donc la question de la loyauté au processus d’émancipation humaine commune ou au processus exclusiviste et artificiel de création d’un Etat théocratique-raciste en guerre unilatérale permanente contre tous ses éventuels voisins mais, hier comme aujourd’hui, toujours en quête de domination mondiale en tant que ”maîtres du monde” putatifs ( !) et toujours aux commandes de la superpuissance du jour. ) toujours sous le contrôle de la superpuissance du moment…

Le philosémitisme nietzschéen actuel, avec ses guerres préventives illégales et ses Partiot Acts (”guerre” interne au ”terrorisme”, c’est-à-dire aux classes dites dangereuses pour l’avenir du capitalisme, encore une fois fascistoïde) ne serait pas compris sans cet arrière-plan avec lequel, on tente aujourd’hui de remplacer irrationnellement la Déclaration Universelle des Droits Individuels et Sociaux de la Personne, fruit de la brillante négociation de Staline et des Soviétiques dans le cadre de la création de l’ONU, par la suprématie grotesque du Lévitique (pace à Gilgamesh ! pace à Spinoza !), seule façon de légitimer l’idéal raciste, théocratique et discriminatoire de l’exclusivisme talmudiste-israélien, seule façon de tenter de remplacer l’idée singulière, exclusiviste et pathologique d’un seul “peuple élu” de Dieu par l’universalisme, sans si et sans mais, de l’égalité et des droits de la Personne, etc. …

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3 ) La coûteuse supercherie du « socialisme marginaliste »

Voir l’essai « Le socialisme marginaliste ou comment s’enchaîner soi-même dans la Caverne capitaliste », http://www.la-commune-paraclet.com/EPIFrame1Source1.htm#socialismemarginaliste

Voir aussi « Le PIB, outil de narration marginaliste contre le bien-être des peuples et la prospérité des États-nations », 24-mai-2020, http://rivincitasociale.altervista.org/le-pib-outil-de-narration-marginaliste-contre-le-bien-etre-des-peuples-et-la-prosperite-des-etats-nations-24-mai-2020/ 

Voir aussi « Le multiplicateur économique marginaliste : logique et histoire », 4 mai-16 juin 2023, http://rivincitasociale.altervista.org/le-multiplicateur-economique-marginaliste-logique-et-histoire-4-mai-16-juin-2023/ 

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4 ) Les inepties de Bettelheim et Cie.

Voir l’essai « La transition au socialisme déblayage définitif des falsifications malveillantes en particulier celles de Ch. Bettelheim » 21 juin 2021, texte complet à relire , http://rivincitasociale.altervista.org/la-transition-au-socialisme-deblayage-definitif-des-falsifications-malveillantes-en-particulier-celles-de-ch-bettelheim-21-juin-2021-texte-complet-a-relire/ 

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5 ) L’écomarxisme

Voir les textes en français dans la Categoria Ecomarxismo du site http://rivincitasociale.altervista.org/ 

Noter que l’isotope 13 carbone lié aux fossiles ne constitue que 1.1 % du total du carbone dans l’atmosphère, un pourcentage que le Giec n’a pas commenté ! Le GIEC et ses fidèles opèrent selon les règles du catéchisme et ne prennent plus en compte les critiques qui leur sont adressées, preuve de le déni de la méthodologie et de la déontologie scientifiques.

Voir «1.1 % de carbone anthropique (13C ) : le GIEC doit fermer boutique ou rendre compte » 9 août-2023, http://rivincitasociale.altervista.org/1-1-de-carbone-anthropique-13c-le-giec-doit-fermer-boutique-ou-rendre-compte-9-aout-2023/ 

Voir aussi « Meteorologists, Scientists Explain Why There Is ‘No Climate Emergency’»  Flawed modeling and overblown rhetoric drowning out scientific reality for the sake of money and power, climate experts say

Environmental activists participate in a Global Climate Strike march in Zagreb, Croatia, on Sept. 20, 2019. (Denis Lovrovic/AFP via Getty Images)

By Katie Spence, Sep 13, 2023, Updated: Sep 15, 2023, https://www.theepochtimes.com/article/meteorologists-scientists-explain-why-there-is-no-climate-emergency-5489139?utm_source=partner&utm_campaign=ZeroHedge&src_src=partner&src_cmp=ZeroHedge

En particulier cette citation « Un niveau de 280 ppm représente le double de ce chiffre, soit 80 ppm d’apport. Or, nous disons que l’apport de dioxyde de carbone d’origine humaine représente un tiers du total. Même les données du GIEC indiquent que l’apport de dioxyde de carbone d’origine humaine ne représente que 5 à 7 % de l’apport total de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
Ainsi, pour compenser l’absence de dioxyde de carbone d’origine humaine dans l’atmosphère, le GIEC affirme qu’au lieu d’avoir un temps de renouvèlement de 3,5 ans, le CO2 d’origine humaine reste dans l’atmosphère pendant des centaines, voire des milliers d’années.
“Le GIEC affirme que le dioxyde de carbone d’origine humaine est différent et qu’il ne peut pas s’échapper de l’atmosphère aussi rapidement que le dioxyde de carbone naturel”, a déclaré M. Berry. Les scientifiques du GIEC, qui ont dépensé des milliards de dollars, auraient dû poser une question simple : “Une molécule de dioxyde de carbone d’origine humaine est-elle exactement identique à une molécule de dioxyde de carbone d’origine naturelle ? Et la réponse est oui. Et la réponse est oui, bien sûr !
“Si les molécules de CO2 humaines et naturelles sont identiques, leurs temps de sortie doivent être identiques. Par conséquent, l’idée selon laquelle le CO2 reste dans l’atmosphère pendant des centaines, voire des milliers d’années, est erronée. (Edwin Berry) » (traduction)

Noter également les conséquences socio-économiques de telles inepties.

Voir « Accord de Paris, climat, décarbonisation et problèmes du ETS : le crime climatologique contre les pays émergents et la grande majorité de l’humanité à congeler au niveau inégalitaire de 1990 », http://rivincitasociale.altervista.org/accord-de-paris-climat-decarbonisation-et-problemes-du-ets-le-crime-climatologique-contre-les-pays-emergents-et-la-grande-majorite-de-lhumanite-a-congeler-au-niveau-inegalitaire-de-1990/ 

Voir aussi « Inflation : un nouveau cycle écolo bourgeois absurde s’annonce avec une hausse des prix allant de pair avec la déflation salariale mais donnée pour de l’inflation », 12 mai 2021, http://rivincitasociale.altervista.org/inflation-un-nouveau-cycle-ecolo-bourgeois-absurde-sannonce-avec-une-hausse-des-prix-allant-de-pair-avec-la-deflation-salariale-mais-donnee-pour-de-linflation-12-mai-2021/ 

Noter par exemple que le secteur de l’automobile est l’exemple classique de ce que j’ai appelé « secteur intermédiaire entraînant » et qu’en outre il était et demeure relativement intensif en travail. Et bien, la dispendieuse voiture électrique comporte en moyenne 20 pièces mouvantes contre près de 2000 pour la voiture thermique. Ceci signifie que plus de la moitié des quelque 320 000 travailleurs employés directement dans le secteur va disparaître en quelques années. Tout cela parce que le CO2 est bénéfique à la vie et à la végétation, la vie sur Terre étant à base carbone ! Il convient de jeter au plus tôt les inepties narratives du GIEC aux orties et réapprendre à considérer la préservation de l’environnement selon le principe de précaution et la santé humaine.

Voir « How Many Moving Parts Do Electric Cars Use? ICE/EV Compared » , Erwin Meyer,  July 8, 2023, https://www.evspeedy.com/ev-moving-parts/

Voir aussi « Le secteur automobile ne représente pas 9 % des emplois en France »,  Invitée, mardi, par LCP, la députée (PS) Delphine Batho s’est appuyée sur des chiffres qui incluent jusqu’aux auto-écoles et aux magazines spécialisés pour souligner le poids de cette industrie.

Par Simon Auffret

Publié le 21 octobre 2015 à 19h08, modifié le 22 octobre 2015 à 10h27,  https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/22/le-secteur-automobile-ne-represente-pas-9-des-emplois-francais_4794416_4355770.html#:~:text=%C2%AB%20Un%20secteur%20industriel%20qui%20repr%C3%A9sente%20200%20000,%25%20et%203%20%25%20de%20la%20population%20active

Citation : « L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui a consacré en 2012 une étude à l’industrie automobile, juge de son côté que le secteur emploie 229 400 personnes, dans lesquels sont compris « le commerce et la réparation d’automobiles et de motocycles », soit 0,8 % de la population active. »

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6 ) Il n’y a pas une inflation mais des inflations.


Voir « The inflation narrative and the irreversible ruin of our country » July 4 2022. Includes French, Spanish and Italian versions, http://rivincitasociale.altervista.org/the-inflation-narrative-and-the-irreversible-ruin-of-our-country-july-4-2022-includes-french-spanish-and-italian-versions/ 

Voir aussi « Quelques absurdités sur la vieille courbe Phillips et l’inflation », 3 décembre 2022, http://rivincitasociale.altervista.org/quelques-absurdites-sur-la-vieille-courbe-phillips-et-linflation-3-decembre-2022/ 

Toute inflation note une discrépance entre la valeur d’échange d’une marchandise et son expression prix ; c’est en cela que les trois grands types d’inflation sont des phénomènes monétaires : trop de monnaie est émise par rapport à la valeur d’échange réelle dont elle est supposée assurer l’échange. Ceci n’a évidement rien à voir avec la notion tautologique marginaliste selon laquelle le marché établit le juste prix des marchandises mais un prix qui serait faussé par un excès inexpliqué de la masse monétaire face aux marchandises qu’elle est supposée acheter : en effet, pour le marginalisme, l’offre de monnaie est elle-même établie par le marché, ce qui serait vrai tant pour chaque marchandise que pour le revenu national formalisé par la tautologique équation de la théorie quantitative de la monnaie selon Irving Fisher. Comparer les prix constants en t2 aux prix en t1 n’a strictement aucun sens, sauf à réaffirmer le crédo du marché pour le juste prix des marchandises et leur expression monétaire à la fois en t1 et t2. C’est de la bouillie – liquide – pour les chats et les chiens.

A proprement parler l’inflation structurelle, qui est la forme principale des inflations, est un phénomène monétaire révélant un hiatus entre la valeur d’échange et son expression prix. Techniquement non niveau est donné par le rapport de la masse salariale sociale sur la masse salariale réelle. (Voir Tous ensemble ou le Précis) L’Indice fishérien IPC l’approche en ce sens que le panier de consommation moyen prix au niveau national correspond plus ou moins à la masse salariale sociale. C’est surtout le cas aux USA depuis mars 2020 alors que la partie de M2 allant aux ménages – épargne individuelle etc. – fut intégrée dans M1. Noter que la FED ne comptabilise plus M3, donc le capital financier et la spéculation. D’ailleurs les QE ont fait exploser M3 sans le moindre frémissement inflationniste – au sens IPC – au grand désespoir des grands argentiers qui tentaient d’atteindre, sans expliquer pourquoi, 2 % d’inflation. On le voit, la théorie monétaire bourgeoise met M1, M2 et M3 dans le même sac en parlant de « masse monétaire » ; elle ne sait pas faire la différence entre monnaie – M1 – et crédit, et moins encore entre crédit public, soit l’anticipation des investissements au-delà du taux de réinvestissement des profits, qui a des coûts dérisoires, et le crédit privé très onéreux puisqu’il est abandonné aux griffes du capital financier aujourd’hui spéculatif.  

Noter que toute augmentation des prix, donc de la valeur d’échange qu’ils expriment, n’est pas une inflation. Il est important de le souligner puisque un mauvais diagnostique mène à des remèdes inefficaces et souvent nuisibles. De fait, si l’augmentation du coût de l’électricité est surtout dû au marché unique européen dont les effets délétères sont encore aggravés par la spéculation, par les sanctions contre la Russie et contre de nombreux autres pays producteurs de pétrole et de gaz et, cerise dur le gâteau, par les inepties du GIEC, prétendre, comme le fait en autres le FMI, que les marges et les profits sont la cause de l’« inflation » – au singulier – ne donnera paradoxalement rien de bon pour les travailleurs et les citoyens. A preuve, si les salaires étaient indexés à 100 %, selon la logique de la Chaîne Fisher pour les prix constants, les prix augmenteraient certes mais pas l’« inflation » au sens de l’IPC. Pour faire baisser les prix, les gouvernements devraient alors réfléchir un peu plus et aller à la racine des problèmes, soit le marché unique de l’électricité, les sanctions, et les inepties climatologiques en particulier. Le marché unique de l’électricité est une « usine à gaz », de surcoît au prix actuel du gaz ! En effet, pour financer les onéreuses sources d’énergie renouvelable, intermittentes et inefficaces, il remplace administrativement dans les contrats la soi-disant « unité marginale » par la dernière usine appelée à la production, ordinairement au gaz, ce qui est tout différent.  Ce sera pire avec l’hydrogène gris extrait du gaz grâce à l’électricité soumise au marché unique nécessaire pour l’extraire ainsi que le CO2, pour les recombiner ensuite …   

Je note que les surprofits – windfall profits – sont une ineptie dérivée de la concurrence marginaliste, puisque selon les fluctuations normales des marchés, les profits fluctueront aussi. Pour opérationnaliser fiscalement cette pseudo-notion on considère la moyenne durant quelques années considérées comme plus normales remontant à un passé proche. On taxe alors l’excédent, une opération naturellement transitoire. Il est vrai que lorsque cet excédent est redistribué aux agents économiques et aux ménages, cela permet de contrer les effets de la montée des prix sans créer d’« inflation», la redistribution étant organique : elle ne modifie pas en soi les prix de vente. Cependant si les paramètres économiques ont changé en réponse à la crise, la situation risque de devenir paradoxale : les variations des prix autour de leur axe continueront mais entre-temps l’axe sera soit plus haut soit plus bas.

Une des pires confusions en la matière consiste à mélanger la logique les dividendes versés et celle des profits dégagés à l’époque des profits spéculatifs, c’est-à-dire des CFO prenant le pas sur les CEO et de la fiscalité régressive, avec ces ruineuses tax expenditures, qui privilégie les dividendes. La forme, aujourd’hui hégémonique, du profit spéculatif renvoie à la légalisation totale de l’intérêt spéculatif comme un taux de profit normal, surtout depuis l’abolition du Glass Steagall Act en 1999 aux Etats-Unis et des avatars européens et mondiaux qui suivirent immédiatement après. Or le taux d’intérêt classique est déduit du taux de profit. Avec l’hégémonie du capital spéculatif – qu’il faudrait supprimer – le taux d’intérêt spéculatif est désormais légalement considéré comme un taux de profit à part entière, ce qui, via la mobilité du capital, impacte le taux de profit qui prévaut dans la Formation Sociale. Ce faisant le secteur financier spéculatif, qui compte directement plus de 9 % du PIB, phagocyte toute l’économie réelle. Dans ce cadre, les entreprises qui ne joueraient pas le jeu, particulièrement pour les dividendes et les buybacks, seraient vite pénalisées, voire éjectées du marché global. La solution permanente qui est aussi la plus élégante à ces fluctuations naturelles des profits en régime de concurrence est donnée par la Constitution. Elle entérine la fiscalité progressive, y compris pour le capital, selon les barèmes déterminés par le Parlement selon sa composition politique. La Constitution, issue de la Résistance, avait intégré les leçons scientifiques imparties par la Grande Dépression, y compris sous sa forme encore marginaliste, à savoir le keynésianisme et les théorie de la régulation. Aujourd’hui les impôts en provenance du capital constituent une très faible partie des recettes fiscales globales, près de 9 % seulement en Italie. Et le capital exige toujours plus d’aides, d’exonérations et de dépenses fiscales.

Quant aux marges et à leur gestion nous sommes confrontés à un petit jeu annuel, naturellement plus médiatisé lorsque le coût de la vie augmente. Il met en scène les contradictions inter-capitalistes entre producteurs et distributeurs, particulièrement les grandes surfaces. Là aussi on ne va pas au fond du problème sans socialiser certaines productions ainsi que certains circuits de distribution, voire en supprimant les intermédiaires lorsque cela est possible. Par exemple, des coops agricoles pourraient écouler leurs productions alimentaires dans les restaurants universitaires, les cantines scolaires ainsi que dans les marchés de village ou de quartier. Les produits seraient toujours frais et de saison mais à moindre prix. Le reste serait mis en conserve, etc, … (Ceci fonctionnait parfaitement bien en Emilia-Romagna et à Bologne dans les années 60-70 avant de succomber à la logique spéculative, politiquement transversale après le harakiri du PCI voulu par ses dirigeants otanisés en coulisse puis ouvertement contre la volonté des membres en 1991-1992 qui avaient payés leurs salaires de « communistes ».)

Voir : « Promotions, pénalités, rapports de force : ce que change la loi sur les négociations commerciales », de La rédaction de France Bleu , Jeudi 23 mars 2023, Par France Bleu , https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/promotions-penalites-rapports-de-force-ce-que-change-la-loi-sur-les-negociations-commerciales-5753143

Venons-en maintenant à la thèse de l’inflation – au singulier – due aux superprofits selon le FMI et tant d’autres qui furent récemment obligés de renoncer à leur dada favori, à savoir la boucle salaire-inflation du fait de la baisse marquée des salaires réels survenant après des décennies de déflation salariale causée par les politiques de précarisation, de workfare reaganien et de course globale vers le bas des salaires nets débarrassés du salaire différé et d’une partie de l’impôt sur le revenu selon la logique enclenchée par la définition de l’anti-dumping entérinée par l’OMC qui exclut d’office les cotisations sociales et les critères environnementaux minimum.

Voir «  Euro Area Inflation after the Pandemic and Energy Shock: Import Prices, Profits and Wages », Prepared by Niels-Jakob Hansen, Frederik Toscani, and Jing Zhou1, wpiea2023131-print-pdf IMF Euro Area Inflation after.pdf 

(Pour le résumé: « IMF ON INFLATION: « Euro Area Inflation and how Import Prices, Profits, and Wages fit in », Frederik Toscani , August 3, 2023 , https://www.imf.org/en/News/Podcasts/All-Podcasts/2023/08/03/frederik-toscani-euro-area-inflation )

Considérant le premier lien voici en traduction les paragraphes clés suivis de mon commentaire :

« En tenant compte explicitement du choc des prix à l’importation par le biais d’un déflateur de la consommation plutôt que d’une décomposition du déflateur du PIB, nous constatons que les prix à l’importation représentent directement 40 % de l’inflation en moyenne depuis 2022. Mais le rôle des profits domestiques reste significatif, représentant un peu moins de 45 % et les coûts de main-d’œuvre 25 % de l’inflation. Les taxes nettes ont été légèrement désinflationnistes au cours de la période et ont donc contribué négativement.” (p5)


” Les profits unitaires nominaux et la part des profits peuvent augmenter sans que le taux de marge ne change. 7 Pour obtenir une mesure de la part des bénéfices, nous devons rapporter les bénéfices nominaux à la valeur ajoutée brute ou au PIB. Et pour obtenir des mesures de la rentabilité, nous devons rapporter les bénéfices à la valeur des intrants ou de la production. ” (p13)


” Ce document a mis en évidence l’importance des prix à l’importation et des bénéfices nationaux en tant que contrepartie de l’inflation dans la zone euro depuis la pandémie et le choc énergétique. Une décomposition du déflateur de la consommation en 2022 montre qu’un tiers de l’inflation est directement imputable aux prix à l’importation, les profits domestiques représentant près de 50 %.


(…) Sur la base des données disponibles, l’augmentation des profits représente le fait que les entreprises répercutent plus que le choc des coûts nominaux, mais n’augmentent pas nécessairement leur rentabilité. “


” La politique monétaire devrait continuer à ancrer les attentes à l’objectif. L’Europe étant un importateur net d’énergie, le choc négatif sur les termes de l’échange implique que le revenu national doit diminuer (par rapport au scénario contrefactuel). Ceci peut être réalisé en réduisant les profits réels et/ou les salaires réels. Si la politique monétaire n’est pas le bon instrument pour influencer la distribution, nos résultats suggèrent que des politiques rigoureuses sont nécessaires pour ancrer les anticipations et maintenir une demande modérée de sorte que les acteurs économiques s’accordent sur une fixation des prix relatifs compatible avec la désinflation (p. 19). »

Commentaire rapide :

Les auteurs accomplissent ici deux exploits :

1 ) Ils utilisent le déflateur du PIB pour mesurer l’inflation – au singulier. Oubliez l’IPC !!! (qui n’est lui-même qu’un Indice fishérien hautement tautologique visant à construire des « prix constants » permettant la comparaison statistique au fil du temps. On simplifie ! Voir plus bas)

2 ) Ils ont donc tendance à confondre encore plus augmentation des prix et inflation (s) !!!

Par conséquent, il ne leur reste plus que la part des bénéfices au niveau macro-économique mise en regard du bénéfice unitaire ou à la marge bénéficiaire.


Le FMI devrait être fermé. Cela à failli se faire voilà peu mais le « sauvetage » hongrois fut inventé in extremis pour sauver la boutique. Suivirent l’Argentine de Macri et d’autres méfaits du genre ailleurs dans le monde.

Mais alors : l’inflation au singulier – le déflateur du PIB – n’est pas un phénomène monétaire. Qu’à cela ne tienne, les banques centrales devraient néanmoins poursuivre leurs politiques restrictives pour ancrer les anticipations ! Sous quelle influence sont-ils ? Dans le même souffle, ils disent qu’il faut augmenter les salaires et réduire la part des profits parce que cette dernière est inflationniste !


En fait, ils confondent la valeur absolue et la valeur relative et ajoute la ” rentabilité ” – la productivité – qui n’est pas vraiment mesurable en termes marginalistes.


D’où l’affirmation suivante : salaire + profit + impôts = p (p étant le résultat ou produit)


Maintenant, en observant p en t2, il est plus grand qu’en t1. Ils en concluent qu’il y a de l’inflation. Si l’on examine la composition de p, étant donné que les salaires réels sont en baisse et que les impôts sont neutres ou en baisse, le coupable ne peut être que le profit. Voilà !


Le problème véritable, dans le contexte spéculatif ambiant, est que la part des bénéfices a augmenté parce que les salaires ont baissé – il s’agit d’une escroquerie à l’égard des travailleurs – mais pas seulement parce que les importations ont augmenté et que leurs coûts sont intégrés dans les coûts de production. Les salaires ne sont pas indexés exprès.


Ils disent donc que p en t2 doit être ramené à un niveau plus proche de t1.
Cette baisse devrait être due à un rattrapage des salaires – la part relative des salaires et des profits. Mais, en fait, cela ne changera pas – mutatis mutandis – la valeur exprimée en prix de p à t2 !!!

Conservez à l’esprit la fonction de production : c + v + pv = p (soit capital + valeur de la force de travail ou salaire + plus-value = produit. )

Au final tout se joue sur le partage (v + pv). Les dirigeants et les économistes bourgeois ne savent rien des inflations, mais ils savent, depuis toujours, utiliser l’inflation – au singulier – pour écraser les salaires, qui eux ne bénéficient pas des sauvetages étatiques désormais permanents ni des QE et autres liquidités. 

De fait si les salaires étaient indexés à 100 %, une chose due puisque autrement c’est objectivement parlant un vol, les augmentations des prix ne causeraient aucune « inflation » au sens IPC, mais uniquement une modification de la structure des prix relatifs dans la Formation Sociale considérée. Le problème serait la tenue du taux de change et des balances externes.

Ce galimatias du FMI ne l’empêche pas d’appuyer la politique des taux d’intérêt élevés des Banques centrales, au prétexte que cela sert « à ancrer les attentes à l’objectif.» ! Quitte à induire la récession et donc à raboter encore plus les salaires . Chercher l’erreur … De fait, dans la logique « technique » des économistes et des traders, le pitre Mandelbrot compris qui prenait les prix du Dow Jones pour des « faits » à soumette à l’analyse stochastique, le seul ancrage, d’ailleurs fishérien, dont dispose les agents économique dans une économie sous hégémonie spéculative et boursière, sont bien les taux directeurs des Banques Centrales capitalistes, notamment les Obligations d’Etat à 5 et 10 ans, avec une préférence récente pour des termes plus courts aujourd’hui vu le problème causé dans les bilans des entreprises, des banques et des fonds par la différence entre la valeur nominale et le mark to market des actifs. Sans cela, les anticipations nécessaires à la plage temporelle pour la prise de risque reposeraient sur du sable encore plus mouvant … Plus de creux plus de bosses consistants dans les courbes, plus moyen de tirer des traits selon « l’analyse technique du Dow Jones », imaginez un peu !     


Oubliez la rentabilité… ou à proprement parler la productivité. En termes scientifiques, une hausse de productivité permet de produire plus d’un même produit ou d’un produit fortement élastique en un même temps de travail, avec la même force de travail en valeur d’échange mais avec moins d’ouvriers physiques. Le prix unitaire baisera de manière proportionnellement inverse à la hausse de productivité. Les prix baiseront mais sans inflation, du moins si le plein-emploi est maintenu maintenant l’égalité valeur d’échange = prix. (Voir Tous ensemble ou le Précis d’Economie Politique Marxiste)

La précarité généralisée et le workfare reaganien produisent des effets contraires : alors que l’économie réelle est phagocytée par l’économie spéculative, une « productivité » factice est activement recherchée par la déflation salariale plutôt que par l’approfondissement de la composition organique du capital, à savoir de meilleures machines et des organisations de travail plus efficaces tenant compte des conditions de travail des travailleurs et de leur niveau de vie – ce qui requerrait le partage des gains de productivité. Le tout est aggravé par la course au moins disant global sur la base du seul salaire individuel net, processus délétère entériné par la définition de l’anti-dumping de l’OMC. Les économies planifiées appuyées par le crédit public auront rapidement l’avantage, ce que les piteuses balances externes des pays occidentaux illustrent chaque jour d’avantage.    

L’IPC, l’Indice des prix à la consommation, a été construit par Irving Fisher, un économiste américain initié par Böhm-Bawerk, le premier grand falsificateur de Marx après le décès de ce dernier. Pour discréditer le statut scientifique du marxisme, il inventa le faux problème de la transformation des valeurs en prix de production. J’ai disposé de ce faux problème et de cette supercherie théorique-idéologique en donnant sa genèse historique et en démontrant à la fois les failles logiques de la critique de l’idéologue autrichien et la scientificité du marxisme une fois démontrée la loi de la productivité marxiste dûment intégrée dans les Equations de la Reproduction Simple et Élargie. La première démonstration publiée se trouve dans mon Tous ensemble.

En s’inscrivant dans la lignée de Böhm-Bawerk, Irving Fisher prétendra éliminer la distinction marxiste – Livre III du Capital – entre salaire, rente et profit, une distinction qui fonde la lutte de classe des trois grandes classes sociales du temps de Marx, pour fondre le tout dans son « income stream ». Ce dernier est un magma liquide concernant tous les agents économiques sans exception, capitalistes, ouvriers, ménagères, etc, tous ayant, par définition, un « revenu » à investir; pour la « mentalité acquisitive » donnée comme pérenne et identique en tout lieu et en tout temps, y compris dans les sociétés esclavagistes, féodales ou potlatch, il s’agit alors d’en gérer les flux en l’investissant au mieux selon ses propres préférences temporelles et de prise de risque. C’est simpliste mais commode : Adieu la lutte des classes. C’est la compétition de tous avec tous qui prévaut et qui est donnée comme loi naturelle. La psychologie béhavioriste américaine devient un paramètre universel, quoique toujours élastique, sans lequel la singulière supercherie de l’Ecole autrichienne aujourd’hui générale de l’« utilité marginale » univoque, le « calcul des joies et des peines » de Menger et al.,  ne pourrait prétendre au moindre statut scientifique. Or, toute marchandise est ontologiquement duale, tout particulièrement la marchandise force de la valeur du travail, exhibant une valeur d’usage et une valeur d’échange, cette dernière en faisant un objet économique, un objet échangeable sur le marché.

A part ce choix de falsification narratif, l’« income stream » fishérien reste ancré sur les prix marginalistes, par essence fluctuants. Si aucune valeur d’échange n’opère comme axe autour duquel les prix de marché fluctuent, comment comparer les expressions prix dans le temps, de t1 à t2 etc. ? Fisher proposa son fameux Indice. D’ailleurs, dans le monde falsifié de son « income stream », la construction d’Indices deviendra vite une douce manie tâtonnant pour un ancrage réel pour cet économiste riche qui finit ruiné après avoir prédit que tout allait bien juste avant le crack boursier préludant la Grande Dépression et ensuite juste avant la Récession dans la Dépression en 1937 sous le New Deal.

Pour procéder à ses comparaisons, Fisher construit donc un panier de consommation moyen et ce panier est censé conduire aux « prix constants » permettant les comparaisons. Les prix constants ne sont que la concrétisation de l’évolution des prix jugée sur la base d’une année de référence donnée comme Base 100. Mais comme Fisher, à l’instar de tous les économistes bourgeois en particulier marginalistes, ne dispose d’aucune théorie scientifique de la productivité, il est ontologiquement incapable d’y voir clair, notamment en ce qui concerne la distinction entre augmentation ou baisse des prix d’une part et inflation-déflation et structure des prix relatifs d’autre part. Fatalement, tous les ajustements se feront sur le dos du prolétariat, par les biais des inepties proférées sur les supposées « rigidités du marché du travail ». On sait que pour R. Solow – et aujourd’hui pour tous les néolibéraux et monétaristes – l’équilibre économique doit se faire au « seuil physiologique », sans que personne puisse nous dire où exactement il s’établit. Après tout la longévité moyenne des camarades Dalits oscille autour de 40-42 ans, il y a donc encore une marge pour la déflation salariale en Occident … On sait que la bourgeoise domine grâce à des narrations substituées à la science, laquelle repose sur la réalité vérifiée des faits et non sur les perceptions narratives. Fatalement, la réalité évoluant, les narrations s’en écartent perdant ainsi toute opérationnalité. Ce fut notoirement le cas pour les rituels religieux et le calendrier – julien, grégorien etc. – avant la consolidation de l’astronomie moderne. C’est pourquoi les narrateurs dominants de tous les temps, en développant des récits pour assujettir les masses, doivent s’ingénier à conserver une plausibilité, à savoir une manière d’interagir avec la réalité tout en maintenant leur dominance. Ils ajustent en permanence, ce sont les rois du zapping, la vérité historique doit être occultée. De ce point de vu, les indices de Fisher ouvrirent la voie aux comptabilités nationales et d’entreprises capitalistes, qui permettent une gestion pratico-pratique de classe, avec tous les défauts que l’on sait.     

Voir pour le détail : « Pouvoir d’achat, niveau de vie, temps de travail socialement nécessaire et « revenu global net » des ménages », 2-31 déc 2018, dans http://rivincitasociale.altervista.org/pouvoir-dachat-niveau-de-vie-temps-de-travail-socialement-necessaire-et-revenu-global-net-des-menages-2-31-dec-2018/ 

Et : « CPI inflation : current marginalist neoliberal-monetarist absurdities » June 29, 2023. Inclut la version française, http://rivincitasociale.altervista.org/cpi-inflation-current-marginalist-neoliberal-monetarist-absurdities-june-29-2023-inclut-la-version-francaise/   

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7 ) L’Europe des nations et l’Europe sociale

Voir l’essai dans http://www.la-commune-paraclet.com/EPIFrame1Source1.htm#epi

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8 ) Sur la voie pacifique au socialisme : réformes démocratiques révolutionnaires ou Rossinante du réformisme et Marche à l’étoile … de minuit.

Voir :

1 ) Le chapitre « Réformes démocratiques révolutionnaires ou lamentable Rossinante du réformisme », dans Tous ensemble (Livre 1.doc ici : http://www.la-commune-paraclet.com/Download/

2 ) « La marche à l’étoile de minuit …des philosémites nietzschéens actuels », http://rivincitasociale.altervista.org/la-marche-letoile-de-minuit-des-philo-semites-nietzscheens-actuels/ 

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9 ) Les nouvelles formes de démocratie socialiste à inventer

Voir « De nouvelles formes de démocratie socialiste à  inventer », http://rivincitasociale.altervista.org/de-nouvelles-formes-de-democratie-socialiste-a-inventer-1/ 

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10 ) La psychoanalyse marxiste : critique définitive du charlatanisme bourgeois et freudien.

Voir la Seconde partie de Pour Marx contre le nihilisme (Le Livre 2.doc ici : http://www.la-commune-paraclet.com/Download/ )    

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11 ) Droits civils : « Mariage, unions civiles et institutionnalisation des mœurs » suivi par « Après les « surhommes » voici la fin souhaitée de l’Espèce humaine »

11a ) « Mariage, unions civiles et institutionnalisation des mœurs » voir le texte dans http://la-commune-paraclet.com/moeursFrame1Source1.htm#moeurs

11b ) « Après les « surhommes » voici la fin souhaitée de l’Espèce humaine » voir la Note B de la Brève du12-13 janvier 2023 dans http://rivincitasociale.altervista.org/sars-cov-2-brevesflash-newsbreve/ 

La théorie philosémite des “surhommes” de Nietzsche prend désormais la forme de la fin de l’Espèce humaine pour être numérisée en plusieurs Espèces algorithmiques différentes.

On connaît les pathologies théoriques de Nietzsche et de Heidegger. (1) Elles reviennent “une fois encore ” à grand renfort de numérisation, de surveillance et de traitement algorithmique.

En voici une version post-moderne selon : ” Yuval Noah Harari – FUTURE OF HUMANITY ” World Leader , https://www.youtube.com/watch?v=CMRPD_wV__k

Yuval Noah Harari est un intellectuel public israélien, historien et professeur au département d’histoire de l’Université hébraïque de Jérusalem. “

Selon lui, d’ici peu, l’espèce humaine ” telle que nous la connaissons aujourd’hui ” aura disparu et sera remplacée par de nouvelles espèces totalement recréées biologiquement et algorithmiquement. En somme, le métavers à son paroxysme. Proche du Forum économique mondial de Klaus Schwab – avec sa propagande du vaccin ARNm, le New Reset et son Grand Inquisiteur dostoïevskien à qui il faut tout céder pour être heureux… – il prend la forme radicale mais logique de l'”annulation de la culture”. Harari admet avoir découvert tardivement qu’il est homosexuel, précisant que dans la forme algorithmique de lui-même, il l’aurait su plus tôt étant donné la surveillance permanente – à l’exclusion des manipulations algorithmiques ?

Harari s’inscrit dans un mouvement global. Ce n’est pas que ces gens en possession de laboratoires et de grandes entreprises numériques soient si “intelligents” – voir l’échec retentissant des “vaccins ARNm” – ou si originaux. Il me semble que cette pathologie de vouloir remplacer la Nature, sans même distinguer entre Nature et Histoire, entre Cerveau et Pensée, n’est pas très différente des fantasmes romanesques d’un Zecharia Sitchin lorsqu’il invente une mythologie sumérienne composée d’extraterrestres qui auraient produit en laboratoire diverses Espèces sur Terre, pour finir avec ” l’homme ” compris comme un serviteur idéal mais de toute façon à éliminer avec le Déluge parce que trop bruyant et rebelle. En vérité, cela ressemble plus à « l’Île du Dr Moreau » revisitée par les philosémites nietzschéens post-modernes comme Harari.

Le danger que représentent ces personnes est évident : vouloir ouvertement la destruction-remplacement de l’espèce humaine et travailler pour que cela se produise est certainement le “crime contre l’humanité par excellence”. J’aurais pensé que les tribunaux, y compris la Cour pénale internationale, seraient déjà appelés à intervenir (étant donné l’inaction de l’université).

Voici quelques lectures concernant cette monstrueuse dérive a-humaine :

1a ) Paul De Marco, « Nietzsche, et le retour du  cauchemar éveillé »,  http://rivincitasociale.altervista.org/nietzsche-et-le-retour-du-cauchemar-eveille/ 

1b ) Paul De Marco, « Heidegger, la corruption intime de l’âme et du devenir humain »,  http://rivincitasociale.altervista.org/heidegger-la-corruption-intime-de-lame-et-du-devenir-humain/ 

1c ) Pour Marx, contre le nihilisme, Deuxième partie : Pour une théorie marxiste de la psychoanalyse. Un extrait traduit en italien est disponible dans ” Contra-pitre ” dans la section Italie de www.la-commune-paraclet.com.

1d ) Sur l’importance d’une véritable réforme démocratique et scientifique de l’éducation, voir l’annexe “Spoliation” dans Pour Marx, contre le nihilisme, même ancien site expérimental.

1e ) Introduction méthodologique, Livre IV, même ancien site expérimental.

1f ) Pour « Les nouvelles formes de démocratie socialistes à inventer », http://rivincitasociale.altervista.org/de-nouvelles-formes-de-democratie-socialiste-a-inventer-1/ 

Voir aussi le chapitre ”Pour le socialisme cubain” dans Pour Marx, contre le nihilisme, idem. (Ne pas confondre “centralisme démocratique” et pluralisme bourgeois). Voir aussi la Section ” Pour le socialisme cubain ” sur le même ancien site expérimental.

1g ) Pour l’Ecomarxisme voir la catégorie du même nom sur ce même site.

1h ) Pour l’attitude des syndicats comparée celle de la Cour Suprême américaine, voir : The political and trade union leaders got it wrong : the workers, the citizens understood what was at stake, 15 October 2021 (voir l’intégralité du commentaire ici : http://rivincitasociale.altervista.org/i-dirigenti-politici-e-sindacali-hanno-sbagliato-le-lavoratrici-e-i-lavoratori-le-cittadine-e-i-cittadini-hanno-capito-la-posta-in-gioco-15-ottobre-2021/ )

2a ) Paul De Marco ” Mariage, unions civiles et institutionnalisation des mœurs/Matrimonio, unions civiles et institutionnalisation des mœurs “, dans la Partie Rose de mon site http://la-commune-paraclet.com/ . Voir en particulier la section sur le ” Devenir historique de l’espèce humaine et le principe de précaution.

2b ) Voici, par exemple, une critique importante de la culture woke et cancel : ” Big Pharma, Big Tech, and Synthetic Sex Identities “, Jennifer Bilek, Investigative Journalist, Jul 28, 2022, in https://jbilek.substack.com/p/big-pharma-big-tech-and-synthetic .
Dans cet article, voir notamment le rôle d’agences telles que Stryker Medical etc. Bilek ajoute : ” Jennifer Pritzker et sa famille ne doivent pas être négligées dans le développement des identités sexuelles synthétiques. “
Pour la vidéo : https://freedomlibrary.hillsdale.edu/programs/campus-lectures/big-pharma-big-tech-and-synthetic-sex-identities

À mon avis, les entreprises privées doivent être strictement exclues de ces questions et du pouvoir de définir ce qui peut être considéré comme légitime. Aucune intervention sur le génome humain susceptible d’être transmise à la génération suivante avec pour effet de modifier l’espèce humaine ne peut être tolérée ; le corps humain et la reproduction humaine ne doivent pas être marchandisés. En ce qui concerne les adultes, toute intervention doit être couverte par le système de santé publique. Les adultes doivent être libres de choisir pour eux-mêmes, sans interférence transmissible contre le génome humain, tandis que les enfants doivent avoir le temps d’atteindre l’âge adulte sans interférence, en particulier l’interférence du type marchandisée. Au contraire, les enfants et les adolescents doivent apprendre à être tolérants et à développer pleinement leur personnalité au rythme de leur propre développement psychosocial. D’où l’importance cruciale d’une véritable réforme démocratique de l’éducation telle qu’elle se dessine dans “Spoliation” (point 1d ci-dessus).

En général, comme nous l’avons déjà expliqué dans l’essai “Mariage, unions civiles et institutionnalisation des mœurs“, les droits civils sont ajoutés sans retirer de droits et sans pénaliser qui que ce soit. Ce qu’il faut, c’est du pragmatisme et de la tolérance. La modernité et la tolérance sont nécessaires pour les changements dans la vie quotidienne des citoyens. Je pense, par exemple, à l’attitude du mathématicien Bertrand Russell à l’égard des camps de nudistes : personne n’est obligé de les fréquenter. Ainsi, le problème de l’utilisation des toilettes n’est pas si difficile à résoudre, même en tenant compte du fait que les cabines sont de toute façon privées ; il suffirait d’ajouter une catégorie Trans à celles des femmes et des hommes. Cette approche devrait s’appliquer au sport afin de ne pas pénaliser les femmes. Les adaptations symboliques, par exemple pour la langue, suivront probablement leur propre chemin, dictées davantage par les nouvelles coutumes que par les universitaires.

Dans les documents publics ou académiques, la règle sera probablement celle de la clarté maximale. D’autres symboles publics comme les statues, les plaques commémoratives chériront l’authenticité historique sans succomber à une dialectique tronquée : dans la plupart des cas, l’effacement de la mémoire produit le contraire de la réflexion critique nécessaire à l’émancipation individuelle et collective. Marx disait, en accord avec Vico : ” L’histoire est l’histoire des luttes de classes “. Mieux vaut donc connaître son passé sans l’occulter. Cela dit, il n’y a aucune raison de commémorer certains personnages trop contraires aux droits constitutionnels ou à l’Article XII des dispositions transitoires et finales – anti-fascistes – de la Constitution italienne. Je pense qu’il convient de faire la distinction entre le mouvement “woke” qui est à juste tire aujourd’hui intolérant à l’égard de l’injustice et de la discrimination raciale ou autre, et le mouvement “cancel” largement manipulé par Big Pharma. Voir par exemple le mouvement Black Lives Matter. Il est évident que le mouvement “woke” ne prendra pas les mêmes formes en Europe et aux États-Unis, où la discrimination raciale et l’apartheid ont prévalu jusqu’à la fin des années 1960 et où les “programmes d’action positive” ont une origine historique distincte. En Europe, l’idéal d’égalité des citoyens prévaut et l’affirmation d’une égalité réelle, et pas seulement formelle, doit donc être recherchée par d’autres moyens juridiques, sociaux, éducatifs et culturels. Il en va de même pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Même si, en ce début de XXIe siècle, le chemin semble encore parfois semé d’embûches… (voir par exemple “Spoliation“).

En fait, tout le discours sur l’annulation ou cancel, un discours typiquement américain, semble se réduire à une confusion idéologique démagogique ou à une dialectique tronquée. Il confond Nature et Société, Cerveau et Pensée. On se souvient de James Watson, qui se croyait si “intelligent” qu’il voulait être cloné ! Il a oublié que lui et d’autres comme lui avaient volé la photo de la double hélice de l’ADN prise par la chercheuse Rosalind Franklin qui, se doutant de ce qui s’était passé, avait été obligée de travailler sous un parapluie !

Heureusement, toutes les formes d’intelligence ont la même dignité et sont pareillement nécessaires à une société harmonieuse – selon Joachim de Fiore – et ne se transmettent pas génétiquement ! Il n’y a donc pas de gène de voleur ou de faussaire. Je me souviens avoir éclaté de rire lorsque j’ai lu que, dans son portrait ADN, Watson était africain à environ 16 %. En résumé, pensais-je, on peut encore sauver quelque chose. Il est d’ailleurs notoire que des millions d’Américains sont en fait des Afro-Américains à la peau blanche…

Le lot de l’Espèce humaine est de se reproduire dans la Nature et la Société, le plus harmonieusement possible. En tant qu’espèce dotée de conscience, sa vocation est de s’émanciper en tant qu’Espèce humaine, c’est-à-dire dans le Domaine social-historique. Comme je l’ai démontré dans mon Introduction méthodologique, c’est donc une folie pathologique que de nier que les deux dialectiques, de la Nature et de l’Histoire, soient toutes deux nécessaires. En unissant ces deux dialectiques par son “identité contradictoire”, le Sujet Humain meut la Dialectique Globale. Il n’y a pas d’émancipation possible – l’aspect humain de la liberté – qui soit fondée sur une mutilation ou une négation de notre origine dans la dialectique de la Nature. Au contraire, en sachant organiser la domination de la Nécessité naturelle et sociale par la division sociale du travail et l’augmentation séculaire de la productivité propre à ouvrir le temps libre, on peut espérer créer les conditions matérielles et institutionnelles d’existence nécessaires à l’épanouissement de la personnalité de chacun. Ni la génétique, ni la numérisation, ni la mise en algorithmes ne pourront créer ni favoriser la personnalité humaine. Foucault, ainsi que de nombreux anthropologues modernes, font la distinction entre épistémé et techné : mais ils avertissent tous que la techné doit être au service de l’homme, et non l’engloutir. Rabelais ajoutait : “Science sans conscience, n’est que ruine de l’âme”.

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12 ) « Devoir de mémoire :  Qu’est-ce que j’entends par le terme de philosémite nietzschéen ? » Suivi par « Les Nouvelles Lois Manu »

11a )  « Devoir de mémoire :  Qu’est-ce que j’entends par le terme de philosémite nietzschéen ? »

(Voir la version originale en italien ici : http://rivincitasociale.altervista.org/dovere-di-memoria-cosa-intendo-con-il-termine-filosemita-nietzschiano/  

Mise au point (14 déc 2016 – 12:07)

Le 8 décembre 2016, en réponse au message ” Loi budgétaire illégitime et prêt ruineux au MES ” posté le 7 décembre 2016 sur , la question suivante m’a été posée : ” Monsieur Paolo De Marco, pourriez-vous m’expliquer ce que vous entendez par “Italie philosémite nietzschéenne” ? “

Vu l’importance du sujet, j’ai décidé de faire circuler ma réponse en me basant sur les valeurs fondamentales de notre Constitution, née de la Résistance au nazisme-fascisme, et sur les valeurs compatibles et complémentaires de la Déclaration universelle des droits de l’homme individuels et sociaux et de la Charte fondamentale de l’ONU.

J’ajouterais que les comités de citoyens devraient traduire en justice la Commission européenne et le ministre italien de l’économie pour avoir sciemment trafiqué la loi budgétaire, aujourd’hui malheureusement gelée pour des raisons électoralistes illégales et vulgaires, simplement parce que l’UE essayait d’aider le gouvernement Renzi à gagner le référendum sur la contre-réforme constitutionnelle renzi-gutgeldienne. (1) Une telle dégradation de la démocratie et une telle ingérence vulgaire dans les affaires intérieures italiennes ne peuvent être tolérées. En attendant, l’Arc constitutionnel doit être reconstitué en vue du référendum sur le fameux Jobs Act.

Voici donc ma réponse :

“Oui, bien sûr, avec grand plaisir. Le terme de “philosémite nietzschéen”, que je n’aurais jamais imaginé utiliser avant d’être confronté à cette très dangereuse régression politique, intellectuelle et éthique, figure dans la présentation de la réédition américaine des livres de Nietzsche. Voir The portable Nietzsche, édité et traduit par Walter Kaufmann, Penguin Books ed, 1982, The basic writing of Nietzsche, traduit par Walter Kaufmann, 2000 Modern Library Edition, The will to power, Vintage Books edition, 1968. On tente ni plus ni moins de réhabiliter Nietzsche (sic !) parce qu’on prétend rétrospectivement qu’il n’était pas antisémite, au sens d’antijuif (il s’agit ici d’une aliénation du vocabulaire, puisque les Arabes sont aussi des Sémites). Tout ceci parce que dans certaines notes Nietzsche imaginait sa nouvelle “race dominante” comme née du “croisement” de juifs et de junkers prussiens !!!

Dans ma naïveté marxiste, j’ai tout au plus condamné le “sionisme de droite” en soutenant la stratégie d’Isaac Rabin sur les accords d’Oslo et j’ai même proposé mon “Camp David II” (voir dans mon Pour Marx, contre le nihilisme dans la section Livres-Books du site www.la-commune-paraclet.com . Cette proposition était la seule alternative pour la paix. Elle a donné lieu – sans jamais me mentionner mais en me soumettant immédiatement à la plus répugnante persécution intellectuelle, académique et sociale – aux officieux Accords de Genève ; qui ont déclenché l’enfer avec la provocation mortelle du criminel de guerre Sharon sur l’Esplanade des Mosquées.

Il s’agit d’une très grave régression vers la barbarie. Voir le texte “Nietzsche, un cauchemar éveillé” dans la section Livres-Books de www.la-commune.paracelt.com . Voir aussi, dans mon italien encore aléatoire, l’essai «« Elogio della Ragione e della laicità dello Stato » dans la section Italie du même site. (En français voir « Préambule et laïcité » et les chapitres qui suivent dans « Europe des nations, Europe sociale et constitution » dans https://www.la-commune-paraclet.com/europeFrame1Source1.htm#europe

Au niveau international, elle prend la forme de la “guerre des civilisations” imaginée par Samuel Huntington, le père des “hameaux stratégiques” au Guatemala et au Vietnam. Cette stratégie sous-jacente informe les désastreuses guerres de civilisation actuelles, déguisées en guerres contre le terrorisme, alors que nous savons tous très bien qu’Al-Qaïda et IS ont été conçues et financées par le Mossad et les États-Unis avec l’aide financière et autre des pétromonarchies.

Le même Huntington avec d’autres – par exemple Dershowitz, créateur de l’importation en Occident des techniques israéliennes de torture sous contrôle médical ( !), au mépris du serment d’Hippocrate et des droits fondamentaux inscrits dans nos constitutions égalitaires – ont imaginé le contrôle des “flux de communication”, le retour à la “déférence à l’Autorité” – autoproclamée, par exemple les Prix Nobel d’économie ! !! – et le Patriot Act avec ses séquelles européennes. Il s’agit d’un ” retour ” à une nouvelle Inquisition avec son Index.

Je suis marxiste et je reste attaché aux idéaux constitutionnels antinazis et antifascistes. Marx a été l’un des premiers et certainement le plus brillant critique de l’exclusivisme inégalitaire, théocratique et raciste. Nietzsche, ainsi que les sections philosophiques nietzschéennes anciennes et modernes – Sarfatti, Rosenberg, etc., etc. – ont été et continuent d’être ses partisans les plus insidieux. Il n’y a pas de démocratie possible si ces idéologies ne sont pas condamnées – elles sont d’ailleurs condamnées par l’Article XII des dispositions transitoires et finales de notre Constitution italienne, née de la Résistance (les Pères de la Constitution n’ont pas ignoré le rôle de Margherita Sarfatti ni de son père dans le financement des mouvements – et des papes – les plus réactionnaires d’Italie, ainsi que du fasciste Mussolini. Malgré tout cela, la résurgence de tels mouvements, comme la Casa Pound, est tolérée. La fausse représentation et la surreprésentation – cette dernière étant si évidente à l’œil nu sans qu’il soit nécessaire de se référer à la Loi des Grands Nombres – sont dangereusement revenues dans le paysage politique occidental et en particulier dans notre Italie, pays à « souveraineté limitée ».

J’ai expliqué – par exemple dans mon “Elogio ” mentionné ci-dessus – que la logique de l’exclusivisme conduit inévitablement à des conflits et à des guerres d’anéantissement. Ce fut le cas pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est à nouveau le cas aujourd’hui, l’avant-garde de ce ” retour ” à la barbarie étant la volonté de détruire plus de 66 pays musulmans pour construire un Grand Israël dans un Grand Moyen-Orient ainsi dominé. Sans parler des ” changement de régime ” ou « regime change » … Bref, on veut détruire l’Etat-nation, berceau de la souveraineté du peuple pour revenir à un fascisme mou, fait d’auto-élection et de fausses méritocraties.

J’espère avoir répondu à votre question. Si vous avez besoin d’éclaircissements supplémentaires, n’hésitez pas à me recontacter. Par exemple, une forme de philosémitisme nietzschéen dans l’Italie d’avant 1992 se retrouve dans l’œuvre de Spinelli ; c’est pourquoi je dénonce également l’Italie spinellienne ainsi que le fédéralisme spinellien qui, dès le début, a cherché à affaiblir l’intégration européenne dans un cadre atlantique.

En Italie, ceux qui savent ne parlent pas (la ” fiorentina est chère”). Et les autres sont assez ignorants, malgré eux, car la censure est forte dès que l’on veut éclaircir ces questions fondamentales, ne serait-ce que pour expliquer le concept de “répudiation de la guerre” contenu dans l’Article 11 de notre Constitution antifasciste, c’est-à-dire anti-nietzschéenne.

Paolo De Marco, ancien professeur de relations internationales – économie politique internationale”.

NOTE :
1. Comme nous le savons tous, l’Italie s’est déjà vu attribuer une marge de 19 milliards d’euros, immédiatement gaspillée de la manière la plus vulgairement condescendante et électoraliste – l’aide de 80 euros, bonbons divers, Jobs Act, IMU, IRES, IRAP, etc. Malgré cela, tout le monde savait avant le référendum du 4 décembre 2016 que les chiffres ne collent pas. Voir « Iva al 25% nel 2018: la pesante eredità di Renzi, O si trovano 42 miliardi in due anni o scattano le clausole di salvaguardia » http://quifinanza.it/tasse/iva-al-25-nel-2018-la-pesante-eredita-di-renzi/97348/?ref=virgilio.

J’ajoute que l’austérité est en train de détruire l’Italie. Cela ne signifie pas pour autant que sortir de l’UE au sein des mêmes paramètres soit une solution valable. Au contraire, on peut très bien changer le paradigme socio-économique en restant dans l’UE, dont l’Italie a été l’un des trois grands pays fondateurs. En effet, la monnaie – laissée à la BCE – n’est pas le crédit – qui reste une compétence nationale selon l’Article 47 de la Constitution, sauvée in eextremis par le référendum du 4 décembre – et surtout la monnaie n’est pas un crédit public (qui contrairement à la ruineuse finance privée désormais spéculative, ne coûte que ses frais d’administration). De plus, le Traité de Lisbonne n’est pas une constitution, ce n’est qu’un traité qui peut donc être modifié. Il précise toutefois que les Affaires Sociales sont une compétence nationale exclusive. Voir l’essai « Uscire dall’euro non serve, serve mettere fine alla cosiddetta banca universale » disponible aussi en version anglaise dans : http://www.la-commune-paraclet.com/Download/ 

11b ) « Les Nouvelles Lois de Manu »

Tiré de la « Brève du 25 avril 2022 ». (traduction de l’original en italien)

« 3 ) Quelques mots sur les élections présidentielles de 2022 en France et la Marche vers les Nouvelles Lois de Manu.», dans http://rivincitasociale.altervista.org/sars-cov-2-brevesflash-newsbreve/ 

Depuis des années, je mets en garde contre la volonté régressive nietzschéenne pro-sioniste d’imposer le “retour” à une société de la nouvelle domesticité et du nouvel esclavage. En Italie, et certainement en Calabre et dans le Sud, nous y sommes déjà. Aujourd’hui, cette régression sans précédent prend, avec de plus en plus de précision, la forme d’une volonté de caste exclusiviste d’imposer une “dalitisation” – de Dalit, la caste indienne – de la population en plus de sa palestinisation. Les citoyennes et citoyens sont de plus en plus privés des moyens d’une pensée critique non enveloppée dans une série de récits régressifs avec le soutien transversal presque total de la politique parlementaire, des médias et des syndicalistes, y compris avec le soutien des plus sinistres qui voudraient se faire passer pour des progressistes. Ils entraînent les citoyennes et citoyens vers de Nouvelles Lois de Manu. Il ne faut pas manger de viande, surtout de la viande rouge – tant pis pour les carences en B12 des séniors – , et il ne faut pas gaspiller la nourriture. Le thermostat du chauffage doit être abaissé à 19 degrés – avec une tolérance de 2 degrés, bien sûr… pour ceux qui peuvent payer ou faire payer le public dans les bureaux. Le climatiseur ne pourra pas descendre en dessous de 29 degrés – toujours avec une tolérance de 2 degrés. À 29 degrés, les personnes âgées courront un risque plus grand que lorsqu’elles sont laissées à la maison avec Covid sans soins à domicile précoces. Selon les politiciens allemands et d’autres, il faudra renoncer à la douche quotidienne pour économiser l’eau de chauffage. Il faudra renoncer à la libre mobilité géographique et respecter les différentes zones de circulation sous prétexte de contrôler les émissions de CO2 – malheureusement bénéfiques pour la végétation et les cultures. On ne peut plus espérer obtenir un emploi fixe pendant des années, ni même un temps partiel décent ou une aide publique digne de ce nom – mieux vaut, disent certains, dépenser les quelque maigres 7 milliards d’euros du RDC – revenu soi-disant citoyen en Italie – pour consacrer 2 % du PIB pour la Défense imposés par l’OTAN, au mépris de l’Article 11 de la Constitution et de la loi 185/1990. Tout cela nous est prêché dans le cadre de l’atteinte délibérée au génome humain et aux libertés fondamentales avec les criminelles thérapies ARNm et les liberticides passeports verts.

Voici comment Nietzsche a résumé la Loi de Manu conçue pour affaiblir physiologiquement les personnes et pour ainsi contrôler les peuples – je me réfère ici à la “Brève” du 15 décembre 2021 : En voici un extrait :

” En guise de conclusion, veuillez méditer ce que leur Grand Maître Nietzschéen pro-sémite écrit sur le contrôle des multitudes – décombres, chandalas – avec des mesures sanitaires appropriées :

“Manu et sa société de castes “aryenne”. Après l’avoir lu, demandez-vous comment les membres d’une certaine camarilla académique et politique peuvent concilier ces inepties avec leurs propres mandats et positions. En fait, face à une régression aussi éhontément exclusiviste, on pourrait à juste titre conclure qu’il est temps d’utiliser toutes les machettes critiques et conceptuelles disponibles pour démolir sans pitié et déconstruire avec force ces néo-fascistes putatifs, qu’ils soient philosophiques ou autres. Je vous conseille d’imiter les bons bolcheviks d’antan : lorsque vous avez affaire à des fascistes et à des nazis, fussent-ils juifs, allez directement à la jugulaire en travaillant assidûment avec un stylo et du papier ou votre PC en dépit de votre dégoût esthétique compréhensible. C’est un devoir prophylactique humain de ne pas être timide tant qu’il est encore temps.

Citation de Nietzsche :

« Considérons l’autre cas de ce qu’on appelle la morale, celui de la reproduction d’une race et d’une espèce particulières. Le plus bel exemple en est fourni par la morale indienne, érigée en religion sous la forme de la “loi de Manu”. Ici, la tâche assignée est d’élever simultanément pas moins de quatre races : une sacerdotale, une guerrière, une pour le commerce et l’agriculture, et enfin une race de serviteurs, les Sudras. Évidemment, nous ne sommes plus chez les dompteurs d’animaux : un type d’homme cent fois plus doux et raisonnable est la condition pour concevoir un tel plan d’élevage. On pousse un soupir de soulagement en quittant l’atmosphère chrétienne de maladies et de prisons pour un monde plus sain, plus élevé et plus sauvage. Comme le Nouveau Testament est misérable par rapport à Manu, comme il pue !

Pourtant, même cette organisation a trouvé nécessaire d’être terrible – cette fois non pas dans la lutte avec les bêtes, mais avec leur contre-concept, l’homme sans race, l’homme métissé- mishmash -, le chandala. Et là encore, il n’avait pas d’autre moyen de le rendre moins dangereux, de le rendre faible, que de le rendre malade – c’était la lutte contre le “grand nombre”. Il n’y a peut-être rien qui contredise davantage notre sentiment que ces mesures de protection de la morale indienne. Le troisième édit, par exemple (Avadana-Sastra I), “sur les légumes impurs”, ordonne que la seule nourriture permise au chandala soit l’ail et l’ognon, puisque les écritures sacrées interdisent de leur donner du grain ou des fruits avec du grain, ou de l’eau ou du feu. Le même édit ordonne que l’eau dont ils ont besoin ne soit pas puisée dans les rivières ou les puits, ni dans les étangs, mais seulement à l’entrée des marécages et dans les trous creusés par les pas des animaux. Il leur est également interdit de laver leurs vêtements et de se laver eux-mêmes, l’eau qui leur est accordée à titre de grâce ne pouvant être utilisée que pour étancher leur soif. Enfin, l’interdiction faite aux femmes Sudra d’assister les femmes Chandala lors de l’accouchement, et l’interdiction faite à ces dernières de s’assister mutuellement dans cette condition.

Le succès de ces mesures de police était inévitable : épidémies meurtrières, horribles maladies générales, puis à nouveau “la loi du couteau”, ordonnant la circoncision pour les enfants mâles et l’ablation des lèvres intérieures pour les enfants femelles. Manu lui-même dit : “Les chandalas sont le fruit de l’adultère, de l’inceste et du crime (conséquences nécessaires du concept de reproduction). Ils n’auront pour vêtements que des haillons des cadavres, pour vaisselle que des pots cassés, pour ornements que du vieux fer, pour services divins que des mauvais esprits. Ils erreront sans cesse d’un endroit à l’autre. Il leur est interdit d’écrire de gauche à droite et de se servir de leur main droite pour écrire : l’usage de la main droite et de gauche à droite est réservé aux vertueux, aux gens de race. “( Voir l’Annexe de mon ” Nietzsche as an awakened nightmare » dans la  Section Livres-Books de mon ancien site expérimental www.la-commune-paraclet.com , la version française est disponible ici : http://rivincitasociale.altervista.org/nietzsche-et-le-retour-du-cauchemar-eveille/)

Nous vivons actuellement la fin d’un cycle de régression monétariste néolibérale que la classe dirigeante, encore hétéroclite et instable, formée par l’alliance Washington-Tel Aviv et leurs vassaux européens, cherche à transmuter en un nouveau cycle de guerre froide avec un nouveau CoCom capable de soumettre l’ensemble de l’appareil industrialo-économique européen et celui d’autres pays – par exemple les pays anglo-saxons – au Pentagone et à son complexe militaro-industriel. Les États-nations, berceau de la souveraineté des peuples, doivent disparaître pour être englobés dans la régionalisation impériale. La guerre contre les peuples est nécessaire pour les contraindre à accepter volens nolens cette régression sans précédent. La dictature sanitaire – dégénérescence du génome humain et contrôle des masses par des passeports verts et divers QR codes – ne suffit plus. Il faut donc une agression contre le Donbass, et par conséquent contre la Fédération de Russie, en manipulant les “idiots utiles” habituels, tant en Ukraine que parmi nous dans l’UE. La seule alternative, à savoir la neutralité ukrainienne en dehors de l’OTAN et de l’UE comme prélude à un retour au contrôle et à la réduction des armements sur le continent européen et dans le monde, est condamnée sans appel au regard de la Constitution et de la logique fondamentale de la dissuasion nucléaire dont personne ne peut faire abstraction. (Ajout : Du fait de l’indivisibilité de la sécurité dans un cadre de dissuasion nucléaire, personne ne peut prétendre que la Russie soit l’agresseur en Ukraine alors que ce pays, sous la botte de Washington – Biden père et fils, Nuland, Kagan etc. – depuis le coup d’Etat de Maidan en 2014 préparait son entrée dans l’Otan et construisait des laboratoires nucléaires et biologiques militaires. Les missiles nucléaires de l’Otan pouvaient alors atteindre Moscou en moins de 2 minutes abolissant toute dissuasion. Là est la vraie agression. C’est pourquoi la neutralité reste la clé à toute possibilité d’accord de paix.)   

M. Emmanuel Macron a de nouveau été mal élu au second tour. Cette fois avec 38 % des inscrits et un record d’abstention et de votes blancs ou nuls. Si l’on ne connaissait pas la trahison politique et syndicale quasi unanime de la méthodologie scientifique, de la déontologie médicale et de la liberté de prescription des médecins, on s’étonnerait des 68 % des séniors qui ont voté pour M. Macron même après qu’il leur ait fait du chantage à la pseudo-vaccination, au triage et souvent à la déprogrammation hospitalière….

Si M. Macron obtient la majorité aux prochaines élections législatives, le pire deviendra une certitude. C’est pourquoi, à mon avis, le mot d’ordre approprié pour cette prochaine élection serait “Faire barrage à tout prix au parti de Macron”. N’accepter le pacte républicain qu’avec les autres candidats de gauche compatibles avec le programme de l’Union populaire”.

13 ) Annonciateurs de l’émancipation communiste avant Marx : Joachim de Fiore et Gerrard Winstlaney.

Entre le communisme pratiqué parmi les Gardiens de la Cité idéale de Socrate-Platon et celui de Karl Marx, il y a celui de Joachim de Fiore, le premier qui fonda l’émancipation individuelle et collective durant le 3ème Âge de l’Humanité sur la sécularisation de l’Esprit – ou Conscience –illuminant tout.e.s pareillement et sur l’accès de tous aux moyens de production et aux fruits du travail. Gerrad Winstaley reprendra ce refus du salut dans l’Au-delà et spécifiera les conditions parlementaires, légales et normatives de la planification de la production et de la consommation collectives dans un Commonwealth largement agricole mais libéré de l’échange marchandisé. Pour Winstanley, qui anticipe la Critique du programme de Gotha,  la Terre et les outils sont un Trésor commun, tous les surplus de production supérieurs aux besoins des ménages va dans un Magasin commun où tous ont égal accès selon leurs besoins, médiatisant ainsi socialement la nécessaire division sociale du travail. Voir : « La Concorde de Joachim de Flore ou l’annonce de la révolution émancipatrice par la liberté, légalité, l’amour, la tolérance et la paix », 14 aout 2023, http://rivincitasociale.altervista.org/la-concorde-de-joachim-de-flore-ou-lannonce-de-la-revolution-emancipatrice-par-la-liberte-legalite-lamour-la-tolerance-et-la-paix-14-aout-2023/  

(Voyez Gerrard Winstanley, The true Levellers’ Standard Advanced, The law of freedom and other writings, Ed. Will Jonson, 2014. J’en donnerais bientôt l’analyse.)

Paul De Marco

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